Source : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon
Le problème n’est pas, n’a jamais été les « 1 % ». Au reste si vraiment on voulait cerner la grande richesse qui fait les oligarchies, il faudrait plutôt aller chercher du côté des 0,01 % voire des 0,001 %. Non, le problème — le verrou politique — ce sont les 10 %. Les 10 % qui, ne souffrant de rien, sans être richissimes, « y » croient dur comme fer. Adhèrent à tous les énoncés de l’hégémonie, les répandent comme évidences autour d’eux, s’interloquent qu’on ne les partage pas. Une sociologie plus polémique que scientifique des 10 % dirait : c’est la classe nuisible — tout en postures, à célébrer au nom d’abstractions avantageuses (la mondialisation contre le repli, l’Europe contre les nationalismes, l’ouverture contre la fermeture) des transformations qui détruisent les autres classes. Une économie politique sérieuse (celle de Bruno Amable et Stefano Palombarini) dirait : c’est le bloc bourgeois.
Une vue littéraire (celle de Sandra Lucbert) : c’est le PFLB — le PourFaireLeBourgeois. Et en effet, synthétiquement : Dans le PourFaireLeBourgeois, il y va d’une certaine position matérielle telle qu’elle permet les profits symboliques de la hauteur de vue sans le moindre égard quant à ce qui en résulte pour les autres. Là où les manants sont rivés à la nécessité et lamentablement incapables de penser au-delà de leurs fins de mois, LeBourgeois du bloc est désireux de se porter en pensée au niveau des gouvernants, avec lesquels il peut imaginairement dialoguer, partager des phrases (« le pays a besoin de réformes »), le regard identiquement tourné vers les « grands enjeux ». Et comme sa position matérielle le rend étranger à toute conséquence il se moque totalement du reste. Tout en poses et en revendications du moral highground, ce sont des pharisiens.
C’est la base sociale de France Inter (Le Monde, Libé, Télérama, L’Obs, etc.) — en fait le rêve giscardien tiré du formol, parfaitement conservé, de la « démocratie avancée ». Mais avec 1 Français sur 10 au lieu des 2 sur 3 visés à l’origine. 1 sur 10, c’est le score électoral réel de Macron à la présidentielle de 2017 (1). Et c’est parmi eux qu’on trouve le concentrat de tous ceux qui ont droit à la parole à grande échelle : entrepreneurs complaisamment interviewés, experts, journalistes, qui bourrent les crânes à longueur de journée — avec le bon fourrage. Intellectuels aussi, bien sûr.
Typiquement, pour France Inter et sa base, il y a deux intellectuels en France : BHL et Rosanvallon. Publieraient-ils un livre de cuisine ou un album de photos de voyages qu’ils seraient encore invités chez Demorand et Salamé. C’est normal : entre la sapidité politique d’une endive qui passe pour de la pondération (Rosanvallon) et l’hystérie des « valeurs » avec lesquelles on fait (faire par d’autres) les guerres justes à dizaines de milliers de morts, la base sociale en a pour son désir d’élévation intellectuelle et morale.
Logiquement d’ailleurs, elle s’imagine « de gauche ». Elle est socialiste. Ou socialiste de gouvernement, socialiste moderne quoi — ça peut aller jusqu’à macroniste. Depuis quarante ans, on lui a répété, envers et contre toute évidence, que le parti socialiste était « de gauche ». C’est en ce point qu’on mesure la difficulté de défaire les investissements imaginaires dans une identité politique. Une fois qu’on s’est dit de gauche à la manière PS, et qu’on y a été confirmé répétitivement par France Inter, ni les traités européens successifs, ni les privatisations, ni le CICE, ni les démolitions du code du travail, ni finalement aucun des alignements sur les desiderata du capital ne peuvent conduire à quelque reprise de soi politique : on est de gauche, c’est évident. Puisqu’on vote PS (ou Macron par raison). Et qu’on écoute France Inter.
Mais que se passe-t-il dans la tête d’un bourgeois néolibéral de gauche quand on commence à lui servir une soupe aux effluves de droite ? — entendons, puisqu’il n’a aucun concept de la gauche et de la droite, rapportable aux étiquettes de droite dont il a l’habitude. Par exemple, quand il se découvre une matinale farcie avec Alexandre Devecchio (Le Figaro), Natacha Polony (Marianne) et Étienne Gernelle (Le Point), qu’est-ce qu’il se dit, le PFLB de gauche ? Qu’est-ce qu’il sent en lui ? Peut-être que la limite de plasticité de son idée de la « gauche » est atteinte.
Parce qu’ici nous avons de la droite mais alors estampillée de droite. La Francité attaquée, l’ensauvagement, l’immigration qui se croit tout permis, les territoires perdus de la république, ça c’est de droite. Autant bien sûr que la politique économique de droite à laquelle il donne son plein suffrage de gauche, sauf que cette fois-ci ça « marque ». Ça marque d’autant mieux qu’il pourrait aller jusqu’à percevoir la grossièreté de la manœuvre : on est en train de lui servir des succédanés à peine moins mal embouchés que les pétomanes de CNews, Europe 1, RMC, BFM, LCI — qu’il n’identifie pas comme de gauche. Or le bourgeois néolibéral de gauche a un point de dignité à défendre. Il n’est pas que raisonnable : humaniste et bienveillant également. Qu’on lui fasse des bruits de trompette dès le matin n’entre pas dans les attentes de son image de soi. À plus forte raison s’il perçoit la direction de la pochtronade généralisée, et qu’on l’invite ce faisant à se joindre à une tendance — qui pue, ça aussi tout de même il le sent vaguement.
L’aveuglement au désastre
Le propre des périodes de crise organique, c’est l’impression d’écrasante fatalité qui s’en dégage. Rien ne semble pouvoir arrêter rien. La course au désastre est comme inexorable, tous les freins, en tout cas ceux qu’on s’imaginait tels, sautent les uns après les autres. Ici d’autant plus vite que la concurrence s’offre à intensifier le ralliement mimétique — et peu importe que ce soit pour le pire. Le champ médiatique se considère désormais sous le magnétisme de la presse fascistoïde dont les succès l’impressionnent.
Il comprend qu’après tant de mornes années à mâchonner le consensus gouvernemental indifférencié, le premier entrant qui propose une nouvelle intensité rafle la mise. Mais l’esprit concurrentiel est purement formel : il voit une différence qui semble réussir, peu lui importe son contenu. Seul compte l’effet de différence. Ici on interprète que « le pays » demande de la surveillance, du désensauvagement et de remettre les Arabes à leur place. Qu’à cela ne tienne : on lui en donnera. Bien sûr pas à grosses louches qui éclaboussent comme sur CNews-Europe 1 mais, sur fond de bonne éducation maintenue, de temps en temps : un bon coup de cuivre. Manière de dire qu’on est à l’écoute de la société, qu’on ne va pas refaire l’erreur de se couper « des gens », etc. Etonnante passion de faire comme les autres quand on a élu pour slogan d’« écouter la différence ».
Que la pente fascistoïde soit l’effet de trois décennies de déréliction néolibérale, du refus forcené de donner la parole à quoi que ce soit de gauche — autrement qu’à la manière du parti socialiste —, ou des encouragements constants d’un pouvoir dérivant vers la droite extrême, c’est le genre de considération qui ne traversera pas un instant les cerveaux de France Inter. Pas plus que ne leur viendra la première interrogation sur la période que nous vivons, sur ce qu’une grande radio, qui plus est de service public, aurait à y faire, c’est-à-dire sur ce que c’est que vivre un moment de bascule historique, et sur la place qu’on va venir y occuper.
Si le sens de l’histoire ne vous vient pas spontanément, il y a toujours la possibilité de lire. Michaël Fœssel écrit sur l’année 1938, Daniel Schneidermann sur la presse des années 30. Sans rabattre deux époques l’une sur l’autre, on peut s’y rendre sensible aux échos, à des traits communs. Et notamment à ce qu’on pourrait appeler la faillite des sauvegardes. C’est que faire sauvegarde suppose de se mettre en travers du courant général. Au lieu de quoi, la tête étrangère à ce qui se joue réellement, le commentariat n’a d’autre obsession que de ne pas se laisser distancer par le mouvement collectif.
Dans les mondes de l’opinion comme dans les marchés, et à plus forte raison dans les mondes de l’opinion sous l’empire des marchés, tous les mécanismes œuvrent au ralliement procyclique. La tendance qui s’esquisse s’approfondit cumulativement et, hormis les habitués de la condition minoritaire, plus rien ne s’oppose au grossissement du flot. La norme connaît alors des déplacements fulgurants. Des idées, des énoncés autrefois repoussés parce que… repoussants, deviennent dignes de considération parce que les courants de la considération se sont réorientés et que, esclave des courants, on ne veut pas être en reste.
De l’art de ne pas voir ce qu’il y a à voir
Il est vrai que le glissement de terrain a été préparé de longue date comme en témoignent les données publiées par Libération sur la répartition des invités politiques du 7/9 de France Inter. Non pas que la statistique soit hors d’âge, au contraire elle est on ne peut plus fraîche (24 août 2020 – 8 juillet 2021) mais parce que, aimablement fournie par une officine nommée Politiquemedia (2), et reprise telle quelle sans y voir mèche par Libération, elle repose tout entière sur des catégorisations politiques d’une débilité venue de loin.
