Source : Consortium News, Vijay Prashad
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Dix ans se sont écoulés depuis qu’un homme appelé Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu dans la ville tunisienne de Sidi Bouzid, commence Vijay Prashad.
Une décennie s’est écoulée depuis qu’un homme nommé Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu dans la ville tunisienne de Sidi Bouzid le 17 décembre 2010.
Bouazizi, un vendeur de rue, a pris cette décision extrême après que des policiers l’ont harcelé alors qu’il tentait seulement de survivre. Peu de temps après, des milliers de gens de cette petite ville tunisienne se sont rassemblés dans les rues pour exprimer leur colère. Leur indignation s’est étendue à la capitale, Tunis, où des syndicats, des associations, des partis politiques et des groupes de citoyens ont défilé dans les avenues pour renverser le gouvernement de Zine El Abidine Ben Ali.
Les manifestations en Tunisie ont suscité des flambées similaires autour de la Méditerranée, de l’Égypte à l’Espagne, le chant de la place Tahrir du Caire – ash-sha’b yurid isqat an-nizam (le peuple veut renverser le régime) – a résonné, témoignant de l’émotion de centaines de millions de personnes.
Les gens ont afflué dans les rues, leur sentiment étant résumé par le terme espagnol indignados : indigné, outragé. Ils sont venus dire que leurs espoirs étaient écrasés par des forces à la fois visibles et invisibles. Il était facile de constater que les milliardaires de leurs propres communautés entretenaient des relations étroites avec l’État, malgré le ralentissement mondial provoqué par la crise du crédit de 2007-2008.
Pendant ce temps, les pressions du capital financier qui avaient réduit la capacité de leurs gouvernements (si toutefois ils étaient favorables au peuple) à élaborer des politiques humanistes étaient beaucoup plus difficiles à voir, mais non moins dévastatrices dans leurs conséquences.
Le sentiment qui alimentait le slogan « renverser le régime » était largement partagé par de vastes majorités de gens qui s’étaient découragés par la futilité de voter soit pour le diable soit pour le moindre mal ; ces gens recherchaient désormais quelque chose qui était au delà de l’horizon des jeux électoraux qui semblaient apporter si peu de changement. Les politiciens se présentaient aux élections en disant une chose, puis faisaient exactement le contraire lorsqu’ils étaient au pouvoir.
Au Royaume-Uni, par exemple, les manifestations d’étudiants qui ont éclaté en novembre-décembre 2010 étaient dirigées contre la trahison par les libéraux-démocrates de leur promesse de ne pas augmenter les droits d’inscription ; peu importait l’identité du candidat élu, en fin de compte, celui qui souffrait, c’était le peuple.
« La Grèce, la France, maintenant ici aussi ! » scandaient les étudiants anglais. Ils auraient pu ajouter le Chili, où les étudiants (appelés los pingüinos, ou «les pingouins ») sont descendus dans la rue pour protester contre les coupes dans le budget de l’éducation ; leurs manifestations reprendraient de nouveau en mai 2011 et dureraient près de deux ans dans ce qu’on a appelé el invierno estudiantil chileno, « l’hiver des étudiants chiliens. »
En septembre 2011, le mouvement Occupy aux États-Unis devait rejoindre cette vague d’indignation mondiale, trouvant sa source dans l’incapacité flagrante du gouvernement américain à faire face aux expulsions massives provoquées par la catastrophe hypothécaire qui a débouché sur la crise du crédit de 2007-2008. « La seule façon pour nous de vivre le rêve américain », a écrit quelqu’un sur les murs de Wall Street, « c’est quand nous dormons. »
Le renversement du régime était le slogan, parce que la confiance dans l’establishment s’était affaiblie ; on exigeait plus de la vie que ce qui était proposé par les gouvernements néolibéraux et les banquiers centraux. Mais dans ces manifestations, il ne s’agissait pas seulement de renverser le gouvernement, tout le monde reconnaissant bien que ce n’était pas un problème de gouvernements : le problème était plus profond, la question était de savoir quels choix politiques étaient encore possibles pour la société humaine.
