Attention, plein de morceaux de débat interdit dedans…
Plus que les écarts entre les performances économiques des pays de l’UE, ce sont les fossés culturels entre les Européens qui constituent l’obstacle principal à la création d’une véritable communauté homogène. Il n’est dès lors pas étonnant qu’on ait autant de mal à la construire.
Beaucoup ont essayé d’unifier l’Europe. Tous s’y sont cassé les dents : Attila, Charlemagne, Napoléon, Hitler. La dernière tentative en date est celle de l’Union européenne. Laquelle ne s’est pas faite flamberge au vent, l’Europe étant devenue, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, un continent pacifiste, mais par des moyens inoffensifs tels que la bonne volonté, des institutions communes, des lois et des règlements. L’euro est la dernière, et sans doute la plus audacieuse, de ces initiatives en faveur d’une Europe unifiée.
L’origine du projet européen moderne est politique, même si l’accent a été mis depuis le début sur l’économie. La communauté du charbon et de l’acier visait à sortir les industries nécessaires à la guerre du cadre de l’Etat-nation afin de prévenir de nouveaux conflits. Les économies nationales devaient se retrouver dans un grand marché unique dépourvu de frontières et converger peu à peu les unes vers les autres.
Le projet ne se fondait pas simplement sur la suprématie de l’économie mais aussi sur l’idée que la rationalité économique devait permettre l’émergence d’une communauté de vues dans d’autres domaines dans le but de créer un ensemble qui ressemblerait à des Etats-Unis d’Europe.
La région la plus complexe du monde
L’économie a sans aucun doute joué un rôle décisif lorsqu’il s’est agi de mettre l’Europe à l’abri de la guerre et, en ce sens, la coopération européenne a été un formidable succès après 1945. Mais la coopération économique ne suffit plus pour ce que nous devons construire aujourd’hui ; la crise de l’euro nous apprend que cette coopération a ses limites, lesquelles sont en réalité d’ordre historique et culturel. Car l’Europe est sans doute la région du monde la plus complexe qui soit.
Dans un espace de taille modeste, plus de 300 millions de personnes doivent tenter de former une union alors qu’il n’est pas besoin d’aller bien loin pour ne plus comprendre ce que dit l’autre, pour trouver des gens qui mangent et boivent des choses que nous ne connaissons pas, qui chantent d’autres chansons, qui célèbrent d’autres héros, qui entretiennent un autre rapport au temps mais aussi, d’autres rêves et d’autres démons.
Or ces différences sous-jacentes ne sont jamais, ou rarement, évoquées. Elles sont masquées par un discours dans lequel tous les Européens apparaissent naturellement soudés face au reste du monde, alors qu’un Suédois aura sans doute plus de points communs avec un Canadien ou un Néo-Zélandais qu’avec un Ukrainien ou un Grec. Il est probable que ce soit principalement à cause de nos différences culturelles – et non politiques ou économiques – que l’histoire de l’Europe est émaillée d’hostilités et de violences, à commencer par les deux guerres les plus effroyables que l’humanité ait connues, et qui n’étaient au fond que des guerres civiles européennes.
Pourtant on a l’impression que tout cela est oublié ou refoulé. Voire inconnu. Si bien que le discours européen que l’on nous sert quotidiennement – le drapeau, Beethoven, l’Eurovision… – a peu de chose à voir avec notre réalité européenne ; il relèverait plutôt de la pure propagande pour un projet qui ne veut pas entendre parler de différences culturelles ou mentales, lesquelles sont pourtant nettement plus profondes que nos différences matérielles ou financières.
L’Europe à laquelle nous ne voulons pas croire
En réalité, il a fallu attendre la crise européenne pour ouvrir les yeux sur le fossé qui sépare le discours de la réalité. A notre stupéfaction, la crise nous a fait découvrir des gens qui n’avaient jamais payé d’impôts, qui estimaient que les autres devaient payer leurs dettes à leur place et qui accusaient de despotisme ceux qui leur tendaient la main. Nous ignorions l’existence de tels Européens et nous ne voulons pas y croire. C’est pourtant la réalité, et cela fait longtemps que cela dure.
Qui, en dehors des spécialistes, savait voilà un an ce qu’était le clientélisme ? J’ai une amie croate qui est ministre depuis le début de l’année. Ce n’est pas un ministère de premier plan, mais tout de même. Je lui demande combien de fonctionnaires permanents figurent sur la liste de salariés du ministère. Cinq cents. Cinq cents ? Cela paraît beaucoup pour un pays comme la Croatie. De combien de collaborateurs aurait-elle besoin pour élaborer la politique qu’elle entend mener ?