On y lit ainsi que LREM et les invités gouvernementaux représentent « le centre », le PS et EELV « la gauche », et LFI « l’extrême gauche ». Tout est d’une tragique bêtise dans cette « infographie » sans doute vécue comme un sommet du fact-checking et de l’intransigeante passion pour le vrai. Et toute la vue prise sur le paysage politique contemporain, sur ses transformations, sur ses déplacements, est viciée à cœur par des qualifications désastreusement fausses.
Un gouvernement qui déploie des armes de guerre contre ses contestataires, mutile comme jamais sous la Ve « république » depuis les ratonnades officielles de 1961, cautionne les violences racistes de la police par son silence, voire ses encouragements, à l’image du ministre de l’intérieur qui « s’étouffe » de rire d’en entendre parler, un gouvernement qui fait voter des lois de surveillance sans précédent, fait mettre en garde à vue pour une banderole sur une maison ou une apostrophe sur le passage du président, projette des purges dans l’université, laisse ses principaux ministres se soulager de leurs obsessions islamophobes, dont le ministre de l’intérieur, encore lui, s’honore d’être moins « mou » que la dirigeante de l’extrême droite, dont le chef réhabilite la mémoire de Pétain et de Maurras, et dont tous les affidés, ce voyant, battent des mains, n’est pas un gouvernement centriste. C’est un gouvernement de droite extrême. Et de droite extrême également l’innocente « droite » de LR, comme la primaire à venir, si besoin en était, ne va cesser de le confirmer.
Le diable n’est pas que dans les détails : il est aussi dans les catégories, ces petites choses intellectuelles, réputées sans importance pour la vie « réelle », mais qui n’en font pas moins des visions du monde, des visions ou des non-visions, ici produites dans un fatal mélange d’insuffisance et de paresse journalistiques, au terme de quoi le glissement du pays entier vers l’extrême droite nous est infographié comme une sur-représentation un peu contestable des invités du « centre ».
Car c’est une tout autre image politique que livreraient les mêmes données mais reventilées dans des catégories politiques redressées. On y lirait alors, pour l’essentiel :
Extrême droite (RN) : 6 %.
Droite extrême (LREM, gouvernement, MoDem puisqu’il soutient en tout le gouvernement, LR) : 65,1 %. Sans doute pourrait-on se demander pourquoi distinguer « droite extrême » et « extrême droite » quand si peu de choses objectivement les séparent, jusqu’à leurs lignes économiques, devenues identiques en tout ou presque — et nous aurions un bloc raisonnablement homogène à 73,1 %.
Droite (PS) : 15 %.
Gauche (LFI) : 4,6 %, car tout le monde a compris que ranger LFI dans l’« extrême gauche » n’a pas d’autre fonction que de lui infliger un stigmate d’inéligibilité de fait : qu’une majorité se fasse autour d’un extrême, n’est-ce pas une contradiction dans les termes ? Si vraiment on voulait conserver la catégorie d’extrême gauche, il faudrait la réserver aux formations ouvertement anticapitalistes (ce que LFI n’est nullement). Or, précisément, de ce côté :
Extrême gauche (NPA, LO, etc.) : 0 %
C’est peu dire que les « données » (celles dont le fact-checking, décidément, ne comprendra jamais qu’elles ne disent rien d’elles-mêmes), réagencées hors des catégorisations paresseuses, et frauduleuses, racontent une histoire infiniment moins présentable : la droite extrême représente 73,1 % des invités politiques de la matinale de France Inter, la gauche 4,6 %. Répétons pour bien imprimer les rétines : sur France Inter, droite extrême : 73,1 %, gauche : 4,6 %.
On juge de l’urgence d’ajouter à cette composition à l’évidence des plus ternes — « molle » dirait Darmanin — une section de cuivres un peu tonique. France Inter a un rang musical à tenir. Sur CNews, LCI, BFM, désormais Europe 1, logiquement rejointe par Philippe Val, RMC par Valls (la « gauche » d’extrême droite, une autre idée à déboussoler un infographiste), péter est une exigence éditoriale, et la pétomanie une affirmation de liberté, un motif de fierté. Avec ce qu’il faut d’obliquité pour préserver une réputation, France Inter a tout de même décidé qu’elle ne se laisserait pas décrocher de son époque.
S’il se passe quelque chose, l’important c’est de suivre, c’est d’en être, keep up disent les Anglo-Saxons, et peu importe avec quoi. On sait déjà que, comme la quasi-totalité du champ médiatique, elle validera sans un battement de cil l’opération de blanchiment qui s’annonce avec le lancement du « grand parti démocrate » qui, paraît-il, agite les têtes macroniennes. « Parti démocrate », voyons, ça ne peut pas être le parti des éborgneurs ; c’est comme Obama : c’est gentil. Mais on se demande comment elle se débrouillera, le moment du barrage venu, quand il s’agira d’expliquer à ses auditeurs le danger des idées de Le Pen après leur avoir donné écho trois matins sur cinq.
Dans cet aveuglement général au désastre, ceux qui n’ont jamais douté de leur position de précepteurs de l’opinion, pareils à leurs prédécesseurs d’il y a quatre-vingts dix ans, refont la même démonstration de la carence intellectuelle et de la carence morale, se retrouvant tous, obnubilés par leurs seuls regards croisés, indifférents à regarder quoi que ce soit d’autre, les prémices réelles par exemple, se retrouvant tous, donc, à péter — ou pour les plus distingués : à faire péter — au cul du convoi. Méthodiquement rendu inarrêtable.
Post-scriptum : de l’art de ne pas voir ce qu’il y a à voir (bis). À propos de « France » de Bruno Dumont
Au moment, légèrement inquiétant, où le dévalement général prend de la vitesse, on voudrait pouvoir attendre de l’art qu’il dise quelque chose d’un peu puissant sur la manière dont les médias retournent les cerveaux et refaçonnent l’époque (en se laissant refaçonner par elle). On se prend à espérer quand un réalisateur aussi exceptionnel que Bruno Dumont s’empare de la question. On se retrouve avec France, film de « critique des médias » unanimement célébré par les médias, sans doute pour la raison qu’il livre un consternant brouet à base de « société du spectacle », d’information fabriquée, de psychologie des grandes stars et d’ivresses de la notoriété que, réseaux sociaux mis à part, on croirait tiré des années 90 — et qui en garantit la parfaite innocuité.
Pour cette autre raison aussi que le talent formel du réalisateur y est toujours aussi éblouissant… s’il n’a pas la moindre idée un peu substantielle sur laquelle s’exercer. Les plans de déambulation automobile, par exemple, bulles de silence comme suspendues en l’air, sont certainement une merveilleuse idée formelle pour offrir une représentation sensible du monde séparé dans lequel vivent France et son âme damnée. Mais enfin, du point de vue de l’idée, c’est tout de même un peu court « les médias hors-sol ».
Aucune importance, au contraire même : la combinaison de pauvreté substantielle et de génie formel est précisément la plus propre à faire les pâmoisons de la bourgeoisie critique : la forme, la forme, la forme ! Et peu importe qu’il n’y ait rien, ou si peu, à couler dans la forme. Alors France Culture se pâme, Libération se pâme, Le Monde se pâme, Télérama, Les Inrocks, etc. Quand on connaît le degré de réflexivité des médias, cette extase collective, en soi, suffirait à être suspecte.
Certes, aux « Matins » de France Culture, Chloë Cambreling renâcle bien un peu à entendre Bruno Dumont lui asséner ses « vérités bien senties » — pourtant portes ouvertes enfoncées il y a à peine trente ans : les sondages manipulent avec des questions biaisées (est-ce possible ?), les médias font leur sélection dans le flot des nouvelles (donc des choses ne sont pas montrées ?), certains reportages sont scénarisés, montés même (incroyable !), les journalistes de la radio lisent des textes écrits avant leur prise de micro. L’artifice de France est la métonymie de l’artifice de son milieu, on nous avait promis la restitution du réel, mais en fait tout est faux — énorme révélation.
Voilà donc le niveau d’analyse des médias portée par l’un des plus grands réalisateurs français. Tout le talent formel du monde n’empêchera pas qu’un film sur un objet politique dépourvu de toute pensée de son objet politique ait nécessairement ces airs d’ahurissement à la découverte d’évidences connues de tous depuis des lustres — sauf de l’auteur, manifestement.
Et que s’il s’agit de critiquer les médias — dans le moment que nous vivons il y a plus urgence que jamais —, il s’agirait peut-être de travailler un peu — à autre chose qu’à la forme, ou sans trop perdre de vue que le travail de la forme n’a de sens qu’en adéquation avec un objet pensé, et précisément pour donner à cette pensée un supplément de puissance sensible. Mais, de pensée de son objet, on voit ce qu’il en est dans le France de Bruno Dumont. Il est vrai que Bruno Dumont revendique son « anti-intellectualisme » et de faire un art qui ne pense pas. Dont acte.
