Source : Brain Magazine
Voilà un livre qu’il faut acheter par paquet de dix pour les offrir à vos proches. Surtout, la partie bourgeoise de votre famille qui pense qu’il suffit de traverser la rue pour trouver des dividendes. Parce qu’on n’aura rien écrit d’aussi juste pour parler des Gilets jaunes. Rien d’aussi bien écrit aussi.
Parce qu’au-delà de l’intelligence du propos, La Fièvre d’Aude Lancelin est un bijou d’écriture. La plume de l’agrégée de philo danse le tango sur les pages. Dense, passionnée. Pendant un an, les seules personnes qui semblaient comprendre les Gilets jaunes les traitaient de fous furieux sanguinaires mangeurs d’enfant. Alors, on s’est dit qu’on discuterait bien avec la journaliste. Surtout qu’en terme de blacklistage, Aude Lancelin se pose là.
« Paris Match me consacre une pleine page aujourd’hui. Ils disent que je suis une nostalgique de Mao, Totski, et du Che. Une pleine page juste pour me descendre, c’est beaucoup non ? » Aude a la pudeur de plaisanter de sa situation. L’écrivaine a atteint un niveau de notoriété tel que ses livres sont critiqués avant leur sortie.
Avant les envois de service de presse, même. De quoi se faire « démonter » par Médiapart, et encensé par Causeur, le média d’Elisabeth Lévy, de quoi y perdre son latin. Nous, on préfère vous inviter à vous faire une idée tout seul en lisant le livre. Et en commençant par ces quelques réponses qui réveillent les neurones.
Vous décririez votre livre comme un roman ?
Aude Lancelin : C’est absolument un roman. Les protagonistes n’existent pas, même s’ils sont des archétypes de figures que j’ai pu croiser. J’ai vraiment voulu faire un travail littéraire. Même, Yoann, un Gilet jaune bien réel que j’ai rencontré, dont j’ai assisté à l’arrestation sur les Champs-Élysées et avec qui je suis restée en contact, je l’ai doté d’une vie personnelle imaginaire dans La Fièvre.
Le roman est-il la meilleure forme pour raconter des événements aussi complexes ?
Je voulais laisser une trace. Je savais que le souvenir du mouvement disparaîtrait à une vitesse vertigineuse. C’est toujours le pouvoir qui écrit l’histoire. Jusqu’à ce que les écrivains reprennent le mythe en mains. Or on a dressé une image terrible des Gilets jaunes. Ils ont été poignardés. Et puis, le roman a une plus forte charge émotionnelle que l’essai.
J’avais au demeurant envie d’écrire un roman depuis longtemps. Se retrouver sur les manifestations de Gilets jaunes a été un choc intellectuel et politique, mais aussi esthétique. Sur les barricades des Champs-Élysées, le 24 novembre 2018, avec les collègues journalistes, ça a été inouï. On n’avait pas anticipé ce champ de bataille. Ce jour là, la première personne que je vois descendre les Champs, que je regarde vraiment individuellement, disons, c’est Yoann. Et je le revois deux heures plus tard se faire arrêter par des gendarmes. J’ai ensuite suivi tout le mouvement jusqu’à sa décomposition aujourd’hui.
Pourquoi le mouvement a-t-il bénéficié de si peu de soutien ?
On a pu mesurer concrètement l’effet politique de la possession du champ médiatique par les puissances financières. Je l’avais dénoncé dans Le Monde Libre et La Pensée en otage il y a quelques années. Je me faisais traiter de complotiste. Or je pense qu’il est très difficile aujourd’hui de ne pas donner raison à cette vision rétrospectivement.
Toute personne honnête qui s’est déplacée sur le terrain a vu que c’était toute la France travailleuse qui était présente. Or en trois semaines, on les a transformés en voyous, en casseurs, en anarchistes organisés. Il faut déployer des ressorts de propagande puissants pour parvenir à ça.
Mais le problème ne vient pas seulement de la concentration des médias entre les mains des grands féodaux du CAC 40. Il y a aussi une ségrégation de classe dans les médias. Le recrutement dans les écoles qui forment les journalistes fait que ceux-ci sont quasiment tous des petits ou des grands bourgeois. Les classes populaires ont disparu de nos consciences. D’ailleurs, l’un des très grands plaisirs de ce mouvement, pour moi, a été de revoir des gens du peuple sur les plateaux de télé.
