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11.février.202111.2.2021 // Les Crises

GB News : derrière le Patriotisme affiché, le soutien financier d’intérêts étrangers

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Source : Byline Times, Sam Bright

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

NdT : élément de contexte. Andrew Neil est un journaliste et présentateur britannique, d’origine écossaise. Il est le président de la chaîne d’information télévisée GB News, qui sera lancée en 2021

Les bailleurs de fonds étrangers de GB News

Politique Andrew Neil avec le présentateur de Sky News, Adam Boulton, et le président de l’association de la presse étrangère (Foreign Press Association). Photo : Images de l’AP

La plateforme d’Andrew Neil vendue comme britannique est soutenue par une série d’intérêts étrangers et de droite, rapporte Sam Bright

Comme si le pays n’avait pas assez souffert au cours des douze derniers mois, dans les prochains mois vont être lancées deux nouvelles chaines d’information de droite dotées d’un bon financement.

News UK TV, financée par le baron des médias australo-américain Rupert Murdoch, est en lice avec GB News pour être la première à être lancée ce printemps – annonçant un nouvel écosystème télévisuel inquiétant en Grande-Bretagne.

GB News est présidé par l’ancien présentateur de la BBC Andrew Neil – qui a également travaillé auparavant pour Murdoch en tant que rédacteur en chef du Sunday Times pendant 11 ans. Hier, l’Evening Standard a communiqué plus d’informations sur le lancement imminent de la plateforme et a mentionné ses tentatives pour attirer les présentateurs de droite afin qu’ils quittent leurs habitats actuels – notamment Julia Hartley-Brewer de talkRADIO, et Nick Ferrari de la LBC.

GB News affirme que cela remettra en question le monopole actuel des diffuseurs britanniques – à savoir la BBC, ITV, Channel 4 et Sky – en créant un service d’information plus représentatif de l’ensemble de la population.

À en juger par les déclarations faites à ce jour par la compagnie et ses dirigeants, elle tentera d’être considérablement plus conservatrice dans ses perspectives que les diffuseurs établis, et moins centrée sur Londres – bien qu’il reste à voir comment ce dernier point fonctionnera dans la pratique.

Il y a aussi une hypocrisie profonde dans l’image de marque et l’éthique de la chaîne. Car alors qu’elle cherche à représenter le peuple britannique et porte son drapeau, elle est en fait financée et gérée par une série de groupes et d’individus étrangers.

En termes de financement, GB News a réussi à obtenir 60 millions de livres sterling pour son démarrage, des fonds qui proviennent en grande partie, semble-t-il, de deux sources étrangères.

La première est Discovery Inc – la société de médias qui vaut 11 milliards de dollars et exploite les chaînes Discovery Channel et The Science Channel, basée à New York.

La seconde est Legatum Limited – une société d’investissement privée dont le siège est à Dubaï. Legatum finance des projets qui encouragent « l’esprit d’entreprise et la libre entreprise » et a créé en 2007, sous son nom un groupe de réflexion situé au Royaume-Uni. Suite au référendum sur l’UE de 2016, l’institut Legatum a joué un rôle influent dans la promotion du Brexit et le PDG de la campagne « Vote Leave » (Votez pour quitter), Matthew Elliott, a été boursier de l’institut pendant un an.

Legatum et Discovery sont les « principaux » investisseurs dans la start-up médiatique, mais ils sont rejoints par d’autres financeurs.

En effet, le Byline Times [site diffusant cet article, NdT] révéle que GB News est également soutenu par une société d’investissement privée basée à New York, la Kibble Holdings. Sur LinkedIn, Matthew Kibble, l’associé directeur de la société,a expliqué que cet investissement était « un peu différent » de l’approche habituelle de la société, « mais plus important que jamais pour le monde ».

Kibble – qui semble avoir été un des premiers investisseurs de la grande plate-forme controversée de données américaine, Palantir via l’entreprise d’investissement de sa famille [Palantir travaille avec le renseignement américain, NdT] – prétend également avoir des activités à Dallas et à Hong Kong.

GB News est également soutenu par le gestionnaire de fonds spéculatifs pro-Brexit, Sir Paul Marshall.

Quant à la direction de GB News, l’histoire n’est pas radicalement différente. L’un des co-fondateurs de la plateforme est Andrew Cole, directeur et membre du conseil d’administration de la multinationale de télécommunications Liberty Global. Le profil LinkedIn de Cole indique qu’il vit actuellement à Boston, dans le Massachusetts. Cole a publiquement appelé à la dissolution de la BBC.

