4e partie du #DisinfoGate. Vous pouvez consulter la série complète ici :
- (1) De l’agence de gestion de crise à la réservation de chambres d’hôtels : l’étonnante galaxie DisinfoLab / Saper Vedere,
- (2) Les puissants partenaires de DisinfoLab – et leurs effets…,
- (3) Nicolas Vanderbiest, une certaine idée de la neutralité,
- (4) DisinfoLab dans le marigot bruxellois : influence et conflits d’intérêts à tous les étages,
- (5) Le retour de certaines « European Values » qu’on espérait à jamais disparues ,
- (6) « Le Complot Russe permanent » vu par Disinfo,
- (7) Comment Disinfo a tenté d’influencer la présidentielle 2017
- (8) Comment Disinfo a réussi à influencer l’affaire Benalla
- (9) #DisinfoGate : Oups… ! Deux membres de la Team Macron chez DisinfoLab/SaperVedere
- (10) Aurore Bergé, une passion néo-conservatrice
- Billet résumant brièvement toute la série
Nous allons aujourd’hui nous intéresser à l’incroyable mélange des genres dans la galaxie DisinfoLab, et aux conflits d’intérêts qui sautent aux yeux lorsque l’on y regarde de plus près. Sommaire de ce billet :
- Rappel des origines de la Galaxie DisinfoLab
- Quelle est l’existence pratique réelle de DisinfoLab ?
- De bien belles fées sur le berceau de Disinfo
- Les Finances de DisinfoLab
- Petits retweets entre amis
- « Je les connais très bien »
- Conflits d’intérêts à tous les étages
I. Rappel des origines de la Galaxie DisinfoLab
Pour davantage de détails, nous renvoyons les personnes les plus intéressées sur la première partie de cette analyse, qui porte sur des points historiques et juridiques.
Nous la résumons très brièvement ainsi :
- « l’ONG » EU DisinfoLab n’est en fait qu’un paravent d’une nébuleuse de sociétés commerciales, dont le coeur est SAPER VEDERE, une agence de communication spécialisée sur l’accompagnement en cas de crise médiatique. Ces 2 structures ont les 3 mêmes fondateurs, dont le consultant Nicolas Vanderbiest, actionnaire à 40 % de Saper Vedere ;
- que les fondateurs entretiennent régulièrement une confusion entre leurs nombreuses casquettes : quand Nicolas Vanderbiest parle, est-ce le chercheur, le blogueur, le cofondateur de l’association sans but lucratif DisinfoLab, le consultant auto-entrepreneur, l’actionnaire presque majoritaire de Saper Vedere, le partenaire de Visibrain ? Mystère…
La série complète de billets sur DisinfoLab est consultable ici.
II. Quelle est l’existence pratique réelle de DisinfoLab ?
Le visuel ci-dessus nous montre d’étroites connexions entre une société commerciale (à but lucratif) et une association à but non lucratif. En effet, non seulement les deux structures partagent les mêmes 3 fondateurs ainsi que plusieurs administrateurs/gérants, mais on remarque (ci-dessous) que 100% des membres du personnel de EU DisinfoLab sont également membres du personnel de Saper Vedere. (voir ce billet)
Images issues des sites internet de Saper Vedere et DisinfoLab
Et ce même s’ils ont menti dans un premier temps :
(pro bono = ne pas être payé)
Pour finalement avouer clairement :
Ici DisinfoLab avoue donc qu’ils obtiennent une mise à disposition gracieuse de « ressources » de la part de Saper Vedere…
En passant, nous ne sommes pas des spécialistes du Droit belge, mais en France une telle mise à disposition de ressources d’une société commerciale à une association, en violation de son objet social, pourrait risquer de relever de l’abus de bien social…
Nous avons également vu dans le deuxième billet que les comptes Twitter ont été créés bien longtemps avant les structures juridiques :
Or, c’est le 1er juin 2017 que Saper Vedere (a priori non encore légalement constituée) qui annonce la création du DisinfoLab, censé être constitué de programmeurs, chercheurs et journalistes pour « combattre la propagande du Kremlin« (sic.) explicitement :
Contrairement à toute démarche scientifique (qui interdit de chercher ce que l’on veut trouver, mais réclame de présenter tout ce que la recherche impartiale a trouvé), ceci transparait encore clairement en 2018 :
Ils sont selon eux « non partisans » puisqu’ils dénoncent « toutes les désinformations », à savoir celles « de l’extrême-droite américaine, de la Russie en France, de l’extrême-droite en Italie, et de la Russie au Royaume-Uni ». On apprécie l’éclectisme, sachant que pour eux :
Il est donc clair que « DisinfoLab » :
- n’est pas véritablement une pleine structure de recherche scientifique ;
- peut être bien vue plutôt comme une »unité » de Saper Vedere, comme annoncé par Gary Machado (« avec ses amis de Saper Vedere ») :
III. De bien belles fées sur le berceau de Disinfo
Le premier tweet de Saper Vedere est daté du 14 septembre 2016, et traite du buzz sur Twitter autour du Discours du Président de la Commission Jean-Claude Juncker :
Mais nous allons plutôt nous arrêter sur deux intéressants tweets liés à la naissance du DisinfoLab de Saper Vedere (appelé DisinfoFabLAb dans un premier temps). Le premier est celui de A. Alaphilippe et daté du 1er juin 2017 (nous avons supprimé l’image, source, archive) :
On note qu’Alaphilippe a « tagué » 10 personnes, qu’il a donc mis en copie de son tweet. Ces tags sont très intéressants à analyser, car cela montre soit les personnes en lien direct avec le tweet soit celles que l’auteur veut alerter de l’existence de ce tweet. Il y a quelques journalistes dedans, mais surtout :
Il a dont tagué la structure de lutte de l’Union européenne contre « la désinformation russe » EUvsDisinfo ainsi que le think tank tchèque European Values (sic.) et son Directeur Jakub Janda.