Le racisme social s’est souvent exprimé par le biais du racisme intellectuel. Toutes sortes de gens, guère plus cultivés qu’eux d’ailleurs, ont raillé leurs fautes d’orthographe, leur naïveté, leurs absence de connaissance des codes. Ça nous montre la faible adhésion réelle aux valeurs démocratiques au sein des pseudo-élites. Au fond, pour la plupart des journalistes, ces gens-là n’ont tout simplement pas voix au chapitre. Si c’est le cas, il faut l’assumer et sortir du système démocratique.
Ce racisme intellectuel s’étend partout. D’ailleurs la rhétorique macroniste « je n’ai pas assez expliqué », « il va falloir plus de pédagogie » dit ça en substance.
Absolument. Pendant le mouvement Gilet jaune, ça a pris des proportions extrêmes. Quelqu’un comme Laurent Alexandre a dit publiquement que les Gilets jaunes étaient des déficients intellectuels et qu’ils devaient être menés comme un troupeau par des surdiplômés. Lui le dit carrément parce qu’il est un peu fou, dégoupillé disons, mais Macron pense exactement la même chose. Ce qui est incroyable, c’est qu’il n’arrive pas à dissimuler son arrogance intellectuelle. Il fait des lapsus en permanence. C’est fascinant.
Comment vous définiriez le mouvement ?
Dès le début, il a été transpartisan. Il y avait autant de drapeaux avec le cœur vendéen que de drapeaux rouges. Tout le monde était représenté sauf le pouvoir. Le fond de ce mouvement c’est une demande de justice sociale, et de respect aussi. Il y a un profond sentiment d’abandon et d’oubli chez ces gens-là. C’est aussi un soulèvement contre la déshumanisation de la technologie. Les gens qui ne se croisent plus. Qui ne se regardent plus. Qui n’existent plus les uns pour les autres que par écrans interposés. Les gens se sont remis à se parler pendant les Gilets jaunes, à faire circuler des idées.
J’ai passé du temps sur quelques ronds-points, tout le temps la même chose y revenait : « on était voisins et on ne le savait pas ». Ils parlaient d’avenir meilleur. Ils reconstruisaient à mains nues une vie de groupe. Ça, ça s’apparente à un tremblement de terre sensible qui a fait peur au gouvernement. C’est plus dangereux qu’une émeute sur le long terme. C’est pour ça qu’ils ont évacué violemment les ronds-points.
J’ai été frappé par ce qui se passait dans les profondeurs du peuple, et que tout le monde ignore à Paris. J’ai rencontré des gens qui, paradoxalement, étaient à la fois très méfiants et très crédules. J’ai croisé très peu de gros « lepénistes », contrairement aux clichés mensongers des médias et du pouvoir, mais énormément de gens ayant une tendance complotiste, ça c’est incontestable, et ça interroge sur ce qu’est devenue l’instruction publique depuis des dizaines d’années dans ce pays. Et aussi cela conduit à s’interroger sur les causes d’une telle désorientation.
Qu’est ce qu’il a manqué aux Gilets jaunes pour devenir une véritable révolution ?
Comme lors de la Commune, il a manqué d’hommes structurés politiquement, aguerris, pour mener le mouvement vers quelque chose d’irrépressible, et remporter le combat tout simplement. Les figures du mouvement se sont déchirées extrêmement tôt. Les leaders des dernières grandes batailles ouvrières, ceux des Goodyear ou des Conti par exemple, sont des gars parfois très rugueux, mais qui ont des repères, généralement ils ont été formés par la CGT et le PC. Il y a des erreurs qu’ils n’auraient pas commises. Les Gilets jaunes avaient la fougue et l’innocence, mais ils sont tombés dans pas mal de pièges. Il y a eu un problème de représentativité et là encore, comme sous la Commune, un effroi du « nom propre ». Chaque mec qui sortait du rang se faisait démolir.
