Source : Consortium News, Gareth Porter
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Le triomphe des intérêts des entreprises sur l’une des décisions les plus importantes concernant la Chine est susceptible de miner la politique étrangère américaine pour les années à venir, écrit Gareth Porter.
Lorsque les États-Unis ont finalisé un programme de sept ventes d’armes à Taïwan en août, comprenant 66 avions de chasse F-16 modernisés et des missiles air-sol à plus longue portée qui pourraient frapper des cibles sensibles en Chine continentale, ils ont brusquement modifié leur politique pour adopter une position beaucoup plus agressive sur cette île géostratégique au cœur des tensions militaires entre les États-Unis et la Chine.
Baptisé « Forteresse Taïwan » par le Pentagone, cet ambitieuse vente d’armes a été conçue par Randall Schriver, un militant vétéran pro-Taïwan et partisan de la ligne dure anti-Chine dont le groupe de réflexion a été financé par les plus grands fournisseurs d’armes américains et par le gouvernement taïwanais lui-même.
Depuis qu’il a pris le poste de secrétaire adjoint à la défense pour les affaires de sécurité en Asie et dans le Pacifique au début de 2018, M. Schriver s’est principalement consacrer à accorder à ses mécènes, les grandes sociétés d’armement, les marchés d’armes qu’ils convoitaient depuis des années.
Les ventes d’armes que Schriver a supervisées représentent l’escalade américaine la plus dangereuse contre la Chine depuis des années. Les systèmes d’armes donneront à Taïwan la capacité de frapper des cibles militaires et civiles chinoises loin à l’intérieur des terres, ce qui encouragera ceux qui sont déterminés à faire pression pour se libérer de la dépendance de la Chine.
Bien qu’aucune administration américaine ne se soit engagée à défendre Taïwan depuis que Washington a normalisé ses relations avec la Chine, le Pentagone est en train de développer les systèmes d’armes et la stratégie militaire dont il aurait besoin pour une guerre de grande envergure. Si un conflit éclate, il est probable que Taïwan en soit le centre.
Retour en grâce
Schriver est un partisan de longue date des ventes d’armes massives et très menaçantes à Taiwan, et il a fait valoir la nécessité de traiter le territoire davantage comme un État souverain et indépendant. Son lobbying a reçu le soutien financier des principaux fournisseurs d’armes et de Taïwan par le biais de deux bases institutionnelles : une société de conseil et un think tank qui a également mené la campagne pour les ventes d’armes aux alliés des États-Unis en Asie de l’Est.
La première de ces entreprises était une société de conseil appelée Armitage International, que Schriver a fondée en 2005 avec Richard Armitage, un haut fonctionnaire du Pentagone et du Département d’État durant les administrations Reagan et George W. Bush.
Schriver avait été chef de cabinet d’Armitage au Département d’État, puis secrétaire d’État adjoint pour les affaires de l’Asie de l’Est et du Pacifique. (Armitage, républicain de longue date, a récemment publié une vidéo de soutien à Joseph Biden pour la présidence).
En tant que partenaire d’Armitage International, Schriver a reçu des honoraires de consultation de deux grands entrepreneurs d’armement – Boeing et Raytheon – qui espéraient tous deux obtenir des ventes d’armes à Taiwan et à d’autres alliés d’Asie de l’Est pour compenser la baisse des contrats du Pentagone.
En 2008, M. Schriver a lancé une deuxième entreprise de sécurité nationale en tant que président-directeur général d’un nouveau front de lobbying appelé The Project 2049 Institute, dont Armitage était le président du conseil d’administration. Le nom de la nouvelle institution fait référence à la date à laquelle certains faucons anti-chinois croyaient que la Chine avait l’intention de parvenir à une domination mondiale.
Dès sa création, l’institut Project 2049 s’est concentré principalement sur la coopération militaire des États-Unis avec les alliés d’Asie du Nord-Est – et Taiwan en particulier – en mettant l’accent sur la vente d’armes américaines plus nombreuses et de meilleure qualité.
Schriver, connu comme le principal allié du gouvernement taïwanais à Washington, est devenu l’interlocuteur clé des principaux fabricants d’armes américains qui cherchent à gagner des marchés possibles à Taïwan. Il a pu solliciter le soutien financier de Lockheed Martin, General Atomics, BAE et Raytheon, selon le site internet du Projet 2049, qui ne fournit aucun chiffre sur les montants donnés par chacun avant 2017.
