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28.janvier.202228.1.2022 // Les Crises

Documents confidentiels : Comment l’industrie des combustibles fossiles a encouragé le déni climatique

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Des documents industriels datant des années 1980 révèlent comment les entreprises de combustibles fossiles ont encouragé le déni climatique et se sont bien gardées d’agir pour limiter les impacts climatiques catastrophiques.

Source : The Disinformation Chronicle, Paul D. Thacker
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Lorsque la fin des années 1970 est arrivée, l’industrie pétrolière avait passé environ deux décennies à recueillir des informations auprès de ses propres scientifiques et d’experts extérieurs et savait que la combustion de combustibles fossiles entraînerait un changement climatique catastrophique. Dans l’esprit des dirigeants de l’industrie des combustibles fossiles, ce constat a dû être lourdement ressenti lorsque des scientifiques fédéraux ont publié un rapport sur le dioxyde de carbone et le changement climatique en 1979. Ce rapport annonçait : « Nous avons maintenant des preuves irréfutables indiquant que l’atmosphère change réellement et que nous contribuons nous-mêmes à ce changement. »

Et comment les humains ont-ils provoqué ce changement ? « L’utilisation par l’homme de combustibles fossiles et l’exploitation des terres », ont conclu les scientifiques fédéraux.

Dans les années 1980, l’industrie a publié une première initiative visant à tromper le public quant à ce qu’elle savait des gaz à effet de serre – une brochure qui minimisait les dangers du changement climatique et affirmait qu’il n’y avait pas consensus au sein de la communauté scientifique concernant ce rapport. Tout au long des années 80, les entreprises de combustibles fossiles ont accumulé de plus en plus de données prouvant que le changement climatique allait être une catastrophe à l’avenir et que les gouvernements allaient commencer à réguler leur industrie. Les archives montrent qu’elles ont alors commencé à élaborer des stratégies pour tromper le public et saper les politiques, et en 1989, elles ont créé une coalition d’entreprises américaines pour lutter contre les politiques et dénier la réalité du changement climatique.

Ben Franta, historien des sciences à Stanford, et moi poursuivons notre discussion concernant ces documents clés, ce qu’ils disent, comment ils ont été trouvés et ce que cela signifie pour l’industrie des combustibles fossiles. Cette conversation est la deuxième partie de notre série et a été éditée et condensée pour plus de clarté. Relisez ici la première partie.

DOCUMENT 7 : 1981

Exxon réalise une « Étude exploratoire d’évaluation du CO2 atmosphérique », qui conclut que la réduction de l’utilisation des combustibles fossiles via l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables est la seule option envisageable. Le captage du carbone est techniquement possible mais pas économiquement viable. Et l’entreprise surveillait toutes les activités tant de recherche scientifique que politiques, via un unique système de collecte. La législation visant à réduire l’utilisation des combustibles fossiles était prévue pour la fin des années 1980.

Disponible sur ClimateFiles. Provenance : Inside Climate News a présenté ce document dans un article de 2015 intitulé « Les recherches même d’Exxon ont confirmé le rôle des combustibles fossiles dans le réchauffement climatique il y a des décennies ». Voir sur DocumentCloud.

THACKER : Ce que j’aime dans ce document, c’est que vous pouvez voir qu’ils commencent à s’inquiéter. Regarder une étude ici, une étude là, n’intéresse pas Exxon. Ils créent un point d’entrée central pour les informations scientifiques et ils commencent à surveiller toute politique qui pourrait limiter les combustibles fossiles.

FRANTA : Ils gardent un oeil sur tout. Ils savaient que les gens allaient commencer à essayer de contrôler l’utilisation des combustibles fossiles, et ils s’attendaient à un certain type de législation dans les huit ou neuf ans. Ils devaient donc se préparer.

Et ils parlent de solutions comme la capture du carbone, ce qui montre qu’il s’agissait d’une technologie établie. La capture du carbone n’est pas une nouvelle technologie, c’est une vieille technologie. Le fait est que, même à l’époque, c’était tout simplement trop coûteux par rapport aux énergies renouvelables.

THACKER : Ça coûte vachement trop cher. Le HuffPost vient de publier un article vraiment très intéressant au sujet d’un immense désastre au cours duquel ce pipeline de capture du carbone a éclaté et a presque tué des gens là-bas dans le Mississippi. Et aujourd’hui, on entend tous ces blabla : « Capture du carbone, capture du carbone. »

Mais il y a quarante ans, l’industrie avait compris que sur plan financier, c’était un non-sens.

FRANTA : Économiquement, cela n’a pas fonctionné si on compare avec les énergies renouvelables. Et celles-ci sont aujourd’hui tellement moins chères, que l’argument économique contre la capture du carbone est encore plus pertinent aujourd’hui.