Et puis il y a eu le rôle délétère des médias et des intellectuels. Les médias les ont pilonné au point de semer le doute au sein même des Gilets jaunes. J’en ai rencontré plein à qui leur propre famille ne parlait plus à cause de leur engagement, des couples se sont également séparés pendant le mouvement parce que l’image de celui-ci était trop lourde à porter.
Et les intellectuels étaient cruellement absents aussi.
Ils ont ressurgi deux mois après le démarrage, quand les violences policières devenaient trop criantes. Mais ils n’étaient pas là au moment où cela aurait pu basculer. Très peu d’organisations de gauche ont rejoint les Gilets jaunes dans le chaud des événements. Là, il faut d’ailleurs saluer Ruffin et Mélenchon qui ont très tôt envoyé un signal de soutien. Au niveau de la gauche intellectuelle, il y a eu un manque, un grave malaise, que très peu ont su surmonter. Du coup, cela a laissé des gens dangereux prospérer. Des imposteurs, des recalés de l’ancien monde se faisant passer pour les prophètes du nouveau.
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Commentaire recommandé
Aude Lancelin, en totale opposition avec la majorité de ses « confrères » car elle est réellement sincère.
Et si parfois nous pouvons être en désaccord avec elle, ce sera sur le fond même de ses opinions qu’elle revendique comme telles et non pas comme des « vérités absolues ».
Je pense que sa sincérité est la raison principale des quelques maladresses qu’elle commet parfois.
Et la moindre de ses maladresses sera dès lors montée en épingle comme celles d’Étienne Chouard, lui aussi victime d’une meute de petites mains sous payées qui analysent systématiquement leurs propos pour tenter de les citer hors contexte et les déformer afin de les faire passer pour de sinistres individus.
D’un autre côté, nous sommes à longueur de journée inondés de propagande nauséabonde de la part des « journalistes » et éditorialistes qui assènent avec une assurance nauséabonde des vérités qui ne correspondent qu’aux souhaits de leurs maîtres (la main qui reçoit est toujours en dessous de celle qui donne).
Vérités reprises ad nauseam par l’ensemble de la « profession », des politicards, MEDEF, « experts » autoproclamés et autres « sages omniscients ») pour nous faire entrer par la force dans le crâne les « vérités » qui les arrangent.
Entre les « erreurs » d’Aude Lancelin et la « véritude » de Christophe Barbier (ou d’un de ses « amis ») j’avoue ne pas hésiter un seul instant.
Mon petit doigt me hurle dans l’oreille que d’un côté il y a des propos sincères et de l’autre une propagande intéressée.
Ceci est valable pour tous les médias, particulièrement ceux qui sont « adoubés » par « nos » élites.
36 réactions et commentaires
« D’ailleurs, l’un des très grands plaisirs de ce mouvement, pour moi, a été de revoir des gens du peuple sur les plateaux de télé. »
Ouais, passé le temps de la surprise, leur présence a fait long feu. « On » n’allait tout de même pas laisser ceux qui ne sont rien tenir leur discours pour plus de justice, « on » n’allait tout de même pas laisser leur révolte se traduire en révolution. Le monopole de la parole est capital pour dézinguer et disqualifier les gueux.
+34
Alerter« Au niveau de la gauche intellectuelle »
Ca existe encore, ça?!
Des noms! Des noms!
+7
AlerterDes noms ?
– Manuel Valls
– François Hollande
– François Rebsamen
– Bernard Cazeneuve
– Myriam El Khomri
– Élisabeth Badinter
Zut, je me suis trompée !
Toutes ces belles personnes ont glissé au fil de l’eau vers le Rassemblement National…. Zut, zut, zut !
Désolée !
