Suite du billet : La « Destinée manifeste » américaine dans les discours politiques (2/4)
Le premier mandat de Barack Obama
Rudy Giuliani, candidat républicain à l’élection présidentielle de 2008
Allocution à la Société fédéraliste à Washington, DC, 16 novembre 2007
« Il y a des gens qui aujourd’hui, je crois, doutent que l’Amérique ait une mission particulière, voire d’inspiration divine, à l’échelle mondiale. Je ne comprends pas comment on peut observer l’histoire et ne pas voir la sagesse et la réalité de ce fait. La majorité des pays sur terre ont leur propre ethnie, leur propre religion, des caractéristiques communes qui unissent le peuple avant même qu’il soit une nation. L’Amérique est très, très différente. Nous ne sommes pas d’une seule appartenance ethnique, nous sommes toutes les ethnies. Nous ne sommes pas d’une seule race, nous sommes toutes les races. Nous ne sommes pas une seule religion. Notre société s’est établie de sorte que nous ne soyons pas une seule religion. Donc nous sommes aussi différents dans nos origines, qu’à peu près n’importe quel autre pays sur terre. […] Nous sommes juste très, très chanceux et nous ne le reconnaissons pas, je ne pense pas que nous faisons honneur à notre histoire et à notre devoir. C’est cette nation qui a pris toutes ces idées qui se sont développées depuis très longtemps, issues de l’Ancien Testament, de la philosophie grecque, du Droit romain et des Lumières.
C’étaient vraiment des idées jusqu’à ce qu’elles aient été réellement mises en pratique et personne ne savait vraiment si ces idées mises en pratique marcheraient et l’Amérique l’a fait. Et l’Amérique a établi ce gouvernement démocratique constitutionnel sous la forme d’une République et cette nation a vu dès le début, que la tyrannie et l’oppression étaient illégitimes et qu’il fallait y faire face. C’est cette nation qui a sauvé le monde des deux grandes tyrannies du XXe siècle, le nazisme et le communisme. C’est ce pays qui est en passe de sauver une civilisation du terrorisme islamique. Les États-Unis d’Amérique ont été et continueront d’être une lueur d’espoir pour le monde. […] Cette génération d’Américains est aussi forte que les précédentes générations, parce que nous venons d’eux et que nous leur devons, à eux comme à nous-mêmes, de nous assurer que ce principe de démocratie et de liberté est respecté, préservé et étendu partout dans le monde. »
Barack Obama, 44e président des États-Unis
Conférence de presse du président à Strasbourg, 4 avril 2009
– Question : […] puis-je vous demander si vous souscrivez, ainsi que beaucoup de vos prédécesseurs l’ont fait, à l’école de l’exceptionnalisme américain qui voit l’Amérique comme spécialement qualifiée pour diriger le monde, ou avez-vous une philosophie légèrement différente ? Auquel cas, pourriez-vous entrer dans les détails à ce sujet ?
– Barack Obama : Je crois à l’exceptionnalisme américain, comme je soupçonne les Britanniques de croire en l’exceptionnalisme britannique et les Grecs en l’exceptionnalisme grec. Je suis extrêmement fier de mon pays et de son rôle et son histoire dans le monde. Si vous songez à cet endroit où a lieu ce sommet et ce qu’il signifie, je ne pense pas que l’Amérique devrait être embarrassée de voir les preuves des sacrifices de nos troupes, la quantité immense de ressources qui furent engagées en Europe après la guerre, et notre leadership dans la construction d’une alliance qui a finalement mené à l’unification de l’Europe. Nous devrions être fiers de tout cela.Et si vous pensez à notre situation actuelle, les États-Unis demeurent la plus grande économie du monde. Nous avons des capacités militaires inégalées. Et je pense que nous avons un système de valeurs qui est sanctuarisé dans notre Constitution, dans notre code législatif, dans nos pratiques démocratiques, et dans notre foi en la liberté d’expression et en l’égalité qui, quoique imparfaites, sont exceptionnelles.
Dès lors, le fait que je sois très fier de mon pays et que je pense que nous avons beaucoup à offrir au monde ne diminue en rien mon intérêt à reconnaître la valeur et les merveilleuses qualités des autres pays, ou à reconnaître que nous n’aurons pas toujours raison, ou que d’autres gens puissent avoir de bonnes idées, ou qu’afin que nous puissions travailler collectivement, toutes les parties se doivent de faire des compromis, nous y compris.
Barack Obama, Discours à l’Académie militaire des États-Unis de West Point, New York, 22 mai 2010
« Aujourd’hui, même si nous combattons dans les guerres qui sont en face de nous, nous devons aussi voir l’horizon au-delà de ces guerres, car contrairement à un terroriste dont le but n’est que de détruire, notre avenir sera défini par ce que nous bâtissons. Nous devons voir cet horizon, et pour y parvenir nous devons poursuivre une stratégie de renouveau national et de leadership global. Nous devons construire les sources de la force américaine, influencer et modeler un monde qui sera plus pacifique et plus prospère.
Barack Obama, Discours devant les chambres du Parlement de Londres, Angleterre, 25 mai 2011
« Et pourtant, alors que ce changement rapide a eu lieu, il est devenu à la mode, dans certains quartiers, de remettre en question le fait de savoir si l’émergence de ces nations s’accompagnera du déclin de l’influence américaine et européenne sur le monde. Peut-être, dit-on, que ces nations représentent l’avenir, et que le temps de notre domination est passé.
Cet argument est faux. Le temps de notre domination, c’est maintenant. Ce sont les États-Unis et le Royaume-Uni et nos alliés démocratiques qui ont modelé un monde dans lequel de nouvelles nations peuvent émerger et les individus s’épanouir. Et même si plus de nations endossent les responsabilités d’un leadership mondial, notre alliance reste indispensable pour atteindre notre objectif d’un siècle plus pacifique, plus prospère et plus juste.