La réponse résonne comme un coup de tonnerre : trente. « Et tu envisages de congédier les 470 autres ? » La ministre regarde d’un air à la fois empathique et moqueur le nigaud du Nord des Alpes que je suis (sans être blond pour autant). Non. Car elle n’a pas l’intention de jouer avec sa vie. D’autant qu’elle a un fils qui va à l’école à pied tous les jours. Et un accident est si vite arrivé. Même lorsque mon amie aura quitté ses fonctions, près de 500 fonctionnaires continueront chaque jour de se rendre dans des bureaux qui n’existent pas pour faire un travail qui ne les attend pas. Seuls les salaires qu’ils touchent existent dans le monde réel.
Voilà à quoi ressemble notre Europe. Et notez bien que le Nord n’est pas moins étrange que le Sud, que l’Est ne l’est pas moins que l’Ouest, et vice-versa. Tout est question de point de vue. L’Europe n’est ni plus ni moins qu’un rayon de miel extrêmement fragile, composé de particularismes culturels, historiques et mentaux. Aucun Européen ne ressemble vraiment à un autre. Et pourtant, nous préférons voir cette Europe non pas comme un rayon mais comme un pot de miel, prêt à consommer.
Par Richard Swartz, journaliste et écrivain suédois né en 1945. Installé à Vienne depuis 1976.
Traduction : Jean-Baptiste Bor
Source : PressEurop d’après Dagens Nyheter
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35 réactions et commentaires
Un peu « court » comme article. Un intérêt toutefois: il pointe certains des domaines sur lesquels il aurait fallu travailler pour construire l’Europe, privilégier tout ce qui relève du politique au sens large, çàd y compris le culturel, et ne pas tout concentrer sur le marché unique, l’économique, le financier dont plus de la moitié des citoyens sont exclus. Et ce sont précisément les politiques, qui naturellement auraient dû porter cette convergence qui se sont bien gardés de s’en occuper concrètement!
Etonnant, non pas vraiment.
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AlerterCe monsieur a dejà été aux Usa ?
Certaines communautés (chinoise, espagnol) n’apprendront jamais l’anglais, quel le rapport enrtre les communautes italienne, chinoises, hispaniques, natives (indiens), anglo-saxonne, irlandaise, et que sais-je encore.
La comunauté jamonaise a être purement interne dans des camps lors de la seconde guerre mondiale.
Ce pays a connu une des pires guerre civiles de tous les temps…
Ce pays n’est qu’un amalgame de communautés hétérogènes….venant de tous les continents qui ont peu de rapport entre elles et certainement pas beaucoup plus que les peuples européens qui ont une histoire et une culture commune greco-romaine. Rappelons qu’une bonne partie de ce continent fut réunit sous un même etat durant plusieurs centaines d’années….
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AlerterJe ne sais pas si Richard Swartz « a déjà été aux USA »(à mon avis il a surement fait plusieurs fois le voyage) mais toi tu n’y a jamais mis les pieds pour dire de telles âneries.
D’abord il n’y a pas de communauté espagnole aux USA mais des communautés « latinos » (un descendant d’Aztéque est hispanophone ais n’a rien à voir génétiquement avec un Catalan ou un Basque).
Les USA rassemble certes beaucoup de communautés très différentes mais la cohabitations est possible pour trois raisons:
1- Culturellement chacun accepte et intègre les valeurs protestantes, même ceux qui sont catholiques, orthodoxes, bouddhistes etc… La dernière élection du pape en est le plus parfait exemple, les candidats nord-américains étaient réputés comme les plus en pointe dans le combat contre la pédophilie alors que les Européens et les Sud-américains ne voulaient pas remuer la vase.
2- Tous les américains parlent une même langue, l’Anglais. Évidement il y difficile de demander à une grand-mère mexicaine de parler un anglais parfait mais sont fils le parle et son petit fils aussi.
3- Les USA ne sont pas une fédération de transfert contrairement à ce que beaucoup disent. La Californie ne paie pas pour l’Alabama.
Quand Détroit est en faillite la ville licencie des fonctionnaires et l’Etat du Michigan ne vient pas combler les trous.
Quand un latinos ne peut plus payer les traites du crédit de sa maison l’Etat ne demande pas à un descendant de Suédois de payer à sa place. Le mec se fait saisir sa maison et il ne met en faillite pour ne pas avoir à payer la partie de la dette qui reste.
