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30.septembre.202430.9.2024 // Les Crises

Expulsions, arrestations, destructions : la tragique criminalisation des sans-abri aux États-Unis

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En 2019, un groupe de sans-abri vivait sur un terrain abandonné en bordure de la rivière Chehalis, un bassin versant qui se déverses dans Grays Harbor, un estuaire sur l’océan Pacifique, sur la côte de l’État de Washington. Lorsque la ville d’Aberdeen a fait évacuer leur campement, certains des résidents, sans domicile, ont intenté une action en justice contre la ville, car ils n’avaient nulle part où aller. Aberdeen a finalement réglé l’affaire en acceptant de fournir un autre abri aux résidents car, l’année précédente, une cour d’appel américaine avait statué dans l’affaire Martin v. Boise qu’une ville ne disposant pas d’un nombre suffisant de lits d’hébergement pour accueillir les sans-abri installés sur son territoire, ne pouvait pas fermer leur campement.

Source : Tom Dispatch, Cedar Monroe, Liz Theoharis
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Cet analyse fait suite à l’article Des logements pas des menottes : la réponse morale à l’absence de logements.

Depuis des années, les sans-abri de la côte ouest bénéficient d’une protection définie par la cour d’appel du 9e circuit. Dans l’affaire Martin v. Boise, elle avait statué que le fait de criminaliser des personnes qui n’avaient nulle autre endroit où dormir constituait bel et bien une « peine cruelle et anormale ». Cependant, un groupe de sans-abri de Grants Pass, dans l’Oregon, qui avait été condamné à une amende et déplacé d’un endroit à l’autre parce qu’ils étaient sans domicile, a porté l’affaire jusqu’à la Cour suprême. Et, en juin dernier, celle-ci leur a donné tort, annulant l’arrêt Martin v. Boise et estimant que le fait de punir les sans-abri au moyen d’amendes et de courts séjours en prison n’était ni cruel ni anormal, dans la mesure où les villes de tout le pays l’avaient fait si souvent que c’était devenu monnaie courante.

Des dizaines de mémoires d’amicus curiae [Un amicus curiae (littéralement « ami de la cour » ; pluriel : amici curiae) est une personne ou une organisation qui n’est pas partie à une affaire judiciaire, mais qui est autorisée à aider un tribunal en offrant des informations, une expertise ou des idées ayant une incidence sur les questions en litige dans l’affaire, NdT] ont été déposés concernant l’affaire Grants Pass v. Johnson, dont plus de 40 recours contre l’action de la ville. Le Centre Kairos pour les religions, les droits et la justice sociale (auquel les auteurs de cet article sont liés) a déposé un mémoire de ce type avec plus d’une douzaine d’autres confessions religieuses, des lieux de culte historiques et des réseaux interconfessionnels. La principale affirmation de celui-ci ainsi que la conviction de centaines d’institutions religieuses et de milliers de leurs adhérents consistaient à dire que l’ordonnance de Grants Pass enfreignait les principes fondamentaux de nos traditions œcuméniques en matière de protection morale des pauvres et des mal-logés.

L’un des mémoires d’amicus curiae les plus frappants de la partie adverse a été présenté par – vous n’allez pas le croire – le gouverneur de Californie Gavin Newsom, supposé libéral, qui a estimé que « les campements sont dangereux » plutôt que de considérer la pauvreté et le manque de logement, qui tueraient 800 personnes par jour aux États-Unis, comme immoraux et dangereux. Après l’arrêt de la Cour suprême, Newsom a rapidement donné l’ordre aux responsables politiques locaux de commencer à démolir les installations et les quartiers des sans-abri.

Depuis lors, des dizaines de villes californiennes ont expulsé les sans-abri de leurs campements. À Palm Springs, par exemple, le conseil municipal a choisi de démolir les installations des sans-abri et d’arrêter ceux qui étaient dans les abris de bus et sur les trottoirs, en ne leur donnant que 72 heures de préavis avant de jeter tous leurs biens. Dans la capitale de l’État, Sacramento, un campement de résidents, pour la plupart handicapés, a vu son bail avec la ville résilié et est maintenant contraint de s’installer dans des abris qui ne disposent même pas des branchements électriques nécessaires pour assurer l’alimentation des appareils de survie (ce qui fait que beaucoup trop de ces résidents craignent la mort). L’Union des sans-abri de Sacramento [Groupe humanitaire 100% local, financé par la communauté, qui s’engage à fournir des équipements, des vêtements et des fournitures aux personnes vivant dans les rues de Sacramento, en Californie, NdT] a introduit une demande d’ordonnance restrictive au nom de ces résidents, mais depuis que le gouverneur Newsom a signé un décret visant à faire disparaître les campements de sans-abri dans l’ensemble de l’État, le tribunal a refusé de se saisir de l’affaire et d’autres villes ont suivi l’exemple.

