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24.juillet.202424.7.2024 // Les Crises

Exclusif : des documents israéliens révèlent les pressions exercées sur Washington pour orienter le discours américain sur Gaza

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Alors que la guerre de Gaza fait rage, sur les campus universitaires américains, des fondations israéliennes font pression pour modifier la définition de l’antisémitisme dans la législation américaine.

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Amichai Chikli s’exprime à Cracovie, en Pologne, le 22 janvier 2024. Photographie : Omar Marques/Getty Images

En novembre dernier, quelques semaines seulement après le début de la guerre à Gaza, Amichai Chikli, 42 ans, impétueux ministre du Likoud au sein du gouvernement israélien, a été invité à la Knesset, le parlement israélien, pour expliquer aux législateurs ce qui pouvait être fait face à la montée des manifestations anti-guerre des jeunes aux États-Unis, en particulier dans les universités d’élite.

« Je l’ai déjà dit et je le répète, je pense que nous devrions, surtout aux États-Unis, passer à l’offensive », a déclaré Chikli.

Depuis, Chikli a mené une campagne ciblée pour contrer les critiques à l’encontre d’Israël. Le Guardian a découvert des preuves montrant comment Israël fait renaître une structure controversée dans le cadre d’une vaste campagne de relations publiques visant les campus universitaires américains afin de redéfinir l’antisémitisme dans la législation américaine.

Quelques secondes après la fin d’un signal d’alarme pendant son audition, Chikli a assuré que le budget prévoyait de nouveaux fonds destinés à une campagne de riposte, distincte des relations publiques plus traditionnelles et de la publicité financée par le gouvernement. Cette campagne compte 80 programmes déjà en cours pour des actions de sensibilisation « menées à la manière de Concert », a-t-il déclaré.

Le terme « Concert » désigne le lancement d’un programme tentaculaire controversé du gouvernement israélien, initialement connu sous le nom de Kela Shlomo, conçu pour mener ce qu’Israël appelle des « activités de sensibilisation à grande échelle » destinées principalement aux États-Unis et à l’Europe. Concert, désormais connu sous le nom de Voices of Israel [Les Voix d’Israël, NdT], collaborait auparavant avec des organismes menant campagne pour faire adopter des lois d’état dites « anti-BDS », [ BDS : boycott, désinvestissement, sanctions, NdT] destinées à pénalise les Américains participant à des boycotts ou manifestations non violentes contre d’Israël.

Son dernier épisode en date s’inscrit dans une stratégie musclée et parfois secrète du gouvernement israélien visant à contrer les manifestations d’étudiants, les organisations de défense des droits humains et d’autres voix dissidentes.

Les dernières activités de Voices ont été menées par l’intermédiaire d’organisations à but non lucratif et d’autres organismes qui, souvent, ne divulguent pas les informations relatives à leurs donateurs. D’octobre à mai, Chikli a supervisé des dépenses à hauteur d’au moins 32 millions de shekels, soit environ 8 millions d’euros, dédiés à la défense des intérêts du gouvernement afin de recadrer le débat public.

Rapidement, une victoire éclatante a été remportée par l’un des groupes de pression américains travaillant en étroite synergie avec le ministère de Chikli, l’Institute for the Study of Global Antisemitism and Policy, ou ISGAP (Institut pour l’étude de l’antisémitisme mondial et de la politique).

En décembre, lors d’une audition au Congrès, largement suivie, concernant l’antisémitisme présumé des étudiants manifestant contre la guerre, plusieurs législateurs Républicains de la Chambre des représentants ont explicitement cité les recherches de l’ISGAP dans leurs questions aux présidents d’université. L’audition s’est terminée par la confrontation devenue virale de la représentante Elise Stefanik avec la présidente de l’université de Harvard de l’époque, Claudine Gay, qui s’est ensuite retirée de ses fonctions après une avalanche médiatique négative.