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AlerterC’est vrai que la communauté latinos n’a rien voir avec l’Espagne, pardon…
Il se trouve que j’ai vécu une bonne partie de ma vie en Amérique du Sud, alors évidemment je confonds tout…et qu’ a 16 ans lors d’un voyage à New York, j’ai plus souvent parlé espagnol, qu’anglais (taxi, hélicoptère,supérette,..)…
Ceci étant rappelé, je maintiens que les USA ce n’est pas un peuple mais un amalgame de communautés qui n’ont rien a voir entre elles et si on compare il y a pas forcément moins de points communs entre européens par rapport aux citoyens des USA…
Et d’un point économique à moins d’être aveugle, les USA vont pas mieux que l’UE…
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AlerterTu dis n’importe quoi!
Les Argentins ne sont pas des Espagnols habitants l’Amérique du Sud, les Brésiliens ne sont pas non plus des Portugais qui vivent sous les tropiques , pas plus que les Québecois ne sont des Français vivant dans un frigo. Si tu ne comprends pas cela c’est que tu vivais dans une bulle.
Les USA sont un peuple. Un Beur né en France se considère comme Algérien ou marocain, un Turc né en Allemagne se considère comme Turc avant d’être Allemand. Un Russe de 30 ans arrivé seulement à l’age de 20 ans aux USA se dit déjà Américains.
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AlerterTien, des propos essentialisants.
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AlerterExcellente article. Je vis en Scandinavie et je peux vous garantir que ce texte reflète l’état d’esprit de la population, y compris des partis de gauche.
Ici les impôts sont très élève et les gens sont ulcérés de devoir payer pour des personnes qui ne veulent pas payer les leurs, non pas parce que qu’ils sont pauvres mais pour des raisons « culturels ».
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AlerterLorsque dans une zone géographique c’est la guerre, il parait normal de ne pas payer pour ceux qui ont perdu cette guerre…
Demandes aux allemands lorsqu’ils ont envahit la France en 14 et 39 qui devait payer les réparations de guerre, 100% auront répondu les français…et réciproquement…
Il en va exactement de même dans une guerre économique la solidarité n’a pas de sens…ce n’est pas une histoire de culture mais de tout temps et en tout lieu c’est malheur aux vaincus.
Le problème n°1 de l’UE c’est le tous contre tous cela n’a rien à voir avec la culture…mais tout contre le rapprochement des peuples.
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AlerterTu sais ce qu’est une guerre? C’est une saloperie où des mecs meurent ou perdent un bras et des femmes se font violer par la soldatesque. Cela n’a rien à voir avec des livraisons des milliers de BMW et de Mercedes que leurs acheteurs ont du mal à régler.
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Alerterah bon, demande aux grecs aux espagnols, aux portugais qui ne peuvent plus se faire soigner par ce on leur demande de rembourser…il y a des personnes qui meurent, dans cette guerre physiquement et souvent psychiquement leur vie est foutu, plus aucun espoir…
L’espérance de vie pour les plus pauvres a baissé même en Allemagne..
Tu vis où, sur la planète Mars ?
Peut-être pas, mais surement dans le camp des vainqueurs qui ne voient jamais la désolation qu’ils ont causé…
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AlerterLes Grecs, les Espagnols ou les Portugais peuvent se faire soigner et l’espérance de vie en Allemagne n’a pas baissé, y compris pour les plus pauvres, c’est un gros mensonge lancé par Mélanchon qui est bien incapable d’apporter la preuve de ses dires quand on la lui demande.
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Alerter@Letaulier
En Allemagne, le nombre de pauvres est passé de 8 millions à 11,5 millions alors que le pays est démographiquement en déclin, l’Allemagne compte plus de deux millions de travailleurs pauvres car il n’y a pas de salaire minimum en Allemagne, 25% des moins de 25 ans sont pauvres.
Cette précarisation qui exclut une partie de la population des biens fondamentaux commence à avoir des effets sur la survie mêmes des personnes. C’est ainsi que l’espérance de vie des plus défavorisés a baissé de 4% en Allemagne de l’Est et de 2% en Allemagne de l’Ouest lors de la période de l’application du plan Agenda 2010 (2001 – 2010). Cette diminution de l’espérance de vie est la conséquence directe d’une guerre qui ne veut pas dire son nom mais dont les premières victimes sont bien réelles. Ainsi, même les meilleurs élèves de l’économie mondiale qu’ont été l’Allemagne et le Japon sont désormais eux aussi frappés par une fracture sociale qui divise le pays entre ceux qui sont encore dans la « course » et les autres qui sont en voie de paupérisation avancée, preuve s’il en était besoin de l’impasse de cette course à la performance et du gâchis monumental qu’elle représente.