Dirait-il d’ailleurs que son objet est politique ? On n’en est même pas sûr. Les vicissitudes de l’âme de France, entre pentecôtes et relaps, restent le principe de liaison des vignettes disséminées çà et là par le réalisateur — ainsi quand un inconnu détruit à coup de pied un Vélib’, ou qu’à une soupe populaire, rédemption momentanée pour la vedette, un pauvre lui rend une pomme… faute de dents pour la manger. Connaissant Bruno Dumont, on ne peut même pas exclure l’hypothèse de la référence biblique, mais inversée : l’homme rend la pomme à la femme…
On sait pourtant depuis le socialiste Hollande de quoi les sans-dents sont surtout la métonymie : du capitalisme néolibéral et de ses inégalités obscènes. Et de même le vélib : de l’« aménagement urbain » vendu au capitalisme néolibéral. Et de même, tiens, les médias. N’y aurait-il pas eu plus d’intérêt à monter un dispositif permettant de lier par-là ces éléments apparemment disparates mais réellement solidaires, plutôt que par les tourments de l’âme de la star ?
On comprend au total que pas grand monde dans les médias n’ait pu résister à une charge aussi délicieusement intransigeante, et aussi merveilleusement inoffensive, à plus forte raison quand elle offre à tous les pharisiens de la culture les profits symboliques de la communion avec le grand art, tout à un ravissement formel libre du moindre dérangement politique.
Source : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon, 06-09-2021
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Commentaire recommandé
Impeccable Lordon, comme toujours ( et non , je n’ai rien à ajouter pour rendre ce commentaire plus substantiel )
71 réactions et commentaires
Impeccable Lordon, comme toujours ( et non , je n’ai rien à ajouter pour rendre ce commentaire plus substantiel )
+58
AlerterJe dirais même plus : Magistral.
« le rêve giscardien tiré du formol, parfaitement conservé, de la « démocratie avancée »
Là, en revanche, c’est de la cruauté. Si, si, j’ai connu 🙂
Je dois quand même avouer un petit biais de jugement, je me pique de spinozisme (de Panama)
+0
AlerterOn ne pas demander à la presse, surtout audiovisuelle, de nous parler de la réalité. Elle préfère nous entretenir d’une prochaine élection présidentielle dans un monde où tout va bien.
La récession qui approche ? Mais c’est la décroissance qui va stopper net le réchauffement climatique commencé il y a 10000 ans ! Comme l’augmentation des matières premières et de l’énergie est un bienfait pour l’humanité !
Le chômage et l’éclatement des droits sociaux ? Mais c’est une nouvelle conception de la société !
La casse des services publics , santé, école ? L’invention d’un monde fluide !
+28
AlerterOn pourrait gérer une décroissance dans le temps et selon une planification, ce qui s’annonce est plutôt un effondrement , financier ( il aurait déjà du avoir lieu si les chiffres n’étaient pas falsifiés au delà de tout ce qui a déjà pu exister), économique, culturel , éducatif et moral, et ainsi de suite. Lordon en a l’intuition , il fait un diagnostic efficace mais peine à cacher son désarroi face à la caste politique , journalistique, scientifique désormais ( des vendus aux laboratoires) . A qui se fier ? Sur qui compter ? Il faudra bientôt gérer le chaos . Difficile à croire que tout se passera dans le calme. Ceux qui rêvent d’une guerre civile( mondiale quand les ressources se raréfieront ) se frotteront les mains, aiguisant les machettes.
+4
AlerterRadio Classique pareil.
Schneidermann « Berlin 1933 », même sujet, faut le lire.
+6
AlerterSur France Inter, droite extrême : 73,1 %, gauche : 4,6 %, ça correspond à mon ressenti quotidien au petit déjeuner. Je résiste 3 minutes, puis zappe bêtement sur le clone France Info pour la même punition.
+24
Alertertout ceux qui ne sont pas exactement d’accord avec moi sont des fachistes: moi je suis la Tolerance et le BIen.Comment pouvez ne pas etre d’accord avec MOI qui suis le Bien? c’est surement que vous etes le MAl. On va vous eliminer…
+22
AlerterVotre commentaire est un peu hors sujet.
On parle de manque de pluralisme de l’information.
Il n’y a là aucun débat philosophique sur ce qui serait bien ou mal.
Et Il n’y a aucun manichéisme à vouloir entendre un autre son de cloche que celui qui nous est constamment servi.
+21
Alerter« Il n’y a là aucun débat philosophique sur ce qui serait bien ou mal »
Débat philosophique ? Ce texte est une distribution de bons et mauvais points. Pardon, uniquement de mauvais. Il aurait pu être bon, j’entends par là pertinent, mais on a affaire à un monologue de comptoir. Et c’est bien regrettable car il y en a des choses à dire, et sur le fond, il a raison. Mais Lordon plonge à fond dans le travers qu’il dénonce. Il peut faire bien mieux lorsqu’il ne cède pas à la facilité.
+14
Alertervous noterez qu’il n’a rien dit de tel… vous ne projetteriez pas un peu ?
+5
AlerterC’est bien de France inter et de ceux qui dans ces 10% se pensent de ‘gauche’ en votant PS ou Écologique, mais qui méprisent les gilets jaunes ou anti’pass?
Parce-que Lordon, lui ne pense qu’en terme de positions sociales , pas en terme de morale.
+8
AlerterOn peut rejoindre l’auteur de cet article sur certains éléments, mais on doit aussi remarquer que les politiques poursuivies depuis des décennies, au mépris total de toute démocratie (par exemple 2005-2007!) ne peuvent qu’induire un raidissement et des pouvoirs sourds et aveugles dont la feuille de route est celle des oligarchies mondialisées, et d’une partie grandissante de la population qui ne sait plus à quel saint se vouer. Mettre en cause les médias sans rappeler qu’ils sont pour la plupart dirigés par les mandants de nos présidents de la République et que notre service public d’information est le reflet d’un système politique inféodé au fric n’aide pas à la compréhension de la situation. Du reste, avancer que France Inter ou d’autres médias mainstream font un travail dégueulasse, c’est comme affirmer que l’eau est mouillée. Seule consolation: cela se voit à présent.
+17
AlerterJ’aimerais proposer la typologie suivante de la bourgeoisie française à la lumière des votes aux premier tour des prochaines présidentielles (n’hésitez pas à en ajouter/corriger):
– une bourgeoisie libérale marchélibriste self made man qui votera Macron ou Bertrand
– une bourgeoisie cool de goooche qui votera Montebourg ou Faure
– une bourgeoisie écolo/trottinette électrique qui votera Jadot ou Hidalgo
– une bourgeoisie conservatrice qui votera Bertrand, Zemour ou Lepen
Le reste de la population s’abstiendra (40-60% des 47 millions d’électeurs) ou votera pour des candidats à faible chance d’accéder au 2nd tour, convaincu qu’ils sont qu’il leur a été possible de s’exprimer démocratiquement.
Ce corps bourgeois, minoritaire dixit Begaudeau, représenterait donc environ 30-40% du corps électoral. Ce serait plus que les 10% dont parle Lordon ici.
La bourgeoisie est certaine, qu’avec une telle abstention, aucun Poutou, Cheminade ou autre ne passera le barrage du 1er tour. Quoiqu’il en soit, au 2nd tour, toute la bourgeoisie votera pour la préservation de ses intérêts de classe, quelqu’en sera le candidat (Zemour, lepen, Macron, LVMH, blackrock, goldman sacks (voir Draghi en Italie)). N’est-ce pas Monsieur Enthoven? https://www.franceinter.fr/politique/voter-le-pen-plutot-que-melenchon-en-cas-de-duel-raphael-enthoven-met-le-feu-a-twitter
Démocratie représentative avez vous dit? En l’état de l’abstention, démocratie représentative de la bourgeoisie serait peut être plus juste.
+33
AlerterEn lisant cet article, j’avais la même pensée par rapport à François BÉGAUDEAU et son texte « Histoire de ta bêtise ».
30-40% du corps électoral, plutôt 30%, représenterai bien les 10% de la totalité de la population française.
Mais depuis le départ, bien avant 1789, la bourgeoisie met tout en œuvre pour avoir le pouvoir, et sans partage. Et lorsque ça tourne au vinaigre (14-18, 39-44), ce ne sont pas eux qui sont en première ligne pour défendre leurs idéaux, mais ils envoient sur les champs de l’horreur la population qu’ils méprisent le plus en la considérant comme des misérables gueux…
Le retour du bâton sera terrible.
+18
AlerterBonjour Douarn,
C’est amusant et un peu révélateur de l’influence que ces média télécommandées ont sur notre manière de penser : vous faites le tour de tous les courants de pensée et de presque toutes les forces politiques sans citer Melenchon.
La question étant de savoir s’il trouvera les mots d’ordre capables de mobiliser les 60 % d’abstentionnistes ; du genre « la paix, le pain, la terre »…
Et puis il n’y a pas que la Présidentielle dans la vie. Présidentielle encore lointaine…
+5
AlerterBonjour Lev
Merci de me tendre la perche 😉
C’est parce que je n’arrive pas à mettre un type de bourgeoisie en face du courant de pensée de la FI que je n’ai pas évoqué Mélenchon, un candidat qui a pourtant fait trembler l’ordre établi en 2017.