Lors d’un événement organisé le 7 avril au Palm Beach Country Club, l’ISGAP, qui aurait reçu la majorité de son financement en 2018 de l’agence israélienne qui dirigeait Concert, s’est félicité de son coup d’éclat en matière de relations publiques au Congrès

Elise Stefanik interroge des dirigeants d’université lors d’une audition sur l’antisémitisme à Washington le 5 décembre 2023. Photo : Ken Cedeno/Reuters

« Toutes ces auditions sont le fruit de notre rapport voulant que toutes ces universités, à commencer par Harvard, reçoivent beaucoup d’argent du Qatar », a fanfaronné Natan Sharansky, un ancien membre de la Knesset israélienne (MK) qui a occupé la fonction de Chikli et qui préside aujourd’hui l’ISGAP. Sharansky a déclaré aux partisans rassemblés que les remarques de Stefanik avaient été vues par un milliard de personnes.

L’ISGAP a continué à influencer les enquêtes du Congrès sur les universités qui prétendent que les manifestations contre le bilan d’Israël en matière de droits humains sont motivées par l’antisémitisme, et l’organisation s’est fortement impliquée dans la campagne visant à faire adopter de nouvelles lois qui redéfinissent l’antisémitisme pour y inclure certaines formes de discours critiques à l’égard de la nation d’Israël.

D’autres groupes américains liés à Voices ont lancé une série d’initiatives visant à renforcer le soutien à l’État d’Israël. L’un de ces groupes, officiellement qualifié de partenaire, le National Black Empowerment Council (NBEC), a publié une lettre ouverte de politiciens Démocrates Noirs s’engageant à être solidaires d’Israël. Un autre groupe, CyberWell, un groupe pro-israélien anti-désinformation dirigé par d’anciens responsables du renseignement militaire israélien et de Voices, s’est positionné comme « partenaire de confiance » officiel auprès des plateformes TikTok et Meta, pour aider les deux plateformes sociales à filtrer et à éditer des contenus. Un récent rapport de CyberWell a demandé à Meta de supprimer le slogan en vogue « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre. »

À l’aube de la guerre à Gaza, après les attaques terroristes du 7 octobre 2023 menées par le Hamas, la firme qui avait à l’origine été créée avec le soutien du ministère des Affaires stratégiques, aujourd’hui supprimé, a été relancée pour la troisième fois. Cette réorganisation a été révélée pour la première fois dans un document budgétaire peu remarqué publié par le gouvernement israélien le 1er novembre, qui indiquait que Voices aller geler toutes ses campagnes en cours afin de se consacrer au soutien aux activités liées à « gagner la guerre relative à la version israélienne de l’histoire. »

L’organisation est désormais placée sous l’administration de Chikli, ministre israélien des Affaires de la diaspora.

« On peine à trouver un parallèle quant à l’influence d’un pays étranger sur le débat politique américain. » Eli Clifton, du Quincy Institute for Responsible Statecraft (Institut Quincy pour Responsible Statecraft).

Haaretz et le New York Times ont récemment révélé que le ministère de Chikli s’était adjoint les services d’une société de relations publiques pour exercer secrètement des pressions sur les législateurs américains. Celle-ci s’est servi de centaines de faux comptes publiant des contenus pro-israéliens ou anti-musulmans sur X (anciennement Twitter), Facebook et Instagram. (Le ministère des Affaires de la diaspora a nié toute implication dans cette campagne, qui aurait versé environ 2 millions de dollars à une société israélienne pour les publications sur les réseaux sociaux).

Mais cette initiative n’est que l’une des nombreuses campagnes de ce type coordonnées par le ministère, qui n’a fait l’objet que d’une couverture médiatique limitée. Le ministère des Affaires de la diaspora et ses partenaires compilent des rapports hebdomadaires à partir d’informations fournies par des groupes d’étudiants américains pro-Israël, dont certains sont financés par des sources gouvernementales israéliennes.

