Le département d’État affirme que 30 000 bébés vulnérables de moins de six mois et 52 000 femmes enceintes boivent de l’eau non potable.
Source : Truthout, Sharon Zhang
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Un rapport interne du département d’État américain révèle que des dizaines de milliers de femmes enceintes et de bébés de quelques mois sont contraints de boire de l’eau non potable à Gaza, mettant ainsi leur santé en danger alors que les dirigeants israéliens bloquent l’accès à l’eau et à l’électricité dans la région.
Selon Haaretz, qui a consulté le rapport, les fonctionnaires du département d’État ont constaté que 52 000 femmes enceintes et plus de 30 000 bébés de moins de six mois boivent de l’eau contaminée ou saumâtre, c’est-à-dire contenant du sel. Le rapport s’appuie sur des informations provenant d’organisations affiliées aux Nations unies, telles que l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Boire de l’eau contaminée ou saumâtre est dangereux dans tous les contextes, mais surtout pour les femmes enceintes, leurs fœtus et les jeunes bébés, qui courent un risque accru d’infection, de maladies et de problèmes de santé à long terme. Ces risques peuvent être mortels.
Cette situation est d’autant plus dangereuse que l’eau sale est probablement la seule source d’eau pour de nombreux habitants de Gaza à l’heure actuelle, Israël ayant interrompu l’approvisionnement en eau, en électricité, en carburant et en aide humanitaire dans la région il y a plusieurs semaines et ne donnant aucun signe de vouloir mettre fin à son blocus.
Le rapport recommande à l’administration Biden d’exhorter Israël à rétablir l’accès à l’eau à sa capacité d’origine plus deux autres canalisations, en plus de celle qui a déjà fonctionné à la demande de cette administration, et de laisser suffisamment de carburant dans la zone pour que l’eau puisse circuler dans la région. Selon Haaretz, ces recommandations n’ont pas encore été acceptées ni rejetées par l’administration vendredi.
Selon un rapport de l’UNICEF datant du 17 octobre, la production d’eau à Gaza n’atteignait alors que 5 % de son niveau normal. Les experts affirment que de nombreux habitants de Gaza n’ont actuellement accès qu’à de l’eau de mer mélangée à des eaux usées.
L’eau de Gaza est souvent contaminée par des nitrates provenant du ruissellement agricole. La contamination par les nitrates est bien connue pour être à l’origine d’une maladie appelée syndrome du bébé bleu, ou méthémoglobinémie infantile, lorsqu’elle est mélangée à du lait maternisé, ce qui peut entraîner le coma et la mort. Les nitrates présents dans l’eau potable peuvent également provoquer des naissances prématurées, augmentant ainsi la nécessité pour un nouveau-né d’aller à l’unité de soins intensifs néonatals, car les hôpitaux de Gaza risquent de manquer d’électricité pour maintenir en vie les bébés des unités de soins intensifs néonatals.
Le rapport du département d’État indique que les quelque 640 000 personnes déplacées vivant dans des abris gérés par l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) n’ont accès qu’à un demi-litre d’eau par personne et par jour. Ce chiffre est à comparer aux 15 litres d’eau recommandés par l’OMS au minimum pour les besoins humains, et aux 50 à 100 litres par personne et par jour pour les besoins de base et en cas de problèmes de santé.
Le rapport est publié alors que Gaza est confrontée à des épidémies de maladies transmissibles telles que la varicelle et la gale, et que les femmes enceintes s’interrogent déjà sur la manière dont elles vont accoucher ou sur les problèmes de grossesse qu’elles vont rencontrer sans rendez-vous réguliers. Il intervient également alors que l’assaut israélien a tué plus d’enfants à Gaza que le nombre total d’enfants tués dans les conflits mondiaux depuis 2019, selon Save the Children, avec au moins 3 324 enfants tués à Gaza et 36 enfants en Cisjordanie tués jusqu’à présent.
Cet article est placé sous licence Creative Commons (CC BY-NC-ND 4.0), et vous êtes libre de le partager et de le republier selon les termes de la licence.
Sharon Zhang
Sharon Zhang est rédactrice à Truthout et couvre la politique, le climat et le travail. Avant de rejoindre Truthout, Sharon a écrit des articles pour Pacific Standard, The New Republic, etc. Elle est titulaire d’un master en études environnementales. On peut la trouver sur Twitter : @zhang_sharon.