Mais peut être que je me trompe et que je ne la vois pas. En tout cas cette typologie de la bourgeoisie rejoint les récentes déclaration de Mélenchon : la FI doit convaincre les abstentionnistes pour passer au 2nd tour.
+8
AlerterNous sommes déjà dans les élections présidentielles. En témoignent, les annonces politiques récentes du Président, pas encore tout à fait candidat, Macron.
Et alors que Mélenchon doit convaincre de voter, toute la classe médiatique s’emploie à entretenir la peur, l’indignation politique sans exutoire et le rejet des institutions, et donc à accroitre l’abstention.
+8
AlerterD’accord avec vous, utopiste
les médias sont dans les mains de la bourgeoisie libérale et/ou conservatrice (Bolloré, Niel, Bouygues, Drahi, etc.). Cette bourgeoisie n’a pas intérêt à autre chose que l’abstention pour favoriser ses poulains et éviter une surprise du 1er tour du type LFI.
Voilà bien le problème, ce sont les médias qui font les présidents.
Pour le fun et sans prétention, voici, pour le 1er tour des présidentielles 2012, le graphique comparant le temps de parole décompté par le CSA avec les suffrages exprimés pour chaque candidat : https://ufile.io/xbv7ltxf
Ce graphique rapporte que chaque heure passée dans les medias, telle que décomptée par le CSA, permettait à chaque candidat d’engranger un peu moins de 3000 voix au 1er tour en 2012. Comment Hollande, avec un temps de parole de 3500 heures, aurait il pu perdre contre Mélenchon comptabilisant un temps de parole d’un peu plus de 1000 heures?
+6
AlerterPas mal trouvé.
Il n’y aura pas Hidalgo ou Faure, seulement Hidalgo, plutôt à placer en « bourgeoisie conservatrice à fausse conscience de gauche », car elle n’a pas de penchant écolo ni cool…
+8
AlerterBonjour emmanueL
Par « bourgeoisie conservatrice à fausse conscience de gauche » pensez vous à certains anciens 68hard dorénavant assis sur le pactole d’une vie thésaurisé petit sou après petit sou, dénigrant les GJ et tout ce qui représente le désordre, tout en se remémorant ses souvenirs de jeunesse (Larzac, Plogoff, La Hague, …)?
Auto-centrée, vieillissante et peu soucieuse de l’urgence environnementale, peut être votera t-elle PS par habitude. Hidalgo la représentera t-elle mieux que Faure? Je ne sais pas.
+5
AlerterIl y a ceux-là issus de 68, dont pas mal se sont rangés encore plus à droite avec Macron, mais aussi de plus jeunes qui se croient réellement de gauche comme l’explique bien FL.
+4
AlerterLe reste de la population s’abstiendra (40-60% des 47 millions d’électeurs) ou votera pour des candidats à faible chance d’accéder au 2nd tour, convaincu qu’ils sont qu’il leur a été possible de s’exprimer démocratiquement
—
Les chances des candidats sont proportionnelles grosso modo à leur exposition médiatique, modulo la teneur des commentaires journalistiques, qui peuvent faire gagner ou perdre quelques points.
Il est LOGIQUE et SAIN que la population souffrant du système aille chercher des candidats non exposés et tout aussi LOGIQUE que le système leur mette des bâtons dans les roues.
Là où le tragique se pointe est quand des pauvres votent pour un candidat « de gauche » médiatique (oxymore) : la désillusion est assurée!
+2
AlerterJe préfère quand Lordon s’attaque à Macron. S’en prendre à Natacha Polony, aux conservateurs et aux souverainistes sous prétexte qu’ils ne sont pas « de Gauche » revient au contraire à débarrasser notre cher président d’une partie de son opposition, et à préparer le terrain à une mondialisation néolibérale totalitaire. S’il voulait être efficace il ciblerait mieux son combat.
+18
AlerterNatacha Polony a un côté conservateur qui peut déplaire aux « woke ». Mais elle est une des rares journalistes à dénoncer le néolibéralisme de l’UE. Rien que pour ça, elle mérite une autre épithète que « de droite ».
+21
AlerterSurtout, même si je ne partage pas la majorité de ses « valeurs », Natacha Polony a au moins l’immense qualité d’être réellement sincère et de ne pas servir la soupe « excellente » que nous servent tous les opportunistes qu’on retrouve habituellement sur les médias.
Et même si on approuve pas TOUTES ses positions (certaines sont parfois intéressantes mais je ne les énumérerait pas ici) il faut quand-même reconnaître qu’avoir une personne qui croit sincèrement à ses idéaux est rare et respectable, même si cette personne est idéologiquement proche de certains concepts qui nous hérissent.
Contrairement à des types qui n’ont pour seule motivation que de tourner comme des girouettes pour systématiquement montrer la direction qui serait la plus favorable à leur carrière.
J’ai infiniment plus de respect pour Arlette Laguiller (même si je ne partage pas du tout ses idées – un anar ne pouvant pas approuver un pouvoir centralisé fort – même de la vraie gauche) que pour tous les carriéristes qui seront prêts à trucider leur propre mère s’ils peuvent en retirer le moindre avantage.
Ce système politique comme le rappelle Lordon s’appuie sur 10% de la population qui reçoit quelques miettes et qui est prête à massacrer ses voisins pour continuer à bénéficier de la « manne céleste » que les « élites » lui jettent comme on jette un os à ronger à un chien.
Finalement, tous ces « chiens de garde » ne sont que des molosses bien dressés, tenus fermement en laisse et qui leur ôtent leurs muselières pour déchiqueter tous ceux qui risquent de les empêcher de continuer leur « petites affaires ».
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AlerterEn pratique :
1) Quand un pays est occupé, les partis ne sont plus de droite ou de gauche mais pour ou contre la soumission du pays (Berlin, Bruxelles, Washington, Finance). [modéré]
En programme :
2) Quand un parti exalte la violence, l’inégalité et valide l’essentialisme, il a les 3 invariants des diverses extrêmes droites. Par conséquent tous les partis soutenant les politiques actuelles le sont [modéré]
3) Quand un parti soutient un racisme social, culturel ou de genre, il sort du cadre républicain [modéré]
4) Si on utilise en référence la période 1931 à 1945, on saisit mieux ces incroyables dérives, niées par les acteurs eux même. Delaisi, grand syndicaliste puis collaborateur s’est toujours défendu d’avoir changé ses idées de gauche. Le point essentiel reste toujours : quelle est la hiérarchie des principes quand il faut trancher, et là il y a des surprises.
Donc, j’apprécie de lire LORDON, mais son raisonnement n’intègre pas totalement le CNR et il n’a pas accepté en totalité les dynamiques de croisement politiques typiques des périodes de crise aigüe (expliqué même par Laurent DOUZOU dans les jours heureux). Il s’est arrêté en cours de route.
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AlerterAutres comptabilités sur France Inter :
Européistes 100% Frexiteurs 0%
wokistes 99%
atlantistes 99%
écolos-giecolatres 99%
covidistes 100%
Zemmour, Gluckstein, Lugan, Asselineau, Nikonoff, etc 0%
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AlerterToujours parfait ,Lordon …pour faire un énième état des lieux ,toujours avec des mots,des mots choisis….mais de solution
jamais…
Il arrive même à démolir cet excellent film de bruno Dumont au motif que france inter l’a encensé.
Lordon n’envisage pas que des crétins reconnaissent qu’il y a des nuages lorsque lui-même vient de le constater.
Il est prêt dans ce cas à affirmer qu’il fait soleil.
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AlerterIl n’ a pas démoli « cet excellent film de bruno Dumont au motif que france inter l’a encensé. » il explique très clairement pourquoi, suffit de le lire. Et quant aux solutions, il ne cesse de dire dans quelle direction il serait bon, pour nous tous, d’aller (Lisez donc son dernier livre…) encore une fois, il suffit de le lire 🙂 Mais cette direction peut très bien vous déplaire, voire vous horrifier? Allez savoir….
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Alerter« Toujours parfait, Lordon… avec des mots, des mots choisis… »
Sauf qu’il oublie(?), néglige(?), la masse majoritaire des abstentionnistes, des dépité-e-s, des indécis-e-s, des indifférent-e-s, tou-te-s ceux et celles à qui il faudrait en priorité s’adresser quand on a l’honneur et la chance d’être publié, en choisissant une syntaxe et des mots que chacun-e pourra comprendre, et quand on est convaincu de l’urgence(mais l’est-il?) d’intervenir dans le débat public.
Comme dans sa critique du film en question, il privilégie la forme écrite plutôt que le fond (plutôt correctement analysé) dans l’expression de sa pensée, utilisant un langage caractéristique des classes (« éduquées ») qu’il dénigre…
Compte tenu de la teneur « confusionniste » de la propagande électorale subventionnée(et de l’importance que prend le débat en période pré-électorale, principal avantage des élections et base de la démocratie), chaque personne (ou groupe) convaincue du bien-fondé de ses convictions devrait s’astreindre à les « traduire » dans une simplicité limpide, accessible à tou-te-s et implacable, pour indiquer une voie sûre(électorale) à suivre en rapport avec celles-ci.
