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26.avril.201226.4.2012
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Financement de la dette américaine

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Poursuite (et presque fin…) de notre longue analyse de la dette américaine. Nous avons finalement appréhendé son ampleur, resitué son contexte historique, compris quelles en étaient les causes directes, perçu les risques et conséquences. Reste LE point fondamental : qui la finance ? Et jusqu’où cela peut-il durer ?

Dette publique USA

On observe que, fin décembre 2011, la dette fédérale américaine était détenue à environ 50 % par la Fed et le secteur public (dette intragouvernementale comme nous l’avons vu dans un précédent billet), 30 % par l’étranger et 20 % par le secteur privé américain.

Observons l’évolution de la détention de cette dette, exprimée en dollars constants :

Dette publique USA

Dette publique USA

Dette publique USA

Les effets du financiarisme, qui démarre au début des années 1980, sur la dette sont patents :

  • la détention par le secteur public augmente très fortement à partir de 1983, pour les raisons que nous avons analysées (« épargne sociale forcée ») ;
  • entre 1983 et 1995, les ménages et les banques financent la hausse de la dette ;
  • puis ces derniers sont alors remplacés à partir de 1995 par les investisseurs étrangers, avant que tous prêtent à l’État durant la Grande récession.

J’ai donc une pensée émue pour mon contradicteur sur ce blog qui essayait il y a quelques jours de m’expliquer que Reagan n’était pour rien dans la hausse de la dette…

D’ailleurs, ne trouvez-vous pas éloquent que :

  • les États-Unis ont conduit la guerre de Corée, sans hausse de la dette ;
  • les États-Unis ont envoyé des hommes sur la lune, sans hausse de la dette ;
  • les États-Unis ont conduit la guerre du Vietnam, sans hausse de la dette ;
  • les États-Unis ont élu Ronald Regan, et la dette a explosé, car il a trouvé intelligent de diminuer les impôts des plus aisés et d’augmenter les dépenses…

Intéressons-nous aux acteurs qui ont financé l’augmentation de la dette ces dernières années :

Dette publique USA

On constate que :

  • après de très fortes augmentations entre 2008 et 2010, la dette américaine a nettement moins augmenté en 2011. Toutefois, c’est assez trompeur, car la différence s’explique surtout par des artifices comptables pour différer des inscriptions de dépenses en raison de la crise politique sur le relèvement du plafond de la dette mi 2011. Mais ces décalages ne perdureront évidemment pas… ;
  • le secteur public est peu intervenu (ce qui est normal, car ses achats correspondent au placement d’une épargne sociale nouvelle, quasiment constante tous les ans) ;
  • la Fed est intervenue modérément en 2009, presque autant en 2010, les sommes restant limitées par rapport aux autres sources. Mais qu’elle est intervenue très fortement en 2011, avec près de 90 % de la hausse totale de la dette ;
  • les banques sont beaucoup intervenues en 2008, et moins ensuite ;
  • les ménages ont beaucoup investi en 2009 et 2010 et désinvestis en 2011 ;
  • ce sont les investisseurs étrangers qui ont le plus soutenu la dette américaine, en représentant un peu moins de 50 % des achats nouveaux.

Observons alors la situation de ces derniers mois :
Dette publique USA

On constate alors que :

  • les ménages ont été vendeurs nets durant 3 trimestres ;
  • la hausse de la dette a connu une diminution brutale mi-2011 en raison des décalages comptables ;
  • c’est la Fed qui a soutenu le mécanisme de cavalerie de la dette publique américaine, en procédant au cours de 3 trimestres à des achats massifs via sa deuxième opération de Quantitative Easing (= planche à billets…), la première datant des deuxième et troisième trimestres 2009 ;
  • le secteur bancaire et les investisseurs étrangers ont changé leur politique, et remplacé le Fed au cours des 2 derniers trimestres.

Toutefois, il est plus que probable que la Fed soit derrière ces actions, et refinance les achats des banques…

Au vu de cette situation, on constate que le futur probable va être OU un QE 3 de la Fed, projetant le dollar dans l’inconnu (et un défaut à terme…), OU un défaut…

On note l’exploit au passage : la dette américaine augmente au 2T de 75 Md$, mais pour cela, la Fed a dû imprimer 280 Md$… Super efficace…

Regardons d’ailleurs l’historique des soutiens de la Fed à l’État américain via des achats de bons du Trésor :

Dette publique USA

On note à quel point la situation est exceptionnelle : même pendant la seconde guerre mondiale, la Fed a acheté moins de Treasuries

Et encore, si on compare cette fois à la masse monétaire, c’est pire :

Dette publique USA

Au passage : observons l’impact sur l’inflation au milieu des années 1940 :

Dette publique USA

On observe bien que ces injections massives de liquidités ont contribué à la hausse forte de l’inflation – survenue dès que la contrôle des prix à cessé…

Enfin, nous nous intéresserons dans un ultime billet aux acheteurs étrangers de la dette américaine.


Dessin Cartoon dette américaine

Dessin Cartoon dette américaine

Dessin Cartoon dette américaine

35 réactions et commentaires

  • Helios // 26.04.2012 à 06h04

    on peut aussi replacer la dette et le déficit extérieur des Etats-Unis dans le contexte mondial. C’est ce que tente de faire cet article
    http://lebondosage.over-blog.fr/article-l-economie-mondiale-en-route-vers-la-stagnation-103459922.html
    Entre autres chose intéressantes:
    « Les USA sont en fait, à l’heure actuelle, le seul état réel de la planète. Les autres n’étant que des subsidiaires qui se battent pour devenir le fournisseur industriel favori de l’Oncle Sam. En fait, les gros pays excédentaires sont les meilleurs larbins de l’empire. Ils fournissent du travail, des marchandises, et divers produits réels gratuitement aux USA contre leur papier toilette vert qu’il ne tient qu’à eux d’émettre comme disait le général. Et tout ça pour que ces derniers continuent à leur acheter leur bazar. Sinon les pauvres ils seront en surproduction et ils feront faillite. La mondialisation c’est çà. Une aberration intellectuelle maintenue parce que nos dirigeants sont incapables de revenir aux bases d’une bonne économie qui n’a nul besoin d’échanges commerciaux superflus. »
     

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    • Christophe Vieren // 26.04.2012 à 08h42

      Ce que j’y lis et que je retiens comme hypothèse forte et ceci :
       » Il y a d’abord une filiation directe entre les élites des pays du monde entier et celle des USA. Marx rêvait d’une internationale socialiste, il va bien falloir se rendre à l’évidence que l’internationalisme pratique est surtout vrai chez les élites économiques. Et même si elles parlent mal le français il y a fort à parier aujourd’hui que les riches français ou britanniques se sentent plus proche des riches américains ou indiens que de leurs concitoyens socialement inférieurs. Il est possible que les nouveaux médias et les transports rapides aient réellement réussi à mettre en place une hyperclasse mondialisée qui se pense comme un corps collectivement soudé. Même si des tensions peuvent apparaître entre elles, elles restent ensemble pour défendre leurs intérêts généraux à l’échelle mondiale. Les USA sont ici le socle culturel légitimant et protégeant cette nouvelle classe mondiale qui fait peu de cas de l’effondrement de tel ou tel petit pays. Cette classe ayant une vision mondiale et se sentant partout chez elle, comme disent les soi-disant « citoyens du monde », peu importe pour elle le destin de leur pays d’origine. »
      Si cette hypothèse s’avère la bonne, alors il n’y a pas d’autre issue que de construire l’internationale socialiste avant le chaos. En effet, les tentations de replis protectionnistes et nationaux ne sont probablement pas la meilleure prévention à ce chaos. Mais peut-être est-ce un passage obligé pour construire une nouvelle ONU avant le désastre (600.000 Nagasaki dans les silos !)

