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Guerre en Ukraine : Un général US de haut rang exhorte à la diplomatie, mais les conseillers de Biden résistent

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Le général Mark A. Milley, président des chefs d’état-major interarmées, a fait valoir que les Ukrainiens devraient essayer de consolider leurs acquis à la table des négociations.

Source : The New York Times, Peter Baker
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président Biden entouré du secrétaire à la Défense Lloyd J. Austin III, à gauche, et du général Mark A. Milley, président des chefs d’état-major interarmées, à la Maison-Blanche le mois dernier.

Un désaccord est apparu au plus haut niveau du gouvernement des États-Unis sur la question de savoir s’il faut faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle cherche à mettre un terme diplomatique à sa guerre avec la Russie, le général le plus haut gradé des États-Unis préconisant des négociations alors que d’autres conseillers du président Biden soutiennent qu’il est trop tôt.

Le général Mark A. Milley, président des chefs d’état-major interarmées, a fait valoir, lors de réunions internes, que les Ukrainiens ont obtenu à peu près tout ce qu’ils pouvaient raisonnablement espérer sur le champ de bataille avant l’arrivée de l’hiver et qu’ils devraient donc essayer de consolider leurs acquis à la table des négociations, selon des responsables informés des discussions.

Mais d’autres hauts fonctionnaires se sont opposés à cette idée, affirmant qu’aucune des parties n’est prête à négocier et que toute pause dans les combats ne ferait que donner au président russe Vladimir V. Poutine une chance de regrouper ses troupes. Bien que les conseillers de Biden soient convaincus que la guerre finira probablement par être réglée par des négociations, ils ont conclu que le moment n’était pas encore venu et que les États-Unis ne devaient pas être perçus comme faisant pression sur les Ukrainiens pour qu’ils se retirent tant qu’ils ont de l’élan.

Le débat, que les fonctionnaires ont décrit sous couvert d’anonymat parce qu’ils n’étaient pas autorisés à discuter de délibérations sensibles, s’est étendu au public ces derniers jours, le général Milley ayant fait des commentaires publics faisant allusion à ses conseils privés. « Saisissez le moment », a-t-il déclaré dans un discours prononcé à New York mercredi.

Il a donné plus de détails dans une interview sur CNBC jeudi. « Nous avons vu l’armée ukrainienne combattre l’armée russe jusqu’à l’immobilisation, a-t-il déclaré. Maintenant, ce que l’avenir nous réserve n’est pas connu avec un certain degré de certitude, mais nous pensons qu’il y a des possibilités ici pour certaines solutions diplomatiques. »

La Maison Blanche a toutefois tenu à se distancier de toute perception selon laquelle elle pousserait le président ukrainien Volodymyr Zelensky à céder des territoires aux envahisseurs russes, alors même que Moscou retire ses forces de la ville stratégique de Kherson.

« Les États-Unis ne font pas pression sur l’Ukraine », a déclaré jeudi à la presse Jake Sullivan, conseiller du président pour la Sécurité nationale. « Nous n’insistons pas sur ces choses avec l’Ukraine. Ce que nous faisons, c’est consulter en tant que partenaires et montrer notre soutien, pas seulement par des déclarations publiques ou un soutien moral, mais par le soutien tangible, physique, du type d’assistance militaire que j’ai mentionné précédemment. »

En effet, le Pentagone a annoncé jeudi qu’il envoyait 400 millions de dollars supplémentaires d’aide militaire à l’Ukraine. Parmi les armes expédiées figurent les premiers systèmes mobiles de défense aérienne Avenger fournis par les États-Unis, ainsi que des missiles pour les systèmes de défense aérienne Hawk déjà fournis par l’Espagne, des mortiers, des obus d’artillerie, des Humvee, des lance-grenades, des équipements pour temps froid et des munitions pour les systèmes de roquettes d’artillerie à haute mobilité, ou HIMARS, qui se sont avérés si efficaces pour repousser les Russes.

Toutefois, le ministère de la Défense a rejeté les demandes ukrainiennes de drones Gray Eagle MQ-1C, dont les responsables américains craignent qu’ils ne soient utilisés pour frapper des cibles en territoire russe, ce qui risquerait de provoquer une dangereuse escalade de la guerre, selon le Wall Street Journal.

La question de la position des États-Unis sur les négociations a animé les conversations des deux côtés de l’océan Atlantique ces derniers jours, les responsables américains, ukrainiens, russes et européens tentant de déchiffrer les signaux parfois contradictoires de Washington.

