Suite du billet sur la météo des taux souverains
Les taux d’intérêts
Observons, comme à l’accoutumée sur ce blog, l’historique des taux long-terme des emprunts d’État de la Zone Euro :
On note l’impact majeur de l’euro sur les taux d’intérêts, qui ont chuté pour converger entre tous les pays.
Ce qui est une folie, puisqu’aucun budget européen commun n’a été mis en place – et que cela ne sera pas demain la veille…
Les pays du sud ont bénéficié d’argent quasi-gratuit, et se retrouvent ainsi surendettés – comme si tout les français empruntaient au même taux, quel que soit leur niveau d’endettement.
Observons les autres pays :
La décrue des taux depuis 30 ans a été impressionnante – étonnez-vous qu’on soit désormais surendettés…
Les taux d’intérêts nets
Afin d’être plus pertinents dans l’analyse, il convient de corriger ces taux du montant de l’inflation, afin d’avoir une vision du taux d’intérêt réel net. En effet, la forte inflation de la fin des années 1970 fausse un peu l’analyse… On obtient ceci :
On observe bien le creux des années 2000, où l’argent est devenu quasi-gratuit, ce qui est extrêmement délétère.
Les marchés ouvrant les yeux, les taux vont retrouver leur niveau antérieur – la différence étant que la dette a fortement augmenté depuis, et que le coût des intérêts va s’avérer insupportable…
Le constat est le même pour les autres pays : l’argent gratuit a assez duré…
16 réactions et commentaires
Post très bien fait, très clair. Mais de quelles SOURCES s’agit-il ?! Ces données sont-elles sourcées, vérifiables ? Par exemple sur cette analyse graphique du bilan et du capital de la BCE les liens vers les données sont disponibles, ce qui permet de vérifier et de refaire les graphiques, y compris de les actualiser soi-même. Sans cela comment savoir la validité de ce qui est montré ?!
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AlerterOliver a mis un lien dans le menu qui mène là :
http://www.les-crises.fr/taux-en-direct/
et qui répond je pense à une partie de la question.
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Alerterenfin pour l’instant, ca va plutot vers le sud les taux ou alors ca stagne… a part quelques cas isolés, sauf erreur de ma part et en clair sur le graphique//
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AlerterEn regardant le graphique c’est plutôt contre intuitif. Cet argent gratuit qui continue pour ces pays est le fait de leur banque centrale qui monétise. (US,ENG), qui ne s’est pas endetté sur les marchés (japon) ou qui se trouve en valeur refuge car exil fiscal (suisse). Je ne suis pas sûr que ce dernier graphique éclaircisse le débat car il ne correspond pas à ce que tu dis si l’on ne tient pas compte de ces facteurs différents en fonction des pays représentés.
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Alerterah oui, sinon la dette grecque étant massivement détenue par ses collègues européens, on s’en fout un peu qu’elle fasse défaut non ?
au pire quelques moins dans un bilan des banques et organismes préteurs mais ceux ci sont eux mm financés par la mm zone économique (circuit fermé) donc rien de bien grave, sauf si les politiques corrompus décident que c’est grave, mais dans la réalité, rien d’important.
le seul vrai pb, c’est les dettes vis à vis des fournisseurs de mat prem et d’énergie, qui eux, sont à l’extérieur de la zone et sont réellement vitaux pour notre économie et la survie des peuples. le reste de la dette c’est du pq (la dette financière quoi), en toute honnêteté…
donc la solution : classer la dette.
payer ce qui est vital en vrai monnaie – mat prem, énergie, et les apports intellectuels et procéduraux (sur ce dernier point, le principe mm d’une démocratie est la garantie d’avoir toujours le top de la recherche chez soi, pour pas un rond, les gens préférant être payés moins chers et vivre sans risque pour eux-même et leurs familles qu’être des chercheurs officiels d’état et donc soumis au dictat des militaires).
et payer la dette artificielle, non vitale, purement financière, en monnaie de singe ou la répudier carrément.
enfin, éliminer les tares et les parasites du système en faisant le mm taux d’intérêt aux ménages et aux entreprises qu’aux banques (la banque n’étant qu’une entreprise financière finalement et pas forcément très utile depuis la numérisation, donc la dématérialisation et la décentralisation des échanges).
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AlerterLes banques de la zone euro ont prêté des dizaines de milliards d’euros au Portugal, à l’Irlande, à l’Italie, à la Grèce, à l’Espagne. Sur ces cinq Etats périphériques, trois Etats se sont déjà effondrés.
– La Grèce est incapable de lancer un emprunt à 1 an, un emprunt à 2 ans, un emprunt à 3 ans, etc, sur les marchés internationaux.
– L’Irlande, pareil.
– Le Portugal, pareil.
Aujourd’hui, l’Italie et l’Espagne sont à leur tour au bord du gouffre.
Conséquence concrète : les banques de la zone euro se retrouvent surchargées en obligations d’Etat pourries.
Lundi 9 janvier 2012 :
Les banques de la zone euro ont déposé 463,565 milliards d’euros au cours du week-end auprès de la Banque centrale européenne (BCE), un nouveau record.
Le précédent record remontait à la fin de semaine dernière : les banques avaient stocké pour 455 milliards d’euros auprès de la BCE entre jeudi et vendredi.
Depuis fin décembre, ces dépôts au jour le jour volent de record en record alors qu’ils ne sont rémunérés qu’au taux de 0,25% par la BCE, soit un montant bien plus faible que ce que les banques pourraient en tirer si elles plaçaient cette somme sur les marchés.