Par exemple, Hillel International, cofondateur du réseau Israel on Campus Coalition [ Coalition d’Israël sur les campus, NdT] qui est aussi l’un des plus grands groupes universitaires juifs au monde, a fait état d’un soutien financier et stratégique de Mosaic United, une organisation d’utilité publique soutenue par le ministère dirigé par Chikli. Ce partenariat de longue date est désormais mis à profit pour orienter le débat politique relatif à la guerre d’Israël. En février, le directeur général de Hillel, Adam Lehman, s’est présenté devant la Knesset pour exposer le partenariat stratégique avec Mosaic et le ministère des Affaires de la diaspora, qui, selon lui, a déjà produit des résultats.

“We are changing administrations. Just last week, MIT, the same president who was lambasted in front of Congress, took the step of fully suspending her Students for Justice in Palestine chapter for crossing lines, and for creating an unwelcoming environment for Jewish students,” said Lehman, referencing the president of the Massachusetts Institute of Technology, Sally Kornbluth.

« Nous assistons à un changement d’administration. Ne serait-ce que la semaine dernière, au MIT, cette même présidente qui avait été critiquée devant le Congrès a pris la décision de suspendre totalement sa section « Étudiants pour la justice en Palestine » pour avoir franchi les limites et créé un environnement peu accueillant pour les étudiants juifs », a déclaré Lehman, faisant référence à la présidente du Massachusetts Institute of Technology, Sally Kornbluth.

Hillel International, CyberWell, le NBEC, le ministère israélien des Affaires de la diaspora et Voices of Israel/Concert n’ont pas répondu à nos demandes de commentaire.

Le présent rapport d’enquête a passé en revue les récentes auditions gouvernementales, les déclarations d’entreprises israéliennes, les documents relatifs aux marchés publics et d’autres documents publics. Alors que les particuliers et les fondations financent surtout nombre des organisations qui défendent les intérêts d’Israël, très probablement sans directives étrangères, les documents indiquent une implication non négligeable du gouvernement israélien dans la politique américaine concernant la guerre à Gaza, la liberté d’expression sur les campus universitaires et la politique israélo-palestinienne.

« Il y a actuellement une obsession qui consiste à contrôler le discours américain sur les relations entre les États-Unis et Israël, même sur les campus universitaires, et ce, depuis Israël, et cela va jusqu’au Premier ministre Netanyahou », a déclaré Eli Clifton, conseiller principal à l’Institut Quincy pour Responsible Statecraft. « On peine à trouver un parallèle quant à l’influence d’un pays étranger sur le débat politique américain. »

Aucun des groupes identifiés dans cet article n’est enregistré au titre de la loi Foreign Agents Registration Act, Fara, sur l’enregistrement des agents étrangers. Cette loi oblige les groupes recevant un financement ou des directives depuis des pays étrangers à communiquer au ministère américain de la justice toute information publique..

Lara Friedman, présidente de la Fondation pour la paix au Moyen-Orient, a déclaré : « Implicitement, on part du principe qu’il n’y a rien de bizarre à considérer les États-Unis comme une sorte de champ libre où Israël peut opérer, qu’il n’y a pas de limites. »

Une grande partie de ce que l’on savait déjà sur Concert a été initialement rapportée par Forward, un média juif américain, et Seventh Eye, un site d’information d’investigation indépendant basé en Israël. L’histoire de Concert remonte à 2017, lorsque le ministère des Affaires stratégiques a commencé à élaborer un programme visant à mener des campagnes secrètes destinées à faire basculer l’opinion publique. Les autorités ont alors imaginé un vecteur « extra-gouvernemental » pour « apporter une réponse rapide et concertée aux tentatives de ternir l’image d’Israël dans le monde entier. »

Avec Concert, le ministre de l’époque, Gilad Erdan, avait imaginé un « commando de relations publiques » capable de lancer secrètement sur les réseaux sociaux des campagnes à grande échelle de dénonciation de célébrités qui critiquaient le gouvernement israélien. Des documents internes obtenus par Seventh Eye ont montré que de nombreux bénéficiaires des fonds de Concert étaient des organisations sionistes chrétiennes américaines, telles que Christians United for Israel, Proclaiming Justice to the Nations et Israel Allies Foundation.

