Source : ACRIMED, Henry Maler
Le 17 octobre 1961 la fédération de France du Front de libération nationale (FLN) organise une manifestation à Paris. La répression policière est d’une extrême violence : outre l’internement de milliers de manifestants et l’expulsion de centaines d’entre eux, plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d’Algériens sont portés disparus – nombre d’entre eux ont été tués et jetés dans la Seine. Comment la presse a-t-elle rendu compte de ce massacre ? [1]
À notre connaissance, la meilleure étude publiée à ce jour sur le traitement médiatique du 17-Octobre est due à Mogniss H. Abdallah : dans un article paru dans la revue bimestrielle Hommes & migrations de novembre-décembre 2000, sous le titre « Le 17 octobre 1961 et les médias. De la couverture de l’histoire immédiate au “travail de mémoire” » [2]. Notre contribution doit être comprise comme une incitation à lire cet article de référence.
L’auteur examine ce traitement médiatique jusqu’en 2000. Mais qu’a-t-on pu lire dans la presse dans les quelques jours qui ont suivi ?
De droite…
« La presse populaire de droite, écrit Mogniss H. Abdalllah, à l’instar du Parisien libéré, de L’Aurore ou de Paris-Jour, reprend la version de la préfecture de police. Elle évoque de “violentes manifestations nord-africaines”, emmenées par des “meneurs” et des “tueurs”, “déferlant vers le centre de la ville” […] »
Voici, par exemple, la « une » du Parisien libéré du 18 octobre, qui attribue les violences aux manifestants :
Et en pages intérieures, on peut lire en tête de la page consacrée à la manifestation, cet encadré (extrait) qui résume le journalisme dont il s’agit.
Le 19 octobre, Le Parisien libéré « explique » ainsi les manifestations, et en particulier la manifestation de femmes et d’enfants qui s’est déroulée la veille.
Le Figaro, de son côté, commence par s’en tenir à une version pro-gouvernementale, en attribuant la violence aux « musulmans algériens ». À la « une », le 18 octobre…
Mais, dans les jours suivants, Le Figaro (même Le Figaro…) ne peut dissimuler totalement la vérité. Ainsi, relève Mogniss H. Abdallah, « Le Figaro du 23 octobre se départit quant à lui de son soutien initial à la police pour dénoncer des “scènes de violence à froid” dans les centres d’internement, au Palais des sports ou au stade de Coubertin. »
À France-Soir, qui est alors un grand quotidien populaire qui affecte de n’épouser aucun parti pris, on commence, là aussi, par avaliser la version policière et renvoyer dos à dos « les extrémistes de l’OAS et du FLN »…
Comme on peut le voir dans ce commentaire de page intérieure (extrait) :
Mais au fil des jours France-Soir recueille également des témoignages sur l’ampleur et la violence de la répression.
… à gauche
La presse de gauche sera plus audacieuse. Certes, elle commence par afficher une certaine prudence, qu’elle attribue, non sans raison, à la censure, comme le fait L’Humanité le 18 octobre, ainsi qu’on peut le lire dans cet encadré de page intérieure (extrait) :
Les jours suivants, en dépit de cette compréhensible prudence [3], dans l’ensemble de la presse que l’on peut classer à gauche le ton change et les informations filtrent.
Changement de ton, avec par exemple, cette « une » de Libération (il s’agit du quotidien issu de la Résistance…), le 20 octobre (extrait) :
Comme le relève encore Mogniss H. Abdallah, « Libération, Témoignage chrétien ou France Observateur publient sous la forme interrogative “est-il vrai que… ?” ou “y a-t-il eu… ?” de multiples informations sur les exactions policières et leur caractère systématique (hommes frappés et jetés à la Seine ou retrouvés pendus dans les bois, décompte du nombre des morts et des disparus qui discrédite le bilan officiel faisant état de 3 morts et 55 blessés…) “Si tout cela est exact, et nous avons de bonnes raisons de le croire, qui sont les auteurs de ces crimes ?” demande Libération du 19 octobre 1961 ».
Pendant toute la semaine qui suit, les témoignages s’accumulent et convergent. Et le 27 octobre, bien que la grève des cheminots fasse leur principal titre de « une », L’Humanité et Libération interrogent ou, plutôt, interpellent, sur la base de nouveaux témoignages.
Ainsi, L’Humanité :
Même question, le même jour, dans Libération, qui invoque des témoignages convergents dans cet encadré (extrait) :
Enfin, des photos d’Élie Kagan (1928-1999), prises lors de manifestation du 17 octobre sont publiées par Témoignage chrétien : elles sont accablantes.