Et peut-être les placarder « sauvagement » partout dans l’espace public… pour que personne ne puisse les ignorer… (voir l’impact des moyens employés par la publicité, principale arme du consumérisme, de l’hyper-productivisme, du néo-libéralisme)?
Encore faut-il avoir le courage de ses opinions, et l’audace de se positionner…
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AlerterExemple hier dans un flash info (en substance): les élections en Russie ont fait l’objet de fraudes massives. Point final. Résultat des élections: pas un mot. Ah un peuple qui soutient son gouvernement, ils sont fous ces Russes (ou ces Chinois).
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AlerterEt là, je suis plié de rire, le principal parti d’opposition en Russie est le… parti communiste qui progresse de près de 6%!
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AlerterIls vous répondront que les communistes sont dans la main de Poutine, comme tous les autres :p
… Sauf saint Navalny évidemment !
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AlerterLibEgaFra peut être que vous êtes mal ou plus informé sur ce qui se passe en Russie ? un excellent reportage sur ARTE sur les exploitations de pétrole montrait oh combien les situations politiques officielles ne coïncidaient pas du tout avec les réalités économiques industrielles et commerciales comme pour la Russie d’ailleurs entre 2018 et 2014 le brut a chuté de 130% cela a laissé des traces sur les économies et l’avis des gens des votants potentiels Ici en France les dernières élections municipales régionales départementales ou la droite rafle tout avec des composantes dites de gauche socialisantes mais mais mais avec 78%d’abstention !cela ne vous plie pas en deux moi si Promenez vous centre de ville de LENS dunkerque Lille Douai voyez les vitrines baissées ou avec les affiches bail à céder moyenne de participation sur lex bassin miner 18% !!!
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AlerterFraude massives, mais sans préciser que Google qui arrosent nos « journalistes » de fric faisait parti de la manœuvre.
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AlerterLe classement par les médias « mainstream » de LFI dans la catégorie « extrême gauche » me fait beaucoup rire lorsque je retrouve les éléments de programme du parti Socialiste en 1981…
Je dirais même que LFI aurait été vu en 1981 comme un parti centriste (plutot de gauche mais sans plus).
Un bien bel exemple de glissement sémantique distillé par les médias des oligarques (qu’il y a belle lurette que je ne lis plus ni n’écoute autrement que pour mesurer le niveau de propagande qu’ils diffusent. ). On peut leur accorder autant de crédit que les russes accordaient à la Pravda avant la chute de l’URSS … Pitoyables.
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AlerterEt le PCF des années 80 serait vu aujourd’hui comme d’extrême droite pour ses positions sur l’immigration ?
Que d’angles morts, de poutres et autres dans toutes ces analyses bien-pensantes…
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AlerterAlors pour Lordon aussi le PCF a disparu, ne participe pas ainsi lui aussi à ce qu’il dénonce dans cet article ?
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AlerterQuand on a vu Robert Hue soutenir Macron en 2017, il faut avoir beaucoup d’imagination pour penser que le PCF (en tant que structure) existe encore.
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Alerterentant que structure les militantes et militants communistes français ont organisé une fete du journal humanité au parc du Bourget 300 000 visiteurs estimés en 3 jours !! pour moi la structure existe Marlène Chiappa a organisé un rassemblement pour le vaccin au Trocadéro dimanche après midi sur une photo on dénombre 24 personnes qui regardent et en vidéo une centaine qui passent et ne s’arrêtent pas pour moi En marche n’a aucune structure Robert Hue est parti du PCF en 2007 en créant un mouvement le MUP lui déstructuré avant d’avoir été mis en place comme MG Buffet qui n’est qu’apparentée au groupe gauche républicaine à l’AN
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AlerterAprès l’annulation forcée de 2020, le PCF a organisé dans les conditions difficiles de la pandémie sa traditionnelle fête de l’humanité. C’est sans conteste l’événement majeur politique, culturel, festif de la rentrée, quelques fois copié, jamais égalé en ampleur et en participation. Aucune autre force politique de ce pays n’est en mesure de pouvoir réussir le pari de rassembler 300 000 personnes sur 3 jours avec un pass d’entrée de 30 euros. La jeunesse présente en masse, des centaines de débats contradictoires (Martinez/Attal, Roussel/Pécresse…) suivis par une foule avide de confrontations pour éclairer ses choix, un programme artistique varié et riche sans équivalent, et surtout, le plaisir de se retrouver après des mois de confinement, pour échanger de vive voix, de boire un verre ou de se taper la cloche en goûtant les spécialités régionales aux stands des fédérations. La fête, c’est tout ça en même temps et c’est rendu possible par le dévouement des militants qui répondent présents malgré les difficultés. Donc pas de souci, le parti n’est pas encore mort et enterré, sa structure tient toujours!
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AlerterSUITE
Bien qu’en déclin continu depuis des années, sa faiblesse électorale persistante malgré les ravages de la crise, est très loin de refléter son influence réelle, beaucoup plus importante en réalité, grâce au travail de ses milliers d’élus sur le terrain à tous les niveaux du local au national.
Il est de bon ton d’ignorer le PCF et ce qu’il incarne, où est le temps où Yves Mourousi réalisait le journal TV de 13H en direct de la fête de l’huma avec Marchais comme invité? Si Lordon l’ignore également dans ce post, n’oublions pas que son son dernier livre s’intitule « figures du communisme » et que celui de Bernard Friot et Judith Bernard s’appelle « un désir de communisme ».
Pour Lordon, et sans la moindre ambiguÏté, c’est le nom qui porte l’alternative au capitalisme mortifère. Mais évidemment, le vrai communisme, celui qui n’a encore jamais existé, pas plus dans l’ex URSS que dans l’actuelle Chine.
« France inter comme les autres », pose en fait la question centrale de l’hégémonie culturelle au sens gramscien du terme: la bataille des idées est décisive pour décider des choix les plus judicieux quand le pays mais aussi l’humanité sont confrontés à des enjeux planétaires.
+1
AlerterIl y a juste un problème Ernesto, c’est que ce « magnifique PCF », censé représenter un communisme « qui n’a jamais existé », n’existe pas non plus. Et fondamentalement, si on reprend tous les textes de Marx et de ceux qui s’en réclament, le communisme peut-il exister autrement qu’en dérivant vers la soi-disant « dictature du prolétariat » (en réalité, la dictature d’un seul) et en y restant bloqué ? Où en est Cuba, où en sont tous les pays qui à un moment ou un autre se sont prétendus communistes ?
En France, les nombreux communistes du PCF que j’ai côtoyés (et avec lesquels j’ai souvent milité) sont toujours aussi staliniens et plus soucieux de faire perdurer leur place d’élu (nationaux ou locaux) pour nourrir, entre autres, leur parti (et par tous moyens) que de développer les idéaux dont ils se disent porteurs. Ce n’est pas propre à eux, mais personnellement j’attends autre chose d’un parti censé représenter les idéaux communistes.
Il y a toujours eu dans ce parti des gens admirables et sincères, mais malheureusement ils cautionnent aussi des agissements et des positionnements politiques d’un autre temps et inacceptables.
Dommage…
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AlerterDe toutes façons, le PCF a été « explosé » bien longtemps avant la chute de l’URSS par Mitterrand qui a réussi le tour de force de transférer les mécontents d’un parti (dont je ne partage pas les idées – particulièrement concernant la centralisation des pouvoirs comme tous les systèmes a-démocratiques) qui avait une sensibilité « sociale » vers une opposition fantoche volontairement nauséabonde (avec bien sûr une propagande assurée par l’état et les médias publics ET privés) dont les dirigeants ne pensaient qu’à améliorer leur train de vie au détriment de toute honte.
Désormais, le PCF est mort et enterré, et même si sa carcasse frémit encore seuls les aveugles sont convaincus que le phénix renaîtra de ses cendres.
Mélenchon (ex « éléphant » du PS) s’est chargé de finir l’équarrissage et il ne reste que quelques os desséchés qui se fossilisent en plein soleil.
Personnellement, je regrette sincèrement que le PCF soit mort car malgré tout ce parti offrait deux énormes avantages pour la population :
– Il ne serait jamais parvenu à arriver en tête d’une élection nationale et ne serait donc jamais parvenu à présenter le moindre danger pour la population.
– Par contre, avec ses 25% de scores à toutes les élections il représentait un force de frappe avec laquelle il fallait compter et les oligarques se gardaient bien de faire la fête du slip comme ils le font de manière décomplexée de nos jours.
Le remplaçant (nommé par Mitterrand) ne présente ces inconvénients : Ses « cadres » ne pensent qu’à s’en mettre plein les poches et il est neutralisable par un simple « sursaut républicain ».
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AlerterNon seulement le PCF premier parti de France aux législatives de 1946 n’a pas représenté « un danger pour la population », mais cette dernière peut même lui être reconnaissante pour son rôle dans la résistance et les avancées sociales mises en oeuvre par ses ministres dans le premier gouvernement de Charles de Gaulle: la sécu avec Ambroise Croizat, le statut de la fonction publique avec Maurice Thorez, la nationalisation de l’énergie et les œuvres sociales à EDF et Gaz de France avec Marcel Paul, la défense nationale avec Charles Tillon.