Gilad Erdan s’exprime à l’ONU à New York le 18 avril 2024. Photographie : Eduardo Muñoz/Reuters

L’un des plus grands bénéficiaires américains était l’ISGAP, qui aurait reçu au moins 445 000 dollars, un montant équivalent à 80 % de son revenu total en 2018, dans le cadre d’une promesse de don de 1,3 million de dollars à l’organisation. Le Dr Charles Small, directeur exécutif de l’ISGAP, a contesté ces chiffres lorsqu’il a été interrogé par Forward, bien qu’il ait tenu des propos contradictoires auprès d’un média canadien.

Small a précédemment affirmé que l’ISGAP n’avait pas besoin d’être enregistrée auprès de la Fara parce que son organisation bénéficiait de l’exemption académique prévue par la loi, qui permet aux organisations de recevoir des fonds étrangers tant qu’elles ne s’engagent pas dans des activités de lobbying politique. Pourtant, Yale, qui a déjà hébergé le groupe, a fermé le précurseur de l’ISGAP en 2011 en raison d’inquiétudes concernant sa rigueur scientifique.

L’année dernière, la générale de brigade Sima Vaknin-Gill, ancienne officière de renseignement et agente de liaison avec Concert au sein du gouvernement israélien, est devenu directrice générale de l’ISGAP.

En janvier, Vaknin-Gill et Small ont témoigné devant une commission de la Knesset qui débattait de la réponse appropriéeà apporter aux critiques à l’encontre d’Israël. Au cours de la déposition, plusieurs témoins ont évoqué la nécessité d’encourager les pays à adopter la définition de l’antisémitisme selon l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, qui assimile à l’antisémitisme les critiques acerbes d’Israël et l’antisionisme, y compris les affirmations selon lesquelles l’État d’Israël est une « entreprise raciste. »

De nombreuses critiques, tant à gauche qu’à droite, se sont élevées contre la définition de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), qui, selon elles, bafoue le Premier amendement en limitant la possibilité de critiquer une entité gouvernementale et brandit les considérations relatives à l’antisémitisme comme une arme pour pénaliser les personnes qui critiquent la politique israélienne.

Mais les intervenants ont clairement indiqué que la définition de l’IHRA devrait constituer une priorité stratégique pour l’État d’Israël.

« Le Mouvement de lutte contre l’antisémitisme s’est fait le champion de la définition de l’IHRA », a fait remarquer Vaknin-Gill, en faisant référence à un partenaire de financement occulte de l’ISGAP, de Concert et du ministère des Affaires de la diaspora, qui verse de l’argent sale. (Le Combat Antisemitism Movement est présidé par Sharansky ; Vaknin-Gill est membre du conseil d’administration). « Nous nous sommes recentrés sur le travail au niveau local, a déclaré Vaknin-Gill. Il nous a semblé beaucoup plus facile de travailler avec les maires et les États et de donner corps à la définition. »

En janvier, le gouverneur de Géorgie, Brian Kemp, a signé une loi révisant la législation géorgienne sur les crimes de haine afin d’y inclure la définition de l’antisémitisme de l’IHRA, ce qui permet d’alourdir les peines d’emprisonnement pour certaines critiques à l’égard d’Israël. La Caroline du Sud et le Dakota du Sud ont fait de même en adoptant des lois similaires au cours des derniers mois. Un autre projet de loi connexe en Floride, HB 187, a été adopté par les deux chambres de la législature de l’État et attend la signature du gouverneur, Ron DeSantis. Des courriels obtenus dans le cadre d’une demande de documents montrent que Kennedy Starnes, un fonctionnaire du ministère israélien des Affaires étrangères, a correspondu avec la sénatrice de l’État, Lori Berman, au sujet de la législation.