Source : Truthout, Sharon Zhang, 30-10-2023
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation.
Commentaire recommandé
De la suite dans les idées …
Qui empoisonnait les puits pour faire partir les Palestiniens, déjà ?
Mais ça, c’était avant…
15 réactions et commentaires
De la suite dans les idées …
Qui empoisonnait les puits pour faire partir les Palestiniens, déjà ?
Mais ça, c’était avant…
+27
AlerterQui coupait l’eau pour faire partir les réfugié-e-s, déjà?
C’etait avant, fin septembre 2015, les « autorités » de « BXL 1000″(commune centrale de Bruxelles/ville) ont coupé l’eau du seul robinet qui alimentait en eau potable le « Parc Maximilien »(situé en face des bureaux de « l’office des étrangers »), où s’était installé un « camp de réfugiés »(surtout des familles syriennes et irakiennes) avec l’aide bénévole de dizaines de citoyen-ne-s alerté-e-s par les longues files que ces réfugié-e-s étaient obligé-e-s de faire, sur les trottoirs, jours et nuits pour garder leur place, en attente de leur inscription comme demandeurs-euses d’asile.
Ce camp de tentes s’était monté, grâce à des tentes spontanément offertes, un mois plus tôt(particulierement pluvieux), autour d’une cuisine mobile qui distribuait des boissons chaudes et des repas gratuits(cuisinés sur base de dons), et d’un stand d’information des personnes « sans-papier » deja présentes à Bxl, et d’une petite « école » où étaient enseignées les principales langues nationales, ainsi que de quelques points de distribution de couvertures/vêtements/chaussures, de produits d’hygiène et de médicaments, auxquels vinrent ensuite s’adjoindre certaines ONG (comme « Médecins du Monde » et « Oxfam ») et asbl de l’administration communale(comme le Samu social), le tout géré par une « plate-forme citoyenne » rapidement paniquée/débordée qui s’en remit à « l’autorité communale » pour y faire « régner l’ordre », au mépris total de l’avis des citoyen-ne-s volontaires qui s’accomodaient sans trop de mal et sans relâche du « chaos » qui y régnait.
+6
AlerterSuite- Ainsi, lors d’une « réunion »(à laquelle ces dernier-e-s/ initiateurs-trices ne furent pas convié-e-s), il fut décidé de « démanteler » le camp(démonter et jeter les tentes aux immondices, et « confier » les dons à Oxfam)… et, pour parer aux éventuelles protestations/rendre le démantèlement inéluctable, de couper l’eau!!!
Vous et moi, nous savons qu’il est impossible de vivre, de « résider » quelque part, sans eau…
Donc, jusqu’à présent, sur les places, dans les rues/les gares de la capitale prospère de l’Europe, nombre de ces réfugié-e-s, augmenté de ceux et celles que les divers conflits et autres catastrophes causées par l’inconséquence-crasse « d’autorités responsables » ont chassé-e-s de leurs lieux de vie, continuent d’errer en demandant « une petite pièce pour manger » aux citoyen-ne-s et touristes attablés aux terrasses, à s’extasier de la bonne bière belge, et qui n’ont « malheureusement » plus de monnaie, les paiements « par carte » s’étant généralisés…
+3
AlerterSuite- Petite histoire (parmi des centaines d’autres) qui illustre la manière de briser l’élan naturel de générosité et de solidarité qui anime l’humanité(lorsqu’elle n’est pas obligée de se plier à des ordres « légaux »)… mais trop longue, que je devrai sans doute scinder.
J’ajouterai que le bourgmestre(le maire) ainsi que la directrice du Samu-social de l’époque furent ensuite « démissionnés » pour cause de malversations financières avérées dans d’autres secteurs de l’aide sociale…
+5
AlerterArticle basé uniquement sur l’émotionnel. Pas terrible et en général, agir sous le coup de l’émotion ne mène jamais à rien de bon. Dans la même veine, quelqu’un s’est-il demandé si les massacrés du Darfour avaient accès à de l’eau potable ? Je sais, question bête et sans rapport, quoique….Il y en a qui sont plus victimes que d’autres.