Cependant, la forte dépendance de l’Institut Project 2049 vis-à-vis des subventions du gouvernement de Taïwan est tout aussi importante. Le dernier rapport annuel de l’institut montre que plus d’un tiers de son financement en 2017 provenait soit directement du gouvernement de Taïwan, soit d’une organisation quasi officielle représentant ses instances de sécurité nationale.
Le projet 2049 a reçu un total de 280 000 dollars du ministère de la défense de Taïwan et du bureau diplomatique non officiel de Taïwan à Washington (TECRO), ainsi que 60 000 dollars de la Prospect Foundation, dont les responsables sont tous d’anciens hauts fonctionnaires de la sécurité nationale de Taïwan. En 2017, 252 000 dollars supplémentaires ont été versés à l’institut Schriver par le Département d’État, à un moment où il adoptait une position publique particulièrement agressive contre la Chine.
En créant un think tank à but non lucratif, Schriver et Armitage avaient trouvé un moyen de contourner les règles visant à minimiser les conflits d’intérêts au sein du pouvoir exécutif.
L’Executive Order 13770 publié par le président Donald Trump début 2017, qui était censé renforcer les restrictions en matière de conflits d’intérêts, a interdit à Schriver de participer pendant une période de deux ans « à toute affaire précise qui soit directement et principalement liée à mon ancien employeur ou à mes anciens clients…»
Toutefois, le soutien financier apporté au projet 2049 par Boeing, Lockheed-Martin, General Atomics, Northrop Grumman et Raytheon, ainsi que par des organismes officiels et quasi-officiels taïwanais, a été considéré comme échappant à cette interdiction, car ils n’étaient pas techniquement des « clients. »
Grosse victoire pour les partisans
Arrivé au Pentagone au début de 2018 pour orienter la politique chinoise vers une position plus agressive, Schriver a passé l’année 2018 et la première moitié de 2019 à faire des propositions pour plusieurs ventes d’armes importantes à Taiwan – y compris les nouveaux F-16 et les missiles air-sol capables d’atteindre des cibles sensibles en Chine – par le biais de consultations inter-agences.
Il a obtenu l’approbation de la Maison Blanche pour les livraisons d’armes et le Congrès a été informé de façon informelle en août 2019, mais la décision n’a été notifiée au Congrès qu’en août 2020. Cela s’explique par le fait que Trump était engagé dans des négociations commerciales importantes avec la Chine et voulait éviter toute provocation inutile de Pékin.
Lockheed Martin a été la plus grande entreprise gagnante dans l’énorme et coûteuse série de ventes d’armes à Taiwan. Elle a raflé le plus gros lot de l’ensemble : un contrat de 8 milliards de dollars sur 10 ans pour lequel elle est le principal « maître d’oeuvre » pour fournir 66 de ses propres chasseurs F-16 à Taïwan, ainsi que les moteurs, radars et autres équipements de guerre électronique qui les accompagnent.
Les sept grands programmes de vente d’armes ont également permis à d’autres entreprises de remporter des marchés importants : le missile d’attaque terrestre à distance (SLAM) AGM-84E de Boeing, qui peut être tiré par les F-16 et frapper des cibles militaires et même économiques sensibles dans la région de Nanjing en Chine, et les drones de surveillance maritime de General Atomics.
En février 2020, peu après le départ de Schriver du Pentagone, le président taïwanais Tsai Ing-wen a reçu le lobbyiste dans son bureau à Taipei et l’a publiquement remercié pour avoir « facilité la vente d’avions de chasse F-16V à Taïwan et attaché une grande importance au rôle et au statut de Taïwan dans la région indo-pacifique. » C’était l’expression exceptionnelle de la gratitude d’un gouvernement étranger pour les services rendus par un fonctionnaire américain.
Après avoir livré les équipements pour les grands opérateurs militaires et le gouvernement taïwanais, Schriver est retourné à l’Institut Project 2049, remplaçant Armitage à la présidence du conseil d’administration.