En effet, on ne fait pas la même politique avec un PCF à 20% et un avec moins de 10% (à fortiori avec un à moins de 2%), comme le reconnaissait en son temps un président du patronat.
Mais ne prenez pas trop vos désirs pour la réalité, le PCF a connu des moments bien plus durs au cours de son histoire: interdit, ses élus déportés et emprisonnés, ses militants pourchassés, fusillés pour l’exemple par l’occupant. Rien n’y fait, le mort bouge encore et la fête réussie de son journal (le seul quotidien national anticapitaliste), prouve qu’il y a encore un avenir pour les partisans du retour des jours heureux.
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AlerterBé si, dans sa version corrigée, le PCF est « ailleurs » (comme EELV), ce qui n’explique pas pourquoi effectivement il n’en parle pas… Mais peut-être qu’il considère que ce parti n’en est plus un et est juste un regroupement entrepreneurial aux pratiques mafieuses. Cependant, je ne pense pas qu’il pense cela du PCF, sinon tous les partis seraient à ranger dans ce même sac. Alors effectivement, il faudra lui demander pourquoi il n’en parle pas, la réponse pourrait être intéressante.
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AlerterPar construction, ce qui n’a jamais existé n’existe pas encore! Et ce qui est impossible c’est ce qui n’a pas encore été essayé! Pour Marx, le communisme c’est « le mouvement réel qui abolit l’état présent des choses », donc l’exact contraire de l’immobilisme et du conservatisme; c’est aussi l’état « d’une société supérieure (sans classes), où le libre et plein développement de chacun est la condition du libre et plein développement de tous », autrement dit, l’individuel avant le collectif mais dans une dialectique indissociable.
Quand on parle des pays « communistes » on pratique un abus de langage, il faudrait plutôt utiliser l’expression « pays du socialisme réel », d’ailleurs couramment employée par les politologues et journalistes spécialisés (URSS= Union des Républiques SOCIALISTES Soviétiques). Mais on serait bien en peine dans les textes de Marx de trouver une seule référence au fait que la société socialiste soit une étape incontournable vers le communisme. Le moins qu’on puisse dire est que les pays se réclamant faussement du « communisme » n’ont pas mis en oeuvre les préceptes de Marx.
Par contre, « la dictature du prolétariat » est bien une vieillerie Marxienne, abandonnée depuis longtemps par le PCF qui s’est prononcé sans ambiguïté pour une voie démocratique au changement de société et la condamnation sans appel du stalinisme et de ses crimes.
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AlerterBien que n’étant plus membre du parti depuis Robert Hue et sa « mutation », je continue d’être compagnon de route et de participer et échanger avec les camarades, pour défricher les chemins vers l’émancipation. Je n’ai jamais été interdit d’exprimer des avis critiques sur certains aspects des orientations du parti et je connais nombre d’élus qui ne sont parfois pas « dans la ligne » et qui ne sont pas exclus pour autant.
Quant au « cautionnement d’agissements et de positionnements politiques d’un autre temps et inacceptables », il conviendrait de préciser pour savoir de quoi on parle réellement.
Quoi qu’il en soit, il reste les interrogations majeures et les propositions concrètes pour y répondre sous peine de résignation et d’impuissance: le capitalisme, horizon indépassable de l’humanité? Peut-on l’amender pour le rendre plus acceptable? Faut-il au contraire le dépasser? Et quoi mettre à la place? Comment et par quels moyens?
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AlerterNous n’épuiserons pas sur ce site, un sujet aussi central que pourquoi le « vrai communisme » n’a jamais pu advenir ; pas plus que votre « pirouette sémantique » ne répond à cette question.
Cependant 2 choses :
1 – Ça ne vous interroge pas que tous les pays (au passé ou au présent, qui représentaient il y a encore 30 ans près de la moitié, ou plus, de l’humanité) qui se sont revendiqués ou se revendiquent encore du communisme (et peu importe qu’ils aient mis en avant leur « socialisme » et autres terminologie genre « populaire ») n’ont toujours abouti qu’à la dictature d’un seul et à une nomenclatura complice qui se gave sur la population ? Ou autrement dit : est-ce qu’il n’y a pas dans la doctrine (pour ne pas dire dogme) marxiste des erreurs d’analyse et de causes qui conduisent fatalement à ce « faux communisme » ?
Une piste : je vous rappelle que Marx a tout d’abord été très enthousiaste quand il a découvert Darwin, puis très vite il s’est rendu compte que les thèses darwiniennes rentraient en contradiction frontale avec ses propres conceptions des causes expliquant « la lutte des classes » et il n’a plus voulu en entendre parler (et peu importe que certains marxistes aient voulu les réconcilier par la suite avec des analyses tirées par les cheveux).
Sauf que depuis, les thèses darwiniennes ont perpétuellement été confirmées expérimentalement et jamais aucune de celles de Marx (un manque de confirmation scientifique que lui reprochaient déjà Durkheim ou les anarchistes historiques d’une autre façon).
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Alerter– suite et fin –
2 – vous êtes sûr que nous parlons du même PCF ? Il ne suffit pas de prononcer le mot de « déstalinisation » et d’abandonner officiellement le « centralisme démocratique » (1994 en France) pour que cela se traduise par des faits et des actes qui y correspondent. Moi aussi, j’ai travaillé avec eux et encore dernièrement localement… la seule chose qui a réellement changé c’est que maintenant ils font semblant d’écouter, mais au final les décisions qui seront prises (malgré très souvent leurs promesses) seront à l’opposé du souhait des « consultés » et pire des principaux intéressés. Aussi, je ne peux que constater que la dichotomie entre les intentions, les paroles et les actes est une vraie « maladie » des communistes ou du moins de ceux qui sont au PCF (évidemment ce n’est pas propre à eux, puisque la plupart des responsables politiques sont ainsi, mais c’est quand même une « maladie » très présente à gauche) ; et le pire est que les nouvelles générations continuent totalement dans cette voie en forme d’impasse.
Alors ma certitude, étayée par 50 ans de combats politiques et expériences sociales différentes, est que tant que les communistes ne voudront pas déconstruire totalement la grille d’analyse marxiste et tout refonder sur des bases sociologiques et psychologiques solides, jamais aucun « vrai communisme » ne pourra advenir.
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AlerterDifficile de débattre quand les procès d’intention et la mauvaise foi tiennent lieu d’arguments. Je n’ai pas le même vécu que vous mais je connais le parti de l’intérIeur pas vous.Les communistes malhonnêtes? Vous me citerez des élus ou responsables poursuivis en justice pour détournements à leur seul profit ou magouilles en tous genres et vous comparerez avec leurs équivalents des autres partis.
La véritable explication c’est que vous niez la lutte des classes face à laquelle vous privilégiez la lutte des places, au nom de la « nature humaine » qui pousse à céder à l’ivresse de la puissance, à l’égo démesuré, à la folie du pouvoir personnel et qui mène aux pires dictatures. Le plus bel idéal ne serait qu’une chimère car poursuivi par des hommes dont la nature profonde s’oppose à sa réalisation et la rend impossible.
Je n’adhère pas à cette thèse pseudo-scientifique qui fait douter de l’espèce humaine (le pessimisme de la raison, l’optimisme de la volonté). Je vous laisse donc à vos certitudes, tout en notant que vous prenez grand soin de ne pas répondre aux interrogations que j’évoquais et auxquelles Grd-mère Michelle donne écho.
En attendant que la « sagesse » gagne l’espèce humaine (est-ce même possible?), on laisse le capitalisme tranquillement détruire l’homme et la nature?
+1
AlerterDifficile d’avoir le moindre débat tranquille et honnête, avec des gens qui se sentent perpétuellement attaqués personnellement, ou autrement dit qui démontrent qu’ils appliquent à la lettre ce qui a toujours fini par tuer (y compris réellement) toutes les meilleures volontés : « tout ce qui n’est pas avec nous est contre nous », c’est aussi votre credo ? Difficile d’avoir la moindre discussion avec des gens qui refusent perpétuellement de confronter leurs croyances avec les réalités, notamment sur la « nature humaine ».
Non, on ne laisse rien détruire et on continue à se battre contre toutes les oppressions, mais on part de prémisses différentes pour éviter de se tromper de causes et de moyens pour y remédier, comme l’ont malheureusement fait toutes les générations de « révolutionnaires » qui nous ont précédés.
Si vous manquez de données réelles concernant la corruption de beaucoup d’élus et villes communistes, allez consulter ce qu’en dit ANTICOR ou les nombreux rapports des Cours régionales des comptes. Bien évidemment, je ne vais pas vous donner ici des noms de personnalités ni de villes sous peine d’être accusé de diffamation, mais on les retrouve facilement dans ces rapports, ou dans quelques articles du Canard (notamment sur certains marchés publics), qui « bizarrement » n’ont jamais suffisamment interpellé la justice pour que des suites y soient données, alors que même un enfant de 10 ans comprendrait que ça n’est pour le moins pas clair. Et je n’ai pas à comparer avec d’autres partis puisque je sais qu’ils sont tout autant corrompus, ni plus ni moins, et c’est bien ça que vous ne voulez pas savoir.