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      • chris06 // 26.04.2012 à 12h21

        si tu croit que les peuples vont se battre pour le rêve de Marx tu fais fausse route… partout où il a été réalisé, le rêve de Marx a anéanti la démocratie en quelques années seulement et remplacé les capitalistes par une oligarchie socialiste responsable de la panification centrale la plus anti-démocratique de l’histoire de l’humanité. D’ailleurs, les peuples du monde entier ne marchent plus dans la combine de Marx, il n’y a qu’à voir en France l’intérêt suscité par les candidatures de Poutou et de Artaud, moins de 2% des électeurs!

        Non, il y a une autre issue que le rêve de Marx; c’est la restructuration des dettes publiques dans le cadre d »un système monétaire réellement démocratique, c’est à dire qui n’utilise pas une monnaie nationale, le dollar (ou une autre), comme monnaie de référence mondiale, et qui n’utilise pas un système de monnaies fiduciaires qui flottent selon les désirs du marché des changes qui partout n’a fait qu’engendrer des déséquilibres et qui risque à tout moment d’exploser.

        C’est pour cela qu’il faut se battre, et pas pour une utopie marxienne! 

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        • Christophe Vieren // 26.04.2012 à 13h44

          @Chris06 : eh oui, j’ai encore l’optimisme de pensez que l’Humanité – à moins de ne s’autodétruire dans un chaos sans nom – DEVRA surpasser le stade du capitalisme et sa cohorte de malheur (en particulier la crise écologique qu). Evidemment lui est dû en partie)

          Cela nécessite de connaitre un peu mieux ce qu’à écrit Marx, aussi bien sur la critique du capitalisme, que sur le manifeste communiste. J’en retiens ces deux mots qui inséparable : INTERNATIONAL (prolétarienne bien sûr) et SOCIALISME (socialisation des GRANDS moynes de production). Après, partant de ces deux caractéristiques, tout est possible, tout est réalisable ! Mais il n’est pas le seul auteur à avoir exprimer des critiques sur le fonctionnement du capitalisme (en dehors de l’aspect moral « exploitation de l’homme par l’homme) et de proposition de sortie.
          Limiter les problèmes du capitalisme aux crises des dettes publiques que nous vivons  m’apparaît plus que réducteur des malheurs générés par le capitalisme. Comme si avant septembre 2008 (c’est à dire non pas la crise des dettes publiques mais une crise du capitalisme), tout allait bien sur la planète !!!!!!

          Il faut pour cela sortir du postulat que tout a été essayé en la matière de sortie du capitalisme (je n’y reviens pas , voir un de mes autres commentaires sur d’autres articles de ce site) et de transition vers le socialisme. Ne serait-ce que par rapport aux « prévisions » ou « prescriptions » de Marx (qui sont de toutes façons à actualiser avec nos connaissances d’aujourd’hui dans de nombreux domaines tels la sociologie, l’anthropologie, …), les tentatives de « socialisme » n’en respectaient pas certaines. Ne serait-ce que parce qu’il prescrivait la dictature du prolétariat, Marx n’est pas à prendre tel quel. Ne serait-ce aussi parce que je ne crois pas – comme Trotski – à la réalisation du socialisme dans un seul pays (ou même un bloc de pays, surtout si il faut ériger un rideau de fer*).
          L’écosociétalisme de Holbecq par exemple pourrait constituer une phase transitoire vers le socialisme. Et pourquoi pas  terminal  d »une société en tout cas débarrassé du capitalisme comme mode majeur de production et d’échange (finance).
          J’arrête ici ce sujet que j’ai eu le tort d’entamer en complément au premier commentaire. Pour poursuivre, pourquoi pas sur le site dédié à l’écosociétalisme (http://www.ecosocietal.org/) que je découvre. 
           
          ___________________________________
          *note en passant sur les rideaux de fer : il en reste au moins deux, celui qui sépare le Mexique des USA et celui qu’Israel est en train de construire)
           
           

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          • chris06 // 26.04.2012 à 16h01

            vous n’avez visiblement pas lu le capital.  Sur quoi est basé le socialisme marxien (comme l’éco-sociétalisme d’ailleurs)? Sur une théorie de la valeur qui est la « valeur-travail ». Le socialisme marxien n’exproprie pas que les GRANDS moyens de production, mais où avez vous lu cela? Il exproprie tout le capital, puisqu’il n’a pas de place dans la « valeur-travail ».

            Si vous parlez d’économistes et de leurs prévisions, pourquoi ne parlez vous pas de celle de von Mises qui avait prédit que le socialisme marxien s’effondrerait beaucoup plus rapidement que le capitalisme. Le capitalisme dure depuis plus de cent cinquante ans (et dure toujours, jusqu’à preuves du contraire), le socialisme marxien, lui, n’a pas duré plus de 60 ans! Donc les prévisions de von Mises sont très nettement supérieures à celles de Marx, mais évidement vous ne retenez que celles   de Marx, puuurquoi? Parce qu’elles vous plaisent et les autres ne vous plaisent pas?   

            Ce n’est pourtant pas faute d’avoir expliqué pourquoi la théorie de la « valeur-travail » ne pouvait pas fonctionner, il n’y a qu’a lire « le calcul économique en régime socialiste » ou son livre « le socialisme » puis tous les débats entre le socialiste marxien Oskar Lange et von Mises …  Mais vous ne les avez sans doute pas lu?

            C’est vrai que quand on est pour le dogme marxien de la valeur-travail, il vaut mieux ne pas les lire, on sait jamais, ça pourrait heurter le dogme de la valeur-travail. D’ailleurs dans les économies marxiennes, c’était interdire de les lire, ou même d’en débattre! Oskar Lange a été obligé d’émigrer aux Etats Unis pour pouvoir en débattre avec von Mises dans les années vingt. 

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          • Christophe Vieren // 26.04.2012 à 16h44

            @Chris06 : tout d’baord , mais c’est secondaire, il sembe que nous n’avons pas la même définition du qualificatif « marxien » et « marxiste ». Mais peu importe. Je ne souhaite pas épiloguer sur Marx. Ma conviction est que l’analyse MARXIENNE (est « globablement » bonne. D’ailleurs Attali que tu apprécies me semble-t-il se dit marxien (ce qui ne veut pas dire j’imagine qu’il partage, comme moi, 100% de son écrits sur l’analyse du capitalisme) mais absolument pas MARXISTE.
            Tout ce que je retiens des travaux de cet homme est que les contradictions du capitalisme sont tels qu’ils rendent très difficiles les conditions de vie de nombre de nos concitoyens. Cela fait 150 ans que cela dure et l’on voit où l’on en est encore aujourd’hui. A se demander, comme Attali, si l’on va en sortir après ou à la place d’une 3e guerre mondiale !!!!
            C’est tout de même pas enthousiasmant, tu conviendras ! Renoncer à envisager une telle issue régulièrement ne me convient pas du tout. D’autant que la contrainte écologique s’est rajouté depuis. Et je pense que le « développement durable » difficilement soluble dans le capitalisme.
            Donc au risque de me répéter, et sans que cela soit binaire : pour faire perdurer le capitalisme, il faut le limiter au strict nécessaire. Le reste des activités humaines (y compris la productions de certains biens et services) peut être socialisé. D’un point de vue de la production, de certains services comme de certains biens, les Scop, les scic, les asso 1901, sont quelques exemples d’alternatives à l’étatisation à la soviétique ! La nationalisation, ou pourquoi pas « régionalisation », restant un mode utile pour, par exemple, gérer, un ou plusieurs pôles publics bancaires.  
            Après comment, en 1847, Marx définissait l’économie socialiste et comment y parvenir, je m’en fous un peu à vrai dire ! Surtout au vu des expériences qui s’appuyaient largement sur son manifeste du parti communiste (écrit 20 ans avant le Capital soit dit en passant !)