Le complice de Cole est un autre magnat des médias, Mark Schneider. Bien que ce dernier vive actuellement à Londres, Schneider est américain et a fait ses études à l’université de Denver. Il est membre de Republicans Overseas, le groupe de soutien du parti qui rassemble les Républicains vivant à l’étranger.

Le PDG de GB News, quant à lui, est l’Australien Angelos Frangopoulos, l’ancien PDG de Sky News Australia. Le profil LinkedIn de M. Frangopoulos indique qu’il n’avait jamais occupé de poste au Royaume-Uni avant de rejoindre Cole et Schneider au conseil d’administration de All Perspectives Limited – la société de holding de GB News – en novembre 2019.

Cette équipe de direction utilise actuellement son compte bancaire bien fourni pour embaucher 120 journalistes – tout cela dans l’espoir de changer fondamentalement la conception du journalisme britannique.

Si vous êtes préoccupé par une éventuelle infiltration de fonds et d’influence en provenance de la droite étrangère par le biais de GB News, nous vous recommandons de vous abonner à Byline Times et à sa plateforme sœur Byline TV, concurrentes progressistes des grands appareils médiatiques soutenus par des milliardaires.

GB News a été contacté pour un commentaire.

Source : Byline Times, Sam Bright – 19-01-2021

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

LibEgaFra // 11.02.2021 à 07h40

Une presse indépendante? Qu’est-ce que sait? Peut-être sur une autre planète…

Même le Canard se déchaîne contre la Russie, traitant son président de tsar ou de néo-tsar… Il faudrait peut-être expliquer au pseudo-journaliste du Canard que Poutine a été élu par une confortable majorité des votants, contrairement à un petit dictateur de banlieue qui ne peut même pas recueillir 25% des votants sur son nom.

Quand le Canard relaie le mensonge sur le palais de Poutine, croyez-vous qu’il va rectifier le tir et faire son mea culpa quand la supercherie est révélée? Bien sûr que non!

Le Canard a appelé à voter contre Le Pen en 2017 (quelle horreur cette extrémisme de droite!), et il vient au secours d’un ultra-nationaliste russe encore plus à droite, et non il n’y a pas erreur quand ce dernier compare les Caucasiens à des cafards et qu’il appelle à les tuer:

https://www.les-crises.fr/navalny-l-invention-du-principal-opposant-politique/

On remarque aussi la censure exercée par youtube qui protège l’auteur qui appelle à l’assassinat.

8 réactions et commentaires

  • LibEgaFra // 11.02.2021 à 07h40

    Une presse indépendante? Qu’est-ce que sait? Peut-être sur une autre planète…

    Même le Canard se déchaîne contre la Russie, traitant son président de tsar ou de néo-tsar… Il faudrait peut-être expliquer au pseudo-journaliste du Canard que Poutine a été élu par une confortable majorité des votants, contrairement à un petit dictateur de banlieue qui ne peut même pas recueillir 25% des votants sur son nom.

    Quand le Canard relaie le mensonge sur le palais de Poutine, croyez-vous qu’il va rectifier le tir et faire son mea culpa quand la supercherie est révélée? Bien sûr que non!

    Le Canard a appelé à voter contre Le Pen en 2017 (quelle horreur cette extrémisme de droite!), et il vient au secours d’un ultra-nationaliste russe encore plus à droite, et non il n’y a pas erreur quand ce dernier compare les Caucasiens à des cafards et qu’il appelle à les tuer:

    https://www.les-crises.fr/navalny-l-invention-du-principal-opposant-politique/

    On remarque aussi la censure exercée par youtube qui protège l’auteur qui appelle à l’assassinat.

      +32

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  • Le Belge // 11.02.2021 à 08h56

    Grande-Bretagne = futur Cuba de l’Eurasie ! Les Anglo-saxons se réunissent entre-eux et commencent à traiter ceux qui leur sont étranger en laquais et en valets.. En pratiquant l’entre-soi et la xénophobie à peine masquée, les Britanniques et les Anglo-américains amorcent leur déclin (le véritable déclin de l’Empire Britannique). Lequel ne se fera pas dans la douceur. Que du contraire.

