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26.avril.201626.4.2016 // Les Crises

Elections Américaines : Pourquoi les médias enragent, par Stephane Trano

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Excellent Stéphane Trano, journaliste habitant aux États-Unis, comme d’habitude

Source : Marianne, Stephane Trano, 21-04-2015

Etonnante démocratie américaine, où la somme des intérêts aboutit, malgré tous les efforts du quatrième pouvoir pour maintenir le politiquement correct, à l’expression de toutes les tendances de la population.

New York, le 19 avril 2016 - Photo: AlJazeera

New York, le 19 avril 2016 – Photo: AlJazeera

Les faiseurs d’opinion font grise mine. Dans le monde idéal souhaité par les mass médias, les journalistes ont une mission civilisatrice : eux seuls peuvent trier le bon grain de l’ivraie.

Le truculent Donald Trump dérange au plus haut point ces sociologues improvisés, ils offrent donc à son principal concurrent, l’ultra-conservateur Ted Cruz, la Une du Time, les honneurs de CNN, les caricatures anti-Trump du Boston Globe et, bien sûr, les machines de guerre du Washington Post ou du Huffington Post. Tous de grands prescripteurs de démocratie, à l’instar de nos Vincent Bolloré et Jacques Séguéla, ou de vrais penseurs comme les très distinguées Apolline de Malherbe ou Léa Salamé, en France.

Le sénateur du Texas proclame à longueur de discours sa foi évangélique et, dans la pure tradition de ces acharnés de Dieu, le principe que toute éducation, toute justice et toute action politique ne valent que si elles sont précédées par la vérité divine. Une vérité qui place au sommet de la Constitution américaine le fameux Bill of Rights, lequel, comme son nom ne l’indique pas, assure la liberté religieuse dans ses plus grandes largeurs, c’est à dire le droit de récuser l’altérité lorsque celle-ci ne suit pas à la lettre l’immaculée conception de la famille pure et propre.

Mais cela va très bien à l’empire médiatique de Ted Turner et consorts : le TorquemaCruz de la politique américaine est un homme du système, bien éduqué, au langage acéré mais poli, qui peut vous regarder droit dans les yeux pour denier votre droit à exister mais avec un sourire exquis. A l’inverse, ce Donald Trump bouffi, rougeaud, un monument de la coiffure curieuse, donne des hauts le cœur aux civilisateurs : il traite les femmes comme les hommes, quitte à s’en prendre à leur physique de fer à repasser, s’en prend aux illégaux mexicains qui font commerce de la drogue aux Etats-Unis – ce qui à l’évidence n’est pas vrai puisque CNN l’a démenti – et dit tout haut que les Arabes n’aiment pas l’Amérique, ce qui est forcément faux puisque comme chacun le sait, ils ont un amour fou pour cette terre de liberté. Ils ont trouvé l’analogie – Hitler -, et ont convaincu les médias internationaux, français compris, de se joindre à leur effort pour faire échouer ce nouveau génocide annoncé, pire, cette troisième guerre mondiale et donc la fin du monde, qui surviendra en cas d’élection du candidat Trump.

Mais voilà, les faiseurs d’opinion font quand même grise mine. Ils ont un gros problème : le peuple parle. Même New York, le farouche état dominé par les démocrates, a offert 60 pour cent de ses suffrages au milliardaire éructant, chassant Cruz de ses terres et le renvoyant à ses manœuvres de coulisses.

De Trump à Sanders, ces électeurs qui font un bras d’honneur au système

En attendant que le parti républicain ne trouve la parade pour enrayer la progression de Trump et les moyens de lui faire échec lors de la convention de Cleveland, nos amis médiatiques s’en prennent désormais à l’autre durillon qui les fait souffrir dans leurs chaussures : Bernie Sanders. Une horreur.

Un type de 74 ans qui prétend que le pouvoir de l’argent pose problème, ce qui est fort malsain au pays de Google. Un sénateur d’un état rural ouvertement socialiste – abomination – qui pousse le vice jusqu’à parler de « révolution » et entraîne de nombreux jeunes imbéciles dans son sillage, les détournant de leur devoir premier : devenir des consommateurs surendettés et respectueux du système qui leur veut du bien.