Un voyage de Sullivan à Kiev, la semaine dernière, a donné à certains l’impression que l’administration Biden pressait Zelensky de montrer au moins sa volonté de négocier, mais les responsables américains ont démenti cette affirmation.

Au lieu de cela, ont-ils dit, à la fin d’une réunion principalement axée sur d’autres questions liées à la guerre, Sullivan a suggéré que Zelensky réfléchisse à ce à quoi ressemblerait une « paix juste », une expression utilisée par le Groupe des 7 nations le mois dernier, lorsque le moment sera venu de négocier.

La confusion a été exacerbée par les commentaires ambigus de Biden lors d’une conférence de presse mercredi. Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que l’Ukraine avait désormais le levier nécessaire pour entamer des négociations, le président a laissé la porte ouverte. « Il reste à voir si l’on jugera si l’Ukraine est prête ou non à faire des compromis avec la Russie », a-t-il dit.

Pressé par la suite de savoir s’il suggérait que l’Ukraine envisage de céder des territoires, Biden a rapidement répondu par la négative. « C’est aux Ukrainiens d’en décider. Il n’y a rien à propos de l’Ukraine sans l’Ukraine », a-t-il déclaré, répétant la ligne officielle selon laquelle toute résolution doit être déterminée par Kiev, et non par les États-Unis ou l’Europe. « Je sais une chose : nous n’allons pas leur dire ce qu’ils doivent faire. »

Certains fonctionnaires actuels et anciens ont déclaré que la nuance de la position de l’administration s’est perdue. Bien qu’elle ne fasse pas actuellement pression en faveur de pourparlers, l’administration veut être prête pour la diplomatie à une date ultérieure, lorsque cela aura un sens.

« J’ai le sentiment que l’administration s’efforce d’envisager la possibilité d’une diplomatie », a déclaré Charles A. Kupchan, professeur à l’université de Georgetown, qui a été conseiller pour l’Europe du président Barack Obama et a récemment écrit un essai en faveur des pourparlers. « Ils essaient d’enfiler l’aiguille. Ils veulent introduire la possibilité de la diplomatie sans avoir l’air de dire aux Ukrainiens ce qu’ils doivent faire. » Il a ajouté : « C’est mettre la table, mais ce n’est pas s’asseoir à la table. »

La volonté évidente d’envisager des pourparlers à un moment donné a suscité de vives critiques de la part de certains experts en politique étrangère qui affirment que ce serait une erreur de parier contre la capacité de l’Ukraine à reconquérir une plus grande partie de son territoire sur les occupants russes.

« Les États-Unis et les partenaires européens ne devraient pas anticiper la possibilité, voire la probabilité, d’un plus grand succès militaire ukrainien en insistant sur un cessez-le-feu en place ou en supposant qu’il est impossible pour l’Ukraine de, par exemple, libérer le Donbas ou même la Crimée », a écrit Daniel Fried, un ancien diplomate de carrière aujourd’hui au Conseil atlantique, sur le site web Just Security.

Zelensky et ses collaborateurs ont répété cette semaine que l’Ukraine avait proposé à plusieurs reprises de reprendre les pourparlers de paix avec la Russie, et que ces pourparlers ne pourraient pas commencer tant que les troupes russes ne se retireraient pas et ne rendraient pas le territoire qu’elles ont saisi. Mais les analystes ont noté que le dirigeant ukrainien n’a pas répété ses déclarations antérieures selon lesquelles les pourparlers ne pouvaient apparemment pas commencer tant que Poutine dirigeait encore la Russie.

Plus généralement, les offensives militaires soutenues contre les positions russes bénéficient d’un énorme soutien de la part de l’opinion publique ukrainienne, et chaque annonce de revers russe a été accueillie par un élan d’enthousiasme public. Même avant la récente vague d’avancées militaires ukrainiennes, Zelensky était soumis à une pression politique forte et soutenue pour refuser toute concession qui laisserait les forces russes contrôler le territoire ukrainien.

Le débat à Washington intervient alors que l’on s’interroge sur la pérennité du soutien américain à l’effort de guerre ukrainien. Le représentant Kevin McCarthy de Californie, le leader républicain qui espère devenir président de la Chambre dans le Congrès nouvellement élu, a rejeté un « chèque en blanc » pour la poursuite de l’aide à l’Ukraine, bien que d’autres leaders républicains, dont le sénateur Mitch McConnell du Kentucky, demeurent des soutiens indéfectibles de Kiev.