Sima Vaknin-Gill à Tel Aviv en 2015. Photographie : Nir Elias/Reuters

Le Congrès est allé de l’avant en proposant une législation IHRA similaire. Le mois dernier, la Chambre des représentants a adopté un projet de loi qui intègre la définition de l’antisémitisme de l’IHRA dans les normes du ministère de l’Education. S’il est adopté par le Sénat et promulgué, une loi permettra au gouvernement fédéral de suspendre le financement des établissements d’enseignement supérieur ou d’engager des poursuites pour violation des droits civils à l’encontre des universités qui autorisent certaines critiques à l’encontre d’Israël.

Small a également témoigné lors de multiples auditions à la Knesset, informant les législateurs israéliens de la stratégie de l’ISGAP et de sa lutte pour infléchir le discours sur les campus universitaires.

« Il s’agit d’un moment unique où nous devons accroître notre pouvoir dans des proportions historiques par rapport à l’histoire du peuple juif », a déclaré Small lors de l’audition de janvier. « Et de l’État d’Israël. Il nous faut tous les outils dont ce dernier dispose. » Le mois précédent, il avait témoigné lors d’une autre audition à la Knesset, au cours de laquelle il avait affirmé que l’organisation étudiante Students for Justice in Palestine représentait les « forces armées » des Frères musulmans.

Le mois dernier, Small a rencontré des membres de la commission de surveillance de la Chambre des représentants lors d’une réunion d’information à huis clos sur la question, peu avant que les Républicains de la Chambre n’intensifient leur enquête sur les sources de financement des groupes pro-palestiniens sur les campus. L’ISGAP a également affirmé que le financement qatari du cursus médical de l’université de Cornell avait contribué à influencer les inquiétudes des étudiants concernant le nombre de civils tués par l’armée israélienne à Gaza.

Lors de la rencontre de Palm Beach en avril, Small a affirmé que « l’intersectionnalité est en fait un concept que nous pouvons utiliser » pour « combattre un milliard de musulmans et tous les libéraux du monde occidental », un concept qu’il a appelé « tai chi ». Small a proposé une ligne argumentaire affirmant que l’islam politique « veut tuer les juifs, soumettre les femmes et tuer tous les homosexuels.»

Ni le financement recherche étranger de l’ISGAP ni son site Internet ne révèlent les liens financiers antérieurs de l’organisation avec Israël. Les observateurs notent que les demandes d’exemption académique à Fara ne sont peut-être pas justifiées pour une organisation telle que l’ISGAP qui collabore avec le gouvernement israélien et mène des actions de lobbying auprès du Congrès.

« Bien qu’il existe plusieurs exemptions à l’enregistrement selon la loi Fara, presque toutes les exemptions sont caduques si une personne ou un groupe cherche à influencer la politique et l’opinion publique américaines sur proposition ou à la demande du gouvernement étranger », a déclaré Craig Holman, expert en règles de lobbying auprès de Public Citizen.

Bien que l’on ne connaisse pas toute l’étendue de l’influence du gouvernement israélien sur les institutions américaines, les débats de la Knesset offrent une fenêtre sur la stratégie israélienne et les interactions avec les groupes de pression américains.

La Knesset a organisé plusieurs auditions avec des organisations juives américaines pour envisager une coordination. Margarita Spichko, fonctionnaire du ministère des Affaires de la diaspora de Chikli, a déclaré en décembre que son bureau publiait un rapport hebdomadaire basé sur les informations recueillies auprès de partenaires aux États-Unis, y compris Hillel.

Hadas Lorber, qui travaillait alors en tant qu’assistante du conseil de sécurité nationale d’Israël, a indiqué au cours de la même audition que le bureau du Premier ministre avait rencontré régulièrement des groupes basés à Washington dans le cadre d’une « tentative honnête pour déterminer comment nous pouvons combattre l’antisémitisme, améliorer la législation présentée aux différents membres du Congrès, promouvoir aux États-Unis des lois qui lutteront contre l’antisémitisme et seront efficaces sur les campus ».