Au vu de l’importance de ce dernier, nous allons consacrer le billet suivant la partie suivante à ce think tank European Values – cela sera un « décroché » dans notre analyse, mais une bonne introduction au billet qui suivra celui-i.
Alexandre Alaphilippe a aussi tagué les sites de fact-checking CrossCheck et First Draft :
Beaucoup plus intéressant est ce tweet de Saper Vedere du 16 juin 2017 consacré à l’aménagement de leurs locaux (source, archive) :
L’intérêt réside dans le fait qu’ils taguent 10 personnes, dont :
Dana Manescu, la responsable Réseaux sociaux de la Commission européenne (passée par Sciences Po Paris) ;
Jacek Saryusz-Wolski, homme politique polonais, ancien Vice-Président du Parlement européen pour le PPE (2004-2009) parti dont il a aussi été Vice-Président. Il est toujours parlementaire européen, mais il a été exclu du groupe en 2017, car il a été présenté par le gouvernement polonais actuel (mené par le parti actuellement décrié « Droit et Justice« ) contre Donald Tusk pour l’élection du Président du Conseil européen. Selon Wikipédia citant le Financial Times, il est « généralement considéré comme ayant joué un grand rôle dans la Révolution orange en Ukraine de 2004 ».
Siegfried Mureșan, homme politique roumain, parlementaire européen membre du PPE, Vice-Président de la Commission des Budgets et Porte-Parole du PPE ;
Et on retrouve Jakub Janda de « European Values ».
Nina Jankowicz, du Centre Wilson de L’institut Kennan (sic.) :
Basée à Washington (re-sic.), elle a donc été « conseillère du Porte Parole du Ministère des Affaires étrangères pour la communication stratégique », a « formé des diplomates ukrainiens », « Rédigé des éléments de langage et documents d’information à l’intention de hauts responsables ukrainiens » et « a servi d’ambassadeur culturel entre les États-Unis et l’Ukraine ».
Ce joli panel nous montre bien toute l’importance de l’influence russe en Europe… Attention ! Nous risquerions d’être mal informés…
« Impressionnant » – en effet…
Et cerise sur le gâteau, le 10e profil tagué par Saper Vedere est tout simplement :
L’IRI, International Republican Institute, soit le bras armé du Parti Républicain américain (mais attention, même si c’est marqué dans son nom, c’est « non partisan ») pour interférer dans la vie politique des pays étrangers – pardon, pour « Promouvoir la Liberté et la Démocratie dans le monde entier ». Présidé durant 25 ans par John McCain, qui n’a passé la main que moins d’un mois avant son décès (source), cet Institut a été impliqué dans de nombreuses interventions à l’étranger (la plus souvent citée étant son rôle éventuel dans le coup d’État à Haïti en 2004, voir ce reportage du New York Times, source) :
Bref :
En effet, il semble en effet clair que la « coordination » est « la clé » dans la lutte contre la « Désinformation »…
Il est sûr qu’après avoir regardé de plus près cette « coordination », on comprend beaucoup mieux comment la jeune Saper Vedere parvient à réaliser ceci :
En effet, avec une telle « coordination », il est bien plus facile de réunir l’AFP, Google, First Draft, CrossCheck, l’OTAN ainsi que plusieurs « spécialistes » des fake news…
Comme le précise ce document, Alaphilippe est donc en « suivi quotidien » des relations avec « les entreprises et le secteur public (OTAN,Commission européenne) »…
IV. Les Finances de DisinfoLab
Un petit zoom, de nouveau, sur le financement de Disinfo. Le 4 avril, ils indiquaient donc que leurs seuls fonds venaient de Twitter :
On se demande d’ailleurs pourquoi Vanderbiest se plaint de devoir travailler gratuitement sur les tweets Benalla – l’argent de Twitter a-t-il déjà été dépensé ?