Dans la foulée de l’arrêt de la Cour suprême, ces actes de destruction se sont multipliés depuis la Californie partout dans le pays. Au cours du seul mois d’août, le Centre Kairos a appris que de telles expulsions étaient en cours dans des endroits allant d’Aberdeen (Washington) jusqu’à Elmira (New York), de Lexington (Kentucky) jusqu’à Lancaster (Pennsylvanie), pour ne citer que quelques-unes des communautés où les sans-abri se mobilisent avec détermination contre l’effacement de leur vie.

Cruel mais rien d’inhabituel

Cependant, sans le vouloir, les six juges conservateurs de la Cour suprême qui ont voté en faveur de cet arrêt ont réveillé les fantômes du droit anglais du XVIIe siècle, soutenant que l’expression « peines cruelles et inhabituelles » figurant dans la Constitution renvoyait uniquement à des méthodes d’exécution particulièrement atroces. Il se trouve cependant que cet arrêt a exhumé plus de vestiges du droit anglais ancien qu’on ne l’aurait imaginé. En effet, aux XVIe et XVIIe siècles, les paysans anglais ont perdu leurs droits sur les terres qu’ils habitaient et cultivaient depuis des générations. Au cours d’un processus appelé « enclosure », les grands propriétaires terriens ont commencé à clôturer des champs pour y pratiquer l’agriculture à grande échelle et produire de la laine et du textile, forçant ainsi de nombreux paysans à quitter leurs terres. Ces déplacements massifs ont entraîné un grand nombre de sans-abri, ce qui a incité la Couronne à adopter des lois sur le vagabondage, pénalisant les personnes qui mendiaient ou simplement étaient en errance. Ces lois ont également donné naissance au système des workhouses [hospices, dans lesquels les indigents travaillaient 10 heures par jour dans des conditions de vie plus précaires que les ouvriers les plus mal payés, NdT], obligeant les paysans déplacés à travailler dans ces refuges, souvent placés sous la supervision de l’église.

Pour quiconque est ou a été sans-abri dans les États-Unis aujourd’hui, le choix entre la criminalisation et les abris obligatoires (souvent assortis d’exigences religieuses) devrait sembler très familier. En fait, le juge Neil Gorsuch, qui a prononcé l’avis majoritaire dans l’affaire Grants Pass, semblait ne pas comprendre que la décision du tribunal de première instance qu’il annulait n’avait pas considéré la Gospel Rescue Mission de cette ville comme un refuge suffisant en raison de ses prescriptions religieuses. Ce faisant, il a fait abstraction du fait que nombre de refuges privés comme celui-là exigent que les personnes s’engagent à suivre une pratique religieuse particulière, imposent des couvre-feux qui rendent tout travail inconcevable, excluent les personnes transgenres ou homosexuelles, et exigent même parfois un paiement. Il a écrit qu’en effet, il était nécessaire que les villes adoptent des mesures de criminalisation comme « outil » pour forcer les sans-abri à accepter les services déjà offerts. Outre cette absence totale de compassion et de valeurs démocratiques, Gorsuch n’a jamais abordé la question de l’insuffisance manifeste de l’offre de Grants Pass, puisque 600 personnes y ont été recensées comme sans-abri, alors que la mission de cette ville ne dispose que de 138 lits.

Au lieu de cela, le juge de la Cour suprême s’est rangé du côté de dizaines de mémoires d’amicus curiae soumis par des associations de policiers et de shérifs, des villes et des maires de toute la côte ouest (en plus du gouverneur Newsom), demandant un réexamen de l’affaire Martin v. Boise. Dans cet avis majoritaire, Gorsuch a également laissé de côté ce que sa collègue, Sonia Sotomayor, juge à la Cour suprême, a dévoilé dans son ardent avis dissident : l’objectif déclaré de Grants Pass, selon son conseil municipal (et de nombreuses villes de l’Ouest), est de faire tout ce qui est en son pouvoir pour forcer les sans-abri à quitter les limites de la ville. La raison en est assez simple : la plupart des villes n’ont tout simplement pas les ressources nécessaires pour faire face à la crise du logement par elles-mêmes. Leur réponse : plutôt que de mieux gérer la crise du manque de logement, elles tapent du poing sur la table, tentant de qualifier les sans-abri de menace pour la sécurité publique et de les chasser purement et simplement. À Grants Pass, le président du conseil a déclaré, dans des termes caractéristiques employés par les responsables municipaux de tout le pays : « L’objectif est de rendre la situation suffisamment inconfortable pour les [sans-abri] dans notre ville, pour qu’ils aient envie de partir plus loin. »