Un groupe de Démocrates progressistes de la Chambre des représentants a récemment publié une lettre recommandant des négociations, puis l’a retirée sous la critique. Mais certains membres de la gauche continuent de faire pression en faveur de négociations. « Je crois que les progressistes ont toujours préconisé de s’appuyer sur des solutions diplomatiques », a déclaré cette semaine à l’Intercept la représentante Alexandria Ocasio-Cortez, Démocrate de New York. « Nous devrions continuer à nous appuyer sur cela. »

Dans les discussions internes à la Maison Blanche, le général Milley a été une voix forte pour la diplomatie, mais il ne veut pas donner l’impression d’affaiblir les Ukrainiens, ont dit des responsables. Il a attiré l’attention sur les images satellites montrant que les Russes creusent des tranchées et établissent des lignes fermes à travers une grande partie du territoire occupé en prévision de l’hiver, lorsque les fronts se stabiliseront vraisemblablement. Le retrait de Kherson semble avoir pour but de mettre en place une position plus défendable.

Compte tenu de cela, le général a fait valoir que les combats pourraient s’apaiser pendant les mois d’hiver, avec moins de chance de changement fondamental sur le terrain, ce qui offrirait une fenêtre d’opportunité pour les pourparlers. Dans les discussions à la Maison Blanche, il cite la Première Guerre mondiale, lorsque les deux camps se sont engagés dans des années de guerre de tranchées avec peu de changement de territoire mais des millions de victimes inutiles, un exemple qu’il a également évoqué dans son discours au Club économique de New York cette semaine.

Il ne s’agit pas de récompenser Poutine, ont déclaré des responsables pour décrire le point de vue du général, mais de dire que c’est peut-être le moment pour l’Ukraine et ses alliés de commencer à travailler à une solution politique, car une solution militaire durable ne sera peut-être pas possible dans un avenir proche.

Le jugement du général Milley n’est pas partagé par Biden ou Sullivan, ont indiqué les responsables. Poutine n’a montré aucune volonté de négocier, ont-ils ajouté, et les Ukrainiens ont été enhardis par leur succès sur le champ de bataille, ce qui les rend peu enclins à céder des territoires à la table des négociations.

Si les États-Unis poussaient à des pourparlers à ce stade, ont dit les responsables, reflétant le point de vue de Sullivan, cela enverrait à Poutine le message qu’il n’a qu’à faire traîner la guerre un peu plus longtemps et que les Américains finiront par faire le travail pour lui.

« Seuls Zelensky et son gouvernement peuvent prendre ces décisions », a déclaré Steven Pifer, ancien ambassadeur américain en Ukraine, aujourd’hui affilié à l’université de Stanford. « Washington ne devrait pas faire pression sur lui pour qu’il le fasse, et au moins jusqu’à présent, il semble que Washington l’ait compris. »

Helene Cooper et Zach Montague ont contribué au reportage depuis Washington, et Andrew E. Kramer depuis Snihurivka, en Ukraine.

Source : The New York Times, Peter Baker, 10-11-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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21 réactions et commentaires

  • Sami // 06.12.2022 à 07h34

    Il faut suivre ce qui se passe actuellement à Bakhmut. C’est, à ce stade de cette guerre, un tournant décisif. Les Ukrainiens sont en train d’y jeter le principal de leurs forces, et les Russes sont en ce moment même, en train d’encercler la ville. Si elle tombe, il est possible alors que les Russes lancent une offensive qui a pour but impératif pour eux, de dominer tout le Donbas. Si ça foire, malgré des pertes immenses, les Ukrainiens s’estimeront alors heureux de ne pas voir les Russes arriver jusqu’au Dniepr.
    Tout va se jouer donc ces semaines qui viennent, avec la fameuse « consolidation » des sols (l’hiver, le gel…).
    A noter que les médias Occidentaux parlent peu de ce qui se passe à Bakhmut, et lorsqu’ils en parlent, c’est pour minimiser l’importance stratégique de la ville.
    A suivre donc avec grande attention.

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    • bm607 // 06.12.2022 à 11h22

      A Bakhmut, l’objectif annoncé par Prigojine le patron de Wagner est d’en faire selon ses termes « un hachoir à viande ». Ce qui explique qu’ils ne sont pas pressés et ne cherchent pas une capitulation, ils cherchent à minimiser leurs pertes et à maximiser celles d’en face, notamment grâce à leur point fort des tirs massifs d’artillerie.