+6
AlerterLe pc ou lfi auraient dès le début soutenu les gilets jaunes ? Cela s’appelle refaire l’histoire… À son départ, le mouvement essuyait au contraire mépris, moqueries goguenardes voire insultes sur le registre habituel (« fascistes », « lepenistes », « beaufs » et tutti quanti rituel) de la part de l’extrême gauche, notamment quand Laurent Wauquiez avait enfilé le gilet, faisant fuir une partie de son électorat vers l’abri larem. C’est après, quand les gilets jaunes ont pris de l’ampleur que certains chez lfi et plus à gauche ont affiché leurs sympathies envers eux, par calcul, se disant qu’à défaut de savoir mobiliser la population, les anti capitalistes conservaient un certain savoir faire quand il s’agissait de récupérer un mouvement qu’elle ne saurait plus susciter elle même. Du reste, A. Lancelin, avec ses allusions à la Commune, s’inscrit dans cette logique qui ne vaut guère mieux que ce qu’elle dénonce à juste titre, celle d’élites (de gauche cette fois) vouées à « éduquer » la populace. Je n’en demords pas : les gilets jaunes avaient perdu toute chance dès lors que l’extrême gauche tenta de s’y agréger et de les détourner comme des mules pour leur faire porter ses messages aux dépens des leurs. Dès que les black blocs s’en mêlerent, il devint évident que le mouvement s’éteindrait tant le rejet du communisme et de ce qui s’y apparente s’avère ancré. L’extrême gauche a étouffé les gilets jaunes en voulant les enfourcher pour les guider dans une direction autre que l’originale. Le pouvoir n’en demandait pas tant. Comment faire échouer une authentique rébellion populaire ? Laisser l’extrême gauche l’infiltrer.
+27
AlerterMitterand était vraiment un maître, il a réussi a implémenté l’idée que le PC ou des soc-dem comme LFI étaient d’extrême gauche quand c’est juste la gauche. Tout court.
A la limite, les black bloc sont d’extrême gauche.
Vous souvenez vous de l’époque ou la droite conservatrice disons gaullienne était irreconciliable avec l’extreme droite ? Que le gouvernement d’union nationale gauche /droite était composé de gaullistes et de communistes ?
De l’époque pas si lointaine ou ceux que l’on qualifie d’ultra aujourd’hui s’appelait des résistants (au coup d’état des régimes d’extrême droite nazi et petinistes) ?
Résistons un peu plus fort au concept orwellien de la novlangue svp.
Quant à Urko, je vous invite à retrouver des conférences de Ruffin et même de JLM de septembre/octobre 2018 et vous verrez qu’il y a bien soutien du mouvement (même s’il y avait méfiance et a juste titre en interne comme chez les militants). Meme Roussel a soutenu très tôt.
+14
Alerter« À son départ, le mouvement essuyait au contraire mépris, moqueries goguenardes voire insultes sur le registre habituel de la part de l’extrême gauche. »
En fait vous leur reprochez de ne pas avoir eut de sympathie pour un mouvement qui se revendiquait anti-politique (sauf si c’est Wauquiez bien sur) et anti-syndicaliste dés le départ, avec pour seul mot d’ordre de baisser les impots ?
Il n’y a que dans des clubs trés particuliers que l’on peut demander a un inconnu de vous aimer quand vous déféquez sur son visage.
« L’extrême gauche a étouffé les gilets jaunes en voulant les enfourcher pour les guider dans une direction autre que l’originale. »
Et c’est quoi la direction originale ?
« On veux vivre dignement » ? Incompatible avec les intérêt de la finance. Vous vous croyez où, dans un pays socialiste ? rentrez chez vous, avant de devenir de vulgaires gauchistes.
Ou alors juste baisser les impots ? Le gouvernement supprime déjà les retraites et ferme les hopitaux aussi vite que possible.
+4
AlerterVotre post semble assez en accord avec le mien en fait, je crois. En effet, les gilets jaunes sont nés d’une contestation de l’instauration d’une nouvelle taxe par des autorités qui délaissent beaucoup de leurs missions dans beaucoup de territoires.
+3
AlerterEffectivement, je me contentais juste de préciser que ce qu’ils veulent est complètement incompatible avec une droite qui n’existe que pour protéger la bourgeoisie, et qu’une infiltration par l’extrême gauche n’est absolument pas nécessaire pour que les objectifs changent quand on se prend la réalité des rapports de force en pleine tronche.