Ils ont donc décrété que la campagne aigre mené par cet « indépendant » (donc pas démocrate) contre Hillary Clinton va finir par blesser sérieusement le parti, ce qui serait fâcheux. Juif, pro-palestinien, détesté par la plupart des noirs américains, partisan de l’infâme taxe Tobin, défendant le programme le plus ambitieux pour faire basculer l’économie américaine du côté des énergies propres, ainsi que le principe inconcevable d’une assurance santé universelle (autre chose que la catastrophe de l‘Obamacare), le bonhomme pousse le bouchon franchement trop loin. Tout sauf lui. Quitte à élire Hillary Clinton, quand bien même celle-ci n’est que la réplique d’Obama – mais les Noirs, les Mexicains et les Musulmans adorent, et l’Amérique a besoin d’un lifting pour effacer les cicatrices irakiennes, syriennes, libyennes et ainsi de suite. Menteuse? Vilaine menteuse, très probablement. Mais tellement polie et sympa avec CNN.

Capture d’écran 2016-04-25 à 20.48.06

En un seul coup, le prestigieux Boston Globe explique qu’en 2017 avec Trump, les expulsions vont commencer, que les marchés s’effrondrent en vue de la guerre commerciale, que les émeutes se poursuivent dans le pays et que le couvre-feu s’étend à plusieurs villes du pays. Du Pulitzer comme il en faut.

OB : cette Une « pastiche » imprimée dans un grand journal défie l’entendement… Et devrait pouvoir relever de poursuites, pour abus de pourvoir médiatique…

Hitler et Staline vs. Les vertueux

Hitler veut donc construire un mur – déjà construit aux deux-tiers – à la frontière mexicaine, ramener les industries américaines à la maison pour éviter la propagation des canapés à deux balles et de la bouffe pour chien contaminée chinoise, rappeler aux Arabes américains qu’on émigre dans un pays parce qu’on aime y vivre sans cracher sur son drapeau, et renvoyer les immigrés illégaux, qui pourront toujours déposer une demande d’immigration légale, s’ils n’ont pas organisé un gang ou un circuit de mariages bidons dans leur quartier. De quoi frémir et imaginer l’apocalypse en 2017. Staline, lui, veut taxer les milliardaires pour financer des mesures infâmes, dont le dénominateur commun est l’égalité, une idée abracadabrante et obscène. Un affront pour les élites bienveillantes qui veillent à l’esprit de compétition, symbole de jeunesse éternelle.

Alors, vos correspondants et agences de presse espèrent que Torquemada et Obamette vont finir par ce sortir de ce bourbier. Il ne faut pas leur en vouloir: ils ne veulent pas se fâcher avec leurs puissants confrères, ils sont impressionnés de travailler en Amérique, ils ont leurs entrée à la Maison Blanche et être correspondant, cela demande de la discipline. Ce n’est pas grave, qu’un texan allumé dessine un projet à vous glacer le sang, puisqu’il parle bien et qu’il respecte le système. Ce n’est pas grave, que l’autre, secrétaire d’Etat du temps de la catastrophe syrienne, appuie un peu trop sur le bouton pour piloter les drones tueurs, c’est une femme – et comme on le sait, toute femme est pure, pacifiste et non-violente, Renaud nous l’a enseigné à l’époque de Thatcher -, et les minorités l’adorent.

Seulement le peuple parle, et il adore les emmerdeurs, alors évidemment, il y a des parasites sur la ligne. Tout ce que nos amis doivent savoir aujourd’hui sur l’élection américaine en cours est qu’elle est, malgré tout, une bouffée d’air extraordinaire et une démonstration démocratique puissante : l’Amérique se passionne pour ces élections, s’engueule, ses pouvoirs frissonnent de rage, ses élites tapent du pied, sa jeunesse s’emballe pour un vieux gaucho, ses fachos lèvent le bras la bible en main, et un bâtisseur d’immeubles affreusement kitsch et à la mèche défiant tout entendement fait rire au détriment des huiles médiatiques.

Démocratie: on aime, ou pas.