      Même les ukrainiens le reconnaissent. Le commandant ukrainien du bataillon Svoboda, Petro Kuzyk, dont l’unité fait partie de ceux qui tiennent Bakhmut, a déclaré que ses soldats restaient dans des tranchées pleines de cadavres, combattant dans des conditions extrêmement froides et dans une eau jusqu’aux genoux contre les attaques de la Russie.
      Interrogé par « NV News » sur l’ampleur des pertes humaines jusqu’à présent, il a répondu : « Elles sont colossales. On ne compte même plus les corps »
      https://english.nv.ua/nation/continuous-assaults-water-logged-trenches-and-cold-how-ukraine-is-holding-the-line-in-bakhmut-50287756.html

      Après, dans notre presse toujours aussi impartiale, c’est traduit en :
      « Guerre en Ukraine : les Russes s’acharnent à prendre Bakhmout malgré une faible avancée
      La ville connaît des combats très meurtriers depuis le 17 mai. Le groupe Wagner y dirige les opérations, sans succès. »
      https://www.lefigaro.fr/international/guerre-en-ukraine-les-russes-s-acharnent-a-prendre-bakhmout-malgre-une-faible-avancee-20221129

      Pour faire suite à l’article qui parle de la position de militaires, une bonne source u$ pour confirmer certains points sans qu’on puisse dire que c’est un propagandiste pro-Russe est le colonel (en retraite) Douglas Mc Gregor (Conseiller principal du Secrétaire à la Défense U$ en 2020) qui a sa chaîne YT et qui est assez clair et carré. Pour ceux qui ne comprennent pas l’anglais, un résumé de sa dernière vidéo par R. De Castelnau :
      https://www.vududroit.com/2022/12/guerre-en-ukraine-il-ny-aura-pas-de-paix-carthaginoise/

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      • Myrkur34 // 07.12.2022 à 05h22

        En lisant cette partie de l’article:
        « La prochaine phase offensive du conflit donnera un aperçu de la nouvelle force russe qui émerge et de ses capacités futures. Au moment d’écrire ces lignes, 540 000 forces de combat russes sont rassemblées dans le sud de l’Ukraine, l’ouest de la Russie et la Biélorussie. Les chiffres continuent d’augmenter, mais ils comprennent déjà 1 000 systèmes d’artillerie à roquettes, des milliers de missiles balistiques tactiques, de missiles de croisière et de drones, ainsi que 5 000 véhicules de combat blindés, dont au moins 1 500 chars, des centaines d’avions d’attaque à voilure fixe habités, des hélicoptères , et bombardiers. Cette nouvelle force a peu de points communs avec l’armée russe intervenue il y a 9 mois le 24 février 2022. »

        Je me suis dit; ah ben tient voici la nouvelle bataille de Koursk 2023 qui renversera le cours de la guerre comme en juillet 1943. On sait ce qu’il en est advenu, un match nul coûteux coté allemand mais défaite tactique car plus de réserves coté Wehrmacht après ce dernier effort gigantesque en hommes et matériels après la défaite de Stalingrad. Et donc le début de la marche arrière toute, jusqu’à Berlin. Le renseignement allié ( cassage d’Enigma) ayant permis de connaître le plan de bataille allemand.
        Donc il me paraît assez évident que le renseignement américain va remplir la même tâche. Donner l’avantage à un camp malgré sa faiblesse numérique évidente et le « hachoir à viande » de Bakhmut fonctionne pour les deux cotés comme à Verdun en 1916.

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        • Sami // 07.12.2022 à 07h51

          Si vraiment il a existé une faille dans le dispositif global Russe de l’invasion de l’Ukraine, c’est peut-être la minimisation de l’interventionnisme Américain (OTAN, UE, etc.). Il est évident que ces derniers ont littéralement inondé l’Ukraine d’armement et de formations militaires, au-delà de ce qu’escomptaient les Russes. Mais les Russes ont très vite pris conscience de cette faille dans leurs prévisions. Le grand virage d’ajustement a certainement eu lieu lorsqu’ils ont unifié l’ensemble du commandement de leurs forces en Ukraine sous une unique autorité, celle du Général Sergueï Sourovikine, qui semble être d’une compétence très haute. Le retrait de Kherson, sa première grande décision sur le terrain, que les Ukrainiens et les Occidentaux ont essayé de faire passer pour le début de la fin pour les Russes, a surtout montré que c’est un militaire sans états d’âme, et qui n’a pas hésité à donner « un bras » à l’adversaire (Kherson), pour mieux le dévorer en entier : la deuxième (je simplifie…) grande décision qu’il a prise, c’est de bien organiser sous un commandement unique, toute la suite des événements (dont les plus de 300 000 nouvelles recrues), dont la prise de Bakhmut est la première étape décisive. Cela avait été confié aux troupes de Wagner, qui ont clairement échoué (elles stagnent là-bas depuis mai, en faisant du sur-place) (la grande résistance Ukrainienne est en soi une preuve de l’importance de ce verrou stratégique).
          (à suivre)