Les États-Unis de la dépossession

Notre pays a, bien entendu, une longue tradition en matière de déplacements forcés, qui va des horreurs de la traite transatlantique des esclaves aux lois généralisées sur le vagabondage. Dès la fondation des États-Unis, lorsque le gouvernement a été confronté à des peuples autochtones qui possédaient des terres en commun depuis des temps immémoriaux, il les a chassés de ces mêmes terres. Ils ont également contraint des générations de leurs enfants à intégrer des pensionnats indiens sur le modèle des workhouses anglaises. En quelques centaines d’années, le gouvernement a tenté de détruire une série de communautés qui subvenaient aux besoins de tous leurs membres et partageaient la terre. Aujourd’hui, les populations autochtones présentent les taux les plus élevés de personnes sans abri dans ce pays. Dans la version moderne de ce phénomène, l’Ouest est devenu une région où les inégalités sont criantes, où Bill Gates possède un million d’hectares de terres, tandis que des millions de personnes luttent pour trouver un logement. En d’autres termes, 1 % de la population américaine possède aujourd’hui les deux tiers des terres privées du pays. Pareille inégalité est pratiquement impossible à appréhender !

Dans son ouvrage Trash : A Poor White Journey (Rebut : le voyage d’un pauvre petit Blanc , un mémoire de Monroe avec une préface de Theoharis), nous expliquons que la crise du logement dans notre pays révèle le gouffre qui sépare le petit nombre d’entre nous qui possèdent des terres et des ressources de ceux d’entre nous qui ont été dépossédés et qui sont sans terre ou sans abri. Il y a bien eu des périodes dans notre histoire récente – le New Deal des années 1930 et la guerre contre la pauvreté des années 1960 – au cours desquelles les agences gouvernementales ont construit des logements sociaux et davantage investi dans l’aide sociale, réduisant ainsi considérablement le nombre de sans-abri en Amérique. Cependant, cela fait plus de 40 ans que notre pays a considérablement cessé de construire des logements sociaux. Les programmes de logement ont été réduits aux quelques appartements encore disponibles du ministère du logement et de l’urbanisme (HUD) et au financement de chèques-logement d’un montant dérisore pour les propriétaires. Aujourd’hui, nos villes sont remplies de gens comme Debra Black, qui a déclaré dans l’affaire Grants Pass : « À Grants Pass, je crains à tout moment d’être arrêtée, verbalisée et poursuivie pour avoir dormi dehors ou pour m’être couverte pour rester au chaud. » Elle est décédée alors que l’affaire était en cours, elle devait alors à la ville 5 000 dollars d’amendes impayées pour avoir dormi dehors.

La Cour suprême a statué que les ordonnances interdisant de dormir ou de camper en plein air ou dans une voiture s’appliquaient de la même manière « que l’accusé soit effectivement une personne sans domicile fixe, un routard en vacances ou un étudiant qui abandonne sa chambre d’étudiant pour camper en signe de protestation sur la pelouse d’un bâtiment municipal ». Comme l’a si bien dit Anatole France, poète et romancier français, il y a longtemps : « La majestueuse égalité des lois interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de mendier dans la rue et de voler du pain. » Dans ce pays, bien sûr, il est interdit à chacun d’occuper un espace qui ne lui appartient pas.

Après tout, si la Déclaration des droits offre des droits civils, elle n’offre pas de droits économiques. Et alors que les États-Unis pourraient bien être le pays le plus riche de l’histoire, ils ne se sont pas révélés particulièrement riches au niveau générosité. Alors qu’il y a bien plus de logements vides que de sans-abri (28 pour chaque sans-abri recensé par le HUD au cours d’une seule nuit de janvier chaque année), ces logements sont entre les mains du marché privé et de promoteurs désireux de gagner rapidement de l’argent. En bref, la privatisation des terres semble avoir été funeste pour un trop grand nombre d’entre nous.