Je vois tout le temps sur Twitter les publicités d’Exxon sur la capture du carbone. Je me dis : « Vous avez eu 40 ans pour la faire fonctionner et vous n’en avez rien fait. Vous avez eu votre chance. »

Ce document replace dans son contexte toute la rhétorique actuelle de l’industrie des combustibles fossiles sur la capture du carbone.

THACKER : Vous savez que c’est des conneries, parce qu’il y a 40 ans, Exxon a raconté des conneries au sujet de la capture du carbone.

FRANTA : Ils ont eu tellement d’argent et de ressources pendant des décennies. Avec tous leurs immenses budgets de recherche, et l’existence même de toute l’industrie en jeu, ils n’ont pas réussi à faire fonctionner la capture du carbone. On se demande si c’est économiquement viable, quel que soit le scénario.

DOCUMENT 8 : 1981

Le directeur de la planification et des programmes stratégiques d’Exxon, Roger Cohen, a évalué les plans à long terme de la société jusqu’en 2030 et signale qu’il est « fortement envisageable » qu’ils soient « véritablement catastrophiques (du moins pour une partie importante de la population de la planète). »

Disponible sur ClimateFiles. Provenance : Inside Climate News a présenté ce document dans un article de 2015 intitulé « Les recherches même d’Exxon ont confirmé le rôle des combustibles fossiles dans le réchauffement climatique il y a des décennies ». Voir sur DocumentCloud.

THACKER : Roger Cohen, d’Exxon, passe en revue les plans à long terme de l’entreprise et selon lui le changement climatique pourrait être catastrophique en 2030, ou au moins pour une partie importante de la population. J’aime lire combien il y met de la nuance, « Je ne dis pas que pour tout le monde ça va être catastrophique, mais pour certains sur la planète Terre… »

FRANTA : Rappelez-vous tous les planificateurs de la Guerre froide qui disaient des trucs du style : « Si nous avons une guerre nucléaire limitée, alors, seulement quelques millions de personnes mourront. » Ils voyaient ça comme un scénario acceptable. Et aujourd’hui, nous pensons que c’est absurde, pas vrai ?

Exxon est en train de faire quelque chose du même style ici. Ils sont du genre : « Si on continue comme ça, ce sera catastrophique pour certaines personnes dans le monde. » La différence entre les généraux du Pentagone et les cadres d’Exxon, c’est qu’Exxon est allé de l’avant et a mis en œuvre ce plan catastrophique.

THACKER : A ce moment-là, Roger Cohen est manifestement un acteur majeur chez Exxon. Alors que fait Cohen ? Il quitte Exxon et rejoint l’Institut George Marshall, l’un des groupes climato-sceptiques les plus connus.

Vingt-cinq ans après avoir écrit ce mémo pour Exxon mettant en garde contre d’éventuels problèmes catastrophiques liés au changement climatique, Cohen écrit en 2008 : « À ce stade, il ne fait guère de doute que la position du GIEC est profondément faussée en ce qui concerne sa thèse essentielle qui voudrait que l’humanité soit responsable de la majeure partie du réchauffement observé lors du dernier tiers du XXe siècle, et dans ses extrapolations concernant les effets prévus pour le XXIe siècle. »

Il a écrit cet essai pour un autre groupe climato-sceptique : Science and Public Policy Institute.

FRANTA : Bon sang, c’est incroyable. Je ne le savais même pas.

DOCUMENT 9 : 1982

Exxon achève un document exhaustif de 40 pages sur l’effet de serre. La lettre d’accompagnement explique que « le matériel de l’étude a été largement diffusé auprès de la direction d’Exxon et est destiné à familiariser le personnel d’Exxon avec le sujet. […] Cependant, il devrait être réservé au personnel d’Exxon et ne pas être distribué à l’extérieur ». Le rapport prévoit avec grande précision et exactitude une augmentation du niveau de CO2 et le réchauffement de la planète tout au long du XXIe siècle, avec un réchauffement d’environ 1°C d’ici 2020 et de 3°C d’ici 2100.

Disponible sur ClimateFiles. Provenance : Inside Climate News a présenté ce document dans un article de 2015 intitulé « Les recherches même d’Exxon ont confirmé le rôle des combustibles fossiles dans le réchauffement climatique il y a des décennies ». Voir sur DocumentCloud.

THACKER : J’adore la façon dont Exxon a collé une page de couverture sur son rapport de 40 pages sur l’effet de serre qui disait que tout le monde chez Exxon devrait le lire, mais ne pas le distribuer à l’extérieur. « Hé les gars, ça ne doit pas sortir d’ici ! » Qu’y a-t-il dans ce document de 1982 qu’ils ne veulent pas que les gens sachent ?