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          • Sami // 07.12.2022 à 07h52

            (suite)
            D’énormes renforts ont été envoyés là-bas, tout en maintenant (ça ne mangeait pas de pain) les « mercenaires » de Wagner. Et les Russes qui connaissent parfaitement les théories opératoires de la chose militaire pendant la seconde GM, ne tomberont dans aucun piège : ils se doivent d’écraser à Bakhmut l’essentiel des forces Ukro-otaniennes, impérativement : ils savent maintenant que les néoconservateurs US ont bien l’intention de mener cette guerre jusqu’au dernier Ukrainen si nécessaire (pour le grand malheur des Ukrainiens). Les Néocons sont des fanatiques prêts à tout, même à une provocation tragique avec un effet de non retour (aller à la confrontation directe OTAN-Russie). Les Russes le savent (d’où l’urgence d’en terminer), et il faut espérer que certains généraux US du Pentagone le savent aussi, et qu’ils seront les derniers remparts si nécessaire, contre une folie « Néoconne » (voir les déclarations du Chef d’Etat Major US, le Général Mark A. Milley, qui prône la diplomatie en urgence, quitte du coup, à concéder des pertes territoriales Ukrainiennes, fatalement).

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    • subotai // 08.12.2022 à 23h55

      Ce qui me fait toujours marrer c’est l’ignorance de la géographie des militaires US – à moins qu’ils jouent exprès au cons.
      Une devinette: quelle est la stratégie de guerre de tous les peuples qui ont vécus dans ces espaces au cours des ages?
      Une autre question: peut on envisager compte tenu de la géographie (au sens large toujours) la probabilité de la suite des évènements?
      Une petite piste.
      Les Nations – États – Entités politiques ont toujours le système défensif/offensif de leur situation géographique.
      Par exemple les USA sont les héritiers à l’échelle du sous-continent nord américains du système défensif/offensif des iles Britanniques (modèle anglo-Saxon).

        +3

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    • Guy Gadebois // 12.12.2022 à 17h57

      Si vous pouviez vous en tenir simplement au fait.
      Depuis mi-mai les russes essayent de prendre Bakhmut, cela n’a pas empêché les Ukrainiens de lancer deux grandes contre offensives, qui ont permis de reprendre Izium et Lyman ainsi que Kherson.
      Kherson ou si je ne m’abuse les Ukrainiens jetaient toutes leurs forces et leurs pertes étaient insoutenables selon la propagande russe.
      Les médias occidentaux parlent beaucoup de Bakhmut et sont, comme les experts militaires, dubitatifs sur la stratégie russe de prendre cette ville à tout pris, alors que d’autre territoires sont tout autant stratégiques pour prendre le Donbass.
      Tenez vous en au faits au lieu de partir sur des perspectives dignes d’un Xavier Moreau qui affirmait que les troupes Russe basée à Kherson allait conquérir Odessa ou d’un Regis de Castelnau qui niait l’existence de la contre offensive Ukrainienne sur Kherson.
      Et ce n’est que deux exemples tirés de toutes les énormités que ces « experts » ont pu sortir.

        +0

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      • Sami // 12.12.2022 à 18h03

        Il est certain que les « experts » de l’autre camp qui, entre autres exemples, nous expliquaient il y a 6 mois que les Russes n’avaient plus aucun missiles en boutique, sont autrement plus crédibles.
        Bon, bref, on verra bien…

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        • Guy Gadebois // 12.12.2022 à 18h14

          Faut avouer qu’ils n’en n’ont plus des masses puisqu’ils lancent des missiles anti navire ou des S 300.