Une génération entière, et même plus avait connu des mesures austéritaires conduites par des gouvernements de différentes tendances, venant même de gouvernements sociaux-démocrates à qui on a dit que les droits des riches détenteurs d’obligations, par exemple, étaient bien plus importants que les droits de l’ensemble des citoyens. Cette attitude était due à l’incapacité des gouvernements qui semblaient progressistes, comme la coalition Syriza en Grèce plus tard en 2015, à tenir leur promesse fondamentale de ne plus imposer de mesures d’austérité.
À l’échelle mondiale
Le soulèvement a eu une portée vraiment mondiale. Un million de personnes ont rejoint les « Chemises rouges » à Bangkok le 14 mars 2010 et sont descendues dans la rue pour protester contre un Etat militaire, monarchique et capitaliste ; en Espagne, un demi-million d’indignados ont défilé dans les rues de Madrid le 15 octobre 2011.
Le Financial Times a publié un article qui a fait autorité en la matière et a qualifié l’année d’ « année de l’indignation mondiale», un de ses principaux commentateurs écrivant même que la révolte opposait « une élite internationalement interconnectée à des citoyens ordinaires qui se sentent exclus des bénéfices de la croissance économique et rendus furieux par la corruption. »
« La seule façon pour nous de vivre le rêve américain », a écrit quelqu’un sur les murs de Wall Street, « c’est quand nous dormons. »
Un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) d’octobre 2008 a montré qu’entre les années 1980 et les années 2000, les inégalités ont augmenté dans les 20 pays les plus riches du monde qui sont membres de l’OCDE. La situation dans les pays en développement est catastrophique ; un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) de 2008 a montré que la part de la consommation nationale du cinquième le plus pauvre de la population dans les régions en développement avait baissé, passant de 4,6 % en 1990 à 3,9 % en 2004.
C’est en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Afrique subsaharienne, où le cinquième le plus pauvre ne compte que pour 3 % de la consommation ou du revenu national, que cette situation a été la plus grave.
Peu importe les fonds réunis pour aider les banques à éviter la grave crise de 2008, cela ne s’est pas traduit par une redistribution des revenus pour les milliards de gens qui ont vu leur vie devenir de plus en plus précaire. Telle a été la raison principale des soulèvements de cette période.
Un signe d’espoir
Il est important de souligner que dans toutes ces statistiques, il y avait des signes d’espoir. En mars 2011, Alicia Bárcena, la responsable de la Commission économique des Nations unies pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a écrit que malgré les niveaux élevés d’inégalité des revenus, les taux de pauvreté dans la région avaient chuté grâce aux politiques sociales de certains gouvernements de la région.
En disant cela, Bárcena pensait aux gouvernements sociaux-démocrates comme celui du Brésil sous le président Lula da Silva, avec des dispositifs comme la Bolsa Familia [« programme conditionnel » dans lequel le versement d’aides est conditionné à certaines obligations d’éducation mais qui se rapproche néanmoins du concept de revenu de base, NdT], et les gouvernements de gauche comme en Bolivie avec le président Evo Morales, et au Venezuela avec le président Hugo Chávez. Les indigents de ces régions du monde étaient entrés au gouvernement et menaient un programme différent qui leur était propre et en leur faveur.
Avec quelle rapidité les riches sont passés du langage de la « promotion de la démocratie » à celui de la loi et de l’ordre, en envoyant la police et les F-16 pour vider les places publiques et menacer les pays de bombardement et de coup d’État.
Le printemps arabe, qui a tiré son nom des révoltes de 1848 dans toute l’Europe, s’est rapidement assagi, l’Occident encourageant une guerre ouverte entre les puissances régionales (Iran, Arabie Saoudite et Turquie) ayant pour épicentres la Libye et la Syrie. La destruction de l’État libyen par l’attaque de l’OTAN en 2011 a mis sur la touche l’Union africaine, suspendu tout débat sur l’Afrique comme devise pour remplacer le franc français et le dollar américain, et a déclenché une intervention militaire française et américaine de grande ampleur le long de la région du Sahel, du Mali au Niger.
Une pression énorme pour renverser le gouvernement en Syrie a commencé en 2011 et s’est accentuée en 2012. Cette union arabe parcellaire, qui était allée grandissante renforcée après la guerre illégale des États-Unis contre l’Irak en 2003, a fait de la Syrie la ligne de front d’une guerre régionale entre l’Iran et ses adversaires (Arabie saoudite, Turquie et Émirats arabes unis) et a fait perdre à la cause des Palestiniens sa place centrale.
