Introduction : J’ai le plaisir de publier ce jour le deuxième billet de Pascal Roussel, que je remercie. J’apprécie depuis longtemps ses billets de qualité – même si j’ai parfois un point de vue un peu différent. Ce papier permettra ainsi de contribuer utilement au débat. Olivier Berruyer
Présentation de l’auteur. Pascal Roussel ingénieur de formation, détenteur d’un diplôme en Gestion Financière a mené une carrière en milieu industriel et bancaire. Depuis 2006, il travaille comme analyste au sein du Département des Risques Financiers de la Banque Européenne d’Investissement à Luxembourg.
L’erreur dans la situation actuelle serait de ne pas prendre de recul, d’oublier qu’une guerre monétaire est en cours et de perdre de vue que la presse financière essentiellement anglo saxonne se concentre sur les dettes souveraines en Europe.
Rappelons que la mis à jour de l’existence des fameux swaps grecs établis grâce à Goldman Sachs et utilisés pour camoufler des dettes supplémentaires a été le détonateur de la crise Grecque. Dans un premier temps, ces révélations « surprises » ont été bien profitables à certains acteurs financiers américains. Mais si par hasard, on devait apprendre un jour que d’autres pays du sud ont utilisé ce genre de camouflage complexe, cela ferait l’effet d’une bombe « nucléaire » financière. Officiellement mis à part la Grèce personne n’a été tenté …
Or le problème avec les bombes atomiques c’est que le vent peut ramener des particules mortelles sur ceux qui sont à l’origine de la détonation. Les banques américaines sont loin d’être immunisées aux problèmes des banques européennes et des dettes souveraines en Europe. Ceux qui ont profité de la crise de l’euro au début en lâchant la bombe grecque risquent bien de voir un retour de flammes.
Le problème congénital de l’euro, à savoir qu’il repose sur une désunion fiscale, apparaît clairement. Jusqu’à présent toute convergence fiscale et/ou supervision par Bruxelles des budgets nationaux a toujours été un sujet tabou mais depuis des siècles, les élites qui décident ont toujours estimé que c’est grâce aux crises que les populations acceptent les plus grands changements. C’est ainsi que l’on apprend que différents scénarios sont à l’étude tels la création d’un euro du nord, la sortie de l’Allemagne de la zone euro, l’expulsion de pays « faibles » de la zone euro, …etc
Mais ce genre de mesures très radicales ne s’implémentent pas du jour au lendemain. On voit déjà à quel point il est difficile de mettre en place des mesures plus classiques : création d’un fonds destiné à racheter tout ce que les banques ne veulent plus garder ou acheter elles-mêmes. Malgré des effets d’annonce, il reste beaucoup d’incertitudes sur la manière dont le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) va pouvoir se financer à hauteur des attentes. Ainsi on vient d’apprendre dans la presse que pour pouvoir émettre pour seulement 3 milliards d’euros d’obligations à 10 ans afin d’aider l’Irlande, le FESF a dû racheter discrètement ses propres obligations ( c.à.d. sa propre dette) afin de maintenir les taux. Signalons toutefois que le FESF a démenti ces informations. Quoiqu’il en soit, les acteurs du marché craignent les incertitudes et il faudra attendre que la situation soit encore bien plus désespérée pour que les décideurs osent prendre le risque de proposer des mesures plus draconiennes et donc beaucoup plus incertaines. Mais le fait que la presse traditionnelle les évoque, montre que les autorités commencent à comprendre la gravité de la situation.