Ceux qui restent dans la « course » le payent également très cher. Le journal « Der Spiegel » a consacré deux numéros en 2011 au burnout (surmenage), syndrome d’épuisement au travail. Ce phénomène apparaît si critique
que le syndicat IG Metall, réclame un « règlement anti-stress », et la ministre du Travail Ursula von der Leyen a « déclaré la guerre aux souffrances psychiques liées au travail ». Les chiffres sont en effet alarmants : un tiers des départs en retraite prématurés est dû à des troubles psychiques, le nombre d’arrêts de travail pour surmenage a augmenté de 80% en dix ans. Hans-Jürgen Urban,
membre du directoire d’IG Metall dénonce aussi les exigences de rentabilité liées au capitalisme financier: « Il y a des cadences, par exemple pour sortir de nouveaux modèles dans l’automobile, qui étaient inimaginables il y a quelques années ». Ainsi va le capitalisme, alors qu’une partie de la population des pays connaît massivement le sous-emploi, ceux qui conservent un emploi sont soumis à des conditions de travail de plus en plus exigeantes.
Je répète ma question tu vis où pour ne pas voir les conséquences de tous contre tous ?.
Et comme dit le dicton il n’ y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir…
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Alerter@ dadone Le 14 avril 2013 à 13h16
Quand on ne voit pas, c’est aussi, assez souvent, parce que l’on ne peut pas voir, à cause d’une insuffisance de prise de recul, d’une hauteur de vue inappropriée. Quand le champ de vision ne couvre que l’Europe, on n’embrasse pas le reste de monde. Par contre, si l’on se place loin au dessus de notre petite planète, alors on constate la situation critique de ceux ne cessent de s’y multiplier en aspirant tous à consommer autant que les plus développés.
L’Europe c’est, dit-on, 7% de la population mondiale, 25% du PIB, et 50% des dépenses sociales au monde.
Ces performances ont été possibles parce que depuis des siècles, malgré et certainement aussi à cause d’inégalités stimulantes, les peuples européens se sont décarcassés pour se hisser les uns au niveau des autres. Ils l’ont fait en travaillant aussi bien physiquement qu’intellectuellement tout en se faisant assister, depuis 2 siècles, par le travail issu de l’énergie fossile. Hélas cette précieuse énergie vient à manquer aujourd’hui au niveau mondial et surtout en Europe. L’Europe, surtout au Sud est condamnée à l’importer ce qui lui impose d’exporter donc d’être compétitive. Elle ne peut pas l’être si certains se laissent aller à attendre l’assistance des autres.
L’Allemagne se comporte comme le grand frère de l’Europe. Elle incite les autres Européens à prendre conscience de la nécessité de se décarcasser et de travailler plus demain qu’aujourd’hui afin d’avoir de meilleures chances de survivre dans un monde ou chacune des zones économiques est en compétition avec les autres pour assurer sa perpétuation.
Mais quand on ne voit pas, c’est aussi, assez souvent, parce qu’on ne prend pas assez de recul avec le temps. Il faut aussi avoir conscience de la nécessité de ne pas se laisser vivre en comptant sur son avance ou sur l’assistance des autres, surtout dans notre monde moderne où l’information circule à la vitesse de la lumière.
http://auxinfosdunain.blogspot.fr/2012/06/evolution-de-la-part-du-pib-mondial-des.html
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Alerter@jducac
Je suis contre mais totalement contre cette vision Darwinienne de notre monde.
Ce n’est que la continuation des pires idéologies que le monde à connu à commencer par le nazisme.
En effet concrètement, c’est quoi le nazisme ?
C’est d’assurer par la guerre un espace vital (donc énergétique) pour perpétuer la « race » arienne.
Dans l’idéologie que tu proposes il ‘n’y a au fond aucune différence, car c’est quoi cette compétition de tous contre tous ?
C’est la perpétuation d’une classe de personne en éliminant les autres.
Seul les moyens sont différents mais le fond de la pensée est la même, la lutte pour l’énergie, et l’idéologie nazi était beaucoup moins hypocrite car elle le revendiquait clairement…
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Alerter@ dadone Le 14 avril 2013 à 21h05
Votre réplique est tout à fait dans l’axe de ce que vous dénonciez chez ceux qui refusent de voir. Pire que cela, n’ayant pas d’argument à opposer à ceux qui vous sont objectivement présentés, vous allez jusqu’à faire dévier l’échange sur le terrain nauséabond du nazisme.
Oui, il y a sur terre ceux qui cherchent à faire s’élever l’ensemble de leurs congénères en incitant ceux qui sont à la traîne à imiter les plus chanceux, mais aussi très souvent les plus imaginatifs et les plus courageux, dans leur entreprise individuelle et collective de développement. L’Allemagne et d’autres pays performants d’Europe du Nord sont dans ce cas.