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          • David // 26.04.2012 à 17h50

            Disons que le bouquin de Von Mises, Human Action, tombera des mains de n’importe quel étudiant qui a fait une année ou deux de sociologie, tellement c’est bourré de sophismes, dès les premières lignes. D’un autre côté, je comprends que les aristocrates, les individualistes et certains économistes le lisent avec délice.

            Alors que « le capital » a beau avoir énormément de défaut, c’est encore un livre qui pose avec acuité les limites du fonctionnement capitaliste et certains éléments d’analyse reste pertinents à la lumière des délires du capitalisme financier.

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          • chris06 // 28.04.2012 à 07h29

            @christophe,

            « C’était 7 ans avant 1929, 11 avant le début de la mise en œuvre de Mein kampf, et 17 ans avant la 2cde guerre mondiale. En matière de prévision, on a vu mieux. »

            drop drôle!

            Vous ne le savez peut être pas (non ce n’est pas sur l’article de wikipedia en français que vous avez très cursivement survolé en en retenant qu’une citation dénuée de son contexte) mais von Mises a aussi écrit un autre livre, en 1919 celui ci, dans lequel il prédit, avec une superbe logique du raisonnement que la conséquence du traité de Versailles (signé juste avant la parution en Allemand de son livre à Vienne) ne pourra être qu’une deuxième guerre où l’Etat-Nation de l’Allemagne (c’est à dire son gouvernement quelle que soit la forme qu’il aura prise à ce moment là) finira par agresser territorialement tous ces voisins immédiats. Il ne s’est trompé que d’un, la Suisse.

            Que se serait il passé si en 1919 le monde avait choisi sa recommandation, pour des raisons humanitaires qui sortent tout droit du libéralisme classique, celui des lumières qui a réfuté pour les mêmes raisons humanitaires l’absolutisme du souverain, et que toute l’histoire du XIXeme siècle européen démontre qu’on a eu de cesse de détruire  pour finir avec une première guerre où nous détruisons nous mêmes, puis une deuxième où nous nous détruisons une deuxième fois car une fois ce n’était pas suffisant, il fallait donc qu’il y en ai deux, comme prédit par Mises.

            Ou bien faudra t’il une troisième fois?

            Pour les traductions de ce livre visiblement si dangereux qu’il a fallu le barrer de la publication en Europe (sauf en Autriche) et qui ne fut publié qu’en anglais aux Etats Unis en 2006, et sa publication par un jeune ingénieur autodidacte en économie qui pense que peut être cela pourra intéresser les français d’avoir un point de vue radicalement différent de toutes les écoles d’économie de France et de Navarre je les ai trouvé ici:

            Pour la traduction en anglais en 2006 aux Etats Unis:
            http://oll.libertyfund.org/index.php?option=com_staticxt&staticfile=show.php%3Ftitle=1819&Itemid=99999999
            Pour la traduction en Français
            http://herve.dequengo.free.fr/Mises/NEE/NEE_4.htm (c’est la conclusion)
            visiblement Hervé de Quengo n’a pas encore terminé de le mettre en pages mais la plupart du livre semble déjà traduite en français:
            http://herve.dequengo.free.fr/Mises/NEE/
            tu pourras aussi y trouver « Le socialisme » dont je parle plus haut
            http://herve.dequengo.free.fr/Mises/Soc/LS.htm

            Bon, il est vrai que le livre dont je parle de von Mises ne fut publié qu’en Autriche. Il ne fut jamais publié en France, en Allemagne ou au Royaume Uni, puisqu’il fallu attendre 2006 (!) pour voir sa traduction en anglais publiée aux Etats Unis. Quand à la traduction française, on l’attend toujours, mais il y a de l’espoir, un ingénieur autodidacte en économie (si c’est lui même qui le dit), et moi je trouve cela vraiment formidable, et au sens propre du terme, que cela soit un ingénieur autodidacte qui se farcisse la tâche de traduire en ce moment un livre qui a été jusqu’à maintenant barré de la publication en France.
            Mais je vois qu’il a bientôt terminé de le traduire, ce livre de Mises publié en allemand en Autriche seulement va enfin pouvoir avoir une première traduction en français. On sait jamais, ça pourrait peut être susciter un peu d’intérêt, non? 

            PS: Il y a un autre illustre économiste que j’admire tout autant que Mises qui a publié un livre dans lequel il arrive exactement à la même conclusion que Mises… plus ou moins simultanément.

            Tu sais qui?

            J.M.Keynes dans « the economic consequences of the peace »
            http://en.wikipedia.org/wiki/The_Economic_Consequences_of_the_Peace

            oh tu pourra comparer avec l’article de wikipedia en français, qui est d’un parti pris contre Keynes qui montre qu’en France on a toujours pas digéré ce que Keynes y avait écrit. Et pourtant, c’est bien sa recommandation, la même qu’il avait suggéré au sortir de la première guerre qui fut implémentée au sortir de la deuxième, avec les résultats qu’on connait sur la paix et la prospérité en Europe.   

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        • Un_passant // 26.04.2012 à 14h56

          Le problème de tout système d’aspiration socialiste, c’est qu’il envisage un être humain utopique. En fait, à mon sens, le seul système qui fonctionnerait serait celui qui part d’abord d’un fait : le monde est chaos, l’être humain opportuniste, son comportement est grégaire et il a tendance à se regrouper en communauté d’intérêts et n’est en rien spontanément (disons systématiquement) loyal… sauf à supprimer le problème de la rareté, chose utopique (délirant?) dans un monde non extensible à l’infini (Maslow a montré que si un besoin est satisfait l’humain cherche un nouveau besoin à satisfaire… et son imagination est sans limite, de même que ses besoins).

          Donc à moins que l’humain ne fasse une transition spirituelle significative que je n’ai trouvée nulle part (les sondages tendent à montrer que la première motivation des électeurs de gauche est le pouvoir d’achat, autrement dit un matérialisme frustre -si vous ne trouvez pas cela contradictoire avec leur idéal, je crois qu’il y a un problème de logique patent-), je ne vois pas comment les systèmes idéo-utopistes pourraient terminer ailleurs qu’au cimetière des illusions perdues.

          Alors face aux défauts connus de l’humain, je ne vois qu’un système régulé comme la moins pire des solutions. Donc plutôt que réformer l’idéal économique, je crois que l’on serait bien inspirés d’envisager, chercher, d’abord, quel système permet de réduire au maximum le risque de corruption des politiques pour qu’ils aient réellement à coeur de gouverner dans l’intérêt du pays et non le leur ou celui des lobbies par lesquels ils se laissent lobbytomiser.