Elle est comme ça, l’Amérique: les Texans y vivent au rythme des éxécutions capitales, les Washingtoniens y fument leur pétard dans les rues, les Arizoniens vont au bordel et en Californie du Nord, la ville de Sébastopol brandit fièrement le drapeau communiste. Les gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres – Dieu sait quoi d’autre encore – s’envoient en l’air sur les plages de South Beach et de Long Island, les vilains du Ku Klux Klan s’agitent dans leurs robes et sous leurs chapeaux pointus en brûlant des croix au find fond du Tennessee ou de l’Orégon pour impressionner les vilains nègres, on peut commander sa panoplie de SS sur Internet ou se faire livrer un fusil d’assaut, des antisémites sans tabou se tapent sur la cuisse et les partisans de la conspiration font fortune en vous assurant toujours que le coup du World Trade Center était bidon. Intenables, vous dit-on. Alors évidemment, ça fait du monde aux portillon des élections. Franchement, on a vu pire, comme démocratie, mais pour le quatrième pouvoir, c’est affreux.

Source : Marianne, Stephane Trano, 21-04-2015

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Spectre // 26.04.2016 à 01h15

Baignant dans leur vision délirante d’un monde où le Centre de la Raison Néolibérale serait assailli par Staline à gauche et Hitler à droite, le troupeau médiatique acoquiné au pouvoir et à l’argent est foncièrement incapable de comprendre que les tarés sectaires, les fanatiques et les extrémistes sont déjà au pouvoir depuis des décennies.

22 réactions et commentaires

  • vincent // 26.04.2016 à 01h06

    Ce pays est une excroissance de l’humanité, mais j’aime bien trump et Sanders, y a peut être encore un espoir pour le salut de leur pays

      +28

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  • Spectre // 26.04.2016 à 01h15

    Baignant dans leur vision délirante d’un monde où le Centre de la Raison Néolibérale serait assailli par Staline à gauche et Hitler à droite, le troupeau médiatique acoquiné au pouvoir et à l’argent est foncièrement incapable de comprendre que les tarés sectaires, les fanatiques et les extrémistes sont déjà au pouvoir depuis des décennies.

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  • Papagateau // 26.04.2016 à 01h55

    Et pendant que les médias peuvent calomnier tout ceux qui conteste le pouvoir profond , vous, simple citoyen commentant l’évidence des faits, vous pouvez aller en prison pour « insulte à un chef d’état étranger » si vous contestez sa politique.

    Erdogan poursuit un humoriste allemand, puis un néerlandais.
    Le droit français l’autorise aussi à poursuivre un journaliste français.
    Pourquoi pas demain.

    https://fr.sputniknews.com/france/201604221024469205-erdogan-france-loi-insulte/

    Deux poids, deux mesures, et sans commune mesure entre elle.
    Comment dit-on liberté d’opinion pour les forts : Liberté d’opinion.
    Comment dit-on liberté d’opinion pour les faibles : Abus de droit, calomnie.

      +50

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    • Antoine // 26.04.2016 à 17h47

      Selon que vous serez puissants ou miserables , les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
      La fontaine et peut être ésope. Ce n’est pas nouveau, même si c’est révoltant.

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  • BostonHebdo // 26.04.2016 à 05h39

    OB : cette Une défie l’entendement… Et devrait relever du pénal, pour abus de pourvoir médiatique…

    Faut pas pousser, cette page n’a jamais été en Une, tout le monde peut voir qu’elle est datée du 9 avril 2017, et elle a été publiée le 12 avril (2016) dans la rubrique Opinion & Ideas avec en bas à gauche une
    Note de l’Editeur :
    Voilà l’Amérique de Donald Trump. Ce que vous lisez sur cette page est ce qui pourrait arriver si le favori du Parti républicain parvenait à mettre ses idées en pratique et ses paroles en action. Beaucoup d’Américains trouveront peut-être les vues de Trump attrayantes, mais le comité éditorial du Boston les trouve profondément inquiétantes […]

    C’est donc purement satirique, un pastiche niveau Charlie-Hebdo, et ces sortes de choses ne relèvent pas du pénal.

    = https://assets.documentcloud.org/documents/2797782/Ideas-Trump-front-page.pdf =

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    • Pascom // 26.04.2016 à 10h14

      Ca alors, qu’est-ce que vous voyez de satirique la dedans ??

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  • bluetonga // 26.04.2016 à 06h06

    Bon article, réjouissant. Mais je regrette un peu le final. C’est vrai, pour y avoir vécu, que les USA sont cet incroyable patchwork de tout et de son contraire, cette auberge espagnole où se côtoient tous les improbables et toutes les tendances contraires. Mais cette promiscuité des antagonistes a un prix : l’indifférence. Comme me disait un ami européen : « ils ne sont pas plus tolérants; simplement, ils s’en foutent. Ils s’en foutent de qui tu es, de ce que tu fais ». L’individualisme américain n’est pas un idéal, c’est une nécessité pour coexister.