Une vision néoconservatrice
Les ventes d’armes à Taïwan ont été une victoire décisive pour ceux qui espéraient encore revenir sur l’acceptation officielle par les États-Unis de la République populaire de Chine comme gouvernement légitime de toute la Chine.
Depuis le communiqué conjoint États-Unis-Chine de 1982, dans lequel les États-Unis ont juré qu’ils n’avaient aucune intention de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine ou de poursuivre une politique de « deux Chine » ou « une Chine, un Taïwan », les partisans de la ligne dure anti-Chine qui se sont opposés à cette concession ont insisté pour faire du Taiwan Relations Act de 1979, qui demandait aux États-Unis de vendre à Taïwan les armes « qui pourraient être nécessaires pour permettre à Taïwan de se doter d’une capacité d’autodéfense suffisante », clé de voûte de la politique américaine à l’égard de Taïwan.
Le Projet néoconservateur pour un nouveau siècle américain (PNAC) dirigé par William Kristol et Robert Kagan a voulu aller encore plus loin ; il a poussé les États-Unis à rétablir leur engagement du début de la guerre froide pour défendre Taïwan contre toute attaque militaire chinoise.
Ainsi, une déclaration du PNAC de 1999 appelait les États-Unis à « déclarer sans ambiguïté qu’ils prendront la défense de Taïwan en cas d’attaque ou de blocus contre Taïwan, y compris contre les îles offshore de Matsu et Kinmen. »
Après avoir quitté la Banque mondiale en 2008 au milieu d’un scandale impliquant sa petite amie, Paul Wolfowitz – l’auteur de cette déclaration de 1999 sur l’Asie de l’Est – a porté son attention sur la protection de Taïwan.
Malgré l’absence de tout intérêt commercial connu à Taïwan, Wolfowitz a été président du conseil d’administration de l’U.S.-Taiwan Business Council de 2008 à 2018. L’institut Project 2049 était un membre clé du conseil, au même titre que toutes les grandes entreprises d’armement qui espéraient faire des ventes à Taïwan.
Au cours des premiers jours de la présidence de Wolfowitz, le Conseil des affaires États-Unis-Chine a publié une longue étude mettant en garde contre la détérioration de l’équilibre de la puissance aérienne entre la Chine et Taïwan. L’étude a évidemment été rédigée sous les auspices d’une ou plusieurs des grandes entreprises d’armement qui en étaient membres, mais elle n’a été attribuée qu’aux « membres du Conseil et à plusieurs experts extérieurs » qu’elle ne nomme pas.
L’étude a critiqué les administrations de George W. Bush et d’Obama pour avoir refusé de fournir les derniers modèles de F-16 à Taïwan, avertissant que les forces américaines seraient obligées de défendre l’île directement si les avions n’étaient pas immédiatement fournis. Elle a également appelé à fournir à Taïwan des missiles de croisière d’attaque terrestre capables de frapper certaines des cibles militaires et civiles les plus sensibles de la province de Nankin qui se trouve en face de Taïwan.
La subtilité de la situation politico-diplomatique concernant le statut de Taïwan, et la réalité de la capacité de la Chine à réunifier le pays si elle choisit de le faire ont dissuadé toutes les administrations depuis que George H.W. Bush a vendu 150 avions de chasse F-16 à Taïwan. Et ce, jusqu’à la vente provocante de la « Forteresse Taïwan » par Shriver.
Le triomphe des intérêts des entreprises et des étrangers dans la détermination de l’une des décisions américaines les plus importantes concernant la Chine est de nature à miner la politique américaine pour les années à venir. Au moment où le Pentagone met en avant un programme de réarmement basé principalement sur la préparation d’une guerre avec la Chine, un ancien fonctionnaire influent soutenu par l’industrie de l’armement et l’argent taïwanais a contribué à préparer le terrain pour une confrontation potentiellement catastrophique.
Gareth Porter est journaliste d’investigation indépendant, il couvre la politique de sécurité nationale depuis 2005 et a reçu le prix Gellhorn pour le journalisme en 2012. Son dernier livre, The CIA Insider’s Guide to the Iran Crisis, co-écrit avec John Kiriakou, vient de paraître en février.