FRANTA : On y trouve toutes sortes de prédictions pour l’avenir, parfois des impacts très spécifiques. Dans un de ses chiffres, Exxon prédit exactement la quantité de combustible fossile qui sera produite dans le futur, et l’ampleur du réchauffement climatique que cela va provoquer. Ils ont prédit cela au dixième de degré près, et cela s’est avéré incroyablement précis. C’est en fait fidèle à la réalité.

C’est ce que nous avons vécu. Au cours des 40 dernières années, nous avons suivi la courbe du réchauffement climatique qui, selon Exxon, devait se produire de cette manière.

THACKER : Et c’est un autre exemple qui montre qu’Exxon utilise des modèles, parce que nous savons que les modèles fonctionnent. Vous vous êtes exprimé par écrit sur le changement climatique et du coup Exxon vous a attaqué, parfois pour vous être exprimé concernant leurs propres documents, c’est bien ça ?

FRANTA : Exxon utilise des groupes de façade. L’un d’entre eux s’appelle « Energy in Depth » [L’énergie en détail, par exemple Energy in Depth (ou EID) tente de dépeindre l’opposition des militants à la fracturation du gaz de schiste comme faisant partie d’une conspiration d’ONG, NdT]. Chaque fois que je prononce un discours lors d’une conférence universitaire, apparemment ils le regardent ou en trouvent des enregistrements. Ou si j’écris un article, alors ils écrivent des articles à charge sur moi, vous voyez ? Ils veulent mettre un nom sur toute personne qui représente une menace pour l’industrie pétrolière afin d’essayer de la salir ou de la discréditer.

THACKER : Je veux juste m’assurer que vous n’étiez pas secrètement impliqué dans la rédaction du rapport d’Exxon qui prédisait l’ampleur du changement climatique dû à la combustion de combustibles fossiles. Quel âge aviez-vous en 1982 ?

FRANTA : Je ne devais naître que quatre ans plus tard.

THACKER : Donc vous n’étiez même pas né en 1982.

FRANTA : J’avais très peu d’influence chez Exxon en 1982, pour ne pas dire aucune !

DOCUMENT 10 : 1988

Étude interne de Shell intitulée « L’effet de serre ». De 1981 à 1986, Shell a mené une étude interne sur le changement climatique sur une période de cinq ans. Ce document de 1988 est un rapport interne de 90 pages sur les travaux de ce comité. Le rapport estime que le réchauffement de la planète pourrait entraîner les changements « les plus importants dans les annales de l’histoire », ce qui exigerait des adaptations « coûteuses » et entraînerait une kyrielle de dégâts, notamment des « inondations dévastatrices », l’effondrement de pays entiers et des migrations forcées. Le rapport met en garde contre l’inaction et indique que « […] lorsque nous en arriverons à un réchauffement climatique perceptible, il se pourrait bien alors qu’il soit trop tard pour que des contre-mesures efficaces afin de réduire les effets ou même simplement stabiliser la situation soient prises ».

Disponible sur ClimateFiles. Provenance : The Guardian a présenté ce document dans un article de 2017 intitulé « Shell knew : le film du géant pétrolier de 1991 mettait en garde contre le danger du changement climatique. » Voir sur DocumentCloud.

THACKER : C’est génial de se pencher sur un document interne de Shell parce que certaines personnes penseront que nous sommes méchants en nous concentrant sur Exxon. Mais il se trouve qu’il y a pas mal d’entreprises dans le pétrole et le gaz, c’est pourquoi on appelle cela une industrie. Tout d’abord, j’adore le fait que ce document soit estampillé « CONFIDENTIEL. »

Quand je reçois un tas de documents, la première chose que je cherche est cette mention « Confidentiel. »

FRANTA : Ce rapport de Shell est l’équivalent du rapport d’Exxon sur le changement climatique. Il fait presque 100 pages et traite de toute la science du réchauffement de la planète. Mais il parle aussi de tous les impacts : les inondations dans le monde entier et les immenses dégâts économiques. Et il explique aussi comment le réchauffement planétaire va transformer le monde. Il précise même : « Ces changements pourraient être les plus importants dans les annales de l’histoire. »

THACKER : Des inondations dévastatrices. C’est l’Ancien Testament et Noé, avec l’effondrement de pays entiers. Des migrations forcées.

FRANTA : C’est digne de la bible. Imaginez juste que vous disiez : « Il faudra complètement abandonner le Bangladesh, mais ça vaut le coup. Nous aimons vendre du pétrole. »

Et ce rapport dit aussi que quand finalement nous serons en mesure de détecter le réchauffement de la planète, il sera trop tard pour le contrer.