+3
AlerterPas compris. L’émotion dire depuis des semaines…
Et on attend toujours les preuves irréfutables et les enquêtes internationales indépendantes sur les bébés coupés en deux, les femmes enceintes éventrées…
Comme pour ceux du Koweït ou les gazés de Syrie…
Même le secrétariat de la Maison Blanche a démenti les déclarations de son chef Biden, celui qui avait promis de détruire Nord Stream. Notamment…
+16
Alerterquel cynisme !
c’est justement parce que nous sommes instruits des atrocités PASSÉES, qu’on devrait réagir ICI et MAINTENANT à celles qui se déroulent sous nos yeux, non ?
un crime contre l’humanité serait-il plus excusable qu’un autre parce qu’il est le fait d’une théocratie coloniale et « éradicatrice » ?
ôtez moi d’un doute…
+11
AlerterOn est d’accord : l’émotionnel ne mêne jamais à rien de bon.
Il aurait donc fallut ne pas céder à l’émotion après les evènements du 7 novembre et ne pas lancer une riposte disproportionnée. CQFD 🙂
+11
AlerterIl me semble pourtant que l’émotionnel joue très largement en faveur d’Israël depuis le 7 octobre. Mais l’émotionnel, c’est sans doute comme les chasseurs : t’as le bon, et pis t”as le mauvais.
+2
AlerterA mettre en parallèle avec les videos de propagande du hamas pour vanter leur arsenal et leur fabrication industrielle de roquettes. On y découvre qu’ils déterrent les canalisations pour les débiter en fuselage de roquette. lien de la source sur demande. Vu les quantités qu’ils tirent…
Évidement cela perturbe « quelque peu » le réseau et sa capacité a founir de l’eau potable aux habitants.
Sur ce point j’accuserais plutôt le hamas de sacrifier sa population pour son combat. Apres tout ils s’en servent déjà comme de bouclier.
+3
AlerterIsraël a coupé l’eau, donc canalisation ou pas on voit pas bien le rapport avec la pénurie actuelle.
+7
AlerterComme si le probleme de l’eau a gaza datait d’hier https://news.un.org/fr/story/2023/10/1139667
https://www.secours-islamique.org/projets-eau-gaza
+1
Alerter« ’ils déterrent les canalisations pour les débiter en fuselage de roquette ». Vous en avez beaucoup des comme ça !?
« Sur demande » ? Je vous prends au mot : donnez les preuves de ce que j’ai écrit plus haut. Alors, on pourra discuter.
+5
AlerterDes preuves de ce que vous avez ecrit plus haut, qu’est ce à dire ? serait-ce une tentative de detournement de sujet ?
Sinon pour les canalisations quand on s’interesse a minima sur le sujet, je dis a minima pour être gentil, on peut difficilement passer a côté, même france info c’est senti obligé de pondre un article sur le sujet.
https://twitter.com/i/status/1712487818801414622
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/vrai-ou-faux-est-ce-que-le-hamas-fabrique-des-roquettes-a-partir-de-canalisations-souterraines_6095577.html
Article qui prend pour argent comptant la parole du hamas. Croire le hamas, comment dire… Les mêmes qui font des gentils coucou aux enfants otages dont ils ont sauvagement assassiné les parents.
Apres, toujours sur l’eau, israel ne fournis « que » 6,5% de la consommation, et grossomodo 12 13% du total. Apres vous avez le Hamas qui detourne le carburant necessaire au bon fonctionnement des usines de dessalement. Le même est la deuxiemme organisation terroriste la plus riche du monde avec plus d’un milliard. Les palaces du Quatar mais l’eau potable, on verra. Bien pratique pour maintenir une misere mediatiquement larmoyante et un vivier de haine pour le recrutement (des enfants).
Pour les excations horribles sur les enfants, les civils, je vous laisse chercher. Les videos ne manquent pas mais je n’en ferais pas la publicité. Ca ne sers a rien de forcer quelqu’un a voir ce qu’il ne veut pas voir.
+2
AlerterPriver quelqu’un-e d’eau est évidemment criminel.
Voir ici, ces réflexions de « sens commun »:
https://www.tikographie.fr/2021/12/24/pour-riccardo-petrella-personne-ne-peut-etre-interdit-dacces-aux-biens-communs.
+4
AlerterLes commentaires sont fermés.