En mars, la Knesset a réuni les dirigeants des principaux groupes pro-israéliens du monde entier pour faire le point sur les activités liées à la guerre. Lors de l’audition, les législateurs ont pressé les groupes de défense d’expliquer comment ils s’opposaient aux manifestations sur les campus. Meir Holtz, président de Mosaic United, a indiqué lors de l’audition que le gouvernement israélien investirait cette année 48 millions de shekels, soit environ 12 millions d’euros, en faveur de son organisation pour la sensibilisation des campus.

Le mois dernier, Alon Lavi, représentant du ministère israélien des Affaires étrangères, a exhorté les membres de la Knesset à continuer de soutenir financièrement les campagnes liées à la politique américaine et au monde universitaire. Il a prévenu que l’État d’Israël ne pouvait pas prendre la tête de cette campagne et qu’il devait plutôt s’appuyer sur les organisations non gouvernementales et la société civile au sens large.

« Il nous faut former des coalitions avec des éléments à l’intérieur qui veulent nous aider, et une partie de cela consiste à mobiliser les responsables, la direction de l’université, la direction des étudiants, les maires, les députés à l’échelon local dans les États et les villes », a déclaré Lavi.

L’un des législateurs présents à l’audition, le député Meir Cohen, ne s’est pas laissé impressionner. « Je n’ai pas l’impression que nous soyons dans l’urgence », a déclaré Cohen, précisant que les projets de budget du ministère ne représentaient pas grand-chose.

« Si vous le permettez, Représentant Cohen, je suis tout à fait d’accord avec vous », a répondu Ron Brummer, un représentant du ministère des Affaires de la diaspora qui travaille en étroite collaboration avec Chikli. « Nous avons besoin de 300 millions de shekels, pas de 30 millions de shekels. »

Cet article a été modifié le 3 juillet 2024 pour inclure une réponse de CyberWell reçue après la publication.

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Treiler // 24.07.2024 à 10h45

M’enfin, tout ces gens qui refusent qu’on expulse, tue, déplace de force, mette sous un régime d’occupation militaire et d’apartheid, emprisonne , torture, massacre, terrorise bien commencé en 1948 et bien continué depuis 1967 (!) et maintenant passe à la vitesse annihilation / genocide.. vous nous les briser ..

De nouvelles catégories ont été créé après : antisemite et ´ self-hating Jew ´ pour les malheureuses personnes se considérant juives qui ne partage pas la politique terroriste de l’état israélien
maintenant on a droit – dans nos médias à – ´ surfant sur l’antisémitisme ´ (vous n’aviez rien dit de cet ordre et vous avez une opinion ou des arguments qui seraient recevables s’ils concernaient un ennemi du cap du bien occidental ) ou si vous une personne de confession juives, vous êtes ignorés volontairement pcq considéré comme un danger pour votre communauté, vous êtes bannis (faut voir les articles dans la presse israélienne à la vue de juifs américains appelant à une fin du genocide envahissant le Capitol..).

Tant d’argent et d’efforts qui ne renforcent que l’antipathie vàv de ce statut d’exception qu’on donne à Israël …

Il ne s’agit pas de lutte contre l’antisémitisme mais de supprimer tout remise en question des choix politiques d’Israel.

Et sinon un – cette fois – sérieux plan de paix ? Quand c’est considéré comme une menace par Israël ( souvenez-vous de Netanyahu tout content de n’avoir rien à négocier tant que le Hamas est au pouvoir à Gaza en facilitant son financement par le Qatar…).

Monde de fous..

