Un programme du Pentagone envoie des officiers militaires travailler pendant un an pour les plus grandes sociétés de défense, de technologie et de finance. Ces personnes font ensuite leur rapport au ministère de la Défense, ce qui contribue à placer les intérêts des entreprises au cœur même de la stratégie militaire américaine.
Source : Jacobin, Freddy Brewster
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Pendant près de trente ans, le ministère de la Défense a utilisé l’argent des contribuables pour envoyer des officiers d’élite travailler pour certaines des plus grandes entreprises privées du Pentagone. Selon un rapport exclusif du Quincy Institute for Responsible Statecraft qui nous a été communiqué, cet arrangement public-privé a permis au lobbying d’entreprise déguisé en recommandations politiques d’atteindre les plus hautes sphères du ministère de la Défense.
De 1995 à 2021, plus de 315 officiers d’élite ayant des grades aussi élevés que colonel ou contre-amiral ont été placés chez des fabricants d’armes de premier plan tels que Boeing, Raytheon et Lockheed Martin, ainsi que dans d’autres entreprises ayant des contrats gouvernementaux d’une valeur de plusieurs milliards de dollars. Cet arrangement a également coïncidé avec une augmentation spectaculaire des dépenses du ministère de la défense en faveur des entreprises privées, évaluées à des milliers de milliards de dollars.
Ce programme, appelé « Secretary of Defense Executive Fellows » (SDEF) (Les boursiers du secrétaire d’État à la Défense ; NdT) , envoie des officiers à la carrière militaire prometteuse travailler pendant un an pour des entreprises de premier plan dans les secteurs de la défense, de la technologie, de la finance et d’autres industries. Ces boursiers rendent ensuite compte de la manière dont le ministère de la défense pourrait intégrer certaines des pratiques et politiques commerciales de ces entreprises. Ce programme a contribué à placer les intérêts des entreprises au cœur même de la stratégie militaire américaine.
Le rapport de l’Institut Quincy, un groupe de réflexion à but non lucratif, est le premier examen détaillé du programme SDEF. Le rapport met en doute l’intégrité du programme de bourses, le qualifiant « d’outil de lobbying de facto » pour les entreprises privées et de « pantouflage financé par le contribuable », plus de 40 % des boursiers vont ensuite travailler pour des entreprises publiques à un moment ou à un autre de leur carrière post-militaire.
« Des décennies de recommandations du SDEF ont toujours été axées sur des réformes qui profiteraient aux entreprises et renforceraient leur influence sur le (ministère de la Défense) », indique le rapport.
Près d’un tiers des boursiers ont été affectés aux cinquante premières entreprises fournissant le gouvernement, et 15 % sont allés travailler pour Boeing, General Dynamics, Lockheed Martin, Northrop Grumman et Raytheon – les cinq premières entreprises militaires. Ces cinq entreprises de défense ont dépensé plus de 830 millions de dollars en lobbying auprès du ministère de la défense et d’autres entités fédérales au cours des années où elles avaient des boursiers, comme le montrent les dossiers réglementaires.
À la fin de leur programme, les boursiers détaillent leur expérience et, parfois, promeuvent les principaux points de discussion de l’entreprise devant certains des plus hauts responsables de l’armée, y compris les vice-chefs d’état-major. Benjamin Freeman, l’un des auteurs du rapport de l’Institut Quincy, nous a déclaré que cet arrangement représentait « une opportunité incroyable » pour les sous-traitants du Pentagone.
« Les lobbyistes saliveraient à l’idée de pouvoir informer les dirigeants du département de la Défense à ce niveau », a-t-il ajouté. « Il s’agit d’un meilleur lobbying que tout ce que l’argent peut acheter pour ces entreprises. Lorsque c’est un officier de l’armée qui revient au ministère de la Défense et qui dit les mêmes choses, les gens vont s’en préoccuper beaucoup plus qu’ils ne le feraient si ces propos venaient d’un lobbyiste. »
Des décennies de recommandations du SDEF ont incité à plusieurs reprises le ministère de la défense à confier des services à des entreprises privées, ce qui a coïncidé avec une augmentation dramatique des dépenses du Pentagone.
