Nous vous proposons aujourd’hui d’être membre du jury du Grand Prix de la Complaisance Journalistique, suite à la conférence de Presse du 25 avril de Macron.
Vous pourrez choisir les questions les moins dérangeantes posées à E. Macron – mais aussi voter pour celles que vous auriez aimé voir poser (c’est très rapide, et à la fin de ce billet) : le lien direct vers le sondage est ici.
Nous informerons bien entendu publiquement les lauréats…
I. Conférence de presse à l’Élysée : qui sont les quinze journalistes qui ont pu poser une question à Emmanuel Macron ?
Source : Les crises, Laurent Dauré, 12-05-2019
Le 25 avril, seuls quinze journalistes ont posé une question à Emmanuel Macron lors de sa première conférence de presse du quinquennat. Ils étaient environ 320 dans la salle. Le discours introductif du locataire de l’Élysée devait durer vingt minutes mais la logorrhée jupitérienne est telle qu’il a fallu attendre une heure avant d’entendre la phrase : « Je vais maintenant répondre à toutes [sic] vos questions. » On pouvait voir des dizaines de mains levées. Qui a choisi les journalistes autorisés à s’exprimer ? Par quelle procédure et sur quels critères ? Cet article de la rubrique « CheckNews » de Libération.fr avance quelques réponses et hypothèses.
Nous proposons ci-dessous (1) une transcription exacte de toutes les questions et (2) les pedigrees des quinze privilégiés. La nature des premières et des seconds laisse penser que la sélection n’a pas été laissée au hasard…
Question 1
Bonsoir, monsieur le président de la République. Élizabeth Pineau, journaliste à l’agence Reuters et présidente de l’association de la presse présidentielle. Et c’est à ce titre que j’ai l’honneur de vous poser cette toute première question de cette toute première grande conférence de presse organisée à l’Élysée depuis votre arrivée au pouvoir il y a près de deux ans. Monsieur le président, le 13 février 2018, vous avez déclaré devant la presse présidentielle : « Je suis arrivé au pouvoir par effraction dans une France qui était malheureuse et inquiète ». Beaucoup d’encre a coulé depuis. On a parlé de votre arrogance, de votre brillance, de votre force, de vos faiblesses, de votre distance autant que de votre proximité avec les Français. De votre solitude, aussi, en ces murs. Et voici ma question : quelles sont les raisons profondes de ce rendez-vous, aujourd’hui à l’Élysée, devant la presse, et à travers elle devant tous les Français ? Quel est ce moment de votre mandat au regard de vos intentions premières ? Avez-vous des regrets ? Peut-on parler d’une rupture ? d’une transition ? d’un acte comme on dit au théâtre ? d’un nouveau départ ?
Élizabeth Pineau : journaliste politique à Reuters ; présidente de l’Association de la presse présidentielle depuis 2015 ; correspondante à l’Élysée depuis la présidence de Jacques Chirac ; passée par BFM Radio ; diplômée de l’Institut pratique du journalisme (IPJ Paris-Dauphine), établissement dans lequel elle enseigne désormais le journalisme politique ; passionnée de mode, elle a écrit avec Gaëtane Morin (chef de service « politique et sport » au Parisien Week-End) Le Vestiaire des politiques (Robert Laffont, 2016), un livre dont la quatrième de couverture nous apprend que les auteurs « ont demandé à des élus de premier plan, de droite comme de gauche, de dévoiler leur rapport au vêtement. Elles ont recueilli les confidences exclusives du président de la République, François Hollande, et celles de personnalités qui s’expriment pour la première fois sur ce sujet (Valérie Pécresse, Aurélie Filippetti, Anne Hidalgo, Michèle Alliot-Marie, Bruno Le Maire, Bernard Cazeneuve…). » Bref, dépolitisation et peopolisation garanties.
Question 2
Bonsoir, monsieur le président. Jeff Wittenberg, pour la rédaction de France 2. Vous avez annoncé ce soir, il y a quelques instants, un redéploiement ambitieux des services publics, sur les territoires, la création notamment de maisons « France Service » dans chaque canton, la fin des fermetures d’écoles, la fin des fermetures d’hôpitaux. Et dans le même temps, un petit peu plus tard, vous avez dit que l’un des moyens pour aboutir aux baisses significatives de l’impôt sur le revenu que vous annoncez, ce sera la baisse des dépenses publiques. Alors vous parliez tout à l’heure de demandes contradictoires des Gilets jaunes, est-ce que ce que vous avez annoncé ce soir est compatible ? Est-ce qu’on peut baisser les impôts et baisser les dépenses publiques ? Et puis, question corollaire : est-ce que l’objectif de réduire de 120 000 fonctionnaires, qui était l’objectif de la fin de votre quinquennat, est toujours d’actualité ? Merci, monsieur le président.
Jeff Wittenberg : journaliste politique à France 2 (il y travaille depuis 1994) ; coprésente « Les 4 vérités » (Télématin) ; diplômé du Centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris ; vainqueur avec Jean-Marie Lequertier du Prix franco-allemand du journalisme 2009 dans la catégorie « Télévision » pour leur reportage « La France : une arrogante solitude ? », diffusé dans l’émission « Un œil sur la planète ». Le jury a tenu à saluer le fait que les « auteurs montrent que la France et les Français ne s’intéressent en fait à l’Europe que dans la mesure où elle sert leurs intérêts. » Le reportage a été proposé aux téléspectateurs du service public le 13 octobre 2008, soit huit mois après la ratification par voie parlementaire du traité de Lisbonne, version à peine modifiée du traité constitutionnel européen rejeté par 55 % des Français lors du référendum de 2005. Mais ce n’est pas en s’intéressant à ce « problème démocratique » que l’on peut espérer remporter le Prix franco-allemand du journalisme.
Question 3
Monsieur le président, David Revault d’Allonnes, Journal du dimanche. Une petite question sur votre rapport à l’opinion, qui depuis votre élection en ces lieux s’est rapidement, brutalement, dégradé. On a pu le constater notamment au plus fort de la crise des Gilets jaunes, où vous avez été parfois personnellement et violemment mis en cause. Alors, tout simplement, comment vous expliquez ce fait ? Est-ce que peut-être cela provient de comportements ou d’attitudes de votre part ? Comment l’avez-vous vécu personnellement, parce que ça a été quand même assez dur ? Et puis comment entendez-vous remédier à cet état de fait pour la fin du quinquennat ? Et puis, une petite question connexe : vous disiez que ce grand débat vous avez transformé, en quoi précisément, aujourd’hui, avez-vous personnellement changé ? Je vous remercie.
David Revault d’Allonnes : rédacteur en chef politique du JDD ; intervient également sur BFM-TV, Canal + et France 24 ; passé par Libération, Europe 1 et Le Monde ; diplômé du Centre universitaire d’enseignement du journalisme (CUEJ) de Strasbourg ; spécialiste du PS post-Mitterrand ; a écrit avec Laurent Borredon (journaliste au Monde) Valls, à l’intérieur (Robert Laffont, 2014), un « livre-vérité » complaisant sur les idées et la personne de Manuel Valls, et écrit tout seul Les Guerres du président (Seuil, 2015), un « livre-vérité » complaisant sur la politique étrangère et les interventions militaires de François Hollande.
Question 4
Monsieur le président, bonjour. Jean-Jérôme Bertolus, France Info. Vous venez de l’esquisser un petit peu, vous avez cité de nombreuses actions, de nombreux projets de réforme. Vous venez d’esquisser un petit peu votre exercice du pouvoir dans cet an II du quinquennat. Est-ce que vous pourriez aller un petit plus loin ? Puisque vous avez dit que vous avez été un peu incompris des Français. Est-ce que ça veut dire que vous allez refaire pratiquement d’une manière permanente cet exercice inédit sous la Ve, c’est-à-dire ces débats, où on vous a vu effectivement échanger avec les Français, avec les élus ? Est-ce qu’on va rentrer en quelque sorte dans un an II de débat permanent et d’une démocratie directe entre vous et les Français ? Est-ce qu’il faut que les Français vous connaissent mieux ?
Jean-Jérôme Bertolus : chef du service politique de Franceinfo ; passé par Le Figaro, La Tribune, BFM, i-Télé, L’Opinion ; diplômé de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris ; a été éditeur chez Hachette Littératures, où il publie notamment Maintenant : Ségolène Royal répond à Marie-Françoise Colombani (2007) et « Salauds de patrons ! » : Pourquoi les Français n’aiment plus leurs chefs d’entreprise de Geoffroy Roux de Bézieux (2007), actuel président du MEDEF ; coauteur avec Frédérique Bredin (ancienne ministre et députée PS, actuelle présidente du CNC) de Tir à vue, 1965-2012 : La folle histoire des présidentielles (Fayard, 2011).