          Enfin le problème de tous les systèmes utopiques c’est que jamais ils ne rappellent que le montant dépensé par les systèmes publics devrait toujours et exclusivement fait dans l’intérêt des contribuable, tant du point de vue du coût que du service rendu et non pour faire plaisir à une clientèle électorale ou des corporatismes syndicaux.

          Je vais apparaître comme un vilain libéral mais en comparant avec d’autres pays si on fait le rapport coût/service rendu, les système publics français sont très très très loin d’être les plus efficaces du monde que ce soit : transport publiques, éducation ou administrations territoriales.

          Une chose que je ne m’expliquerais jamais : comment la gauche peut-elle avoir fait autant de dette -hors crise(, pour rappel, sous Jospin, la dette qui diminuait avant son arrivé a recommencé à augmenter à peu près à la mi-mandat sans crise latente pouvant le justifier)- alors que ça oblige à payer des intérêts au lieu d’utiliser l’argent mobilisée au service des citoyens. L’Histoire montre pourtant bien que les dettes publiques sont un piège (un fléau même)… M’enfin…

          Ceci étant, je vois bien un simulacre d’alternative si déjà les économistes(mais pas qu’eux) en terminaient -ENFIN!- avec ce délire du « Big is beautiful » et les systèmes politiques s’atomisaient en des système multipolaires plutôt que concentrés de manière pyramidale. Disons qu’une subtile équilibre entre les deux semble intéressant à trouver.

          Vous allez me dire que refuser toute utopie est d’une certaine manière cruelle mais le gros défaut des utopies, c’est qu’une fois mises en pratique, elles révèlent des défauts auxquels personne n’a pensé et sont parfois un remède pire que le mal. Alors je préfère nettement des réformes simples, subtiles, claires et transparentes plutôt que de gros chambardements d’inspiration idéaliste.

          Je vais reformuler : il me parait préférable de cherche un système qui limite les travers de l’humain, mais les prend en compte plutôt que d’essayer de mettre en place un système pour un humain qui n’existe pas avec l’espoir naïf que dans ce système l’humain va changer.  En général, il va chercher les failles de ce système et le détourner de son objectif initial à son propre bénéfice. Les systèmes communistes qui ont existé en sont un exemple criant et le capitalisme, son miroir et réciproquement.

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          • Christophe Vieren // 26.04.2012 à 16h11

             
            @Un passant : Tout système d’aspiration socialiste, n’envisage pas un être humain utopique. Tout système d’aspiration socialiste, envisage un être humain compatible au fur et à mesure que l’on avance vers le socialisme (appelons le comme cela pour définir toute société débarrassée du capitalisme).
             
            En effet, ne penses-tu pas que l’être humain d’aujourd’hui est différent de l’être humain d’il y a, allez, disons 2 siècles. Penses-tu qu’une majorité de nos concitoyens – et même d’une large partie des humains serait pour : rétablir l’esclavage, enlever le droit de votes aux femmes, les congés payés, la retraite, la protection sociale, … je te laisse poursuivre la liste en te limitant à ce qui a été réalisé depuis 2 siècles, autant de choses qui paraissaient utopiques alors.
             
            Quand j’envisage des « utopies », ce n’est peut-être pas à l’échelle des temps géologique, mais au moins à l’échelle de quelques générations.
             
            humain opportuniste, son comportement est grégaire et il a tendance à se regrouper en communauté d’intérêts et n’est en rien spontanément (disons systématiquement) loyal… »
             
            Mis à part le postulat que « le monde est chaos », les autres faits (humain opportuniste, comportement grégaire, tendance à se regrouper en communauté d’intérêts) n’ont rien de contradictoires avec le fait que, par opportunisme justement, chaque être humain, animal social, peut estimer que vaut mieux « un code de la route » que l’anarchie pour circuler. Et que le même code s’applique pour le propriétaire d’une Ferrari comme pour celui d’une Twingo. D’ailleurs en Suède je crois, il est même admis que le montant des amendes dépendent des revenus pour un effet dissuasif universel.
             
            C’est bien parce qu’il a tendance à se regrouper en communauté d’intérêts, qu’il y a des gros problèmes avec le capitalisme : avec ses deux classes aux intérêts divergents. A savoir, ceux qui vivent (essentiellement) du revenu du travail et ceux qui vivent (essentiellement) du revenu du travail des autres (en terme marxiste : les prolétaires vs les capitalistes). La frontière étant bien plus floue aujourd’hui que du temps de Marx. Y compris au niveau individuel, un prolétaire pouvant avec l’accumulation d’un capital devenir un rentier sur la fin de ses jours.
             
            Tu écris :« sauf à supprimer le problème de la rareté, chose utopique (délirant?) dans un monde non extensible à l’infini (Maslow a montré que si un besoin est satisfait l’humain cherche un nouveau besoin à satisfaire… et son imagination est sans limite, de même que ses besoins). »
             
            Oui bien sûr la satisfaction des besoins de base est la condition sine qua non d’une société harmonieuse et prospère (Maslow n’a rien démontré du tout et en tout cas pas cela). Et comme tu dis il faut « que l’humain fasse une transition spirituelle significative ». Tu ne l’a trouvé nulle part ailleurs ? C’est vrai ! Mais il y a 2 siècles ou plus, tu n’aurais pas trouvé de république ! Pour envisager que « les systèmes idéo-utopistes pourraient terminer ailleurs qu’au cimetière des illusions perdues », il faut changer d’échelle de temps.
             
            Les « défauts connus de l’humain » évoluent donc avec le temps.
             
            Mais bien sûr que « réformer le mode économique de production » n’est pas suffisant car il reviendra au galop. La preuve par ces 40 dernières années. Il faut donc parallèlement « envisager, chercher » … « quel système permet de réduire au maximum le risque de corruption des politiques pour qu’ils aient réellement à coeur de gouverner dans l’intérêt du pays et non le leur ou celui des lobbies par lesquels ils se laissent lobbytomiser ». La représentation par d’autres mode de scrutin et d’autres règles (nombre de mandat simultanément et successivement) sont des pistes largement testées ailleurs ou à explorer. Pourquoi pas le tirage au sort comme dans les jurys d’assises ? Ce serait un sujet d’article intéressant que les modes de scrutins (Olivier, 😉 )
             
            Et du coup « les systèmes utopiques » se rappelleraient « que le montant dépensé par les systèmes publics devrait toujours et exclusivement fait dans l’intérêt des contribuable, tant du point de vue du coût que du service rendu ».
             
            Tu écris « en comparant avec d’autres pays si on fait le rapport coût/service rendu, les système publics français sont très très très loin d’être les plus efficaces du monde que ce soit : transports publics, éducation ou administrations territoriales. ». C’est tout à fait possible ! Encore faudrait-il l’attester que quelques faits et études (je l’avais demandé en vain à PLV au sujet des établissements de soins et des établissements d’éducation dont les versions privées et publiques cohabitent largement dans notre pays). Mais est-ce que cela signifie qu’il faille jeter le bébé avec l’eau du bain ?
             
            Tu te demandes : « comment la gauche peut-elle avoir fait autant de dette – hors crise ? ». Là aussi peux-tu en faire la démonstration, car cela ne saute pas au yeux lorsque l’on visualise la progression de la dette et la couleur de la majorité parlementaire.
             
            Sinon tout à fait d’accord avec « ce délire du “Big is beautiful” et les systèmes politiques s’atomisaient en des système multipolaires plutôt que concentrés de manière pyramidale. »
             
            D’ailleurs les « petits » pays (en dehors de paradis fiscaux ou rentiers pétroliers), n’ont pas l’air de s’en sortir beaucoup moins bien que les « gros ».
             