Des décennies de recommandations de collègues ont à maintes reprises exhorté le ministère de la Défense à externaliser des services à des entrepreneurs privés, ce qui a coïncidé avec une augmentation dramatique des dépenses du Pentagone. Depuis 2001, le Pentagone a dépensé plus de 14 000 milliards de dollars, dont près de la moitié a été confiée à des entreprises privées, selon un rapport publié en 2021 par l’Institut Watson de l’université Brown.
Au cours de cette même période, près d’un million de personnes ont été tuées, dont environ 432 000 civils et 7 053 militaires américains, en raison des interventions militaires américaines en Afghanistan, en Irak, en Syrie et dans d’autres pays.
Le programme SDEF est un exemple frappant de l’imbrication entre le ministère de la Défense et les entreprises privées de défense et de la façon dont le ministère de la Défense en est venu à embrasser le complexe militaro-industriel, a déclaré Brett Heinz, auteur principal du rapport.
« Vous avez à la fois une immense armée et une immense industrie de l’armement, et il ne s’agit pas seulement d’une relation commerciale, c’est plus intime que cela, c’est l’industrie de l’armement qui influence les opérations de l’armée elle-même », nous a dit Heinz. « Il s’agit de réunir ces deux entités de manière à brouiller les frontières entre l’intérêt public et l’intérêt privé. »
Selon le rapport de l’Institut Quincy, il n’existe pas de données publiques sur le montant des dépenses du Pentagone pour le programme de bourses.
Le ministère de la Défense n’a pas répondu à une demande de renseignements.
« Externaliser tout ce qui n’est pas essentiel au ministère de la Défense »
William J. Perry, secrétaire à la Défense sous le président Bill Clinton, et James Roche, secrétaire à l’armée de l’Air sous le président George W. Bush, ont contribué au lancement du programme SDEF en 1995 en tant qu’« investissement à long terme dans la transformation de nos forces et de nos capacités », indique le ministère de la Défense sur son site web.
Perry a déclaré que l’armée devait « construire un cadre d’officiers qui comprennent non seulement le métier des armes, mais aussi les changements révolutionnaires dans les technologies de l’information et les technologies connexes », selon le rapport.
En 2004, Roche a démissionné de son poste de secrétaire de l’armée de l’Air à la suite d’une enquête gouvernementale qui a révélé qu’il avait abusé de sa position pour aider un collègue à obtenir un emploi auprès de son ancien employeur, Northrop Grumman, un fabricant d’armes qui collabore avec le Pentagone.
Selon le rapport de Quincy, le programme de bourses est passé de cinq boursiers dans sa cohorte inaugurale de 1995 à environ dix-neuf en 2021. Chaque branche de l’armée est représentée dans le programme, et les boursiers comprennent des colonels, des lieutenants-colonels et des contre-amiraux – des grades qui nécessitent souvent plus de vingt ans de service pour être atteints.
Chaque branche de l’armée est représentée dans le programme du SDEF, et les boursiers comprennent des colonels, des lieutenants-colonels et des contre-amiraux.
À la fin de leur programme d’un an, les boursiers publient des rapports écrits pour obtenir des crédits universitaires et font des présentations aux hauts fonctionnaires du ministère de la défense sur certains des principaux enseignements tirés de leur séjour dans les entreprises. Ces rapports écrits et ces présentations servent à la fois de recommandations politiques pour le ministère de la défense et d’outil de lobbying subtil pour les entreprises dans lesquelles les boursiers ont travaillé.
« Il est indéniable que bon nombre de ces recommandations apportent des avantages financiers évidents aux entreprises d’accueil dont elles émanent, parfois de manière scandaleusement lucrative », indique le rapport de l’Institut Quincy.