Question 5
Bonsoir, monsieur le président. Amélie Carrouër pour TF1/LCI. Je vais me permettre de revenir sur quelques précisions, peut-être : vous parlez d’une baisse significative de l’impôt sur le revenu. Significative, ça veut dire combien ? Ça veut dire quoi ? Vous avez parlé des niches fiscales, vous allez travailler dessus, une réflexion, mais ceci dit, vous avez certainement des pistes. Est-ce qu’on pourrait en savoir plus ? Vous avez parlé également de travailler davantage, là encore, concertation, le gouvernement va certainement y travailler, mais vous avez peut-être des préférences. Le jour férié, les 35 heures, serait-il possible d’en savoir plus ?
Amélie Carrouër : journaliste politique et présentatrice sur TF1 et LCI ; passée par i-Télé et Canal + ; titulaire d’un master en lettres modernes spécialisé en information et communication, option journalisme ; dans un entretien accordé à la gazette municipale Infos Lilas (no 113, avril 2012), elle déclare que suivre une élection présidentielle est « l’expérience ultime pour un journaliste politique ». Puis, elle nous révèle son sacerdoce : « Je vis une histoire d’amour avec la télévision. Être au cœur de l’action et regarder les gens droit dans les yeux pour leur raconter ce qui s’y passe, c’est exactement ce que j’aimerais continuer à faire. »
Question 6
Monsieur le président, bonsoir. Stéphane Vernay, Ouest-France. Vous venez de dire à l’instant que vous ne croyez pas à la République du référendum permanent. Devons-nous comprendre que l’hypothèse qui a longtemps été émise, qui consisterait à soumettre une ou plusieurs des mesures que vous nous présentez ce soir à un référendum, est définitivement écartée ? Et si vous n’avez pas écarté cette hypothèse, quels seraient les points que vous verriez soumis à référendum ?
Stéphane Vernay : journaliste, rédacteur en chef délégué et directeur de la rédaction de Paris à Ouest-France ; a été pigiste pour les journaux de collectivités locales ; il confie à propos de son expérience auprès des élus locaux : « Si tu te montres une carpette, ils t’écrasent » ; ce sont souvent « de grands angoissés, qui veulent avoir le sentiment que tu es à leur botte. Alors, respect, écoute, “compromis mais pas compromission.” » (Paul Goupil, « Le maire et le journaliste : je t’aime, moi non plus », Pouvoirs, no 148, janvier 2014). Et avec les élus nationaux ?
Question 7
Bonjour, monsieur le président. Apolline de Malherbes, pour BFM-TV et RMC. La semaine dernière, juste avant votre allocution qui devait être la semaine dernière, vous aviez dit aux Français « Je vais vous répondre ». Sauf le respect que je vous dois, je vois surtout des chantiers mais pas véritablement de réponses précises. J’aimerais qu’on y revienne. Y a des projets, il y a des projets de pactes, il y a des conseils… Vous aviez aussi promis une « révolution » aux Français, c’était le titre de votre livre. Et vous avez dit plus récemment « Nous ne reprendrons plus le cours normal de nos vies ». Vous avez dit à l’instant « Je n’aurais pas de répit ». Les Français non plus n’ont pas de répit, ils vous écoutent ce soir. Pour beaucoup d’entre eux, ils vont se réveiller demain matin, ils vont préparer le petit-déjeuner de leurs enfants, ils vont partir travailler. Ils auront, pour beaucoup, une boule au ventre. Qu’est-ce que vous faites pour réduire ces angoisses ? Je voudrais quand même comprendre : vous dites qu’il y aura une baisse d’impôts, vous avez dit cinq milliards tout à l’heure, mais ça veut dire combien concrètement pour ceux qui vous écoutent, dans leur foyer, dans leur maison ? Vous avez dit également qu’on allait travailler plus longtemps, alors vous dites que vous ne bougerez pas l’âge légal, mais concrètement, si on doit cotiser davantage, si on doit cotiser plus longtemps, ça revient quand même un peu à la même chose. Vous leur dites qu’il va falloir qu’ils travaillent plus. Et puis enfin, vous dites qu’au-delà de tout cela, il y aura quand même une augmentation de leurs revenus, j’aimerais savoir de combien, j’aimerais savoir s’il va y avoir véritablement une hausse du pouvoir d’achat. En fait, dire aux Français à quelle sauce ils vont être mangés.
Apolline de Malherbes : journaliste politique et présentatrice sur BFM-TV et RMC ; passée par Le Figaro, LCI et Canal + ; titulaire d’un DEA en sociologie politique et d’un master en affaires publiques (Sciences Po) ; enseigne le journalisme politique à Sciences Po ; ex-chevènementiste ; auteur de Politiques cherchent audimat, désespérément (Albin Michel, 2007), un livre qui pose de graves questions : « Pourquoi Nicolas, Ségolène, Jack et les autres passent-ils autant de temps à se confier dans les talk shows des Ruquier, Drucker, Fogiel et autres Ardisson ? […] Mais se faire aimer, pour soi et non pour ses idées, permet-il de masquer les éventuelles fragilités des programmes et des partis ? »
Question 8
Oui, bonsoir. Jérôme Rivet de l’AFP. Je voudrais des éclaircissements sur trois petits points. 1. Quelle est pour vous la bonne part de proportionnelle ? 2. Est-ce que vous êtes favorable toujours à une réduction de 30 % du nombre de parlementaires ? 3. Vous l’avez qualifiée de rumeur, mais êtes-vous favorable ou non à la suppression de l’ENA ? Et quelle est la mission de M. Thiriez ?
Jérôme Rivet : journaliste politique à l’AFP ; affecté à l’Élysée depuis mars 2017 ; longtemps en poste à l’étranger (Londres, Jakarta, Tokyo, Bruxelles, Nicosie) ; inoffensif et lisse, le ronron de l’ordre médiatique existant.
Question 9
Bonjour, monsieur le président. Élizabeth Martichoux pour RTL. D’abord vous avez évoqué à plusieurs reprises le plein-emploi. Vous avez donné un cap : 2025. Est-ce que ça veut dire que vous enjambez l’objectif initial ? Vous aviez dit « 7 % en 2022 » ; je crois qu’on est juste en-dessous de la barre des 9 %, le taux de chômage n’a baissé que de 0,2. Est-ce que vous maintenez l’objectif de 7 % ? Est-ce que ça veut dire que vous demandez cinq années supplémentaires, vous avez besoin de cinq ans de plus pour ce plein-emploi ? Et puis je voudrais aussi revenir sur la vision… Vous avez eu une expression tout à l’heure : « chacun est un peu responsable ». Vous aviez aussi parlé, rappelez-vous, au début du quinquennat, des premiers de cordée. Et la crise a montré que les Français savaient très bien qui était devant, qu’eux étaient derrière, à la peine, mais que la cordée, la corde, eux ils ne l’ont pas vue, la corde. La solidarité, ce qui permet de faire peuple, ils ne le voient pas. Non seulement ça, mais en plus il est possible qu’ils vous accusent d’avoir accusé encore la fracture entre eux et ceux qui sont devant. Alors est-ce que c’était une vision que vous continuez de porter, vision de la société ? Et est-ce que d’ici à la fin de votre mandat, vous pensez pouvoir retisser la corde ?
Élizabeth Martichoux : journaliste et animatrice de radio et de télévision ; rédactrice en chef du service politique de RTL ; présente « Le Grand Jury » (LCI/RTL/Le Figaro) et « État de santé » (LCP) ; passée par France Inter, Europe 1, France 3, France 5 ; diplômée de l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille ; divorcée (en 2014) d’Aquilino Morel, ancien conseiller politique de François Hollande à l’Élysée et amateur de chaussures bien cirées ; a coécrit avec Catherine Mangin(directrice adjointe de l’information de RTL) Ces femmes qui nous gouvernent (Albin Michel, 1990) – « Nos femmes politiques sont formidables ! » assure la quatrième de couverture… –, et également auteur du livre Les Journalistes (Le Cavalier bleu, 2003), dans lequel elle « démonte les idées reçues concernant ce métier pour en révéler la complexité et la diversité ». Assurément décapant.
Question 10
Monsieur le président, bonjour. Marcelo Wesfreid du Figaro. Vous avez demandé tout à l’heure à votre Premier ministre de supprimer un certain nombre « d’organismes inutiles », je vous cite, de façon même massive. Est-ce que vous pourriez préciser votre pensée, et nous dire concrètement, puisque c’est le terme, quels sont les organismes que vous souhaiteriez voir supprimés ?
Marcelo Wesfreid : journaliste au service politique du Figaro ; affecté au suivi de l’exécutif ; intervient également sur France Inter et Public Sénat ; passé par L’Express (où il suivait plus particulièrement le PS) ; diplômé de l’École normale supérieure (Fontenay-Saint-Cloud), option littérature, information et communication ; inoffensif et lisse, le ronron de l’ordre médiatique existant.