Les « petits médias »
Pourtant, comme le souligne Mogniss H. Abdallah, c’est surtout aux « intellectuels-journalistes » (comme Paul Thibaud ou Claude Bourdet) et aux « petits médias » que l’on doit, dès 1961, le combat le plus acharné pour la vérité : outre les exactions en tous genres, c’est un véritable massacre qui a été perpétré :
« Les “petits” médias, dont la revue Les Temps modernes, les journaux Témoignages et documents ou Vérité-Liberté, ou encore la maison d’édition François Maspero, publient de multiples documents qui permettront de faire une synthèse sans concession des événements du 17 octobre 1961. Droit et liberté, journal du Mrap, fournit des informations sur d’autres pogroms ailleurs en France (Metz, Nancy). Côté images, le biologiste Jacques Panijel va entreprendre une enquête caméra au poing qui donnera le film “Octobre à Paris”. Beaucoup de ces publications vont être saisies, le film sera interdit, mais paradoxalement, leur contenu diffusé “sous le manteau” va marquer toute une génération, ce qui ne semble pas le cas de la grande presse et son information éphémère, volatile. »
Mais, en ce mois d’octobre 1961, aucune mobilisation de solidarité ne sera suscitée. Il n’en ira pas de même, quelques mois plus tard, à la suite de la tuerie du 8 février 1962 au métro Charonne. Pis : la mémoire collective et la commémoration de cette tuerie ont longtemps occulté le combat pour la vérité et la reconnaissance du massacre du 17 octobre 1961. Ce combat, qui est d’abord un combat pour l’information, n’est pas fini.
Henri Maler
Source : ACRIMED, Henry Maler, 18-10-2016
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Commentaire recommandé
Un sujet qui me touche au coeur. Mon père, officier de l’armée française fait prisonnier par l’armée allemande dans la poche de Dunkerque en 1940, puis combattant au Vietnam, puis en Algérie, a été dégagé des cadres pour avoir refusé la torture ordonnée depuis Paris. J’en conserverai toute ma vie le plus profond mépris pour tous les « socialistes », admirateurs de Mitterrand et tous ceux qui refusent leur propre humanité.
Heureusement, ce pays, la France, fruit d’une longue civilisation de la raison et de la rébellion, offre les antidotes. Concernant l’Algérie, j’ai cherché depuis longtemps les origines de la « torture » qui a brisé la carrière de mon père. Elle est finalement résumée au mieux dans cette vidéo d’un homme de courage, de ceux que mérite la France, René Vauthier: http://wp.me/p5oNrG-lyw
21 réactions et commentaires
C’était de Gaulle….
Mais il y a eu bien pire rue d’Isly à Alger où l’armée a ouvert le feu délibérement sur une foule
désarmée faisant environ…80 morts!!!
On parle encore du métro Charonne…Mais ABSOLUMENT JAMAIS de la rue d’Isly, à tel point qu’un de mes jeunes amis croyait à une invention de la presse d’extrème droite!!!! (Minute à l’époque!)
+24
Alerter«C’était de Gaulle… »
C’était un immondice nommé Papon, qui représente un exemple pour la jeunesse :
— accomplissez les pires ignominies mais en faisant de la politique : on vous demandera peut-être des comptes quand vous aurez passé 90 ans. Au pire vous risquez quelques jours au quartier VIP de la Santé, dont on vous sortira bien vite pour raison de santé…
+0
AlerterLes historiens ne se sont toujours pas mis d’accord sur la question. 200 morts pour Einaudi ( http://www.babelio.com/livres/Einaudi-Octobre-1961-Un-massacre-a-Paris/303488 ), 50 maximum pour Brunet ( http://www.atlantico.fr/decryptage/17-octobre-1961-brunet-morts-204144.html ), et moins de 10 pour Lugan ( http://bernardlugan.blogspot.fr/2012/10/apres-lesclavage-le-17-octobre-1961-la.html ).
Pour d’autres historiens ( http://www.decitre.fr/livres/paris-1961-9782847344912.html ), la manifestation du 17 octobre n’a été qu’un épisode parmi 2 mois de violence, qui ont fait au total 100 à 150 morts.
Tout ça dans un contexte de guerre idéologique entre une alliance de fait PCF + FLN et leurs ennemis jurés les gaullistes (il y a des restes aujourd’hui), ce qui brouille complètement les cartes. Où est la frontière entre la recherche historique et le militantisme politique? (Einaudi a été longtemps au PCF, et c’est très gênant https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Luc_Einaudi )
+18
AlerterEinaudi était rédacteur en chef de l’Humanité Rouge pour le PCMLF et il s’est rapproché ensuite du PCF. Il n’empêche que lorsqu’il fait ses recherches le sujet est tabou et l’accès aux sources impossibles. Il reste celui qui a éclairé le chemin… Le rapport de 1998 est incomplet car les sources policières et préfectorales ont minimisées les interventions répressives (et préventives?) notamment en banlieue.