9 réactions et commentaires

  • nulnestprophéteensonpays // 24.07.2024 à 07h15

    Un état va se lever , et ne va plus pénaliser l’antisémitisme .Que dis je il existe déjà surement quelque part .Et il va prendre une visibilité mondiale et israel sera a genoux .C’est la suite logique a la politique de colonisation , raciste , suprémaciste israélienne . Ça fini toujours comme ça . Isaïe 20 24

    • yoddle // 25.07.2024 à 09h13

      Pour info, quel est ce verset ? car Esaïe 20 n’en comporte que 6 !

      • Oceane60 // 25.07.2024 à 09h46

        J’y lis de l’humour au second degré en référence à 2024

  • Lt Briggs // 24.07.2024 à 09h32

    Pour Eli Clifton, conseiller principal à l’Institut Quincy pour Responsible Statecraft, « On peine à trouver un parallèle quant à l’influence d’un pays étranger sur le débat politique américain. »

    Ce n’est rien de le dire. Tout le reste en découle : une aide militaire annuelle énorme tant en quantité qu’en qualité, une immunité garantie par les Américains au conseil de sécurité de l’ONU, les grands médias tous pro-israéliens, etc. Le souvenir de la Shoah et ses terribles images ont assuré à Israël un soutien sans faille en Europe et aux Etats-Unis. Pour paraphraser le célèbre slogan « Ce qui est bon pour General Motors est bon pour l’Amérique », il est admis en Occident que ce qui est bon pour Israël est bon pour le monde libre. Cette pensée automatique, outre qu’elle incite à bafouer le droit international, empêche d’entendre que des voix en Israël même alertent depuis des années sur le mur contre lequel allait se fracasser le pays par son aveuglement. La voie choisie est une impasse. Netanyahou frappe toujours plus fort sans autre but que celui d’éviter à son gouvernement de tomber. Même Ami Ayalon, un ancien dirigeant du Shin Beth, appelle à arrêter cette politique désastreuse : https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/en-t%C3%AAte-%C3%A0-t%C3%AAte/20240705-ami-ayalon-ex-chef-du-shin-bet-isra%C3%A9lien-netanyahu-doit-quitter-son-poste-imm%C3%A9diatement
    Il faudrait un nouveau George H. Bush pour contraindre Israël à entamer des négociations, mais ni Trump ni Harris ne semblent avoir assez de trempe ni surtout de clairvoyance.

  • calal // 24.07.2024 à 10h29

    C’est pour des articles comme cela qu’on lit les crises.

  • Savonarole // 24.07.2024 à 10h43

    Je suis surpris de la faiblesse des moyens engagés vis-à-vis des résultats obtenus.
    La supposée « culpabilité ancestrale » est un ressort politique bien trop puissant. Je ne conçoit même pas comment cela peut encore fonctionner , déjà parce que personne n’est responsables des actions des autres , surtout quand ils sont morts et entérrés depuis des eons, ensuite parce que cela n’a jamais été une justification valable pour faire pire.
    Enfin, si c’est l’occasion de se débarasser une bonne fois pour toutes de tout ces biais de merde qui pourissent le monde, ça sera toujours ça de pris.

  • Treiler // 24.07.2024 à 10h45

    M’enfin, tout ces gens qui refusent qu’on expulse, tue, déplace de force, mette sous un régime d’occupation militaire et d’apartheid, emprisonne , torture, massacre, terrorise bien commencé en 1948 et bien continué depuis 1967 (!) et maintenant passe à la vitesse annihilation / genocide.. vous nous les briser ..

    De nouvelles catégories ont été créé après : antisemite et ´ self-hating Jew ´ pour les malheureuses personnes se considérant juives qui ne partage pas la politique terroriste de l’état israélien
    maintenant on a droit – dans nos médias à – ´ surfant sur l’antisémitisme ´ (vous n’aviez rien dit de cet ordre et vous avez une opinion ou des arguments qui seraient recevables s’ils concernaient un ennemi du cap du bien occidental ) ou si vous une personne de confession juives, vous êtes ignorés volontairement pcq considéré comme un danger pour votre communauté, vous êtes bannis (faut voir les articles dans la presse israélienne à la vue de juifs américains appelant à une fin du genocide envahissant le Capitol..).