    Ce que l’auteur décrit comme une expression de la démocratie est en fait le paradoxe américain : une nation constituée d’individus divergents, où chaque électron libre voudrait faire ce qui lui plaît (plaît, plaît). A ça près, ils ne sont pas stupides, et s’ils n’en sont pas encore au stade de se révolter contre la malbouffe, ils commencent à régurgiter la maldémocratie.

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    • bourdeaux // 26.04.2016 à 13h33

      Je trouve votre commentaire vraiment intéressant, notamment la nuance entre tolérance et indifférence. Après réflexion, sans doute l’indifférence m’est-elle plus agréable que la tolérance, parce que si mon voisin m’informe qu’il tolère ma présence, cela suppose chez lui un droit de me l’interdire. Il y a dans l’indifférence une neutralité qui rend l’hypothèse de sa disparition moins angoissante que celle de la tolérance. L’indifférence est à mon avis une expression bien plus raffinée de la civilisation que la tolérance.

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      • Alae // 26.04.2016 à 15h39

        « L’indifférence est à mon avis une expression bien plus raffinée de la civilisation que la tolérance. »
        A ceci près que le contraire de l’amour (et de ses manifestations comme l’amitié, la compassion, la camaraderie, le souci de l’autre, l’éthique de réciprocité) n’est pas la haine, mais l’indifférence.
        C’est bien pour ça que Christopher Lasch a défini l’Amérique comme une culture du narcissisme.

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      • bluetonga // 26.04.2016 à 18h06

        Merci Bourdeaux, mais pour être honnête, je n’avais pas du tout une éloge de l’indifférence en tête. Par contre, la tolérance me paraît assez connotée avec la sagesse et l’humilité, qui non seulement facilitent le vivre-ensemble, mais dénotent un certain degré de cheminement personnel.

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      • Ailleret // 26.04.2016 à 22h15

        « Le pire des péchés envers nos semblables, voyez-vous, ce n’est pas de les haïr, mais c’est d’être indifférent à leur égard. En vérité, je vous le dis, c’est là l’essence de l’inhumanité. »

        George Bernard Shaw, Le Disciple du Diable.

          +6

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  • Fabrice // 26.04.2016 à 09h47

    Article intéressant mais effectivement on aurait pu se passer des stéréotypes à la fin autant celui du français en 2 CV avec sa baguette m’énerve autant tomber dans le même travers rend le discours abscons.

    On perd en recul, les Etats-Unis sont multiples certes mais pas limités à ces extrêmes qui sont pointés du doigt. Pour ce que j’ai pu voir en visitant l’ouest, les américains sont sympathiques, presque touchant car ils ne se prennent pas la tête comme chez nous où on se sent obligé de mettre une personne dans une case.

    Le problème ce n’est pas les américains en tant qu’individu ce sont leurs dirigeants et la minorité qui accapare plus de la moitié de la richesse du pays, la priorité de l’américain lambda s’arrête aux mêmes priorités que le français lambda, nourrir sa famille, se loger, et avoir de quoi vivre en bonne santé, vivre en sécurité le reste c’est du luxe… ou alors on leur impose par la peur distillé par les médias mais sinon ils s’en fichent complètement alors les borner dans des catégories de drogués, racistes, anticomplotistes, … franchement c’est aussi navrant que les allégations de nos dirigeants qui tentent de nous convaincre que les français sont de français qui n’acceptent pas la régress… pardon la réforme.

      +17

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  • Alae // 26.04.2016 à 10h21

    « Le Bill of Rights, lequel, comme son nom ne l’indique pas, assure la liberté religieuse dans ses plus grandes largeurs, c’est à dire le droit de récuser l’altérité lorsque celle-ci ne suit pas à la lettre l’immaculée conception de la famille pure et propre. »

    Lecture des plus tendancieuses. L’auteur se réfère sûrement au Premier amendement, qui ne fait que garantir une liberté de religion et d’expression totales à tous. Le droit de récuser étant la base même de la liberté d’expression, soit on accepte le débat, même avec des personnages aussi douteux que Cruz et à l’opposé, avec des libertaires (qui usent du même droit à récuser garanti par le même Bill of Rights), soit on a peur de l’altérité, du mal-pensant, on condamne la liberté d’expression et on laisse la porte grande ouverte à des tsunamis de propagande contre lesquels on s’est coupés de tout recours. C’est bien la défaite de la pensée-système distillée par les décennies de propagande à sens unique des ploutocrates libéraux, d’ailleurs, qui les désole.
    A quand le même sursaut démocratique en France ?