En Égypte, le général Mohamed Ibrahim, ministre de l’intérieur dans un nouveau gouvernement de généraux, a déclaré froidement : « Nous vivons un âge d’or d’unité entre les juges, la police et l’armée. » Les libéraux de l’Atlantique Nord se sont empressés de suivre les généraux ; en décembre 2020, le président français Emmanuel Macron a honoré le président égyptien – un ancien général – Abdel Fattah el-Sisi en lui décernant la Légion d’honneur, la plus haute distinction française.
En Amérique latine, pendant ce temps, Washington fomentait toute une série de manœuvres pour renverser ce qu’on appelait la « Marée rose ». Celles-ci sont allées de la tentative de coup d’État contre le gouvernement vénézuélien en 2002 au coup d’État au Honduras en 2009, en passant par la guerre hybride poursuivie contre tous les gouvernements progressistes de l’hémisphère américain, depuis Haïti jusqu’à l’Argentine.
La baisse des prix des produits de base – en particulier celui du pétrole – a fait voler en éclats l’activité économique dans l’hémisphère. Washington a profité de l’occasion pour exercer une pression tout à la fois médiatique, financière, diplomatique et militaire sur les gouvernements de gauche, à laquelle beaucoup ont été incapables de résister. Le coup d’État contre le gouvernement de Fernando Lugo du Paraguay en 2012 a été le signe avant-coureur de ce qui devait arriver à l’encontre la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, en 2016.
Le moindre espoir de changer les systèmes économique et politique a été mis à mal par la guerre et les coups d’État, ainsi que par l’immense pression exercée par des organisations telles que le FMI. Les anciens termes de « réforme des impôts et des subventions » et « de réforme du marché du travail » ont refait surface pour étouffer toute tentative des États à venir en aide aux chômeurs et aux affamés.
Bien avant le coronavirus, l’espoir s’était déjà calciné et la pourriture était devenue quelque chose de normal, alors que les migrants se noyaient dans les océans et se retrouvaient dans des camps de concentration, tandis que l’argent de la mort transitait par les frontières vers les paradis fiscaux (les centres financiers offshore détiennent plus de 36 000 milliards de dollars, un montant astronomique).
Si on jette un coup d’œil derrière nous pour considérer les soulèvements d’il y a dix ans, alors nous sommes obligés de nous arrêter à la porte des prisons égyptiennes, où certains des jeunes gens qui avaient été arrêtés simplement parce qu’ils avaient de l’espoir sont toujours incarcérés. Deux prisonniers politiques, Alaa Abdel El-Fattah et Ahmed Douma, se sont interpellés à travers les barreaux de leurs cellules, une conversation qui a été publiée sous le titre Un graffiti pour deux. Quelles étaient les raisons de leur combat ?
« Nous nous sommes battus pour un jour, un jour qui se terminerait sans cette certitude accablante que le lendemain se répéterait exactement comme les autres jours l’avaient fait auparavant ». Ils ont cherché à se libérer du présent ; ils ont cherché un avenir. Les révolutionnaires, lorsqu’ils se lèvent, ont écrit Alaa et Ahmed, ne se préoccupent de « rien d’autre que de l’amour ».
Dans leurs cellules de prison au Caire, ils entendent les histoires des fermiers indiens, dont les luttes ont inspiré une nation ; ils entendent parler des infirmières en grève depuis des pays aussi lointains que la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les États-Unis ; ils entendent parler des ouvriers d’usine en grève en Indonésie et en Corée du Sud ; ils entendent dire que le fait de trahir les Palestiniens et le peuple sahraoui a provoqué des manifestations de rue dans le monde entier.
Pendant quelques mois en 2010-2011, la « certitude accablante » qu’il n’y a pas d’avenir a été oubliée ; une décennie plus tard, les gens dans la rue cherchent un avenir qui soit en rupture avec un insupportable présent .
Vijay Prashad est historien, journaliste et commentateur indien. Il est le directeur exécutif de Tricontinental : Institute for Social Research et le rédacteur en chef de Left Word Books.