+9
AlerterBeaucoup de personnes encore en 2016 ont intérêt à entretenir le souvenir de cette guerre, et à faire de la mythologie. Toute la légitimité du gouvernement algérien actuel provient de la guerre par exemple (ce qui explique pourquoi 5% du budget de l’Etat est alloué aux anciens combattants, j’ai fait le calcul : http://www.tsa-algerie.com/20151230/loi-de-finances-2016-repartition-des-budgets-par-ministere/ ).
Dans ces conditions on voit mal comment les historiens pourraient travailler correctement, pris en otage entre les versions mythologiques des uns et des autres. C’est leur boulot certes, mais il faudra peut-être attendre encore quelques années que la génération d’historiens actuels laisse la place à des gens qui puissent avoir un regard froid sur la question.
+5
AlerterOui le contexte de l’époque est très important pour comprendre la tragédie : http://www.lefigaro.fr/politique/2012/10/18/01002-20121018ARTFIG00772-17-octobre-1961-la-tension-etait-extreme.php
+4
AlerterVoici un compte-rendu de l’ouvrage de Jean-Paul Brunet :
http://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_2000_num_50_2_395474
« l’historien après un examen cas par cas, propose un chiffre entre 30 et 50 morts »
+2
AlerterUn sujet qui me touche au coeur. Mon père, officier de l’armée française fait prisonnier par l’armée allemande dans la poche de Dunkerque en 1940, puis combattant au Vietnam, puis en Algérie, a été dégagé des cadres pour avoir refusé la torture ordonnée depuis Paris. J’en conserverai toute ma vie le plus profond mépris pour tous les « socialistes », admirateurs de Mitterrand et tous ceux qui refusent leur propre humanité.
Heureusement, ce pays, la France, fruit d’une longue civilisation de la raison et de la rébellion, offre les antidotes. Concernant l’Algérie, j’ai cherché depuis longtemps les origines de la « torture » qui a brisé la carrière de mon père. Elle est finalement résumée au mieux dans cette vidéo d’un homme de courage, de ceux que mérite la France, René Vauthier: http://wp.me/p5oNrG-lyw
+40
AlerterExpérience similaire avec un ex-beau-père, dégouté à jamais de la sordidité partisane, qui dans son cas, ruina sa vie.
On peut se demander d’ailleurs, si l’insistance d’un De Gaulle pour diminuer l’emprise des partis, outre le fait qu’ils contribuent à gripper/immobiliser le système, n’était pas vu comme un antidote à ces violences.
+1
AlerterC’est une bonne question. Qu’est ce qu’il s’est passé du 17 au 20 octobre 1961?
Le rapport de l’enquête commandée par Lionel Jospin en 1998 (version PDF en ligne), intéressant à lire :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/984000823/
88 morts entre le 17 octobre et le 31 décembre et quasiment 300 sur l’année. Pour ce qui est des journées du 17 au 20, plusieurs milliers de blessés, la morgue a reçu une petite dizaine de cadavres et il n’y a pas eu de témoignages hors partisan FLN de centaines de cadavres flottant sur la Seine, même par les riverains.
Ceci dit tout ça c’était la guerre d’Algérie, les FLN cassaient du flic à tout va et les flics le leur rendaient, sans compter les luttes sanglantes entre les différents groupes d’algériens et les attentats partout. Une autre époque …
+28
AlerterVivant en Belgique, je n’ai gardé aucun souvenir de cettemanifestation qui n’aurait été relaté par les médias que comme un fait divers banal comme les évènements d’Algérie en traitaient quotidiennement. Il faut vous dire aussi, que de son côté, la Belgique avait d’autres chats à fouetter : gérer les turbulences créées par l’indépendance du Congo. Cette indépendance fut comme l’explosion d’une chaudière trop longtemps maintenue sous pression et dont les conséquences sont encore perceptibles aujourd’hui.
Fin des années 1970, j’ai résidé, autritre de l’assistance technique, en Algérie où mon logement se trouvait « faubourg du 17 octobre » (sans que je n’en ai connu l’oreigine de ce nom) à Bordj-bou-Arreridj (c’est pas facile à prononcer, même pour un gossier algérien.
En conclusion, hormis à Paris en France et pour les victimes des évènements, l’incident n’a eu qu’une importance que celle que quelques média ont donnée.
Il est bon que soient rétablis la vérité, même si elle est désagréable pour certains, sur de tels évènements.
+6
AlerterL’article ne dit nulle part, ça fait pourtant partie du problème, qu’à cette date l’indépendance de l’Algérie était acquise et actée. Il ne s’agit donc pas purement d’un épisode de la guerre d’indépendance comme on pourrait le penser si on n’a que ça.
