Source : Libération – Journal d’épidémie
Christian Lehmann est écrivain et médecin dans les Yvelines. De la même manière qu’avec d’autres médecins, il avait conseillé à chacun de – si possible – coudre des masques dès le mois de mars. Il propose à nouveau une liste de quelques conseils, qu’écouteront ceux qui le souhaitent.
Avoir des masques en réserve. Ce n’est pas parce que vous trouvez facilement une boîte de 50 masques aujourd’hui que cela sera le cas dans trois mois. Nous connaissons le coût de l’impéritie et de l’aveuglement de nos gouvernements. Ne reproduisons pas leurs erreurs.
OB : Ces boîtes vendues notamment en supermarchés sont certes encore onéreuses. Faites en fonction de vos moyens. Il vaut mieux avoir une petite réserve (1 boîte) que pas de réserve du tout.
Ne pas jeter ses masques chirurgicaux. Ne les jetez pas n’importe où parce que c’est dégueulasse. Ne les jetez pas parce qu’ils sont, au moins un certain temps, réutilisables.
Un masque chirurgical perd ses capacités de filtration au bout de quelques heures, du fait de l’humidité de la respiration. Il est efficace quatre heures maximum, moins si vous parlez beaucoup. Sa structure s’altère à l’humidité, il devient poreux et protège moins bien contre le Sars-CoV-2.
Mais vous pouvez le détacher en ne touchant que les élastiques, et le laisser pendre en hauteur avec une pince à linge, dans une pièce peu humide, bien ventilée. Le salon, par exemple, plutôt que la cuisine ou la salle de bains.
Au bout de quelques jours, le masque en séchant aura retrouvé ses caractéristiques, et le virus, s’il est présent sur sa face externe, sera inactivé. Il est possible, avec un jeu de quelques masques accrochés l’un à côté de l’autre avec un minimum de soin, de les réutiliser au bout de quelques jours, un certain temps (il faudra malgré tout les changer pour des raisons d’hygiène à moyen terme, et d’odeurs).
Porter un masque quand c’est nécessaire. Pensez à porter un masque (sur le nez et la bouche ; pas sur la bouche uniquement ou sur le menton) dans les magasins, dans les transports en commun, dans les endroits où vous ne pouvez pas respecter les mesures de sécurité parce qu’il y a trop de monde. Certes, vous n’aurez pas l’air aussi cool et rebelle que Bernard-Henri Lévy. Je vous souhaite d’y survivre.
Aérer, aérer, aérer. Lorsqu’on tousse, lorsqu’on éternue, mais aussi lorsqu’on parle, lorsqu’on chante, on peut « aérosoliser » un nuage de particules virales.
Aux États-Unis, début mars, les soixante membres d’une chorale qui avaient respecté les distances de sécurité mais avaient répété tous ensemble pendant deux heures et demie dans une salle fermée en ont été victimes. L’un des leurs, patient asymptomatique, a infecté 45 personnes, dont deux sont mortes. On considère ainsi que 90% des contaminations se produisent de manière aéroportée dans des lieux clos et mal ventilés.
Avoir un thermomètre chez soi. Un instrument extrêmement utile, autrefois fréquemment retrouvé à domicile, mais étrangement de plus en plus rare.
Si vous le souhaitez/pouvez, achetez un oxymètre. Un oxymètre de pouls coûte une vingtaine d’euros. Ce petit appareil dans lequel on glisse le doigt permet de mesurer la quantité d’oxygène circulant dans le sang artériel. Pendant plusieurs mois, il avait disparu des pharmacies et des plateformes de vente en ligne tant la demande était forte.
Utilisable par le médecin ou par une personne un peu expérimentée, il permet de savoir si une personne fragile s’aggrave au niveau respiratoire, ou pas. Et donc de fournir au téléphone une indication extrêmement utile si on appelle un régulateur du Samu, un médecin de ville…
Attention cependant à ne pas utiliser cet appareil sans quelques notions de base : par exemple, une personne dont les poumons sont atteints par le Covid peut maintenir sa saturation en oxygène élevée pendant un bon moment en accélérant son rythme respiratoire, au prix d’un épuisement, et décompenser brutalement, donc la saturation en oxygène n’est qu’un des éléments à prendre en compte si la personne semble respirer plus mal.
Source : Libération – Journal d’épidémie
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Commentaire recommandé
Ou porteur asymptomatique et peut-être même doublé d’un super-contaminateur .
23 réactions et commentaires
Bien vu, plein de bon sens, pendre le masque près d’une fenêtre, ou il y a plus d’UV, et exposer chaque face à la lumière une journée, une demie journée i il y a du soleil direct.