Puis il y a les autres, ceux qui refusent de voir la réalité en face et qui plutôt que d’inciter chacun à l’effort et d’entraîner tout le monde à donner le meilleur de lui-même afin que la collectivité progresse et s’adapte à l’inévitable évolution de l’environnement, préfèrent instiller les germes de la division tout en se parant de grands et beaux sentiments. La France et d’autres pays déclinants d’Europe du Sud tendent à aller dans ce sens.
Cette attitude très immature est tout à fait à l’image de celle adoptée par les mauvais élèves à l’école. Incapables d’être des leaders méritants, ils s’emploient par une idéologie primaire, à être des caïds régnant par la force et la terreur dans un monde qu’ils s’emploient à faire s’effondrer vers le chaos.
Non, c’est le résultat des efforts déployés par les plus évolués (hommes , femmes et pays) qui incitent leurs congénères plus en retard, à les imiter, afin de se donner de meilleures chances de survivre, collectivement.
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AlerterSympa l’anecdote sur les 400 fonctionnaires croates « payés à rien foutre » , étrangement les partisans de la rigueur ont l’air moins tracassés par les 55 000 fonctionnaires européens dont les missions sont pas toujours bien établies et dont les émoluments peuvent attendre 100 000/an pour 4000 d’entre eux !
ps : une ministre qui craint pour la vie de son môme si elle touche à leur effectif , dans quel type de régime voit-on cela ?
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AlerterC’est vrai que moi aussi l’exemple du même m’a fait bondir. je pense tout simplement que cette ministre à plus peur pour son avenir politique que pour la vie de son fils.
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Alerter« Il est probable que ce soit principalement à cause de nos différences culturelles – et non politiques ou économiques – que l’histoire de l’Europe est émaillée d’hostilités et de violences, à commencer par les deux guerres les plus effroyables que l’humanité ait connues, et qui n’étaient au fond que des guerres civiles européennes. »
C’est une affirmation dont on peut douter … Sauf à citer des contre-exemples, je ne vois que des motifs économiques à toutes les guerres européennes. Bien sûr elles étaient « habillées » de prétextes politiques et culturels pour donner envie aux gens de se faire trouer la peau mais leurs finalités ont toujours été la conquête de richesses et de territoires.
Les Etats-Unis sont un bon exemple de la capacité des hommes à dépasser les différences culturelles : être américain, c’est adhérer à un rêve commun, représenté par un nom (le dollar), une image (un billet vert), et une devise (« In God we trust »). Et ce rêve c’est celui d’un monde qui sera meilleur pour nos enfants que pour nous-mêmes parce que la seule règle pour gagner le respect c’est de gagner suffisamment de petites images vertes. Même si je suis jaune, rouge ou noir. Et c’est un descendant d’esclaves qui a été élu Président.
En Europe, il y a eu un rêve formidable qui a permis de construire ce qui existe : après les épouvantables boucheries des 2 guerres mondiales, le rêve a été de se dire « plus jamais ça ! ». Mais bien sûr, au fur et à mesure que disparaissent les survivants de ces boucheries, on n’a plus idée de l’horreur que cela a pu être. Aucun film, aucune reconstitution, ne pourront jamais faire revivre l’épouvante d’avoir réellement vu disparaître son père, sa mère, ses proches, et détruire tout son cher passé (cf. Le Déserteur, Boris Vian). Et le rêve s’étiole, devient figure de repoussoir collectif, et même constitutif d’identité commune à travers son rejet. Je me souviens ainsi d’un débat sur le TCE en 2005, où Stéphane Hessel (qui n’était alors pas l’icône qu’on en a fait après « Indignez-vous ! ») évoquait le bénéfice premier de l’Europe que nous connaissons comme étant une absence totale de guerre pendant 50 ans. Un jeune de 20 ans lui rétorqua : « Oui, mais enfin l’argument de la guerre, c’est un peu facile ! » Eh oui, c’est vrai que cela apparaît facile quand les seules guerres que l’on connaît, c’est sur Play-station.
Il faut à l’Europe un rêve, il ne sera ni économique, ni politique, ni culturel, il ne saura être que spirituel (Malraux, ça vous rappelle quelque chose ?). Les combats sur les taux d’intérêt, la séparation des activités des banques, l’emploi, les licenciements, etc. sont indispensables, mais ne créeront jamais un rêve. Celui des américains repose sur l’espérance de la prospérité qui apporte droits et respect. Quel est le nôtre ?