Question 11
Bonsoir, monsieur le président. Laurence Ferrari, CNews pour le groupe Canal +. Lors de votre élection en 2017, vous avez dit que vous aviez senti la colère des Français dans un pays qui n’était pas stabilisé. Est-ce que vous ne pensez pas que depuis deux ans vous avez été sourd et aveugle à cette colère ? Et qu’aujourd’hui, encore une fois, le message que vous envoient les Français, les Gilets jaunes, il est dirigé contre vous et pas seulement par la fonction que vous habitez ? Est-ce que vous pensez avoir péché, et si oui, par naïveté, par arrogance, ou par inexpérience ? L’autre chose que vous avez dit [sic], c’est que vous avez pu toucher, lors de ce grand débat, l’épaisseur des vies des Français. Quel est le message que vous leur envoyez ce soir ? Vous leur dites, à ceux qui ont voté pour vous en 2017, parce que votre promesse c’était « Vous travaillerez mieux, et vous gagnerez mieux votre vie », aujourd’hui vous leur dites « Vous travaillerez plus, vous êtes des feignants [sic], vous travaillez moins que vos voisins » ? C’est surprenant parce que les chiffres dont moi je dispose, Eurostat 2018, en matière de temps de travail, la France est en troisième position derrière la Grande-Bretagne et l’Espagne. Est-ce que c’est ça le message que vous envoyez aux Français ? Et puis concernant l’agenda 2025, il est évidemment bien au-delà de l’échéance de 2022. Soyons clairs : est-ce que vous serez candidat en 2022, monsieur le président ?
Laurence Ferrari : journaliste et animatrice sur CNews, Canal + et Radio Classique ; ancienne présentatrice du journal de 20 heures de TF1 ; passée également par l’AFP, France 2, Europe 1, Le Point, France Info, RTL, LCI, i-Télé, C8 ; vedette pour magazines people ; deux ans de formation à l’École française des attachés de presse à Lyon (aujourd’hui appelée École des nouveaux métiers de la communication) et titulaire d’un DESS de communication politique et sociale à La Sorbonne.
Question 12
Monsieur le président, Michaela Wiegel, Frankfurter Allgemeine Zeitung. C’est l’heure de l’Europe. Vous avez réaffirmé vos ambitions européennes, notamment sur Schengen, et la question de l’énergie. Est-ce que vous commencez aussi une deuxième phase dans votre stratégie européenne ? On a vu que le couple franco-allemand n’a pas, jusqu’à maintenant, rempli tous les objectifs, tous les espoirs que vous avez misés en lui. Est-ce qu’il faut changer, comme certains vous le suggèrent ? Ou est-ce que vous, vous gardez l’espoir qu’ensemble, en Franco-Allemands, on arrivera à entraîner d’autres Européens à changer l’Europe ?
Michaela Wiegel : correspondante à Paris du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung ; spécialiste des relations franco-allemandes ; conférencière pour des événements européistes ; diplômée de Sciences Po et titulaire d’un master en administration publique de la John F. Kennedy School of Government de Harvard ; auteur de Emmanuel Macron: Ein Visionär für Europa, eine Herausforderung für Deutschland [Emmanuel Macron : un visionnaire pour l’Europe, un défi pour l’Allemagne] (Europa Verlag, 2018), un livre de promotion du président français destiné au public germanophone. Exprimant son propre point de vue en l’attribuant « aux Allemands », la journaliste déclare à L’Obs (4 juillet 2018) : « globalement, le réformateur qu’est votre président est encore très apprécié. Surtout sa stature internationale. Le credo européen assumé de Macron enchante les Allemands. Les pro-Européens voient en lui un espoir. Un espoir de faire face à la vague populiste qui déferle sur toute l’Europe. Et de la battre. Ils attendent donc beaucoup de Macron. Car, à leurs yeux, l’approfondissement de l’Union européenne reste à accomplir. »
Question 13
Corinne Lhaïk, L’Express. Bonjour, monsieur le président. Vous avez parlé tout à l’heure des décideurs, on peut imaginer que les patrons font partie des décideurs. N’ont-ils aucune responsabilité en matière de pouvoir d’achat ? Toutes les mesures que vous annoncez, ce sont des mesures qui sont financées par l’État. D’ailleurs, question subsidiaire : combien coûte ce que vous avez annoncé aujourd’hui ? Est-ce que vous n’avez aucun message à faire passer aux patrons dans le domaine du pouvoir d’achat ? Est-ce que ce n’est pas une question qui va être mise sur le tapis dans les prochaines semaines, dans le cadre des négociations avec les partenaires sociaux ? Est-ce que vous estimez ce sujet souhaitable ? Ou est-ce que vous considérez que, finalement, en France aujourd’hui, on ne peut plus vivre dignement de son salaire ?
Corinne Lhaïk : rédactrice en chef du service France à L’Express (depuis 2006) ; passée par Le Nouvel Économiste ; diplômée de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris et titulaire d’un DEA d’histoire ; porte un foulard aussi rouge que l’écharpe de son collègue Christophe Barbier.
Question 14
François-Xavier Guillerm, France-Antilles, le JIR [Journal de l’île de La Réunion] et France-Guyane. On a peu parlé d’outre-mer. Vous avez dit que vous maintiendrez les niches fiscales outre-mer, donc je prends note. Est-ce qu’il vous est remonté du grand débat national la nécessité impérieuse de fermer France Ô ? Et deuxièmement, vous avez parlé du droit à la différenciation, ça intéresse beaucoup les DROM [départements et régions d’outre-mer], notamment. Est-ce que vous pouvez en dire un peu plus dessus ?
François-Xavier Guillerm : correspondant permanent à Paris du quotidien France-Antilles (depuis 2005) ; également journaliste pour le JIR et France-Guyane ; passé par Radio Caraïbes International (RCI), La Une Guadeloupe et l’Agence de presse Groupe Hersant média ; a été journaliste reporter d’images pour M6, RFO, France 3, CAPA, Paris Première, M6 ; coauteur avec Xavier-Marie Bonnot du livre Le Sang des nègres : mai 1967 à la Guadeloupe, le dernier massacre de la Ve République (Galaade éditions, 2015), une enquête à base de témoignages sur la mort de 87 civils le 26 mai 1967 lors de la répression policière d’une manifestation d’ouvriers du bâtiment à Pointe-à-Pitre et sur le silence médiatique qui s’en est suivi.
Question 15
Bonsoir, monsieur le président. Paul Larrouturou, « Quotidien ». Vous esquissez ce soir une forme de mea culpa. Mais, en fait, pas vraiment. Vous parlez de caricature, de malentendu. Vous dites, je vous cite, que vous n’êtes « pas comme ça au fond ». Mais au fond n’est-ce qu’un malentendu puisque chaque samedi les Gilets jaunes vous reprochent aussi votre comportement, qu’ils jugent arrogant ? Beaucoup de vos petites phrases ont fini en pancartes. J’en cite quelques-unes : « Je traverse la rue, je vous trouve du travail » ; « le pognon de dingue » des minima sociaux ; « les Gaulois réfractaires au changement ». Je vais pas toutes les citer. Vous répétez prendre votre part de responsabilité, mais quelle est selon vous, exactement, cette part ? Question quasi philosophique. Pouvez-vous changer ? Et voulez-vous vraiment changer ? Et puisque je vous interroge sur vos erreurs, regrettez-vous d’avoir recruté Alexandre Benalla dont le comportement entache votre quinquennat et scandalise beaucoup de Français ? Et considérez-vous avec le recul, et toutes les révélations de la presse qui cherche la vérité, avoir fait une erreur ?
Paul Larrouturou : reporter politique pour l’émission « Quotidien » présentée par Yann Barthès sur TMC ; passé par France 5, France 24, France Bleu Azur, « Le Lab » d’Europe 1 ; pratique comme son patron une impertinence superficielle et un cynisme fruste parfaitement digestes pour les dominants.
Voici la synthèse en images (source) (cliquez sur la croix blanche en haut à droite de la vidéo pour arrêter la pub) :
II. Quinze questions qui auraient pu être posées
Journalisme domestiqué
On le voit, si certaines contenaient des critiques plus ou moins voilées et un peu de poil à gratter, ces quinze questions étaient fondamentalement inoffensives et complaisantes. Emmanuel Macron n’a nullement été mis en difficulté, il a pu dérouler à quinze reprises son verbiage lénifiant comme lorsqu’il parlait tout seul. La plupart des interventions consistaient d’ailleurs à demander des précisions ou des développements à propos du monologue jupitérien, comme si les journalistes cherchaient à faciliter le travail de « pédagogie ».
De plus, les questions versaient souvent dans la personnalisation à l’extrême (Comment vous sentez-vous ? Avez-vous changé ? Avez-vous des regrets ? Etc.) et se focalisaient sur des enjeux d’image, de méthode, de communication, de popularité. Mais aussi sur le financement des mesures. Se dégagent ainsi les principales préoccupations du journalisme politique dominant.
L’éventail des questions posées et des profils journalistiques choisis donne une idée assez juste du nuancier idéologique et social étroit qui caractérise les grands médias. Il dessine le périmètre à l’intérieur duquel il est permis de « débattre ». Le pluralisme est atone, le courage absent, cette conférence de presse a au moins servi à le montrer une fois encore. Ces journalistes du sérail à qui on a donné la parole connaissent les codes et savent qu’il y a des limites à ne pas franchir, des questions qu’il ne sied pas de formuler. D’ailleurs ils n’ont aucunement l’intention de transgresser les règles de la « bienséance », de rompre avec l’ordre médiatique existant. C’est précisément pour cela qu’ils occupent les positions qu’ils occupent et que les passeurs de micro sont allés vers eux.