En fin de compte, l’arrêt de la Cour suprême s’est avéré manquer de clairvoyance. Bien qu’elle ait donné aux villes de la côte ouest ce qu’elles pensaient vouloir, ni la Cour ni ces villes ne prévoient vraiment les conséquences du déplacement forcé de millions de personnes d’un endroit à l’autre. La pensée magique dont font preuve les responsables de Grants Pass – à savoir que les gens se contenteront de prendre la route et de disparaître – ne tient pas compte du fait que la ville suivante voudra la même chose.

L’avis de la Cour suprême cite les comptages PIT (Point in Time) du HUD (nécessaires pour le financement des services aux sans-abri par les comtés) qui identifient plus de 650 000 sans-abri aux États-Unis en janvier 2023. Ce chiffre est toutefois largement sous-estimé. Il y a quatorze ans, le département des services sociaux et de santé (DSHS) de l’État de Washington a publié une étude indiquant que, bien que seulement 22 619 personnes aient été répertoriées lors du comptage annuel PIT dans cet État, le comptage total utilisant les données du DSHS s’est avéré être 184 865, soit huit fois le nombre utilisé pour le financement des services.

Une estimation prudente du nombre réel de sans-abri dans ce pays après la pandémie est plus proche de 8 à 11 millions au niveau national. Pire encore, les effets de la pandémie sur l’emploi, la perte subséquente des avantages sociaux de l’ère Covid, l’inflation paralysante et les coûts du logement garantissent que ce nombre continuera d’augmenter de manière substantielle. Mais même si le nombre de sans-abri explose, fournir un logement décent et abordable à chacun reste tout à fait dans le domaine du raisonnable.

Prenons l’exemple du Brésil où, aujourd’hui encore, 45 % des terres sont détenues par 1 % de la population. Il n’empêche qu’après la fin du régime autoritaire dans ce pays en 1985, une nouvelle constitution a été votée qui a considérablement modifié la nature de la propriété foncière. Les Afro-Brésiliens ont obtenu pour la première fois le droit de posséder des terres, même si de nombreux obstacles subsistent. Les droits des populations indigènes en tant que « premiers et naturels propriétaires de la terre » ont été reconnus, bien qu’ils continuent de faire l’objet de batailles juridiques pour conserver ou faire respecter ces droits. La constitution du pays « exige désormais que la propriété rurale remplisse une fonction sociale, qu’elle soit productive et qu’elle respecte les droits du travail et de l’environnement. L’État a le droit de procéder à l’expropriation des propriétés foncières qui ne répondent pas à ces critères, mais il doit indemniser le propriétaire », selon un rapport du groupe de réflexion progressiste TriContinental : Institute for Social Research.

Cette modification de la constitution a donné un élan considérable aux mouvements de paysans sans terre qui avaient formé une organisation appelée Movimento dos Trabalhadores Rurais Sem Terra (MST), ou Mouvement des travailleurs sans terre. Le MST a créé une plate-forme populaire de réforme agraire, organisant de petits groupes de sans-abri pour occuper et coloniser des terres vacantes inutilisées. Ces terres étant déclarées publiques par la constitution, ils pouvaient même intenter une action en justice pour obtenir un titre de propriété légal. À ce jour, 450 000 familles ont obtenu la propriété légale de terres grâce à ces tactiques.

Si ce n’est pas ici, où alors ?

Aujourd’hui, un nombre incalculable de personnes aux États-Unis se posent la question : « Où devons-nous aller ? » À Aberdeen, dans l’État de Washington, les personnes qui campent le long de la rivière Chehalis n’ont eu que 30 jours pour partir, sous peine d’amendes et d’arrestations.

Un jour ou l’autre, les Américains seront sans doute contraints de s’attaquer à la question des inégalités de répartition des terres dans ce pays et à ses conséquences désastreuses pour des millions d’entre nous. Tôt ou tard, alors que les peuples indigènes et les nations tribales luttent pour leur souveraineté et que les pauvres se battent pour survivre face à une crise du logement de plus en plus grave, le vent tournera probablement. En Occident, nous ferions bien de prendre en compte des pays comme le Brésil dans l’élaboration d’une stratégie visant à mettre fin au phénomène du manque de logements ici, et nous ferions bien de prendre en compte le pouvoir des 8 à 11 millions de personnes non logées qui savent ce dont elles ont besoin et qui commencent enfin à s’organiser pour leur avenir. Ils ont peut-être perdu cette fois-ci, mais si l’histoire nous enseigne quelque chose, c’est que justice leur sera rendue tôt ou tard.

