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16.septembre.201816.9.2018 // Les Crises

France-Maurice Audin : Du déni de réalité en guise de politique mémorielle. Par René Naba

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Source : Madaniya, René Naba, 15-09-2018


Plus de 61 ans après sa forfaiture, la France a reconnu sa culpabilité dans l’assassinat de Maurice Audin, ce jeune mathématicien communiste anticolonialiste, enlevé et mort sous la torture, une des pages les plus sombres de la colonisation. 61 ans et 3 mois.

Contrairement à l’Allemagne qui a assumé, d’un trait, sans concession, la totalité du passif hitlérien, la France joue à cache cache avec sa propre mémoire, pensant s’exonérer de ses propres turpitudes. Elle louvoie s’imaginant être plus intelligente que la mémoire des peuples et la vérité historique.

Un déni de réalité en guise de politique mémorielle. De la repentance à minima en guise de solde de tout compte en somme.

Soixante treize ans après la fin de la II me Guerre Mondiale (1939-1945), la France continue de patauger dans le cambouis de ses turpitudes.

  • Cinquante ans pour reconnaître la responsabilité de l’Etat français dans l’extermination des Juifs sous Vichy.
  • Cinquante ans pour reconnaître aux Harkis le plein exercice de leur citoyenneté française.
  • Cinquante ans pour la carbonisation de Sétif, le 8 mai 1945, le jour de la victoire alliée de la II me Guerre mondiale à laquelle les Algériens et les peuples coloniaux ont grandement contribué.

La géostratégie du Monde a basculé et la France n’a pas fini de battre sa coulpe. ……………Reste Thiaroye (Sénégal), Haut Sanaga (Cameroun) et le contentieux récent du début du XXI me siècle Libye et Syrie.

Pour rappel: Au début du XX me siècle, la France se trouvait à la tête d’un des deux grands empires mondiaux à égalité avec le Royaume Uni. Un siècle plus tard, au XXI me siècle, la France est reléguée au rang de la 7 me puissance économique mondiale, supplantée par la Chine et l’Inde, deux anciennes colonies européennes, ainsi que par le Japon et l’Allemagne, les deux grands vaincus de la 2me Guerre mondiale (1939-1945).

Pis, en Europe, son espace vital, la France exerce désormais une fonction suppléante par rapport à l’Allemagne, avec une économie atone, une croissante en berne, une paupérisation croissante de la population et un délitement social, alors qu’en contre champs, les dividendes versés au grand patronat flambent.

Selon un rapport de l’ONG Oxfam publié lundi 14 mai 2018 et intitulé “CAC 40: des profits sans partage”, les groupes du CAC 40 ont redistribué à leurs actionnaires les deux tiers de leurs bénéfices entre 2009 – année de la crise financière mondiale – et 2016, soit deux fois plus que dans les années 2000. Cela a conduit ces entreprises à ne laisser “que 27,3% au réinvestissement et 5,3% aux salariés”, ajoute OXFAM qui dénonce des choix économiques qui nourrissent une “véritable spirale des inégalités”.

Source : Madaniya, René Naba, 15-09-2018

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Commentaire recommandé

Alfred // 16.09.2018 à 08h15

Vous parlez des massacres d’Oran?
Ils me semblent pourtant bien oublies des DEUX côtes du fossé mémoriel. Ils appartiennent pourtant à l’histoire au même titre que ceux de Sétif. Leur particularité c’est que les abandonnés n’ont aucun état qui les reconnaisse comme ses fils, qui les pleure ni les commémore. Un double assassinat. Au moins ceux de Thiaroye ont été commemorés par le Sénégal même quand la France était dans le deni. Idem pour ceux de Sétif par l’Algérie. Mais pour la France ceux d’Oran sont morts sans être les siens ni ceux de personne. Comme s’il avait été juste de les tuer bêtes ?
Alors oui on communique avec Audin en s’en moquant bien de lui, des autres et comme cela a été justement dit de ceux de maintenant. C’est simplement abject.

89 réactions et commentaires

  • Pierre D // 16.09.2018 à 07h12

    … un aveu de culpabilité vaut pour condamnation… surtout pas pour absolution.

    « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jean 20, 22-23).

    A ceux qui sont tombés sous le feu de l’artillerie française à Mossoul et de l’aviation française à Raqqa… au nom du peuple français.

      +21

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    • Charles Michael // 16.09.2018 à 07h58

      Merci Pierre D du rapprochement.

      c’est bien du « en même temps » macronien typique
      repentance un peu, colonialisme sous couleur charitable beaucoup.

        +15

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  • Louis Robert // 16.09.2018 à 07h54

    Algérie, France colonialiste,

    « Personne n’est oublié
    Rien n’est oublié »

    « Никто не забыт
    ничто не забыто!”

    (Olga Bergholtz)

      +4

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    • Alfred // 16.09.2018 à 08h15

      Vous parlez des massacres d’Oran?
      Ils me semblent pourtant bien oublies des DEUX côtes du fossé mémoriel. Ils appartiennent pourtant à l’histoire au même titre que ceux de Sétif. Leur particularité c’est que les abandonnés n’ont aucun état qui les reconnaisse comme ses fils, qui les pleure ni les commémore. Un double assassinat. Au moins ceux de Thiaroye ont été commemorés par le Sénégal même quand la France était dans le deni. Idem pour ceux de Sétif par l’Algérie. Mais pour la France ceux d’Oran sont morts sans être les siens ni ceux de personne. Comme s’il avait été juste de les tuer bêtes ?
      Alors oui on communique avec Audin en s’en moquant bien de lui, des autres et comme cela a été justement dit de ceux de maintenant. C’est simplement abject.

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      • Interimlover // 16.09.2018 à 09h39

        N’étant français, merci de ce commentaire qui m’a invité à plonger dans ces pans de votre Histoire.

        Je suis frappé par la similarité du sort mémoriel et administratif réservé aux anciens coloniaux, qu’ils fussent pieds-noirs pour la France ou (cas que je connais bien mieux) coloniaux belges pour le Congo : non-reconnaissance des avanies et massacres subis, mépris en métropole, non-interventionnisme de l’ex-puissance coloniale quand les accords (la question des indemnisations, par exemple) n’étaient guère respectés…

        Concernant l’ex-Congo belge, j’ai ainsi quelque peu travaillé sur le dossier d’indemnisation des Belges spoliés par la politique de zaïrianisation (pour tous fatale) de mid-70’s : en contrepartie de l’effacement d’une part de sa dette, la RDC contemporaine s’engagea en effet il y a quelques années à indemniser qui de droit… L’enveloppe convenue était déjà ridicule, de surcroît insuffisamment provisionnée…et les autorités locales ne manquèrent évidemment d’y puiser aussitôt… Mais, surtout : il était implicitement interdit de faire part de cette possibilité auprès des spoliés de naguère, pourtant bien peu nombreux plus de 30 ans après les faits… Le mot d’ordre semble avoir toujours été et rester le même, dans l’esprit de ce « qu’ils tirent leur plan » (en substance) que je découvre dans la bouche, jadis, de votre Gaston Deferre…

        Et moi qui me réjouissais de pouvoir servir mes compatriotes, par l’entremise de notre diplomatie… Quelle naïveté quand j’y repense.

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      • Pierre D // 17.09.2018 à 06h59

        A Oran comme à Sétif (deux périodes charnières), c’est De Gaulle qui était à la manœuvre.

          +2

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        • Alfred // 17.09.2018 à 07h18

          C’est entièrement vrai. J’ai une admirarion pour cet homme mais il a sa part tres sombre qui fait une salle tache au tableau du grand homme. Il porte la responsabilité pleine et entière de ces morts là.

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        • FAB // 20.09.2018 à 02h29

          Absolument faux en ce qui concerne Sétif et Guelma tant les responsabilités sont nombreuses….

            +1

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  • xc // 16.09.2018 à 08h00

    L’extermination des Juifs: nous étions trahis, vaincus, encore trahis, et occupés. Reconnaître notre impuissance, oui. Notre responsabilité, non.

      +14

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    • RGT // 16.09.2018 à 10h02

      J’irais même plus loin : Dans tous les actes odieux que la France à commis depuis sa création, ceux qui sont en permanence culpabilisés n’y sont STRICTEMENT POUR RIEN.

      Et il en va de même pour TOUTES LES NATIONS.

      Avez-vous eu connaissance d’un seul cas d’action bien crade pour lequel le peuple ait été consulté ?
      Et surtout qu’il ait approuvé cette décision en toute indépendance et surtout en étant informé des causes réelles de ces actes ?

      Moi non.

      Ce sont bien les « élites » qui ont décidé à la place du peuple SANS LUI DEMANDER SON AVIS.

      Suite à ces « actions de grâce » les mêmes élites viennent encaisser les bénéfices de l’opération puis lorsque le scandale éclate enfin au grand jour elles commencent à glisser l’affaire sous le tapis (complotisme) puis rejettent la responsabilité sur la population qui devra payer pour indemniser les victimes.

      Et quand leur responsabilité est prouvée et irréfutable ils passent entre les mailles du filet en étant « responsables mais pas coupables ».

      Une belle expression du « Saint Libéralisme » : On privatise les profits et on socialise les pertes.

      Je ne veux pas payer pour les intrigues des dirigeants (élus sur des promesses mensongères) qui leur permettent, ainsi qu’à leurs « mécènes » de se garantir un train de vie plus que luxueux au dépens des gueux.
      Si l’opération réussit ils se gavent abondamment et si elle rate ils s’en foutent, c’est la population qui payera la note et ils ne seront jamais inquiétés.

      Il faudrait créer un VRAI tribunal populaire international (façon La Haye, mais pour de vrai) dans lequel TOUS les peuples pourraient poursuivre leurs dirigeants et les faire embastiller à la hauteur de leurs forfaits.
      Et surtout que les juges soient TOUS issus de la population flouée pour éviter tout risque d’absolution de connivence.

      Il ne faut pas rêver, nous ne verrons jamais une telle « révolution » de notre vivant, ni les générations futures d’ailleurs.

