Ce billet poursuit la petite série sur les dettes totales de différents pays et il est la suite de l’analyse de la situation de l’Espagne et de l’Italie. Nous parlons beaucoup des dettes publiques, mais il convient de garder également à l’esprit l’importance des dettes privées.
Toute l’étude est basée sur les chiffres de la Banque de France, qui s’arrêtent fin mars 2011.
Voici la composition et l’évolution de la dette totale du Japon pour les 3 grands secteurs que sont : les ménages, les entreprises non financières et l’administration. N’est pas traité ici le cas particulier des dettes des entreprises du secteur financier (banques…), nous y reviendrons à la fin de la série.
On observe clairement pour ce pays que :
- la dette des ménages est restée globalement stable depuis 15 ans ;
- les entreprises ont en revanche pratiqué un très fort désendettement – la situation s’étant légèrement retournée avec la Crise ;
- l’État s’est surendetté, de façon massive et constante sur la période.
La dette totale japonaise a ainsi peu augmenté au cours des 15 dernières années… – mais à partir d’un niveau gigantesque, totalement non soutenable à terme…
L’évolution trimestrielle montre bien le soutien constant de l’État à l’économie, en dépensant des sommes folles – jusqu’à 5 % du PIB en UN TRIMESTRE ! Le tout sans que celle-ci redémarre – signant l’échec de cette stratégie, qui est à terme suicidaire pour le pays. Mais comme dit le parachutiste sans parachute : « Jusque-là, tout va bien… »
Venons-en au cas des États-Unis :
On observe clairement pour ce pays que :
- les ménages se sont follement endettés – bulle immobilière oblige ;
- les entreprises sont restés fort raisonnable au niveau de leur dette, avant comme après la Crise ;
- l’État, après une période de stabilité, a pratiqué un surendettement gigantesque depuis 2008. En pure perte…
On observe bien le fort endettement global du pays sur la période et la tendance actuelle à la stabilisation. Prélude à un dégonflement massif et douloureux de cette bulle de dette…
L’évolution trimestrielle montre bien la continuité dans le soutien public à l’économie, ce soutien allant désormais s’amenuisant… Récession en vue !
Nous verrons dans le prochain billet une synthèse de ces études…
8 réactions et commentaires
Ne pas mentionner les dettes des banques est étrange. A moins qu’elles n aient aucune dette, ou mieux encore, qu’elles soient créditrices du reste de l’économie.
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AlerterLa monnaie est une dette des banques, un élément de leur passif bancaire. Comptabiliser les dettes des banques revient à comptabiliser la monnaie puisque seules les banques fabriquent toute la monnaie secondaire (il faut y compter la monnaie fiduciaire car, mis à part les faux billets, nous ne pouvons nous en procurer qu’avec de la monnaie scripturale, fabrication des banques)
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AlerterPour bien comprendre:
Si un ménage japonais achète une obligation de l’état japonais de 1 yen, que se passe-t-il sur le premier graphique? La dette ‘Administration Publique’ augmente de 1 yen et les deux autres courbes ne bougent pas?
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AlerterLundi 19 décembre 2011 :
La BCE pointe des risques accrus pour la stabilité financière.
La Banque centrale européenne (BCE) a averti lundi que les risques pesant sur la stabilité financière de la zone euro avaient considérablement augmenté au second semestre, alimentés principalement par les craintes de contagion de la crise de la dette et par des tensions sur le marché interbancaire.
Dans son rapport bi-annuel sur la stabilité financière, la BCE estime que dans le pire des cas, le monde pourrait retomber en récession, affaiblissant davantage des banques déjà fragiles.
« La crise du risque souverain et son interaction avec le secteur bancaire a empiré, dans le contexte de perspectives de croissance macroéconomiques affaiblies », lit-on dans ce rapport.
« Au final, la transmission des tensions entre souverains, entre les banques, et entre ces deux derniers s’est intensifiée pour prendre les proportions d’une crise systémique sans précédent depuis la faillite de Lehman Brothers il y a trois ans. »
http://www.lesechos.fr/investisseurs/actualites-boursieres/reuters_00410079-la-bce-pointe-des-risques-accrus-pour-la-stabilite-financiere-265259.php
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AlerterBonjour,
Merci pour votre excellent blog.
J’ai l’impression que vos chiffres concernant la dette US sont contradictoires entre les différents posts : en effet, dans ce post la dette publique est de l’ordre de 90% alors que dans un autre vous argumentez qu’elle est en fait de 120%, et bien plus en comptant les GSE (+50%) et la dette intragouvernementale (+30%) soit proche de 200% en tout. De même pour les sociétés non financières, vous utilisez ici une dette d’environ 45% alors que dans un autre post elle est d’environ 75%. Est-ce que j’ai loupé quelque chose ?
Du coup, la dette totale hors secteur financier est plutôt de l’ordre de 300 à 400% du PIB, est-ce que je me trompe ? Avec ces nouveaux chiffres, les États-Unis remontent quelque peu dans le « classement » des pays selon leur dette totale…
De même pour le Royaume-Uni, l’énorme coût du sauvetage des banques (environ 80% du PIB !) ne semble pas compté dans la dette publique… et pourtant. (!) Ce qui modifie encore le « classement ».
Merci,
Sylvain
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AlerterD’après Shadow Government Statistics le dette de l’état fédéral des USA, si je me souviens bien, atteint plus de 600 % du PIB en utilisant le standard GAAP.
On peut tout dire et n’importe quoi avec les chiffres, surtout quand les définitions, la qualité des données et les mothodes diffèrent. Je vous invite à mettre fortement en cause tout chiffres officiels et à lire par exemple shadowstats.com qui est très instructif sur l’état réel de l’économie américaine (dommage que nous n’ayons pas l’équivalent de ce site pour chaque pays).
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