*

Cedar Monroe est aumônier, militant et écrivain. Il est l’auteur de Trash : A Poor White Journey (Rebut : Le voyage d’un pauvre petit Blanc) et a été aumônier auprès de personnes sans domicile pendant 13 ans. Il est doctorant à l’University College Cork et tient un blog à cedarmonroe.substack.com.

Liz Theoharis, collaboratrice régulière de TomDispatch, est théologienne, ministre ordonnée et militante de la lutte contre la pauvreté. Elle est coprésidente de la Campagne des Pauvres Un Appel National pour un renouveau moral, elle est aussi directrice du Kairos Center for Religions, Rights and Social Justice à l’Union Theological Seminary de New York, elle est l’autrice de Always With Us ? What Jesus Really Said About the Poor et We Cry Justice : Reading the Bible with the Poor People’s Campaign (Toujours avec nous ? Ce que Jésus a vraiment dit à propos des pauvres et de Nous crions justice : Lire la Bible avec la campagne des pauvres). Suivez-la sur Twitter à @liztheo.

Source : Tom Dispatch, Cedar Monroe, Liz Theoharis, 08-09-2024

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

vercingétorix // 30.09.2024 à 08h38

La financiarisation de l’économie a permis à un tout petit nombre de s’enrichir au delà du simple mérite de son travail. Après avec leur argent, ils corrompent l’ensemble de la société et les politiciens sont les plus corrompus.
Si on s’accapare plus que son mérite on enlève à quelqu’un d’autre le droit de vivre décemment.
Les lois du marchè de la bourse sont juste une manière de voler en jouant sur la valeur des actions et de la monnaie .La civilisation romaine s’est effondrée quand la recherche du profit pour soi afin de dominer a remplacé le désir de servir le pays.C’est par la tête que le pays se pourrit et meurt. On en est là un peu partout dans le monde.
Le pouvoir ne sert que si on veut faire quelque chose de négatif.Sinon, pour le reste , l’amour suffit.
Charlie Chaplin.

17 réactions et commentaires

  • vercingétorix // 30.09.2024 à 08h38

    La financiarisation de l’économie a permis à un tout petit nombre de s’enrichir au delà du simple mérite de son travail. Après avec leur argent, ils corrompent l’ensemble de la société et les politiciens sont les plus corrompus.
    Si on s’accapare plus que son mérite on enlève à quelqu’un d’autre le droit de vivre décemment.
    Les lois du marchè de la bourse sont juste une manière de voler en jouant sur la valeur des actions et de la monnaie .La civilisation romaine s’est effondrée quand la recherche du profit pour soi afin de dominer a remplacé le désir de servir le pays.C’est par la tête que le pays se pourrit et meurt. On en est là un peu partout dans le monde.
    Le pouvoir ne sert que si on veut faire quelque chose de négatif.Sinon, pour le reste , l’amour suffit.
    Charlie Chaplin.

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    • Bouddha Vert // 30.09.2024 à 12h55

      « Si on s’accapare plus que son mérite… »
      C’est un postulat qui mérite interrogation, car qui va le définir?
      Le mérite peut s’apprécier comme une ouverture de droit à quelque chose.
      Si c’est une reconnaissance purement statutaire, elle ne coute rien au système, au contraire puisque son attribution est consensuelle, elle créé du ciment social.
      Mais si il s’associe à des « droits humains » sonnants et trébuchants alors il faut immédiatement border le système en l’inscrivant dans un monde réel car « le droit de vivre décemment » n’est quantifié nul part, il est culturel, et dans un monde qui s’uniformise le modèle est le plus souvent, le plus dispendieux (Parce que je le vaut bien!).
      L’empire romain, comme tous les autres s’est effondré quand sa technostructure n’arrivait plus à supporter les charges de sécurité, d’alimentation, de transport… comme d’hab.
      Quant au pouvoir, il existe dans les sororités, les cours de récréation, … partout et tout le temps, il est nécessaire il concentre les potentiels d’actions, aussi faut-il nécessairement le juguler, notre constitution s’y attache ou s’en détache à nous de nous en occuper.