        +22

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  • Pierre Kiroul // 16.09.2018 à 08h15

    Cercle algérianiste national
    Sauvegarder, défendre, transmettre l’histoire et la mémoire

    Des Français d’Algérie
    Macron : Responsabilité de l’État dans la disparition de Maurice Audin
    En reconnaissant la responsabilité de l’État, dans la seule disparition du militant communiste, Maurice AUDIN, Emmanuel MACRON livre une vision hémiplégique de l’histoire de la guerre d’Algérie.
    Succombant aux pressions de certains lobbies extrémistes, le chef de l’État vient de reconnaître la responsabilité de la France, dans la disparition du militant communiste, partisan du FLN, Maurice AUDIN, en 1957, à Alger.
    Si la recherche de la vérité historique est un objectif noble, il faut cependant que toutes les vérités soient dites, y compris celles qui dérangent.
    La guerre d’Algérie ne saurait s’écrire en noir et blanc. Toutes les souffrances et tous les drames doivent avoir droit de citer.
    On ne peut reconnaître le drame de Maurice AUDIN en jetant, dans un même temps, un voile d’ombre sur celui de milliers de Français d’Algérie.
    Comment accepter qu’Emmanuel MACRON fasse preuve d’un silence assourdissant sur la responsabilité de ce même État, dans l’abandon, le 5 juillet 1962 à Oran, de milliers de Pieds – Noirs enlevés et assassinés par le FLN, alors même que l’armée française avait reçu l’ordre de « laisser faire » ?
    La vérité ne se divise pas, quand bien même elle froisserait le gouvernement algérien.
    Les Français d’Algérie, hommes, femmes, enfants, assassinés dans d’atroces conditions, qui n’avaient commis qu’un seul crime, celui de vivre sur la terre de leurs ancêtres, ont droit à la même reconnaissance.
    C’est le rôle du chef de l’État que de rassembler la Nation, plutôt que de la fracturer.
    Thierry ROLANDO Président national du Cercle algérianiste

      +15

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    • jmk011 // 16.09.2018 à 09h39

      A votre sinistre liste j’ajouterai le massacre de la rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962 de plusieurs dizaines de pieds-noirs portant des drapeaux français, pourtant massacrés par l’armée française, sans oublier les dizaines de milliers de harkis exécutés avec leurs familles par le FLN. Oui la torture a bien existé mais elle a été le fait des deux côtés, j’ose même ajouter que sur ce plan le FLN a dépassé l’armée française dans l’horreur et l’abjection.
      Alors oui, il faut dénoncer la torture mais il faut le faire dans les deux sens !!

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    • Kita // 17.09.2018 à 16h21

      Algerisme, qu’est-ce que c est ? Partisan de l’Algerie française ?

        +1

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  • Guadet // 16.09.2018 à 08h21

    L’auteur de l’article dépasse le point Godwin. Si les Français ne reconnaissent pas leurs horreurs comme les Allemands, c’est sans doute que leurs crimes en Algérie sont bien pires que ce qu’ont fait les nazis. Quand rétablira-t-on la réalité, c’est-à-dire sans cacher les horreurs du terrorisme algérien ?

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    • jmk011 // 16.09.2018 à 09h48

      Vous rendez-vous vraiment compte de ce que vous dites ? Comparer les méfaits de l’armée française, certes réels, avec les atrocités commises par les nazis, et prétendre même que les crimes commis ont été pires, allez dire une telle énormité aux enfants des massacrés d’Oradour et de Tulle, ou à ceux des millions de morts dans les camps de concentration !!
      En revanche je vous suis totalement quand vous dénoncez les horreurs commises par le FLN, ce qui surprend par rapport à votre première phrase.

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      • RGT // 16.09.2018 à 10h37

        Dans les deux cas nous avions affaire à une armée d’occupation face à des résistants qui souhaitaient libérer leur territoire.

        Pour bien comprendre le problème il faudrait remonter à la source du problème qui est finalement assez proche bien que les « valeurs politiques » aient évolué (o tempora, o mores).

        Le GOUVERNEMENT français (pas le peuple, et sous le silence complice des « intellectuels » – dont Victor Hugo) a décidé de la colonisation de l’Algérie (et de nombreux autres pays aussi) par une opération de conquête MILITAIRE (avec des moyens disproportionnés par rapport aux autochtones) en 1830. Cette opération s’est suivie d’une « pacification » de la population à partir de 1848, suivie d’une colonisation qui a permis de spolier la population locale de ses biens qui s’est terminée en 1902.
        Ensuite, la population s’est soulevé contre l’envahisseur en 1954 et a recouvré son indépendance en 1962.
        Le faits s’étalent sur 132 ans, ce qui fait que les dirigeants français ont eu le temps de mener à bien leur « action bienfaisante »…

        Dans le cas des nazis, la « conquête » a été très rapide mais ils n’ont pas eu le temps de passer par l’étape « colonisation » et se sont retrouvés très rapidement dans la phase « libération populaire ».
        Si l’Allemagne en avait eu le temps la France se serait transformée en colonie tout à fait « normale » selon les « usages en vigueur ».

        Toute nation qui envahit ses voisins pour les soumettre et les exploiter commet un crime de même nature. Pour les gouvernants français il s’agissait de « civiliser » les populations envahies en fonction de leurs « valeurs », et les gouvernants nazis avaient STRICTEMENT le même discours, avec leurs « valeurs à eux ».

        Et dans les deux cas, hormis quelques excités va-t-en-guerre bien embrigadés la population n’avait pas son mot à dire sinon elle se faisait exterminer comme les populations soumises.

        Petite aparté : Le nombre de victimes civiles civiles de la colonisation algérienne serait du TIERS de la population de ce pays. Dans le cas des nazis, ce nombre est largement inférieur. Si on se place sur le plan numérique (avec une bonne dose de cynisme) on s’aperçoit que les dirigeants nazis ont été moins sanguinaires que les dirigeants français.
        La seule différence, c’est que les nazis nous ont envahis, alors que l’Algérie c’était loin, comme le moyen-orient de nos jours d’ailleurs.

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        • Sandrine // 16.09.2018 à 12h09

          Deux points particulièrement discutables dans votre exposé :
          – « leurs valeurs à eux » en parlant des nazis. Vous cédez là à la tentation d’un relativisme culturel particulièrement pernicieux (pour ne pas dire pervers)
          – la comparaison du nombre de mort. Vous l’estimez à un tiers de la population en ce qui concerne l’Algerie: pourriez-vous citer des sources précises?
          En outre, vous semblez n’envisager que la possible colonisation de la France par l’Allemagne – que le gouvernement nazi n’a jamais ouvertement envisagé- et vous passez totalement sous silence le début EFFECTIF de colonisation en Europe de l’est (Notamment Pologne et Ukrainienne) qui devait s’effecrier, à en croire les textes OFFICIELS du gouvernement nazi, par une extermination (assumée et justifiée officiellement) de la population non germanisable. RIEN de tel n’a jamais été officiellement envisagé par les différents gouvernements français qui ont participé à la colonisation de l’Algerie.

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        • petitjean // 16.09.2018 à 12h47

          Algérie : 2 millions d’habitants en 1830 (estimation, pas d’état civil)
          Algérie 1962 : 11 millions d’habitants

          relisons l’excellent Bernard LUGAN sur l’histoire de l’Afrique et tout particulièrement de l’Algérie

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          • Kita // 17.09.2018 à 15h48

            Curieux ce raisonnement ‘ 2 millions d’habitants en 1930 ‘ et 11 en 19662 ‘ que voulez vous dire exactement ?

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        • Sam // 16.09.2018 à 13h43

          Ca me rappelle Sarkozy et la lettre de Guy Moquet.
          Ces gens sans honneur qui évoquent la mémoire de gens dont ils n’ont rien à foutre, avec beaucoup de solennité.
          (Je voulais pas mettre ca là, mais bon…)

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        • PEB // 17.09.2018 à 10h21

          1830 a été perçu par les riverains du Nord comme la pacification définitive de la Méditerranée occidentale. Pendant plus d’un millénaire, la mer avait été razzié par les barbaresques d’Alger. Toute la littérature, dont Molière, en témoigne mais aussi la vie de saint Vincent de Paul. Des ordres religieux (les trinitaires, par exemple) furent fondés pour racheter les captifs. Cette traite des blancs n’était-elle pas, elle aussi, un crime contre l’humanité?
          Pour sécuriser la côte, il a été décidé de l’investir.
          Avec l’industrie des colons (propriétaires terriens mais aussi artisans et négociants), l’Algérie sous la France devint ce que l’Afrique proconsulaire avait été à Rome: le grenier à blé de l’Empire. La mer étant rendu au commerce libre, une période de croissance et de prospérité s’ouvrit pour tout le monde.

            +5

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          • Myrkur34 // 18.09.2018 à 06h20

            Revoir tous les « Angéliques » pour illustrer une partie de cette période.(mode cinémascope)
            D’après mes sources, le différend entre le bey d’Alger et le représentant de la France portait sur une histoire de dette française remontant à la Révolution de 1789…. pour une livraison de blé.
            A coup sûr, pour ne pas désespérer le boulanger, la boulangère et le petit mitron.
            Sinon concernant leur empire colonial, les anglais ont été beaucoup pragmatiques que les français.Ils ont fait de l’argent à n’importe quel prix puis ont rendu les clefs au niveau politique juste après la fin de la WW2.

              +1

            Alerter
      • Guadet // 16.09.2018 à 17h27

        @ jmk011 // 16.09.2018 à 09h48

        Vous n’avez pas compris. Ma phrase ne faisait qu’aller dans le sens de l’article pour montrer son absurdité : je suis bien-sûr d’accord avec vous.

          +0

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      • Ouas // 18.09.2018 à 02h17

        Guadet a raison, c’est quoi les massacrés d’Oradour et de Tulle à côté des enfumés du 18 et 19 juin 1845 au Dahra ? Les militaires français ont appris à faire du « bon boulot » avec des fours crématoires auprès des soldats allemands, pas le contraire. Sur les massacres d’arabes (et non pas de pieds-noirs) en juillet 62 à Oran, un témoignage d’une pied-noir http://braniya.blogspot.com/2013/11/oran-5-juillet-62-temoignage-dune.html

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  • Toutatis // 16.09.2018 à 08h21

    D’un autre coté on ne va passer notre temps à pleurnicher…..