            Je n’ai jamais dit que mon « utopie » devait être mise en place du jour au lendemain. Cela était probablement nécessaire lorsque le suffrage universel n’existait pas (1789 en France, 1917 en Russie, …). Ce n’est plus le cas aujourd’hui et on peut très bien y aller pas à pas. Et corriger ou différer au fur et à mesure que l’on constate que « l’utopie » nécessite de l’être . Mais il faut une boussole. Actuellement la boussole est le PIB et le toujours plus gros, tant en terme d’entreprises que d’entités politiques ou économiques (USA, UE, CEI, …). Peut-être faut-il au moins se donner une autre direction à suivre ?
             
            Il n’est pas contradictoire de simultanément« chercher un système qui limite les travers de l’humain » tout en faisant en sorte que dans ce système en perpétuel évolution, l’humain change. C’est une dialectique mais comme dit en introduction, l’humain a déjà bien changé de fait. Pourquoi ne pourrait-il plus changer ? Sans être naïf au point de penser que si demain, ses besoins de base ne sont plus satisfaits, l’homme peut rapidement redevenir un loup pour l’Homme (la bête immonde du nazisme ou du stalinisme pour faire plaisir à tout le monde !
             
            Oui certains hommes vont probablement chercher les failles du système et le détourner de son objectif initial à son propre bénéfice, sous réserve que le jeu en vaille la chandelle, sous réserve donc que le risque vaut d’être couru.
             
            Pour finir, je ne voudrais pas jouer sur les mots mais il n’y a jamais eu un système communiste au monde. Tout au plus une tentative d’un certain type d’économie socialiste. Je vous laisse prendre connaissance de la différence entre une société socialiste et une société communiste qui n’a que peu à voir avec l’intitulé du parti au pouvoir.
             
             

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          • Un_passant // 26.04.2012 à 17h33

            J’entends bien mais il reste un écueil et de taille : les aspirations différentes selon les peuples, les pays, les religions. Concernant l’esclavage par exemple : il perdure dans certains pays comme le Qatar mais dans un version hypocrite qui ne dit pas son nom. En gros pour travailler vous devez avoir un tuteur et une fois là-bas, vous ne pouvez pas partir tant que votre tuteur ne vous a pas « libéré » (voir un reportage éclairant et édifiant de M6).

            De plus, s’il y a bien quelque chose qui n’a JAMAIS changé, c’est bien l’aspiration de l’humain a entreprendre librement, à faire du commerce et chercher un bénéfice. Je note de que vous dites :
             »
            C’est bien parce qu’il a tendance à se regrouper en communauté d’intérêts, qu’il y a des gros problèmes avec le capitalisme : avec ses deux classes aux intérêts divergents. A savoir, ceux qui vivent (essentiellement) du revenu du travail et ceux qui vivent (essentiellement) du revenu du travail des autres (en terme marxiste : les prolétaires vs les capitalistes). La frontière étant bien plus floue aujourd’hui que du temps de Marx. Y compris au niveau individuel, un prolétaire pouvant avec l’accumulation d’un capital devenir un rentier sur la fin de ses jours.
             »

            La frontière était plus floue??? C’est tout le contraire. Tous les riches de cette époque le sont devenus avec le soutien de l’oligarchie en place. Au contraire, depuis l’après-guerre, il est possible de créer des entreprises à partir de rien (tout dépend du besoin de financement initial bien entendu). Le capital-risque n’existait pas et la bourse était bien moins accessible. Ce qui a changé par contre, c’est la disparition de l’étalon-or et la suppression de garde-fous impératifs comme le Glass Steagall Act.

            Cela ne vous a pas frappé que la plupart de toutes les multinationales prospères actuelles sont nées après-guerre sauf rares exceptions? Et le pire des paradoxes que vous ne semblez pas voir c’est que certaines multinationales sont nées avec le soutien actif de socialistes. Attention, par naissance des multinationales, je devrais parler de naissance ou d’essor. Le pétrole par exemple, son essor date des années 60 avec la démocratisation réelle de l’automobile et de l’aviation moderne.

            Enfin, vous oubliez l’aspiration à la liberté. Tout le monde n’a pas la même définition de la liberté alors que définir l’intégrité du corps ou de l’esprit est bien plus évident.

            Où poser la limite à la liberté d’entreprendre? La question de la propriété intellectuelle et la définition de ses limites est là cruciale MAIS, elle ne dépend pas du système qu’il soit capitaliste ou socialiste. Elle est une question morale aussi complexe que la bio-ethique. On peut d’ailleurs remarquer là les limites des brevets sont différentes en Europe et aux Etats-Unis. Question : aurait-on dû imposer à Steve Jobs de donner des parts importantes à tous ses salariés? Quelle que soit leur ancienneté, leurs compétences, leur implication? Doit-on traiter de la même manière la simple tâche d’exécution administrative et l’ingénieur qui invente, innove? Auriez vous interdit à Kamprad d’ouvrir des filiales à l’étranger et toucher les fruits de SON idée? In n’existe AUCUN moyen de présumer à l’avance de la prospérité d’une entreprise ni de sa pérennité. Yahoo semblait intouchable jusqu’à ce que débarque Google. Google a été incapable de réagir à l’apparition de Facebook. Devrait-on interdire à une entreprise de grossir et devenir une multinationale? Mais alors il faut fermer les frontières pour empêcher ceux qui n’ont pas nos scrupules de venir vendre leurs produits ici. Doit on interdit l’exploitation des mines à des fins d’exportations?

            Je ne suis pas certain que vous ayez conscience jusqu’où va la logique de remise en question du capitalisme que vous sous-entendez. Le réguler, oui, le moraliser oui, mais au delà… Vous ne me verrez pas franchir la ligne. Clairement. De ce point de vue, le commerce équitable me semble une démarche beaucoup, beaucoup plus réaliste… et suffisante.

            Les SCOPs n’éviteront JAMAIS le phénomène des licenciements et le commerce équitable est la seule réponse réaliste (et encore) au phénomène des multinationales. Encore faut-il ceci dit qu’il y ait le soutien politique. Un exemple : l’Ethiopie qui exproprie ses paysans pour les faire devenir une main-d’oeuvre quasiment crève-la-fin pour la culture des fleurs… Votre idéal nécessite un mouvement mondial… Je ne suis pas certain qu’on y soit. Et ça ne répondra pas à la question : le fondateur d’une entreprise a-t-il un devoir quelconque vis-à-vis de ses salariés? Et jusqu’à quel point, surtout?

            Les rentiers…Où placez vous la limite? Bill Gates devrait être exproprié de Microsoft? Stve Jobs aurait dû être exproprié de Apple, Ingvar Kamprad d’Ikea, Dassault de Dassault, Bolloré de Bolloré? J’ai un scoop pour vous : les entreprises restés familiales s’avèrent mieux gérées en moyenne que celles tombées aux mains du marché. Savez-vous que BMW, Daimler ou VW sont des groupes encore familiaux (ou, disons, où l’influence familiale est encore prégnante)?