            +0

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  • Urko // 06.12.2022 à 07h52

    Dommage pour les Américains de n’avoir pas poussé leurs amis de Kiev à appliquer les accords de Minsk, parce que finalement, même si le conflit en Ukraine a largement servi leurs intérêts – en ayant produit une impressionnante démonstration de supériorité (notamment le renseignement, d’une efficacité qui doit donner des cauchemars de Téhéran à Beijing) et en ayant coupé le lien Russie- Allemagne – il leur faudra in fine ou bien sacrifier leur allié local ou bien accepter une escalade dangereuse. La question de la Crimée par exemple ne se verra pas simplement résolue. L’appartenance de l’Ukraine à l’OTAN non plus. Il apparaît néanmoins une variable d’ajustement à ces négociations : l’union européenne, sur le dos de laquelle ce dossier se clôturera inéluctablement. Il faudra à nos europeistes feindre d’aimer ce qu’ils n’auront que subi, une fois de plus… Les États-Unis ont quant à eux obtenu ce qu’ils voulaient mais auront au passage abîmé la perle de leur empire, l’Europe, tenue plus serrée que jamais, et dont une part croissante des opinions publiques ne se montre plus dupe de la situation de sujétion dans laquelle leurs pays se trouvent vis à vis de Washington, seul maître à bord. Anecdotique par rapport aux gains immédiats ? Pas si sûr car à long terme, cela pourrait s’avérer désastreux pour les États-Unis : l’Europe sait désormais que l’Amérique n’a rien d’un allié bienveillant mais tout d’un maître sadique et avide. Or, si l’Europe se détache de l’Empire en se débarrassant des chaînes de l’UE que celui ci lui a mises, l’Empire s’effondrera.

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    • John V. Doe // 06.12.2022 à 11h45

      Ne rêvez pas : la trahison vis-à-vis de l’Europe sera dissimulé et oubliée par les journalistes vendus et les politiciens aux ordres de USA comme dans toutes les colonies US. Ceux-ci ne parlent déjà plus de la destruction des Nord Stream 1,2 et 3 par les USA-GB ni du fait que notre crise énergétique nous a été imposée l’autre coté de l’Atlantique.

        +26

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      • Urko // 06.12.2022 à 19h25

        Vous négligez je pense la capacité de la plupart des gens à modifier peu à peu, presque malgré eux, leurs perceptions sur ce genre de sujets, et surestimez l’emprise des médias, qui si elle n’a pas disparu, a fondu comme neige au soleil ces dernières années. Le prestige des journalistes correspond à de l’histoire ancienne : les sondages ne manquent pas qui prouvent le peu de confiance que leur accorde la population en occident. Dans votre entourage, sur les réseaux sociaux, inopinément, vous devez bien entendre de plus en plus de personnes ne plus parler des États-Unis comme d’un allié mais bel et bien comme d’une puissance dominante et peu délicate envers l’Europe. Certes, cela ne signifie pas que tout le monde perçoit désormais qu’il s’agit d’une puissance occupante, mais la vision de l’ami américain change… et un beau jour, l’envie de se libérer d’une tutelle devenue peut-être pénible apparaîtra.

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        • Sami // 07.12.2022 à 08h10

          Bien d’accord. Cela dit, il faut tout de même « saluer » l’extraordinaire puissance des médias, qui a fait passer la propagande des temps anciens pour une aimable grossièreté.
          Mais sinon, s’il y a bien, quelle que soit la fin des opérations militaires en Ukraine (en espérant que ça ne dégénèrera pas en confrontation tragique et finale, le risque est toujours présent…), s’il y a bien donc une victoire incontestable des USA (qui sont en fait les commanditaires de l’ensemble de ces événements), il se peut que ce soit une victoire à la Pyrrhus : après la grande euphorie, soudain, les USA finissent par se rendre compte que l’ordre mondial qu’ils souhaitaient ardemment, s’éloigne irrémédiablement : un exemple, même l’ultra vassale Saoudie, d’une manière stupéfiante, semble regarder ailleurs, vers la Chine et les Russes, et n’hésite plus à montrer au grand jour son désir d’émancipation (le Prince MBS vit clairement en ce moment avec un glaive made in CIA au-dessus de son turban !), avec, au final, le risque d’un effondrement du concept du pétrodollar, autant dire la fin de l’Empire…
          A trop vouloir jouer avec le feu et essayer de créer le premier Empire mondial pour les 1000 ans à venir, l’empire US risque de devenir l’empire qui aura eu la plus petite durée de vie de l’Histoire…
          Et oui, à quand le réveil de l’Europe ! Et à quand des USA apaisés, tranquilles, et enfin participant sympathiquement à la marche de ce monde qui n’en peut plus !!!!