Selon le rapport Quincy, l’une des recommandations les plus courantes pour le département de la défense est d’externaliser les fonctions essentielles du département. Une des premières cohortes a recommandé que le ministère de la défense « externalise tout ce qui n’est pas essentiel au DoD [le ministère de la Défense] ». D’autres groupes ont recommandé l’externalisation des technologies de l’information, des services médicaux, de la recherche et de la conception, des finances et de la comptabilité, ainsi que de l’administration du personnel.
La cohorte 2013 des boursiers a recommandé l’abrogation d’une règle du département de la Défense qui empêche l’agence de dépenser plus de 50 % de son budget de maintenance des dépôts militaires pour les entrepreneurs. Boeing et Lockheed Martin ont tous deux parrainé des boursiers de la cohorte et ont fait pression sur le ministère de la défense et d’autres entités fédérales en 2013 sur les questions de politique et de maintenance des dépôts, comme le montrent les déclarations de lobbying.
Les entrepreneurs du département de la Défense reçoivent environ la moitié du budget de l’agence pour fournir divers services et produits allant de la fabrication d’armes au stockage de données, et pourtant les boursiers du programme ont régulièrement signalé à la direction que les entrepreneurs avaient besoin de plus de fonds, selon le rapport. Les boursiers des cohortes du milieu des années 2010 ont déclaré que les contrats du ministère de la Défense « faisaient fuir l’industrie » en raison des faibles marges bénéficiaires et que le ministère de la défense devrait « considérer le profit comme nécessaire […] pour créer une situation gagnant-gagnant », selon le rapport de l’Institut Quincy.
D’autres boursiers ont recommandé au ministère de la défense de faire davantage affaire avec les entreprises pour lesquelles ils ont travaillé, telles que le géant de la santé CVS Health, le fabricant d’équipements miniers et de matériel Caterpillar et le conglomérat ferroviaire Norfolk Southern.
« L’argument en faveur de ce programme est qu’il s’agit des futurs dirigeants de l’armée », a déclaré Freeman à l’Institut Quincy. « Ce programme pourrait leur servir de tremplin, mais nous avons constaté que les choses étaient différentes. »
Les fabricants d’armes en profitent
Les fabricants d’armes ont été les principaux bénéficiaires du programme, les plus grands entrepreneurs militaires (Boeing, General Dynamics, Lockheed Martin, Northrop Grumman et Raytheon) ayant reçu plus de quarante-cinq boursiers au fil des ans.
Selon une étude de l’université Brown, les fabricants d’armes ont dépensé plus de 2,5 milliards de dollars en lobbying depuis 2001 et, au cours des cinquante dernières années, ils ont engagé environ sept cents lobbyistes par an pour inciter les législateurs, les agences et les régulateurs fédéraux à adopter les politiques qu’ils préfèrent.
Les fabricants d’armes ont dépensé plus de 2,5 milliards de dollars en lobbying depuis 2001.
Les chercheurs de l’université Brown ont constaté que le ministère de la Défense a dépensé plus de 14 000 milliards de dollars depuis l’invasion de l’Afghanistan par les États-Unis et ont averti que « les estimations exagérées des défis militaires posés par la Chine sont devenues la nouvelle justification de choix pour maintenir le budget du Pentagone à des niveaux historiquement élevés ».
En outre, une enquête menée en 2023 par le Government Accountability Office [Organisme d’audit, d’évaluation et d’investigation du Congrès des États-Unis, NdT] a révélé que le département de la défense ne disposait pas de systèmes de données et de comptabilité fiables pour identifier « les gains d’efficacité et les économies potentielles entre les exigences de service sur des contrats totalisant des milliards de dollars ».