Mais si vous pensez que tout cela se justifie par le fait qu’eux (les communistes) seraient les gentils et tous les autres les méchants – ce qui est consubstantiel et consécutif aux grilles d’analyse marxistes – définitivement nous ne vivons pas dans le même monde et tout dialogue est impossible.
Vous ne vous rendez même pas compte que vous reproduisez toutes les dérives sectaires et de déni des réalités de certains croyants ; mais Irène Falcon l’a dit mieux que moi : « … Nous nous sommes libérés de la foi qui exclut la science, alors s’est renforcée en nous cette foi à laquelle Marx faisait référence lorsqu’il disait que les communistes sont capables de « prendre le ciel d’assaut ». Lorsque cette foi tiédit, lorsqu’on devient incrédule, on cesse d’être communiste. Voilà la vérité. » – Irène Falcon citée par Jorge Semprun dans « Autobiographie de Federico Sanchez »
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AlerterQuelle suffisance dans l’insuffisance! Quel mépris pour ceux qui luttent pour un monde meilleur! Vous êtes un « sachant », tous les autres « des croyants », comme c’est facile! mais un peu court pour convaincre. Vous avez le droit d’être un anticommuniste virulent qui caricature outrageusement la vérité, mais de grâce arrêtez le « tous pourris », ça n’aide pas au nécessaire réenchantement de la politique et ça conforte le peuple dans l’abstention, la résignation et l’impuissance paralysantes.
« On continue à se battre contre toutes les oppressions… » mais avec qui? Sur quelles bases ? Avec quel rapport de forces? Puisque les politiques sont tous des menteurs qui ne pensent qu’à s’enrichir, les syndicalistes idem, les révolutionnaires de pacotille se trompent de causes et de moyens, le peuple se fait manipuler.
Il ne reste plus que vous, dans votre pauvre petite tour d’ivoire, en surplomb des « croyants » eux dans l’erreur permanente, vous, le seul qui « sait » et connait la vérité scientifique. Parlez nous donc de vos hauts faits d’armes et des résultats obtenus à la force de votre seul mérite.
Incognitototo combien de divisions? A vous suivre, pas de crainte pour le capitalisme qui peut dormir sur ses deux oreilles.
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AlerterMalheureusement, vous illustrez parfaitement les travers que je reproche à « votre » gauche… incapable de se remettre en cause, et qui donc est condamnée à perdre ou à ne mettre en place que des avenirs dystopiques. Et puisque vous n’avez en réalité rien de concret à m’opposer, vous attaquez l’homme et ses supposées intentions ; je vois que vous avez tout pris de ceux que vous défendez.
Je vous donne vraiment l’impression d’être un réactionnaire, antirévolutionnaire, de me croire au-dessus de tout le monde et de mépriser ceux qui luttent ? Ma première manif, c’était pour l’enterrement de Pierre Overney et j’avais 12 ans ; j’ai mis mon lycée en grève j’en avais 15 ; et je vais arrêter là, sinon avec vos penchants naturels, vous allez vouloir me donner une médaille ou pire m’édifier une statue… L’important est surtout que j’ai toujours vécu conformément à mes idéaux libertaires, alors même qu’avec mes compétences, on m’a offert des ponts d’or pour faire partie des ultra-riches… mais non, contrairement à une grande majorité de personnalités dites de gauche, la traîtrise de classe ce n’est définitivement pas pour moi.
Contrairement à ce que vous croyez, je représente énormément de monde, et en tout état de cause bien plus que votre PCF corrompu ; probablement entre 20 et 30 % du corps électoral actuellement ; c’est-à-dire :
– tous ceux qui ne se reconnaissent plus dans aucun parti ni personnalité susceptible de les représenter à gauche et qui pour autant ne voteront jamais à droite ;
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Alerter– tous ceux qui ont compris que ce n’est pas en faisant toujours plus de la même chose et en proposant les sempiternelles vieilles fausses solutions que nous pourrons changer quoi ce soit ;
– tous ceux qui ont été marginalisés, méprisés, et qui se sont exclus de cette gauche tant ils n’en pouvaient plus d’être pris en otage dans des guerres d’ego et d’entendre des justifications bidons aux renoncements successifs, au nom de la realpolitik mal comprise ; ce qui est vraiment totalement minable par rapport aux enjeux collectifs…
Les trahisons, ça suffit et si on devait faire la liste de celles du PCF à l’intérieur de cette gauche, on y serait encore demain.
Mais je fais aussi partie de ceux nombreux qui ont toujours analysé la doctrine marxiste comme étant la pire imposture conceptuelle de ces 170 dernières années. D’ailleurs, ce n’est pas d’avoir milité avec la CNT qui m’en a le plus convaincu, juste de l’avoir lu et il est vrai aussi d’avoir eu un père communiste. Et je vous rassure là aussi : dans ma compréhension du marxisme, je suis loin d’être tout seul, d’ailleurs ce sont des systémistes d’origine marxistes qui ont fini de m’ouvrir complètement les yeux.
Maintenant si vous préférez continuer à ne pas savoir et à ignorer 160 ans d’expériences et de faits psychosociologiques, d’éthologie et d’anthropologie qui invalident les thèses marxistes, je n’y peux rien. Pas plus que je ne peux changer la perception que vous avez de moi complètement à côté de la plaque. Mais c’est ainsi avec les croyants.
+0
AlerterMerci, Ernesto, de poser les vraies bonnes questions dans votre dernier paragraphe, au sujet du « capitalisme, horizon indépassable de l’humanité? »
Évidemment, celles-ci en entraînent d’autres, au sujet de l’argent(comment éviter de le détourner de sa fonction première de moyen pratique d’échange de « biens » et de services?), de la propriété privée(comment éviter que sa fonction d’usage se transforme en outil de domination et d’exploitation?), et des héritages qui tendent à consolider des dynasties dominantes…
Et surtout, comment lutter contre l’oppression des dominants et leurs armes sophistiquées et implacables dans le domaine des guerres militaires, y compris civiles (voir les budgets de « défense » et de « sécurité ») et commerciales (voir la publicité, la concurrence tant vantée pour la « croissance économique » mais forcément déloyale, et l’action des lobbys commerciaux, synonyme de corruption)?
L’option politique est certainement la seule qui éviterait les bains de sang et la destruction de l’environnement(notre biotope), mais comment former et consolider un mouvement décisif qui stimulerait et réunirait les masses mécontentes sur des objectifs communs porteurs d’espoir, face à la pandémie de désinformation?
+1
AlerterPour ma part, et contrairement à ce que voudrait faire croire Incognitototo, je ne suis pas un inconditionnel sectaire de gauche qui cautionne tout et avale des couleuvres sans rien dire. Je critique le PS, son tournant libéral, son abandon des classes populaires, le quinquennat calamiteux de Hollande, le cavalier seul de Mélenchon et la FI pour 2022, la croyance du PCF, fausse selon moi, en la possibilité de construire une Europe indépendante et progressiste tout en restant dans l’OTAN ou dans le cadre des traités actuels, de même d’avoir un euro non plus au service de la finance mais de l’économie réelle. J’ai quitté le parti en désaccord avec la « mutation » de R. Hue.
Mais tout cela ne m’empêche nullement de rester communiste, d’œuvrer au rassemblement et l’union des forces populaires, dans le respect des identités de chacun, en privilégiant les convergences sans occulter les divergences, pour créer le rapport de forces et construire les conditions du changement.
Personne n’a à lui tout seul la légitimité et le pouvoir nécessaires pour conjurer les crises. Il faut accepter le pluralisme des idées et des actions. Il faut aussi impérativement se mêler de ses propres affaires et arrêter de déléguer, c’est le moyen le plus sûr d’éviter les trahisons.
Le pays a besoin de toutes les bonnes volontés pour ouvrir la voie vers l’émancipation et le retour des jours heureux. Il serait irresponsable et mortifère de rester au bord du chemin quand nous attend une tâche exaltante.
+0
AlerterPFLB c’est bien trouvé, Ça me parle beaucoup, tous ces cadres qui croient qu’ils font partie de la bonne classe et qui déchantent en se faisant virer comme des malpropres avec un pourboire misérable limité par leur idole politique Macron dès son arrivée au pouvoir.
C’est triste de voir leur monde s’écrouler (parfois vraiment salement) mais on a quand même le sentiment que la bêtise est parfois récompensée à sa juste valeur. Quand on travaille d’arrache-pied contre ses propres intérêts il est toujours étranges d’être surpris de sa propre déchéance.
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AlerterSi Macron était effectivement le premier choix des cadres et professions intellectuelles supérieures, seul un sur cinq a voté pour lui et ils ne représentent que 9% de la population. Le vote décisif, c’est celui des retraité, qui eux aussi ont voté Macron à 21%, mais ils représentent 44% de la population.
A noter que 10% des ouvriers et 13% des employé ont voté macron: pour ce qui est de voter contre ses intérêts ce n’est pas mal non plus. Et ils avaient probablement voté Sarko les 2 fois précédentes, comme disait Brassens: quand on est c….