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    • Ailleret // 26.04.2016 à 22h30

      Oui, Alae, la « lecture » du Premier amendement par Trano est des plus tendancieuses. Rappelons sa teneur :

      « Le Congrès ne fera aucune loi concernant l’établissement d’une religion, ou interdisant son libre exercice ; ou pour limiter la liberté de parole, ou de la presse ; ou [pour limiter] le droit du peuple de s’assembler paisiblement, ou d’adresser au gouvernement des pétitions pour obtenir réparation des torts subis ».

      Dès 1791, cet amendement établit la liberté de conscience, la liberté de culte, la séparation des Églises et de l’État (114 ans avant la France), la liberté d’expression et de réunion. Pas mal, de la part d’un pays « puritain », la suprême injure dans notre beau pays !

      Évidemment, un journaliste de Marianne a bien du mal à comprendre qu’un texte puisse affirmer simultanément la liberté religieuse et la laïcité… Quant à l’immaculée conception, dans un pays qui était massivement protestant à cette époque…

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  • NeverMore // 26.04.2016 à 11h16

    Pour le point 2) , il y a aussi cet article de Dedefensa.

    http://www.dedefensa.org/article/bho-est-meilleur-que-gw-lui-bho-il-tue

    Imaginez Hillary avec ce genre de pouvoir …

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  • christian gedeon // 26.04.2016 à 12h27

    Article vraiment fendard et ce n’est pas tous les jours,n’est ce pas?De là à parler de sursaut démocratique aux US,c’est aller un peu loin.Et personnellement,je ne trouve pas formidable que le KKK,et autres illuminés type scientologue ou mormons,et les communautarismes en général puissent « s »exprimer  » librement. En tous cas,ce n’est pas ma conception de la démocratie. Laisser des tarés répandre impunément leur venin ne me paraît pas vraiment constructif. Ceci étant dit,vous constaterez que les électeurs ne semblent pas ,pour le moment,tenir compte de la pression médiatique bien pensante,du moins pour Trump,parce que Saunders est dans les choux… mais franchement,relier la démocratie à la liberté d’expression de n’importe quelle connerie,çà m’interroge,et pas qu’un peu.

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    • Crapaud Rouge // 26.04.2016 à 18h02

      Les « tarés » extrémistes ne posent pas de problème, simplement parce qu’il y a une sorte d’auto-régulation de leur nombre du fait que, l’individu moyen étant moyen, il a tendance à rejeter leurs idées. Ils commencent à poser problème quand on leur offre une large audience : en particulier à l’occasion d’un procès, (cas de Hitler, paraît-il), ou parce que leurs idées rejoignent celles d’une élite « bien pensante » et dominante : c’est le cas de Charlie Hebdo avec son islamophobie. Et le but des tueurs étaient bien d’augmenter encore l’audience de ce canard qui était auparavant au bord de la faillite. On notera aussi avec intérêt le cas des nazis en Ukraine : cette petite minorité de « tarés » n’aurait jamais fait parler d’elle (au-delà des frontières ukrainiennes) si les US ne les avaient pas aidés en sous-main. Dernier argument : on est tous le taré de quelqu’un. Alors, de grâce, laissez vivre les « tarés » !

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  • Alae // 26.04.2016 à 13h37

    « De là à parler de sursaut démocratique aux US,c’est aller un peu loin. »

    Mais si, Christian Gedeon, le sursaut démocratique y est : malgré les tombereaux de propagande quotidiennement déversés sur les Américains, ils votent en masse pour deux candidats anti-système, Bernie Sanders et Donald Trump. Si Sanders est, comme vous dites, dans les choux, c’est non à cause d’un manque d’électeurs en sa faveur mais en raison d’un système de « superdelegates » (uniquement existant chez les Démocrates) qui favorise Hillary Clinton à outrance et au passage, interroge sur la réalité de la démocratie dans le parti dit « Démocrate » américain.
    Quant aux mormons, au KKK, aux scientologues, aux communautaristes de tous poils et autres nuisibles, rien ne change. Ils ont toujours eu une grande visibilité aux USA.