Au moment où les menaces et les défis exigent des nations qu’elle travaillent de concert les unes avec les autres, nous restons le plus grand des catalyseurs de l’action mondiale. Dans une ère définie par le flux rapide du commerce et de l’information, c’est notre tradition de libre échange, notre ouverture, renforcées par notre implication à offrir la sécurité de base à nos citoyens, qui offre la meilleure chance d’avoir une prospérité à la fois forte et partagée. Tandis qu’on refuse encore à des millions de personnes les droits humains de base en raison de qui ils sont, ou de ce qu’ils croient, ou du type de gouvernement auquel ils sont soumis, nous sommes les nations les plus volontaires pour nous lever au nom de la défense des valeurs de tolérance et d’autodétermination qui conduisent à la paix et à la dignité. »
Barack Obama, Déclarations lors d’une collecte de fonds pour la Victoire d’Obama à San Francisco, Californie, le 16 février 2012
« Les peuples admettent que nous restons la seule nation indispensable, non pas seulement parce que nous sommes grands et puissants, mais aussi parce que nous avons cette idée qu’il y a certains principes universels, droits universels et normes internationales, qui doivent être respectés et que nous sommes peut-être la seule superpuissance dans l’histoire à chercher non seulement son propre intérêt personnel, mais aussi ce qui est bon pour reste du monde. Et cela fait partie de notre pouvoir. »
Barack Obama, Discours d’introduction à l’école de l’armée de l’air des États-Unis de Colorado Springs, Colorado, 23 mai 2012
« Avec toutes les tragédies que nous avons su surmonté, on peut penser que les gens puisse comprendre cette évidence : ne jamais parier contre les États-Unis d’Amérique. Et l’une des raisons à cela est que les États-Unis ont été, et seront toujours, la seule nation indispensable dans les affaires du monde. C’est un des nombreux exemples qui montrent pourquoi l’Amérique est exceptionnelle. C’est pourquoi je suis fermement convaincu que si nous accédons à ce moment de l’Histoire, si nous faisons face à nos responsabilités, alors – tout comme l’a été le XXe siècle – le XXIe sera un autre Grand Siècle Américain. C’est l’avenir que je vois. C’est l’avenir que vous pouvez construire.
Je vois un siècle américain parce que nous avons la force de traverser cette période économique difficile. Nous allons remettre l’Amérique au travail en investissant dans les domaines où nous restons compétitifs – l’éducation et les industries de pointe, la science et l’innovation. Nous rembourserons nos crédits, réformerons notre code fiscal et continuerons à réduire notre dépendance vis-à-vis du pétrole étranger. Nous devons bâtir notre nation ici, chez nous. Et je sais que nous le pouvons, parce que nous sommes toujours l’économie la plus grande, la plus dynamique et la plus innovante du monde. Et quels que soient les défis auxquels nous ferons face, nous n’échangerons notre place avec aucune autre nation de la Terre.
Je vois un siècle américain parce vous appartenez à la meilleure et à la plus compétente armée que le monde ait jamais connue. Aucune autre nation ne vous arrive à la cheville. Oui, alors que les guerres d’aujourd’hui prennent fin, notre armée – et notre aviation – va se réduire. Mais en tant que Commandant en chef, je ne laisserai pas les erreurs passées se reproduire. Nous faisons encore face à de très sérieuses menaces. Comme nous l’avons vu ces dernières semaines, avec Al-Qaida au Yémen, il y a encore des terroristes qui cherchent à tuer nos ressortissants. Donc nous avons besoin que vous soyez prêts à répondre à toutes sortes de menaces. Des menaces conventionnelles aux menaces non-conventionnelles, des nations cherchant à obtenir des armes de destruction massives jusqu’aux cellules terroristes planifiant leur prochain attentat, du danger de la vieille piraterie aux nouvelles attaques cybernétiques – nous devons être vigilants. Et ainsi guidés par notre stratégie militaire, nous conserverons une armée – et une aviation – rapide, flexible et polyvalente. Nous maintiendrons notre supériorité militaire dans tous les domaines – aérien, terrestre, marin, spatial et cybernétique. Et nous garderons foi en nos soldats et en nos corps d’armées. […]
Et pour terminer, je vois un siècle américain en raison du caractère de notre pays – l’esprit qui nous a toujours rendus exceptionnels. Cette idée simple mais révolutionnaire – présente depuis notre fondation et qui n’a jamais quitté nos cœurs – qu’il est en notre pouvoir de construire un monde nouveau et de faire de l’avenir ce que nous voulons qu’il soit. C’est cette foi fondamentale – cet optimisme américain – qui dit qu’aucun défi n’est trop grand, qu’aucune mission n’est trop ardue. C’est l’esprit qui guide votre classe : « Aucune hésitation, aucun échec ». C’est l’essence de l’Amérique, et il n’y a rien de comparable ailleurs dans le monde.
C’est ce qui inspire les opprimés de chaque coin du monde qui réclament les mêmes libertés pour eux-mêmes. C’est ce qui a inspiré des générations abordant nos rivages, nous renouvelant de leur énergie et de leurs espoirs. Et cela inclut un cadet parmi vous, un cadet qui célèbre sa promotion aujourd’hui, qui a grandi au Venezuela, a pris un aller-simple pour l’Amérique, et est aujourd’hui sur le point de réaliser son rêve de devenir un pilote de l’aviation des États-Unis : Edward Camacho. Edward a déclaré ce que nous savons tous être vrais : « Je suis convaincu que l’Amérique est la terre de toutes les opportunités. »
Vous avez raison, Edward. C’est ce que nous sommes. C’est l’Amérique que nous aimons. Toujours jeune, toujours tournée vers l’avant, vers cette lumière d’une nouvelle aube à l’horizon. Et, cadets, en vous regardant dans les yeux – quand vous rejoindrez la Longue Ligne Bleue – je sais que vous nous porterez encore plus loin, encore plus haut. Et grâce à votre fier dévouement, je suis absolument certain que les États-Unis d’Amérique passeront les épreuves de notre époque. Nous resterons la terre de toutes les opportunités. Et nous resterons forts, la plus grande force pour la liberté et pour la dignité humaine que le monde ait jamais connu.
Que Dieu vous bénisse. Que Dieu bénisse la classe de 2012. Et que Dieu bénisse les États-Unis d’Amérique. »
Barack Obama, Discours à la Convention nationale des Vétérans des guerres extérieures à Reno, Nevada, 23 juillet 2012
« Parce que vous avez protégé l’Amérique, nous allons transmettre à la prochaine génération notre pays plus fort, plus sûr, et plus respecté dans le monde. Alors si quiconque essaie de vous dire que notre grandeur est passée, que l’Amérique est en déclin, vous lui répondez : exactement comme le XXe siècle, le XXIe siècle sera un autre grand siècle américain. Parce que nous sommes les Américains, bénis d’avoir la plus grande forme de gouvernement jamais conçue par l’homme, une démocratie vouée à la liberté et au service des idéaux qui éclairent toujours le monde. Nous ne demanderons jamais pardon pour notre style de vie ; nous ne renoncerons jamais à le défendre.
Nous sommes une nation qui a libéré des hommes par millions et qui a transformé ses adversaires en alliés. C’est nous, les Américains, qui avons défendu la paix et riposté à l’agression. C’est nous, les Américains, qui avons embrassé nos responsabilités mondiales et notre leadership mondial. Les Etats-Unis ont été et resteront, la seule nation indispensable dans les affaires du monde.
