Nous avons vu dans un billet précédent que la dette publique américaine était à des niveaux records :
Ce premier graphique résume ainsi à lui seul toute la problématique : le gouvernement américain est presqu’autant endetté que durant la seconde guerre mondiale. Sauf que la situation est différente, et qu’ils sont au contraire en train de perdre la « guerre économique » actuelle – sans même parler de l’absence prévisible de Trente Glorieuses dans un proche (et même lointain…) avenir pour rembourser.
Le graphique suivant illustre l’évolution des recettes et des dépenses pour le gouvernement fédéral :
On observe principalement l’effet des deux guerres mondiales, avec une explosion des déficits.
Toutefois, on note également l’impact de la crise des années 1970, ayant induit une augmentation des dépenses. Suit alors le reaganisme, incroyable cocktail d’une forte augmentation des dépenses (y compris militaires stoppant leur décrue historique), et diminution des recettes (baisses d’impôts pour les plus riches). On note ensuite les efforts de Bill Clinton pour générer un excédent (oublié depuis 1957), suivi du néo-reaganisme de George Bush. Enfin, l’impact majeur de la Crise de 2008, sans comparaison passée hors période de guerre.
On note aussi que le niveau actuel gigantesque des dépenses militaires reste en deçà de sa moyenne historique ; on voit les effets de la seconde guerre mondiale, de la guerre de Corée, de celle du Vietnam et de celle contre le « terrorisme ».
Mais en fait, si le gouvernement fédéral a globalement stabilisé ses dépenses durant 50 ans, ce sont en fait les administrations locales (incluant ici les États) qui ont pris le relais.
Si on cumule les deux, on arrive à une bonne estimation du budget public total :
Nous reviendrons sur la période récente dans un prochain billet.
Concluons alors par une vision de la dette fédérale, exprimée en années de recettes – cet indicateur étant plus pertinent que celui « dette / PIB » (car homogène), même s’il est évidemment plus volatil :
La dette fédérale dépasse ainsi désormais 6 années de recettes ! Ce niveau n’a été dépassé que 4 fois : durant la première guerre mondiale puis la récession qui a suivi sa fin, durant la crise de 1929 et durant la seconde guerre mondiale.
Billet à suivre : les intérêts de la dette américaine…
23 réactions et commentaires
Bonjour,
Peut on avoir un comparatif avec la France svp ?
En effet, j’ai le sentiment que vu la taille du pays et sa puissance économique la France est dans un état plus critique que les U.S.
Merci.
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Alerterles chiffres américains sont plutôt plus mauvais que les français, on est un peu verre à moitié vide en france. Sur le blog il y a une étude du budget français à jour, je te laisse la trouver. Il y a toutefois une différence fondamentale entre nous et les US. Les us ont un plus gros flingue. Dans l’optique d’une négociation serrée avec des créanciers, c’est un argument qui a sont poids.
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AlerterPour le premier graphique, quelque’un peut-il expliquer les dynamiques de l’époque 1790-1850 (comment ont-‘ils pu réduire ainsi le déficit ?) puis ce qui à changé à partir de 1860 ?
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Alerterguerre de sécession patrick
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AlerterJe reprécise : quels sont les mécanismes 1er graphique entre 1790 et 1840 qui on permis un désendettement ?
Si c’était de l’hyperinflation, c’est pas intéressant, mais s’il y avait un autre mécanisme, il serait peut-être intéressant de le connaître non ?
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Alerteroui tout à fait, je répondais juste à ce qui c’est passé en 1860 (le pic d’endettement qui a suivi).
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AlerterBonjour,
serait-il possible de faire un billet sur la Californie qui est décrite comme la Grèce des Etats-Unis ?
Merci pour votre travail.
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AlerterCe qui pourrait être interessant dans ces graphiques quand on constate la régularité de l’augmentation des dépenses public c’est de regarder ce qui relève de l’éffet boule de neige de la dette (plus de dette = plus d’interêt donc plus de dépenses à venir) et de l’augmentation du périmètre des états (plus de misssions, veillissement des agents publics->renchérissements etc…).
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AlerterOn constate que les états sont mieux gérés que l’état fédéral. Plus réactifs, ils reviennent rapidement à l’équilibre en diminuant plus vite les dépenses. En revanche, l’on voit bien que l’administration Obama est bien mauvaise gestionnaire, laissant s’envoler les dépenses.
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AlerterOui, l’administration USA à réagit comme pour compenser une petite crise passagère … maintenir à tout prix la consommation jusqu’au retour rapide de la sacrebleutée croissance !
J’avais lu un article il y a ~ 2 ans qui expliquait que le monde faisait depuis 30 ans un cycle régulié de petites crises suivies de fortes reprises (le rêve, quoi). L’artcile précisait, il me semble, des crises de 6 à 9 mois suivies
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AlerterTuDju … suivies de reprise puis croissance pendant quelques années (cycles de 4 ans). Je ne retrouve plus cet article, désolé.
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Alertereuh sur les graphiques les 2 dépenses (admin local,pouvoir central) s’envolent, la différence est que l’état central ne fait pas suivre ces recettes. A aucun moment les dépenses des admins locales ne baissent sur le graphique. Tu as vraiment de droles d’interprétations parfois.
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AlerterBonjour Olivier!