C’est exactement 1 mois après les élections législatives italiennes du 4 mars. Or ils ont indiqué en août qu’ils ont touché 25 000 $ de la Fondation Soros (OSF) pour les observer :
ce qu’ils ont commencé à faire dès le mois de novembre 2017 (avant même la création juridique de DisinfoLab…)
On note au passage que dans les 8 comptes tagués figure… l’Atlantic Council :
Avec « formation » des correspondants Italiens à Bruxelles (sic.) le 1er février 2018 :
Et réalisation de leurs graphes à partir des tweets sur l’élection :
On note au passage qu’ils défendent la Fondation Soros, expliquant qu’elle finance « tout ce qui est pro-démocratie, pro-liberté ou pro-droits de l’homme »(sic.) :
Selon leur tweet du 4 avril, ils n’auraient donc toujours pas perçu l’argent de la Fondation Soros un mois après les élections italiennes – mais pourquoi pas. 4 mois plus tard, nous apprenons ceci :
Twitter est donc leur SEULE source de financement- mais ils ont aussi touché de l’argent de la fondation Soros. OK…
Alors là, encore mieux, on apprend donc qu’ils vont prochainement être payés pour une autre étude par… Erasmus !
On est donc en droit de se demander pourquoi de l’argent public destiné à l’échange de jeunes européens va atterrir dans la poche de cette officine douteuse, qui tient ce genre de propos :
« Les comptes diffusant de la #désinformation & des #fakenews font partie de la guerre hybride de la Russie, qui fait officiellement partie de leur doctrine militaire. C’est un outil pour diviser les sociétés occidentales, par exemple en soutenant des candidats nationalistes (comme Trump ou Le Pen), en donnant plus de pouvoir à Poutine. Oui, c’est terrifiant. »
V. Petits retweets entre amis
Illustrons à quel point la Galaxie Disinfo/Saper Vedere est enchevêtrée – par exemple en montrant quelques retweets réciproques durant ces derniers mois :
Le premier tweet de Disinfolab
Un appel du pied à Twitter…
Triplette…
Ici Saper Vedere retweete Marina Tymen, membre de son équipe, qui défend Nicolas Vanderbiest dans son débunkage des MacronLeaks :
On a d’ailleurs Saper Vedere qui retweete aussi ici le compte « Avgeeks » destiné aux passionnés de l’aviation (qui félicite Airbus) :
Compte tenu par… Marina Tymen – le monde est petit.
Et ici, Disinfo fait la publicité de la « méthodologie de sourcing » de… Saper Vedere :
Publicité pour la « méthodologie de sourcing » (sic.)
Re-publicité pour la « méthodologie de sourcing unique » (sic.)
On voit également que leurs liens avec l’Atlantic Council sont anciens :
Les retweets de soutien entre les structures sont réguliers :
Strike !
Tout ceci montre bien, de nouveau, à quel point les structures sont enchevêtrées.
VI. « Je les connais très bien »
Lorsque la polémique autour de l’étude de Disinfo a commencé à prendre, Olivier Cimelière est venu défendre sur Twitter la « qualité » (sic.) du travail de Disinfo :
« Je les connais très bien ». Pour sûr qu’il les connait très bien – Olivier Cimelière est MEMBRE DE L’EQUIPE DE SAPER VEDERE ! (source)….
On appréciera donc le fait que Disinfo ait retweeté le soutien d’un… de ses propres collaborateurs.
Autre exemple, concernant la journaliste indépendante Jennifer Baker :
Ici, elle lance un appel pour avoir des conseils sur les Fake News :
Petros Kremonas lui conseille Saper Vedere et le DisinfoLab, en indiquant :
« Je suis leurs travaux depuis un moment et ils font beaucoup de choses ».
Sauf que Petros Kremonas est tout sauf un « observateur » neutre. En effet, il est le responsable communication de la structure de lobbying du 112, présidée par Gary Machado :
Bref, il conseille ainsi de contacter l’autre boite de son patron… (source)
Une chance que Saper Vedere soutienne « le journalisme éthique »…
VII. Conflits d’intérêts à tous les étages
Il est peu étonnant qu’avec un tel enchevêtrement de structures et de tels dirigeants, les conflits d’intérêts se multiplient. Survolons-en quelques-uns :
Fantastique, l’association 112 de Gary Machado a confié à la boite de com’ de Gary Machado, Saper Vedere, sa stratégie média sociaux ! Et on retrouve notre ami Alaphilippe, qui est donc à la fois présent chez Saper Vedere, chez DisInfoLab et également désormais au sein de la com’ du 112 !