    Cet article est très bizarre et mélange tout. C’est quoi une « repenance à minima » ? Pourquoi devrait-il y en avoir une ? Est-ce que c’est quelque chose qui a déjà existé dans l’Histoire ? La Mongolie devrait se « repentir » des invasions de Gengis Khan ?
    Quel rapport de tout ça avec le rang de la France dans le monde ?

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    • weilan // 16.09.2018 à 09h38

      Ce que vous paraissez ne pas comprendre est la différence FONDAMENTALE entre la France et, au choix, la Mongolie, l’Allemagne, le Turkestan, etc…
      La France s’auto-proclame sans cesse comme LA « patrie des droits de l’homme ». Ce que, à ma connaissance, ne font pas 98% des autres états siégeant à l’ONU. Donc votre argument est sacrément bancal.

        +20

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      • Alfred // 16.09.2018 à 12h18

        Il n’y a aucune différence fondamentale entre mon pays et les autres. Nous n’avons ni moralité supérieure ni droits ni devoirs supplémentaires. Salut.

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    • rene naba // 16.09.2018 à 09h50

      Réponse à Toutatis. Les choses sont claires:
      Primo: La France se revendique comme la « patrie des droits de l’homme » et s’oblige donc à un comportement qui justifie cette revendication, sauf à n’être que la PATRIE DE LA DECLARATION DES DROITS DE L’HOMME;
      Deuxio: La France a colonisé l’Algérie, imposé le code de l’indigénat à la population de ce pays, et sollicité abusivement ses colonisés algériens « indigènes » pour la défense de la France à deux reprises en un même siècle.
      A défaut d’un enseignement de l’histoire plus conforme à la réalité des faits – loin de l’exaltation chauvine- la France est condamnée à répéter les mêmes erreurs et à se déconsidérer. Et les Français demeurés en état de lévitation préjudiciable à leur prise en compte de l’histoire, de la marche du monde et du positionnement de la France dans le Monde.

        +17

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      • RGT // 16.09.2018 à 11h06

        Cher René Naba.

        Je partage en grande partie votre analyse mais je souhaite quand-même apporter quelques précisions que je juge très importantes.

        Dans le cas de la colonisation, on parle de la France (ou de n’importe que autre pays, c’est strictement la même chose) comme étant responsable de ces actes que je réprouve fortement.

        Ce n’est pas la « France » dans son ensemble qui a décidé de l’invasion d’autres pays, ce sont ses DIRIGEANTS, pour leur intérêt personnel (ou ceux de leurs « amis »).
        Et sans jamais avoir consulté la population pour obtenir son accord.
        Une décision totalement DICTATORIALE.
        Il en va de même pour toutes les « intervention extérieures » d’ailleurs.

        Ensuite, la population française dans son ensemble (hormis les dirigeants) est rendue responsable d’actes COMMIS EN SON NOM mais SANS SON ACCORD et doit se repentir pour des actes dans lesquels elle ne porte AUCUNE responsabilité.

        Double peine : Fermes ta gueule et paye pour financer l’invasion, puis suite à la libération de ce peuple du joug de « nos » dirigeants tu dois assumer cette responsabilité et de nouveau payer mais cette fois pour indemniser les populations soumises…

        Lors de la guerre d’Algérie, de nombreux français désapprouvaient les décisions du gouvernement (coucou Mitterrand) et étaient convaincus que le combat du peuple algérien était totalement justifié.
        Exemple : Mon grand-père, ancien résistant (un vrai, cheminot gaulliste) ne voulait pas que son propre fils ne subisse le déshonneur d’aller faire le « SS de la France » en Algérie contre un population qui ne faisait que ce qu’il avait lui-même fait 15 ans plus tôt… Il a réussi à sauver mon père de l’infamie grâce à un de ses amis (ancien résistant lui aussi) médecin militaire qui l’avait fait réformer.

        Et de nombreux français partageaient l’opinion de mon grand-père.
        Ce sont bien les dirigeants « démocratiques » et EUX SEULS qui sont responsables de cette atrocité.

        Et quand Micron fait des grands discours en culpabilisant la France il reste campé dans les positions de ses prédécesseurs.
        Un dirigeant intègre devrait faire porter la responsabilité de ces actes aux seuls dirigeants.

        Par contre il se « tirerait une balle dans le pied » car il ouvrirait les vannes de la prise de conscience par la population de la faillibilité, de la cupidité et de l’opportunisme de TOUS les dirigeants, ce qui ferait germer des idées anarchistes parmi la population.

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        • Sandrine // 16.09.2018 à 12h23

          Comment intégrez-vous dans votre raisonnement le fait que depuis 150 ans que la démocratie libérale existe en France, les taux de participation aux élections soient supérieurs à 50% des inscrits ?

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          • Sam // 16.09.2018 à 13h02

            50% des inscrits avec ou sans les femmes ?
            Parce que depuis 150 ans, les femmes…
            La démocratie libérale. Ca fait rêver.

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            • Sandrine // 16.09.2018 à 13h31

              C’est pour ça que j’ai bien écrit « des inscrits « …

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          • RGT // 18.09.2018 à 08h29

            Les taux de participation ont été élevés (plus pour longtemps, ils sont en chute parabolique sous l’action de la « gravité » des faits) suite à un matraquage en règle et à une « opposition » entre les « conservateurs » et les « progressistes ».

            Désormais, la population ne se laisse plus enfumer aussi facilement et croit de moins en moins aux arguments d’autorité.

            Si on fait le calcul RÉEL des inscrits, Macron a obtenu quel résultat ?
            Pas lourd.
            Et l’abstention n’a pas été causée par un « m’en foutisme » du corps électoral mais par un écœurement des électeurs qui ont été gâtés avec le fond du puits atteint par Narközy et Scootermane.

            Comme il n’y a AUCUNE alternative crédible qui puisse être offerte à la population et que le bulletin blanc est toujours une vaste fumisterie (c’est la raison pour laquelle il a été inventé par Napoléon III, ne l’oublions pas) nos « dirigeants démocratiques » restent bien tranquilles aux commandes dans des alternances factices.

            Dans une VRAIE démocratie, les « élus » devraient être OBLIGÉS de suivre les instructions de leurs électeurs sous peine de sanctions très sévères.
            Dans les « démocraties occidentales » ils bénéficient de part la loi (qu’ils ont eux-mêmes votée) d’une impunité totale qui leur permet toutes les trahisons et toutes les magouilles, même les plus nauséabondes.
            Pour donner un peu de « semblant » de « justice » ils tirent au sort l’un d’entre eux qui sera alors le « mouton noir » jeté en pâture à la vindicte populaire (puis amnistié une fois le buzz retombé) et tout continue dans cette mécanique bien huilée.

            Je comprends qu’ils considèrent TOUS que la population est composée de débiles profonds juste bons à être exploitée au delà du raisonnable : Ils auraient tort de se gêner, cette foule informe n’écoute que les plus beaux parleurs et ensuite ne tente JAMAIS de se rebeller quand elle s’aperçoit qu’elle a été flouée.

            Dans toutes les actions bien nauséabondes commises par les dirigeants des « nations civilisées » la seule culpabilité de la population est celle de n’avoir pas pu dire NON à tous ces enfoirés.
            La cause principale de cette servilité se situe au niveau éducatif : Dès leur plus jeune âge les citoyens sont lobotomisés et on leur rentre dans la tête à grands coups de marteau que seules les « élites » sont capables de déterminer avec justesse ce qui serait bien pour eux.

            Il faudrait donner des cours d’auto-défense intellectuelle à tous les enfants afin qu’ils puissent déterminer ce qui est bien pour eux et ce qui est de l’enfumage.

            Ce n’est pas demain que nous verrons ces cours « anarchistes » fleurir dans nos écoles : Les « élites » tiennent le peuple dans une servilité imposée depuis leur plus tendre enfance au nom de la « civilisation »…

            Bonne journée, je vais exercer ma servilité vis à vis de mon employeur.

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        • Ceusette // 16.09.2018 à 13h16

          D’ailleurs, c’est le peuple français qui a accordé l’indépendance de l’Algérie, après consultation, cette fois (malgré la victoire sur le plan strictement militaire). Les soldats du contingent n’ont pas suivi les putschistes non plus.

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      • tepavac // 16.09.2018 à 11h13

        Bonjour Mr Naba,
        Le problème, semble t-il éternel, est celui de la perpétuation de l’injustice. Alors que sur le fond vous avez raison, c’est la forme qui choc l’esprit, en ce sens que le discours attribut à une tragédie une faute collective, permettant aux véritables auteurs d’échapper à leur responsabilité individuelle.

        Lorsqu’on accuse d’un crime, elle ne peut et ne doit se faire à la légère, la désignation de l’accusé doit être clair et sans ambiguïté, sans cela, nous créons un mécontentement chez ceux-la mêmes qui partagent nos opinions. Avouez que cela n’est pas très judicieux et for injuste.

        Je suis certain que vous partagez ce point de vu qui correspond à nos sentiments.
        Bien cordialement

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      • Toutatis // 16.09.2018 à 13h05

        Je comprends votre argumentation. Je parlais de mon point de vue, et pas de celui de l’état français actuel. Personnellement je ne me revendique de rien du tout. Quitte à être politiquement incorrect, je m’en tape des « déclarations » de toute sorte.
        En fait ce qui me déplait le plus dans cette histoire algérienne c’est le choix fait part les autorités de l’époque (De Gaulle) de donner tout le pouvoir à un acteur unique (le FLN), ce qui a été à mon avis catastrophique pour l’Algérie. Cela vient sans doute du désir de s’en débarasser au plus vite, pour entrer dans l’ère des « 30 glorieuses ».