Source : Consortium News, Gareth Porter, 28-10-2020
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
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Commentaire recommandé
@Alfred : La question n’est pas ce que souhaite LibEgaFra, et je ne crois pas que ce soit ses souhaits qu’il exprime. La question est quels sont les risques de la position américaine et plus encore pourquoi les prennent-ils ?
Je ne crois pas que la liberté individuelle des Taiwanais soit leur préoccupation. Il semble plutôt qu’ils soient dans l’opposition systématique aux Chinois (ici, ou au Tibet ou ailleurs), pour empêcher la Chine de rivaliser avec les Etats-Unis.
18 réactions et commentaires
A force de mener une stratégie de la tension, cela va très mal se terminer. La Chine est patiente, elle va continuer à mener la guerre – car il s’agit bien de cela! – sur un autre terrain. Actuellement ce sont les Chinois qui sont capables d’envoyer des engins sur la lune. Qui peut le plus peut le moins…
Les yankees sont-ils prêts à mourir pour Taïwan?
+19
AlerterIn fine pensez vous que Taiwan doit revenir dans le giron chinois? Les taïwanais ont il droit à l’indépendance ou doivent ils être gouvernés depuis le continent? C’est la seule question qui vaille car tout le reste en découle. Il est certain que le complexe militari industriel américain est un état pourri dans l’état (il est même d’une certaine manière l’état américain). Cela fait pour autant automatiquement de la Chine le gentil de la fable? Les chinois ont bien raison de s’occuper de leur puissance via le biais de la conquête spatiale. Ce n’est pas pour autant qu’il renonceraient à saisir un fruit mûr comme une île désarmé tenue par des alumeurs de bougies non violent. Les Yankee et les taïwanais ne font qu’augmenter le prix de l’action chinoise. Cela s’appelle dissuasion. Certes les Yankee n’ont rien à faire là puisque les chinois n’aiment pas Cuba. Mais pour les taïwanais ce n’est pas de l’agression mais de la protection. L’exemple récent de l’Arménie l’a montré. C’est l’adversaire le plus puissant qui fixe les conditions. Si le petit ne suit pas il disparaît.
+12
Alerter@Alfred : La question n’est pas ce que souhaite LibEgaFra, et je ne crois pas que ce soit ses souhaits qu’il exprime. La question est quels sont les risques de la position américaine et plus encore pourquoi les prennent-ils ?
Je ne crois pas que la liberté individuelle des Taiwanais soit leur préoccupation. Il semble plutôt qu’ils soient dans l’opposition systématique aux Chinois (ici, ou au Tibet ou ailleurs), pour empêcher la Chine de rivaliser avec les Etats-Unis.
+23
AlerterCela s’appellera faire de nécessité vertu et c’est vieux comme le monde. Les États ne sont pas des organisations caritatives : ils sont mis par des intérêts. Si la poursuite de leurs intérêts permet au surplus de défendre la liberté d’un Peuple, tant mieux pour ledit Peuple.
Mais ce n’est pas pour défendre la liberté de la France que les britanniques ont combattu à nos côtés en 1914-1918. Ce n’est pas non plus pour défendre la liberté de la France que les USA sont tardivement entrés dans la seconde guerre mondiale ou que les armées soviétiques ont avancé jusqu’à l’Elbe.
+10
AlerterJe ne doute pas des mauvaises intentions des américains. Je fait simplement valoir que le monde n’est pas binaire et qu’en l’occurrence si l’on croit en le droit des peuples à disposer d’eux mêmes l’hégémonisme américain est le seul levier de Realpolitik dont disposent les taïwanais. Ce sont eux les seuls juges de ce qui est bon pour eux.
Par ailleurs tout cela nous importe peu dans la mesure où la France n’a aucun poids sur la question. Nous serrons bien mieux avisés de discuter du rôle des Etats Unis dans l’expansionnisme turc qui lui nous impace et face auquel nous avons notre mot à dire.
Simple hiérarchie des priorités.
+11
AlerterTaiwan est dans un dilemme parce que l’aide américaine est en même temps une menace. Plus elle est manifeste et plus un règlement pacifique devient compliqué voire impossible.
En même temps les USA n’ont aucun intérêt à se battre pour elle, et Taiwan le sait.
Les USA sont loin, le continent est proche. Donc il attend en montrant les dents de temps en temps.