Et vous, vous êtes les soldats, les marins, les aviateurs, les forces spéciales et les gardes-côtes qui ont fait que nous sommes restés forts. Nous honorerons votre héritage. Et nous veillerons à ce que l’armée que vous avez servie et l’Amérique que nous aimons demeure la force la plus grande pour la liberté que le monde ait jamais connue.«
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La campagne pour l’élection présidentielle de 2012 :
« Cette réorientation qui s’écarte de la célébration de l’exceptionnalisme américain est erronée et vouée à l’échec », écrit l’ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney dans son livre de lancement de campagne : « Pas d’excuses : en faveur de la Grandeur de l’Amérique ».
Lundi, le représentant Mike Pence (Républicain – indépendant), qui est également considéré comme un possible candidat à la Maison Blanche, doit faire un discours au Club économique de Détroit : « Restaurer l’exceptionnalisme américain : une vision pour la croissance économique et la prospérité ».
Pour l’ancien gouverneur de l’Alaska Sarah Palin, le concept est un thème récurrent de ses discours, ses publications Facebook, ses tweets et ses apparitions sur la chaîne Fox News. Son nouveau livre, « l’Amérique par cœur », a un chapitre intitulé « L’exceptionnelle Amérique« .
Newt Gingrich, l’ancien président de la Chambre, relève dans ses discours que les vues d’Obama sur le sujet sont « franchement alarmantes ».
Lors d’une interview au mois d’août pour Politico, l’ancien gouverneur de l’Arkansas Mike Huckabee est allé jusqu’à déclarer à propos de Barack Obama : « Sa vision du monde est radicalement différente de celle qu’ont eue jusqu’à présent tous les présidents, républicains ou démocrates » […] Nier l’exceptionnalisme américain revient, en substance, à renier le cœur et l’âme de cette nation.
Et la semaine dernière, Rick Santorum, ancien sénateur de Pennsylvanie, a dit à un groupe d’étudiants du « College Republicans at American University » : « Ne soyez pas dupes de ce mensonge. L’Amérique est exceptionnelle, et les Américains sont inquiets qu’un groupe de gens à Washington n’y croient plus ».
[…] C’est également ancré dans la croyance religieuse. Un récent sondage de l’Institut de Recherche sur la Religion et de l’Institut Brookings montre que 58 % des Américains approuvent l’affirmation : « Dieu a donné à l’Amérique un rôle particulier dans l’histoire de l’humanité ».
Rick Perry, candidat à la présidence 2012
Remarques annonçant la candidature à la présidentielle à Charleston, Caroline du Sud, 13 août 2011
« Pour paraphraser Abraham Lincoln et Ronald Reagan, j’ai réalisé que les États-Unis d’Amérique sont vraiment le dernier grand espoir de l’humanité. J’ai vu des systèmes de gouvernement qui élevaient des dirigeants au détriment du peuple. Les systèmes socialistes se drapaient dans de bonnes intentions mais ne prodiguaient que misère et stagnation. Puis j’ai appris que tout le monde ne considérait pas la vie avec autant de valeur que les Américains, et que tout le monde n’avait pas la même conception que les états-Unis, des droits qu’un Dieu d’amour distribue à chaque être humain. Voyez-vous, en tant qu’Américains nous ne sommes pas définis par notre classe, et jamais on ne nous assignera notre place. Ce qui fait que notre nation est exceptionnelle, c’est que chacun, quelle que soit son origine, peut monter jusqu’aux plus hauts sommets.«
Mitt Romney, candidat Républicain à l’élection présidentielle de 2012
Remarques sur la politique étrangère des États-Unis, Charleston, Caroline du Sud, 7 octobre 2011
« Mais je suis ici aujourd’hui pour vous dire que je suis guidé par une conviction et une passion inébranlables : Ce siècle doit être un siècle américain. Lors d’un siècle américain, l’Amérique a l’économie la plus forte et l’armée la plus puissante du monde. Lors d’un siècle américain, l’Amérique dirige le monde libre et le monde libre dirige le monde entier. Dieu n’a pas créé ce pays pour être une nation de suiveurs. L’Amérique n’est pas destinée à être une puissance planétaire parmi d’autres, d’égal à égal. L’Amérique doit diriger le monde, ou quelqu’un d’autre le fera. Sans le leadership américain, sans la direction déterminée et la résolution américaines, le monde devient un lieu bien plus dangereux, et la liberté et la prospérité seraient parmi les premières victimes. Soyons bien clairs. En tant que président des États-Unis, je me dévouerai à un siècle américain. Et jamais au grand jamais je ne demanderai pardon au nom de l’Amérique.
Certains pourraient demander, « Pourquoi l’Amérique ? » Pourquoi l’Amérique devrait-elle être différente des autres pays autour du globe ? » Je crois que nous sommes un pays exceptionnel avec un destin et un rôle uniques au monde. […] Nous sommes exceptionnels parce que nous sommes une nation fondée sur une idée rare qui naquit lors de la Révolution américaine, proposée par nos plus grands hommes d’État, dans nos documents fondateurs. Nous sommes un peuple qui a rejeté le joug de la tyrannie et a établi un gouvernement, selon les mots d’Abraham Lincoln, « du peuple, par le peuple, et pour le peuple. » Nous sommes un peuple qui, selon les termes de notre déclaration d’Indépendance, tient certaines vérités pour évidentes par elles-mêmes : à savoir que tous les hommes reçoivent de leur Créateur certains droits inaliénables. Nous croyons en l’universalité de ces droits inaliénables qui nous amènent à notre rôle exceptionnel sur la scène du monde, celui d’un grand champion de la dignité humaine et de la liberté. »
Jon Huntsman, candidat à la Présidentielle 2012
Discours à l’université Sud du New Hampshire, à Manchester, 10 octobre 2011
« Je crois que les États-Unis ont l’opportunité d’une génération, celle de redéfinir leur place dans le monde, et reprendre le sceptre du leadership mondial. L’approche de mon administration des affaires étrangères sera guidée par ce qui définit l’exceptionnalisme américain, et ce sont nos valeurs : la liberté, la démocratie, les droits de l’Homme, le libre marché. Les valeurs de l’Amérique, Mesdames et Messieurs, sont le plus grand cadeau de l’Amérique à l’humanité. Avec ces nations qui partagent nos valeurs, et que nous appelons amies et alliées, nous rétablirons la confiance et renforcerons nos liens, à la fois économiques et militaires. Aux nations qui continuent à s’opposer à la marche invincible de la liberté humaine, politique et économique, nous leur ferons voir clairement qu’elles sont du mauvais côté de l’Histoire, en nous assurant que la lumière de l’Amérique brille de manière éclatante à chaque coin du globe, tel un phare d’espoir et d’inspiration.«
Convention nationale démocrate 2012, « Faire avancer l’Amérique »