Les États-Unis quant à eux, avaient aussi envisagé la création d’une banque poubelle mais finalement ils ont assez vite compris qu’elle serait impossible à financer et ont préféré laisser la Fed acheter les actifs toxiques et soutenir artificiellement la bourse et toute la courbe des taux souverains américains. La Fed a ainsi acheté pour 3000 milliards de USD de titres américains, en quasi deux ans. Il faut dire que c’est nettement plus simple quand on crée soit même l’argent. Malgré toutes les attaques l’euro n’a pas encore franchement baissé face au USD. C’est probablement lié à cette création monétaire américaine mais va-t-on voir la BCE suivre les traces de la Fed ? C’est bien possible compte tenu des difficultés pour le FESF de trouver une source de financement et vu l’arrivée d’un nouveau patron à la tête de la BCE, Mario Draghi qui dès son installation s’est empressé de réduire les taux. Cela permettra de gagner encore un peu de temps avant l’effondrement final. On verrait alors l’euro baisser face au dollar et les capitaux se ruer vers l’or ou l’argent physique comme ultime refuge et vers le seul endroit où il y aura une demande garantie, à savoir la nourriture. Mais ce n’est pas encore dans l’immédiat.
On lit souvent que le problème viendrait du fait que certains pays comme la Grèce ou l’Italie ne seraient plus capables de rembourser leurs dettes. Mais aucun pays ne peut rembourser sa dette, il n’a jamais été question de cela. D’ailleurs comme une banque centrale crée l’argent à partir des dettes souveraines, si les pays devaient rembourser leurs dettes, l’argent disparaitrait !
Il ne faut pas perdre de vue que, comme souvent, la psychologie joue un rôle dominant et ce qui importe n’est pas le fait en lui-même mais sa perception par les acteurs. C’est particulièrement vrai dans des situations de guerre.
Ainsi une meilleure formulation serait de dire que les acteurs du marché, détenteurs de dettes souveraines, estiment que ces dettes ont moins de valeur et de ce fait il est donc plus difficile pour certains pays de continuer à s’endetter voire de maintenir leur niveau d’endettement.
Est-ce que la situation économique de l’Italie s’est tellement dégradée ces deux derniers mois ? Est-ce que l’on appris que l’Italie a camouflé sa dette réelle ? Bien entendu que la situation n’est pas brillante mais c’est surtout la perception du marché de cette situation qui amplifie le problème. La psychologie joue un grand rôle. Les craintes d’une flambée des taux poussent les détenteurs à vendre, ce qui fait grimper les taux. Ainsi les peurs « s’auto réalisent » et l’accroissement des taux poussent les agences à dégrader la note de crédit du pays ce qui renforce encore les craintes et c’est ainsi que s’amorce une spirale sans fin. Je ne nie pas la réalité des problèmes mais je veux simplement souligner que la presse joue un rôle majeur dans la guerre monétaire qui profite à ceux qui mènent l’attaque. Et cette attaque pourrait parfaitement se tourner vers d’autres cibles :
En août dernier, les déficits budgétaires américains faisaient la une, puis le « vent a tourné » et c’est la fin de l’euro qui est de nouveau au cœur de la presse. Or le 23 novembre prochain, si le super comité du Congrès chargé de s’entendre sur une réduction du déficit budgétaire de 1.500 milliards de dollars ne parvenait pas à un accord, le processus des limitations automatiques de dépenses déjà voté serait automatiquement mis en application. Des compressions de 1200 milliards US s’effectueront tant du côté du budget de la défense que du côté des dépenses civiles, comme l’éducation, les services sociaux et l’environnement. Ceci alors que la situation économique sur le terrain aux États-Unis ne cesse de se dégrader et que les protestations anti wallstreet grossissent.
La situation économique d’Israël se dégrade de plus en plus. La situation n’est guère plus brillante au Royaume-Uni. Trois pays sur le déclin qui pourraient bien être tentés un jour, par la fuite en avant avec une nouvelle aventure militaire contre l’Iran dans un contexte de montée de l’Islam radical dans de nombreux pays.
En Asie, la bulle immobilière chinoise dont j’ai souvent parlé est en train d’exploser et le Japon subit chaque jour davantage les conséquences de Fukushima même si, en Europe, plus personne n’en entend parler.