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Alerter« Les Etats-Unis sont un bon exemple de la capacité des hommes à dépasser les différences culturelles …. Et c’est un descendant d’esclaves qui a été élu Président. »
Pour ton info la mère d’Obama est Blanche et le père est un Kenyan qui est parti aux USA pour étudier et qui a voyagé en avion et pas en navire négrier.
Tous les Bretons ne sont pas pécheurs, tous les Savoyards pas guide de montagne et tous les Noirs ne sont pas descendants d’esclaves.
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AlerterT’as raison, tonton, c’était juste pour m’assurer que tu suivais !
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AlerterLe pire c’est que je suis d’accord avec toi. Si les guerres avaient comme origines des conflits culturels et pas économiques, les conflits européens auraient vu s’affronter les Latins contre les nordiques ou les Germaniques contre les Slaves et c’est pas le cas.
Prenons l’exemple de la guerre de Sept ans.
D’un côté on a le Royaume de Prusse, le Royaume de Grande-Bretagne Royaume de Grande-Bretagne et le Royaume de Portugal et d’autres encore.
De l’autre il y a l’Empire d’Autriche Archiduché d’Autriche, le Royaume de France, l’Empire russe, le Royaume de Suède la Saxe et le Royaume d’Espagne.
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AlerterLes USA sont un Etat tout ce qu’il y a de plus artificiel. Les yankees ont toujours eu besoin d’un ennemi extérieur pour assurer la cohésion interne de la « nation américaine »: les peau-rouges(ennemis « extérieurs » même si natifs du pays), les mexicains, les communistes, maintenant les islamistes.
Sans ennemi extérieur, la cohésion des USA n’est plus assurée. C’est pour cela que s’il le faut « il se créeront » des ennemis extraterrestres (cf Independence day)
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AlerterBien d’accord avec toi bernie, l’horreur de la guerre est bien oubliée, au point que certains osent comparer la situation actuelle avec un conflit armé
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AlerterArticle un peu court, même si c’est vrai que l’idée générale est juste.
Par contre certains points me posent problème:
– L’utilisation de certains termes trompeurs.
Par exemple l’Europe serait « pacifiste ». Ce qui est faux bien sûr, il n’y a qu’à voir les résolutions de 2003 contre l’Irak, qui est l’épisode le plus marquant, mais depuis la 2nd guerre mondiale il y en a eu un paquet des guerres dont au moins l’un des camps était un pays d’Europe.
A la rigueur « pacifiée » je comprendrais, puisqu’il est vrai qu’au sein même du continent c’était plutôt calme (mise à part le cas de la Yougoslavie bien sûr). Cependant, au vu des « manifestations » populaires ces derniers temps et leurs probables multiplications, ça pourrait bien changer.
– Ensuite effectivement l’exemple donné du ministère croate ça fait un peu démago. Facile de parler de ces « lointains » (dans le sens plutôt « inconnus ») pays corrompus de l’Europe de l’Est. Alors qu’il aurait pu trouver la même chose bien plus près : au hasard l’UE et la France (pas tous les ministères évidemment mais quitte à parler d’expériences personnelles, j’ai moi aussi quelques contacts dans certaines administrations qui me disent qu’il y aurait du ménage à faire…).
– Enfin, le passage qui m’a fait bondir :
« A notre stupéfaction, la crise nous a fait découvrir des gens qui n’avaient jamais payé d’impôts, qui estimaient que les autres devaient payer leurs dettes à leur place et qui accusaient de despotisme ceux qui leur tendaient la main. »
Ou bien on m’explique qu’il parle non pas des peuples mais de la petite oligarchie au pouvoir, ou proche du pouvoir, qui fait tout pour payer le moins d’impôt possible (comme l’Eglise ou les armateurs grecs en effet), ou bien je trouve ça complétement malhonnête et scandaleux.
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AlerterL’article est intéressant sur la distinction relative du projet politique et économique.
Ils se nourrissent l’un l’autre, je le formule ainsi : La gouvernance politique accompagne, suit l’objectif et les réalisations de l’intégration économique. L’intégration nourrit la gouvernance, et la gouvernance est nécessaire pour « gérer » efficacement l’intégration. Si l’intégration pose des problèmes il faut relancer la gouvernance, si la gouvernance pose problème, l’intégration lui donne la justification d’une réforme.
Tout est prétexte à un approfondissement et à une fuite en avant. Le seul moyen de le justifier auprès des citoyens est de construire une mythologie européenne, qui ne fonctionne pas mais qui suffit aux responsables européens pour continuer.
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AlerterOn peut prendre le problème par n’importe quel bout, si l’Europe amène la misère plutôt que la prospérité le projet se fracassera.
Ce qui pose problème c’est que les médecins au chevet du malade, posent des diagnostics complètement opposés.