            Le problème, c’est la bourse et son manque de garde-fous, la disparition de l’étalon-or, l’absence de Glass-Steagall Act beaucoup plus que l’absence de « socialisme ». Tiens, savez-vous que Google ou Apple font partie du top mondial des entreprises où il fait bon travailler? Wal-Mart pouvant être considéré comme l’exception qui confirme la règle, c’est le contraire. Le problème n’est pas le salaria vs le patronat, c’est quels sont les garde-fous. Et le vrai problème est là, non seulement on a supprimé les plus essentiels mais pour ne rien arranger, on a favorisé les taux variables pour les crédits.  On a donné un prime à l’irresponsabilité. Pour moi, le problème est là. Alors les idéaux… oui, à la marge mais pas comme fondamental.

            Notez bien, je ne rejette pas la philosophie. Mais justement, moi ce qui m’intéresse, ce sont les suggestions faites par les philosophes, pas les grandes théories de inspirées par de grand élans humanistes souvent inconscient de la complexité des interactions. Et je m’arrêterai là sur ce fil.

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          • Alain // 26.04.2012 à 19h34

            Je suis assez d’accord avec Un_passant, même si mon cœur a toujours penché à gauche.
             
            J’ai lu dernièrement un article sur le site de Jorion qui traitait des 3 instances psychiques selon Freud (ça, moi et surmoi) et de leur relation avec les systèmes économiques.
             
            Je suis assez d’accord avec l’idée que le capitalisme est une représentation du ça, instance qui ne connait aucune limite dans sa fantasmagorie (croissance infinie dans un monde fini) et qui est le siège des pulsions de bases (égocentré : tout pour moi, rien pour les autres).
             
            L’autre instance, le surmoi, qui est la représentation des interdits, et n’en déplaise à beaucoup, qui nous permet de vivre en société les un avec les autres, entre en conflit avec le ça, pour donner le « moi », la partie relativement consciente de notre personnalité. Relativement équilibrée (ce qui n’est pas mon cas ;-p )
             
            Peut-être, est-ce le surmoi, qui est à la base de ces utopies humanistes, générée par des personnes qui ont une instance du ça plus faible que d’autres ? Qui sait ?
             
            Malheureusement, ce n’est pas le cas de la plupart de la population… de sorte que les utopies humanistes se transforment assez rapidement en ténèbres pour la plupart.
             
            Toutefois, cela fait des années que le sophisme de base : communisme = millions de morts est rabâché en continu pour éteindre toute critique du capitalisme. Et le capitalisme, Chris06, entre faim dans le monde, destruction de l’environnement, pollution mortifère, agonie sociale, guerre pour les ressources, il est responsable de combien de millions de morts, lui ?
             
            Haaaaa, mais pas vraiment comptabilisée, parce que le truc du capitalisme, c’est l’externalisation de ce qui ne lui plait pas… alors les pauvres qui meurent de faim, c’est pas sa faute, c’est parce qu’ils n’ont pas pu saisir les opportunités au vol.
             
            Dès qu’une personne essaye d’imaginer, ne serait-ce que partiellement une remise en question des dogmes capitalistes, il est immédiatement et irrémédiablement traité de communiste et donc responsable de millions de morts. Cela ressemble à s’y méprendre à un sophisme ad-hominem.
             
            On voit bien, et merci à Olivier, que le système actuel est moribond. Pourtant, j’entends crier partout : tina, TINA, T-I-N-A !!!
             
            Un exemple, j’ai 39 ans, ma retraite serait en 2038 (en Suisse, retraite à 65 ans)… je recherche les statistiques : en 2040, il y aura 2 actifs pour un retraité (contre 6 actifs en 1950, et 4 aujourd’hui). Vous pensez réellement que je toucherais un jour ce type de retraite par répartition ?
             
            En 30 ans de croissance assourdissante, on commence à sentir aujourd’hui le ressac des limitations de ressources (pétrole, métaux rares, etc) qui entraîne mécaniquement une moyenne du taux de croissance décennale en baisse (voir le schéma : http://www.les-crises.fr/economistes-hollande/) et l’on veut me faire croire que ce système est efficace ? tina, TINA, T-I-N-A
             
            Je pense surtout que la génération d’après-guerre a tout pris et « après moi le déluge ».
             
            Alors non Chris06, si le communisme a été un désastre, le capitalisme va le suivre dans la tombe peu après… Il nous reste donc un autre système à inventer et ce n’est pas en criant tina, TINA, T-I-N-A qu’on va le trouver (je ne vous vise pas personnellement dans ce cas, je tiens à le préciser).

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          • Christophe Vieren // 26.04.2012 à 20h34

             @u passant : « c’est bien l’aspiration de l’humain a entreprendre librement, à faire du commerce et chercher un bénéfice. »
            Quelle part de l’humanité a envie d’entreprendre (librement ne veut rien dire) ? Preons en France aujourdh’ui, combien ? 
            D’autre part il ne faut pas confondre bénéfice et profit. Le bénéfice d’un commerçant est la plus value qu’il apporte par son propre travail qui consiste à rapprocher et choisir la marchandise près de l’acheteur. Si il a quelques employés , éventuellement on peut le considérer comme un capitaliste. mais ce n’est évidemment pas ce « capitalisme » là qui est nocif. Au contraire. pas plus que celui des artisans et TPME. Et ca en fait des emplois d’entrepreneurs, d’autant plus qu’on démantelera les transnationales et grosses entreprises dans lesquels plus personne n’entreprend. Les PDG y sont souvent des salariés comme les autres, excption faite peut-être de quelques Bill Gates ou héritier (Dassault, Lagardère, Bolloré, Bouygues, Citroen…..).
            Quant au frontière entre prolétaire et capitaliste, j’ai dû mal m’exprimer : le prolétaire vit des revenus de son travail, le capitaliste vit des revenus de son capital. Quand je disais la frontière est plus floue c’est parce qu’aujourd’hui nombre de « prolétaires » (certes les quelques déciles supérieurs) ont aussi du capital (l’épargne qu’il place en produit financiers).

            La propriété intellecutelle doit être vu comme le fruit d’un travail devant être suffisamment rémunéré pour ne pas ête dissuasif. Je suis sur que Bill Gates ou Steve Jobs n’ont pas fait cela pour être milliardaire. Au passage pas plus que Zidane ou Johny qui ne sont pas plus talentueux que leurs prédécesseurs qui gagnaient pourtant bien moins. Ils ont pu le devenir et ils en ont profité. Quoi de plus normal !
            Ne crois-tu pas que si Bill Gates ou Steve Jobs avait « travaillé » moins il n’y aurait pas eu les produits qu’ils ont « inventé » ? Combien d’inventeurs ou de petites sociétés n’ont-ils pu voir le jour à cause de monopole de ces deux « génies » (tout au moins le 2e). Si des sociétés comme facebook, google, linux, …. ont pu voir le jour c’est parce qu’il n’y avait pas encore de monopoles sur ces secteurs d’activités.
            Si les multinationales prospèrent c’est grâce au libre-échange et surtout à 70 ans de croissance, de concentration, d’acquisition-fusion, … Que ce soit dû aux socialistes (qui n’ont plus de socialistes que le nom, il faudrait plutôt les appelé des sociaux démocrates) n’est pas mon problème (je n’ai JAMAIS voté PS au premier tour).
            Je ne suis nullement étonné que les entreprises familiales fonctionnent mieux que celles côtées en bourse. Je n’ai rien contre les transmissions de père en fils, si le conseil d’administration (élargi aux salariés comme en Allemagne) est d’accord mais à condition de remettre à plat l’héritage. (Au passage il parait que les entreprises du CAC40 présidé par des femmes ont mieux résisté à la crise de 2008. A vérifier)
            Pour toutes les autres limites elles sont a débattre en fonction de l’intérêt général et donc quasiment au cas par cas. Je n’ai pas de « lois » à proposer comme cela. cela dépend de beaucoup de paramètre : secteurs d’activité, situation de rente, de monopole, emplois créés, …

