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1.novembre.20151.11.2015 // Les Crises

En Russie, la liberté d’expression est un sport de combat, par Amnesty International

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Reprise de ce rapport d’Amnesty International sur la Russie.

Rappelons que nous ne sommes ici en rien « pro-gouvernement-russe », et que critiquer la vision manichéenne occidentale, ou que trouver que sur tel ou tel point, la vision russe fait sens, ne signifie nullement accorder un blanc-seing au gouvernement russe, dont certaines décisions et actions sont aussi hautement critiquables…

Source : Amnesty International, 06-10-2013

Alors que la flamme olympique arrive à Moscou, et avant l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver 2014 à Sotchi, le bilan de la Russie en matière de droits humains s’avère de plus en plus déplorable. Le spectacle et la fanfare des cérémonies olympiques ne cacheront pas le fait que les droits humains fondamentaux sont foulés aux pieds alors qu’ils sont garantis par la Constitution russe et par les traités internationaux relatifs aux droits humains auxquels la Russie est partie.

La Flamme olympique peut en revanche mettre en lumière des violations des droits humains que les autorités préféreraient occulter derrière les décors des célébrations :

  • une législation qui réduit le droit de protester pacifiquement et qui prévoit de lourdes peines d’amende pour les organisateurs de manifestations au motif qu’ils violent une liste de lois et règlements restrictifs, souvent appliqués de manière arbitraire. En 2013, plus de 600 personnes ont été arrêtées à l’occasion de 81 événements différents, rien qu’à Moscou et dans ses environs.
  • Trois prisonniers d’opinion, Vladimir Akimenkov, Artiom Saviolov et Mikhaïl Kosenko, arrêtés il y a plus d’un an uniquement pour avoir exercé, pacifiquement, leurs droits à la liberté d’expression et de réunion. En mai 2012, ils ont été interpellés sur la place Bolotnaïa, à Moscou, lors des vagues de protestations de masse qui ont suivi les élections législatives et présidentielle très controversées de 2011 et 2012. Treize personnes sont actuellement jugées à Moscou pour leur rôle présumé dans les manifestations de la place Bolotnaïa, et plusieurs autres sont toujours en attente de leur procès.
  • La législation de 2012 relative aux « agents étrangers », qui a déclenché une vague de répression sur les ONG dans tout le pays ; entre autres lieux, le bureau d’Amnesty International à Moscou a fait l’objet d’une inspection. Des procès intentés par le ministère public contre des ONG ont abouti à la condamnation de plusieurs organisations et de leurs dirigeants à de lourdes peines d’amende. De nombreuses autres ONG à travers la Russie ont été priées officiellement de s’enregistrer comme des « agents étrangers » ou, à défaut, de se voir condamner à des peines similaires.
  • Des lois homophobes adoptées en 2013 qui sont invoquées pour restreindre les droits à la liberté d’expression et de réunion des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI) et ont déjà incité à des violences homophobes dans tout le pays. Des manifestations organisées par des personnes LGBTI ont été interrompues par des contre-manifestants et interdites par les autorités, et les participants arrêtés et détenus pour avoir fait la promotion de « relations non conventionnelles entre mineurs ». Quiconque, russe ou étranger, brave la loi risque de devoir verser une amende pouvant aller jusqu’à 3 000 dollars des États-Unis.
  • La loi sur le « blasphème » qui a été adoptée à la suite de la prestation politique brève et pacifique, même si elle était provocatrice, du groupe punk Pussy Riot dans la cathédrale orthodoxe de Moscou, en 2011. Deux des membres du groupe purgent une peine de deux années de prison à la suite d’un procès à motivation politique : l’une, Nadejda Tolokonnikova, observe une grève de la faim et est maintenue à l’isolement pour s’être plainte des conditions de détention dans la prison où elle se trouve.
  • L’absence d’enquête réelle sur les meurtres de journalistes et de militants des droits humains. Anna Politkovskaïa a été abattue en 2006, mais le commanditaire de l’assassinat n’a jamais été identifié. Personne n’a été traduit en justice pour les meurtres de Natalia Estemirova, Khadjimourad Kamalov et Akhmednabi Akhmednabiev, pour ne citer qu’eux.

La Charte olympique interdit des manifestations sur les sites olympiques, mais de telles interdictions ne devraient être utilisées que sur les sites et au cours des événements sportifs, et uniquement dans des buts légitimes. Toute tentative des autorités russes d’invoquer la Charte olympique pour empêcher des militants ou des personnes en général de participer à des manifestations légitimes serait non seulement incompatible avec l’interdiction mentionnée dans la Charte, mais aussi une violation des normes relatives à la liberté d’expression, d’association et de réunion

Les autorités de Russie ne doivent pas utiliser les écrans de télévision du monde entier et les diffusions des Jeux olympiques comme des écrans de fumée derrière lesquels elles peuvent attenter aux droits humains.

Pussy Riot « Ce genre de méthode n’est pas très… par Amnesty_France

Source : Amnesty International, 06-10-2013

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