Journalisme non domestiqué
En guise d’exercice, nous proposons ci-dessous quinze autres questions qui auraient pu être posées par des journalistes moins dociles :
- Les mesures que vous venez d’annoncer ne semblent pas répondre aux demandes économiques, sociales et démocratiques des Gilets jaunes, dont le mouvement a suscité le grand débat national. On peut même estimer qu’elles vont dans le sens contraire. Vous dites que vous avez entendu la colère populaire, mais alors pourquoi ne pas donner satisfaction aux aspirations qui la nourrissent ? N’est-ce pas risqué d’étouffer ainsi les revendications du mouvement social le plus important depuis un demi-siècle en France ? D’ailleurs, vous vouliez commémorer Mai 68, ne faut-il célébrer que les révoltes du passé ?
- Une personne a perdu la vie, Mme Zineb Redouane. Cinq ont perdu une main. Vingt-deux ont perdu un œil. Des centaines d’autres ont subi des blessures graves. Considérez-vous toujours que le bilan des violences policières contre le mouvement des Gilets jaunes ne mérite aucun commentaire de votre part ? Maintenez-vous que les forces de l’ordre ont été d’un professionnalisme exemplaire ?
- Le défenseur des droits, l’ONU, le Conseil de l’Europe, Amnesty International, la Ligue des droits de l’homme et le Parlement européen, entre autres, ont estimé qu’il y avait un usage excessif de la force contre les Gilets jaunes dans le cadre des opérations dites de « maintien de l’ordre ». Le recours aux LBD 40 et aux grenades GLI-F4 a notamment été dénoncé. Pensez-vous, comme certains éditorialistes en vue, que toutes ces organisations et instances se sont liguées contre Paris pour des motifs politiciens ? Si non, pourquoi avez-vous ignoré leurs alertes ?
- La France a-t-elle vendu à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis des armes qui ont fait des victimes au Yémen, comme l’affirme une note de la Direction du renseignement militaire révélée par Disclose, en partenariat avec d’autres médias ? Ce matériel offensif a-t-il causé des morts parmi les civils ? Trois journalistes ont été convoqués par la Direction générale de la sécurité intérieure, estimez-vous que les Français n’avaient pas à prendre connaissance des informations qu’ils ont publiées ?
- Il y a deux jours, l’Arabie saoudite a procédé à l’exécution par décapitation de 37 personnes, dont 33 chiites ; l’une d’elles a même été crucifiée post-mortem et exposée en public. Compte tenu de ces pratiques moyenâgeuses, des crimes de guerre commis au Yémen et de la dissolution dans l’acide du journaliste Jamal Khashoggi, la politique de Mohammed ben Salmane en matière de droits de l’homme vous paraît-elle en accord avec les valeurs revendiquées par la France ? Si non, pourquoi maintenir l’état de nos relations avec le royaume wahhabite ? Pour quelles raisons ce qu’on appelle la « communauté internationale » ne prend-elle aucune sanction contre Riyad ?
- Plusieurs membres du gouvernement et des députés LREM ont relayé ou produit des fake news sur les Gilets jaunes : un « salut nazi » vu sur les Champs-Élysées, l’assimilation des manifestants à une « peste brune », Steve Bannon à l’origine du mouvement, l’Italie qui finance les casseurs, etc. Condamnez-vous ces déclarations qui visaient manifestement à discréditer et calomnier les Gilets jaunes ? La loi relative à la lutte contre les fausses informations va-t-elle aussi s’appliquer à la majorité présidentielle ?
- Le 10 décembre, lors de votre intervention à la télévision pour répondre à la crise des Gilets jaunes, vous avez déclaré : « Le salaire d’un travailleur au SMIC augmentera de 100 euros par mois dès 2019 ». Il s’est avéré qu’il s’agissait en fait d’un avancement des hausses successives de la prime d’activité qui étaient déjà décidées, couplé à la revalorisation automatique obligatoire du salaire minimum. De plus, comme ce n’est pas une hausse de salaire, il n’y a aucune incidence sur le montant des retraites et de l’assurance-chômage. Et dans le cas d’une personne au SMIC vivant en couple, celle-ci peut ne pas avoir droit à la prime d’activité si son conjoint ou sa conjointe touche un salaire plus élevé que le sien. Comment justifiez-vous le fait d’avoir travesti le contenu réel de la mesure phare de votre annonce ? Comprenez-vous que les Gilets jaunes et les nombreux Français qui les soutiennent aient pu s’estimer trompés ?
- Dans un entretien accordé à quelques médias fin janvier, vous avez dit au sujet de Christophe Dettinger : « Le boxeur, la vidéo qu’il fait avant de se rendre, il a été briefé par un avocat d’extrême gauche. Ça se voit ! Le type, il n’a pas les mots d’un Gitan. Il n’a pas les mots d’un boxeur gitan. » Certains ont vu dans ces propos à la fois du conspirationnisme et du racisme. Les maintenez-vous aujourd’hui ?
- Jean-Yves Le Drian a déclaré le 9 décembre dernier qu’une enquête menée par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale était en cours pour savoir si des comptes Twitter « liés à la Russie » avaient attisé la révolte des Gilets jaunes. Nous n’avons plus entendu parler de cette affaire depuis, pouvez-vous nous dire où en sont les vérifications et quand le SGDSN publiera son rapport d’enquête ? Par ailleurs, vous avez régulièrement accusé la Russie de s’ingérer dans les affaires françaises ; l’effondrement du « Russiagate » aux États-Unis depuis la publication du rapport Mueller ne vous incite-t-il pas à adopter une position plus prudente ?
- Alexandre Benalla frappe des manifestants en se faisant passer pour un policier : il n’écope que d’une mise à pied de quinze jours. Richard Ferrand quitte le gouvernement à cause de l’affaire des Mutuelles de Bretagne : il part présider le groupe LREM à l’Assemblée nationale. Sylvie Goulard quitte le gouvernement à cause des soupçons d’emplois fictifs du MoDem au Parlement européen : elle est nommée sous-gouverneur de la Banque de France. Quelle est votre définition exacte du mot « sanction » ? Comment peut-on « venir vous chercher » en pratique ?
- De nombreux médias et journalistes de terrain protestent contre les violences policières et l’intimidation dont ils sont la cible pendant les manifestations. Ils dénoncent des atteintes graves contre les reporters, leur matériel, et y voient une volonté de la part des autorités de les empêcher de travailler. Si la France est encore une démocratie, comment expliquez-vous que la presse soit ainsi entravée dans l’exercice de sa mission ?
- Vous avez écarté toute mise en place du RIC, la demande centrale des Gilets jaunes. Estimez-vous que les élus ont une légitimité suffisante pour censurer les aspirations populaires, alors que le taux d’abstention aux élections est souvent très élevé et que l’accès à la fois à l’argent nécessaire aux campagnes électorales et aux grands médias est très inégalitaire ?
- Vous avez formellement validé la vente du pôle énergie d’Alstom à General Electric en 2014 alors que vous étiez ministre de l’Économie. Vous avez également autorisé la cession d’autres actifs d’entreprises stratégiques françaises comme Alcatel-Lucent (au groupe finlandais Nokia) ou Technip (à l’entreprise américaine FMC Technologies). Quant à la privatisation de l’aéroport de Toulouse, un « échec » selon la Cour des comptes, c’était également votre décision. Allez-vous continuer à liquider ainsi le patrimoine industriel et les infrastructures de la France ? Par ailleurs, pensez-vous avoir un mandat du peuple français pour privatiser le bien commun ?
- Plusieurs de vos « petites phrases » ont suscité beaucoup de commentaires et de critiques : « La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler »; la diatribe sur les « fainéants », les « cyniques » et les « extrêmes » ; le « pognon de dingue » des minima sociaux ; la rue qu’il suffit de traverser pour trouver du travail… Mais la plus emblématique est peut-être celle que vous avez prononcée à l’occasion d’un discours à la Station F, Halle Freyssinet, le 29 juin 2017. Je vous cite : « une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien. » Que vouliez-vous dire par là ? À vos yeux, qui sont exactement tous ces « gens qui se sont rien » ? Pourquoi ne sont-ils « rien » ? Est-ce le rôle d’un président de la République d’humilier une grande partie de la population ? d’humilier quiconque à vrai dire ?
- Lors d’un entretien à propos du Brexit que vous avez accordé à la BBC et qui a été diffusé le 21 janvier 2018, vous avez déclaré que s’il y avait un référendum en France sur l’appartenance à l’Union européenne, il y aurait probablement une majorité en faveur de la sortie. La vocation d’un chef d’État n’est-elle pas de soutenir les aspirations majoritaires, notamment par l’organisation de référendums, même si celles-ci vont à l’encontre de ses opinions personnelles ?