            Bien sûr cela ne peut réellement ben fonctionner que si il y a une gouvernance digne de ce nom au niveau mondial : une OMC oui, mais pas celle qui ne voit que l’intérêt des transnationales ou presque. Avec une OMEnvironnement et une OMSociale.
            C’est utopique je sais. Mais l’utopie d’aujourd’hui est la réalité de demain.(V. Hugo)


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          • Un_passant // 26.04.2012 à 21h33

            Je vais finalement intervenir, la question du capital qualifié d’épargne me semble rejoindre le problème de la bourse que j’évoque :

            Peut-on qualifier de la même manière le capital épargne du bon père de famille (pour user de l’expression consacrée) et le capital servant à spéculer dans les fond de pensions et encore plus celui des banques d’investissement? Le problème est d’avoir confondu les deux en supprimant le Glass Steagall Act. La source de tous nos maux est là. Les transactions informatisées qui se font à la microseconde ne sont-elles pas un détournement de la bourse et de l’idée initiale? Peut-on vraiment parler d’investisseurs en parlant des boursiers lorsqu’ils n’investissent pas dans une entreprise mais dans un produit dont ils se demandent en combien de temps ils vont pouvoir en présurer un maximum?

            Mais nous ne sommes clairement plus là dans la question du capitalisme vs socialisme, mais bien banque+spéculateurs vs intérêt général+intérêt des entreprises. Aucune entreprise ne fonctionne à la microseconde; au mieux à la journée, mais plus souvent au mois ou au trimestre, certaines fonctionnent à l’année voir à la décennie (très souvent dans les matières premières, les investissement prenant parfois cinq ans d’études et mise en place puis quinze ans ou plus d’exploitation -lorsque ce n’est pas le double-). Pour ces dernières, le court-termisme des spéculateurs est comme leur mettre un pistolet sur la tempe au déni de tout réalisme économique. Curieusement, Buffett ne dit rien de moins : il investit dans ce qu’il comprend, parfois en faisant des paris à dix ans. Les partisans du court-terme (voir de l’ultra-court-terme) ne sont pas des traders mais des raiders. C’est de ça qu’il faudrait réussir à s’extirper plus que du capitalisme-mot-fourre-tout.

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      • TOUILEB Mouloud // 26.04.2012 à 12h47

        C’est le chaos précisément qui fera émerger la nouvelle donne ! pas avant ! chaque jour est un jour « vraiment » nouveau ! Le réveil ne se fera que devant une situation inédite ! 

        Nouvelle donne avec d’autres hommes & femmes !

        surtout pas ceux et celles qui ont provoqué le désastre dans lequel nous sommes. Le chaos est donc déjà là et en phase terminale !

        Quant aux 600.000 Nagasaki, elles seront désamorcées c déjà probablement le cas ! Sache qu’il y a des moyens secrets et donc subtils pour désamorcer leur quincaillerie (mdr)  Figure-toi que cette oligarchie est prise de vertige et tremble de peur  car pris de cours !   

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        • Delphin // 27.04.2012 à 07h25

          Pour rassurer Alain,
           
          Citation : « Un exemple, j’ai 39 ans, ma retraite serait en 2038 (en Suisse, retraite à 65 ans)… je recherche les statistiques : en 2040, il y aura 2 actifs pour un retraité (contre 6 actifs en 1950, et 4 aujourd’hui). Vous pensez réellement que je toucherais un jour ce type de retraite par répartition ? »
           
          REPONSE : Oui car ce n’est pas le nombre d’individus qui compte, mais la richesse produite à se partager. 2 actifs actuels produisent déjà plus que 4 en 1950.
          Se pose la question de la notion de richesse, mais c’est un autre problème qui dépasse ce sujet.
           
          Delphin

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  • tchoo // 26.04.2012 à 08h20

    Un peu hors sujet, quoique:
    Avez vous entendu ces milliardaires américains qui veulent investir dans l’espace, pour aller capter les météorites et en extraire de précieux métaux qui s’y trouveraient?
    Ça me rapelle les propos de quelqu’un, pas vous Olivier?

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    • TOUILEB Mouloud // 26.04.2012 à 13h00

      Ces milliardaires seront bloqués car leurs milliards du vent ! Ensuite, de puissances forces encore  secrètes annihileront ces projets.

      C’est l’humanité entière à préserver sauvée spirituellement et en connaissance qui pourra cultiver le jardin céleste (les météorites en font partie, bien évidemment, ce ne sont pas de vulgaires cailloux à exploiter comme il l’ont fait pour notre Terre) et non pas de la racaille démente oligarchique !    

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  • bourgogne // 26.04.2012 à 09h07

    Merci Olivier pour ce blog que j’ai découvert  il y a un mois et qui est une vraie mine d’or en informations au travers de ses articles très pédagogiques.
    Une question concernant ce POST là et celui traitant de la monnaie Banque Centrale (Post 340).
    Quelle est la différence entre une opération de type Quantitative Easing QE de la FED et une opération Long Term Refinancing Operation LTRO de la BCE. Vous dites que le QE c’est la planche à billets alors que le LTRO ça ne l’est pas …. Pouvez vous expliquez à un novice la subtilité entre ces deux outils dont disposent ces 2 banques centrale pour relancer leur économie. Merci
     

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  • Benjamin Franklin // 26.04.2012 à 13h45

    La remarque sur le contradicteur à propos de Reagan m’a donné envie de gratter un peu les données.

    Pour ajouter quelques informations, il ne faut pas oublier qu’au moment de la guerre de Corée, les dépenses publiques américaines (en % du PIB) étaient significativement plus faibles qu’en 1982 (25% contre 34%) et que les dépenses militaires liées à la guerre ne sont pas structurelles, elles sont politiquement faciles à réduire.

    Le début des années 60 marque également un recul des dépenses publiques, qui repassent sous les 27% en 1965, pour remonter à 31 en 1970.

    Dans tous les cas, les guerres en Corée et au Vietnam ont effectivement généré ponctuellement des déficits publics significatifs (de l’ordre de 2% du PIB), déficit qui furent absorbés à chaque fois par des excédents dans les années suivantes.

    Il ne faut pas oublier non plus que l’inflation américaine décolle dans les années 60, rognant les intérêts de la dette publique. Ce qui fait qu’avant 1980, un déficit primaire pesait peu sur les déficits des années suivantes.

    Quand Reagan arrive au pouvoir, ça fait deux ans que Volcker fait grimper les taux d’intérêts au-delà de l’inflation. Les taux d’intérêts réels sur la dette publique augmentent considérablement, ce qui accroît d’autant le coût d’un déficit primaire. Et ça se voit : http://www.econdataus.com/primary-deficit-2011.html

    Reagan et Bush feront aussi 12 ans avec une chambre des représentants démocrate, qui fera un barrage non négligeable à leurs pulsions néocons, à commencer par la baisse de l’impôt sur le revenu (en % du PIB, les recettes de l’IR américain reviennent simplement à leur moyenne des années 60 et 70 : http://www.econdataus.com/recsrc02.html).
    Les dépenses publiques accrues sous Reagan ont surtout concerné les dépenses militaires (prérogative de l’exécutif), mais aussi les dépenses sociales (le chômage de la crise 79-82).