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      • cedivan // 01.10.2024 à 15h59

        Ce que vous dites est vrai mais n’oublions pas aussi que la société génère aussi un certain nombre de profiteurs qui souhaitent bénéficier des avantages de la société sans travailler, sans prendre aucun risque, sans se fatiguer. On a tendance à ne voir que ceux-là au détriment des « vraies » victimes pais ils existent bel et bien

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        • Grd-mère Michelle // 02.10.2024 à 10h17

          À propos des « profiteurs/euses »: celui/celle qui ne fait rien, au moins, ne fait rien de mal.
          Ne pas oublier que nous n’avons pas le choix, que sommes forcé-e-s de « vivre en société »…

          Honte aux patrons de café (de plus en plus de « sociétés ») qui payent des gens (« au noir »!) pour chasser les mendiants de leurs terrasses …alors qu’ils ont instauré la « mode » du self-service au bar pour envoyer les serveurs-euses au chômage et n’emploient plus que des étudiant-e-s pour travailler au bar ou pour le nettoyage.
          (Grande grève, hier en Belgique, des travailleurs/euses de l’Horeca, du nettoyage…et du « gardiennage », qui a perturbé les aéroports)
          Tous les « petits commerces », comme les « petites entreprises », artisans dans tous les domaines, risquent de disparaître, « bouffées » par les « grosses »(grandes chaînes de « distribution ») aidées par les machines.

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        • Pierrot // 03.10.2024 à 02h37

          Ce point de vue oublie juste que :
          – parce que la société s’impose à tous, elle nous met tous dans l’obligation de « profiter » de ses « avantages » pour survivre… « avantages » dont la plupart ne sont que de maigres contreparties aux inconvénients subis ;
          – que cette obligation s’impose en particulier à tous ceux qui, du fait de leur situation personnelle ou pour des raisons structurelles, ne « travaillent » pas (dans le sens capitaliste du terme) ;
          – que cette dernière catégorie représente aujourd’hui plus des deux tiers de la population française (i.e. 56% d’inactifs + 12% d’actifs sans emploi ou en sous-emploi, d’après les chiffres officiels) ;
          – que la plupart de ceux qui travaillent le font surtout pour leur profit personnel ;
          – que nombre d’activités toxiques pour la société et pour l’intérêt général sont néanmoins qualifiées de « travail » et justifient souvent des rémunérations démesurées.

          Faute de prendre en compte ces considérations, de gros profiteurs pourraient passer pour des victimes, et inversement.

          Le travail, le risque, la fatigue et le profit dont vous parlez ne paraissent donc pas être des critères plus pertinents que le mérite (indiqué dans le premier commentaire) pour imaginer une exploitation et un partage des ressources qui seraient, sinon plus justes (mais ce concept risque d’être encore trop subjectif), au moins apaisés et plus respectueux de la planète et des populations qui y vivent.

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    • Pierrot // 01.10.2024 à 11h54

      Le critère du « mérite de son travail » me semble mal choisi, car dans les faits il apparaît comme très subjectif et trop dépendant de ceux qui s’autorisent à en juger.

      Déjà, le « mérite » n’est pas une sorte de dette que la société aurait envers un individu contre les services qu’il lui rend. Par définition, c’est seulement un ensemble de qualités relatives à une échelle de valeurs.

      S’agissant en l’occurrence du travail réalisé, la nature de celui-ci est elle-même très largement déterminée par les qualités supposées de l’individu, comme la classe sociale dont il est issu (au travers des leviers et des freins socio-économiques à son évolution personnelle et des discriminations de classe qu’il subit ou dont il bénéficie) ou encore sa loyauté vis-à-vis d’intérêts privés.

      Ainsi, c’est le « mérite » qui justifie qu’on octroie d’énormes rémunérations à une minorité ciblée pour ses activités toxiques contre l’intérêt général, et qu’on sous-paye des individus affectés à de « viles » tâches parmi les plus pénibles mais aussi les plus utiles.

      Ça, c’est déjà le système actuel, auquel on reproche justement une exacerbation des d’inégalités économiques et des privations matérielles et sociales pour près de 10 millions de Français aujourd’hui.

      Par ailleurs une distribution des ressources strictement au « mérite de son travail » poserait la question de la survie de tous ceux qui ne travaillent pas, dans un pays de 68 millions d’habitants qui compte 30 millions d’actifs (chômeurs inclus) avec un taux d’activité de 73%, et qui subit un chômage systémique d’ampleur.