« Le président Obama et le parti Démocrate savent qu’il n’y a aucune responsabilité plus grande que la protection des Américains. Nous comprenons aussi le rôle indispensable que les États-Unis doivent continuer à jouer dans la promotion de la paix internationale et de la prospérité. Et grâce aux étapes que nous avons franchies, les États-Unis sont en tête encore une fois et l’Amérique est plus en sécurité, plus forte et plus sûre qu’il y a quatre ans. »
Barack Obama, Discours devant une session commune du Congrès sur l’état de l’Union, le 24 janvier 2012
« Quelqu’un qui vous dit autre chose, qui vous dit que l’Amérique est en déclin ou que notre influence est en perte de vitesse, ne sait pas de quoi il parle. Ce n’est pas le message que nous transmettent les leaders du monde entier qui sont impatients de travailler avec nous. Ce n’est pas ainsi que les gens le ressentent de Tokyo à Berlin, de Cape Town à Rio, où les avis concernant l’Amérique sont plus favorables qu’ils ne l’ont été depuis des années. Oui, le monde change. Non, nous ne pouvons pas contrôler chaque événement. Mais l’Amérique reste la nation indispensable dans les affaires mondiales et tant que je serai Président, je poursuivrai dans cette voie. »
ABC News : Obama repousse Romney sur « l’exception américaine », 2 avril 2012
« Notre président a une conception de l’exceptionnalisme américain, qui est totalement différente de la nôtre, » a déclaré Romney samedi. « Et je pense que, ces trois ou quatre dernières années, des gens dans le monde entier ont commencé à remettre cela en question. Ce mardi, nous avons l’occasion – vous avez l’occasion – de voter et de franchir la prochaine étape dans la réhabilitation de la nature exceptionnelle du peuple américain. »
Barack Obama, Conférence de presse du président avec le président mexicain Calderon et le Premier ministre canadien Harper, 2 avril 2012
– Question : Et ensuite une question pour le président Calderon et le premier ministre Harper : Pendant le week-end, le gouverneur Mitt Romney a dit que les États-Unis avaient eu l’habitude de promouvoir la libre entreprise dans le monde entier et il a dit, « Notre président a une conception de l’exceptionnalisme américain, qui est totalement différente de la nôtre, et je pense que, ces trois ou quatre dernières années, des gens dans le monde entier ont commencé à remettre cela en question. » Donc ma question à vous deux est : est-ce que vous pensez que l’influence américaine a diminué ces trois ou quatre dernières années ? Et monsieur le président Obama, si vous souhaitez également répondre.
– Barack Obama : Et bien, sur la seconde partie de votre question, c’est encore la saison des primaires au parti républicain. Il vont désigner celui qui va être leur candidat. Ça ne compte pas que le premier discours que j’ai prononcé sur la scène nationale, lors de la convention démocrate, ait porté entièrement sur l’exceptionnalisme américain et que toute ma carrière ait été une preuve de cette défense de l’exceptionnalisme américain. Mais je ne vais pas m’occuper de ces personnes pour l’instant, parce qu’ils en sont encore à essayer d’obtenir leur nomination. »
Barack Obama, Discours lors d’un meeting de campagne à Glen Allen, en Virginie, le 14 juillet 2012
« Et à travers ces voyages que j’ai effectué lors de ma première campagne, je suis souvenu de cette idée fondamentale qui est centrale pour ce pays, ce qui nous rend exceptionnels, ce qui nous rend supérieurs. Ce n’est pas le nombre de nos gratte-ciels ; ce n’est pas la puissance de notre armée. Ce qui nous rend spéciaux, c’est cette idée que dans ce pays, si tu acceptes de travailler dur, si tu acceptes de prendre ta vie en main, alors tu peux réussir si tu essaies. Peu importe d’où tu viens, peu importe ton apparence, peu importe ton nom de famille, peu importe la modestie de tes débuts. Tu peux y arriver dans ce pays si tu travailles dur. Parce que l’Amérique n’a jamais été un pays de Cocagne. Nous sommes une nation de travailleurs d’entrepreneurs, de rêveurs et de preneurs de risques. Nous travaillons pour obtenir nos résultats. Et tout ce que nous demandons en tant qu’Américains, c’est que notre labeur soit récompensé. Tout ce que nous demandons, c’est que notre responsabilité soit récompensée pour que, si nous y mettons assez d’efforts, nous puissions trouver un travail pour payer les factures, nous puissions nous offrir une maison bien à nous, nous ne soyons pas sur la paille lorsque nous sommes malades, et pour qu’on se prenne des vacances en famille de temps en temps, rien d’extravagant. »
Plateforme du parti républicain en 2012, le 27 août 2012
« Nous sommes le parti de la paix issue de la force. Professant l’exceptionnalisme américain – la conviction que notre pays détient une place et un rôle unique dans l’histoire de l’humanité – nous sommes fiers de nous associer à ces Américains de tous les horizons politiques, qui, il y a plus de trois décennies, dans un monde aussi dangereux que celui d’aujourd’hui, se sont unis pour faire avancer la cause de la liberté. En rejetant la folie d’une politique étrangère d’amateurs et en défiant l’avancée marxiste mondiale, ils ont annoncé leur stratégie avec le slogan indémodable que nous répétons aujourd’hui : la paix issue de la force – une paix solide fondée sur la liberté et la volonté de la défendre, et sur les valeurs démocratiques américaines et la volonté de les défendre. Alors que le XX siècle a été indéniablement un siècle américain – avec un leadership puissant, l’adhésion aux principes de liberté et de démocratie que nos Pères fondateurs ont scellés dans la Déclaration d’Indépendance et dans la Constitution de notre nation, et dans une confiance perpétuelle dans la Divine Providence – le XXI siècle sera lui aussi un siècle de grandeur américaine.
Les adversaires d’aujourd’hui sont différents, tout comme le sont leurs armes et leur idéologie, mais cela revient au même : l’unité des Américains, par-delà les partis, en hommage à ceux qui ont défendu notre pays et pourchassé ses attaquants jusqu’au bout du monde, et monté une garde vigilante aujourd’hui dans nos villes, sur nos côtes et dans les pays étrangers. Nous assurons à nos soldats l’autorité et les ressources dont ils ont besoin pour protéger la nation et pour défendre la liberté de l’Amérique. Poursuivre notre vigilance, en particulier sur les voyages et le commerce, est nécessaire pour empêcher le bioterrorisme et le cyberterrorisme, et tous les autres actes de guerre asymétriques et non-traditionnels, et pour s’assurer que l’horreur du 11 septembre 2001 ne se répètera jamais sur notre sol. »
À suivre dans le billet suivant : La « Destinée manifeste » américaine dans les discours politiques (4/4)
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
Sources :
Commentaire recommandé
Bonjour,
Obama: » Notre leadership dans la construction d’une alliance a finalement mené à l’unification de l’ Europe ».