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      • cording // 17.09.2018 à 08h32

        Tout votre article n’est que du politiquement correct, de la repentance dont Lionel Jospin, fils de collaborateur, a été l’initiateur en complicité avec le pseudo-gaulliste Jacques Chirac.
        A propos des cinquante ans nécessaire pour la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français de l’extermination des juifs sous Vichy vous usez d’un pléonasme Etat français et Vichy parce que tous les historiens sérieux savent que le régime de Vichy était illégal et illégitime donc non avenu eu égard de toute notre histoire politique, juridique et institutionnelle cf le livre de Bertrand Renouvin  » Vichy, Londres et la France  » paru aux éditions du Cerf.
        Quant à la reconnaissance de la mort sous la torture de Maurice Audin l’avocat Régis de Castelnau a bien exprimé dans l’une de ses chroniques de son blog « Vu du droit » ce que j’en pense.
        Pour terminer je dirais que seuls ceux qui n’ont rien fait ou ne font rien se permettent de faire la leçon, la morale à ceux qui ont agi. Seuls ont les mains propres ceux qui, en fait, n’ont pas de mains parce qu’ils n’ont rien fait ou ne font rien dans l’ordre du politique. Ceux qui sont seulement dans le commentaire ou une reconstitution a postériori pour justifier le politiquement correct.

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      • Jérôme // 22.09.2018 à 15h38

        Réponse à René Naba.

        L’Algérie n’existait pas en 1830, pas plus que la France ou la Gaule en 58 avant notre ère au début de la conquête romaine.

        Par ailleurs, toute invocation de responsabilité historique passée se doit d’éviter l’hémiplégie.

        Comme précédemment rappelé, les barbaresques ont razzié les côtes européennes pendant 1000 ans, raflant de l’ordre d’un million de personnes réduites en esclavage.

        Et si on en vient aux populations du Maghreb, arabes et berbères, se repentent-elles d’avoir envahi, conquis, colonisé la péninsule ibérique, la Sicile, et brièvement le sud de la France ?

        Non. Certains d’entre eux regrettent juste la « grandeur » passée perdue. Et nous leur servons des bobards avec le prétendu génie et éclat de la science et de la culture musulmanes alors que cette science et cette culture venait des grecs, des syriens, des persans et des égyptiens pré-islamiques que la complète islamisation de ces régions a stérilisées, à l’exceptoon de l’Iran qui a su rester aussi persan.

        L’Histoire est tragique et violente. L’homme est vil, souvent intellectuellement malhonnête.

        Il serait bon de s’en souvenir.

        Toute tragique que soit la mort de Maurice Audin, il a choisi son camp, trahi son pays, aidé les chefs d’une organisation dont le terrorisme contre des civils comme des forces de l’ordre français. Peu de temps avant lui, d’autres français égarés dans la Milice ou dans la division Charlemagne avaient aussi choisi le camp d’en face et subi un sort aussi tragique mais non immérité.

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    • Charles Michael // 16.09.2018 à 09h52

      cette repentance à minima est du pur macronage.

      Ce qui devrait être le rétablissement de vérités historiques, ne devrait pas devenir un « mea culpa », repentance, absolution ou relativation. Cette acceptation du passé, après toutes ces années de faux-fuyants, pourrait contribuer à améliorer nos relations avec l’Algérie entre autres.
      Mais surtout serait une lesson pour les réalités interventionistes françaises pour le présent et dans le futur .

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      • RGT // 16.09.2018 à 11h16

        « Repentance » hypocrite : Il fait porter le chapeau à « la France », donc il culpabilise le peuple.

        Une VRAIE repentance consisterait à reconnaître que ces actions ont été commises par les DIRIGEANTS et EUX SEULS qui ont USURPÉ l’identité du peuple français pour commettre leurs forfaits.

        Aucun dirigeant « digne de ce nom » ne le fera car il mettrait immédiatement son propre « business model » en péril.

        Suite à une telle repentance, le peuple pourrait venir lui rappeler qu’il ne fait que suivre la voie tracée par ses prédécesseurs en imposant ses « visions » au peuple sans avoir son accord.

        Micron l’a d’ailleurs confirmé : « La politique ne se fait pas dans la rue »…

        Peuple ignare, fermes ta gueule et exécutes les ordres de tes « dirigeants éclairés omniscients ».

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    • Louis Robert // 16.09.2018 à 13h49

      @Toutatis.

      « C’est quoi une “repenance à minima” ? »

      *
      En ces matières criminelles, trop se moquer en faisant semblant de ne pas comprendre ne convient pas,Toutatis: c’est oser, par un entêtement pervers, ajouter l’insulte à l’injure.

      1. Repentance « minimale » =df reconnaître ses crimes et les condamner inconditionnellement pour ce qu’ils furent et demeurent.

      2. Repentance humaine « normale » =df compléter #1 par une réparation juste et équitable des crimes commis, accompagnée par l’engagement solennel de ne plus jamais commettre de tels crimes (« ferme propos »…).

      3. Repentance généreuse =df compléter #1 et #2 par une compensation exceptionnellement avantageuse et durable, allant donc bien au-delà des torts subis par nos victimes, suite aux crimes commis par nous. Entreprise de réconciliation intégrale.

      Voilà qui unit un peuple et une nation autour de valeurs essentiellement humaines: vérité, justice, générosité, fraternité!

      Il existe dans le monde d’impressionnants précédents d’une telle repentance généreuse collective. Je vous laisse le soin de les trouver.

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    • rolland // 17.09.2018 à 18h31

      Je lis dans cet article la volonté de rétablir la mémoire des peuples et la réalité historique……même si il est dit « vérité » plutôt que « réalité ».
      Pour ce qui est de « la repentance à minima », j’entends là encore l’importance de la réalité historique plutôt que d’éventuelles excuses qui n’auraient de toutes façon que bien peu de sens sans cette réalité historique rétablie.

      Le rapport de tout ça avec le rang de la France dans le monde ?

      Comme le dit René Naba , « La géostratégie du Monde a basculé » et « la France exerce désormais une fonction suppléante par rapport à l’Allemagne, avec une économie atone, une croissante en berne, une paupérisation croissante de la population et un délitement social, alors qu’en contre champs, les dividendes versés au grand patronat flambent », ne parlons même pas de l’UE.

      A mes yeux, cela nous dit qu’il serait bienvenu pour la France à l’aube du basculement civilisationnel tant promis, de régler et d’enterrer ses « vieux démons » pour mieux s’occuper et dans des conditions bien plus saines, à défendre nos intérêts propres…….pour qui sait, une fois de retour sur pieds, pourquoi pas travailler à rendre se monde meilleur, plus juste, plus sûr, plus bienveillant envers le vivant etc..

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  • christian // 16.09.2018 à 08h58

    Ne pas oublier le 29 mars 1947 début des massacres de Madagascar colonie française (80.000 morts reconnus par l’assemblée nationale de l’époque) et ce n’est pas la bataille sur le nombre de victimes ,cette « discutaillerie » qui change l’ampleur des massacres. Et en tant qu’ancien d’Algérie il serait temps de dire toute la verité la aussi sur notre politique de « civilisation » ,sur nos actions de « police » même si depuis le fait de guerre à été reconnu.

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  • Politzer // 16.09.2018 à 09h40

    C est Erulin qui a étranglé Audin. Protégé de Giscard il est crevé d une crise cardiaque en faisant un jogging.
    Cela dit parlons un peu des crimes barbares du FLN ! Un ami chirurgien anti colonialiste m a raconté avoir vu un camion rempli de jeunes appeles emasculés par les terroristes du fln.
    Et je ne parlerai pas des massacres de femmes enceintes ventres ouverts et bebes coupes en tranches lors de l insurrection oranaise qui a declenchée une riposte pieds noirs disproportionnee ( le piege!) Mais comprehensible apres de telles atrocitées. Je terminerai en citant Aït Arhmed un des fondateurs du FLN les plus moderes : » l Algerie c etait le Paradis quand les Français y étaient ». A quand la repentance de la racaille terroriste du FLN?

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  • chr bernard // 16.09.2018 à 10h13

    de la repentance, encore de la repentance, toujours de la repentance…
    Et puis, non à la fin !

      +8

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  • François Lacoste // 16.09.2018 à 10h18

    « Contrairement à l’Allemagne qui a assumé, d’un trait, sans concession, la totalité du passif hitlérien,… » Ah bon! parce que l’Allemagne avait la possibilité de faire autrement?
    Quand à la France pétainiste, comment dire…un pays occupé par l’ennemi, (sans doute l’ennemi aurait préféré Charles de Gaulle à la place de Pétain), militairement écrasé, en débâcle totale, un pays encore sous le choc de la Grande guerre, celle de 14-18, bref la France res-pon-sable.
    La France toute petite à présent, béret sur la tête et baguette sous le bras s’évanouie dans les brumes du passé,… enfin!

    Et merde à de Gaulle!

    Reconnaître la responsabilité des gouvernements de « gôche » composés d’hommes que l’on peut nommer, dans les saloperies de la guerre de libération des Algériens, c’est évident. Cependant, nombre de modestes français ont tenté de résister à ces horreurs, ils étaient aussi la France.
    On pourrait aussi dans un tel article, pour en éduquer les foules et signifier que cela est possible, évoquer ceux qui du même pays, ont mis fin à cette guerre et ces horreurs.

    Et merde à de Gaulle!

    Alors de grâce n’emballons pas tous les français dans le même sac en désignant la France comme responsable collective.

    A vouloir toujours désigner les pays comme responsables des actes commis en leur nom, on absout les responsables et on nie la réalité et le courage de ses citoyens qui ce sont opposés à ces actes.
    Voilà un des très important enseignement que nous à offert Maurice Audin en mourant sous la torture de ceux qui exécutaient les ordres.

      +9

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  • OCCITAN // 16.09.2018 à 10h21

    Il faut regarder la réalité en face : le phare de l’Humanité que se proclame être la France ne projette qu’une lueur fuligineuse…

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    • Sharivan // 16.09.2018 à 11h17

      Sans doute dût au mauvais carburant et comburant que fournissent ceux qui sont censés entretenir cette flamme.
      Si ce phare s’éteint, quelle lumière l’Humanité suivra t-elle?

        +3

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  • jules vallés // 16.09.2018 à 10h23

    Donc, si je comprends bien, mon grand-père fusillé au Mt Valérien, mes 2 tantes déportées à Auschwitz-Birkenau et mon oncle à Mathausen, sont collectivement responsables de l’extermination des Juifs sous Vichy.?
    Et moi qui n’était pas né?
    Et pour l’esclavage aussi, mes ancêtres qui étaient des gueux doivent aussi être tenus pour responsables, en tant que Français?
    Il faut arrêter avec la contrition mémorielle, reconnaître les faits,oui, mais s’excuser pour des actes que NOUS n’avons pas personnellement commis, non!