Il est pour l’instant inenvisageable que de telles questions puissent être adressées au locataire de l’Élysée, ou même à n’importe quel représentant du pouvoir. Elles semblent relever d’une pure fiction. Cette impression d’irréalité montre à quel point les médias dominants se sont éloignés des idéaux et principes du journalisme.
Laurent Dauré
Source : Les crises, Laurent Dauré, 12-05-2019
III. À vous de voter !
le lien direct vers le sondage est ici.
Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation.
Commentaire recommandé
Autre question : comment peut-on se qualifier de progressiste tout en détruisant toutes les normes sociales protectrices des français issues du conseil national de la Résistance ?
75 réactions et commentaires
à la question 11 posée par ferrari, il y a 2 /sic/ pas aimables (faire la différence en français oral et écrit), par contre, à l’écrit, il a pêché ou péché, le petit marquis ?
+3
AlerterAutre question : comment peut-on se qualifier de progressiste tout en détruisant toutes les normes sociales protectrices des français issues du conseil national de la Résistance ?
+83
AlerterSelon une conception du progrès qui non pas s’appuie sur le passé, mais se fonde sur la négation du passé, certainement. Voir les déclarations sur l’art et la culture françaises, tout le champ sémantique se rapportant à « l’ancien monde », le « changement », la « révolution », etc.
De toute façon, ce Macron aura toujours réponse à tout, bonimenteur, évangéliste du progrès (alias démantèlement d’une nation) monologuant sur tout et sur n’importe quoi, expert de tout, grand philosophe questionnant nos conceptions humaines profondes sur le pognon de dingue, le tout et surtout le rien et ceux qui le sont ou ne le sont pas, car telle est la question.
+31
Alerternormal , être progressiste c’est vouloir détruire toute forme d’identité , de peuple ou de nation … alors que ce que vous voulez est totalement lié à l’idée de peuple et de nation, vos normes sociales ne sont applicables que dans le cadre d’une organisation de type « nation / pays » avec un minimum de cohésion.
+2
AlerterParce que c’est précisément le but du progressisme, qui prétend soutenir la protection des plus faibles contre toutes les majorités ; quand bien même celles-ci seraient établies en intérêts contraire à ce qui avait été créé en soutien des groupes de production. C’est bien là leur limite, pour ne pas dire leur contradiction. Le propre d’une idéologie est bien de se vautrer dans l’irréel, et même de s’y briser.
+0
AlerterChoisir les pires c’est facile et moyennement interessant. Choisir les meilleures question c’est vraiment très difficiles ta t on aurait toutes aimé les voir posées. (Un choix de ci q plutôt que trois aurait été plus facile).
Bravo pour l’initiative et le très bon travail.
+41
AlerterAprès avoir lu ces questions, on en ressort effectivement avec un impression assez bizarre.
Il y a pas mal de questions qui sont de pure convenance.
« Comment allez-vous ? comment avez-vous vécu tout cela ? comment avez-vous changé ? »
Ce ne sont pas des vrais questions et cela permet juste à Macron d’être en position favorable pour dérouler sa parole.
Il y a des sujets qui ne sont jamais abordés :
La politique étrangère de la France, l’immigration, l’évasion fiscale des multinationales, l’Union Européenne, l’état des relations avec les USA, la Russie, le Chine, la Syrie…
Peut-être que les journalistes savent que ce sont des sujets tabous qu’il ne faut pas aborder ou alors ils sont d’accord avec Macron sur ces sujets et ce n’est donc même pas un sujet de discussion pour eux.
+46
AlerterDifficile de choisir la question la plus lénifiante. Celle de David Revault d’Allonnes me semble tenir la corde. Il serait également difficile d’en choisir une parmi les vraies questions. On a envie d’avoir une réponse à toutes.
+9
AlerterAprès, il faut bien comprendre qu’il s’agit d’un exercice très difficile.
Si on pose une question un peu ouverte à un homme politique, il va immédiatement répondre à coté.
J’imagine aussi que les journalistes n’avaient pas de droit de suite donc Macron peut dérouler facilement.
Ce genre d’interview ne peut marcher que pour des questions très simples et fermées.
Genre : « Allez-vous fermer l’ENA oui ou non ? »
Dès que vous dites « Etes-vous favorable à la fermeture de l’ENA ? » cela devient ambigue.
De plus, il faut que ce soit des questions concretes, pas des reproches.
Exemple dans les questions proposées : « Est-ce le rôle d’un président de la République d’humilier une grande partie de la population ? »
Que pensez-vous que Macron va répondre à çà ?
Il répondra avec du blabla qui ne fait rien avancer.
Même si on a envie de le lui balancer à la figure, ce sont des questions sans interet.
+16
Alerter@Kokoba
« il faut que ce soit des questions concrètes, pas des reproches. »
Vous parlez de la question 14 mais cette dernière est introduite assez longuement.
Je ne suis pas d’accord avec l’idée qu’il ne serve à rien de faire des reproches. A mon sens, le rôle du journaliste est aussi de porter la voix du peuple mécontent jusqu’au président et que ce dernier puisse y répondre.
Moi je me suis senti blessé par la plupart de ses petites phrases, donc je trouve la question très concrète en fait. Et cela n’est pas sans intérêt : lui dire ce qui est vrai contribue aussi à le faire craquer et à prendre conscience de son mépris.
Regardez les questions que posent les journalistes aux États-Unis, ils n’y vont pas avec le dos de la cuiller…
+18
AlerterExcellente idée, j’espère que vous renouvellerez ! (par exemple, sur les matinales radiophoniques ?)
Il est plus difficile de répondre sur le second volet (on aimerait tout cocher) !
+21
AlerterDifficile de répondre aux questions qu’il aurait fallu poser, elles sont toutes pertinentes.
(Et je crois qu’il y a une erreur de transcription : « j’ai touché plus clairement l’épaisseur des vits »)
+19
AlerterExcellent article !
J’aurais, comme beaucoup d’autres, aimé pouvoir sélectionner toutes les questions qui auraient dues être posées par des vrais journalistes….
J’aurais également aimé en poser au moins une autre: « Comment allez-vous contrôler le financement venant de l’extérieur alors même que l’article 63.1 du Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne (TFUE) dit, je cite: « toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites » ? Allez-vous « désobéir » et faire payer aux français les amendes que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) nous imposera en cas de violation des traités? Est-ce une déclaration de campagne en vue des élections européennes? »
J’aurais aimé essayé de le voir se sortir de celle-là aussi…
+11
AlerterEn référence au bûcher de ND de Paris, vous avez déclaré concernant les dons : « Chacun est dans son rôle, chacun est à sa place ». La France semble donc à vos yeux avoir vocation à être une société de castes, incompatible avec la devise que vous devriez défendre envers et contre tout en tant que président de la république : « Liberté, Égalité, Fraternité ».
Quelles mesures allez vous prendre pour que cesse la répression abusive contre le droit de manifester et d’informer ? Pour que les grandes sociétés et grandes fortunes payent leurs impôts comme ils le devraient et ne puisse plus pratiquer l’évasion ni l’optimisation fiscale ? Pour que les plus enclavés, en terme de territoire comme en terme de moyens économiques, bénéficient d’un accès physique aux services publics équivalent aux autres ? Pour que la France retrouve son aura perdue en terme de défense des droits de l’homme (ventes d’armes, interventions militaires, réfugiés, lanceurs d’alerte – Assange, Snowden, etc.) ?
+16
Alerter« La France a le plus profond respect pour tout ce qui est ennuyeux. Aussi le vulgarisateur arrive-t-il promptement à une position : il passe homme grave du premier coup, à l’aide de l’ennui qu’il dégage. Cette école est nombreuse. Le vulgarisateur étend une idée d’idée dans un baquet de lieux communs et débite mécaniquement cette effroyable mixtion philosophico-littéraire dans des feuilles continues. La page a l’air pleine, elle a l’air de contenir des idées ; mais, quand l’homme instruit y met le nez, il sent l’odeur des caves vides. C’est profond, et il n’y a rien : l’intelligence s’y éteint comme une chandelle dans un caveau sans air. Le Rienologue est le dieu de la Bourgeoisie actuelle ; il est à sa hauteur, il est propre, il est net, il est sans accidents. Ce robinet d’eau chaude glougloute et glouglouterait in saecula saeculorum sans s’arrêter. »
(Honoré de Balzac, Monographie de la presse parisienne, dans Les Journalistes, 1843)
+44
AlerterLa synthèse en images m’affiche: « Content rejected – This video has been removed due to a breach in the Terms of Use ». Mais pourquoi ça ne m’étonne même pas?
+8
AlerterMa 16ème question :
Changer de politique monétaire permettrait de créer un million d’emplois, d’augmenter le PIB d’un à deux points et d’avoir des caisses de sécurité sociale (maladie, retraite, chômage) excédentaires. Pourquoi refusez-vous de changer de politique monétaire ? est-ce par dogmatisme idéologique ou pour faire plaisir à vos amis néo-conservateurs d’outre atlantique ?