On nous a pourtant vendu l’ Europe comme » contrepoids aux USA »…, on nous aurait menti?
Il existe encore des gens qui croient aux origines européennes de la construction européenne…, tant la propagande a été efficace.
Il faut au moins leur reconnaître ce mérite, ils ont été d’une habileté exceptionnelle et nos médias d’une discrétion de violette. Faut croire qu’on les a grassement rémunérés pour leur silence, la corruption des élites et des leaders d’opinion étant leur méthode favorite.
Il a fallu la déclassification de milliers de documents américains en 2000 pour que soit prouvées les origines américaines de cette usine à gaz.
Monnet et Schuman étaient des employés des Américains.
Une note de Jean Monnet de Mai 1943 ( au moment même où Jean Moulin réunissait le CNR), au secrétaire d’ Etat Harry Hopkins, a été trouvée.
Elle vaut son pesant de cacahouètes, avec le recul du temps:
» De Gaulle est un ennemi du peuple français et de ses libertés, un ennemi de la construction européenne, et il doit être détruit dans l’intérêt des Français ».
La revue Historia a fait une remarquable enquête: » Quand la CIA finançait la construction américaine ».
http://free.niooz.fr/quand-la-cia-financait-la-construction-europeenne-1196729.shtml
C’est en Juin 1965 que la décision de créer la zone euro a été prise à Washington, au Département d’ Etat, ( Ministère des affaires étrangères) entre le représentant de la CEE de l’époque, Robert Marjolin, et 4 américains:
Andrew Ensor, Thomas Mann, John Schaetzel et Deane Hinton.
C’est un journaliste anglais, Ambrose Evans Pritchard qui est allé farfouiller dans ces milliers de documents (nos journalistes doivent tous être allergiques à la poussière des archives…) et a publié l’information le 19 septembre 2000, dans le Daily Telegraph
Cet article a fait grand bruit en Angleterre, mais n’a pas réussi à traverser la Manche…
Je vous dit pas ce qu’on entendrait si les Russes faisaient des trucs pareils….
Nation exceptionnelle?
Ils sont surtout exceptionnellement menteurs, exceptionnellement prédateurs, exceptionnellement manipulateurs et exceptionnellement givrés!
30 réactions et commentaires
au secours, ils ont l’air d’y croire vraiment
c’est plutôt terrifiant
il faut espérer qu’en dehors du moment des discours ils reviennent un peu plus à la raison …
qu’on triche, mente, manipule, etc etc , tout cela est humain , après tout nous en sommes tous capables, pour des motifs divers , surtout le pouvoir et l’argent
mais qu’on prétende le faire au nom d’une vocation suprême ou d’une mission divine, c’est très inquiétant ou suprêmement malhonnête , et je n’arrive pas à déterminer là de quoi il s’agit vraiment
en tout cas avec ce genre de croyance proclamée on comprend mieux comment on est entrés maintenant dans une ère de guerres de religion !
+8
AlerterS’ils y croyaient vraiment, auraient-ils besoin de le répéter sans arrêt, sans arrêt, comme pour s’en convaincre ?
+3
AlerterExcellente analyse sur la fausse guerre montée de toute pièce par les USA pour isoler l’Europe et les obliger à se prostituer encore plus à leur ‘puissance'(tafta,énergie).
http://www.4thmedia.org/2014/12/washingtons-frozen-war-against-russia/
+4
AlerterAmerica is on a “HOT WAR Footing”: House Legislation Paves the Way for War w/ Russia.
http://www.4thmedia.org/2014/12/america-is-on-a-hot-war-footing-house-legislation-paves-the-way-for-war-with-russia/
+1
AlerterAvant cette série de billets, je rangeais l’exceptionnalisme US dans les grandes idées qu’on ressort de la naphtaline à l’occasion, un peu comme « les racines chrétiennes de l’Europe ». Mais à voir Obama s’en servir à tout moment, force est de conclure qu’il est d’une grande actualité outre-Atlantique et essentiel aux électeurs. On a vraiment l’impression qu’ils ont besoin d’y croire, et besoin d’être confortés dans leur foi : comme s’ils n’avaient rien d’autre à espérer que la continuation du « rêve américain ».
C’est curieux finalement de voir comment ce rêve ne débouche, chez eux, sur aucun messianisme, sur aucune générosité ni conception de la vie en société, (sinon celle d’un terrain de rugby où chacun peut « y arriver » à condition de lutter d’arrache-pied contre tous les autres), alors que, sur le plan international, il n’est question que de supériorité évidente, de mission divine, de paix mondiale et d’une abnégation sans faille pour en supporter le fardeau. Il y a une énorme contradiction entre cette abnégation posée comme « indispensable » à l’échelle internationale, et la lutte strictement égoïste de l’individu pour « y arriver« . Une contradiction mais aussi un point commun : l’héroïsme, cette version ennoblie et idéalisée de l’individualisme.
+13
AlerterLorsque Todd, dans une interview sur ce site, avait décrit le principe de Herrenvolk Democracy, ou démocratie des seigneurs (la démocratie s’applique entre nous mais pas avec les autres), j’avais immédiatement pensé à la mentalité américaine. Todd l’attribuait plus à des pays comme l’Allemagne ou Israël. Sa vision des Etats-Unis me paraissait idyllique, car s’il existe une Herrenvolk Democracy, c’est bien là-bas.
Chaque Américain estime que sa citoyenneté est un privilège qui le place à part sur la planète. En gros, il estime qu’il fait partie d’une société pratiquement parfaite dans sa conception – quoique régulièrement trahie par la classe politique. Ainsi l’Amérique est particulièrement juste parce qu’il s’agit d’une méritocratie : à force de travail et de courage, chacun peut s’emparer du succès et gravir l’échelle de la réussite sociale. Plus dures les épreuves, plus grand le mérite. No guts no glory. L’esprit est très farouchement individualiste et auto-suffisant (self-reliance), la solidarité s’étend péniblement au cercle familial, et si on aime ses enfants, on doit leur apprendre à se débrouiller seuls. L’autre est toujours potentiellement un compétiteur, un adversaire, un agresseur – même si on fait des affaires avec lui. Une solidarité imposée par la loi est détestable, inconcevable. C’est comme si on imposait à deux équipes sur le terrain de faire match nul, d’empêcher la meilleure de gagner. C’est contre toute logique, tout principe.
L’Amérique n’a jamais vraiment réussie le melting pot. Elle a simplement réussi à recrute des personnes issues de toutes les nations pour jouer le même jeu, la même partie, sur le même terrain. C’est une expérience de mondialisation inversée. Les immigrants sont venus d’ailleurs, laissant leurs racines derrière eux pour épouser une culture minimaliste, centrée sur la liberté individuelle, où chacun joue des coudes, et où l’étalon accepté de la valeur est l’argent. Les Américains sont plus amoureux de la réussite que de l’argent proprement dit. Ils aiment étaler leur argent parce que cela démontre leur valeur, aux yeux d’autrui et aux leurs.