Pour certains c’est parce qu’il n’y a pas assez d’Europe que le malade est mal en point. Pour d’autres c’est parce qu’il y en a trop.
Personnellement j’ai cru dans les années 80 et une bonne partie des années 90 aux boniments européistes de « nos amis socialistes »: votez pour Maastricht, pour l’euro, nous serons collectivement plus forts et prospères, l’Europe sociale suivra.
Je pense avoir été bon public, au moins jusqu’au début des années 2000, à partir de là j’ai commencé à percevoir un malaise de plus en plus profond: la direction que prenait la construction européenne n’était pas vraiment celle que nous avaient fait miroiter Delors et ses amis socialistes.
Elargissement à marche forcée, grand marché ouvert à tous vents. La mondialisation de l’Europe, plutôt que la construction d’une Europe unie et solidaire. Ce qui fait qu’en 2005, j’ai dit NON, STOP je n’ai pas dit OUI à cela en 1992, il y a tromperie sur la marchandise.
C’est tout, ce n’est pas plus compliqué que cela, je ne sais pas si c’est être populiste que ne pas apprécier de s’être fait gruger, apparemment oui pour tous les gardiens du dogme européiste, pour les ouistes de 2005.
Personne n’apprécie de se faire mener en bateau, le problème c’est que les mêmes qui nous promettaient monts et merveilles il y a plus de 20 ans, continuent à vouloir nous gruger, cette fois en nous promettant que l’austérité va faire revenir la croissance, et le plein emploi.
Alors que de toute évidence c’est l’inverse qui se produit, mais ils persistent dans le dénie de réalité. Hier ils nous promettaient l’Europe sociale, aujourd’hui ils nous promettent que les purges infligées vont nous ramener « les temps bénis » où nous croissions, croissions, croissions…
Ces socialistes européistes dogmatiques sont dangereux,car ils vivent dans un monde de chimères.
L’Europe sociale n’est pas pour demain, pas plus que le parti socialiste ne sera à gauche avant longtemps, malgré la présence en son sein de Filoche et de son courant, dont la motion n’a représenté que 13% des votes au congrès de Toulouse.
Ce constat étant fait, il faut avoir le courage de dire que nous nous retirons de l’euro et de l’UE.
Tout comme les allemands voudraient s’en retirer car ils ont peur pour leurs surplus, leurs excédents, leurs économies. Tout comme les grecs, les italiens, les espagnols, les portugais voudraient s’en retirer car ils n’en peuvent plus de se voir infliger des pénitences qui ne font que croître le chômage et la misère. Tout comme la Grande-Bretagne veut s’en retirer car elle la trouve trop sociale, nous, nous retirons pour la raison inverse.
Qu’avons nous à y perdre puisque avec l’euro et l’UE actuelle les Etats sont de toute façon en guerre économique les uns avec les autres « concurrence libre et non faussée » oblige, mais que certains mènent cette guerre pieds et poings liés par l’euro et les diverses règles d’or, alors que les autres bénéficient de leur position hégémonique grâce à l’euro en particulier.
L’euro ne serait viable que si les Etats étaient prêts à harmoniser leurs politiques fiscales, budgétaires dans les cadre d’une plus grande solidarité, mais il faut se rendre à l’évidence ce n’est absolument pas le cas, donc tirons en les conclusions et sortons.
Quitte à faire la guerre économique, faisons la sans semelles de plomb.
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AlerterLe problème, c’est que cet article recycle un peu toutes les caricatures que l’on entend un peu partout dernièrement.
Ce n’est pas un problème de peuples qui se comportent mal ou étrangement, cela n’a aucun sens (on ne peut pas demander à un peuple de changer collectivement, ce n’est pas comme si c’était un être vivant prenant des décisions conscientes). Les actions d’un pays sont conditionnées par sa culture et ses institutions, et c’est effectivement le problème de l’UE : non pas qu’il y ait des travailleurs et des fainéants, mais que les institutions font tout pour aggraver les déséquilibres.
De même, pour les Allemands, on ne peut pas leur reprocher de « jouer perso » en comprimant leurs salaires et en ne s’occupant pas de l’effet en terme de demande sur les autres pays européens, le problème ne vient pas d’eux, vu que leur réaction était trivialement prévisible. Il vient des mécanismes qui entraînent une concurrence entre pays et pas juste entre firmes européennes.
Le problème, c’est qu’on crée une situation de dilemne du prisonnier à beaucoup de joueurs, où en plus on fait jouer le reste du monde, et on s’étonne du manque de solidarité.