+5
AlerterEn négociation intermittente avec le FLN, le gouvernement avait déjà décidé d’accorder l’indépendance à l’Algérie : cela rend absurde le massacre intolérable du 17 octobre 1961. Et cela conduira au massacre de la rue d’Isly, le 26 mars 1962.
+2
AlerterBon sujet.
Par ailleurs on apprend aussi que la SNCF et la RATP ça fait 55 ans que ça marche pas …
Comme quoi il y a des constantes , des traditions , chez en nous en France.
+4
AlerterJe n’ai entendu parler de ce massacre que lors du 17 octobre 1981 par un article de libération , c’était encore un vrai journal.
Les études historiques n’ont commencées qu’après.
Mon père , gendarme m’a dit à cette occasion que que année après en 1967 lors d’une intervention à la prison de la santé avoir été surpris par d’innombrables traces de Balles sur les murs.
Les gardiens lui ont alors racontes que pas mal de prisonniers avaient été tués à ce moment là sans qu il puisse me donner plus de détail.
+5
AlerterA noter quand même que les années passant, l’exactitude factuelle s’évapore, c’est ainsi que le plus gros des tueries qui s’est retrouvée accolée dans la mémoire collective au 17 octobre n’a en fait eu lieu qu’au fil des jours suivants. Ca ne change evidemment rien à leur ignominie, mais ça explique aussi un peu en partie la réaction « à feu doux » de certains canards de l’époque
+2
AlerterDans mon souvenir des infos de l’époque, il était souvent fait état de la découverte en Algérie du cadavre « atrocement mutilé » d’un policier ou gendarme. Un élément d’explication ?
+2
AlerterN’oublions pas que l’article proposé ici étudie le traitement du 17 octobre 1961 par les journaux de l’époque, et non pas l’événement lui-même (la manifestation et sa répression). Un précédent permet peut-être de comprendre ce traitement : celui du 6 février 1934.
« L’Action Française » (qui avait appelé à manifester « contre le régime abject ») titrait le lendemain : « Après les voleurs, les assassins. Paris couvert de sang » et mentionnait 50 morts ; à l’opposé, « Le Populaire » (SFIO) titrait « Le coup de force fasciste a échoué » tout en reconnaissant une vingtaine de morts.
Or, les recherches de Pierre Pellissier donnent le bilan suivant : 13 tués par balle dans la soirée du 6 février,
2 décédés des suites immédiates de leurs blessures (les 12 et 13 février), 4 décédés des conséquences de leurs blessures (du 1er novembre 1934 au 4 février 1936). Un décompte méticuleux donne souvent un chiffre inférieur à l’impression d’horreur vécue par les acteurs de l’événement. Mais finalement, où est la vérité ?
+3
AlerterNotons que cet article n’étudie par l’événement lui-même (la manifestation du 17 octobre 1961 et sa répression), mais son traitement par les journaux de l’époque. Un précédent permet peut-être de comprendre le grand écart des bilans de victimes : celui du 6 février 1934.
L’Action Française, qui avait appelé à manifester « contre le régime abject », titrait le lendemain : « Après les voleurs, les assassins. Paris couvert de sang », et mentionnait 50 morts ; elle fut saisie, comme aurait pu l’être L’Humanité du 18 octobre 1961. Opposé à la manifestation parisienne, Le Populaire (SFIO) titrait « Le coup de force fasciste a échoué », tout en reconnaissant une vingtaine de morts.
Les recherches de Pierre Pellissier donnent le bilan suivant : 13 tués par balles dans la soirée du 6 février, 2 décédés des suites immédiates de leurs blessures (les 12 et 13 février), 4 décédés des conséquences de leurs blessures (du 1er novembre 1934 au 4 février 1936). Un décompte minutieux donne souvent un chiffre inférieur à l’horreur ressentie par les témoins de l’événement. Mais finalement, où est la vérité ?
+0
AlerterEt n’oubliez pas la « répét » du 17 octobre 1961 : les tueries du 14 juillet 1953!
http://archives.seine-saint-denis.fr/Un-massacre-oublie.html
« Douce France… »
+1
AlerterA propos du 17 octobre il faut ajouter que cette manif pacifique avait tout de même pour fond la « bataille de Paris » où les éléments du FLN descendaient en pleine rue les flics de la capitale pour leur piquer leur arme.
Le chef de la police (un certain Maurice Papon…) a sûrement profité de cette démonstration de force des indépendantistes algériens en plein Paris pour vouloir régler certains comptes.
On a dit que des informations mensongères (affirmant que des policiers étaient victimes de tirs) ont circulé sur les fréquences de la police parisienne ce soir du 17 octobre ce qui a probablement mis le feu aux poudres et déclenché les massacres.
+3
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