Et donc Saper Vedere retweete ceci :
Mais bon, si c’est pour que l’EU soit « safe » alors…
Espérons quand même qu’il n’y ait pas de lien entre FireSafeEu et le lobbying du 112…
Le 24 avril, Marina Tymen tweete ceci :
Madame Tymen (Membre de Saper Vedere) a ainsi hâte de se rendre à Ljubljana à l’évènement organisé par le 112 (EENA2018) qui parlera de Fake News (sic.) avec les amis « Saper Vedere » et « DisinfoEU ». Quitte à voyager… autant le faire en famille.
Bon, au moins, ils auront travaillé pour plus de sécurité en Europe et… #OhWait :
On note qu’ils débattent avec Denis Teyssou, du projet InVid :
Or Denis Teyssou n’est pas n’importe qui. Il est le responsable du Medialab de l’AFP… Et c’est une vieille connaissance de l’équipe :
Et comme tous ces gens se « connaissent très bien », Saper Vedere n’hésite pas à retweeter le membre de son équipe Martin Mycielski qui vante le produit de Teyssou :
On s’étonne moins du fait que l’AFP, connaissant bien Vanderbiest, ait aussi vite repris son tweet sur son étude de l’affaire Benalla…
Encore 2 ou 3 sponsors peut-être ?
On s’étonne également moins que l’AFP soit restée aussi discrète après la découverte du crash Disinfo en août…
Le secrétaire d’Anticor a d’ailleurs très bien pointé ce problème à Samuel Laurent :
Ce billet aura donc permis de visualiser toute l’étendue du mélange des genres permanent chez Disinfo (que nous ne pouvons que déplorer), et qui semble être une partie de son Business Plan à Bruxelles…
Commentaire recommandé
Olivier,
Votre excellent travail s’apparente de plus en plus a celui du lanceur d’alerte.
Soyez prudents quand même, Assange, Snowden ou Gibaud en savent quelque chose.
Encore merci.
31 réactions et commentaires
Olivier,
Votre excellent travail s’apparente de plus en plus a celui du lanceur d’alerte.
Soyez prudents quand même, Assange, Snowden ou Gibaud en savent quelque chose.
Encore merci.
+99
AlerterAssange, Snowden ou Gibaud s’en sont pris aux services secrets US, ce que ne fait pas Olivier. Il n’a donc comme réactions hostiles que le Decodex et ses amis.
+1
AlerterMadame Gibaud a dénoncé des actions bancaires ilicites entre la suisse et la France. Il me semble que les USA n’avaient rien à voir dans la destruction qui s’est abattue sur elle.
Mon inquiétude face aux risques que prend Oliver pour nous informer reste donc fondée.
+4
AlerterParmi les sponsors de cette vaillante ONG qui lutte contre la désinformation russe :
l’IRI (International Republican Institute), « soit le bras armé du Parti Républicain américain […] pour interférer dans la vie politique des pays étrangers […] Présidé durant 25 ans par John McCain, qui n’a passé la main que moins d’un mois avant son décès ».
Entre autres, l’IRI était intervenu en Ukraine en 2004 pour favoriser la « Révolution orange », avant-goût du putsch de Maïdan.
Et ils dénoncent l’écosystème russophile ?
La paille et la poutre… Non, la paille et le séquoia (US).
+57
Alerter« En passant, nous ne sommes pas des spécialistes du Droit belge, mais en France une telle mise à disposition de ressources d’une société commerciale à une association, en violation de son objet social, pourrait risquer de relever de l’abus de bien social… »
… sauf si cette ONG se révèle instrumentalisée par la firme commerciale !
+4
AlerterJe remarque que tous ces glorieux résistants à la propagande russe s’expriment en anglais : il s’agit bien-sûr d’une monstrueuse machination du Kremlin pour faire croire que la manipulation vient des USA.
+44
AlerterLa médiocratie … je l’observe parfois dans mon entourage direct (quoique pas si fréquemment), mais elle se manifeste là à un niveau inégalé. Il faut une dose de dirigeants et de décideurs sans culture suffisamment importante pour que les structures des trois benêts puisse prospérer.
On atteint le sommet quand ils définissent la démarche scientifique: Fournir des données sans les interpréter (« The name clearly suggest we are a lab, i.e. research organization, so we don’t interpret, just provide data. »)
Ce genre de tweet devrait suffire à les disqualifier auprès de toute personne sérieuse.