        +4

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      • Grd-mère Michelle // 02.10.2024 à 09h42

        100% d’accord avec ce que vous dites, Pierrot!
        Comme, bizarrement, je ne peux plus appuyer sur le « pouce en l’air », je me vois obligée de dépenser un peu de temps et de produire un peu de CO2 pour « plussoyer » à vos propos.
        Peut-être à cause de l’obsolescence de ma machine(iPad)?

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        • La Mola // 02.10.2024 à 20h17

          JE ME PERMETS…quand on « revient » sur l’article après 24 h, il faut le « réactualiser » pour pouvoir y intervenir
          c’est du moins c que j’ai constaté

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  • Bouddha Vert // 30.09.2024 à 12h33

    Les cornucopiens sont épuisants, lorsqu’ils défendent les riches, ils oublient qu’avec 14 900 « bill gates » sur la terre, il ne resterait plus 1 m2 pour les autres!!
    Et lorsqu’ils défendent les pauvres, c’est également sous l’idée qu’à 50 habitants au km2 comme aujourd’hui sur la planète, accompagné d’une effroyable inégalité matérielle, nous allons par nos bonnes intentions continuer à croitre, nous multiplier et améliorer le sort matériel de tous?
    S’il nous faut vraiment prendre en considération toute la compassion, l’amour que l’on peut désirer pour notre humanité, alors il faut déjà regarder la taille du jardin et ce qu’il pourra nourrir et supporter, non?
    Toutes ses louables intentions omettent en permanence les raisons qui nous ont fait arriver là.
    Concernant les « enclosure » évoquées par l’auteur, après avoir lu « Histoire des agricultures du monde » (Mazoyer – Roudart), cela correspond à la révolution agricole nécessaire pour augmenter les rendements agricoles qui plafonnaient , alors que la population croissait. Pour répondre aux besoins alimentaires d’un peuple qui profitait mais pâtissait des freins d’une agriculture de vaine pâture, les propriétaires ont obtenu le droit mettre en place des clôtures qui autorisaient les cultures permanentes.
    Donc, il faut chercher des sorties en conscience de l’existence de limites au système, elles passerons par une diminution de notre accès aux ressources, voulut pour préserver de trop gros changements ou subit parce que nous aurons garder la tête trop longtemps dans le sable.
    Faudrait savoir ce que l’on veut!

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    • cedivan // 01.10.2024 à 16h01

      la population mondiale va décliner d’ici 50 ans. La surpopulation n’est donc plus a craindre. la bombe H n’explosera pas. Adieu Malthus

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      • Bouddha Vert // 01.10.2024 à 19h23

        Les problématiques que je m’efforce de rappeler concerne exclusivement les quantités (masses, volumes, flux…) de ressources que nous épuisons pour vivre « dignement ».
        Autrement dit ce n’est pas seulement la surpopulation qui modifie trop vite notre système terre, mais les consommations individuelles de toute la population mondiale qui ne sont pas supportables pour le maintien des équilibres dynamiques qui assurent notre relative sérénité.
        Malthus que je n’ai pas lut, dans son cynisme, relate certainement la position fataliste de l’humanité jusqu’à la révolution industrielle. On peut lui reprocher de n’avoir pas compris qu’il était né avec la croissance économique, mais avant cet épisode, toute l’humanité a connu la soudure, les disettes et famines.
        Mourrir par manque de ressources n’est vraiment pas une nouveauté, il est vraisemblable que cela revienne à la mode vu le peut de conscience qu’il existe du problème.

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        • Grd-mère Michelle // 02.10.2024 à 10h29

          Ce n’est pas le manque de ressources qui est en cause mais leur gaspillage et leur sur-exploitation vaine, inutile.
          La « révolution » industrielle ne profite qu’à une partie de la population mondiale, le reste (le « tiers-monde » et le « quart-monde ») crève de misère… ou des guerres fomentées pour perpétuer cette situation indigne.