THACKER : Par « détecter », vous pensez qu’ils parlent de ce que les scientifiques peuvent voir. Ou du moment où une mère de famille dit : « Bon sang ! Ce satané réchauffement climatique provoque ces orages et détruit les terrains de foot. Comment mon gamin va-t-il pouvoir gagner une coupe ? »

FRANTA : De nos jours, le commun des mortels peut assez facilement détecter le réchauffement climatique. Il y a tellement de phénomènes météorologiques bizarres que personne ne se souvient avoir vus auparavant. Mais déjà dans les années 90, il était détectable par les scientifiques.

Ils ont commencé cette étude en 81, mais l’ont publiée en interne en 88. Shell savait donc ce qui allait se passer au début des années 80, avant que les scientifiques ne détectent le changement climatique.

DOCUMENT 11 : 1989

Le directeur des sciences et de la stratégie d’Exxon, Duane Levine, fait devant le conseil d’administration de la société une présentation intitulée « Potential Enhanced Greenhouse Gas Effects : Status and Outlook » (Augmentation potentielle des effets des gaz à effet de serre : Évaluation et perspectives), prévenant que les gouvernements du monde entier allaient bientôt restreindre et remplacer les combustibles fossiles comme ils l’ont fait alors avec les chlorofluorocarbones (CFC) pour protéger la couche d’ozone. Levine recommandait alors une stratégie consistant à mettre l’accent sur les incertitudes scientifiques, les coûts d’une action en faveur du climat et les échappatoires, notamment l’efficacité énergétique, la reforestation et le gaz naturel.

Disponible sur ClimateFiles. Provenance : Des journalistes ont trouvé ce document dans les archives d’Exxon à l’Université du Texas à Austin et le Los Angeles Times l’a présenté dans un article de 2015 intitulé « How Exxon went from leader to skeptic on climate change research. » (En matière de recherche sur le changement climatique, comment Exxon est passé du statut de leader à celui de sceptique ?) Voir sur DocumentCloud.

THACKER : Nous voilà de retour avec notre chouchou : Exxon. Duane Levine fait une présentation devant le conseil d’administration de l’entreprise au cours de laquelle il établit une comparaison entre ce que les gouvernements ont fait concernant ces produits chimiques appelés CFC qui détruisaient la couche d’ozone, et ce qui pourrait se passer au sujet des combustibles fossiles lorsque les gouvernements commenceront à se focaliser sur le changement climatique.

C’est du genre : « Hé les mecs, le protocole de Vienne et le protocole de Montréal ont détruit le marché des CFC. Devinez ce qui va nous arriver ? » C’est à ce moment-là qu’on arrête de parler de science loufoque et qu’on passe à la politique. On ne prend plus de gants.

FRANTA : Absolument. C’est l’un des plus importants documents de stratégie globale que nous ayons trouvé jusqu’à présent. Duane Levine est haut placé chez Exxon. Il demande : « Vous vous souvenez de l’affaire de la couche d’ozone, et comment les gouvernements se sont entendus pour se débarrasser de ces produits chimiques ? Eh bien, la même chose se produit avec le changement climatique, et les pays commencent à se concerter. Il nous faut une réelle stratégie si nous voulons retarder tout ce processus et l’arrêter. »

Ce qui est fou, c’est que cette stratégie est fondamentalement la même que celle que nous voyons aujourd’hui.

THACKER : J’ai écrit une notice nécrologique pour Fred Singer. Lorsque je suis tombé sur lui pour la première fois au milieu des années 2000, je le connaissais comme étant l’un de ces célèbres climato-sceptiques que les journalistes citaient. Je n’ai su que plus tard qu’il avait également contesté l’existence du trou d’ozone.

FRANTA : Ce qu’ils faisaient, c’est recycler les scientifiques. Et Fred Singer faisait partie de la stratégie qui en rajoutait sur les incertitudes scientifiques.

Depuis les années 90, le scepticisme climatique a mis l’accent sur le coût de l’action climatique. Il y a tous ces économistes dont l’industrie pétrolière s’est attaché les services pour dire que les politiques climatiques étaient trop coûteuses. Et il y a le « Oh, nous devons utiliser plus de gaz naturel ». C’est toujours d’actualité. Et puis il y a des trucs vraiment diaboliques, « Hé, on devrait soutenir la reforestation. »

THACKER : Plantez un arbre pour sauver la planète. Tout ce qui peut détourner l’attention de « Arrêtez de forer pour trouver du pétrole. »

FRANTA : La reforestation, c’est bien. Mais ici, elle est utilisée comme une technique de distraction, comme une échappatoire. Ce n’est pas très différent de la façon dont les « compensations carbone » sont utilisées aujourd’hui. Ils ont compris tout cela en 1989, et ils l’ont mis en œuvre. Insister sur les incertitudes scientifiques ne marche plus aussi bien. Mais tous les autres arguments sont toujours aussi efficaces.