Source : Consortium News, Vijay Prashad, 22-12-2020
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
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Commentaire recommandé
Bien souvent le secret d’une « révolution qui réussit » est le fait d’une oligarchie contre une autre, le peuple n’en étant que l’instrument. Dans une large mesure, celle de 1789 est un coup d’état des orléanistes contre Louis XVI. Plus que le 14 juillet, le peuple français devrait célébrer le 4 aout, l’abolition des privilèges. « Etonnemment », ce n’est pas ce qui est célébré, est ce vraiment un hasard?
Des oligarques qui se renversent, c’est une révolution (1789, révolution orange ukrainienne (Inoukovitch contre Iouchtchenko par ex.), révolution de velours tchèque (oligarques tenants d’un pouvoir communiste finissant contre oligarques néolibéraux)) d’autant plus violente que les oligarques en place sont puissants. Avez vous remarqué que quand c’est le peuple qui se rebiffe, on parle d’émeutes, de manif, de troubles, de printemps arabes, de gilets jaunes, …, pas de révolution ?
13 réactions et commentaires
La révolution a rarement fonctionné contre les pouvoirs, fantoches et Oligarques, une vraie révolution, est celle qui réussira à purgé tout son système politique et à instauré une vraie démocratie.
Aujourd’hui la révolution en Europe, en Afrique où n’importe où dans le monde pour remplacer les corrompu d’aujourd’hui par de nouveaux est inutile.
Mais pour mène cette révolution, il faudrait que le peuple soit éduqué et Unis même dans la pauvreté pour que vraiment une révolution ne fonctionne.
+7
AlerterBien souvent le secret d’une « révolution qui réussit » est le fait d’une oligarchie contre une autre, le peuple n’en étant que l’instrument. Dans une large mesure, celle de 1789 est un coup d’état des orléanistes contre Louis XVI. Plus que le 14 juillet, le peuple français devrait célébrer le 4 aout, l’abolition des privilèges. « Etonnemment », ce n’est pas ce qui est célébré, est ce vraiment un hasard?
Des oligarques qui se renversent, c’est une révolution (1789, révolution orange ukrainienne (Inoukovitch contre Iouchtchenko par ex.), révolution de velours tchèque (oligarques tenants d’un pouvoir communiste finissant contre oligarques néolibéraux)) d’autant plus violente que les oligarques en place sont puissants. Avez vous remarqué que quand c’est le peuple qui se rebiffe, on parle d’émeutes, de manif, de troubles, de printemps arabes, de gilets jaunes, …, pas de révolution ?
+22
AlerterTout à fait. Le peuple qui se rebiffe sans parrains pour le téléguider et qui fini par se faire laminer par la coalition des élites en places terrifiées c’est tellement récurent dans l’histoire qu’il y a un mot français juste pour cela: ça s’appelle une jacquerie (insurrection rustique par excellence qui possède toujours les mêmes caractéristiques et a toujours le même insuccès. C’est typiquement les GJ).
+11
Alerter« peuple qui se rebiffe sans parrains pour le téléguider »
Je vous rejoins en partie mais, pourtant, il me semble que les bases d’une organisation permettant aux peuples de s’émanciper ont déjà été posées depuis le XIXe siècle. Depuis Proudhon pour faire simple, il me semble que les choses ont été suffisament pensées pour que le peuple « se télécommande lui-même ».
Là aussi, « étonnemment » ces différents principes ont souvent fait l’objet d’un dénigrement sans faille de la part de la bourgeoisie si celle-ci n’y trouve pas un intérêt sonnant et trébuchant ou pour calmer les peuples avec des avancées qui ne remettent pas en cause leurs avantages. Quelques exemple : vote des femmes, suffrage universel (pour choisir entre tel ou tel autre candidat de l’establishment, la belle affaire!!), mutuelisme, communalisme, tirage au sort partiel, manipulation des peuples par éléments de langage (complotisme, partenaires sociaux, plan de sauvegarde de l’emploi, …) et j’en passe.
+5
AlerterLa question est: Comment un monde qui va voir ses ressources par habitant diminuait peut offrir plus de libertés alors qu’elles ne couvraient pas l’ensemble des exigences lors de l’abondance de ces 75 années passés.
Il faut arrêter de se mentir, le glissement de ces 10 dernières années jusqu’à l’apothéose actuel n’est en aucun cas fortuit. Moins d’esclaves énergétiques, c’est moins de marge de manœuvre pour les sociétés.