+15
AlerterPour avoir la main sur la politique monétaire, il faut avoir le pouvoir monétaire et on l’a délégué à la Banque Centrale Européenne. Et il faudrait avoir la main sur notre politique économique qui elle a été déléguée à la commission européenne.
+12
AlerterD’où la nécessité du Frexit pour pouvoir changer de politique économique.
+23
AlerterEntièrement d’accord. Le problème c’est l’indifférence générale. On va encore avoir un record pour les abstentions aux européennes (sauf si les abstentionnistes habituels se sont réveillés suite au mouvement des gilets jaunes et qu’ils se sont suffisamment posé de questions pour arriver à cette conclusion… ). Même si le parlement n’a pas de pouvoir ça serait un message fort que le frexit fasse un bon score ! Et si au passage notre président national se prend une veste c’est toujours ça de pris 😉
+10
AlerterAvant et pendant la campagne présidentielle, vous avez affirmé avoir gagné de l’argent chez Rotschild afin d’acquérir une indépendance vous permettant de ne pas jouer le jeu des compromissions en vigueur au sein des partis politiques. Soit. Au passage, vous aviez donc déjà une ambition dans ce domaine, contrairement à ce que vous avez prétendu ensuite. Pourtant vous auriez selon vos dires dépensé tout cet argent, qui n’apparaît plus nulle part dans vos déclarations de patrimoine. De ce fait, soit vous avez menti en vous prétendant indépendant, puisque vous avez eu besoin des autres et de leur argent pour vous faire élire – vous en dépendez donc. Soit vous avez menti en affirmant que vous ne disposiez plus de cet argent.
Quelle est la proposition de cette alternative correspondant à la réalité ? Si c’est la première, de qui et de quels intérêts dépendez-vous ? Si c’est la seconde, où est cet argent ?
+62
Alerterquestion très pertinente qui permettrait en fait de répondre à plusieurs autres
+10
AlerterAutre question:
En tant que chef des armées vous avez personnellement fait bombarder la Syrie au motif que le président Bashar al-Assad gazait son propre peuple. Aujourd’hui en France vous utilisez les mêmes gaz contre des opposants politiques que vous déclarez être une minorité. Et vous leur faites tirer dessus avec des armes (de guerre) de calibre 44/83.
Pensez-vous respecter les valeurs que vous défendez oralement sur la scène internationale? Au vue de cette contradiction, quels étaient les interêts défendus et les véritables motifs de votre attaque de la Syrie? Aussi, la France a-t-elle fourni (directement ou indirectement) des armes à l’opposition Syrienne?
+39
Alerter« Pensez-vous respecter les valeurs que vous défendez oralement sur la scène internationale? »
La réponse est non, ce n’est une question d’opinion, puisque la coalition atlantiste n’a pas mandat ni résolution de l’ONU pour attaquer en Syrie.
La question serait plutôt: comment pouvez-vous engager notre pays dans une guerre illégale, alors que la France dispose d’une voix permanente à l’ONU pour faire respecter le droit international ?
La question parait trop raide à poser, mais on en est là.
+13
Alerter« Aujourd’hui en France vous utilisez les MÊMES gaz contre des opposants politiques que vous déclarez être une minorité. »
… Ah, on balance du gaz sarin sur les gj ?!!
Autant je réprouve et condamne au moins autant que vous la gestion de la crise par le gouvernement, autant je trouve de tels propos déconnants contreproductifs en ce qu’ils décrédibilisent, dans le excès, toute critique plus nuancée qui pourrait être formulée.
+2
AlerterTant qu’on est dans la nuance le rapport de l’organisation ad hoc bien de sortir au sujet de ces « gazages » et il dédouane les loyalistes de ces pseudo crimes. Très étonnamment n’est ce pas le silence sur ce sujet est assourdissant.
Finalement Macron aura plus gazé son peuple que Assad en vrai. (Pour autant la France n’est pas une disctature et la Syrie en est une nous sommes d’accord ; et les Syriens ont subi guerre et tortures. c’est donc d’autant plus frappant).
+7
AlerterVous avez raison, ce serait á reformuler. Cependant oui, les mêmes gaz utilisés contre les GJ ont été utilisés en Syrie (googlez vous trouverez), à la différence que «les agents antiémeutes, comme les gaz lacrymogènes, sont considérés comme des armes chimiques s’ils sont utilisés comme méthode de guerre». C’est là: https://www.liberation.fr/checknews/2018/11/26/la-convention-sur-l-interdiction-des-armes-chimiques-interdit-elle-le-gaz-lacrymogene_1694353
Si les mots ont encore un sens, on peut dire que la police en France tire sur les gens et les gazent. C’est juste factuel, on peut ensuite entrer dans le détail du calibre et du gaz utilisé pour tenter de minimiser ce fait.
+8
AlerterSelon le rapport de l’OIAC concernant cette fameuse attaque chimique de la goutha et après enquête, aucune trace de sarin n’as été retrouvé. C’était un mensonge comme souvent.
Par contre ont étés retrouvées des traces de produits chlorés. Contenus entre autres dans les gazes lacrymogène, où encore… dans certains produits ménager.
+3
AlerterMacron est assez politique pour donner l’impression de répondre à toutes les questions gênantes. Ce n’est pas difficile : même moi, je pourrais torcher des réponses de parfaite mauvaise foi mais qui enfumeraient les auditeurs complaisants. J’aurais juste bien voulu voir sur les 100€ de smic et sur une question que vous ne posez pas sur son énorme contradiction en matière écologique.
+4
AlerterEn ce qui concerne le classement du prix de la « servilité », il est certain que c’est un choix des pires parmi les mauvais.
En ce qui concerne les questions sur l’Arabie Saoudite, ce qui me gêne c’est que, là aussi, il s’agit d’un pire parmi les pires, mais la question reste très insuffisante sur les liens complexes à l’international, des pays occidentaux (dans lesquels, malheureusement, se trouve le France).
+4
AlerterTrès intéressant, ce sondage. Alors, bien sûr, on aimerait cocher toutes les questions pour la partie « complaisance », et toutes les questions qui auraient dû être posées.
Mais je crois que le petit jeu a assez duré. Pas la peine de rester sur la naïveté concernant par exemple les forces de l’ordre (elles sont là pour la terreur), sur l’énervement (pourquoi avez-vous été comme ci et comme ça, on s’en fout, il n’est pas important en lui-même), sur la rancoeur (pourquoi avez-vous menti, recruté des barbouzes, etc. etc.pfff).
Les vraies questions concernent l’UE (transfert de souveraineté prévu, création d’une armée de l’UE, et notre force de dissuasion nucléaire? éventuel projet de distraire le monde en faisant élire un président RN? et nos alliés, maintenant, c’est qui? Les US ou l’Allemagne? ), l’économie (comment comptez-vous réparer la désindustrialisation massive que vous avez initiée et continuée? dévaluation de 5% versus chômage, qu’en pensez-vous?) et la politique (comment allez-vous réparer la destruction de l’état protecteur? Ah, et puis, on a l’intention de tout décider, maintenant. C’est OK pour vous?)
+15
AlerterCe genre d’exercice de propagande est significatif
d’un système en fin de vie.
On se croirait en URSS, les grosses lunettes en moins.
( un peu d’humour ne peut nuire)
À défaut de maîtriser la rue par des réponses adaptées et démocratiques,
(c koi sa?) on papote entre amis de bonne éducation.
Néanmoins ( en un seul mot) l’inquiétude est sous-jacente!
Que me réserve demain, si notre bon maître n’est plus celui-ci?
Peut-on se fier au peuple? Il est versatile et parfois coléreux.
On n’a pas fait de longues études en cirage de pompes pour
faire de l’investigation longue, fastidieuse et risquée!
Faut être sérieux.
En fait, je n’attends rien de ce genre de plaisanterie: je lis
« Les Crises ». Pas trop de temps à perdre. 🙂
+10
AlerterIl serait bon d’envoyer toutes les nouvelles questions à M. Macron, dans une lettre ouverte, en lui signalant que sa conférence de presse n’ayant satisfait que 15% des citoyens, les 75% restants lui demandent d’y répondre précisément, sans blabla.
+15
AlerterCe serait croire qu’il puisse servir d’autres interets que ce qu’il a fait jusqu’à présent.
la question est de légiférer pour rendre nos institutions plus démocratique (Aïe gros mot), donc adresse au parlement; conseil constitutionnel, citoyens.
+0
AlerterIl pourrait être fait de même avec d’autres catégories que les journalistes, comme les artistes ou les hommes politiques, pour rigoler.
Pour ces derniers j-m blanquer a pris un bon départ la semaine dernière :
https://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=141622
« Un des meilleurs ouvriers de France – Honoris causa
NOR : MENE1900176S
décision du 9-5-2019
MENJ – DGESCO A2
Par décision du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse en date du 9 mai 2019 le titre Un des meilleurs ouvriers de France est décerné à :
– Monsieur Emmanuel Macron, président de la République »
Pour un type qui ne doit pas savoir visser une vis ni ouvrir une boîte de conserve ni planter un poireau, meilleur « ouvrier » ça n’est pas « un peu » déplacé quand même ?