THACKER : La question du gaz naturel a occupé une place importante au sein du Breakthrough Institute [Centre de recherche environnementale situé à Oakland, en Californie, NdT], avec Ted Nordhaus et Michael Shellenberger. Mais ExxonMobil considérait que le gaz naturel était une technique de diversion de merde à l’époque où Nordhaus et Shellenberger étaient des adolescents en 1989.

FRANTA : Il s’agit de stratégies macroéconomiques de longue haleine, et je pense que parfois les gens s’y laissent prendre. Qui peut contester l’efficacité énergétique, par exemple ? Nous avons récemment appris par de nouvelles recherches qu’Exxon partageait cette stratégie avec des compagnies pétrolières du monde entier. Il semble qu’ils aient essentiellement agi en tant que chef de file d’une conspiration internationale visant à tromper le public sur le changement climatique et les combustibles fossiles. C’est vraiment incroyable.

THACKER : Duane Levine, qui a mis tout cela en place, est un ingénieur chimiste très réputé. Il semble bien qu’il y ait un laboratoire qui porte son nom à l’école d’ingénieur Johns Hopkins.

FRANTA : Le fait que ces personnes soient adulées et glorifiées dans les milieux professionnels fait partie du tableau. Mais en fait, ils étaient les architectes d’une catastrophe mondiale.

DOCUMENT 12 : 1989

L’industrie des combustibles fossiles forme la Global Climate Coalition, qui promeut les mêmes points de débat que ceux envisagés par Levine chez Exxon. La liste des membres comprend une grande partie de l’économie américaine, notamment des entreprises du secteur du pétrole et du gaz, mais aussi du charbon, de la pétrochimie, du rail et d’autres secteurs.

Disponible sur ClimateFiles. Provenance : Archives de Nicky Sundt, ancien responsable de la communication du programme américain de recherche sur le changement global (USGCRP). Voir sur DocumentCloud.

THACKER : En 1988, nous avons un été particulièrement chaud, et le climatologue Jim Hansen livre devant le Congrès ce fameux témoignage télévisé sur le changement climatique. Et c’est à ce moment là que l’industrie des combustibles fossiles lance la Coalition mondiale pour le climat.

Ce document vient des archives qui se trouvent dans le sous-sol de Nicky Sundt, que je connais depuis 15 ans. Elle avait tous ces documents rangés dans des boîtes, dans son sous-sol à Capitol Hill. C’est à un kilomètre du siège de l’API. API envoie ses lobbyistes partout à Washington, pour contrôler le message et c’est comme dire : « Hé, les mecs, vous avez pensé à vérifier le sous-sol de Nicky Sundt ? »

FRANTA : Voilà les histoires qui vous conduisent à vous demander ce qu’il y a d’autre. Qui a des papiers dans le grenier ? Il se pourrait qu’il y ait encore beaucoup d’autres documents quelque part.

THACKER : Il n’y a rien là dedans de répréhensible. Il s’agit simplement des membres de la première coalition visant à stopper la législation sur le climat, mais il ne s’agit pas seulement d’entreprises de combustibles fossiles.

Si l’on remonte aux années 50, on voit les entreprises de combustibles fossiles s’informer sur le changement climatique. Puis, dans les années 60 et 70, elles rassemblent davantage d’informations et réalisent que l’effet de serre va être désastreux. quand on arrive en 1980, elles font leurs premières tentatives pour tromper le public, et tout au long des années 80, elles comprennent que le changement climatique finira par être catastrophique, que les gouvernements vont réglementer, et elles commencent à élaborer des stratégies pour y faire obstacle.

Puis, Badaboum ! Le monde des affaires se lève pour attaquer toute politique climatique. Parce qu’il ne s’agit pas seulement des entreprises de combustibles fossiles.

FRANTA : Il ne s’agit pas seulement d’entreprises de combustibles fossiles, mais la plupart d’entre elles en sont proches d’une manière ou d’une autre : les compagnies d’électricité, les constructeurs automobiles. On y trouve aussi les entreprises pétrochimiques comme l’Association des fabricants de produits chimiques.

THACKER : Maytag ? Ils fabriquent des réfrigérateurs et des lave-linge.

FRANTA : IBM est présent aussi. Les grands groupes de l’industrie des combustibles fossiles et quelques autres se sont mobilisés contre l’action climatique. La Global Climate Coalition était l’une des principales organisations à promouvoir le climato-scepticisme, encore et encore, en disant : « Les combustibles fossiles ne sont pas à l’origine du réchauffement climatique. » Et ils exerçaient des pressions pour tout rejeter.