Il s’agit donc bien d’une crise (guerre ?) mondiale et rien ne dit que le premier domino tombera en Europe.
Mais plus fondamentalement où se situe le véritable problème ? Il s’agit de la survie des banques.
N’importe qui peut facilement comprendre le principe de fonctionnement d’une entreprise commerciale traditionnelle: elle achète des matières premières, les transforme pour en faire un produit qu’elle vend. Son bénéfice vient de la différence entre ses coûts de production et son prix de vente.
Mais une banque opère de manière tout à fait différente et l’homme de la rue est souvent incapable de bien comprendre d’où viennent les bénéfices et les pertes des banques. Il est vrai que c’est parfois paradoxal. Reprenons l’exemple souvent cité: selon les normes comptables IFRS applicables, un groupe bancaire peut valoriser ses propres dettes selon leur valeur de marché. Une banque émet une dette de 100. Quelques temps plus tard, le marché estime que cette banque est plus risquée et que la valeur marchande de cette dette (prix de l’obligation émise) tombe à 80. En théorie la banque pourrait racheter sa propre dette et empocher la différence de 20. La banque peut donc inscrire dans son bilan un profit de 20 simplement parce que le marché estime que cette banque est devenue plus risquée. Cet exemple classique montre bien à quel point une banque est éloignée du schéma traditionnel. Ce mécanisme est très simple à comprendre et il existe pour une banque, bien d’autres moyens de donner l’illusion que tout va bien. Citons en simplifiant pour faciliter la compréhension : une banque doit détenir un montant de fonds propres qu’elle calcule elle-même en fonction de ce qu’elle estime être ses actifs à risques. Rien ne l’empêche de déclassifier des actifs à risques afin de les estimer moins dangereux et réduire ainsi ses besoins en fonds propres. Elle peut aussi transférer des actifs toxiques dans des portefeuilles d’investissement pour ne plus devoir utiliser leur prix de marché , elle peut estimer que le prix de marché d’un titre n’est pas réaliste et préférer utiliser un prix théorique ( supérieur). Dans le jargon on parle de « risk-weighted asset optimization ». Mais elle peut pousser le raffinement plus loin et créer des SPV pour transférer des actifs hors bilan. La faillite récente du courtier MF Global vient de mettre en évidence le rôle de ces opérations hors bilan (des « repo-to-maturity avec des obligations souveraines européennes).
Mon but n’est pas de rentrer dans des détails complexes. Il n’est pas possible de tout expliquer simplement mais je l’ai souvent écrit, une banque est intrinsèquement fragile et sa survie repose intégralement sur la confiance. C’est la seule clef pour comprendre la crise : le monde financier est incapable de survivre à la peur. Lorsque la presse titre « le marché craint ceci … », c’est un signe très clair que la crise s’aggrave. Or la confiance cela se mérite et se gagne et ne peut pas se décréter ou être imposée. D’où l’impuissance des politiciens.
A mon avis la solution de cette crise passe par différentes mesures : garantir que les dépositaires d’une banque seront les premiers créanciers en toutes circonstances, en cas de risque de faillite convertir prioritairement les obligations émises par une banque en actions. A plus long terme abolir la réserve fractionnaire et les banques centrales, encourager l’utilisation de monnaies alternatives et avoir au moins une monnaie dont la masse serait invariable. Favoriser les investissements sous forme d’actions et idéalement en venir un jour à l’abolition des obligations. On pourrait continuer la liste mais il est inutile de s’attarder car absolument rien de ce que l’on nous propose ne s’oriente même légèrement dans cette direction. De manière schématique on peut dire que toutes les solutions proposées reviennent toujours à la même chose : empiler des dettes nouvelles sur des mauvaises dettes. Le simple bon sens nous dit que cela ne peut qu’aggraver les problèmes. Mais finalement si le désir de certaines élites de voir un jour une monnaie mondiale basée sur les DTS du FMI devait se réaliser ne faudrait-il pas justement que toutes les monnaies soient en phase terminale ? Car via des comptes de substitution les DTS permettent un miracle financier : recycler des vieilles monnaies en une nouvelle.