C’est une mentalité qui n’est pas sans critique au sein de la nation américaine même, et il existe beaucoup d’intellectuels américains pour l’analyser et la contester. Mais les intellectuels ne touchent pas beaucoup les gens de la rue, qui ont l’habitude de se battre pour la survie, contre leurs voisins. Il est néanmoins intéressant que le livre de Piketty sur les inégalités de distribution du capital a fait un tabac là-bas.
P.S. : votre métaphore du rugby est malheureuse. C’est au contraire un sport qui impose la solidarité entre ses membres et qui efface le mérite individuel au profit du mérite collectif.
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Alerter@bluetonga : Bravo pour votre réponse très intéressante. J’ai surtout noté : « Une solidarité imposée par la loi est détestable, inconcevable. C’est comme si on imposait à deux équipes sur le terrain de faire match nul, d’empêcher la meilleure de gagner. » : là, la comparaison est tout à fait heureuse et surtout très éclairante. Elle me rappelle un blog dont l’auteur disait que les libéraux n’ont rien contre la solidarité, (au contraire ! ils peuvent être très charitables !), mais à condition qu’elle soit librement consentie, non imposée par la loi. C’est assurément très beau, mais pas très efficace. Et contraire à l’évolution darwinienne : sans une collaboration/communication de plus en plus sophistiquée, les humains seraient restés des singes, ou continueraient à tailler des pierres. Ce n’est peut-être pas tout à fait prouvé par les scientifiques, mais c’est depuis toujours mon opinion.
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AlerterMerci Crapaud Rouge.
Les américains ont du mal avec la coopération, la collaboration, la confiance – compétition oblige. Pourtant, ils en ont la nostalgie. Leurs séries comiques montrent constamment des petites communautés solidaires, où les gens s’inquiètent les uns pour les autres et s’entraident. Cette Amérique là existe, à la campagne.
Leur cinéma valorise aussi les buddy movies, où les amis s’épaulent dans l’épreuve. Les militaires, les flics et les pompiers y jouissent également d’un grand prestige, à la fois pour l’exaltation du courage et du dévouement à la communauté (au cinéma, sinon dans la réalité, c’est plutôt Ferguson) mais aussi pour leur loyauté à leur équipe, à leur tribu. C’est une des grandes nostalgies américaines, la fraternité du feu.
Sinon, vous avez tout-à-fait raison, homo sapiens sapiens a réussi en adoptant la stratégie de la collaboration pour la chasse et la recherche de nourriture. On en trouve déjà de nombreux exemples chez les primates (voir les travaux de de Waal, par exemple : http://fr.wikipedia.org/wiki/Frans_de_Waal). Il en découle des tas de conséquences, dont la confiance et la loyauté envers ses partenaires, une hiérarchie et un sentiment d’appartenance au groupe.
Sans collaboration, les humains n’auraient jamais mangé du mammouth frais. C’est le mammouth qui serait devenu carnivore.
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AlerterBravo, bluetonga. Votre analyse est éclairante. Et la société américaine se considère bien comme un Herrenvolk par rapport au reste du monde.
Pour conforter votre analyse, on peut citer aussi le fait que Warren Buffett a déclaré qu’il voulait que sa progéniture n’hérite que peu de son immense fortune. Cela pour préserver l’idéologie de la méritocratie et ainsi légitimer la domination de ce fait ( les perdants étant des paresseux ou des imbéciles).
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AlerterExact Homère. J’ai croisé quelques personnes très riches, aux Etats-Unis, et ce qui m’a frappé, si je puis dire, c’est leur manque d’ostentation. L’argent est une affaire sérieuse, mais pour le véritable self-made-man, c’est la lutte qui compte, la capacité à monter des affaires, bien plus que le gain proprement dit.
A ça près, tous les coups sont permis, et ce n’est pas l’éthique qui les étouffe. C’est un monde de perdants et de gagnants. Et pour que le système marche, le leurre fonctionne, il faut peu de gagnants et beaucoup de perdants. A vrai dire, pas vraiment des perdants. Disons plutôt des joueurs consentants à la roulette américaine, sachant que la plupart n’auront eu, au bout du compte, que l’espoir fugace de devenir riche un jour. Mais se plaindre, c’est anti-américain (sauf pour gagner un procès et devenir riche, ce qui transforme la plainte en coup gagnant).
L’Amérique? C’est Las Vegas.
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AlerterD’où mon allusion au succès du bouquin de Piketty qui remet en cause les fondamentaux de ce mythe de la méritocratie.
http://www.monde-diplomatique.fr/2014/08/JACOBY/50690
A vrai dire, je pense que la seule véritable possibilité de subversion aux Etats-Unis passe par le déboulonnage de ce mythe. Les Américains adhèrent majoritairement au système parce qu’ils n’osent pas refuser le challenge du self-made-man et estiment, peu ou prou, que les riches ont mérité leur fortune. Mais si finit par émerger dans leur conscience une démonstration convaincante que les dés sont pipés, et qu’une petite bande de banksters est activement occupée à leur vider les poches, ce même individualisme farouche de la mentalité américaine pourrait se retourner contre l’oligarchie de Wall-Street. J’ai tendance à penser que l’Amérique est une démocratie sidérée ou hébétée, mais pas décédée. Si la presse y jouait encore son rôle, tout se passerait très différemment. Mais la presse collabore avec le pouvoir, et flatte la hubris américaine, notamment en soulignant le caractère indispensable et exceptionnel de la nation qui s’est créée toute seule et guide le monde sur la voie de l’avenir.
J’ajouterai aussi que malgré tous ses défauts, la société américaine offre davantage d’opportunités aux initiatives privées et à l’esprit d’entreprise que nos sociétés européennes. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
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AlerterPuisqu’ils vénèrent les mélanges des Peuples, pourquoi n’accordent-ils pas
libre accès à tous les Peuples des Afriques, Peuples innombrables à la
recherche du PARADIS SUR TERRE.
Grâce à Baraka Obama la paix raciale serait résolue pour toujours,
sur la Terre comme aux Cieux !