+25
AlerterVous avez raison, mais vous ne devez pas vous étonner que ce type de microstructures – ces officines – tenues par des « benêts », se fardant de l’expertise universitaire et d’une prétendue transparence scientifique, entretiennent une complicité malsaine avec les pouvoirs subsidiants (en l’occurrence, les milieux « européens » pro-démocraties etc.). En vérité ils n’en sont que le prolongement technique.
Plus généralement, les principaux rouages de la logique idéologique contemporaine étant l’audimat, le crédit et l’expertise, ces organisations réunissent toutes les qualités pour constituer les caisses de résonance des gens qui les payent. Ils orientent leurs « recherches » et leurs « évaluations » du côté où on leur demande de souffler, à l’instar des agences de notation américaines, qui créditent tel discours et discréditent tel autre. Cela n’est pas nouveau (relire le livre de V. Volkoff sur la désinformation, les moyens technologiques ont changé mais les mécaniques sous-jacentes sont identiques).
Ce petit entre-soi qu’Olivier a très bien détaillé ne me surprend absolument pas. Je dirais même plus : j’y revois les pratiques de réseautage obscène que j’ai vues dans les milieux académique puis professionnel (milieu de l’innovation tech, des start up créatives, des solutions digitales et autres bullshits très à la mode et encensées par les politiques qui n’y comprennent *techniquement* rien mais qui *pragmatiquement* y voit leurs intérêts à eux). Si ces milieux sont majoritairement constitués d’imposteurs qui savent tous qu’ils en sont, cela ne le rend pas moins dangereux, que du contraire.
M. Vanderbiest est un bel exemple du modèle d’imposteur que l’université produit aujourd’hui en quantité industrielle : « expert », « chercheur », « autoentrepreneur », « chroniqueur pour la première chaîne publique belge d’informations ». Derrière l’écran de fumée, c’est un thésard qui tient une officine de propagande.
Merci à Olivier pour son travail – que je qualifierais de « dentellière » sur ce coup-ci.
+41
AlerterConnaissez vous les Yes-Men, auteurs de canulars ? ils ont réussit à rassembler des décideurs puissants autour d’une combinaison qui renseigne l’employeur sur l’activité des salariés et qui l’alerte en cas de non-activité. Une combinaison bidon de chez bidon, et bien, figurez-vous qu’ils ont été largement aplaudits par des « employeurs » très très enthousiasthes et pas forcément Chinois !
Des gens soi-disant éduqués en pamoison devant ça, ENORME !
On voit bien que ce ne sont pas les plus compétents qui sont aux manettes, bien au contraire.
;O)
http://www.ventscontraires.net/article.cfm/5873_les_yes_men.html
Désolée, ne trouve plus la vidéo.
+14
AlerterDonc en résumé, on a affaire à des ingérences étrangères, (américaines principalement) pour influer sur l’opinion politique française, voir de l’UE… pour dénigrer la Russie et les voix qui s’élèvent contre l’UE. C’est financé par Soros et des officines américaines. C’est beau et ça passe par un autre Etat, la Belgique. Est-ce par facilité puisque c’est un centre stratégique de l’UE, où est ce pour se couvrir légalement?
Très bonne enquête avec peu de moyen, qu’est ce que vous feriez avec des sponsors américains, européens ou russes ^^.
+43
AlerterBelgique siège de l’OTAN également.
+8
AlerterLes Pseudologoi des temps modernes.
C’est à Bruxelles, capitale de l’Union Européenne et on voit les connexions.
Cette ONG financée par des capitaux étrangers ( Twitter, Soros … ) peut-elle faire autre chose que de la désinformation, de la propagande sous prétexte de lutter contre ?
Mais l’Union Européenne n’est-elle pas pareille ? Une superbe concentration de conflits d’intérêts en tout genre.
Le peuple n’a qu’à subir. Jusqu’à l’implosion. Plus personne ne doute que tout ça va finir mal. Très mal.
+17
Alerter« Plus personne ne doute que tout ça va finir mal. Très mal. »
Très mal pour qui ? Perso, je n’ai rien à craindre de l’effondrement du néolibéralisme (puisqu’au bout du compte, il s’agit bien de cela, non), au contraire.
+0
AlerterJe ne comprends pas ceux qui viennent pour chercher des poux : Pour faire ça en toute « sécurité » : il faut au minimum, sinon être irréprochable, ne pas avoir trop de choses a cacher.