+2
AlerterDire que les Gilets Jaunes n’ont pas été soutenu dès le départ par la France Insoumise est de la diffamation. C’est habituel de la part de l’extrême-droite d’ailleurs que de faire croire aux naïfs n’importe quoi à propos de la gauche
Voir par exemple, ici le soutien de Mélenchon à la manif du 17 novembre 2018 :
https://www.youtube.com/watch?v=uPpRAytT3xM à 1’18
ou ici :
https://www.youtube.com/watch?v=R9j9sfCSvu0 à 19′
+19
AlerterVous seriez surpris de mes votes, pas du tout d’extrême droite pour le coup, et qui ne changent cela étant rien à ce que j’ai écrit. Et du reste, il paraît cohérent que la gauche n’approuve pas un mouvement né de la contestation d’une taxe.
+2
AlerterVisionnez les 2 vidéos que j’ai mises en référence et vous verrez que Mélenchon soutient bien le mouvement des Gilets Jaunes AVANT la première manifestation du 17 novembre 2018.
Je n’ai jamais dit que vous étiez d’extrême-droite. En revanche, le nombre de personnes qui reprennent sur Internet les diffamations de l’extrême-droite sans le début d’une vérification est assez impressionnant. En particulier autour du mouvement des Gilets Jaunes qui « aurait été récupéré par l’extrême-gauche »
Par ailleurs, il n’est pas incohérent que la gauche ou n’importe quel parti politique conteste une taxe. Tout dépend de qui paye la taxe
+17
AlerterOui mais là on n’en sort pas. Les GJ n’avaient pas pour revendication de faciliter le profit des détenteurs de capitaux. Ils étaient plutôt dans une revendication de gauche, augmentation des salaires etc, justice fiscale… et le ric, pas vraiment du goût des auto-proclamées élites.
Donc même si l’extrême-gauche (enfin si on peut dire que lfi ou le PCF sont d’extrême-gauche) n’avait rien fait, les GJ se seraient fait laminer, et peut-être même encore plus rapidement.
+10
Alerter@Urko : je suis plutôt d’accord avec vous. De mémoire (vague), la « gauche officielle » a traîné avant de soutenir les GJ, mais je mets ça sur le compte du fait, qu’à ses débuts, il était difficile de savoir en quoi consistait ce mouvement, et facile de voir qu’il refusait farouchement de se laisser mettre la main dessus par les partis conventionnels, de gauche comme de droite.
+4
Alerterce que vous dites est faux et d’une confusion théorique patente. Le propre d’un mouvement spontané est de ne pas pouvoir être suscité par une force organisée. Après, toute l’histoire des mouvements populaires le démontre, à commencer par celle de la grande révolution, la politique, les politiques et les partis politiques s’en mêlent et heureusement.. Par ailleurs je vous défie bien de citer une seule phrase de JLM désavouant les gilets jaunes. Ce qui est évident dans votre texte, d’où votre frustration, c’est le rejet de la droite et de l’extrème-droite par les GJ..
+7
AlerterVous classez le PCF et la LFI à l’extrême gauche vous?
Quelles sont vos sources sur le mépris de la LFI vis-à-vis des gilets jaunes?
Vous trouverez ci-dessous un article du blog de JLM daté du 19/11/2018, soit au tout début du mouvement qui est à mon sens plutôt orienté très favorablement au mouvement:
https://melenchon.fr/2018/11/19/le-mouvement-revolutionnaire-en-jaune/
+7
AlerterAude Lancelin, la « philosophe » qui qualifie le délire haineux et jaloux « Faiminisme » de « révolution anthropologique » ! Du haut niveau !
Quand elle qualifie les Gilets Jaunes de « naïfs » et « indéniablement complotistes », c’est une projection, ou l’automatisme impensé de l’intellectuelle de gôche qui dénonce le mépris de classe et le racisme social tout en s’y associant de fait ?
Pour info, le délire « Faiminisme » est publié par Nora Bouazzouni sur la base du délire de la « chercheuse » Priscille Touraille elle même inspirée de cette anthropologue immensément délirante et misandre qu’est Françoise Héritier…
+8
Alerterje pense que vous n’avez pas compris ses propos et que vous êtes sans doute largement plus embrigadé par la « pensée dominante » que vous pourriez le croire.