Voici une liste des premières personnes et des premiers groupes impliqués dans le négationnisme climatique organisé. Cela signifie qu’ils étaient tous impliqués dans des stratégies internes, des objectifs et des actions. Quels documents ont-ils ?

THACKER : Ce sont les 12 documents que vous avez choisis, parce qu’ils racontent une histoire. Mais quelqu’un d’autre pourrait en choisir 12 autres.

FRANTA : Il y a plus d’un millier de documents internes et autres documents pertinents déjà mis en ligne et ce n’est probablement que le sommet de l’iceberg. On pourrait faire une liste du top 20, du top 200. Il y a beaucoup d’informations là-dedans.

THACKER : Mais si vous en choisissez d’autres, que vous racontent-ils ?

FRANTA : Cela montre qu’ils savaient qu’ils allaient provoquer une catastrophe mondiale s’ils continuaient comme si de rien n’était. Et ils sont allés de l’avant et l’ont fait quand même. Puis ils ont menti au public, et ils ont fait barrage à tous ceux qui essayaient d’empêcher la catastrophe de se produire.

Mais maintenant, cette connaissance nous l’avons. Nous savons qu’ils savaient l’étendue de leurs mensonges, et le degré de sophistication avec lequel ils ont trompé le public. Le moment est donc venu de rendre des comptes, et la question est la suivante : « Comment allons-nous mettre fin à ces mystifications et tenir ces entreprises pour responsables ? »

TREIZE A LA DOUZAINE

Comme nous l’avons dit, il existe des milliers de documents. Voici un document bonus découvert par DeSmog en 2016.

1980 : La filiale canadienne d’Exxon, Imperial Oil Limited, envoie à la direction d’Exxon un « Review of Environmental Protection Activities for 1978-1979 » [Examen des activités de protection de l’environnement pour 1978-1979, NdT]. Le document porte la mention « Propriété de Imperial Oil et de ses filiales ». Un passage dit : « Il ne fait aucun doute que la progression de la consommation des combustibles fossiles et la diminution de la couverture forestière aggravent le problème potentiel de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère. »

Disponible chez DeSmog. Provenance : Archives de la Compagnie pétrolière impériale en Alberta, Canada.

Ceci clôt la deuxième partie de notre article en deux épisodes des « La douzaine de ‘saleté de documents’ qui prouvent ce que Big Oil savait et a gardé secret concernant le climat. » Lire la première partie.

Cette interview a été co-publiée par The DisInformation Chronicle et DeSmog.

Source : The Disinformation Chronicle, Paul D. Thacker, 02-11-2021

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Myrkur34 // 28.01.2022 à 10h06

Et c’est le même pipeau pour les voitures électriques. Entre le manque rapide de matières premières et le coût réel d’extraction minier du cuivre, bauxite, nickel, graphène, terres rares, cobalt, lithium et de tout le tableau de Mendeleïev. La construction d’une voiture électrique génère la production du double de CO2 de celle d’une voiture thermique et le réseau de la recharge plus les bornes adjacentes à mettre en place, 100 kgs de cuivre par borne …

https://www.youtube.com/watch?v=xx3PsG2mr-Y

Ps: Le gaz naturel, (mot magique, quasiment publicitaire), c’est surtout du méthane et 1 kg de méthane= 28 kgs de CO2.

16 réactions et commentaires

  • Yann // 28.01.2022 à 07h58

    On peut attaquer Big Oil pour avoir menti à propos des effets négatifs à long terme, tout comme on a attaqué l’industrie du tabac, sauf que…
    Un monde sans fumeurs ne serait pas très different du monde actuel.
    Un monde sans pétrole…pas sur.

      +8

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    • Morne Butor // 28.01.2022 à 08h36

      Ben, justement, on aurait préféré un monde très différent du monde actuel. Pas vous ?

        +10

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      • Dorian // 29.01.2022 à 09h30

        Vous pouvez preciser quel monde vous auriez préféré ? Ça m’intéresse hautement.

          +0

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  • Fabrice // 28.01.2022 à 08h32

    Le pire c’est que leur travail de sape et de fabrication du doute a fonctionné, que ceux qui continuent de sèmer le doute se font les complices de cette machine qui est bien la seule désormais à fonctionner sans combustion car l’humanité pour trouver et se raccrocher à tout ce qui peut lui éviter de changer quoi que ce soit est championne.

    Ce temps perdu aurait permis de changer en douceur, désormais il n’est même pas sûr que changer brutalement influe en quoique ce soit et franchement changer l’humanité en dictature ou une régression dans laquelle les plus faibles seront le plus impactés n’est vraiment pas plus souhaitable qu’une catastrophe climatique alors franchement oui j’espère que cette action ne sombrera pas dans l’oubli pour qu’elle soit pointé comme un crime contre l’humanité mais aussi la vie, la planète elle survivra elle en a vu d’autres.