Pas sûr en plus qu’être traité « d’ouvrier » plaise à sa majesté Zupiter 1er.
Mais c’est l’intention (de passer un coup de brosse à reluire) qui compte on dirait.
+11
AlerterAlors ça c’est le type qui vient de me taper sur la tête pour que je me taise sur les rezodeskassos au prétexte du « devoir de réserve »: mon ministre, patron, mon chef mon papa…et donc ce monsieur, sans réserves et surtout sans vergogne lèche et avale en public. Je suis choqué. J’ai l’impression que je viens de voir maman dans papa. Ou l’inverse je sais plus.
Meilleur ouvrier de France. Allez. Aussi. Quelle obscénité. Honoris causa ou pas.
+4
Alerterune farce de potache non ?
ou de salle de garde ?
l’abjection le dispute au ridicule.
+1
AlerterQuestion :
Est-il possible de parler du lourd problème de « l’optimisation fiscale » trop souvent confondue ou masquée avec « l’évasion fiscale » ?
Est-il permis de soulever le voile de ce qu’il conviendrait de nommer « l’évasion légale », alors que vous avez affirmé que vous lutteriez contre l’évasion, mais que vous étiez favorable à l’optimisation ?
Questions subsidiaires :
Tu te fous de notre gueule ?
WTF ?
+12
AlerterSondage sans intérêt, voire qui incite à se vautrer dans le mal qu’on ne cesse de dénoncer : être dans la réaction plutôt que dans la réflexion. Mesure de salubrité mentale urgente à mon avis : éteindre le poste, on ne peut pas lutter contre la bêtise vomie en flux continu. Elle submerge.
+3
AlerterÇa a été théorisé expérimentalement avec la Brandolini’s law: » the amount of energy necessary to refute bullshit is an order of magnitude bigger than to produce it ». Ce qu’on pourrait traduire/reformuler par « la quantité d’énergie nécessaire à réfuter une connerie est inversement proportionnelle au temps nécessaire à l’énoncer. »
+5
AlerterUn peu d’accord avec Caliban. Pour avoir suivi le « Live » de @SI qui m’avait fait marrer au final (je l’avais lancé avec des pincettes), je trouve que ce « sondage » c’est bien faire beaucoup d’efforts pour un non-évènement.
Il est temps de passer à autre chose.
Get out of the groove.
J’ai découvert récemment qu’une technique de « subversion » du système que je pratiquais de manière empirique avait été théorisée et appliquée: la méthode Alinsky
http://www.les-renseignements-genereux.org/fichiers/10682
+2
AlerterMéfiez vous. Le système a plusieurs trains d’avance sur vous. La « méthode alinsky » c’était aussi le grand dada des démocrates yankee Obama et Clinton… Repérer ou créer des relais dans les territoires, les noyauter et agiter le tout dans le sens qui va bien. C’est avec ces concepts que les yankee ont investi les banlieues françaises dans les années 2000 (cf WikiLeaks) (en parallèle d’autres « investisseurs » comme les FM et leurs divers sponsors). Tout ces mouvements qui agitent les facs françaises et certaines banlieues ne viennent pas d’ailleurs. Des « nouveaux talents », des « leaders de demain » et maints influenceurs été repérés, bineronés et financés.
Alors vous pouvez très bien vous approprier ces méthodes et tenter de changer les choses. Mais soyez conscient que certaines personnes que vous rencontrez en chemin Alinsky en bandoulière ne seront pas vos copains. Bien au contraire, après leur petit stage outre atlantique ils seront là pour mettre le dawa ici (qu’ils en aient conscience ou pas). Nous leur devons en partir (certes en partie seulement mais ils appuient où ca fait mal) de n’être plus une nation mais quasiment des nations vivant en parallèle dans un pays. Une hérésie pour la France.
+5
AlerterCa ne métonne pas, n’empêche que les Gilets Jaunes c’est « Alinsky ».
Systématiser « Alinsky » c’est pas Alinsky.
« Le Dao établi comme Dao n’est pas le Dao »
Ils ont bien réussi faire une religion de la philosophie de Siddhārtha Gautama. Donc tout est possible, ça aussi 🙂
Sortez des sentiers battus. Soyez réaliste, tentez l’impossible, l’avenir n’est écrit nulle part.
+1
AlerterJe ne vous contredit pas. Je suis d’accord avec vous sur le fait qu’un outil est un outil. Je me permet juste de mettre en garde (d’une part connaissant nos contemporains comme un peu impulsifs ET velléitaires, prompts à s’enflammer MAIS peu regardant; d’autre part en constatant que vous découvrez Alinsky et que dans votre lien on dit « Nous vous proposons quelques réponses à travers l’expérience et la pensée d’un militant états-unien méconnu en France »; pas méconnu de tout le monde.. et introduit par des pas gentils..)
Il est tentant de dire « ah oui Alinsky! donc on est copains. » Pas certains. Utilisez le mais méfiez vous des gens qui s’en réclament.
+4
AlerterTenez pour que vous preniez la mesure du « social engineering » dans lequel certains s’appliquent à investir beaucoup de ressources:
https://www.middleeasteye.net/news/exclusive-uk-propaganda-unit-draws-plans-work-france
Pourquoi pensez vous que de telles actions sont menées ? (C’est le genre de sujet qui me paraît plus essentiel nous concernant que de savoir l’émeut du retour de bâton que les démocrates américains vont se prendre dans la tête avec leur « russiagate ».)
Du point de vue des techniques utilisees (dont ce site a pu être victime) comme des buts avoués ou dissimulés il y a matière à creuser.
+2
Alerterc’est avec des commentaires de ce genre qu’on apprécie encore plus les-crises.fr
MERCI !
+1
Alerter« Parmi ces questions, quelles sont celles qui auraient dû être posées au président Emmanuel Macron ? (3 choix max) »
Désolé, je ne peux me limiter à 3. Toutes méritaient d’être posées.
+6
AlerterIl serait intéressant -en complément de cette analyse- de classer les médias où travaillent ces journalistes pour voir si ces médias sont subventionnés ou non ? (question subsidiaire : qui sont les proprios de ces médias ?)
Une question cruciale que j’aurais aimé poser : « la neige était-elle bonne à La Mongie ? »
+9
AlerterOn aurait aussi pu lui posé la question :
Vous considérez vous comme un collaborateur zélé de la « construction européenne », c’est à dire le fossoyeur de la nation Française?
+6
Alerter« Vous avez décrété de façon péremptoire que la reconstruction de Notre-Dame serait achevée en 2024. Pensez-vous sincèrement que vous serez encore au pouvoir dans 5 ans, ce qui implique que vous serez réélu en 2022? Est-ce bien sérieux? »
+6
Alerterdommage que la page 2 limite trois choix, toutes les questions auraient du être posée.
dommage aussi que Jean Michel Aplati ne fasse pas partie des interviewers, j’aurai coché sans même lire.
+4
AlerterLe vote est vraiment très difficile ! Les journalistes en lice arrivent vraiment tous en groupe, alors pour choisir le plus complaisant, mazette, c’est pas facile !
+3
AlerterCe qui est fou c’est que dans ce qui se prétend être une démocratie nous en soyons à dépendre des caprices et paroles d’un seul homme…
+5
AlerterC’est simplement une illustration de ce que l’on appelle ‘l’entre-soi ». Ou encore: les commensaux font du journalisme comme d’autres s’essaient au bridge.
+3
AlerterBien gentil le titre .
J’aurais écrit » Grand Prix des Cireurs de Pompes ».
article super pertinent !
+3
AlerterHé bien, je n’ai pas réussi à poursuivre la lecture de ces questions !
C’est la même soupe indigeste qu’on entend à longueur d’années dans les JT ou dans les pseudo-débats, à la radio, à la télé, sur des chaînes ou des stations privées ou publiques.
On voit bien le pedigree de ces « journalistes » de « grands » médias, parfaitement formatés, dont les opinions, la vision politique et les questions sont au diapason de la caste de nos « dirigeants ».
En fait, ils posent des questions en se plaçant du point de vue du pouvoir.
Ils en arrivent même à faire des suggestions, exprimer leurs propres attentes en guise de questions.
Ils devancent même les réponses qu’on pourrait attendre.
C’est le degré zéro de la politique, où tous les sujets graves, les abus de pouvoirs, les compromissions, les décisions scandaleuses, la corruption, les trahisons sont savamment évacués.
Ils font partie du même monde, ils vont au Bilderberg, au dîner du Siècle, ils sont parfois Young leaders : ils font partie du problème autant que nos « dirigeants », ce président, ses ministres, ces parlementaires.
Ce qu’ils nomment « démocratie », c’est un simulacre qu’ils entretiennent soigneusement pour conserver le pouvoir dans l’intérêt de la caste des privilégiés, des ultra-riches, des grandes fortunes.
Et ça marche !
Il suffit de voir les réserves ou l’hostilité d’une grande partie de la population vis à vis de la mobilisation des Gilets Jaunes ou de voir quel intérêt se manifeste pour quelles listes des élections européennes.