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    • azuki // 06.12.2022 à 14h16

      Pour l’instant ils ne défendent pas l’UE, il la siphonent pour essayer de renflouer leur Empire et leur économie qui prend l’eau. Il ne prennent personne pour «une perle» sinon eux-même dans leur mission sacrée. Peu importe les dégâts causés, il n’ont aucune intention d’en assumer la responsabilité, et d’ailleurs ils ont systématiquement organisé leur irresponsabilité internationale. Dans tous les traités et accords internationaux, ils s’excluent eux-même de tout compte à rendre. Ça aurait du mettre la puce a l’oreille
      depuis fort longtemps, mais la propagande, les promesses de rêve, la collusion d’intérêts et la corruption sont terriblement efficaces.

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    • Larousse // 06.12.2022 à 18h49

      L’Empire s’effondrera….ça c’est ce que certains Europeens de l’UE vassale et complexée disent ou rêvent en vain… Cela n’arrivera jamais … pas comme vous le souhaitez… Les Américains sont grossiers et fins à la fois dans leur stratégie. Une Europe soumise et simple appendice leur convient et ils la maintiendront sous perfusion… C’est ce qu’ils font remarquablement avec toutes les élites de l’Europe de l’Est… et pour l’Ouest… vous ne détruirez pas l’Histoire commune…. Si vous rêvez d’un effondrement… Personne ne sait d’où et comment il viendra… même pas les Russes qui eux veulent seulement « préserver leur culture »… Il ne viendra pas de l’Europe UE, surtout pas et même pas peut-être de la Chine… qui, elle aussi, a compris mais se sent encore trop faible militairement… ps : les élites européennes ont créé par avidité leur propre merde – les Etats-Unis et…depuis 1914… elles y resteront de bon coeur… tant elles ont toujours une admiration viscérale pour l’Oncle d’Amérique….

        +3

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  • vert-de-taire // 06.12.2022 à 09h27

    Les Etats-Unis ont bien fait :
    Bcp de fric pour les actionnaires,
    Bcp de fric pour faire baisser le cout des armements (cout supporté comme d’hab par le monde entier via le $ monnaie de $inge)
    Bcp de tests de diverses armes en conditions réelles
    Bcp de milices mieux entrainées
    Renforcement sensible de l’OTAN
    Réarmement massif de l’Europe
    Exportations en hausse
    Asservissement plus grand que jamais de l’UE
    Rapprochement Chine-Russie très limité, pas d’alliance autre que formelle du reste du monde.
    Asservissement/soumission à peu près complet des populations occidentales auxquelles on a balancé bien d’autres soucis
    Les média occidentaux ont bien suivi les consignes sans trop de vagues,
    L’économie de l’Allemagne (+UE) réduite durablement (inclu baisse de l’EURO)

    Le bilan des oligarques mafieux etatsuniens est largement positif.

    Le seul défaut est le ratage de la destruction de la Russie, disons seulement plutot affaiblie
    mais la coupure avec l’UE est durable, ce qui limite drastiquement le développement économique régional, objectif important.
    On peut donc penser à négocier, ne serait-ce que pour préparer (l’agitation propice à faire émerger) un successeur à Z qui va déranger dans l’après – chacun des larbin est formaté à un seul rôle, il ne faut pas trop en demander, surtout quand les modalités changent, voire se contredisent.

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    • Sami // 07.12.2022 à 08h23

      Attendez un peu, le grand changement historique et chaotique ne fait que commencer. L’histoire est toujours étonnante, et les empires, même le plus puissant de l’histoire, sont mortels.
      Le monde est clairement en convulsion à tous les étages : guerre en Europe, démographie mondiale galopante, confrontation économique en mode « règlement de compte à OK Koral » des grandes puissances, réchauffement climatique, fin à très moyen terme des énergies fossiles géologiquement disponibles, et peut-être fin d’une énergie accessible à tous, etc… Il est vraiment très difficile d’imaginer ce qui sortira de cette cocotte minute mondiale en pleine ébullition et au bord de l’explosion.