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    • Furax // 26.04.2016 à 18h07

      Non, à ce stade, Clinton et les caciques du parti démocrate n’ont même pas eu besoin d’actionner l’arme fatale des super délégués pour faire échouer la candidature Sanders.

      Sanders ne parvient globalement pas à attirer autant d’électeurs que Clinton.

      Regardez le décompte actuel. Clinton a recueilli 2,6 millions de voix de plus que Sanders à ce stade.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Primaires_pr%C3%A9sidentielles_du_Parti_d%C3%A9mocrate_am%C3%A9ricain_de_2016#R.C3.A9sultats

      Si arnaque il y a, c’est plutôt dans le caractère fréquemment fermé des listes démocrates. Les listes étaient fermées avant que les nouveaux partisans de Sanders aient envie d’aller voter Sanders sur lequel personne ne misait initialement un kopeck.

      Ajoutons-y aussi le fait que Clinton a quelques solides clientèles électorales enregistrées de longue date chez les démocrates, en particulier dans la communauté noire.

      Globalement, l’appareil du parti démocrate reste bien tenu par les caciques et les centristes clintonistes et obamistes.

      C’est côté républicain que l’incapacité pour les caciques de faire émerger une personnalité pro-système forte et consensuelle a empêché de parvenir au même résultat.

        +5

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  • Nicolas // 26.04.2016 à 15h08

    Article très drôle et bien vu.

    Personnellement, j’ai toujours un peu de mal avec les présidents milliardaires : spontanément, je me dis qu’il y a une divergence d’intérêt avec nous autres.

    Mais bon, je reconnais que Cruz et Hillary foutent la trouille : le premier est un chrétien taré que même ses amis politiques détestent, et la seconde la VRP des guerres américaines (elle a voté l’Irak et s’est retrouvée en première ligne sur la Libye puis le début de la Syrie – sans oublier qu’elle a nommé Nuland qu’on aime tous sur ce site).

    Je voudrais juste creuser un peu les positions de Trump sur la politique étrangère. Il me semble globalement plus pragmatique que la moyenne des Américains, en particulier vis-à-vis de la Russie. Mais il me semble avoir vu qu’il souhaiterait revenir sur l’accord avec l’Iran. Que dit-il de l’axe sacré avec l’Arabie Saoudite ? Et tout le reste…

      +5

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  • bluerider // 26.04.2016 à 17h40

    « …en vous assurant toujours que le coup du World Trade Center était bidon. Intenables, vous dit-on. »
    .
    Et hop un petit tacle au passage dit de « bonne conduite médiatique francophone », contre les « complotistes du 11/9 ». Non seulement c’est une grossière erreur de dire que les complotistes s’enrichissent car personne n’est cité et personne n’en connait un de précis, mais encore ce manque de courage d’en citer un seul en dit long sur l’intention. Alors précisions les choses : le plus riche d’entre eux, celui de la première heure, est un milliardaire excentrique du nom de Jimmy Walter, qui après avoir acheté quasiment la une du TIMES dès 2002, a été tellement démonisé, qu’à ce jour il a quitté les USA et continue de gérer ses affaires depuis l’Autriche… vous me direz ces temps-ci l’Autriche n’a plus bonne presse non plus et c’est une preuve de plus de l’extrême droitisation du mouvement non ? Bien sûr bien sûr…

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  • jubaka // 26.04.2016 à 17h42

    Bof je ne vois pas bien ce que tout cela a de rassurant. La « droite » américaine hésite entre un fou de dieu et un type totalement incontrôlable et sans réelle vision… La « gauche » est un peu mieux loti avec Clinton (la continuité des politiques américaines) et un Ovni, Sanders, un gars vraiment de gauche (enfin dans les discours tout du moins).

    A part Sanders, qui ne sera pas le candidat retenu, le reste est juste inquiétant. L’avantage de Trump c’est qu’a priori il est plus pour le repli que pour les aventures extérieures, donc moins nocif que les autres pour le reste de la planète.

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