+9
AlerterEncore un magnifique travail du site LES CRISES, des articles qui deviennent ( malheureusement ) de plus en plus indispensable pour comprendre que nous ne vivons pas dans un environnement qui sert l’intelligence et la vertu.
On voie bien qu’il y a une volonté délibéré de rependre dans les esprits une façon de s’interroger qui ne permet pas de se saisir des questions qui vont droit au but.
Comment avons-nous été habitué à considérer cet façon de procéder dans des pays qu’on nous présente comme paria ou voyou…
La seule chose qui nous distingue de ces malheureux pays, c’est la puissance irrésistible de la consommation de masse qui permet de fabriquer une fausse image de la réalité et de tenir en respect ceux qui aurait la fâcheuse idée d’en dénoncer l’oeuvre.
Sauf que le voile devient de plus en plus coûteux à entretenir et les méthodes brutales redeviennent de plus en plus nécessaire depuis que les limites de nos illusions ne nous permettent plus d’endiguer le retour à une évidence que beaucoup ne sont pas encore résolue à accepter.
+4
AlerterJ’ai voté pour la question 12 de Mme WIEGEL, de toute évidence une surmenée de la courbette. Mais la forme de ce type de conférence de presse ne peut pas, quoi qu’il arrive, attirer autre chose que des protozoaires encartés. Ne pouvant pas engager le moindre échange de vues avec lui, ils ne peuvent que donner au monarque le prétexte d’un monologue dialogué, si je peux me permettre cet oxymore.
+9
AlerterAu-delà des questions posées ou qui auraient du l’être , je vois dans cet article comme un « signal faible » , un truc nouveau , cet article a été pondu par la rubrique « CheckNews » de Libération.fr !!
Même les journalistes les plus politiquement corrects , les plus asservis , les habituels chiens de garde du « régime » sont en train de passer du côté obscur de la force . Ils sont petit à petit en train de lâcher Macron.
Ceux qui ont créé Macron sont en train de le lâcher en douce.
Si Macron est battu aux européenne ce sera la curée , il sera devenu définitivement inutile, que vont-ils en faire ?
+8
AlerterA mon avis, Macron est déjà au courant qu’il ne fera que 5 ans. Il a signé avec les oligarques pour un CDD de 5 ans, avec pour mission de faire passer le maximum de « réformes » (régressions sociales) dans ce laps de temps, avec peut-être une prime d’objectifs (style 10 millions pour le Code du Travail, etc).
Cramé, il doit être remplacé par une nouvelle tête (une femme) qui désamorcera la tension qu’il a créé, tout en se faisant passer pour différente, sociale, protectrice… et en finissant de saccager la France et ce qu’il reste à saccager. Tout doit disparaître. Comme dans le film « Independence Day » : quand les aliens ont fini d’essorer une planète, ils passent à la suivante.
+26
Alertersi Macron est inutile au bout de 2 ans , si il échoue de partout , le laisseront-ils faire les 5 ans ( donc 3 ans de perdus ?? )
+2
AlerterTiens, j’ai lu les questions suggérées par Laurent Dauré.
Visiblement, cette personne a fait du journalisme, car, malgré sa volonté de poser des questions qui dérangent, il reste encore prudemment à la surface des choses.
En effet, il aurait pu demander pourquoi :
– le pacte de Marrakech, alors qu’il est garant de l’unité nationale ?
– le traité d’Aix-la-Chapelle, qui est une entente avec une puissance étrangère ?
– les 3 missiles tirés sur la Syrie, en violation du droit international ?
– l’expulsion des diplomates russes dans cette mascarade « d’affaire Skripal » ?
– peut-il dégager sa responsabilité dans la répression policière violente et disproportionnée du mouvement des gilets jaunes ?
– peut-il se justifier de tout ce qui est décrit précisément dans le livre « Crépuscule » de Juan Branco ?
– comment répond-il aux nombreuses mises en cause recensées par l’UPR dans son appel à une procédure de destitution ?
La liste des scandales est longue comme le bras, il n’est donc pas difficile d’en trouver quelques-unes.
+4
AlerterQuestion à Monsieur Macron:
Fin mai 2017, en présence de Vladimir Poutine, alors en visite en France, vous déclariez:
«Quand des organes de presse répandent des contre-vérités infamantes, ce ne sont plus des journalistes, ce sont des organes d’influence […] Russia Today et Sputnik ont été des organes d’influence durant cette campagne qui, à plusieurs reprises, ont produit des contre-vérités».
Xenia Fedorova (présidente et directrice de l’information de la chaîne RT France) vous a demandé à plusieurs reprises d’exposer les preuves de ce que vous avancez, sans réponse de votre part.
Pouvez-vous nous apporter clairement les preuves solides des « contre-vérités infamantes » répandues par Russia Today et Sputnik ?
Quand je dis « preuves » ça veut dire date et nom de l’auteur de la chose incriminée.
+4
AlerterDans toute secte, tout ce qui est dedans est bien, tout ce qui est dehors est diabolique.
+0
AlerterCe journalisme consensuel et hypocrite est vraiment la marque de fabrique de ce gouvernement et de son titulaire qui a du reste été élu grâce à lui.
Il est triste de constater que dans un pays qui se veut le concepteur et le gardien des droits de l’Homme, tout soit aussi cloisonné et sous emprise, et lorsque l’on voit que certains journalistes un peu moins sous influence s’intéressent au commerce illicite des armes françaises vers le Yémen et sont poursuivis à tort du fait d’ingérence dans les affaires secrètes de l’Etat, on peut penser que les journalistes affidés au pouvoir sont inconsciemment en train de scier la branche sur laquelle ils se trouvent…!!!??
+1
Alerter« Ce journalisme consensuel et hypocrite » n’est en rien la « marque de fabrique de ce gouvernement et de son titulaire », c’est vieux comme la V°.
+1
AlerterDisons qu’il a atteint dans le domaine des sommets jamais égalés auparavant et où l’hypocrisie, l’arrogance et la mauvaise foi sont devenues les valeurs de référence et le pain quotidien distribué…!!!??
+2
AlerterUn bel éclairage de ce que les chiens de garde font de pire. Donner l’impression de poser une question alors que c’est une tournure qui permet d’abonder dans le sens des mesures prises par le pouvoir. Les vraies questions pertinentes posées après les complaisantes resteront lettres mortes. Tout est en ordre de marche. On comprend mieux vers quoi.
+2
AlerterJe ne sais pas pourquoi toute ces questions compliquées alors que l’important est de savoir pourquoi M. le Président est mal aimé de la populace. Quelles sont les faiblesses ou erreurs aurait-il pu faire dans sa communication ? Doit-il rencontrer plus souvent la plèbe pour mieux faire passer sa coolitude ? Tout ça n’est que problème d’amour et de communication. Quoi d’autre ?
+0
Alerterignorez vous que la politique ne se juge QUE sur ses résultats ?
l’état français dévore 56% du PIB, les prélèvements obligatoires atteignent 47% !
Où va cet argent ?
alors qu’il y a des millions de chômeurs, des millions de mal logés, alors que tous les ministère régaliens crient misère !
Nos régimes sociaux en déficit grave ,etc
et je pourrais allonger la liste
mais qui profite de tout cet argent qui nous est pris par cet état vorace, lequel refuse de rendre des comptes ?
il ne s’agit pas de communication, même si Macron y excelle, il s’agit de FAITS que subissent des millions de français…
+2
AlerterLe PIB Français est de l’ordre de 2200 Milliards €
Le budget de L’Etat est de l’ordre de 380 Milliards €
Si vous pouviez détailler le 56% svp…
J’ai la vague impression que ce chiffre n’est qu’un élément de propagande visant à la privatisation générale de tout.
+1
Alerterpeut être auriez vous pu vérifier vous même
https://fr.statista.com/statistiques/478464/taux-depenses-publiques-france/
https://www.performance-publique.budget.gouv.fr/sites/performance_publique/files/files/documents/ressources_documentaires/documentation_budgetaire/chiffres_cles/LFI2019-budget-chiffres-cles.pdf
tous les chiffres démontrent que, depuis longtemps, la France est profondément enfoncée dans le socialisme
mais, chut, il ne faut pas le dire…………
+0
Alerter» les médias dominants se sont éloignés des idéaux et principes du journalisme »
ne finassons pas !
tous les médias, et leurs journalistes, ne sont plus que des organes de propagande et de terrorisme intellectuel
relire la Charte des journalistes
ce qui veut dire que la démocratie est morte et bien morte
+4
AlerterJe dois avouer que quand on les écoute en direct on se retrouve presque anesthésiés… Nous sommes certes en partie mal habitués mais d’autre part je pense aussi que cette complaisance passe, inconsciemment je crois, pour de la politesse.
+1
Alerterles UNEs des journaux (subventionnés) ce matin :
https://pbs.twimg.com/media/D7GZe8aVsAIMSjB.jpg
no comment
+1
AlerterLes commentaires sont fermés.