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16.décembre.201716.12.2017 // Les Crises

Jacques de Bollardière, le Général qui refusa la torture

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Le militaire plus décoré de la Résistance, l’un des seuls gradés à avoir dénoncé la torture en Algérie au prix de deux mois de forteresse, un général devenu non-violent puis anti-nucléaire, est devenu aujourd’hui un quasi inconnu… Pourtant, ce héros disposait encore d’une grande aura médiatique dans les années 1970 :

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Mais cela ne l’a pas empêché d’être rayé des mémoires…

Pendant 40 ans, la censure a frappé le documentaire retraçant le parcours et les idées de Jacques de Bollardière. Vous pouvez le visionner ici :

Source : Youtube, André Gazut

Sur la torture pendant la Guerre d’Algérie, je vous renvoie également vers ce billet qui revient sur le témoignage de Paul Teitgen, Secrétaire général de la Préfecture d’Alger.

Mars 1957 : Quand le général Jacques de Bollardière condamnait la pratique de la torture

Source : LDH Toulon, 28-11-2007

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Jacques de Bollardière est le seul officier supérieur à avoir condamné ouvertement la pratique de la torture pendant la guerre d’Algérie.

En 1957, il tente par tous les moyens de dénoncer « certains procédés » en vigueur dans la recherche du renseignement en Algérie. Sa prise de position publique lui vaut une sanction de soixante jours d’arrêt …

[L’Humanité du 26 novembre 2007]

Paris va avoir son carrefour Général-de-Bollardière. Il doit être inauguré le jeudi 29 novembre prochain, à 17 heures 30. Il se situera à l’angle de l’avenue de Suffren et de l’avenue de La Motte-Piquet, prés de l’École militaire. La décision a été prise à l’unanimité du conseil municipal. La plaque devrait porter une seule mention : « Compagnon de la Libération ». Ses titres de résistance sont en effet des plus glorieux, étant l’officier français le plus décoré par les alliés. Le nom de Bollardière, cependant, incarne encore l’honneur militaire, et l’honneur tout court, pour un autre théâtre d’opérations. Promis aux plus hautes fonctions, le général de Bollardière eut le courage de dénoncer la torture pendant la guerre d’Algérie, ce qui lui valut deux mois de forteresse. La présence de ceux, Algériens et Français, qui ont été de cette histoire, présence souhaitée par Simone de Bollardière, signifiera que ce combat n’est pas oublié.

Ch. Silvestre

Jacques Paris de Bollardière est né le 16 décembre 1907, à Châteaubriant. Il sort de Saint-Cyr en 1930.
En 1939, il est lieutenant à la Légion Étrangère dans le Sud marocain ; il reçoit le baptême du feu à Narvick.

Résistant de la première heure, il rejoint l’Angleterre en juin 1940, et participe à tous les combats des F.F.L. avec la 13e Demi-brigade de la Légion Étrangère. En avril 1944, il commande la mission Citronnelle dans le maquis des Ardennes. Jacques de Bollardière a été le soldat le plus décoré de la France libre : grand officier de la Légion d’honneur, compagnon de la Libération, deux fois décoré du DSO (Distinguished Service Order ) …

Après un commandement en Indochine à la tête des troupes aéroportées, il est instructeur à l’École de Guerre. En 1956, il est muté en Algérie, et, en juillet de la même année, il est nommé général.

Jacques de Bollardière tente par tous les moyens de dénoncer « certains procédés » en vigueur dans la recherche du renseignement.

En mars 1957, il demande à être relevé de son commandement en Algérie – sa lettre à Salan lui demandant de le relever :

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Au même moment, Jean-Jacques Servan-Schreiber, redevenu directeur de l’Express, est inculpé d’atteinte au moral de l’armée pour avoir publié plusieurs articles relatant son expérience algérienne et dénonçant l’attitude du gouvernement français. Il demande alors à son ancien chef, de Bollardière, de lui écrire une lettre de soutien ; celle-ci parut dans l’Express du 29 mars 1957 :

Le 21 mars 1957

Mon cher Servan-Schreiber,

Vous me demandez si j’estime que les articles publiés dans « L’Express », sous votre signature, sont de nature à porter atteinte au moral de l’Armée et à la déshonorer aux yeux de l’opinion publique.

Vous avez servi pendant six mois sous mes ordres en Algérie avec un souci évident de nous aider à dégager, par une vue sincère et objective des réalités, des règles d’actionà la fois efficaces et dignes de notre Pays et de son Armée.

Je pense qu’il était hautement souhaitable qu’après avoir vécu notre action et partagé nos efforts, vous fassiez votre métier de journaliste en soulignant à l’opinion publique les aspects dramatiques de la guerre révolutionnaire à laquelle nous faisons face, et l’effroyable danger qu’il y aurait pour nous à perdre de vue, sous le prétexte fallacieux de l’efficacité immédiate, les valeurs morales qui seules ont fait jusqu’à maintenant la grandeur de notre civilisation et de notre Armée.