46 réactions et commentaires
Bien complexe tout cela ! Je retiens que, dans les bénfices annoncés par les banques, il y a des bénéfices fictifs, ou virtuels, comme on veut. Comment peut-on accepter que des bénéfices sur des obligations, vendues mais non rachetées reellement, soient engrangés, Je veux bien que la finance ne fonctionne pas comme une entreprise de production, mais là, cela dépasse tout entendement.
Décidément, pour évaluer la solidité d’une banque, c’est-à-dire sa solvabilité, il n’y a que le ratio des fonds propres, débarassé de tous les titres hybrides, par rapport à ses dettes. JP Chevalier ne cesse de le marteler sur son blog depuis des années. C’est lui qui a raison.
http://www.jpchevallier.com/article-leverage-des-banques-francaises-86478219.html
Vous avez-là un aperçu de la solidité des banques françaises. L’on comprend mieux pourquoi la Société Générale a vu son action dégringoler de 60% en un an. Et l’on comprend aussi que c’est la première banque française, candidate à la nationalisation, avec 2% seulement de capitaux propres par rapport à ses dettes.
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AlerterMerci Olivier de nous avoir fait découvrir Pascal Roussel. Personnellement, je ne le connaissais pas. Ce billet m’a donné envie de le connaître davantage. J’ai donc lu quelques articles et écouté quelques videos. Il se dégage, chez cet homme jeune, une grande sérénité. Je vais lire son roman « Divina Insidia ».
http://www.pascalroussel.net/?lang=fr
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AlerterUne chronique très intéressante, où cependant un élément me fait sourciller:
» Favoriser les investissements sous forme d’actions et idéalement en venir un jour à l’abolition des obligations. »
Je suppose que ceci ne s’applique pas à tout le monde, sinon, comment la BEI, pour ne citer qu’elle, va-t-elle survivre, elle qui émet sans cesse des obligations sur le marché primaire, pour un total visé de 75 milliards d’euros en 2011 ??
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AlerterJe pense sincèrement ce que j’ai écrit mais je ne développe la rasion car ce n’est pas l’objet de l’article. J’en parle dans mon livre « Divina Insidia »
Je ne peux bien entendu pas parler de la BEI 🙂 mais de manière générale je favorise le concept de « banques » d’investissements qui prendraient des participations dans les sociétés sur une longue durée. Selon des principes qui existaient avant la financiarisation de l’économie. Mais cela ferrait l’objet d’un article
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AlerterEst ce que cette article mérite lecture minutieuse ? ou bien faut-il le prendre au second degré ?
Ce monsieur écrit « « Mais aucun pays ne peut rembourser sa dette, il n’a jamais été question de cela »
Est ce de l’humour ou cela a t il un sens abscon avec un langage différent du sens commun des mots ?
J’en conclus que nous n’avons pas de dettes, puisque selon lui il s’agirait de dons, il semblerait que lorsque les Etats demandent de l’argent, il est question de dons en fait et que les investisseurs sont rien que des mécènes altruistes qui savent d’avance qu’ils ne reverront jamais leur argent donc ?
Quelqu’un peut-il m’éclairer ?
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AlerterC’est simple: il a raison.
Le montant des dettes sont devenus totalement absurdes.
Une simple analyse rationnelle permet de s’en rendre compte.
Donc 2 solutions aujourd’hui:
_ défaut de payement partiel.
_ monétisation de la dette (dévaluation des monnaies)
Dans tous les cas, l’avenir s’annonce sombre.
Sans parler du climat, de la rarefication des matières 1ères dans 10-20 ans….