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AlerterLes allemands sont en déclin démographique, ils mettent de côté pour leurs vieux jours, et n’ont pas envie de payer pour les « fainéants du sud ». C’est simple…
25% des allemands sont pour une sortie de l’euro, le nouveau parti Alternative pour l’Allemagne milite pour une sortie de l’euro. La curée anti-euro ne fait que commencer, même en Allemagne, mais nos illuminés européistes vont continuer à nous dire que cela ira mieux demain.
Quant on assiste au chacun pour soi, comme c’est le cas aujourd’hui, cela veut dire que le projet européen est moribond. Dire le contraire est de la pure mauvaise foi.
Le néolibéralisme et la mondialisation ont porté un coup fatal l’Europe, en tant que projet fédérateur. Aujourd’hui « les fédéralistes » sont des financiers et des banquiers, qui imposent un dégraissage généralisé des Etats-Providence à leur profit, lorsque cela ne suffit pas il font directement les poches des populations.
Et que l’on ne nous dise pas que nos « socialistes » sont bien seuls en Europe au milieu de « conservateurs ». Parce que lorsqu’il y avait une majorité de sociaux-démocrates en Europe, cela n’a rien changé.
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AlerterMacarel, tu me fais penser à un hétérosexuel provincial qui décide d’aller au Banana café à Paris pour rencontrer de jolies parisiennes.
Toi aussi tu te trompes d’adresse, le projet européen n’a jamais été socialiste mais plutôt libre-échangiste et libéral. Les pères fondateurs rêvaient d’une Europe où on pourrait commercer librement pas d’un schmilblick de transfert pour soutenir les régimes sociaux déficitaires des pays les moins performants.
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AlerterBien qu’étant plus proche des terres de Jaurès, que de notre capitale , je connais la chanson: « Le doux commerce assure la paix entre les nations. »
Sauf que cela ne marche pas vraiment dans la réalité, mais ce doit être la faute du socialisme, du moins de ce qu’il en reste.
Mais je ne me fais pas de soucis, « la main invisible » oeuvre sans relâche pour mettre un terme à toutes ces déviances contre nature, car se réclamant du principe de solidarité. Ah que la loi de la jungle est belle et bonne, rien de tel qu’un bon darwinisme social.
« Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n’est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c’est toujours de leur avantage. »
Je m’incline devant tant de « science », que faire d’ailleurs contre une « main invisible », autant se battre contre « Dieu le Père » lui-même.
Amen, et vive l’égoïsme salvateur!
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AlerterJacques Sapir @russeurope 52 min
Leading German economist calls for dissolution of eurozone to save EU http://gu.com/p/3f5je/tw Starbatty était à Paris mardi dernier
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AlerterUn exemple significatif pour corroborer les propos de l’auteur. En allemand, la dette se dit « das Schuld » ce qui signifie aussi « la faute », « la culpabilité ». En italien, la dette se dit « debito », terme qu’on peut traduire aussi par « ce qui est juste », « ce qui est dû ». En français, dette se dit « dette » et n’a pas d’autre signification.
Un jour, il faudra qu’on m’explique comment des peuples qui ont une vision si différente de la dette peuvent avoir une monnaie commune.
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AlerterLes Etats-Unis d’Europe étaient (seraient?) possible à peu de pays, l’Europe Carolingienne des 7, voir 8, 9, allez 10 pays. Pas plus. Le fait d’avoir des langues différentes ne me semble pas rédhibitoire de nos jours, la mobilité des travailleurs non plus si justement les Etats sont d’un niveau proche.
Mais maintenant… ça impliquerait de casser l’UE pour repartir de zéro (est-ce que les peuples voudraient repartir sur un projet européen…)
Comment a-t-on pu arriver à l’aberration de cette UE a deux vitesses, où certains Etats y sont sans y être (hors-euro), où on a fait la monnaie sans Etat fédéral etc. C’est incroyable quand on y pense.
Mais dans mon esprit, je pense tout de même que l’idéal (qui est d’être prospère, d’avoir une démocratie et d’être un acteur puissant à l’international) serait une Europe Fédérale ou Confédérale à quelques pays comme décrit au début de mon message. Je pense que si nous avions ça… nous pourrions être un acteur majeur du XXIème siècle.
Mais bon, si on abandonne l’idée d’être un acteur puissant à l’international, on peut tout à fait retourner aux nations, être un pays prospère qui ne fait pas de vague façon Suisse. Ce n’est pas « le fédéralisme ou le déclin français jusqu’au niveau du tiers monde ».
il faudra bien trancher, et de toute façon il faut s’attendre a des changements lourds, que ce soit le fédéralisme ou l’inverse, le démantèlement européen.
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