Quand je lis « Gilets Jaunes naïfs » je pense qu’elle signale simplement que les GJ pensaient sincèrement qu’ils pourraient réellement par leurs actions PACIFIQUES changer le système politique pour le rendre plus respectueux et plus démocratique.
L’histoire nous a prouvé que depuis que les gouvernements centralisés existent, quel que soit le « régime », que ce pouvoir usera « sans modération » d’une violence infinie pour maintenir son existence quitte à pratiquer des bains de sang pour calmer les « gueux ».
Et quand je lis « complotistes » je lis simplement que de nombreux GJ ont des pensées « complotistes » lorsqu’ils pensent aux « bienfaits » de l’état totalitaire dirigé par un type élu dans des circonstances « étonnantes ».
« Complot » en deux phases et parfaitement réussi d’ailleurs :
Première phase :
– On présente le prétendant comme le « Sauveur de la Nation » sans pour autant apporter d’autre argument que sa jeunesse et de sa gérontophilie.
– On fait une publicité illimitée à un parti peu recommandable (mais sans en avoir l’air) afin de dézinguer tous les autres prétendants qui pourraient être gênants pour Sa Sainteté.
Seconde phase :
– Une fois le premier tour passé et « l’Élu des Dieux » en compétition avec la « Peste Noire » il suffit alors d’activer le joker « Front Républicain » qui avait si bien marché avec Chirac.
Même Marc Dutroux ou Émile Louis auraient obtenu un score de dictateur africain face à la SARL Le Pen.
Il y a de quoi se poser de sérieuses questions, avouez-le.
+40
AlerterJe suis entièrement d’accord, et j’ajoute qu’il y a une phase préliminaire. La candidature du divin enfant a été préparée médiatiquement avant la campagne (démission du ministère des finances, notamment, et nombreux articles dans les diverses publications). C’est simple, il était partout.
+11
Alerterun candidat sorti de nulle part, une énorme campagne de propagande presse, télé, radio, le punching ball habituel en face et le tour est joué !
Quelle magnifique démocratie qui fait que n’importe quel quidam gagne tant qu’il est le candidat du système de la marchandise et qu’il peut prendre le pouvoir élu par une minorité de personnes de nationalité française ayant l’âge de voter. (les chiffres de l’abstention font froid dans le dos).
Fumisterie car même si un jour le punching ball habituel finissait par gagner, le système de la marchandise n’en serait même pas menacée.
Les électeurs sont trompés depuis trop longtemps, il faut que cela cesse.
Tout le mode de scrutin est obsolète.
+9
AlerterAude Lancelin, en totale opposition avec la majorité de ses « confrères » car elle est réellement sincère.
Et si parfois nous pouvons être en désaccord avec elle, ce sera sur le fond même de ses opinions qu’elle revendique comme telles et non pas comme des « vérités absolues ».
Je pense que sa sincérité est la raison principale des quelques maladresses qu’elle commet parfois.
Et la moindre de ses maladresses sera dès lors montée en épingle comme celles d’Étienne Chouard, lui aussi victime d’une meute de petites mains sous payées qui analysent systématiquement leurs propos pour tenter de les citer hors contexte et les déformer afin de les faire passer pour de sinistres individus.
D’un autre côté, nous sommes à longueur de journée inondés de propagande nauséabonde de la part des « journalistes » et éditorialistes qui assènent avec une assurance nauséabonde des vérités qui ne correspondent qu’aux souhaits de leurs maîtres (la main qui reçoit est toujours en dessous de celle qui donne).
Vérités reprises ad nauseam par l’ensemble de la « profession », des politicards, MEDEF, « experts » autoproclamés et autres « sages omniscients ») pour nous faire entrer par la force dans le crâne les « vérités » qui les arrangent.
Entre les « erreurs » d’Aude Lancelin et la « véritude » de Christophe Barbier (ou d’un de ses « amis ») j’avoue ne pas hésiter un seul instant.
Mon petit doigt me hurle dans l’oreille que d’un côté il y a des propos sincères et de l’autre une propagande intéressée.
Ceci est valable pour tous les médias, particulièrement ceux qui sont « adoubés » par « nos » élites.