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AlerterCher Tycer, tout ce que je peux conclure de tes propos, c’est que le monde est dirigé par des fous. (c’est peut-être vrai)
Quel investisseur prêterait sachant qu’il ne va pas surement pas récupérer sa mise selon les propos tenus ? AUCUN
Donc il manque des infos quelque part, ou certaines sont fausses, je sais pas.
L’avenir est sombre si on n’anticipes pas et si on se laisse aller à subir. Il peut être moins sombre si on se prépare.
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AlerterQui parle de dons, il dit qu’aucun pays ne peut rembourser sa dette.
D’abord, à court terme, c’est une évidence et sur le long terme, les prêteurs ne souhaitent pas être remboursés non plus. Ils souhaitent toucher un intérêt.
C’est un peu comme un investissement immobilier, tu souhaites toucher les loyers mais tu n’as pas l’intentions de vendre et tu ne demande pas au locataire de pouvoir acheter la maison.
Bien sûr si tu pense que la maison va perdre beaucoup de sa valeur à court ou moyen terme, tu vas essayer de vendre cette maison, d’où la perte de valeur des dettes d’états.
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AlerterJ’ai remarqué depuis peu c’est Dimanche, donc OK, tout le monde a droit à un peu de repos.
Très franchement, Ronron, je ne sais pas trop par quel bout prendre ta réponse, ni quoi penser, en penser.
J’ai parfois la dent dure et la pédagogie corrosive pour faire passer une information, je vais essayer l’humour pragmatique.
Je te propose d’appliquer ce que tu expliques. Tu joue le rôle de l’investisseur et je joue le rôle de l’état qui a besoin de fonds.
Tu me vires 10 000 euros sur mon compte … (mon modeste patrimoine est supérieure à 10000 euros, cela devrait te rassurer pas besoin de CDS), je te verse 3,70% d’intérêt par an (c’est le taux auquel la France emprunte sur 10 ans)
Ce qui fait donc 370 euros l’an
Et donc on est d’accord, tu l’écris toi même, tes 10000 euros c’est bye bye.
Eh ben écoute , je suis d’accord, je te transmet mes coordonnées bancaires.
((Je te taquine, t’énerve pas))
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Alerterun petit calcul, odeur de sapin: 370 *30 (ans, l’âge de la dette française) = 11000 euros soit plus que le capital placé. En fonction de l’âge et du versement des intérêts, il y a des défauts qui peuvent être plus ou moins sanglants, il faut être malin sur ce dernier.
Après il y a des éléments juridiques dont la dette odieuse qui peuvent être évoqués, et des élements de seuils (au delà d’un tel niveau de placement).
Évidemment que les placeurs obligataires ont fait des mauvaises affaires en plaçant dans des états laxistes et faibles, mais ce sont les règles du jeux du libéralisme que le risque se concrétise dans certains paris.
Après la rigueur ne marche pas comme l’a indiqué olivier, je ne vois pas en quoi la torture gratuite d’un peuple ou delà de lui faire passer le goût de l’aléa moral sert à quoi que ce soit.
Reste la question de la monétisation, qui est bien trop complexe à mes yeux pour me permettre de donner un avis tranché. Olivier est contre. C’est un peu le problème de la balle qui tombe, il ne faut pas donner l’impression de tomber plus vite que le voisin. Dans ce cas là, même si on tombe effectivement, les parieurs vont croire que l’on monte.
Dans le monde de la finance la balle qui tombe de référence est américaine, mais l’illusion d’optique de notre monétisation à côté des QE américains sera-t’elle suffisante pour éviter notre mise à l’index, c’est toute la question.
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Alerter3,70% sur 10 ans, step, .. et puis 30 ans, c’est bien trop aléatoire, mourrir sans avoir payer ses dettes (les intérêts en l’occurence dans notre discussion), tu parles d’un karma !
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Alerterah non mais ça c’est sur le karma est pas bon !
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Alerterodeur-de-sapin, c’est vrai que le livre est gros, mais je t’assure ça vaut le coup, j’en suis aux 2/3 et surtout j’y est passé deux bonnes parties de nuit car quand on le commence on a envie d’en savoir toujours plus.