Mais ils évoluaient déjà à des niveaux très élevés depuis l’été, signe que les banques de la région ne se font plus suffisamment confiance entre elles pour se prêter l’argent dont elles ont besoin pour boucler chaque jour leurs opérations, comme elles le font en temps normal, et elles préfèrent ne pas prendre de risque en plaçant leurs excédents de liquidités auprès de la BCE.
http://www.romandie.com/news/n/BCENouveau_record_des_depots_des_banques_a_46356_mrd_EUR_ce_week_end090120121001.asp
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AlerterMerci BA, pour tes infos toujours précieuses.
J’ai vaguement entendu sur BFM que les taux repartaient à la hausse et notamment en Italie…
Tout ça ne va pas tenir bien longtemps… on arrive au bout du chemin…
Bon courage !
Marc
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AlerterPuisque la création de L’europe a été fondée par la volonté américaine , les dirigeants des commissions
à Bruxelle celui de la BCE etc.. sont de culture américaine , il ne reste plus que la solution que: l’Europe devient le 51 éme etat des USA ,et remplacer l’euro par le dollar…… et les problèmes seront réglés et la guerre économique s »arrêtera immédiatement.
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AlerterBonjour le choc des cultures 🙂
En parlant de choc, il est amusant de comparer la vision des US dans l’envoyé spécial sur l’Amérique en faillite (denver) et le reportage de France 2 plébiscitant la renaissance de denver. Même chaine, deux visions opposées, ça sent l’enfumage. Dans le même tonneau il y a aussi un article du monde sur le chômage au plus bas aux US. C’est sûr qu’en ne comptant plus ceux qui ne cherchent plus cela va mieux, mais que cherchent à nous faire miroiter ces médias en nous vendant le chômage fictif et la reprise technique des US ?
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AlerterEffectivement, depuis 2010 il ya une manipulation de l’opinion , une désinformation ,car très peu de personnes du monde financier et politique ont expliqué d’où venait la crise en Europe et les attaques des pays européens.
Si aujourd’hui des millions de citoyens européens souffrent de la misère c’est à cause de la spéculations massives des Hedge funds anglo-saxons dont fait partie Mr Georges Soros Nos hommes politiques ne font rien pour briser le marché des CDS : marché d’escrocs , marché de Far West, il préfère serrer la vis des citoyens st de les culpabiliser comme responsable. Dans quel monde vivons nous !!!
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AlerterItalie : taux des obligations à 10 ans : 7,159 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND
Italie : la Bourse de Milan perd 1,67 %.
La banque italienne UniCredit a chuté en Bourse lundi du fait de la forte décote attachée à son augmentation de capital. L’action de la première banque d’Italie par les actifs a chuté de 12,81 % à 2,286 euros pour le premier jour de sa levée de fonds.
L’action UniCredit a fondu de plus de 37 % en trois jours la semaine dernière, lorsque la banque a annoncé que l’augmentation de capital serait proposée avec une décote de 43 %, au prix de 1,943 euro par action.
L’indice Eurostoxx 50 du secteur bancaire a reculé de 2,2%, les investisseurs redoutant que des banques européennes ne soient dissuadées de faire appel au marché après l’expérience difficile que connaît leur concurrente italienne.
« Le plongeon de l’action UniCredit, après l’annonce de son augmentation de capital la semaine dernière, indique qu’il est quasi impossible pour les banques européennes d’envisager l’option augmentation de capital pour trouver des capitaux frais », commente Franklin Pichard Directeur Barclays Bourse.
L’opération d’UniCredit, qui cherche à lever 7,5 milliards d’euros, fait figure de test pour l’ensemble du secteur bancaire européen pressé par l’Autorité bancaire européenne (ABE) d’améliorer ses volumes de fonds propres.
L’ABE exige que les banques européennes parviennent à un ratio de 9% d’ici la mi-2012 afin qu’elles soient en mesure d’encaisser le choc d’une éventuelle aggravation de la crise de la dette de la zone euro.
(Dépêche Reuters)
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Alertertout cela montre surtout que le financement des dettes des états n’est plus possible par les marchés, une fois que le système de création monétaire pourri rencontre véritablement le mur de la dette qu’il a vraiment créé. Je peux bien sûr me tromper, mais je pense que les diverses banques centrales vont tout simplement prendre le relais des marchés avec des taux à 0%. Comme ça les états, s’ils votent des budgets équilibrés et si l’ensemble de leur dette est ainsi restructurée, verront leur dette s’éteindre petit à petit via inflation. La dette privée est bien plus problématique, et je pense qu’à nouveau les banques centrales vont à nouveau les « sauver » sans jamais remettre en cause le système qui nous mènera tous, si ça continue, à la grosse inflation, peut-être à l’hyper inflation. Pourquoi ça risque de continuer ainsi ? parce que les gens ignorent le vrai problème, ils n’y connaissent rien en général au système de création monétaire, et que les élites financières ont rpis le pouvoir et qu’elles auraient trop à perdre en cas de déflation, tout en espérant contrôler l’inflation. Bon courage….
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AlerterOlivier, ce qui serait bien c’est un taux d’intérêt net du taux de croissance en volume (de l’inflation et du taux de croissance);
alors on verrait que dans les années 70 l’argent était vraiment gratuit, forte inflation et croissance encore correcte, alors qu’aujourd’hui il y a un renchérissement du taux. Au regard de la croissance l’argent n’a jamais été aussi cher.
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