      +20

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    • Tonton Poupou // 16.09.2018 à 11h08

      Laisser la « contrition » aux grenouilles de bénitier et reconnaitre simplement les faits historiques en les regardant en face et arrêter le coq gaulois perché en haut de son tas de fumier de donner des leçons de moraline à deux balles au reste de la planète en se drapant avec morgue et arrogance dans sa toge de la « démocratie et des droits de l’homme » en invoquant son story telling auto-fictionnel de la « révolution de 1789 ».

        +7

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      • RGT // 16.09.2018 à 11h27

        De toutes façons, la « partie des droits de l’homme » et la « politique démocratique exemplaire dans l’intérêt supérieur de la nation » sont des concepts publicitaires uniquement destinés à faire gober au peuple la domination sans partage des « élites ».

        Du pipeau qui, comme dans le conte « Le joueur de pipeau », permet d’hypnotiser le peuple pour qu’il suive les « élites » sans broncher jusqu’à sa perte.

        Perte dont le jouer de pipeau est épargné bien sûr.
        C’est lui qui écrit la chanson et il ne va pas se mettre en danger.
        Par contre c’est le peuple qui assume.

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        • Sandrine // 16.09.2018 à 12h59

          Et vous, certainement, vous pensez faire partie de l’elite éclairée dont la mission salvatrice est de faire profiter le peuple des lumières de la vérité alors que l’elite corrompue, elle, agissant sous l’emprise de sa seule cupidité (ou qui sait, sous l’emprise du Malin…?) cherche à en détourner le pauvre peuple, innocent mais ignorant …

            +2

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          • RGT // 18.09.2018 à 19h47

            Chère Sandrine,

            Je n’aurai jamais la prétention de faire partie de quelque élite que ce soit, bien au contraire.
            Je me revendique comme membre intégral de la « populace » et de tous les « cons » (selon les « élites » qui la composent.
            C’est sans doute la raison pour laquelle je tiens des propos teintés d’imbécilité profonde.

            Et surtout je n’impose à personne (hormis moi-même) mes idées personnelles et je ne tente jamais d’abuser de la confiance des autres.

            Si vous souhaitez débattre dans le respect et la dignité je suis prêt à entendre et surtout à comprendre vos arguments s’ils ne sont pas teintés d’autorité.

            Cordialement,

              +3

            Alerter
    • Ouas // 18.09.2018 à 08h41

      C’est Charles X qui a interdit la projection du film « la bataille d’Alger »

        +2

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  • Babar // 16.09.2018 à 10h35

    Pour élargir le débat de la guerre d’Algérie, il faut savoir que l’état français refusa de considérer qu’il s’agissait d’une guerre et que cette rébellion était donc réprimée par la justice civile. A ce titre 1500 condamnations à mort furent prononcées et 222 combattants furent guillotinés, tous étaient algériens à 5 exceptions près : 4 militants OAS et le 14 juin 1957 en même temps que 2 militants algériens un communiste français ralliè au FLN, Fernand Iveton. Il avait posé une bombe en Novembre 1956 dans l’usine gazière dans laquelle il travaillait, tout en faisant en sorte que cet attentat n’ait lieu qu’en dehors des horaires de travail afin qu’aucune vie ne soit mise en danger. Il fut torturé pour qu’il dénonce ses complices (une seconde bombe était amorcée). Condamné à mort bien que n’ayant pas fait couler le sang, sa grâce sera refusée par le président Coty sous le gouvernement socialiste de Guy Mollet, F. Mitterrand étant Garde des Sceaux. Précisons que le PCF était lui même réticent, il refusa que l’avocat du Parti Me Amblard le défende.

      +8

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    • Kita // 17.09.2018 à 16h44

      Mise au point nécessaire dans ce brouillard, merci.

        +0

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  • Willy // 16.09.2018 à 11h35

    Je serai d’accord avec cette repentance quand « en face » ils feront la même chose! A moins que l’on n’estime que les crimes de guerre ne sont le fait que d’un seul face à des bisounours? Et que le 1er qui peut me citer une guerre « propre » me le fasse savoir ça m’intéresse… « refaire le match » sans contextualiser est le sport favori de certains. Mais « bizarrement » tjrs dans le même sens!

      +11

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    • Tonton Poupou // 16.09.2018 à 12h05

      Notez que :
      La première partie de votre commentaire ressemble par certains aspects à la ligne de défense de certains accusés du procès de Nuremberg. (ma remarque n’étant pas une condamnation mais juste une constatation.)
      Quant à la seconde partie – “refaire le match” sans contextualiser est le sport favori de certains – (j’abonde totalement dans votre sens concernant l’Histoire – la grande – en général.) Mais alors je remarque aussi qu’on oublie toujours de contextualiser par exemple des affreux jojo comme Hitler et Staline ou bien encore d’autres épouvantails politiques représentatifs du petit théâtre des horreurs ou du musée du prêt à penser répulsif où viennent s’abreuver tous les moutons.

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  • hytloday // 16.09.2018 à 12h16

    C’est un bon début, pour la suite : la commune de Paris; le « populicide » vendéen …….

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  • Charles // 16.09.2018 à 12h35

    Le sujet principal débattu dans les commentaires ne porte pas sur la réalité des crimes commis par la France en Algérie, mais sur la responsabilité de ces crimes : la France au nom du peuple français ou ses dirigeants en leur nom propre.

    C’est tout de même bizarre, cette manie de séparer le peuple et ses représentants dans une démocratie.
    Soit il y a bel et bien démocratie et les représentants sont l’émanation du peuple, et donc une adhésion majoritaire. Et donc la politique menée l’est fait au nom du peuple.
    Soit les représentants ont commis un « coup d’État » contre leur peuple et l’adhésion est minimale, voire inexistante. En ce cas, on ne saurait dire qu’on est dans un système démocratique.
    Soit.

    Entre parenthèses, quel que soit le cas, aller poser un bulletin dans l’urne, c’est donc cautionner le système (je vis dans une démocratie [et donc tous les actes commis par la France le sont en mon nom] ; ou je ne vis pas dans une démocratie mais le système globalement me va, je respecte ses règles et, ayant voté, j’assume en tant que citoyen ma caution au résultat – fût-ce des crimes).

    Hors problème des élections, démocratie ou dictature, le simple quidam reste citoyen. Nul ne peut s’exonérer de cette responsabilité-là. Il est infiniment difficile de résister quand on risque la mort, la torture, l’esclavage, la mise à mort de sa famille, etc. Il l’est infiniment moins dans une démocratie ou une pseudo-démocratie – même si le sort peu enviable ultra médiatisé des quelques résistants est destiné à faire peur (aller manifester aujourd’hui en France constitue un risque pour notre santé).

    Certains ici contestent l’idée qu’ils seraient coupables en vertu du fait qu’ils n’étaient pas nés. Ça tombe sous le sens. Oui, mais les crimes de Total commis pour du pétrole pas cher dont nous profitons tous ? Oui, mais l’achat de biens fabriqués à l’étranger dans des conditions honteuses parce que c’est moins cher ? (Impossible d’y échapper, ne serait-ce que parce que les entreprises publiques et privées s’achalandent là-bas.) Oui, mais l’implication de la France en Libye et en Syrie ? Qui d’entre nous cesse sa vie pour entrer en résistance ? Nous disons que c’est fait en dépit de nous, tout cela : les guerres, le saccage de la nature, les violations des droits de l’homme, etc., etc. C’est malgré moi, je ne peux rien, ils outrepassent leur mandat, je n’ai jamais donné ma permission, ils ne m’ont jamais demandé !

    Mais quoi ! Croyons-nous qu’ils vont nous demander bien gentiment la permission d’écraser des poussins, de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires, de vendre des armes pour tuer à des terroristes ou des gens très civilisés, etc. ? Où vivons-nous ? Quel âge avons-nous donc pour croire qu’on devrait nous demander notre avis ? Quand donc avons-nous été privés de donner votre avis ? Jamais on ne nous l’a demandé, et quand on nous l’a demandé, on nous a fait voir à quel point on s’en préoccupait.

    À lire tous ces commentaires dans tous ces forums, il apparaît quelque chose de très net : une majorité écrasante d’entre nous ne semble pas avoir pris conscience du fait qu’une société comme la nôtre est le résultat d’un rapport de force, qu’elle est en guerre avec des gens qui s’agitent partout avec de multiples intérêts et que notre devoir de citoyen c’est de se battre, pas d’attendre qu’un messie arrive enfin pour faire advenir la démocratie. Mais en quoi donc méritons-nous de donner notre avis ? Nous nous arrangeons des exactions de nos dirigeants, que le résultat soit la pollution, le saccage des conditions de vie des générations futures, les morts engendrées par notre soutien militaire ou financier à l’étranger dans des pays qui ne nous ont jamais menacés. Nous sommes indignés et cela semble fondamentalement nous suffire, puisque nous ne faisons rien de plus que continuer à vivre nos vies, en nous indignant certes, histoire de manifester que nous ne sommes pas d’accord.

    Le nœud de tout cela, c’est ce qu’on met sous le mot de citoyen. Soit on est d’emblée un citoyen parce qu’on est un habitant avec le droit de vote, qu’on l’utilise ou pas, et cette seule existence auxquels sont rattachés des droits suffit à faire une société ; soit être citoyen est beaucoup plus que cela et nécessite plusieurs heures de travail dans la semaine, en réunions, en études approfondies pour savoir de quoi l’on parle, en contrôle de tout ce qui est public, à l’échelle du quartier, de la ville, du département, de la région, de son pays et du monde, chacun pouvant donner son avis et participer aux échelons et dans les sujets qui lui semblent importants ou qui lui tiennent à cœur. On délègue tout ce travail à des inconnus qui nous font des promesses jamais tenues, on les honnit et on rejette sur eux le résultat quand il ne nous convient pas. Mais c’est une posture bien confortable de paresseux hypocrite, je trouve.
    Certes, tout est compliqué, le monde est infiniment compliqué.