A++
Marc
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Alerter3,7% pas mal.
Si tu peux me proposer des garanties solides, et en l’occurrence la seule qui vaille te concernant, c’est de bloquer 10 000 euros à la caisse des dépôts, tu as mes 10 000 euros !
Ils sont actuellement sur un livret A à la BNP à 2.25%, ton offre est bien meilleur.
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AlerterBien évidemment dans la réalité ou un capital est supposé être remboursé, le calcul des intérêts et du remboursement du capital peut faire intervenir des considérations d’annuités en prgression géométrique ou bien de remboursement par fraction constante ect ect et le montant des intérêts à verser est moins immédiat, dans mon exemple humoristique le capital à rembourser (et n’étant jamais remboursé) restant identique, les intérêts annuels également.
Bon, cela ne répond pas à ma question initiale, bien sur il peut y avoir une grosse incompréhension de ma part qque part, je vois pas.
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Alerter@odeur_de_sapin : on ne peut pas ramener le problème d’une dette souveraine à celui d’une dette de particulier comme vous l’évoquez. Si vous prêtez 10000 euros à Ronron vous ne comptez que sur le remboursement du capital et des intérêts. Vous ne titrisez pas cette dette, vous ne la revendez pas à des gens qui vont pouvoir gagner de l’argent en pariant sur son remboursement ou son non-remboursement, ou bien en la vendant avant de l’avoir achetée (et espérant l’acheter au bon moment moins cher que ce qu’ils l’auront vendue), vous ne vendez ni n’achetez de titres « assurant cette dette » (les Credit Default Swap), et enfin vous n’êtes pas conscients du fait qu’une grosse partie de l’argent en circulation est de l’argent-dette (dont la masse diminue avec le remboursement des dettes). Pour ma part je ne savais rien de tout ça il y a trois mois, et ce blog est l’occasion de comprendre un peu mieux tous ces mécanismes. Ceux qui s’enrichissent dans ce système le doivent en partie au fait que la plupart d’entre nous ne comprennent pas la logique financière.
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Alerter« D’ailleurs comme une banque centrale crée l’argent à partir des dettes souveraines, si les pays devaient rembourser leurs dettes, l’argent disparaitrait ».
Le montant total de l’argent correspond au montant total de nos dettes. Lorsque nous allons à la banque emprunter pour acheter une voiture, le banquier va créer de l’argent seulement à partir de notre promesse de remboursement.
La totalité d’argent en circulation dans l’économie est donc la totalité de nos dettes. Le problème étant l’intérêt que nous allons devoir rembourser avec le capital car le temps a un coût.
Je ne comprends pas comment il est possible de rembourser le capital Et l’intérêt avec une réserve d’argent dans l’économie qui ne comprend que le capital des emprunts ?
Faut-il donc, dans le futur, nous endetter de plus en plus pour réussir à couvrir notre emprunt passé (capital et intérêt) ? Etant donné que l’accroissement des intérêts est exponentiel, est il possible de s’endetter exponentiellement à l’infini, ou notre système explosera t-il ?
Ne faudrait-il pas, théoriquement, banir de notre économie l’usure en imposant un taux d’intérêt nul ?
Depuis 1973 (Pompidou, Giscard), la France ne peut créer d’argent et doit emprunter avec un intérêt sur les marchés. Serait-il possible de sortir de ce système monétaire et revenir à un système ou la masse monétaire serait constante et la dette des états nulle ? Si un pays avait le contrôle de la création monétaire, il pourrait gérer la masse monétaire en faisant la balance entre investissement dans l’économie et retrait d’argent par les taxes, ce qui permettrait de ne pas avoir de dettes ?