Certains boursiers du programme ont plaidé pour que le ministère de la Défense, le Congrès et d’autres agences assouplissent les restrictions sur les ventes d’armes internationales. Un boursier de Northrop Grumman en 2012, puis un boursier de Lockheed Martin en 2018, ont recommandé au ministère de la Défense d’envisager de réviser le Règlement sur le trafic international d’armes, qui régit les ventes et les exportations d’équipements militaires vers les pays étrangers. Lockheed Martin a fait pression sur le Congrès au sujet de la réglementation sur le trafic international d’armes en 2008, selon les données de lobbying
D’autres fabricants d’armes, dont Raytheon et Textron Systems, qui ont parrainé des boursiers, ont également fait pression sur le ministère de la défense et le Congrès en ce qui concerne les politiques de vente de matériel militaire à l’étranger, selon les informations communiquées.
Le rapport de l’Institut Quincy a révélé que la « société la plus intéressée » cherchant à assouplir les restrictions sur les ventes d’armes était la Société européenne de défense aéronautique et spatiale, aujourd’hui connue sous le nom d’Airbus. Le boursier 2010 d’Airbus a exhorté le ministère de la défense à travailler avec le Congrès et le département d’État pour assouplir les restrictions sur les ventes militaires à l’étranger et modifier les « critères pour lesquels des licences d’exportation sont requises », indique le rapport.
L’année suivante, Airbus a fait pression sur le département de la Défense, l’armée de l’Air, l’armée de Terre, la Marine, le Congrès et d’autres agences fédérales sur les « ventes militaires à l’étranger », la « loi sur le contrôle des exportations d’armes » et d’autres questions.
Mauvaise éthique, néocons et poursuites judiciaires
Le programme du SDEF commence par une séance d’orientation de trois semaines au cours de laquelle sont intervenus des orateurs de droite et d’idéologie néoconservatrice, dont certains ont contribué à l’élaboration de la politique étrangère désastreuse de l’administration de George W. Bush.
Le programme du SDEF commence par une session d’orientation de trois semaines au cours de laquelle sont intervenus des orateurs de droite et d’idéologie néoconservatrice.
Steven Emerson, le tristement célèbre fondateur du Projet d’investigation sur le terrorisme, un organisme de recherche à but non lucratif axé sur les « groupes terroristes islamiques radicaux » qui aurait placé des informateurs dans un groupe de défense des musulmans basé dans l’Ohio en 2021, a pris la parole à au moins quatre reprises dans le cadre du programme d’orientation. Lors de l’une de ces interventions, Emerson a donné une conférence intitulée « The Stealth Jihad : L’infiltration du fondamentalisme radical ».
« Deux jours après le discours d’Emerson lors de l’orientation 2011 du SDEF, le néo-nazi Anders Behring Breivik a tué 77 personnes lors d’un attentat terroriste en Norvège. Son manifeste citait Emerson à deux reprises », note le rapport de l’Institut Quincy.
Un grand nombre des entreprises dans lesquelles les boursiers ont été placés ont fait l’objet de poursuites judiciaires de la part du ministère de la Justice, notamment pour avoir présenté de fausses demandes de paiement au Pentagone, comme nous l’avons constaté.
L3Harris Technologies, un fabricant d’équipements de communication, a accepté de payer près de 22 millions de dollars pour mettre fin aux allégations selon lesquelles il aurait « sciemment soumis […] de fausses réclamations au ministère de la Défense en incluant dans des propositions de contrat le coût de certaines pièces à deux reprises », a annoncé le ministère de la Justice en 2023. L3Harris a également versé 13 millions de dollars pour répondre aux allégations de violation des lois sur le trafic d’armes en 2021, l’année même où l’entreprise a parrainé deux boursiers du programme.
Lockheed Martin a accepté de payer près de 18 millions de dollars pour répondre à de multiples accusations selon lesquelles elle aurait violé la loi fédérale en soumettant des contrats gouvernementaux frauduleux.
Pratt & Whitney, une filiale du fabricant d’armes Raytheon, a accepté de payer plus de 52 millions de dollars pour mettre fin à des accusations de vente de pièces de moteur d’avion défectueuses.
