Source : The Hill, Chia-Yi Hou, 24-01-2020
- Il y a maintenant plus de 800 cas de ce nouveau coronavirus en un mois et demi après l’apparition des premiers cas.
- Une importante épidémie antérieure de SRAS a duré environ six mois.
- Nous ne pourrons pas comparer les taux de mortalité avant d’en savoir plus sur la maladie et sur le nombre de personnes qu’elle a touchées.
À ce jour (24 janvier), on compte 846 cas de personnes atteintes par le nouveau coronavirus de Wuhan et 26 décès. Cette semaine, les autorités chinoises ont bloqué les voyages en train et en avion au départ du Wuhan, de nouveaux cas potentiels font l’objet d’enquête au Canada et en Australie, et un deuxième cas est confirmé aux États-Unis. Beaucoup de choses se sont passées au cours des deux dernières semaines seulement, mais en quoi l’épidémie actuelle de coronavirus à Wuhan est-elle comparable à la chronologie des grandes épidémies passées, comme celles du SRAS ou du MERS ?
MISE À JOUR : Au 3 février, il y avait 17 391 cas au total et 361 décès selon le rapport de situation de l’Organisation Mondiale de la Santé. Au 5 février, il y avait 24 554 cas confirmés et 491 décès. Au 9 février, il y avait 37 558 cas confirmés et 812 décès. Au 15 mars, il y avait plus de 156.000 cas confirmés et plus de 5800 décès.
Ce qu’il s’est passé avec le SRAS
L’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui s’est produite en 2002-2003, est également causée par un coronavirus. La façon dont les choses se sont déroulées à l’époque explique en partie pourquoi cette épidémie a été un événement alarmant, selon les experts.
On pense que le premier cas a été signalé le 16 novembre 2002. Les autorités sanitaires ne savaient pas ce que c’était, et le SRAS a été classé en fonction de ses symptômes, qui étaient similaires à ceux d’une pneumonie. Il a fallu plusieurs mois avant que l’épidémie ne soit signalée à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le 14 février 2003, alors qu’il y avait déjà plus de 300 cas. À l’époque, les responsables chinois ne savaient pas exactement ce qui avait provoqué la maladie. Le 21 mars, on comptait des cas dans 13 pays différents et 10 décès.
L’épidémie de SRAS a duré environ six mois, avec plus de 8 000 cas et 774 décès. Il a fallu des mois pour que le virus soit identifié comme la cause de la maladie, et la séquence du génome a été publiée en avril 2003. Bien que la technologie de séquençage ait progressé depuis 2003, permettant un travail plus rapide, cela signifie qu’il a fallu encore quelques mois à partir de la première découverte de l’épidémie.
Les foyers de MERS
Le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) est causé par un coronavirus, appelé MERS-CoV. Il a été identifié pour la première fois en Arabie Saoudite en septembre 2012, et environ 35 % des patients infectés meurent du virus, selon l’OMS. Le MERS-CoV ne se transmet pas facilement d’une personne à l’autre, sauf en cas de contact étroit, comme un contact physique.
En juin 2013, 55 cas, confirmés en laboratoire, ont été signalés à l’OMS. Des cas ont été signalés en Arabie saoudite, au Qatar, en Jordanie et aux Émirats arabes unis, et certains voyageurs infectés ont été signalés au Royaume-Uni, en Italie, en France et en Tunisie.
En 2015, une épidémie distincte de MERS-CoV a éclaté en Corée du Sud. Le premier patient de l’épidémie a développé des symptômes le 11 mai 2015. L’OMS et le gouvernement sud-coréen ont estimé que l’épidémie avait pris fin en juillet 2015, après environ deux mois. Le bilan faisait état de 186 cas confirmés et 38 décès.
Les premiers jours du coronavirus de Wuhan
La maladie causée par un nouveau coronavirus à Wuhan, actuellement appelé 2019-nCoV, a été signalée pour la première fois à l’OMS le 31 décembre 2019 sous la forme d’un « foyer de contagion » à Wuhan. On estime que les premiers cas ont commencé le 8 décembre. Le matériel génétique du virus, l’ARN, a été séquencé et rendu public le 10 janvier. C’est un délai relativement court.
La semaine dernière, les chercheurs ont publié leurs analyses du nouveau coronavirus (22 janvier) et les outils de diagnostic pour tester les personnes pour le virus (23 janvier). Les chercheurs partagent ce qu’ils apprennent sur le virus beaucoup plus tôt que lors des précédentes épidémies.
Une autre différence importante, surtout par rapport à l’épidémie de SRAS, est la rapidité d’action, de diffusion des avertissements et des recommandations au grand public, et de restriction des déplacements à mesure que le nombre de cas augmente. Lorsque le nombre de cas est passé de 68 le dimanche 19 janvier à plus de 800 le jeudi 23 janvier, les autorités ont réduit drastiquement les transports en commun à partir de Wuhan.
Le bilan du SRAS montre que le taux de mortalité variait selon l’âge, « moins de 1 % chez les personnes âgées de 24 ans ou moins, 6 % chez les personnes âgées de 25 à 44 ans, 15 % chez les personnes âgées de 45 à 64 ans, et plus de 50 % chez les personnes âgées de 65 ans et plus », selon l’OMS.
Jusqu’à présent, les décès dus à la crise du 2019-nCoV se sont surtout produits chez des personnes âgées, dont beaucoup avaient déjà des problèmes de santé. Cependant, le décès le plus récent est celui d’un homme de 37 ans qui est maintenant le plus jeune décès de cette épidémie. À mesure que de nouveaux cas et décès seront signalés, nous devrons attendre pour comprendre le danger que représente ce virus et le comparer aux précédentes épidémies de coronavirus.
Pour obtenir des informations actualisées, consultez les sites web des Centres de contrôle et de prévention des maladies et de l’Organisation mondiale de la Santé.
Vous pouvez suivre Chia-Yi Hou sur Twitter.
Publié le 24 janvier 2020
Source : The Hill, Chia-Yi Hou, 24-01-2020
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
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