En tout cas on constate que de nos jours et pour le « clan occidental » que nos zélées élites c’est devenu du grand n’importe quoi à la fois corrompu jusqu’à la moelle et satellisé dans une « réalité alternative » totalement déconnectée du réel. Il débitent tellement de mensonges qu’ils finissent par ne plus savoir eux même où ils habitent.
Ils ont une inversion totale des valeurs et de la causalité : Pour eux ce ne sont plus les faits qui donnent lieu a des récits, ce sont les récits qui donnent lieu a des faits. Ce n’est plus le soleil qui réchauffe la terre, c’est la chaleur de la terre qui provoque le soleil. S’ils ne coupaient pas aussi les budgets de la psychiatrie, ils pourraient se faire soigner.
+11
AlerterAu fait on en est où des réactions des personnes et officines concernées ? Une petite recherche sur Google nous montre un site web disinfo.eu inaccessible, sauf sa version Ukraine (!), des compte twitter aux abonnés absents depuis le début du mois d’août… Que font et disent toutes ces personnes à la suite de cette excellente enquête, a-t-on des nouvelles ?
+14
AlerterLe site http://disinfo.eu est accessible, je viens de m’y rendre. Vous pouvez peut être les contacter pour leur demander des nouvelles et/ou des réactions aux articles d’Olivier.
+4
AlerterBravo et merci ! Superbe travail! On vous reconnaît bien là, M. Berruyer.
+11
AlerterUn rapport français (214 pages) intitulé «Les manipulations de l’information, un défi pour nos démocraties» et réalisé par le Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) et L’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM), a été publié le 4 septembre. Il fait référence au EU Disinfo Lab.
Extrait
La recherche (page 144)
Les think tanks et les universités s’emparent également du sujet. Pour ne
citer que quelques exemples, le think tank tchèque European Values organise depuis 2016 un StratCom Summit à Prague qui est l’un des rendez-vous annuels les plus importants du secteur. Le dernier en date, en avril 2018, a réuni 200 experts, gouvernementaux et de la société civile, d’une trentaine
d’États. Aux États-Unis, l’Atlantic Council a mis en place une structure
dédiée, le Digital Forensic Research Lab (DFRLab), qui est vite devenue
une référence. Ce laboratoire, qui travaille étroitement avec l’équipe de
Bellingcat, une plateforme d’investigation digitale, assure un rôle important
de détection et d’enquête sur les principales campagnes de désinformation.
À Bruxelles, le EU Disinfo Lab produit également des analyses remarquées.
Signalons enfin l’Alliance for Securing Democracy (ASD), une
organisation transatlantique bipartisane dont l’objectif est de répondre
aux ingérences russes dans les processus démocratiques aux États-Unis
et en Europe. Fin de l’extrait.
Quand l’Otan et le ministère des Armées endossent le rôle du ministère de l’information ou le Ministère de la Vérité, on peut affirmer sans prendre de risque que leur intention est d’instaurer un régime totalitaire mondial… Mais bon, il y a encore loin de la coupe aux lèvres…
La personnalité de deux des quatre rapporteurs de ce manuel de la tyrannie institutionnalisée en dit plus que de longs discours sur les intentions de ses commanditaires, l’OTAN, le Pentagone ou l’oligarchie financière.
Jean-Baptiste Jeangène Vilmer
– Membre du conseil scientifique du Collège de Défense de l’OTAN. Prix maréchal Foch de l’Académie française 2013, Munich Young Leader 2018.
Alexandre Escorcia
– Conseiller diplomatique du premier commandant suprême allié transformation de l’OTAN de
nationalité française à Norfolk aux États-Unis (2009-2012)
Le lien vers ce rapport : https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/les_manipulations_de_l_information_fr_cle0f61c8.pdf
Source : «La France prépare un tour de vis contre la presse et commence par les médias russes» – sputniknews.com 05.09
Dans la même veine
Pour un ministère de l’économie positive par Jacques Attali – lexpress.fr 05.09
Il préconise une réforme institutionnelle « totale », qu’on peut assimiler à un changement de régime. Cette réforme consisterait à donner au Conseil constitutionnel et au Conseil d’État le pouvoir d’examiner les effets néfastes éventuels d’une loi ou d’un décret qui serait retoqué au nom de « l’intérêt des générations futures », comme si Attali, le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État s’en soucieraient, alors qu’ils piétinent ceux des générations présentes.
Le dérèglement climatique ou les aléas du climat serve de support à Attali qui avance masquer pour vendre son modèle de société totalitaire, cela complète le sujet précédent et je les traite ensemble dans mon portail.
+19
AlerterAttali et “l’intérêt des générations futures”.
Celui des membres de sa caste seulement.