+46
AlerterFaites une recherche « Aude Lancelin sur Chouard » et vous verrez toute la sincérité et la profondeur analytique de la « philosophe » qui, au delà du vernis procuré par son parcours universitaire, ne vole pas plus haut que celle des « antifas ».
+8
AlerterElle ne fit alors que répéter le mot d’ordre de son compagnon : Chouard ne serait pas un intellectuel.
Platon apprenait pourtant à redescendre dans la caverne…
On connait la suite, notamment le sort que denis robert lui réserva.
Mais Chouard ne se pourli.he pas avec des belles phrases, ni ne se complaît à l’écoute de sa parole ; il est efficace quand il va vers les petits.
+8
AlerterOui mais en ce moment, il ne faut pas être trop difficile. Et nul n’est parfait. Enfin, s’il n’y a que ça à reprocher à Aude Lancelin, qui n’a d’ailleurs pas forcément tort, c’est peu de choses.
+1
AlerterC’est exactemement ça qu’Assa Traoré, Obono, Diallo et tous leurs copains obsédés du racialisme n’ont pas compris … ou refusent de voir pour entretenir leur fonds de commerce: nos aïeux gueux et prolos ont subi rigoureusement la même injustice, la même oppression le même ostracisme. Et ça continue . Et là c’est la double peine. Raillés et méprisés par les eunuques, haïs par les minorités.
Attention, la coupe est pleine.
+14
AlerterLe problème est, j’en ai peur, dans l’Égalité républicaine. N’en déplaise à LibEgaFra. Les Noirs et votre serviteur, comme minorités ethniques visibles, ont une petite, une toute petite responsabilité naturelle en plus que les autres d’afficher leur attachement à la tribu (et réciproquement les Blancs au Liberia). Or, l’Égalité républicaine, en y mettant un terme par principe, consiste finalement en la petite injustice réciproque. Là aussi, une toute petite injustice de rien du tout, à proportion de la toute petite responsabilité : si petite qu’on peut même la négliger, pour parachever symboliquement la fin des grandes injustices (l’esclavage).
Mais les anciennes brebis ne s’arrêtent pas d’être seulement montées sur le pallier de l’Égalité aux côtés des les loups. Elles commencent par vouloir davantage, au titre de l’Égalité pourtant déjà acquise, posant imperceptiblement le pied sur le territoire de l’agression inique. Enfin, si elles peuvent, elles tyrannisent : elles veulent interdire aux gens de ne pas les aimer ! Comme si elles en avaient le droit ! Ainsi quelque chose qui était légèrement injuste au départ devient très injuste à la fin, parce qu’on a pris l’habitude d’en faire une valeur cardinale contre laquelle il n’est nulle Objection. Toujours pareil avec l’Égalité : une simplification dont l’iniquité finit par enfler.
+0
AlerterPas un mot de A Lancelin à propos de la violence de certains Gilets Jaunes? Donc on peut penser qu’elle la légitime.
Qu’est-ce qu’il leur a manqué? « il a manqué d’hommes structurés politiquement. » Bizarre dans la bouche d’une féministe.
[modéré]
+1
AlerterQui ne dit rien consent. Le dicton ne dit pas : qui ne dit rien légitime.
Cela étant, ne pas parler de quelque chose, ce n’est ni consentir ni légitimer. Elle n’en parle pas tout simplement parce que la violence dans les manifestations, on sait que ça peut arriver, elle n’en parle pas parce que gilet jaune n’est pas synonyme de violence (combien ont été vraiment violents, sur combien de gj ?) Et elle n’en parle pas parce que les gj ont davantage été des victimes que des agresseurs.
+12
Alerter@eugeniegrandet : « Pas un mot de A Lancelin à propos de la violence de certains Gilets Jaunes? » : ben si, elle en a parlé implicitement tout au début en disant qu’on les a « poignardés ». Et précisément parce qu’on les a « poignardés » à l’époque en ne parlant (quasiment) QUE de leur « violence ».
+9
AlerterJ’ai participé à de très nombreuses manifestations depuis 1968. Et enfant j’ai vu , en France, d’autres manifestations au temps de la guerre d’Algérie .