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AlerterRéponse (au moins partielle, et plus si affinités) ici:
http://postjorion.wordpress.com/
(Courtesy of A-J-Holbecq)
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Alerter“D’ailleurs comme une banque centrale crée l’argent à partir des dettes souveraines, si les pays devaient rembourser leurs dettes, l’argent disparaitrait”.
C’est en grande partie correct (à l’heure actuelle), mais pas totalement : les banques centrales de l’euro créent aussi de l’argent adossé à leurs réserves d’or, pas uniquement sur base de dettes (ou de réserves « virtuelles »). Ces réserves (et l’argent créé sur leur base) ne disparaitraient pas même en cas de remboursement total des dettes.
Regardez les bilans trimestriels de l’Eurosystème (réévaluation périodique des réserves en devises étrangères et de l’or) et remarquez comme la valeur des avoirs et créances en or n’ont cessé d’augmenter depuis le lancement de l’euro :
http://www.ecb.eu/press/pr/wfs/2011/html/index.en.html
Pour moi, il ne fait aucun doute que si on désirait passer à un système de « 100 % money » (càd avec un système bancaire sans réserve fractionnaire), où la monnaie n’existe que sous forme de pièces, de billets et de comptes à la banque centrale, l’or pourrait parfaitement jouer le rôle d’unique actif. Mais à cette époque, il vaudra des dizaines de fois (des centaines de fois ?) sa valeur actuelle, exprimée en monnaie-papier.
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AlerterNe faudrait-il pas, théoriquement, bannir de notre économie l’usure en imposant un taux d’intérêt nul ?
C’est pour cela qu’après la chute de l’empire romain pour cette même raison, l’église catholique condamna à mort toute personne prêtant avec usure (intérêt) mais les leçons d’histoire se perdent au cours des temps hélas ….
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AlerterLa zone euro au bord de la dislocation.
http://www.lepoint.fr/economie/la-zone-euro-au-bord-de-la-dislocation-18-11-2011-1397815_28.php
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AlerterMais non, mais non BA, puisqu’on te dit que plus la zone euro va mal et plus elle se renforce…
Petite plaisanterie…
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AlerterLe début de l’article sur les changements imposés plus facilement aux peuples lors de crises majeures m’a fait penser à ça:
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20111120trib000665392/le-plan-allemand-pour-relancer-la-construction-europeenne.html#%5B2%5D
Supervision est un mot assez faible !
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AlerterTiens justement l’EIB est à la une de ZeroHedge :
http://www.zerohedge.com/news/european-black-swan-sighted
Il pourrait pas nous faire un petit topo là-dessus M. Roussel?
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AlerterJe n’ai pas le droit de m’exprimer publiquement sur la BEI même en mon nom propre 🙂
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AlerterEnormément de choses dans cet article de Pascal Roussel.
Je propose pour compléter l’article l’Argent Dette de Paul Grignion, les 2 parties :
http://www.dailymotion.com/video/x75e0k_l-argent-dette-de-paul-grignon-fr-i_news
http://vimeo.com/8088058
C’est essentiel.
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AlerterC’est étonnant… On se demande comment font les pays qui ont finalement que peu de dettes … Il s’agit peut être de ne pas vivre au dessus de ses moyens non ? Car finalement si on est juste a cote du précipice … on ne va quand même pas jeter la pierre sur le banquier … On aurait donc peut être trop emprunté a l’insu de notre plein gré n’est ce pas? …
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AlerterM. Roussel affirme que « comme une banque centrale crée l’argent à partir des dettes souveraines, si les pays devaient rembourser leurs dettes, l’argent disparaitrait ! »
Je ne pense pas que ce soit exact. La création monétaire (passif de la banque centrale) peut avoir pour contrepartie à l’actif certes de la dette souveraine (acquise sur les marchés et non directement auprès des Etats émetteurs depuis l’interdiction faite aux banques centrales de la zone euro de prêter aux Etats) mais aussi d’autres actifs: or, et surtout devises . C’est pourquoi les pays qui ont une balance des paiements fortement excédentaire créent beaucoup de monnaie centrale sans que ce soit nécessairement inflationniste. Merci de confirmer (ou infirmer si je me trompe) car le sujet est complexe et grave, et nous avons tous besoin d’avoir les idées claires.