Comme Voltaire (le BHL de son époque) il considère comme tout à fait normal que les gueux se ruinent l’échine pour lui permettre de papillonner dans les colloques autour du buffet de petits fours.
Ce cher pré-BHL qui écrivait dans son « Essai sur les mœurs et l’esprit des nations » en 1756 :
Quand nous parlons de la sagesse qui a présidé quatre mille ans à la constitution de la Chine, nous ne prétendons pas parler de la populace ; elle est en tout pays uniquement occupée du travail des mains : l’esprit d’une nation réside toujours dans le petit nombre, qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le gouverne. Certainement cet esprit de la nation chinoise est le plus ancien monument de la raison qui soit sur la terre.
Tout comme Attali, Voltaire ne roulait que pour les intérêts de sa propre caste.
Le seul problème, c’est qu’il est désormais présenté aux gueux comme un modèle d’équité sociale de lutte contre les inégalités.
Il voulait simplement être calife à la place du calife et que surtout rien ne bouge pour continuer à s’engraisser sans trop se fatiguer. C’est humain, mais de là à en faire un parangon de vertu il y a un pas qu’il serait prudent de ne pas franchir.
Je fais partie des « classes moyennes » mais je ne penserais jamais que ma « caste » doit être placée au dessus des « castes inférieures ».
De même, même si mes pensées politiques sont relativement confuses je ne penserai jamais à imposer ma propre opinion aux autres et je vois comme un bienfait la multitude de pensées différentes de mes contemporains.
Sauf que cette pluralité de pensées est en train de fondre comme une peau de chagrin et je regrette amèrement la douce époque durant laquelle il était encore possible de croiser dans la rue de véritables communistes, voire même des royalistes même si je n’ai jamais partagé leurs pensées.
Désormais, pour paraphraser Emmanuel Todd, nous sommes noyés parmi les penseurs politiques zombies.
+2
Alerter@ RGT : Votre critique de Voltaire provient probablement de l’historien subactuel Henri Guillemin. De bonne foi, celui-ci pensait que Voltaire ainsi exprimait sa propre pensée, alors qu’il se faisait en fait le porte-parole de quelqu’un d’autre. C’est ce qu’expose un jeune historien professionnel qui fut un admirateur inconditionnel de Henri Guillemin et qui, l’expérience venant, a fait maintenant le tri, mais avec beaucoup de doigté. Je ne retrouve plus le nom de ce jeune historien très intéressant à écouter.
Bien à vous.
+0
AlerterOui, les officines sont si nombreuses que ça prendrait des décennies de les démanteler toutes, vu les enquêtes approfondies qu’il faut faire. Et encore, quand on arrive au bout de l’une d’entre elles, on peut seulement lui reprocher son apparence trompeuse et ses conflits d’intérêts particuliers. Ce qui pose problème, mais seulement dans le cas d’une pensée unique à grande échelle. Lorsque une association particulière est trop décrédibilisée, les atlantistes, eux, n’ont qu’à recommencer avec un autre nom et d’autres visages et tout est à refaire (c’est un peu comme les produits qui changent tout le temps – la même merde, mais on vous fait croire que cette fois-ci c’est différent).
Donc pour démanteler ce réseau, il faut que deux conditions soient réunies :
1 – que ce soit prouvé avec la même rigueur à grande échelle (ce qui me paraît à peu près impossible)
2 – que ce soit reçu non comme un acharnement (par des gens influençables qui ne savent pas réfléchir) mais comme une vérification cruciale de la crédibilité du discours.
+4
AlerterExcellent travail!
On apprend donc que une « fake news » c’est une fausse information créer par la Russie et diffusé sur les réseaux sociaux pour pirater les processus démocratique en Europe et aux États-Unis afin de faire élire les partis et candidats populiste (Trump, Le Pen…), dans le but de renforcer Vladimir Poutine.
Et on retrouve toujours les mêmes obsessions Maccarthyste, puisque ce sont, au final, toujours les mêmes qui tirent les ficelles.
Ce qui est nettement moins drôle cela dit, c’est de voir que ces soit disant start up innovante, n’innove que par leurs habilité à aspirer les subventions en surfant sur le discours (du) dominant.
Cela fait déja quelques années que l’UE dépenses des sommes faramineuses dans la lutte contre l’opposition populaire, car le peuple résiste.
Tout cela à officiellement commencer avec la patrouille de troll payer par l’UE il me semble. Depuis ils ont affinés leurs méthodes.
https://www.20minutes.fr/monde/1101639-20130215-lue-finance-patrouille-trolls-contrer-eurosceptiques-reseaux-sociaux
+8
AlerterLes élections « européennes » à venir vont être un véritable festival de ce genre de pratiques associatives, mêlées et concordantes à celles des media mainstream et de la classe politicienne de l’establishment, une synthèse, une apothéose sur quelques mois de janvier à juin 2019 ce sera.