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          • Bouddha Vert // 02.10.2024 à 22h44

            C’est ce que vous croyez, mais si vous consultez le lien suivant vous constaterez que seuls les habitants de 16 pays sur 188 ont une empreinte écologique inférieure à 1.
            Cela représente à peine 700 millions d’habitants!
            Tous les autres doivent diminuer leur consommations, dont:
            L’Ethiopie, Yemen, Kenia, Gambie, Comores, Philipines…France…

            Bref il est beaucoup plus tard que l’on ne pourrait le croire, le tiers monde que vous pleurez est globalement déjà un goret au regard de ce qu’il consomme.

            https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_empreinte_%C3%A9cologique

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            • Grd-mère Michelle // 03.10.2024 à 11h40

              Ah oui? Et d’où proviennent les « investissements » qui provoquent les pollutions en tout genre qui vous permettent de traiter des pays, avec la totalité de leurs habitant-e-s, de petits cochons avides?
              « Tous les autres doivent continuer leur consommation… »
              Comme si « les pays »(dont le vôtre) écoutaient leurs populations pour savoir ce qu’elles ont réellement besoin de consommer?!
              Oui, les français-e-s ont besoin de boire de grandes quantités de vins et de spiritueux(« tradition » oblige, à interroger néanmoins…) mais pourquoi achètent-ils/elles des vins chiliens ou californiens(entre autres), et pourquoi les producteurs français s’acharnent-ils à exporter leurs meilleurs crus? (1exemple parmi des milliers)
              Une consommation raisonnable d’une production locale(au pire, « continentale »,celle du « marché commun européen », par ex) ne serait-elle pas un facteur de dépollution souhaitable, et de ré-équilibrage d’une économie détournée de son but « social »?
              Tous les peuples de tous les pays sont l’objet d’une gigantesque machination qui s’appelle « le commerce » (avec son arme de soumission massive: la publicité, et « boosté » par les intérêts financiers d’innombrables « investisseurs », dont tous les gens qui laissent leur pognon aux mains sales des banques), et son import/export qui profite avant tout aux emballeurs et transporteurs(rarement stigmatisés dans leur rôle de pollueurs), ainsi qu’aux marchands « d’énergies » pour les bateaux, les avions et les camions.
              Et pendant ce temps-là, on se moque des « petites gens », travailleurs/euses qui tentent de trier consciencieusement leurs déchets, et on les culpabilise s’ils/elles vont chercher plus au sud le ciel bleu et le soleil quelques semaines par an!
              En mettant tout le paquet des dysfonctionnements sur le dos des malheureux-es migrant-e-s!

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            • Pierrot // 04.10.2024 à 11h13

              @Bouddha Vert:
              Cet argument apparaît comme fallacieux, de même que sa conclusion.

              En effet, l’« empreinte écologique » d’un territoire n’est pas un indicateur pertinent pour imputer le gaspillage des ressources à une population soi-disant trop élevée, notamment parce qu’il inclut des activités humaines qui bénéficient généralement à d’autres régions du globe et/ou qui ont été imposées depuis l’étranger.

              En d’autres termes, il est nécessaire de distinguer ceux qui se goinfrent de ceux qui habitent là où la planète est exploitée et polluée afin qu’on puisse alimenter cette goinfrerie.

              D’ailleurs, l’indicateur de « biocapacité » (également rapporté dans l’article que vous citez) donne déjà une vision quelque peu différente de la situation, en dépit du fait qu’il souffre du même défaut.

              Quoi qu’il en soit, rien ne justifie que vous détourniez notre attention sur les pays du tiers monde, soi-disant parce qu’ils pècheraient par leur surpopulation, alors que même votre indicateur suggère que ces pays sont plus vertueux que les pays riches (dont, pour le coup, vous vous gardez d’évoquer le triste score).

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        • Pierrot // 03.10.2024 à 00h30

          Certes, à terme, l’épuisement des ressources va globalement nous imposer des restrictions.

          Néanmoins, dans un monde où 75% des ressources sont accaparées par une minorité représentant (selon les estimations) 10 à 13% de la population (principalement celle des pays occidentaux), le principal problème n’est pas la surpopulation *mondiale* (dans un scénario de répartition équitable, les autres 87 à 90% pourraient prétendre à un triplement de leur consommation moyenne), mais seulement celle des plus riches qui se gavent au détriment des autres.

          D’ailleurs, la plupart des pénuries actuelles ne sont pas le résultat d’un manque de ressources, mais celui d’altérations des processus de production et de distribution provoquées par des opérations financières, commerciales, politiques ou militaires.

          Cette année par exemple, certains pays, dont on avait sacrifié l’agriculture vivrière sur l’autel du commerce mondial, se sont vus privés d’une part importante de leurs importations de céréales, détournées vers d’autres régions du globe qui croulent pourtant sous les surplus de production. Comment oserait-on mettre sur le compte d’une population trop nombreuse la famine qui, après cela, risque de toucher ces pays ?!

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