Vive le Président Interplanétaire du Paradis Universel de Washington s
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Alerter« C’est curieux finalement de voir comment ce rêve ne débouche, chez eux, sur aucun messianisme, sur aucune générosité ni conception de la vie en société, (sinon celle d’un terrain de rugby où chacun peut “y arriver” à condition de lutter d’arrache-pied contre tous les autres). »
Mais ce sont les fondements mêmes de l’American dream : « Life, liberty and the pursuit of happiness », qui pourrait se traduire par « chacun a le droit et le devoir de chercher sa propre place au soleil » (sous-entendu, même au dépens des autres). Quelle place pour la notion de bien commun dans leur Déclaration d’indépendance, ou même dans leurs textes ultérieurs ? Où la trouve-t-on chez eux ? L’Amérique est un pays jeune, volé à ses habitants traditionnels et colonisé par des immigrés européens que rien n’attachait à la terre sur laquelle ils venaient s’installer. On allait « faire fortune » en Amérique, on n’y avait aucune loyauté particulière pour le pays, ses habitants spoliés ou les autres colons, à qui on ne se sentait reliés ni par la culture, ni par le pays d’origine, et encore bien moins par une histoire commune (à part celle du clan familial).
Chacun venait chercher sa part du gâteau, point. Et par bien des aspects, le pays semble toujours se résumer à la mentalité de la ruée vers l’or.
Pour unifier un peu tout ça, l’Amérique s’est inventée une espèce de nationalisme messianique ronflant (voir le texte « The Great Nation of Futurity » (sic) par John L.O’Sullivan en 1839, dans lequel le type s’envole littéralement dans un lyrisme de bazar sur l’Amérique, « pays de l’avenir radieux appelé à la gloire, dont la mission est de donner des leçons aux monde », et patin-couffin).
J’avais posté un lien sur le texte intégral de cette invraisemblable ânerie, véritable monument à l’inculture et au narcissisme pathologique, sous le premier article sur la Manifest Destiny, mais je le redonne ici. Quand on aime, on ne compte pas… 🙂
http://digital.library.cornell.edu/cgi/t/text/pageviewer-idx?c=usde;cc=usde;q1=Great%20nation;rgn=full%20text;idno=usde0006-4;didno=usde0006-4;view=image;seq=350;node=usde0006-4%3A6;page=root;size=50
On pourrait en sourire, si les choses n’étaient pas restées exactement en l’état.
Et bravo à vous, Crapaud Rouge, et à bluetonga pour la justesse de vos analyses.
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AlerterBonjour,
Obama: » Notre leadership dans la construction d’une alliance a finalement mené à l’unification de l’ Europe ».
On nous a pourtant vendu l’ Europe comme » contrepoids aux USA »…, on nous aurait menti?
Il existe encore des gens qui croient aux origines européennes de la construction européenne…, tant la propagande a été efficace.
Il faut au moins leur reconnaître ce mérite, ils ont été d’une habileté exceptionnelle et nos médias d’une discrétion de violette. Faut croire qu’on les a grassement rémunérés pour leur silence, la corruption des élites et des leaders d’opinion étant leur méthode favorite.
Il a fallu la déclassification de milliers de documents américains en 2000 pour que soit prouvées les origines américaines de cette usine à gaz.
Monnet et Schuman étaient des employés des Américains.
Une note de Jean Monnet de Mai 1943 ( au moment même où Jean Moulin réunissait le CNR), au secrétaire d’ Etat Harry Hopkins, a été trouvée.
Elle vaut son pesant de cacahouètes, avec le recul du temps:
» De Gaulle est un ennemi du peuple français et de ses libertés, un ennemi de la construction européenne, et il doit être détruit dans l’intérêt des Français ».
La revue Historia a fait une remarquable enquête: » Quand la CIA finançait la construction américaine ».
http://free.niooz.fr/quand-la-cia-financait-la-construction-europeenne-1196729.shtml
C’est en Juin 1965 que la décision de créer la zone euro a été prise à Washington, au Département d’ Etat, ( Ministère des affaires étrangères) entre le représentant de la CEE de l’époque, Robert Marjolin, et 4 américains:
Andrew Ensor, Thomas Mann, John Schaetzel et Deane Hinton.
C’est un journaliste anglais, Ambrose Evans Pritchard qui est allé farfouiller dans ces milliers de documents (nos journalistes doivent tous être allergiques à la poussière des archives…) et a publié l’information le 19 septembre 2000, dans le Daily Telegraph
Cet article a fait grand bruit en Angleterre, mais n’a pas réussi à traverser la Manche…
Je vous dit pas ce qu’on entendrait si les Russes faisaient des trucs pareils….
Nation exceptionnelle?
Ils sont surtout exceptionnellement menteurs, exceptionnellement prédateurs, exceptionnellement manipulateurs et exceptionnellement givrés!
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Alertererreur , vous avez sans doute rectifié: » Quand la CIA finançait la construction EUROPEENNE ».
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Alerteroui il y a exceptionnalisme américain dans l’horreur ,
en générant pour construire leur pays le plus grand génocide de toute l’histoire ,,
celui des indiens d’amérique 80 MILLIONS à100 MILLIONS , de personnes tuées,
les survivants ont juste le droit de se taire et de distraire les touristes .
un génocide qui se termine sous le regard vigilant du maitre « blanc »
les américains ont réellement un excetionnalisme génocidaire , pourquoi le taire ?
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AlerterLe seul génocide qui ait été mené jusqu’au bout ( c’est à dire à l’extermination totale d’un peuple sans aucun survivant) est celui des Tasmaniens par les colons britanniques.
Peu de gens en parlent. Sauf Sven Lindqvist.
Terra nullius.
http://www.babelio.com/livres/Lindqvist-Terra-Nullius/80347
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Alerterle seul ? Vraiment ? Des nations amerindiennes entières ont disparues .
Quand aux néandertaliens, je suis persuadée qu’ils furent exterminés par nos si gentils ancêtres.
et…Les indiens Caraïbes ? Il y en a encore ?
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AlerterLes nations amérindiennes ont été surtout détruites par le choc microbien et l’alcool. Certes, il y a eu des massacres mais pas de programmation d’extermination des enfants, par exemple.
Alors que pour les Tasmaniens, chaque colon avait une prime pour toute tête ramenée et celles des enfants étaient mieux payées !
Parmi les amérindiens, je crois que ce furent les Seminoles, en Floride, qui connurent la plus complète éradication violente mais même dans ce cas, on n’atteint pas le degré d’organisation du génocide. Par exemple, les enfants orphelins pouvaient être confiés à d’autres tribus indiennes alliées des colons.
Pour Neanderthal, j’avoue ne pas savoir mais je doute de la programmation consciente d’un génocide.
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AlerterJe ne savais pas qu’on donnait à des indiens des couvertures venant de personnes ayant la variole en espérant que ça tue tout le monde sauf les enfants. Je ne savais pas qu’on ordonnait à des peuples entiers des marches à la mort de milliers de km(Séminoles, Cherokee et d’autres, beaucoup d’autres) en pensant que les enfants en réchapperait. Je ne pensais pas non plus qu’on affamait sciemment des tribus en pensant épargner les enfants. Curieux raisonnement.