      +7

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  • Maximytch // 28.01.2022 à 09h03

    Aujourd’hui Certains pays ont fait le choix d’un monde sans pétrole et se retrouvent avec des technologies « vertes » qui ne produisent rien, enrichissent les mêmes et des prix qui ont explosés et aucune diminution de la pollution au niveau global.
    Finalement les sal… de pollueurs à l’ancienne n’étaient ils pas plus honnêtes ?
    C’est bien de déterrer les dossiers du passé mais ne faudrait il pas se pencher sur les scandales qui ont lieu en ce moment?

      +9

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    • Orhan // 28.01.2022 à 09h24

      Il n’y a pas de « choix d’un monde sans pétrole », c’est une contrainte géologique à laquelle l’humanité entière devra se plier, tôt ou tard (en fait, c’est déjà le cas). Alors que des pays capitalistes (lesquels d’ailleurs) veulent maintenir leur niveau de production coûte que coûte et que cela entraîne la même pollution ou je ne sais quoi, ce n’est (malheureusement) pas un scoop. Enfin je veux dire pour ceux qui savent bien que la « transition écologique » est du pipeau et qu’il n’y aura pas de baisse de la pollution s’il faut maintenir le niveau de production actuel. Après pour la malhonnêteté, c’est un peu bonnet blanc et blanc bonnet, c’est inhérent au système capitaliste (= faire des profits) donc bon, il n’y en a pas un pour racheter l’autre comme on dit.

        +9

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      • Morne Butor // 28.01.2022 à 10h37

        En plus, si toutes les matières fossiles étaient extraites des sols et utilisées, la planète deviendrait littéralement inhabitable pour l’homme. Mais on n’en arrivera pas là car après un ou deux milliards de morts, j’imagine que notre espèce retrouvera un peu de raison… enfin, j’ose l’espérer…

          +0

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  • Myrkur34 // 28.01.2022 à 10h06

    Et c’est le même pipeau pour les voitures électriques. Entre le manque rapide de matières premières et le coût réel d’extraction minier du cuivre, bauxite, nickel, graphène, terres rares, cobalt, lithium et de tout le tableau de Mendeleïev. La construction d’une voiture électrique génère la production du double de CO2 de celle d’une voiture thermique et le réseau de la recharge plus les bornes adjacentes à mettre en place, 100 kgs de cuivre par borne …

    https://www.youtube.com/watch?v=xx3PsG2mr-Y

    Ps: Le gaz naturel, (mot magique, quasiment publicitaire), c’est surtout du méthane et 1 kg de méthane= 28 kgs de CO2.

      +12

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  • Nycolas // 28.01.2022 à 10h27

    Ce sont les mêmes qui ont dissimulé par le passé, et qui aujourd’hui tirent les marrons du feu car ils ont depuis appris à mettre leurs billes dans les deux paniers : celui de l’énergie carbonée, et celui de l’énergie faussement dite verte. La « transition écologique », c’est eux, le déni climatique et écologique, c’est eux, l’instrumentalisation du « dérèglement climatique » (comme si le climat était une chose réglée, comme une climatisation planétaire), c’est aussi largement eux.

    Mais c’est plus facile de désigner des méchants du doigt que de regarder cela en face.

      +1

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  • RGT // 28.01.2022 à 10h38

    Beaucoup de pognon en jeu; des profits immédiats insolents, des postes de « scientifiques » bien rémunérés pour nier la réalité, et tout ce petit monde qui vit luxueusement en sachant pertinemment que la catastrophe sera inévitable, mais après leur mort bien sûr.

    Tout est dit : Le « tout pour ma gueule et après moi de déluge » est porté à son paroxysme dans le cas des combustibles fossiles.

    Et de plus, en favorisant le gaspillage inconsidéré accélérant encore le risque du désastre à venir ils ont aussi favorisé leur propre intérêt (et surtout les profits qu’ils ont engrangés) en empêchant que des solutions à ce problème soient ne serait-ce qu’évoquées.

    De toutes façons, il n’y a AUCUNE alternative FIABLE et économiquement viable à l’utilisation sans retenue de ressources énergétiques pratiques et peu chères.

    Le seul moyen ÉCONOMIQUEMENT VIABLE consiste simplement à limiter au maximum la boulimie énergivore des humains (surtout dans les pays « civilisés ») mais ça se traduirait par une crise socio-économique monstrueuse à côté de laquelle les pires calamités passées sembleraient ridicules.

    Il faudrait entièrement repenser le mode de vie des humains, mais comme l’ensemble de notre organisation sociale est basée sur le gaspillage inconsidéré d’énergie abondante et peu chère ça ne se fera pas sans un désastre incommensurable.