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AlerterLa question est en effet centrale dans la crise que nous subissons. Depuis le 15 août 1971 il n’y a plus de lien entre l’or et les monnaies. D’ailleurs même avant 1971 les banques centrales ne créaient pas de monnaie à partir de l’or. Il est exact qu’une banque centrale peut créer à partir d’une devise ( cf par ex la Chine, le Yuan et le USD) mais la devise en question a été crée à partir d’une dette souveraine étrangère. Nous vivons dans un monde bâtis sur l’argent dette. Les dettes souveraines sont à la source et les autres dettes commerciales permettent de multiplier l’argent source. Les banques centrales détiennent de l’or comme un actif (qu’elles utilisent d’ailleurs en l’offrant en leasing à des « bullions banks » pour réguler les taux mais c’est un vaste sujet qui pourrait faire l’objet d’un article à lui tout seul).
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AlerterAllez un schéma simple (pas simplistes, quoique…..)
la dette a été créer pour pouvoir enrichir certains qui au lieu de payer des impôts à l’état lui prête de l’argent moyennant rémunération (les intérêts).
Simple, clair, édifiant…..
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AlerterCher Monsieur, merci de votre réponse claire, argumentée et courtoise, et sur le fond convaincante. Cependant, si une banque centrale (par ex la BNS) a à son actif des euros (je n’utilise pas cet exemple au hasard!), par quel mécanisme la réduction de la dette souveraine de la zone euro va-t-elle faire dégonfler la masse monétaire en CHF? J’abuse peut-être de votre bonté pédagogique, mais je suis totalement fascinée par le sujet, car je me rends compte que je suis encore loin de le maîtriser….
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AlerterLa réduction de la masse monétaire en CHF ne peut se faire que par le non renouvèlement ou le non remboursement de crédits en CHF. Donc toutes autres choses étant égales, la simple réduction de la dette souveraine de la zone euro (destruction d’’une partie des euros crées) n’aura aucun impact sur la quantité de CHF. Naturellement tout est toujours indirectement lié et l’évolution de la situation de la zone euro a une influence sur le taux de change EUR/CHF (maintenu artificiellement par la BNS via la création/destruction de CHF) et sur les remboursements (ou pas) de certains prêts en CHF (par exemple dans certains pays européens en dehors de la Suisse). Sur le fonctionnement d’une banque centrale vous pouvez consulter mon site :
http://www.pascalroussel.net/?p=378
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AlerterMerci mille fois. Je vais le faire.
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AlerterPascal Roussel, l’intégrale de ses articles récents est sur eurasian finance (merci google).
C’est excellent !
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AlerterBonjour M Berruyer et M Roussel,
Permettez-moi de vous inviter à lire un document que j’ai rédigé et qui recoupe assez bien vos points de vue.
Je reprend assez largement les graphiques que vous avez édités, M Berruyer, et je vous en remercie grandement.
D’autre part, M Roussel a brièvement évoqué certains sujets qui mériteraient plus de développement.
N’étant pas moi-même un financier de formation, je me dois d’être prudent. Néanmoins, en rédigeant ce document, j’ai eu pour ambition de décrire une vision purement monétariste de l’organisation du monde. Le but final est d’aider les << citoyens ordinaire >> à mieux comprendre cette organisation.
Le document est librement accessible à l’adresse suivante:
http://www.valeur-refuge.fr
N’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions et/ou requêtes particulières à ce sujet.
Bien à vous,
Philippe SCHWEITZER
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AlerterMonsieur Schweitzer
Merci, je lirai votre document et vous reviendrai
Bien à vous
Pascal Roussel
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AlerterLes commentaires sont fermés.