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AlerterNon. Pas d’UV-C bactericide dans la lumiere solaire. Et encore moins d’UV derriere une fenetre.
3 jours minimum pour une disparition des virus, a la lumiere ou pas.
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AlerterBon texte. le CDC recommande 5 jours pour le roulement des masques. Nous faisions 3 semaines par sécurité.. à postériori, il a été découvert sur les masques quelques particules virales » peut etre viables » au bout de 19 jours.
on peut aussi mettre les masques dans un sac papier nominatif ( chacun gére ses masques ), numérotés ( semaine 1, semaine 2, semaine 3 par ex ). On les » oublie » un mois.. ou plus.. et on réutilise.
le virus finit par mourir tout seul avec le temps. Ceci demande une » organisation » qui n’est probablement pas possible dans les hopitaux. Néanmoins, j’avais vu un pdf d’un CHU du Michigan qui expliquait comment gérer les masques en sac papier, avant passage dans une piece avec des UV spéciaux.
virus serait viable 16 h dans l’air d’aprés les dernieres données.
faire attention aussi aux climatisations et à leur sens de circulation.
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AlerterSi on fait une comparaison avec la grippe espagnole de 1917, il y a une forte chance de deuxieme vague. Personnellement,je me mefierai des rassemblements cet ete.
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AlerterIl est difficile de faire la comparaison avec la grippe maintenant que l’on sait qu’on peut être atteint mais sans aucun symptôme et être déjà très contaminant à cette période, ce qui n’est pas du tout le cas de la grippe.
C. Lehmann a parfaitement raison : un des motifs du déferlement de malades en mars-avril a été, entre autres, le manque de masques. Maintenant que nous en avons, faisons quelques réserves et, plus que tout, prenons l’habitude d’en porter dans les lieux publics ainsi que dans les lieux de rassemblement mal ventilés.
Seules les mesures de protection tels le port du masque, le lavage des mains et le maintien d’une certaine distanciation sociale pourront minimiser l’impact d’une possible 2e vague, voire 3e vague…
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AlerterOuais. Ce n’est pas comme si le virus père de la première vague n’avait pas muté, hein !
Toute comparaison avec la grippe espagnole est délirante – ne serait-ce que parce que n’importe quel virus même inoffensif peut muter à n’importe quel moment et devenir dangereux.
On se demande donc pourquoi la probabilité que le Sars-Covid-2 mute façon Ebola serait plus grande que celle de l’émergence d’une nouvelle maladie type SIDA mais foudroyante.
Quant à en appeler à la grippe espagnole : la fameuse seconde vague (mutée) a fait en 4 mois 90% des morts, soit minimum 19 millions de personnes.
Clairement le SARS-Covid-2 ne joue pas dans la même catégorie.
Mais oui, il peut muter façon Ebola. Et vous pensez que vos masques vous protégeront alors ? Sérieux ???
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AlerterBonjour
Excusez-moi mais il y a une information contestable dans cet article. Ce qui s’est passé avec la chorale aux États-Unis l’a été en absence de gestes barrières et des distances de sécurité comme on peut le lire ici : https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2020/05/18/etats-unis-deux-morts-du-covid-19-parmi-cinquante-deux-personnes-contaminees-au-sein-dune-chorale/
Par ailleurs, deux études de l’Universität der Bundeswehr München et de la Berliner Charité indiquent des distanciations de 2 mètres au maximum par rapport aux émissions potentielles d’aérosols pour les chanteurs et les instrumentistes à vent (pour les cordes et les percussions il est possible de jouer masqué par ailleurs)
http://www.br-klassik.de/aktuell/news-kritik/corona-infektion-gefahr-musiker-blaeser-studie-charite-bundeswehr-100~amp.html
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AlerterA noter qu’on peut grandement augmenter la réutilisation du masque en calant un mouchoir en papier entre le masque et la bouche pour que le masque reste propre plus longtemps.
Si on fait ca, en général ce sont les élastiques qui posent problème en premier. Ils se détendent et le masque n’adhère plus au visage. On peut régler le problème en les raccourcissent avec un noeud.
Enfin, penser à se brosser les dents 3 fois par jour 😅
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AlerterMerci, plein de bon sens.
Nos gouvernants ont complètement foiré la communication (et plus encore), dans un premier temps ils ont fait preuve d’un laxisme coupable (notamment sur les masques)? puis en sortie de confinement ils ont été beaucoup trop restrictif du coup les gens sont perdus, saturés et il est certain qu’avec l’arrivée de l’été les mesures barrières vont volé en éclat (il suffit de sortir un peu).