+0
AlerterDe toutes façons, la population de Taïwan n’a pas le choix et qu’elle soit sous la « protection » de la Chine ou des USA elle vit en dictature.
Pour l’instant, cette population a l’obligation de payer ces contrats d’armement même si elle ne le souhaite pas car cette décision « démocratique » leur est imposée par « leurs » élites.
Et il en va de même pour la population des USA qui finance par le biais des impôts les « rabais » accordés à Taïwan pour éviter que la population de cette île n’entre en rébellion suite au montant exorbitant de ce contrat.
Les chinois ne sont guère mieux lotis, comme d’ailleurs toutes les populations de « gueux » de cette planète qui doivent supporter le joug (emballé dans une propagande bien huilée) de leurs dirigeants « démocratiques » ou pas (ça dépend uniquement du camp auquel ces pays appartiennent, l’ennemi est con, il croit que l’ennemi c’est nous).
Toutes les populations de cette planète sont actuellement (et depuis bien longtemps d’ailleurs) sous le joug de ploutocrates cupides qui se mènent une « guéguerre » avec le sang de « leurs » populations.
Sauf peut-être les habitants de quelques îlots paumés au milieu de l’océan qui ne possèdent aucune ressource intéressante et qui ne sont pas dans les lieux « stratégiques » en cas de conflit.
De toutes façons, ils seront AUSSI sacrifiés à la première occasion pour transformer leur habitat ancestral pacifique en base militaire si un conflit éclate et devront bien sûr payer avec leur sang pour être placés sous l’aile protectrice de leur « bienfaisant protecteur » qui leur amènera la « civilisation ».
+8
AlerterLa Chine est patiente ? Que les États-Unis se montrent agressifs dans la défense de leurs intérêts, nul doute mais la Chine ne fait pas spécialement figure de petite chose inoffensive dans la région. Îlots artificiels bâtis pour revendiquer une extension du domaine maritime, chasse aérienne assez menaçante, bâtiments de guerre ayant coulé quelques frêles esquifs désarmés, entre autres. La gentille Chine n’apparait pas plus gentille que les gentils États-Unis. Et certains pays locaux préfèrent ne pas se retrouver seuls face à ladite Chine, dont l’histoire montre que la propension des Hans à vouloir dominer par le nombre les autres peuples ne relève pas du mythe.
+7
AlerterOn peut faire énormément de reproches à la politique étrangère des USA. Mais sur Taïwan, la Chine n’a pas besoin du bellicisme US pour vouloir et préparer le même coup combiné qu’elle a fait sur le Tibet en 1950 et sur Hong Kong il y a moins d’un an.
La question est donc : faut-il se résigner à voir la Chine menacer, conquérir et soumettre un pays démocratique de 23 millions d’habitants ?
Car c’est bien cela qui est en jeu, USA ou pas.
+5
AlerterLa question n’est-il pas plutôt : faut-il ou non (faire) parlementer/négocier entre la Chine et Taïwan afin d’éviter une guerre que ce pays soit démocratique ou non ?
Car si ce n’est pas un pays démocratique, les Etats-Unis ne doivent pas s’en mêler?
Taïwan s’est « éloigné » de la Chine en élisant une présidente qui voulait faire officiellement « 2 pays » en 2016. Avec les évènement à Hong Kong, elle a été réélue alors que ce devait être son rival ( car baisse de l’économie). C’est une île située près de la Chine, du Japon, de la Corée du Sud, sur une route maritime stratégique. En sachant que le Japon et la Corée du Sud ont des contacts étroits avec les Etats-Unis depuis la fin de la 2e guerre mondiale, la Chine voit que Taïwan se rapproche de plus en plus des Etats-Unis. Comme tout pays, elle essaye d’avoir les pays près de ses frontières qui ne lui sont pas hostiles. La méthode diffère selon les pays.
Vendre des armes à Taïwan, ce n’est pas un signe de parlementer envers la Chine mais de défense au cas où une guerre éclate. Ce qui n’évite pas la guerre alors que c’est cela qui est crucial pour les taïwanais.
+0
AlerterTaiwan, le Tibet, Hong Kong sont Chinois. La Chine n’a rien conquis, juste repris ce qui lui appartient.