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  • Popov // 06.12.2022 à 09h35

    L’article a été écrit le 10/11/2022. Depuis, les acquis territoriaux ukrainiens ne se valorisent non plus en km2 mais en pertes militaires, plutôt effarantes quand on entend les chiffres (500 tués ou blessés par jour côté ukrainien, soit 12 500 victimes depuis le 10/11, à rajouter aux 100 000 militaires ukrainiens déjà morts évoqués par le général Milley courant novembre).
    Le tout est de savoir quelles limites ne sont imposées les occidentaux en terme de pertes humaines pour arrêter le massacre. Au début du conflit, certains dirigeants US souhaitaient se battre jusqu’au dernier ukrainien . Aujourd’hui, les mêmes parlent d’envisager des possibilités d’étudier des solutions diplomatiques, dans des négociations favorables à l’Ukraine….
    Qu’en pense la Russie?

      +28

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  • RGT // 06.12.2022 à 13h05

    Concernant le fait d’étendre encore l’OTAN (qui ne devait pas avancer d’un pouce vers l’est) aux frontières de la Russie cet objectif semble assez compromis.

    Mais les buts de guerre ont changé du coté de Washington et les nouveaux objectifs sont désormais de faire sombrer l’Ukraine sous une avalanche de dettes en fournissant VENDANT des stocks d’armement (périmés ?) en quantités massives afin que le complexe militaro-industriel puisse engranger des profits inespérés.

    Ensuite, que les ukrainiens se fassent hacher menu par l’artillerie russe ne pose aucun problème, ce ne sont que de simples gueux comme ceux envoyés se faire massacrer depuis le début du XXème siècle.
    Les profits avant tout et tant qu’il y aura du pognon à gratter le conflit durera.

    Le second objectif est déjà atteint ; La population €uropéenne va se retrouver tiers-mondialisée, le peu d’industrie qui lui restait sera balayé (ou transféré) et un concurrent potentiel (si par malheur les populations se rebellaient contre les élites corrompues) sera renvoyé à l’age de pierre (comme l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie et bien d’autres).

    Mais ne vous en faites pas, les traîtres qui IMPOSENT aux €uropéens ces souffrances resteront à l’abri du besoin tant qu’il restera quelques kopecks à gratter dans les poches des gueux.

    Par contre qu’ils n’espèrent pas recevoir asile chez leur souverain une fois la misère installée.
    Les anglo-saxons jettent leurs larbins comme des serpillières usagées quand ils ne leurs sont plus utiles.

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  • Hiro Masamune // 06.12.2022 à 22h46

    Sitz Krieg ; quels avantages ? Quels inconvenients.
    Il y a une notion qui est souvent sous-éstimée par les analystes dans la guerre c’est celle de l’intiative. Qui a la main sur le conflit. En contexte, ils apparait que le camps séparatiste a la main. Ils l’ont pas eut ces derniers temps mais consolider les gains n’a pas été facile pour les AFU non plus.
    Au final stratégiquement, un front statique minimise les dommages collatéraux , bon les missiles font « du bon boulot » de ce côté, mais ça permet surtout de focaliser la boucherie sur l’armée adverse.
    Y en a qui sont pas là pour enfiler les perles et il y en a qui ont pas eut le mémo … c’est l’essence de cet article.

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  • Jérôme // 11.12.2022 à 04h40

    Cet article du NYT ne dit pas grand chose de nouveau. Il y a presque toujours eu des divergences entre centres de pouvoir (Pentagone, Département d’Etat, CIA, … etc) et même au sein d’entre eux, aux USA.

    En revanche, ce qui ne marche plus, et ça pose un grave problème, c’est la diplomatie parce que les ISA sont désormais considérés par la Russie, la Chine, et autres pays tel l’Iran, comme « non agreement capable ». Pas capables de conclure et surtout de respecter un accord.

    La promesse faite à Gorbatchev sur l’OTAN qui ne devait pas s’élargir vers l’est ? Envolée au bout de 3 ans à peine.

    Accords de Minsk ? Les USA ont armé et entraîné l’armée ukrainienne pour que l’Ukraine puisse gagner au Donbass séparatiste. Ils ont soutenu et encouragé l’Ukraine à ne pas appliquer ces accords mais juste à gagner du temps.

    JCPOA avec l’Iran ? Dénoncé par Trump.

    Soutien à la politique d’une seule Chine ? Remis en cause et tentative d’utiliser Taïwan comme ils ont utilisé l’Ukraine.

    Donc cette guerre va hélas durer encore parce que les russes n’ont pas confiance dans la parole des américains.

    Les chinois non plus qui sont en train de débrancher l’Arabie Saoudite de l’empirer US.

    Idem pour les indiens qui ne veulent pas servir de chair à canon pour les USA contre la Chine.

      +4

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