      +3

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    • LS // 11.02.2021 à 09h53

      Je suppose que vous vous référez, sans le dire, au Brexit car vos propos suggère qu’une évolution serait en cours en GB et à part le brexit, je ne voie pas.

      Vous dite GB ./ UE .= Cuba ./ USA mais en quel sens ? La GB post-brexit sera probablement plus libérale et tout aussi ouverte aux flux de marchandise que l’UE.

      D’autre part, le racisme endémique anglo-saxon est maintenant principalement dirigé contre les gens à la peau noire (d’origine jamaïcaine en GB) et n’est vraiment pas nouveau. Je vous renvoi à Emmanuel Todd sur ce sujet.

      En quoi le brexit change la donne du point de vue de la xénophobie ?
      En quoi le brexit serait-il une entrée dans un entre-soi anglo-saxon, qui serait la marque d’une soumission accrue aux USA, plus saillante que l’entre-soi socio-culturel des acteurs dominants de l’UE ?
      Ou peut être êtes-vous un partisan du « plus c’est grand, mieux c’est » ?

        +4

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  • RGT // 11.02.2021 à 09h34

    « En termes de financement, GB News a réussi à obtenir 60 millions de livres sterling pour son démarrage »…

    Pendant ce temps, Denis Robert galère pour récolter quelques queues de cerises afin de démarrer son « média complotiste ».

    Quelques vidéos de présentation et quelques membres de l’équipe qui nous offrent une bouffée d’oxygène :
    https://www.youtube.com/c/Blast-info/videos

    Si vous n’étiez pas informés, allez jeter un petit coup d’œil, c’est toujours bon à prendre.

    Je sors, j’ai tenu suffisamment de propos outranciers pour aujourd’hui.

      +8

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  • JCH // 11.02.2021 à 09h39

    Article fortement biaisé, dès le premier paragraphe: “ Comme si le pays n’avait pas assez souffert au cours des douze derniers mois, dans les prochains mois vont être lancées deux nouvelles chaines d’information de droite dotées d’un bon financement.” Droite = souffrance, le ton est donné.
    Effectivement la nouvelle chaîne ne sera probablement pas indépendante ou totalement impartiale. Mais le biais de gauche étant une critique très répandue de la BBC (chaîne publique), elle aura au moins le mérite d’éclairer l’actualité d’un jour différent.

      +7

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    • LibEgaFra // 12.02.2021 à 01h23

      « Mais le biais de gauche étant une critique très répandue de la BBC (chaîne publique) »

      La BBC n’a aucun biais de gauche, mais un biais très prononcé pour la propagande, notamment la propagande anti-russe et pro impérialiste yankee.

        +5

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  • Casimir Ioulianov // 11.02.2021 à 14h28

    C’est très tendance actuellement chez les gens qui ont trop de pognon de s’essayer à l’influence en rachetant ou en créant des médias. Ma petite cousine elle se créé un compte insta , eux ils fabriquent une télé… ma petite cousine a beaucoup moins d’oseille.
    Après c’est que du milliardaire , genre Bollossé qui veut racheter « Europe numéro un » , et c’est pas vraiment le genre de gars à appeler à la lutte des classes. Ce que ça révèle ? Que ce que ces gens n’arrivent pas à faire via internet (l’influence) , ils essayent de le faire via des médias plus verticaux… mais ce qu’ils semblent ignorer c’est que ça n’attirera aussi que des convaincus par leur idées, qui se font de moins en moins nombreux vu qu’ils réduisent la part de gens qui profitent du système et qui sont donc aptes à vouloir le défendre. Les médias tradi qui font dans le conservatisme ont de plus en plus tendance à se faire dépasser par leur droite genre FoxNews. Je suis pas sur que Ruppert ait été ravi ce 6 janvier (leur 6 février 34 à eux).
    Bref , il y a des gens qui ont trop de fric et qui font de la merde avec … et ça aussi c’est tendanciel.

      +5

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  • rthierry // 15.02.2021 à 17h36

    J’imagine que l’auteur de ce papier nous dirait que France Inter n’a aucun biais politique… Andrew Neil est la référence en matière de journalisme politique en UK. Ces interviews sont mordantes quelque soit la personne, et aucun personne de bonne foie ne remet son intégrité en cause. Quand à la soit disant hypocrisie de lever des fonds à l’étranger pour financer un projet… que dire. L’auteur semble oublier que les médias non subventionnés ça existe. Bref un papier sans intérêt.

      +2

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