+1
Alerter» Moins d’esclaves énergétiques, c’est moins de marge de manœuvre pour les sociétés. »
Moins d’esclaves énergétiques, c’est plus d’esclaves humains.
+6
AlerterRien de nouveau au « paradis »…
Tout se déroule selon le plan prévu depuis le moment où les humains ont commis la pire erreur de l’humanité qui consistait à confier leur sort aux « meilleurs » (aristos en grec antique) sans avoir la possibilité de pouvoir ensuite contrer les décisions des « élites » qui bien sûr n’étaient pas du tout en faveur des « moins que rien ».
Et quand par malheur les « moins que rien » parviennent quand-même à mettre au pouvoir une personne qui pourrait réellement changer la donne ça ne dure jamais longtemps, cette « révolte » étant bien sûr matée dans le sang (qu’il soit réel, économique, médiatique) afin de revenir à la situation antérieure si profitable aux « élites ».
Les serfs ne doivent JAMAIS contester les décisions de leurs seigneurs et leur doivent une obéissance infinie pour que le monde puisse continuer d’exister.
Finalement, les seuls responsables de cet état de fait sont simplement les « gueux » comme vous et moi qui se sont laissés faire sans se révolter et qui ont volontairement bu jusqu’à plus soif la propagande des plus nantis.
N’oublions jamais que plus un humain possède de biens et de pouvoir , plus il se battra jusqu’à la mort (en se foutant des « dommages collatéraux ») pour conserver ces « bienfaits » qui lui sont « dus » par la « grâce Divine » ou par la « constitution » (même mot de novlangue pour « justifier » leur comportement prédateur).
Même le terme de « révolution » devrait être redéfini afin qu’il colle avec la réalité des faits : Ce ne sont que des intrigues de palais dans lesquelles les ploutocrates en place se font « dézinguer » par d’autres ploutocrates qui sont une marche au dessous et qui souhaitent seulement devenir « calife à la place du calife » comme le « grand » Iznogoud de cette BD qui, prise avec assez de recul, nous montre que la cupidité des « élites » n’a d’égale que leur cruauté.
Quel que soit le « régime politique » d’un état, le résultat est au final toujours le même : Les « gueux » ne sont que le esclaves des « élites » ‘avec des dirigeants qui ne sont que les pantins de ceux qui détiennent le pouvoir réel mais qui vivent bien cachés pour ne pas être exposés).
Et quand par malheur les « moins que rien » parviennent quand-même à mettre au pouvoir une personne qui pourrait réellement changer la donne ça ne dure jamais longtemps, cette « révolte » étant bien sûr matée dans le sang (qu’il soit réel, économique, médiatique…) afin de revenir à la situation antérieure si profitable aux « élites ».
Les serfs ne doivent JAMAIS contester les décisions de leurs seigneurs et leur doivent une obéissance absolue pour que le monde puisse continuer d’exister.
Finalement, les seuls responsables de cet état de fait sont simplement les « gueux » comme vous et moi qui se sont laissés faire sans se révolter et qui ont volontairement bu jusqu’à plus soif la propagande des plus nantis.
+11
Alerter« Les serfs ne doivent JAMAIS contester les décisions de leurs seigneurs »
C’est drôle, ce n’est pas l’image que me renvoie le monde tel que je le vois.
J’ai plutôt tendance à ne voir qu’une file interminable de contestations tous azimuts des décisions prises par les décideurs: à la télé, sur internet, au capitole, dans la rue,… Partout.
A croire qu’essayer de comprendre et/ou justifier les décisions des élites devient maintenant une exception, voire un acte dissident.
Au final, tout discours contestataire m’apparait très conformiste. Le votre se démarque un peu des autres par l’emploi de termes plus… tranchants.
« et leur doivent une obéissance absolue pour que le monde puisse continuer d’exister »
Là, je vous rejoins, bien qu' »absolue » soit superflu. Mais peu de monde souhaite que le monde cesse d’exister.
+1
Alerter« J’ai plutôt tendance à ne voir qu’une file interminable de contestations tous azimuts des décisions prises par les décideurs »…
Certes, mais au final quel est le résultat de ces contestations ?
NUL.