La société 3M, qui fabrique divers produits comprenant notamment des outils dentaires et des Post-it, a accepté de payer 6 milliards de dollars en 2023 pour régler près de 260 000 actions en justice intentées par d’anciens et d’actuels militaires affirmant avoir subi une perte d’audition due à des protections auditives défectueuses vendues par la société 3M au ministère de la Défense.
En outre, le ministère de la défense a envoyé des boursiers dans des entreprises au cœur de la crise financière de 2008 et de l’épidémie d’opioïdes, notamment Morgan Stanley, JPMorgan et McKinsey & Company. Les vétérans militaires ont été particulièrement touchés par la crise financière de 2008, et les décès par overdose d’opioïdes des vétérans militaires ont augmenté de plus de 50 % entre 2010 et 2019.
Le ministère de la Défense a également envoyé un boursier travailler avec Enron alors que la société était plongée dans un scandale comptable qui a finalement conduit à sa faillite et à l’inculpation de certains de ses dirigeants.
Dans son rapport écrit de 2001, l’expert d’Enron a indiqué que certaines de ses recommandations provenaient de membres du personnel d’Enron, mais le rapport Quincy a constaté qu’il n’avait pas divulgué cette information lors de sa présentation aux hauts responsables du Pentagone.
Les chercheurs de l’Institut Quincy ont déclaré qu’ils n’avaient trouvé que des preuves de la mise en œuvre par le ministère de la défense de l’une des politiques recommandées par les boursiers du programme au fil des ans, à savoir l’élargissement de son travail avec les entrepreneurs privés.
Pour répondre à leurs préoccupations concernant le programme SDEF, les chercheurs de l’Institut Quincy recommandent au ministère de la défense d’envisager des restrictions postérieures à l’emploi pour les boursiers, qui les empêcheraient de travailler pour les mêmes entreprises que celles où ils ont été affectés.
Les auteurs nous ont dit qu’une telle règle contribuerait à empêcher le pantouflage entre les institutions publiques et les entreprises privées, qui a permis à près de la moitié des boursiers du programme de travailler ensuite pour des entreprises travaillant pour le gouvernement.
« Le programme SDEF est devenu une méthode fiable permettant aux entreprises de déguiser des aspirations politiques intéressées en recommandations utiles pour le ministère de la défense », écrivent les chercheurs. « Si ce programme doit se poursuivre, (le ministère de la défense) doit agir avec force pour traiter et minimiser les conflits d’intérêts troublants intégrés dans (le programme). »
Vous pouvez vous abonner au projet de journalisme d’investigation de David Sirota, The Lever, ici.
Contributeur
Freddy Brewster est journaliste indépendant et a été publié dans le Los Angeles Times, NBC News, CalMatters, le Lost Coast Outpost et d’autres publications en Californie.
Source : Jacobin, Freddy Brewster, 23-04-2024
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
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2 réactions et commentaires
La production chinoise de biens moins chers et en plus grande quantité grâce sans doutes à des aides d’état ciblées et efficaces devait faire progresser les mesures de lutte contre le changement climatique plus rapidement…mais empêchent aussi et surtout les gains espérés par ses concurrents dans les domaines de l’éolien, batteries ou autres autos électriques…concurrents dont les outils comme le racket , la corruption ou autres mesures protectionnistes , utilisés encore de nos jours ont détruit le potentiel recherche ,développement et production nécessaire à son maintien de grande puissance demain !
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AlerterSuite à une politique de fusion-acquisitions encouragée par le Pentagon , l’ensemble de l’industrie militaire IS repose sur 4 sociétés mères : General Dynamics , Lockheed Martin, Raitheon et Boeing.
Mais c’est pas du tout un cartel avec des poches profondes à l’origine des budgets de « défense » US délitants , c’est la Démocratie* en action.
* : Démocratie est une marque déposée , livrable en paquet de 2000 livres d’explosifs dans la gueule à qui qu’est pas d’accord avec nos taux de marges pour des sommes pas modiques. Veuillez contacter notre service commercial pour plus d’informations.
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