    Tant d’argent et d’efforts qui ne renforcent que l’antipathie vàv de ce statut d’exception qu’on donne à Israël …

    Il ne s’agit pas de lutte contre l’antisémitisme mais de supprimer tout remise en question des choix politiques d’Israel.

    Et sinon un – cette fois – sérieux plan de paix ? Quand c’est considéré comme une menace par Israël ( souvenez-vous de Netanyahu tout content de n’avoir rien à négocier tant que le Hamas est au pouvoir à Gaza en facilitant son financement par le Qatar…).

    Monde de fous..

  • RGT // 24.07.2024 à 13h16

    De toutes façons, le génocide fait partie du logiciel de base de TOUS les dirigeants, quelle que soit leur nationalité et leur « valeurs » politiques. Il s’agit seulement de préserver leur pouvoir.

    Ce qui est quand-même particulier dans le cas d’Israël (je parle du pays, pas de la communauté religieuse), c’est sa propension à la victimisation à l’échelle internationale du massacre honteux dont les juifs ont été victimes, victimisation qui a bien sûr fait oublier les victimes encore plus nombreuses des mêmes tortionnaires (tziganes, slaves, communistes – c’est AUSSI une « religion », homosexuels et opposants de toute nature.

    Et considèrent que l’horreur que les juifs européens (qui n’avaient rien de sémites, contrairement aux palestiniens) ont subi donne le droit à des dirigeants tout aussi extrémistes que les anciens tortionnaires de commettre les mêmes actes à l’encontre d’une population plus faible…

    J’ai la certitude que les anciennes victimes des camps seraient effrayées de voir que leur sort ignoble n’aura servi à rien et que leurs « descendants » se servent de leurs souffrances pour faire subir à d’autres les souffrances qu’ils ont eux-mêmes subies.

    Quand un pays laisse assassiner son dirigeant qui souhaitait réellement la paix par un fanatique manipulé par des « élites » actuellement au pouvoir afin de commettre de telles atrocités il devrait immédiatement être mis au ban de l’ensemble de la société.

    Manque de bol, ce pays a aussi de nombreux soutiens de la part des « élites » qui ne voient que les profits qu’ils peuvent retirer de cette horreur.

    Cupidité, pouvoir, corruption et propagande sont bien les principaux moteurs des sociétés « civilisées ».

    J’ai honte d’être humain.

  • La Mola // 24.07.2024 à 15h04

    « À l’aube de la guerre à Gaza, après les attaques terroristes du 7 octobre 2023 menées par le Hamas »
    il faut avoir le cerveau bien lavé, essoré et re-rincé pour continuer à reprendre la propagande de colons racistes génocidaires !
    il faut qu’ils soient bien « pressés » par les REALITES historiques et anthropologiques pour manipuler ainsi la notion moderne « d’antisémitisme » telle qu’inventée au XIXe siècle par des Européens chrétiens à l’encontre de leurs compatriotes de religion ou culture juives – dont les persécutions avaient commencé bien avant !

    il y a 230 ans la révolution française, en butte aux guerres fomentées par les monarchies et empires (notamment anglo-saxons, déjà…) avait aboli l’esclavage et étendu la « citoyenneté française » aux juifs notamment : quel chemin inverse parcouru depuis ! (je viens de « réviser » mon Robespierre ;))

    selon la définition du dictionnaire Larousse, qui ne date pas d’avant hier ! le caractère « sémite » s’applique aux usagers d’une des langues idoine (arabe, araméen…) et en aucune façon à raison d’un particularisme religieux ou « ethnique »

    peut-être pourrait-on repartir de là pour surmonter révisionnisme historique et glorification d’une colonisation de peuplement typiquement européenne -qui devait aboutir à terme aux abominations en cours

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