Et quand la « populace » décide qu’elle ne veut pas adhérer au « bon plaisir du Prince » ce dernier (en tant qu’entité impersonnelle, juste un système bien verrouillé) s’assied sur la volonté populaire et fait passer la « Divine Parole » en douce par des moyens détournés.
Les manifs contre les « réformes » du code du travail ou des retraites ?
Allez vous faire foutre !!!
Le NON au référendum de 2005 ?
Fermez vos gueules, vous aurez quand-même droit aux « bienfaits » du traité même si vous ne le voulez pas.
Les « gilets jaunes » qui demandent que la population puisse avoir un droit de regard sur les décisions de l’état ?
Un beau tour de prestidigitation (qui a permis à certaines personnes de redorer leur blason en prenant un bonne commission au passage) qui au final se traduit par une beau pétard mouillé.
Et comme les « élites » (pions visibles de l’iceberg institutionnel) sont bien sûr les seules bénéficiaires de la « force légale » nécessaire à « garantir la sûreté de l’état » (la violence d’état illimitée en langage clair) il est facile de comprendre, même pour un enfant de 3 ans, que la population n’a qu’une seule option : Se soumettre aux « bon plaisir » du Prince (l’entité administrative étatique).
Avec, au dessus de carcan administratif, quelques parasites profiteurs qui tirent les manettes dans leur propre intérêt.
+1
AlerterEh ben! Cet article est passionnant,culinairement parlant. Une ratatouille incroyable.Ainsi donc,Tunisie,Argentine,Thaïlande,même combat.memes causes mêmes effets. C’est simple,facile,immédiatement compréhensible…et complètement faux. Vous noterez aussi que les exemples sont choisis avec soin,et évitent les situations délicates dans les pays qui semblent avoir la faveur de l’auteur,faveur que je déduis de leur absence dans le « débat ».Les méchants,les gentils et pis c’est tout.Et alors une fois de plus une Afrique(noire) absente. C’est fou cà,non? je suis toujours stupéfait par cette absence. Nous avons voyagé d’Egypte en Tunisie,du Brésil au paraguay et au Vénézuela.De Thaïlande en Inde. Mais d’Afrique(noire),point! Ils ne sont pas assez bien les africains pour qu’on s’intéresse à eux?
+14
AlerterQue reste il ?
Une restructuration de l’ultralibéralisme.
Et, ceci, toujours au détriment du peuple.
D’autant plus que le peuple a crû se libérer.
Illusion des peuples.
+5
Alerter« Bien souvent le secret d’une « révolution qui réussit » est le fait d’une oligarchie contre une autre, le peuple n’en étant que l’instrument. »
Quand vous êtes dans un avion en vol, difficile d’en prendre les commandes si vous n’avez pas votre brevet de pilote.
Sur un navire, seul le capitaine et son second savaient faire un point, cela était la meilleure des garanties contre une mutinerie.
La première revendication – je dirais la mère de toutes les revendications – c’est l’accès au savoir.
Faute de quoi on peut toujours casser…mais rappelons que détruire une maison, cela prend un quart d’heure, il suffit de craquer une allumette, alors que pour la construire, cela prend des années et il faut savoir beaucoup de choses.
Il faudrait que le peuple ait envie d’entreprendre quelque chose plutôt que de détruire.
Mais il n’y a plus de parti capable de proposer ce genre de choses, d’en rendre l’accomplissement possible et de canaliser les forces sociales.
+2
AlerterDisons plutôt que tous ceux qui portent un projet d’autonomie nationale (le seul démocratiquement praticable) sont moqués (la petite France seule face au MOOOONDE) ou diffamés (vous aimez votre pays c’est que vous n’aimez pas les autres).
Il ne reste plus que les rêveurs impuissants du village global à avoir la parole autorisée (et à porter la sempiternelle même parole creuse). Ainsi ce que l’on n’est pas capables d’accomplir au niveau local et encore moins national devrait s’accomplir au niveau supranational voire mondial. Bien sur.
Il n’y aura jamais de révolution véritable pour « sauver la planète ». Au mieux des changement (« colorés ») de régimes au profit des mêmes oligarques mondialistes.
(on commence à se faire ch dans les commentaires. Pourquoi donc commenter et lire si tout ce qui est interessant est supprimé?)
+3
AlerterLes commentaires sont fermés.