Ce serait pas mal si les gens de Les crises montaient une petite équipe dédiée pour suivre leurs très probablement nombreuses et variées turpitudes à venir, dans le cadre d’un dossier spécial.
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AlerterOn voit surtout que c’est une grande, Grande… GRANDE famille , très soudée , infiltrée à tous les échelons , dans tous les pays ( ou plutôt dans toutes les capitales/institutions) et avec des financements venant de divers réseaux , non pas opaque , mais largement discutable . Je n’ose faire une comparaison … mais Don vito corleone s’agenouillerait bien bas.
Pour moi ces gens, disons ces chiens de garde, au fond, se moquent royalement de Poutine et de la Russie … par contre ils veulent à tout prix maintenir un « système » en place « oligarchique, médiatique , financier, politique » qu’ils appellent « démocratie libérale »(Orwell en rirait). Quand le système prend l’eau de toute part , qu’il est attaqué de toute part , aussi bien en externe ( poutine ,comme tous dirigeants de la planète n’est certainement pas un bisounours ) mais surtout fort logiquement en interne, aussi bien par la gauche , que la droite … les chiens de garde, ont besoin d’un ennemi « repoussoir », d’un épouvantail , donc depuis quelques années , on construit cet « épouvantail » en le décrivant comme belliqueux, interventionniste, impérialiste, barbare , cruel etc , et quand celui-ci est « cuit à point » on lui colle le titre d’ennemi numéro 1 de l’occident et on lui amalgame toutes les forces internes qui luttent contre ce système pour les discréditer. Dans un sens , c’est très malin, basique mais malin … mais d’un autre côté , si un crétin comme moi commence à le comprendre , alors ça va vite tomber à l’eau.
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AlerterCe stabilo jaune va encore mal passer… :p
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AlerterEn Belgique, le choix d’un format juridique dépend beaucoup du type d’arnaques que vous voulez commettre via votre structure. Pour enfumer le gogo, une structure de type ASBL est l’idéal : une Association Sans But Lucratif, ça fait bonnes dames patronnesses désintéressées soucieuses du prochain dans la mouise, ça rassure. Une ASBL est forcément inoffensive, pleine de gens comme il faut, au grand cœur, incapable assurément de sectionner la main de votre sœur prise en flagrant délit dans la culotte d’un cosaque !
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AlerterC est une des raisons pour laquelle je soutiens votre action ! Petit don au site avant la fin d’année… Vous êtes d utilité publique.
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AlerterWahou !
Suis toujours sur le cul quand BERRUYER s’attaque à un sujet crapoteux (crapuleux), soutenu par des endimanchés incompétent et vendu sur tous les étals autorisés.
Surtout s’il est lui même diffamé par des Pieds nickelés en plein hubris.
Ces caniches n’ont pas encore compris qu’ils avaient affaire à un lion.
DisinfoLab est quasi de la menue monnaie par rapport à « Euromaïdan » et l’Ukraine.
Cela n’en est pas moins une très belle enquête avec bcp de boulot.
Je rachèterai des journaux si ce type d’investigation était publié. Mais ce temps est, hélas, révolu.
Misère du journalisme d’aujourd’hui !
( «Olivier Berruyer, avec toute sa clarté et distinction coutumière» : http://www.librairie-tropiques.fr/2018/08/l-affaire-ben-toi-d-la-2-en-france-l-immortalite-diminue.html )
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AlerterC’est vraiment la blague belge de l’année. L’objet social de cette « amicale » est risible, de toute façon, car que prétendent-ils faire, derrière le voile de leurs pseudo-analyses, sinon de la com’ de bas étage ? On ne lutte contre la désinfo que par l’info probe, étayée par des faits et vérifiée. Comme les écrivains luttent contre les mauvais livres en en écrivant de bons, pas en créant des officines de mise à l’index. J’ai l’impression désagréable que la lutte contre les fake news va devenir un fromage pour beaucoup de charlatans.
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AlerterVive le journalisme scientifique, éthique, libre et indépendant soutenu par l’AFP et financé par l’U.E – via le programme détourné d’Erasmus – par l’OTAN , le Parti républicain US,Twitter, Google, l’IRI (John Mac Cain), le régime israélien, la Fondation Soros (OSF) & l’Atlantic Council !
Ouf, je me sens vachement plus libre tout d’un coup …
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Alerter« une agence de communication spécialisée sur l’accompagnement en cas de crise médiatique »
En fait, ce sont des Ray Donovan belges, mais en moins bons.
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