    Certains vont dire : par où commencer ? La tâche semble tellement hors de notre portée. Oui. Mais déjà, si l’on se disait qu’en tant que citoyen aller voter 1 fois par an, c’est une plaisanterie et que s’indigner ne suffit pas, ce serait déjà pas mal. Au moins nous aurions tous une posture un peu plus responsable et moins infantile. Au moins nous nous placerions en situation d’agir – nous saurions que c’est à nous d’agir. Nous ne serions pas dans une posture d’attente éternelle, passifs, rageux, débordés. Ce serait déjà ça.

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  • petitjean // 16.09.2018 à 12h51

    N’oublions pas que l’Algérie est une construction française sur des territoires administrés par le colon ottoman.

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    • Sandrine // 16.09.2018 à 13h16

      Oui, et la naissance du sentiment national algérien est postérieure à la colonisation française. En outre, le fondement de ce sentiment était beaucoup plus religieux que « national » à proprement parler.
      Pour cette raison, je trouve que la comparaison avec la Résistance française n’est pas totalement pertinente.
      La mise en relation des deux luttes est en grande partie le fait des communistes qui voyaient dans les luttes de libération nationale un prélude à la prise du pouvoir par le proletariat (et non pas une forme de lutte simplement « souverainiste »-si je peux me permettre cet anachronisme – comme c’était cas de la résistance gaulliste).

      Macron, dans son discours, n’a pas du tout évoqué cet aspect des choses (la victime était communiste, il me semble! Et cela est totalement passé sous silence comme si cela n’avait aucune importance) et il y a donc dans son acte dans une sorte d’imposture morale tout à fait pernicieuse.

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    • Ceusette // 16.09.2018 à 13h30

      L’aspect « positif » résultant de la colonisation française est que l’Algérie figure au dixième rangs des pays les plus vastes au monde, grâce à l’adjonction de la partie sud, désertique, mais riche en hydrocarbure (une question se pose: le Sahara n’a-t-il pas été spolié aux populations du désert?). Cela ne justifie absolument rien, mais il n’en demeure pas moins que l’existence de l’Algérie telle que nous la connaissons aujourd’hui, résulte de la colonisation française.

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  • Ceusette // 16.09.2018 à 13h25

    Le problème n’est pas tant la reconnaissance des horreurs perpétrées pendant la colonisation et plus particulièrement lors de la guerre d’Algérie. La France peut les reconnaître, mais reste à savoir à qui adresser ces excuses ? Le régime actuel de l’autre côté de la Méditerranée ferait bien de reconnaître ses propres crimes aussi, qui ne sont pas loin de valoir les nôtres. En somme, devons-nous le faire à un régime qui est (très) loin d’être exemplaire (et ce n’est qu’un euphémisme)? Nous pouvons le faire pour nous-mêmes, ce n’est pas un problème, il faut voir la vérité en face, mais il serait temps que les Algériens ouvrent les yeux aussi. La France n’est pas responsable des errances de son ancienne colonie, cela fait près d’une soixantaine d’années que ce pays vole de ses propres ailes. Selon moi, l’Algérie a gagné son indépendance, mais a perdu la paix.

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    • Sandrine // 16.09.2018 à 14h18

      C’est intéressant ce qui vous dites au sujet des limites du territoire algérien.
      Ce serait intéressant de creuser le parallèle avec la « captation » d’heritage territorial du royaume de France par les révolutionnaires de 89…

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  • Ceusette // 16.09.2018 à 13h41

    Cela étant, il me semble que l’enseignement au lycée, depuis au moins la fin des années 1980, ne dissimule en rien les exactions françaises lors de la décolonisation, et au grand mécontentement de ceux issus des populations européennes d’Algérie (car effectivement, l’histoire n’est jamais tout à fait en noir et blanc). Objectivement, si l’on examine les manuels scolaires depuis les années 1980, je crois tout de même qu’un réel travail de mémoire a été accompli, même s’il n’est peut-être pas encore achevé (mais est-ce possible?). La période coloniale n’est plus du tout dépeinte comme objet de gloire nationale. Dans le cas de l’Algérie, c’est sans doute la période coloniale, notamment la conquête coloniale qui a été occultée, souvent par manque de temps, car les programmes sont trop vastes, les enseignants ne peuvent pas tout faire, alors que dans les manuels des années 1950, par exemple, elle avait pu être exaltée.

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    • Sandrine // 16.09.2018 à 14h13

      Sans doute. Mais ceux qui ont pratiqué la torture en Algérie sont toujours impunis (alors qu’ils pourraient être passibles de crimes contre l’humanité).
      Puisque vous évoquez l’ensignement dans les années 80, je vous rappellerai que les années 80 ont aussi été marquées par le procès Barbie puis Touvier … et par un silence assourdissant sur les tortionnaires de l’Algerie.

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  • petitjean // 16.09.2018 à 14h06

    Quelques remarques s’imposent alors que les grands médias, au service de la Gauche antifrançaise, donnent encore une fois une version partiale et tronquée de l’histoire.

    Maurice Audin était membre du Parti communiste algérien et aidait matériellement le FLN à lutter contre la France (par exemple en hébergeant ses terroristes). Le FLN était un peu le Daech de l’époque (mêmes méthodes barbares de mise à mort et massacres de civils). Audin était donc un traître à son pays et un militant terroriste. Cela relativise donc le drame de sa mort, même si le plus important était bien sûr de sauver les vies qu’Audin et ses amis voulaient atteindre par leurs bombes, et même s’il aurait mieux valu qu’il fût jugé et condamné à la peine capitale dans les règles.

    Pourquoi Emmanuel Macron met-il le projecteur sur ce cas alors que justice n’a pas été rendue concernant les centaines de milliers de morts français et pro-français abandonnés aux tueurs FLN par l’Etat ? Et les milliers d’otages européens du FLN abandonnés après l’indépendance dans des mines de sel pour les hommes et des bordels pour les femmes ?

    L’Etat français n’a toujours pas enquêté sur leur sort…

      +8

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  • fox 23 // 16.09.2018 à 14h35

    Si on veut faire de l’Histoire, il va falloir la faire comme il faut jusqu’au bout. Contrairement à l’Allemagne ? il rigole l’auteur ou quoi ?
    J’espère qu’il ne se fait pas passer pour historien, sinon, il faut lui envoyer, au moins au titre de la mémoire, l’étonnante évasion de ce bon docteur Mengele, mais aussi de tous ces copains qu’il retrouva en Amérique du sud !
    L’Allemagne de l’ouest, n’a jamais produit le moindre effort pour emprisonner ses assassins, au contraire, mais peut-être que c’est encore une vilenie de Poutine. Ras le bol la propagande. !

      +13

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  • François // 16.09.2018 à 16h00

    Article plein de ressentiment qui associe pêle-mêle passé colonial, seconde guerre mondiale, le tout se concluant sur le déclassement économique de la France avec force détail de chiffres.
    Contrition, haine de soi, repentance, notre époque est riche de ces nouveaux prêtres qui font commerce d’une histoire qu’ils font débuter en 1933 avec la naissance de l’antéchrist, et qui passent leur temps à inonder le monde de leur posture morale. Repentez-vous sinon ! Sinon quoi ?
    [modéré]

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    • rolland // 17.09.2018 à 15h38

      Je verrai plus cela comme une façon de réhabiliter l’Histoire afin de savoir d’où l’on vient, ce qui en ajoutant également une analyse honnête du présent, nous permettrait certainement de mieux comprendre où l’on se dirige dans ce futur manifestement très incertain..

        +1

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      • François // 17.09.2018 à 17h16

        Bonjour,

        Mais cet article est tout sauf de l’histoire et j’en tiens pour preuve cette citation : « Un déni de réalité en guise de politique mémorielle. »
        L’auteur nous parle de politique mémorielle, mais la mémoire collective n’est pas de l’histoire. Elle est ce qui permet aux individus de se reconnaitre est ainsi de faire un peuple. Au USA la mémoire collective est construite par Hollywood, en France elle s’appuie sur un récit à caractère historique. Un exemple parmi d’autre : si je dis Saint-Louis, spontanément on pense au roi qui rend la justice sous son chêne, la plupart des français ont cela dans leur mémoire. Mais est-ce de l’histoire ? Non, car si on étudie le règne de Louis IX, on ne trouve pas trace d’un roi rendant justice sous un chêne. Cette vision est issue du XIX siècles et du roman national français tout comme le fameux « nos pères les Gaulois ». L’Histoire est là pour déboulonner ce genre de statues, elle n’est pas là pour instituer des politiques mémorielles car elles introduisent des totems et des visions biaisées des événements. L’Histoire est là pour transformer la mémoire en… Histoires.
        La mémoire collective est un outil politique et dans le cas de la guerre d’Algérie elle est toxique et largement instrumentalisée.

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        • rolland // 17.09.2018 à 18h41

          Cher François

          La mémoire collective est un outil politique…oui je suis d’accord là-dessus comme sur l’ensemble de votre réflexion.
          René Naba dit aussi : « Elle (la France) louvoie s’imaginant être plus intelligente que la mémoire des peuples et la vérité historique. »
          J’ai l’impression que l’émotion chez lui été un peu trop présente quand il a écrit son article, au point de ne pas lui faire choisir forcément les bons mots…..
          …Cela dit en lisant les commentaires et le votre, le doute s’est insinué en moi, à savoir s’il a bien dit ce qu’il pense avec le bon choix de mots, ou si nous l’avons mal compris avec nos filtres de perceptions propres à chacun ; – )
          Le doute reste permis je crois….mais il me semble que c’est la première fois que je lis R.Naba….donc là, pas évident pour moi de ce qui est du grain de l’ivraie.