Deux petites remarques: a) vous ne donnez pas suffisamment d’importance à la dépense militaire et vous passez outre sur son importance stratégique, en particulier au role que’elle fait jouer au dollar; b) indépendamment des fondamentaux critiques des USA, ce pays est – et reste encore pour longtemps – une hyperpuissance, et ce pour deux raisons essentielles:la première est monétaire et la deuxième militaire. De fait les USA sont une superpuissance militaire et cela qui fait soient aussi une hyperpuissance monétaire. C’est pour cela que le monde entier les finance sans rien réclamer et pire: tout le monde est content parce que les USA acceptent de bon gré d’être une hyperpuissance; c’est-a-dire que les pays excédentaires financent à cout zero… rappelez- vous de la théorie de la stabilité hégémonique (Kindleberger)…
Bye
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AlerterSi l’on regarde le graphique 3, l’on constate que les budgets des états sont en équilibre (globalement bien sûr, car, si l’on comparait les états entre eux, il y aurait de grandes disparités). La courbe est quasiment linéaire depuis 1900. Chaque fois qu’il y a un petit écart, celui-ci est rectifié dans la foulée. C’est tout de même assez remarquable. Nous aimerions bien, en France, avoir une courbe analogue de nos déficits.
Ce qui foue la merde aux US, c’est la gestion de l’état fédéral, surout celle du socialiste au pouvoir actuellement. Heureusement que les Républicains lke freine quelque peu dans ses folies de dépenses.
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Alertercomme souvent, à voir ce qu’il y a dans ce paquet de dépense. Si c’est du ticket alimentaire, ou de la relance à la con, voir du pognon balancé par les fenêtres bancaires. Si un état ne pouvait pas faire du contracyclique, on ne pourrait pas lisser les dégats d’un crise. Ce qui est regrétable c’est que ce ce fasse avec de la dette et non de l’argent mis de coté dans les périodes plus fastes.
Enfin, tu lis mal le graphique. La hausse de la dette est entre 2006 et 2010 soit autant pendant la période (républicaine) de W Bush que celle d’obama (démocrate). Les républicains ont beau jeu de dénoncer une dette maintenant qu’ils ont contribuer en silence et le doigt sur la couture du pantalon pendant toute la fin du mandat bush. Pour info le mandat Obama c’est 2009->> donc la toute fin du graph. On ne doit pas avoir encore de données 2012.
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AlerterCher Olivier, ton 5e graphique approche la perfection « Dette fédérale américaine exprimées en années de recettes fédérales nettes 1911-2011 » avec les petites flèches de rappel historique et mécanismes …
Je te laisse voir si la partie 1790-1870 serait aussi intéressante … avec d’autres mécanismes ayant contribués à la baisse puis à la remontée ?
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Alerterle 6e graphique est aussi bien ^^
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AlerterLe budget des Etats-Unis est de 25 % du PIB des Etats-Unis.
Et le budget de l’Union Européenne ?
Pour la période 2014-2020, le budget de l’Union Européenne restera au niveau ridicule de 1 % du PIB de l’Union Européenne.
Les neuf Etats européens les plus riches ont refusé d’augmenter le budget de l’Union Européenne pour la période 2014-2020.
Le fédéralisme en Europe, c’est bon pour les bisounours qui croient encore au petit papa Noël.
Lisez cet article :
Le président-candidat Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi à Paris en présentant son projet que la France demanderait le gel de sa contribution au budget de l’Union européenne s’il était réélu, une économie annuelle selon lui de 600 millions d’euros.
« Je vous annonce que la France demandera à ce que sa contribution au budget européen soit gelée, ce qui représentera une économie de 600 millions d’euros par an », a déclaré Nicolas Sarkozy lors de sa conférence de presse.
La contribution annuelle de la France au budget de l’UE s’élève actuellement à près de 19 milliards d’euros, soit la deuxième contribution après l’Allemagne.
La France, avec huit autres pays européens, avait entamé en 2011 un bras de fer avec Bruxelles, pour éviter que les contributions nationales n’augmentent pour la période 2014-2020, face au contexte de rigueur généralisée.
Une précédente lettre réclamant, fin 2010, un gel du budget de l’UE, avait réuni Nicolas Sarkozy, l’Allemande Angela Merkel, le Britannique David Cameron et les Premiers ministres Mark Rutte (Pays-Bas) et Mario Kiviniemi (Finlande).
« La dépense publique européenne ne peut s’exonérer des efforts considérables des Etats membres visant à maîtriser leurs dépenses publiques », écrivaient les cinq dirigeants européens dans leur courrier.
Le budget actuel de l’UE représente environ 1% du Produit intérieur brut européen, soit 143 milliards d’euros environ par an et quelque 1.000 milliards d’euros sur sept ans.
http://www.boursorama.com/actualites/sarkozy-la-france-demandera-le-gel-de-sa-contribution-au-budget-de-l-ue-efc70ef6a61426a5ace4653f8461f41c
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AlerterAprès un top à 12% du PIB (courbe rouge), on voit la courbe amorcer une baisse. Est-ce une vrai inversion de tendance qui serait probablement possible par une taxation accrue des sociétés. L’histoire nous le dira …
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AlerterBonjour. J’interviens après le débat mais il convient de signaler que les recettes du budget fédéral sont à un niveau historiquement bas, voire même ridicule par rapport aux autres grandes puissances. La part des impôts des sociétés est passé à 8 % contre 14 % il y a 30 ans ! Si la classe politique avait le courage de remettrez système fiscal à plat et cesser de faites des niches fiscales, le déficit serait à un niveau raisonnable.
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