J’ai participé aux manifestations des Gilets Jaunes. Jamais je n’avais vu une telle violence policière, une telle densité de gaz lacrymogènes. C’est la première fois que j’ai vu du sang coulé sur le trottoir dans une manifestation a laquelle participaient des syndicats.
Désolé je n’avais pas assisté , sauf à la radio*, à la manifestation du 8 février 1962 au métro Charonne ( 8 morts ) au temps du préfet de police Maurice Papon.
* le reporter de RTL était Christian Brincourt 2 jambes cassées ce 8 février
+23
AlerterLoin de moi évidemment l’idée de légitimer ou justifier l hyper violence policière qui s’est abattue. Certainement contre les black blocks mais par ricochet, aussi contre des GJ sincères mais que je n’ai pas souvent entendus condamner les infiltrés violents.
Je partage en partie son analyse quand elle dit qu’il leur a manqué une certaine organisation de leur mouvement. Et donc un certain encadrement pour éviter les débordements qui ont terni le mouvement alors que le fond était et est bon (notamment la sortie par le haut avec le RIC.)
Pour moi, « on » ne les a pas poignardés, « ils » se sont auto poignardés en refusant toute structuration.
+3
Alerter17 octobre 1961 – George Azenstarck / Photo-reporter :
1/ https://www.dailymotion.com/video/xp3bh9
2/ https://www.franceculture.fr/histoire/azenstarck-le-photographe-dont-les-images-ont-sorti-le-massacre-du-17-octobre-1961-de-lobscurite
+1
AlerterUne majorité de français est en déshérence de représentation puisque nous devons choisir entre le fric ou le chaos, déjà la collusion est là.. Nous sommes dirigés par une caste avec leurs codes, leurs écoles et même leur maison de vacances : « La garçonnière de la république » d’Émilie Lanez, qui vous présente la vie de la Lanterne..
+4
AlerterLe roman historique, grande tradition du 19ème siècle, est plus que nécessaire par les temps qui courent, où trop de paroles se dispersent sur les RS comme de la poussière. Belle initiative d’Aude Lancelin, qui bien-sur a saisi là une belle opportunité.
Il y a comme une réaction physico-chimique dans un mouvement populaire. Un départ de contestation (l’étincelle), la diffusion du mécontentement à une frange importante de la population et enfin soit l’explosion, soit la percolation politique qui entraine un changement maitrisé mais substantiel.
Le changement n’a pas eu lieu. C’est une évidence, cela vient à la fois des médias et des politiques, les deux soupapes du pouvoir en place. Les écrans médiatiques ont joué leur rôle d’isolant, et ensuite ont facilité la surchauffe et l’implosion. Quant au filtre politique, il était percé, il n’a rien retenu.
Le pouvoir politico-médiatique verrouille complètement le système. C’est le règne du pantouflage, Paris et Bruxelles se disputant le titre de capitale de la pantoufle…
+5
Alerter« on a dressé une image terrible des Gilets jaunes » / « on les a transformés en voyous, en casseurs, en anarchistes organisés »
AL semble avoir du mal à nommer le « on ». Allez, je vais l’aider : les journal*pes. Ces « en voie de déplorabilisation » qui méprisent les « déplorables ».
« La violence n’est plus tabou. Je pense même qu’on aura un jour un retour du terrorisme blanc. »
Qu’entends-elle par « terrorisme blanc »? La résistance armée, le sabotage, comme pendant l’occupation allemande de la 2e GM? Pourquoi utiliser le terme (« terrorisme ») de l’occupant?
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Alerter» Là, il faut d’ailleurs saluer Ruffin et Mélenchon qui ont très tôt envoyé un signal de soutien. »
Je crois qu’il ne faut pas oublier Emmanuel Todd.
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AlerterAlors l’extrêmegauche aurait fait péricliter les GJ (LFI a l’extrême gauche: laissez moi rire)?
Comme quoi lancer une pseudo infos peut polluer bien des raisonnements.
Les GJ n’ont pas su engendrer un mouvement politique voulant a tout prix se tenir loin de toute représentation politique dès lors, seul face au pouvoir ils avaient peu de chances. Alors pour moi c’est tout le contraire
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