            +0

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          • rolland // 17.09.2018 à 18h56

            Cher François
            La mémoire collective est un outil politique…oui je suis d’accord là-dessus comme sur l’ensemble de votre réflexion.
            René Naba dit aussi : « Elle (la France) louvoie s’imaginant être plus intelligente que la mémoire des peuples et la vérité historique. »
            J’ai l’impression que l’émotion chez lui était un peu trop présente quand il a écrit son article, au point de ne pas lui faire choisir forcément les bons mots…..
            …Cela dit en lisant les commentaires et le votre, le doute s’est insinué en moi, à savoir s’il a bien dit ce qu’il pense avec les bons mots, ou si nous l’avons mal compris avec les filtres de perceptions qui sont les notres.
            Je ne séparerai pas le grain de l’ivraie aujourd’hui.. ; – )

              +0

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          • François // 17.09.2018 à 18h59

            Soit il ne connait pas les concepts qu’il emploie et c’est grave, soit il les connait et il se place dans une posture politicienne. Pour ma part j’aurais tendance à pencher pour la deuxième hypothèse.
            Mais après, je me trompe peut-être…

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            • rolland // 17.09.2018 à 19h03

              Je pensais ne l’avoir jamais lu, je me trompais, je ferai un peu plus attention en le lisant les prochaine fois….avec un peu plus de recul j’y verrai certainement plus clair.

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  • Ando // 16.09.2018 à 17h55

    On peut reprocher à la France son incohérence. Celle d’avoir fait la guerre pour garder l’Algérie française et une fois avoir vaincu le FLN avoir tout cede à ce même FNL avant de partir le plus vite possible. Si c’était pour ça pourquoi ces années de guerre inutiles et sans but? La France ne voulait en réalité pas de l’Algérie. On ne peut pas reprocher à la France son oeuvre en Algérie. L’Algérie moderne c’est la France qui l’a bâti. Enfin, devoir de mémoire et repentance memorielle,? Pourquoi pas mais que ce soit partagé et pas seulement univoque. Les deux camps ont commis des crimes et des exactions. Dernière chose, établir un parallèle entre le comportement de la France en Algérie et celui de l’Allemagne sous le nazisme n’est pour moi tout simplement pas admissible.

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  • FAB // 16.09.2018 à 18h47

    L’article de René Naba fait un lien entre l’impossibilité hexagonale de voir son passé colonial avec une certaine rigueur et crédibilité scientifique et le rétrécissement de l’influence internationale de la France ou son étouffement sur elle-même.
    L’historiographie française sur son propre ancien empire et ses départements d’outre-mer souffre d’un retard extraordinaire, relié à un étouffement voulu de la recherche. Tous les domaines sont concernés : Indochine, Maroc, Tunisie, Algérie et le reste de l’empire. Du coup, en soi la reconnaissance du « problème historique » Maurice Audin aurait dû être un épiphénomène, mais dans le vacarme du silence de l’accès aux archives, cette reconnaissance prête encore à toutes les surenchères idéologiques (ma victime vaut plus que la tienne). Il est dommage de ne pas enfin se satisfaire au moins pour la famille Audin et ses descendants, qu’une version historique va émerger : elle replacera et documentera les faits et les gestes de Maurice Audin en Algérie. Chacun pourra y voir sa propre « vérité ».
    Ceci dit, l’Affaire Audin en soit est révélatrice d’un problème d’écriture de l’histoire de l’Algérie française. Si évidemment, le constat très sévère, juste mais hélas trop idéologique sur l’échiquier d’une historiographie « engagée », de Bernard Lugan est à reprendre, il est possible de citer plusieurs exemples pour comprendre comment l’histoire de cette Algérie coloniale et française ne s’écrit pas.
    L’étude du statut de l’Algérie voté en 1947, il y a plus de soixante-dix ans, n’a pas été faite. Les débats de la commission de l’intérieur et de l’Algérie de l’Assemblée nationale de 1946-47 à propos de ce statut ont donné lieu à un article scientifique de Guy Pervillé dont la scientificité laisse sérieusement à désirer. Deux points : 1) la création et l’existence d’une sous-commission du statut de l’Algérie dans cette commission parlementaire pose de sérieuses questions : aucune archive, aucune trace des débats, des rencontres, etc. Était-elle en soit légale ? 2) Le statut Depreux qui ressort des « débats » parlementaires porte le nom d’Édouard Depreux qui justement souhaitait un statut démocratique, alors que le statut a été modifié de fonds en comble par René Mayer. Comment analyser le statut de l’Algérie sans comprendre le rôle de René Mayer et du travail de lobbying qu’il fit ?
    En se servant de l’exemple de l’article de Guy Pervillé, il apparaît que chaque écrit universitaire doit être évalué sur la distorsion de ce qu’il dissimule, condition d’une « carrière » universitaire tellement le fait se répète.
    Les archives peuvent être ouvertes, mais les « chercheurs » qui auront accès aux dites archives seront « élus » et survivants des purges précédentes dans les cursus universitaires (l’entre-soit et l’auto-promotion politique) qui auront déjà fait le tri parmi les « chercheurs » ; les grands vainqueurs ont toujours été : les descendants des politiciens ou des acteurs impliqués, d’une manière ou d’une autre, justement dans la colonisation, puis la « néo » colonisation (de gauche, de droite, ou du fric) de l’Algérie (ex : Benjamin Stora, Jean Louis Planche, Guy Pervillé, Jacques Valette, etc.). De plus, l’accès physique (qui peut entrer) aux archives d’Aix en Provence devrait sérieusement poser de sacrées questions éthiques et morales. En soit, certains « chercheurs » ont établi un monopole d’accès et d’interprétation sur ces fonds d’archives avec une certaine complicité des employés ou du moins de l’État français. Du coup, les retards d’accès (égalitaires et équitables) démocratiques aux fonds d’archives nationales (je répète : pour tous les membres de la nation) concernant les mondes coloniaux semblent même avoir profité à certains pour être déjà fouillés et presque nettoyés. Ainsi, les fonds d’archives sur Maurice Audin ont surement été déjà dépouillés par un chercheur, ou au moins un « archiviste », qui a donc travaillé en toute discrétion et a donc balisé l’utilisation politique qui va hélas en être faite.
    La torture en Algérie française et coloniale a été systématiquement employée dans les commissariats et dans les gendarmeries avant la « guerre » d’Algérie. Des traces d’archives apparaissent dès 1944 où certaines associations locales protestent contre ces violences. Que disent les rapports quotidiens de la police des renseignements généraux au niveau local ? Les événements de Sétif étaient prévisibles dès décembre 1944. Là encore, des traces d’archive sont visibles. Que disent les rapports quotidiens de la police des renseignements généraux au niveau local ? Les événements de Sétif et de Guelma ont donné lieu effectivement au moins à des crimes de guerre, particulièrement des milices civiles et armées (notamment dirigées par le maire socialiste Amédée Briffa) ont procédé à de nombreuses exécutions sommaires. Le PV de la tournée du ministre socialiste de l’intérieur en 1945 dans le Nord-constantinois, publié en fac-simili dans l’ouvrage d’une chercheuse indépendante début 1990, contient une demande du Ministre de l’intérieur : faire disparaître tous les cadavres à la chaux avant qu’une commission internationale vienne enquêter. La reproduction de ce rapport n’a donné lieu à aucun commentaire des « chercheurs ».
    Ceci est classique et se produit dans tous les domaines de recherches sur l’histoire des mondes coloniaux français, comme le démontre un chercheur québécois sur les retards de l’historiographie universitaire à propos de l’esclavage dans l’Atlantique français (Le Glaunec, J.-P., 2017). Dans ce sens, si l’historiographie française sur l’Algérie coloniale et française est réservée pour certains chercheurs, issus d’un même monde, en France et si les archives sont déjà triées et nettoyées (ex : il a été constaté par un chercheur que les archives du groupe parlementaire socialiste sous la IVe République semblent ne contenir aucun dossier « colonial » (Indochine, Algérie, etc.), exit les rencontres entre groupe parlementaire SFIO et groupe parlementaire réformiste musulman de Ferhat Abbas…entre autres!), elle souffre d’un sérieux retard épistémologique. Ainsi, les recherches anglo-saxonnes sont largement plus intéressantes et pas seulement aujourd’hui.
    Enfin dernier point, il faut aussi aborder le fait que l’histoire écrite de l’Algérie indépendante ou française et coloniale relève de la science-fiction ou pour les personnes qui osent un mauvais polar au café froid. Il faut avoir une certaine distance critique sur les productions historiques, sociologiques ou journalistes. Certains faits historiques avérés, répétés et déformés dans certaines causes (je ne parle pas ici de Maurice Audin) politiques semblent être très discutables et extrêmement difficiles à vérifier. Certains coups tordus en Algérie ont été arrangés sous une version officielle, répétés par nombre d’historiens qui savent très bien la teneur réelle des événements. Des morts (sous les coups du FLN ou sous la torture française), véritables symboles historiques autant en France qu’en Algérie, sont seulement morts dans les écrits des historiens.
    Ici, il est facilement compréhensible que les débats sur la teneur négative/positive de la colonisation de la France en Algérie, sur ma victime est meilleure que la tienne, (etc.) empêchent de penser sur les vraies dimensions de la colonisation et l’utilisation démocratique d’un contrôle éthique de sa pratique démocratique : le recours aux archives. Parler de tel ou tel « massacre », vous pouvez le faire tant que vous voulez, demander l’ouverture et l’accès aux archives concernant l’ancien empire français relève d’un certain courage que les Françaises et les Français ne veulent pas avoir, déléguant sans contrôler… et laissant des « chercheurs » raconter des « histoires ».
    On comprend donc la pensée de René Naba sur le rétrécissement de la France.
    FD

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    • Myrkur34 // 18.09.2018 à 06h42

      Pour illustrer un peu une partie de votre propos, repenser à toutes les « légendes historiques » de France ou d’ailleurs. Quand c’est un moine ou un clerc de notaire qui rapporte cinquante ou cent ans après les faits, çà peut tournoyer dur en circonvolution erratique voire machiavélique.
      Toutes les armées du monde quand elles conquièrent un pays font de la captation des archives de ce pays, une priorité centrale, pour le rendement de la vache à lait conquise.