    Il faudra que les humains quittent leurs appartements climatisés des centres-villes pour habiter dans des habitations « rustiques » (en pierre, en bois, en torchis avec des toits en chaume) et qu’ils se mettent à cultiver eux-mêmes leur lopin de terre pour survivre tout en le défendant contre les affamés qui viendraient les piller.

    Retour forcé au moyen âge en ayant que les ressources 100% renouvelables largement insuffisantes pour maintenir le niveau de confort actuel.

    Imaginez ce que ressentirait un « burelier » (surtout haut placé dans la hiérarchie, un énarque par exemple) devant s’éreinter à longueur d’année pour cultiver quelques patates nécessaires à sa propre SURVIE.

      +5

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  • pseudo // 28.01.2022 à 11h50

    pendant qu’on dénonce les big oils, on ne parle pas des gouvernements qui organisaient le système en permettant la capture (les guerres), le raffinage (éducation et technologie), la vente et distribution de gros (accords commerciaux mondiaux, capitalisme prédateur pour faire sauter les normes), la vente et distribution de détail (infrastructure autoroutière, permis de détruire (pour ne pas dire permis de construire) pour habiller la nation de station essence, fixation des prix), la consommation (production et vente d’objet de consommation courante, type voiture).

    bref, on se fou de notre gueule là.

    Les gouvernements savaient toutes ces choses tout autant que les big oils.

      +4

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  • rod // 28.01.2022 à 12h08

    Ce genre d’article a quand même un sacré coté déculpabilisant: c’est pas ma faute, ce sont les vilains pétroliers qui m’ont menti! Car, aux dernières nouvelles, personne nous oblige à consommer leur produit.
    Le problème, c’est que personne ne veut revoir à la baisse son niveau de vie. Car consommer moins de fossiles, C’EST baisser son pouvoir d’achat (Janvovici l’explique très bien).

      +5

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    • Orhan // 28.01.2022 à 13h06

      Oui, c’est exactement ce que la propagande et la doxa libérale veut inculquer : les gens sont LIBRES et RESPONSABLES, donc c’est entièrement leur FAUTE s’ils consomment du pétrole.
      Mais, je m’étonne toujours sur cette façon de voir les choses, comment peut on comprendre l’être humain si on part sur des prémices aussi erronées ? Mystère. Pourtant il s’agit de prendre un peu de hauteur pour voir que ce sont des bêtises. L’être humain est un animal social, largement déterminé par son environnement, pour ne pas dire entièrement.
      Après c’est sûrement mon côté sociologue anthropologue amateur qui parle, peut-être que j’ai tort.

        +6

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  • Morne Butor // 28.01.2022 à 13h40

    Tout le monde savait, compagnies pétrolières, minières, gouvernements, journalistes, joueurs de Civilization 1.0, tous les regardeurs de journeaux télévisés, tout le monde. Mais peu ont vraiment pris conscience du problème au siècle dernier, et ce siècle-ci montre une prise de conscience générale, mais bien tardive.
    Après avoir démonté des statues, il faudrait songer à en élever de nouvelles à ceux « qui ont contribué à sauver le monde » comme le dit élégamment Jancovici. Il faudrait montrer à nos enfants que les personnalités qui ont le plus de mérite sont celles qui ont préféré donner leur découverte, leur savoir, leurs compétences à la communauté plutôt que d’en tirer profit. En une ou deux générations, nos polytechniciens cesseront de vouloir s’enrichir en devenant tradeur et nous retrouverions des homes et femmes politiques motivées pour faire le bien commun. Et j’y crois…

      +3

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  • Dorian // 29.01.2022 à 09h11

    On pourrait faire un article sur « comment les patrons des GAFAM et autres technologiques financent lourdement le climatisme »?

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  • Zab // 31.01.2022 à 21h33

    « The unequivocal detection of the enhanced greenhouse effect from observations is not likely for a decade or more ». GIEC 1990 First Assement Report (FAR). https://www.ipcc.ch/2020/08/31/st-30th-anniversary-far/

    Si les 5000 et quelques scientifiques experts du climat le disaient en 1990, peut-on dire qu’ils ont eux aussi encouragés le déni climatique comme l’industrie des combustibles fossiles tels que décrit dans cet article ? Ou alors, on a oublié qu’en ce moment, 1990, on avait encore des doutes légitimes. Il suffit d’ouvrir le FAR pour retrouver les références bibliographiques des scientifiques de tous bords qui ont publié ces doutes. L’industrie des fossiles n’est peut-être pas très au clair, mais il faut quand même se placer dans le contexte de l’époque. La position du GIEC a été bien soigneusement évitée dans cet article.

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