    Finalement, dire que Reagan n’a été qu’un pantin pas très glorieux, qui n’a que servi de paravent à des politiques économiques qui le dépassaient complètement, ne me semble pas exagéré.

    Après, ça ne change pas grand chose au constat : le gouvernement américain fait n’importe quoi depuis des décennies, le mur de la réalité se rapproche…

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  • David // 26.04.2012 à 17h59

    Bonjour,

    Le graphique « part de la dette détenue par la FED/M1 » n’a absolument aucun sens.
    Contrairement au graphique « part de la dette FED/PIB ».

    Bon, paradoxalement, j’ai tendance à voir une situation finalement encore très résiliante concernant la dette américaine. Encore faudrait-il que la situation budgétaire US se stabilise, bien sûr.
    cordialement,

    david 

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    • David // 26.04.2012 à 18h12

      à ce propos, un article qui renvoie à l’analyse qu’en faisait Krugman dès 2003, concernant la façon dont les américains cherchaient à provoquer délibérément une crise budgétaire pour faire passer des réformes en force – en s’asseyant sur les rapports de force démocratiques, quoi.

      http://www.alternatives-economiques.fr/etats-unis—chute-des-recettes-fiscales_fr_art_175_19217.html 

      Un mouvement théorisé par la stratégie « starve the beast ». On voit que cette stratégie est en train de conduire à un climax décisif dont il n’est pas sûr que l’Etat providence et les stratégies plus « collectivistes » n’en sortiront pas vainqueurs, par effet boomerang. 

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  • DAN // 26.04.2012 à 18h04

    Nous pouvons disserter à l’infini sur les USA notamment du passé ,mais la question que nous devons nous poser : maîtrisent-ils la situation économique de leur pays ? Depuis 2007 c’est la fuite en avant et l’utilisation de la planche à billets à l’infini ! Le chômage qui augmente de mois en mois ,et toute la manipulation des artifices pour faire croire que la croissance revient …… c’est l’empire qui s’écroule lentement mais sûrement ….Les USA sont vraiment en panne de solution ????

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    • David // 26.04.2012 à 18h15

      ma réponse à votre post a été postée ci-dessus.

      On peut considérer que cette course au crash est une stratégie politique délibérée tout autant que subie.

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    • Patrick Luder // 26.04.2012 à 18h19

      BenOuais, ils ont quand même bien une petite idée derrière la tête, non ?
       
      Aucun souci à se faire pour les Américains, ils sont assez malin teigneux et courageux pour se retourner le moment venu, quitte à repartir de zéro et à refermer leur frontière.
       
      Une faillite totale ne ferait que remettre les pendules à l’heure, en supprimant toutes dettes, tous comptes bancaires. La parfaite égalité, pour une nouvelle fraternité … pour la liberté, y faudra choisir un autre système !

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      • Christophe Vieren // 26.04.2012 à 19h40

        @Patrick : sauf que nous ne sommes plus en 29. Les pays émergents (BRICS) ont un poids non négligeable, la Russie a beaucoup d’hydrocabures, les USA n’en ont plus (il se suicide à petit feu leur sous sol avec leur gaz de schiste). Et dans la BRIC tous ont l’arme nucléaire ou peuvent s’en doter rapidement. Alors bien sûr ils leur restent des ressources (je pense qu’il peuvent être au moins en autosuffisance alimentaire en réduisant leur consommation de ‘hamburgers »), espérons suffisamment pour qu’il ne soit pas tentés par une nième guerre ! En interne je sans pas trop ce que cela peut donner. Quel forme pourrait prendre un new deal suite à un défaut de paiement ?
        Sinon, en effet je pense que ce serait bien que les états s’accordent pour un défaut de paiement équilibré entre les différents créanciers étrangers mutuels.

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        • David // 27.04.2012 à 08h31

          On pourrait le voir autrement. D’après moi, on doit considérer les US comme étant déjà en défaut de paiement. Quand une banque centrale est obligée d’intervenir, c’est qu’on est déjà sortie du modèle classique. Sauf qu’ils sont beaucoup plus malins que les européens et dans une situation plus maîtrisée en raison même de leur importance dans le système économique mondial. Ils ont aussi cette capacité à s’affranchir de leurs propres dogmes et à faire preuve de pragmatisme, quand nous appliquons bêtement à respecter des règles idiotes qui aggravent nos problèmes. Ni eux, ni nous n’ont résolu les problèmes de fonds, mais force est de constater qu’ils s’adaptent, alors que nous faisons preuve d’une rigidité dogmatique libérale toute soviétique.
          J’imagine que, sous fond d’épuisement des ressources et de crise écologique, un New Deal ne peut que prendre la forme que d’une remise en cause fondamentale des valeurs qui nous animent depuis l’essor du Fordisme et nous amener à basculer vers une société qui consomme à la fois moins de temps et moins de choses, et se tourne ainsi vers une utilisation non-marchande de son temps disponible. Et cela rend bien sûr toujours plus dramatiquement important un meilleur partage des ressources disponibles (énergie, production, services, travail…), et de la richesse créée. 
          Pour le coup, cela signifie s’attaquer frontalement au rêve américain. Sortir de l’ère des conquérants/colons/pionniers. Mais ce sera difficile. La preuve, il n’y a pas d’antonymes positifs des mots conquérants/colons/pionniers. à part, le fameux « bon père de famille » peut-être. 🙂

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          • Patrick Luder // 27.04.2012 à 09h04

             » il n’y a pas d’antonymes positifs des mots conquérants/colons/pionniers. »

            Ah ben si, qaund même quelques uns: 
            ° relocalisation et décroissance (aussi dans des villes Françaises)
            ° gestion et protection autochtone du patrimoine (indiens de la forêt Amazonienne)
            ° solutions locales pour un désordre global (le film)

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  • BA // 26.04.2012 à 19h03

    Jeudi 26 avril 2012 :
     
    L’Italie lève 8,5 milliards d’euros à six mois, mais à des taux d’intérêts très élevés.
     
    latribune.fr (source AFP)
     
    L’Italie a emprunté comme prévu jeudi 8,5 milliards d’euros de titres de dette à six mois dont les taux d’intérêt ont progressé en raison du récent regain de tensions en zone euro, a annoncé la Banque d’Italie.
     
    Comme prévu, l’Italie a pu emprunter 8,5 milliards d’euros de titres de dette à six mois. Mais le récent regain de tension en zone euro par rapport aux crises de la dette a fait monter en flèche les taux d’intérêts. 
     
    Les taux de ces obligations se sont inscrits à 1,772%, contre 1,119% lors de la dernière opération similaire le 28 mars, a précisé la Banque d’Italie.

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  • BA // 26.04.2012 à 21h22

    Jeudi 12 avril 2012 :
     
    L’agence d’évaluation financière américaine Standard and Poor’s (S&P) a annoncé jeudi avoir abaissé de deux crans la note de solvabilité financière de l’Espagne, de A à BBB+.
     
    Cet décision relègue Madrid dans la catégorie des émetteurs de qualité moyenne en mesure de faire face à leurs obligations de manière adéquate. 
     
    La perspective associée à la nouvelle note de l’Espagne est négative, ce qui signifie que l’agence envisage la possibilité d’un nouvel abaissement.
     
    http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___SP_abaisse_la_note_de_solvabilite_de_l_Espagne_de_deux_crans84260420122319.asp

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