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AlerterOn peut rejoindre Lordon sur l’évolution de l’air du temps qui devient vraiment irrespirable et sur le côté mouton de panurges des médias.
Pourtant, il est bien dommage qu’il fasse silence sur les raisons de la marginalisation de ce qu’il appelle « la gauche » et « l’extrême-gauche » et, non, ce n’est pas que la faute des médias.
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AlerterNous sommes très minoritaires dans mon milieu moyen bourgeois à suivre ce type d’analyse. Ils ne supportent pas que l’on médise du monde ou de libération. Ils ne souffrent pas trop du démentèlement des « jours heureux ». Il faudrait trouver un autre angle d’attaque qui leur dise la vérité sur leur confortable point de vue. Pour ma part, je vis cela très mal.
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AlerterComme l’a déjà relevé Bats0, le problème de Lordon, c’est que sa capacité de conceptualisation est puissante mais que sa capacité d’observation et de compréhension du réel est extrêmement faible.
Autrement dit, son postulat de départ est faux dans les très grandes largeurs, ce qui affaiblit terriblement tous les postulats qui suivent.
Le régime, le système que Lordon dénonce ne repose pas sur 10% de l’électorat mais sur environ 30% à 35% du corps électoral : grosso modo des gens qui votent de LREM à ceux qui votent LR. Vous en avez un autre gros tiers que se partagent entre les partis de gauche radicale et les partis de droite radicale. Et le dernier tiers qui s’abstient.
Et donc la base du système est certes minoritaire mais encore solide, et plus forte que chacune de ses 2 oppositions de gauche ou de droite.
Voilà qui aidera un peu mieux à comprendre pourquoi la révolution du chère a certains ne vient pas.
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AlerterPour abonder dans votre sens, contentons nous de regarder les résultats du premier tour des élections de 2017:
– la gauche telle que définie par F Lordon (Arthaud, Poutou, JLM): 21,31%
– la droite (les autres, donc): 78,69%
Sachant que JLM a fait un score historique lors de ces élections. Les probabilités pour qu’il réitère ce score en 2022 me semblent proches de zéro compte tenu de ses récentes prises de positions.
Du coup, les 10% nuisibles sont noyés dans les 78,69%…
Comment qualifier les 68,69% restants? La question a son importance car même sans les 10% nuisibles, ils représentent tout de même une large majorité des votants.
Compte tenu de ces chiffres, la pertinence de l’analyse de F Lordon me paraît inférieure au futur score de sa gauche lors de prochaines élections.
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AlerterEt plutôt que de se focaliser sur ces 10%, je recommande à F Lordon et à tous les politiques de gauche de s’intéresser aux raisons pour lesquelles les électeurs dont ils sont censés défendre les intérêts se détournent d’eux, et leur préfèrent le RN par exemple: https://www.liberation.fr/les-idees/2017/04/24/qui-sont-les-214-d-electeurs-de-marine-le-pen_1565123/
F Lordon a souvent fait preuve d’une parfaite maîtrise de l’analyse critique du système capitaliste. Je lui propose de l’exercer sur la gauche qu’il défend. L’autocritique devrait s’avérer utile, puisqu’il ferme la porte au débat (c’est dans la tête paraît-il…)
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Alerter« Or le bourgeois néolibéral de gauche a un point de dignité à défendre. Il n’est pas que raisonnable : humaniste et bienveillant également. »
100% d’accord.
C’est d’ailleurs pourquoi, j’ai plus d’estime pour un Trump, qui assume son égoïsme capitaliste, que les Biden, Obama, Macron and co……Eux, ils veulent le beurre (le fric) et l’argent du beurre (la bonne conscience en donnant des miettes)
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AlerterDécidément, Lordon, c’est vraiment un naufrage. Depuis des années, il donne l’impression d’avoir régressé en âge et de (re)trouver les plaisirs adolescents de la diatribe militante « plus radical que moi tu meurs ».
Je n’ai aucune motivation pour essayer de démonter les propos échevelés de ce texte, mais je voudrais quand même revenir sur une de ses fraudes intellectuelles. Celle qui consiste à affirmer que le « bloc bourgeois » représenterait environ 10% de la population. Pour ce faire, Lordon prend le score de Macron au 1er de 2017 (24%), il enlève l’abstention qui était de 20% (c’est déjà une opération fort discutable : il n’est pas prouvé que le vote obligatoire changerait significativement les pourcentages d’adhésion). Mais surtout, ce qui est parfaitement délirant, c’est qu’il en retranche 45% de soi-disant « vote utile ».
Il faut prendre ces mots au sérieux : « vote utile ». Si l’on considère que le vote Macron est utile, c’est qu’on adhère assez à ses idées pour cela ; au moins dans les grandes lignes. Donc on ne peut pas retrancher ces 45% du « bloc bourgeois » comme le fait Lordon, car il s’agit de gens qui désirent des politiques assez proches de celles que mène Macron.
Lordon oublie cependant un autre fait : en plus de Macron, il y avait un certain Fillon qui était encore plus franc du collier dans l’idéologie anti-sociale. Si l’on additionne leurs deux scores, on arrive à 44%. On peut bien enlever l’abstention pour faire plaisir à Lordon, on reste *très* très au-dessus de 10%.
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AlerterL’article commençait bien et puis…
« Ici on interprète que « le pays » demande de la surveillance, du désensauvagement et de remettre les Arabes à leur place (…) Que la pente fascistoïde ».
Patatras Lordon nous ressort le « camarade, si t’es pas avec moi, c’est que tu es avec Pétain, les heures les plus sombres de l’Histoire, toussa toussa ».
Hé bien NON! On peut être contre l’ordre libéral qui écrase ET vouloir un peu plus d’ordre au sens sécuritaire.
Et vouloir que le principe de Pareto (qui veut que 80% des phénomènes soit le fait de 20% des acteurs ) soit appliqué au domaine judiciaire… Cad que l’on mette les multi-récidivistes (cad le 20%) à l’ombre pour un moment.
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AlerterQuand ce que veux la gauche c’est quoi ? le désordre, le sang et les larmes ?
Le problème de ce discours (de droite), c’est qu’il ne tient absolument pas compte des fait.
Le « désordre » est plus ou moins constant depuis 1973, avec des pointes a chaque crises économique. Aucune des politiques sécuritaires menées depuis n’ont eut d’effet discernable. Mais bien sur cela n’empêche pas les politiques et journalistes (du figaro par exemple) de comparer deux statistiques mensuelle et trouver des augmentations de 118%. Car sur un phénomène aussi marginal, l’anomalie serait de ne pas trouver des variations brutales de temps en temps (d’autant plus facile a trouver si l’on peut choisir l’année de référence).
Derrière une image de justice laxiste, on constate surtout que les peines alternatives tant conspuées ne s’appliquent qu’a ceux qui sans cela n’auraient pas été condamnés du tout.
Concernant les récidivistes, il sont condamnés à de la prison ferme dans 80% des cas, et la récidive est stable a 40%, malgré un quasi doublement des peines (ce qui a par contre un effet sensible sur l’augmentation du nombre d’incarcérés). Ce taux de 40% est à mettre en relation avec un taux de 60% aux USA et 18% en Suisse.
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AlerterAprès avoir savouré la remarquable analyse de Frédéric Lordon, je me suis dit que je faisais partie des privilégiés qui connaissait les choix « des Crises » et que mon grand âge me laissait le temps de le lire et de l’apprécier. Mais après… Je le transmets à mes amis déjà convaincus. Mais les autres seront repoussés par le brillant style universitaire. Ne pourrait-on pas en rédiger une version pour les lecteurs du Figaro. Dans un style plus plat et put court, avec des intertitres etc. Car on écrit pour être lu par un grand nombre et ce texte demande beaucoup d’attention pour développer ces vérités décapantes.
Que la nouvelle formule est de la sollicitude pour les esprit peu au fait savantes littératures. mais peut-être sommes nous victimes de l’urgence car ce que je souhaite représente un gros travail de simplification de la forme. Nous ne sommes plus à l’époque de Flaubert qui se préoccupait du sort d’une virgule des jours durants.
Amicalement. Gérard S.
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AlerterLordon, cela commence dans l’euphorie, avec une syntaxe agressive, des pics mordants, des cibles parfaitement identifiées. Carrément jouissif ! Puis il se met à jeter des imprécations quand il définit de façon intellectuellement sommaire la droite, et son discours se perd dans une cathare de vieux radoteur cacochyme : le vrai Lordon, le seul au fond .Il ajoute des chiffres, et nous démontre son inaptitude au calcul prévisionnel. Quand à sa démonstration que Radio France, surnommée la voix du parti socialiste, ou la voix de son maître serait passée à l’ennemi…
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Alerter« Quant à sa démonstration que Radio France, surnommée la voix du parti socialiste, ou la voix de son maître serait passée à l’ennemi… »
Oui c’est aussi crédible que de lire dans un n° récent du « Diplo » que « France Inter » est la radio des CSP+… Moi quand j’écoute cette radio j’ai l’impression d’être sur RTL avec un peu moins de pub.
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