Pourtant si le virus est thermo-résistant il est toujours là, et c’est maintenant qu’il va falloir être prudent sinon la catastrophe sanitaire sera pour la fin août au plus tard et avec des hôpitaux en mode RTT ça va pas être une partie de plaisir.
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AlerterJ’ai personnellement constaté que le stock de masque qui stagnait en bout de gondole dans mon supermarché après le 11 mai a subitement fondu depuis 8 jours . j’ai aussi constaté un nombre nettement plus important de porteurs de masques dans ce même supermarché depuis aussi une huitaine de jours . Les français restent majoritairement prudents .
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AlerterVous avez très certainement un excellent système immunitaire , cherchez pas plus loin .
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AlerterOu porteur asymptomatique et peut-être même doublé d’un super-contaminateur .
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AlerterMes parents âgés que je voie très régulièrement n’ont pas été malades non plus… Ne soyez pas parano!
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AlerterC’est possible… Mais je ne comprends pas pourquoi le gouvernement impose le port du masque (payant) à tout le monde alors que le pays n’est plus en situation d’épidémie. Une simple recommandation pour les personnes fragiles n’aurait-elle pas été suffisante?
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AlerterLe principe du masque c’est de protéger les autres de vos virus a vous. Des lors pour que ca soit efficace il faut que tout le monde en porte. Le limiter aux gens fragiles c’est sans effet.
Du coup je vous rejoint sur le fait que ces masques rendus obligatoires devraient etre abondants et très bon marché ou gratuits, si le gouvernement faisait son boulot.
Par contre je dois vous mettre en garde contre le recours à votre anecdote personnelle pour tirer des conclusions générales.
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AlerterNe croyez pas ce qu’on a pu entendre quand il n’y avait pas assez de masques, le principe du masque c’est de protéger celui qui le porte pas celui qui est en face. Pour la norme FFP la filtration n’est testée que pour l’inspiration. Si vous prenez un FFP avec une soupape, l’air ressort non filtré vers les autres, il ne protège que le porteur. Et même avec un masque sans soupape, l’air s’échappe plus facilement par les côtés quand vous expirez que quand vous inspirez, parce que le masque a tendance à se plaquer quand vous inspirez. Si vous toussez avec un masque c’est flagrant.
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AlerterCe que vous dites concerne les masques FFP, mais ceux ci sont destinés au personnel soignant. La plupart des gens utilisent des masques chirurgicaux, c’est à dire un rectangle de PQ tenu devant le visage par un élastique. Et ceux la sont conçus pour protéger l’environnement du porteur, pas le porteur lui même (typiquement, pour éviter que le chirurgien ne tousse sur les entrailles du malade qu’il opère. Le chirurgien n’a, lui, pas besoin de protection).
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AlerterMerci de ces précieux conseils, en particulier sur le port du masque puisqu’on voit quantité de gens qui le portent uniquement sur la bouche et sur sa réutilisation . Voilà des choses concrètes de la part de quelqu’un qui sait de quoi il parle. Cela nous change des divagations multiples et variées qu’ on lit ou entend ici et là…
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AlerterMasque en tissu pour moi
Pas de plastique
Pas de jetable
Ca suffit avec les consommables
Et je les entretiens bien. Achetés auprès d’une association solidaire pour un surcroît de bonne action
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AlerterHeu, quelqu’un peut me montrer le lien vers une preuve scientifique qui montre que le masque empêche la contagion par virus. J’aimerais connaître la différence de contagion entre ceux qui portent des masques et ceux qui n’en portent pas. Peut-on savoir si les gens hospitalisés portaient des masques ou pas avant leur hospitalisation? Je rappelle que les Chinois portent des masques depuis 20 ans.
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Alerterhttps://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2020/covid-19-etat-des-connaissances-sur-la-generalisation-de-l-utilisation-des-masques-dans-l-espace-public
Rien de bien définitif en faveur de l utilisation du masque dans l espace public….
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AlerterAlors quel est l’intérêt de porter un masque (payant) alors que l’épidémie est passée?
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AlerterNe portez pas de masque . cela empêche l’immunité de se produire durant l’été ou le virus quoique que présent à l’état de traces est peu vaillant et à peine virulent . Il faut au contraire donner le virus , attraper le virus et partager ce virus atténué durant l’été pour acquérir l’immunité nécessaire à votre survie . Ce processus se renouvelle tout les ans avec le virus de la grippe . Porter un masque est dommageable .
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AlerterLes commentaires sont fermés.