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AlerterLesag, vous vous doutez bien que je ne cherche nullement à exonérer de responsabilité les organisateurs du « Sentier des Larmes » ou des autres infâmies dont vous parlez.
Bien sûr qu’ils se contrefichaient si des enfants indiens mouraient lors de leur déportation. Que lorsque les bisons ont été tous abattus pour faire passer le chemin de fer, la Union Pacific se moquait bien des conséquences sur l’alimentation des populations natives. Je pense que cette attitude est « l’ordinaire » du capitalisme. On laisse crever ce qui n’est pas rentable.
Si, en plus, vendre de l’alcool ou de la drogue permet une forte rentabilité, on peut accélérer le processus de destruction par simple cupidité.
En revanche, « l’extraordinaire », c’est lorsque les inutiles ne crèvent pas assez vite et qu’il faut « organiser » leur extermination.
C’est le cas des Tasmaniens. Et comme je ne veux pas marquer de point Godwin, j’en resterai là.
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AlerterQuant à l’ignoble emploi qu’aurait fait Amherst des couvertures infectées, lors de la guerre de Sept Ans, elle me paraît, bien que condamnable,ne pas rentrer dans une logique d’extermination programmée. Amherst était assiégé dans Fort Pitt et cherchait tous les moyens de se débarrasser de Pontiac. On est plus dans » le « crime de guerre ». Bien sûr, ça reste dégueulasse ! Ne pensez pas que je veuille donner une quelconque apologie de cet acte. Mais ce n’est pas un génocide.
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AlerterIl subsiste 1-2% du génome néanderthalien dans celui des européens modernes, il n’y a donc pas eu que des massacres, il y a 30 000 ans en Eurasie, mais aussi quelques unions réussies.
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AlerterEffectivement c’est terrifiant. On ne peut plus ignorer à quelle sauce on va être mangés dans notre bonne vieille Europe! Ce qui me terrifie le plus c’est « le 21 siècle sera encore un autre grand siècle américain ». Au secours! Aux fous!
Et rien qui m’énerve plus que cette vision de « on peut tous réussir il suffit de travailler dur » – quand on pense à ces millions de migrants qui justement n’ont fait que trimer dans les usines pour juste avoir le droit à toit cher payé comme si c’était le summum de l’ambition humaine, et que les enfants de ces migrants sont encore et toujours ouvriers… faut vraiment regarder la réalité et pas les discours! Relisons Steinbeck il y a déjà tout chez lui sur la réalité de la société états-unienne!
Comme beaucoup de Polonais j’ai bien sur aussi de la famille aux Etats Unis et j’y suis allée 4 fois dans les années 90. On m’encourageait à y rester car il y était très facile d’obtenir une carte de séjour, beaucoup plus facilement qu’en France. Mais effectivement ce qui m »a rebuté c’est qu’ il n’y a pas de société aux USA – il n’y a que des individus seuls centrés sur l’argent à ramener avec une espèce d’alliance composé de leur conjoint et de leur enfants. Le but suprême c’est l’argent. Et les perspectives et ambitions de ces individus sont très très limités: la maison en banlieue faite de murs en plâtre renforcée de « siding » en plastique. C’est tout: pour la culture, l’éducation, changer de milieu, changer la société ou le monde, c’est juste trop cher, trop lointain, impossible.
Et c’est ça qu’ils veulent imposer au monde entier: l’individualisme et la réduction de toutes les ambitions à la possession de la maison de banlieue.
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Alerter« Et les perspectives et ambitions de ces individus sont très très limités: la maison en banlieue faite de murs en plâtre renforcée de “siding” en plastique. »
La minceur des cloisons de leurs jolies maisonnettes de banlieue m’avait également étonnée.
N’oublions pas aussi, au moins dans le bled où j’étais (Miami), que la maison se doit de se situer dans un « compound » barricadé contre l’extérieur, et gardé par des flics privés. Armés, cela va sans dire.
Ce n’est pas très cher, aux States, de se protéger des « menaces » (les pauvres et les noirs) en vivant dans une de ces petites forteresses de banlieue. J’ai moi-même résidé dans un de ces endroits, chez des gens loin d’être fortunés (des blancs).
La paranoïa endémique des Américains ferait un autre bon sujet, au fait.
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AlerterSteinbeck, bien sûr et aussi Upton Sinclair « la Jungle ». Quel livre ! La trilogie USA de Dos Passos, aussi…
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AlerterAutrefois on avait des rois et au-dessus un Dieu infiniment bon. Ça pouvait se concevoir, d’ailleurs ça a duré pas mal de temps. On l’a remplacé par de la démocratie avec un Président ou un Premier Ministre. Ça peut aussi se concevoir. Mais si, comme aux Etats Unis vous mettez quelque chose de diabolique au-dessus du Président, des banques avec leur planche à billet et une industrie de l’armement, alors effectivement on arrive à quelque chose d’exceptionnel. On crée ainsi des Sarko, des Barroso, des Merkel, des Hollande, des de Rompuy, des Cameron, pardon, j’allais oublier l’OTAN, j’en passe et des meilleurs, ayant tous au-dessus Bruxelles et/ou Obama. Comble du ridicule, on a, parce qu’on en a les moyens, Nobélisé tout ça, Bruxelles et Obama. On se retrouve donc avec des pseudos rois ayant au-dessus d’eux Wall Street, une grande industrie de l’armement et le Dieu de la Paix.
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AlerterTrès intéressant ce billet, merci, Olivier.
J’en profite pour vous faire part d’un bref article paru au « Courrier International » du 31.08.2012, c-à-d, à la veille des élections présidentielles américaines. Il me paraît très opportun car il nous rappelle les propos – âpres – du gouverneur républicain et néocon Mick Romney (cité ci-dessus) à l’égard de la Russie et de la politique de son adversaire Barack Obama – celui-ci briguait un deuxième mandat. Âmes sensibles s’abstenir.
D’ailleurs, j’ai le sentiment que si Romney avait remporté ces élections de 2012, peut-être que nous ne serions même plus là.
http://www.courrierinternational.com/article/2012/08/31/si-romney-gagne-les-relations-avec-moscou-geleront
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Alerter« On peut réussir quelque soit son apparence » Surement a condition de ne pas se faire descendre par la police quand on est encore qu’un gamin qui joue avec un faux pistolet ou qu’on ne se fasse pas descendre quand on va voir un film au cinéma
Sinon je me demande quand ils vont réagir quand ils seront obligés de faire face au bloc des BRICS , avec en plus, la perspective d’une éventuelle implosion de l’UE
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AlerterC’est plus grave que ce que je croyais…
Ces dirigeants américains, de vrais psychopathes, avec la folie des grandeurs !
Merci de nous avoir donné la possibilité de mesurer la maladie de ces gens qui se croient, à tort, investis d’une mission divine. Il faudrait s’en méfier davantage.
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