Le Tibet avait fait l’objet d’un deal différant de dix ans une réforme agraire comparable à celle de notre révolution. C’est le Dalai Lama qui a rompu ce deal. S’il était resté au pouvoir les paysans tibétains seraient encore des serfs.
Taiwan a servi de refuge à un Kuomintang qui préférait détruire le parti communiste plutôt que de s’opposer à l’invasion japonaise.
Les manifestants « prodémocratie » de Hong Kong ont brandi le drapeau du Commonwealth, symbole de la guerre de l’opium. Le principe « un pays deux systèmes » signifie qu’on ne cherche pas à se rattacher à une puissance étrangère, sinon c’est du séparatisme. Et pour une grande part de l’ingérence au vu du lobbying des USA et de leurs relations suivies avec les dirigeants « pro-démocratie ».
Les chinois doivent-ils se résigner à rester « l’homme malade de l’Asie », le peuple humilié et massacré à Nankin il y a exactement 83 ans ?
La Chine reprend sa place tout simplement et les pays qui l’avaient dépecée doivent s’en accommoder .
+1
AlerterC’est bizarre cette obsession taiwanaise du PCC vu l’imbrication des deux économies avec en plus une date limite 2049 pour le retour dans le giron continental (pour la célébration de la prise de pouvoir en 1949), à moins que Taïwan ne soit juste la parfaite illustration qu’une autre Chine est possible sans opprimer et surveiller à tour de bras et avec de meilleures résultats sur la Covid-19, ce qui ne gâche rien.
Ahlala, les statistiques chinoises sur la Covid-19 depuis quelques semaines entre 10 et 18 cas sur 1 milliard et presque 400 millions d’habitants, par jour, tous importés. :o)))))
La Chine à la sauce démocratique Taiwanaise « exploserait » économiquement parlant les Usa beaucoup plus vite. Mais vu ce qui s’est passé à Hong-Kong, la « secte » au pouvoir qui n’a de communiste que le nom ne le partagera ni ne le lâchera jamais.
+5
AlerterVous le dites vous même : Taiwan offre un contre modèle chinois aux Chinois du continent, qui ne subissent les apparatchiks millionnaires du pcc et leurs politiques de contrôle strict de la population que tant que la croissance est là. Quant aux Taïwanais, ils ne veulent pas, mais alors surtout pas, se trouver sous la coupe des dirigeants du pcc.
+1
AlerterLes chinois se foutent de votre « contre modele »
En 2016 95% des chinois étaient satisfaits de leur gouvernement et la tendance est à l’augmentation de cette satisfaction
http://www.marketing-chine.com/economie-chine/quest-ce-que-pensent-les-citoyens-chinois-de-leur-gouvernement
+5
AlerterLa « secte » en question compte près de 90 millions d’adhérents et presque autant de jeunes. Ce sont eux qui ont organisé l’approvisionnement des quartiers de Wuhan, listé toutes les suspicions d’infection afin d’hospitaliser tous les cas y compris légers.
On peut ricaner sur les chiffres mais tout le monde constate y compris les résidents occidentaux que la vie a repris son cours, excepté le port du masque dans les transports en commun, et pour chaque cas identifié la vérification de tout le quartier, voire le test de toute une ville.
Moyennant quoi certains se sont offusqués de les voir danser la techno dans une piscine.
On peut ironiser à souhait mais on n’est pas près de danser. Peut-être au lieu de rire et de dénigrer, abandonner un instant notre complexe de supériorité et étudier ce qui peut nous servir chez les autres.
+0
AlerterEncore un grand moment ! C’est donc le méchant Taïwan qui s’arme contre la gentille et si faible Chine populaire. Un peu moins d’idéologie, un peu plus de realpolitik, ce serait bien quand même. Des F16 améliorés dis donc. Rappelles moi de quand date l’avion?
+4
AlerterBonjour,
Ce qu’il y a de bien avec Les Crises, c’est qu’on en apprend tous les jours.
L’élection d’un président à Ta¨wan m’avait totalement échappé…
H.
+3
AlerterTraducteurs, merci pour le bon boulot, mais quand vous traduisez « president » il faut regarder si c’est un homme ou une femme « le président » / « la présidente » c’est important …
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