        +1

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      • FAB // 18.09.2018 à 17h02

        Absolument évident, d’où l’impératif scientifique d’avoir la possibilité de recouper les faits avec plusieurs sources. En l’occurence ici, ce qui est dénoncé est le monologue des interprétations et des faits, monologue (du « moine ou du « clerc ») dû à un accès privilégié aux archives et à une action délibérée de nettoyage de ces dites archives.
        Dans le cas algérien, en plus, les centre d’archives étaient en Algérie. Ils ont été pillés, détruits et dévastés plusieurs fois pendant la « guerre » (en mai 1958, en 1960 et en 1962/63).
        D’où le recours essentiel à une pluralité scientifique….

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    • Marie Colin // 20.09.2018 à 16h06

      Remarquable !
      Il y a qqs mois, la Fabrique de l’histoire (F.Culture) avait fait une série sur les archives, leur traitement, leur accès et… leur destruction – si je me souviens bien. Je n’ai pas souvenir qu’on ait abordé celles d’Aix – et je vous remercie de nous indiquer où elles se trouvent et de souligner leur difficulté d’accès… Malheureusement, ce n’est probablement pas le seul cas !
      Je ne suis qu’une citoyenne lambda passionnée d’histoire, et qui a vécu 5 ans en Algérie à la fin des années 1970 – pays pour lequel j’ai donc un intérêt particulier – d’autant que ma mère y a vécu, enfant, plusieurs années avant de suivre ses parents à Madagascar – aie !
      Les décolonisations ont été aussi abominables que les colonisations elles-mêmes, et la défense de quelques intérêts particuliers ont partout conduit à des cycles insurrection/répression/ contr’insurrection : « on croit mourir pour la patrie… »
      D. Mermet avait aussi fait une série d’émissions il y a quelques années sur les soldats du contingent qui ne s’étaient toujours pas remis de ce qu’on leur avait fait faire après des décennies.
      Je me souviens aussi d’un copain de mon frère aîné racontant qu’ils étaient stationnés pour défendre l’orangeraie d’un gros colon et qu’ils n’avaient pas le droit de goûter une orange – non mais !
      Bien sûr qu’on ne réconciliera pas les mémoires particulières, mais il me semble que comparer le FLN à Daesh est pour le moins sujet à caution : l’intervention des services secrets US à la fin des années 1980 en Algérie est, me semble-t-il, documentée et comme les pays du Moyen Orient ou le Vénezuela ou bien d’autres, l’Algérie souffre de la « malédiction pétrolière » qui en fait une cible pour l’empire et autres multinationales – qui ont bien compris désormais qu’une déstabilisation bien orchestrée et financée (avec « révolutions de couleurs », Talibans et autres Daesh) et bien déformée par « lémédia », valait mieux qu’un coup d’état bien ouvertement sanglant à la Pinochet (je pense aux Mapuches qui continuent à morfler en « démocratie » chilienne, mais aussi aux Yéménites, Afghans, Gazaouis et tant d’autres…).

        +1

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      • FAB // 20.09.2018 à 17h44

        Marie,
        MERCI, je m’en tiendrais à des faits.
        1-L’influence américaine en Afrique du Nord ne date pas des années 1980. Je vous rappelle que les premiers départements français libérés durant la seconde guerre mondiale ont été les trois départements d’Algérie par les troupes américaines et anglaises (avec contingent canadien). Les troupes US ne sont repartis qu’en 1946 et ont donc observé activement ce qui se déroulait en Algérie de 1942-1946, dont les événements de Sétif (ceci a donné lieu à un livre de Jean Louis Planche, après des infos issues de mon dépouillage systématique de l’hebdomadaire Fraternité, organe central des fédérations socialistes d’Algérie (1944-1948)). De plus, des tournées de diplomates américains se faisaient régulièrement en Afrique du Nord (Murphy en l’occurence, mais aussi de hauts fonctionnaires du département d’État). Elles donnaient lieu à des incidents durant des débats à l’assemblée nationale française, et surtout dans la commission de l’intérieur et de l’Algérie, où les pages de ces débats à propos de ces tournées ont tout simplement été retirées (on parle des archives de l’assemblée nationale)… L’intervention de René Mayer dans la fabrication d’un statut de l’Algérie anti-démocratique devrait vous éclairer justement sur tous les rapports de force en 1946-1947 dominant l’Algérie. C’est un très bon exemple historique qui se répète jusqu’à aujourd’hui…
        2-J’ai écrit un second texte qui ne peut pas être publié par les crises, apparemment bloqué. J’en préparais un troisième plus difficile à écrire car plus personnel, sur les PST, les troubles post traumatiques des soldats, (appelés ou engagés, et les civils), qui n’ont à l’époque pas été pris en compte. Une partie de ces soldats, de ces militaires, etc., qui ont pratiqué la torture ou des exécutions sommaires, des viols, etc., sont rentrés chez eux (et ont été embauché dans la fonction publique et surtout l’éducation nationale…) sans aucun suivi psychologique. De nombreuses familles ont connu la violence physique et psychique du soldat de retour (alcoolisme, autodestruction, violence verbale et physique, etc.). Ce qu’un historien américain appelle la « brutalisation » des sociétés africaines en lien avec au retour une « brutalisation » des métropoles colonialistes. Rapide exemple historique : les troupes coloniales espagnoles du Maroc soutiennent la marche militaire de Franco dans sa conquête de l’Espagne…
        Ce troisième texte est plus difficile car il concerne aussi les descendants de ces ex-soldats. Doit-on les considérer comme des enfants de SS pas responsable des actes de leur père ? Mais où se situe leur trauma ? A-t-il été transmis ? Ainsi, ce que certains historiens font honnêtement en demandant des témoignages autour des disparus d’Algérie de 1957 et plus (que faire d’ailleurs des victimes des assassinats ciblés perpétrés par la Main Rouge?), il devrait le faire aussi à propos des tortionnaires. Dans de nombreuses familles françaises, les gens savent de qui on parle. Peut-être que cela leur permettrait eux aussi de faire un deuil ou au moins d’enclencher un processus de « pardon ». (ce qui vaut dans tous les sens durant de ce qui fut aussi une guerre « civile »…).
        En France, des gars comme cela, j’en rencontrais au moins un tous les soirs dans les 80s dans une petite ville de province, qui me racontait toutes les horreurs qui avait faites en Algérie. Au Canada, j’en ai rencontré un qui me pleurait dans les bras au milieu des années 90 pour des faits datant de 1960-1962. L’horreur. Puis, j’ai eu la chance de rencontrer des membres des casques bleus canadiens de la mission en Yougoslavie qui sont tous revenus en PST, après avoir vu tant d’horreur. Et donc, je me pose encore la question de savoir pourquoi on avait laissé revenir des gens aussi traumatisé sans suivi. J’ai du mal à y croire…
        Là aussi, se situe une grande limite des recherches historiques sur papier.
        FD

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  • eric licoydo // 16.09.2018 à 23h41

    Pourquoi remuer cette boue? On pouvait aller voir sa femme et sa fille, plier le dossier etc. L’affaire algérienne a été affreuse de tous les côtés.
    Et elle n’est pas finie vue l’état scélérat de l’Algérie.

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  • sang lié // 17.09.2018 à 20h56

    Prendre l’allemagne comme modèle, alors qu’elle n’a pas denazifié, s’est appuyée sur les anciens nazi en amérique du sud pour sa politique commerciale (cf les dirigeants de Mercédes en Argentine) a promu numéro 2 de son armée un criminel de guerre responsable du maquis des Manizes, c’est un peu fort de café

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    • Marie Colin // 20.09.2018 à 16h26

      Normal ! prendre exemple de l’Allemagne pour décrier ce qui se fait en France est un passage obligé du bréviaire officiel de nos jours !
      Celle qui a fondu sur les Grecs auxquels elle n’a jamais remboursé sa dette de « nazisme » ? Celle qui impose aux autres sa politique délétère d’ordolibéralisme ? Celle qui n’a rien fait (c’est un euphémisme) pour arrêter l’implosion de la Yougoslavie ?
      Parmi votre liste de nazis bien protégés chez eux ou ailleurs, vous oubliez H.M. Schleyer, feu « patron des patrons » allemand, envoyé ad patres par les FAR.
      Et surtout pour moi qui m’intéresse aux mondes hispaniques, la fameuse « Colonia Dignidad » (sic !) au Chili, exécuteur des basses oeuvres de Pinochet, havre d’authentiques nazis bien scabreux comme le fut l’Argentine de Peron avec la bénédiction des US, et objet de plaintes auprès du gouvernement allemand actuel pour n’avoir JAMAIS tenté d’y mettre le holà !

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  • Mijilette // 18.09.2018 à 21h18

    Il y a longtemps que je n’ai pas lu un papier aussi lucide… regarder l Histoire au fond des yeux, les Peuples qui ont participé à tout cela.. ! Ce sont ceux qui n’ont pas vécu ou participé aux « événements » qui peuvent enclencher un processus de vérité … ! À quand la reconnaissance des faits à l encontre des algériens afin que ces derniers regardent leur Histoire en face et reconnaissent leur trahison vis à vis de leurs martyrs et enfin rendre des comptes à leurs héritiers. ? ? Les participants sont encore vivants.. ! Il faut attendre.

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  • clauzip12 // 20.09.2018 à 01h30

    Aux turpitudes sanglantes de la France il faut rajouter Madagascar ,début du 20° siècle avec des dizaines de milliers de morts.
    Ce crime contre l’humanité(antérieur à la classification) a pour origine une manifestation syndicale gérée par l’armée coloniale.Des intérêts dits de la France étaient en jeu!

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    • FAB // 20.09.2018 à 02h37

      C’est mieux que vous le pensez et vous soulevez un point juridique à propos duquel il y a eu un énorme débat. La notion juridique même de crime contre l’humanité ainsi que celle de génocide est postérieure aux crimes commis. Normalement, aucune justice ne peut être rétroactive et porter sur des crimes commis avant que leur définition juridique soit faite.
      Donc ce qui vaut pour les uns (Nuremberg et Tokyo), devrait valoir pour les autres comme par exemple le génocide des Arméniens par les Turcs (1915) pour la reconnaissance duquel la France s’est mobilisée… Donc l’antériorité de faits n’est donc pas un argument valide. D’où le blocage des archives « coloniales » en France.

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    • Marie Colin // 20.09.2018 à 16h29

      Il me semble que la répression sanglante à Madagascar date plutôt de 1947…

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