Je vous envoie l’assurance de mon estime …

Note Berruyer : Il y avait une vraie presse à l’époque…

Sa lettre fait grand bruit et lui vaut, le 15 avril, une sanction de soixante jours d’arrêt à la forteresse de la Courneuve. Après quoi il est mis à l’écart : nommé successivement en Afrique centrale (A.E.F.), puis en Allemagne.

Le putsch d’Alger d’avril 1961 l’amène, à 53 ans, à prendre une retraite prématurée : « le putsch militaire d’Alger me détermine à quitter une armée qui se dresse contre le pays. Il ne pouvait être question pour moi de devenir le complice d’une aventure totalitaire ».

Il s’occupe alors de formation professionnelle des adultes. Quelques années plus tard, il est l’un des fondateurs du Mouvement pour une Alternative non-violente, et publie en 1972 : Bataille d’Alger, bataille de l’homme.

Jacques de Bollardière s’est toujours référé à son éthique chrétienne, pour affirmer le devoir de chacun de respecter la dignité de l’autre. Il a écrit : « La guerre n’est qu’une dangereuse maladie d’une humanité infantile qui cherche douloureusement sa voie. La torture, ce dialogue dans l’horreur, n’est que l’envers affreux de la communication fraternelle. Elle dégrade celui qui l’inflige plus encore que celui qui la subit. Céder à la violence et à la torture, c’est, par impuissance à croire en l’homme, renoncer à construire un monde plus humain. »

Jacques de Bollardière est décédé en février 1986, mais sa veuve, Simone de Bollardière, est l’une des signataires de l’appel des douze : le 31 octobre 2000, douze personnes, dont Henri Alleg qui survécut à « la question » et Josette Audin veuve d’un jeune mathématicien qui succomba, ont demandé une condamnation publique de l’usage de la torture pendant la guerre d’Algérie.

L’inacceptable [1]

« Vers le début de janvier 1957, tout s’accéléra soudain et devint menaçant. Une violente poussée de terrorisme plonge Alger et sa région dans la fièvre. Pour faire face à la situation on met en place une nouvelle organisation de commandement dans laquelle mon secteur se trouve englobé. Le général Massu, commandant la 10ème Division parachutiste, en est le chef. Les pouvoirs civils abandonnent entre ses mains la totalité des pouvoirs de police qu’il décentralise aussitôt jusqu’au dernier échelon de la hiérarchie dans la division parachutiste. […]

Des directives me parviennent, disant clairement de prendre comme premier critère l’efficacité et de faire passer en priorité les opérations policières avant toute pacification. Des femmes musulmanes atterrées, viennent m’informer en pleurant que leurs fils, leur mari, ont disparu dans la nuit, arrêtés sans explication par des soldats brutaux en tenue camouflée et béret de parachutistes. […]

Quelques heures plus tard, je reçois directement l’ordre de faire exécuter immédiatement par mes troupes une fouille de toutes les mosquées du secteur pour y chercher des dépôts d’armes. Je refuse d’exécuter cet ordre reçu dans des conditions irrégulières et que je juge scandaleuses ; j’estime de plus qu’une telle provocation risque de ruiner les efforts de plusieurs mois. Je demande alors à être reçu immédiatement par le général Massu.

J’entre dans son vaste bureau […] Je lui dis que ses directives sont en opposition absolue avec le respect de l’homme qui fait le fondement même de ma vie et que je me refuse à en assumer la responsabilité.

Je ne peux accepter son système qui conduira pratiquement à conférer aux parachutistes, jusqu’au dernier échelon, le droit de vie et de mort sur chaque homme et chaque femme, français ou musulman, dans la région d’Alger…

J’affirme que s’il accepte le principe scandaleux de l’application d’une torture, naïvement considérée comme limitée et contrôlée, il va briser les vannes qui contiennent encore difficilement les instincts les plus vils et laisser déferler un flot de boue et de sang…

Je lui demande ce que signifierait pour lui une victoire pour laquelle nous aurions touché le fond de la pire détresse, de la plus désespérante défaite, celle de l’homme qui renonce à être humain.

Massu m’oppose avec son assurance monolithique les notions d’efficacité immédiate, de protection à n’importe quel prix de vies innocentes et menacées. Pour lui, la rapidité dans l’action doit passer par-dessus tous les principes et tous les scrupules. Il maintient formellement l’esprit de ses directives, et confirme son choix, pour le moment, de la priorité absolue à ce qu’il appelle des opérations de police.

Je lui dis qu’il va compromettre pour toujours, au bénéfice de la haine, l’avenir de la communauté française en Algérie et que pour moi la vie n’aurait plus de sens si je me pliais à ses vues. Je le quitte brusquement.

En sortant de chez lui, j’envoie au général commandant en chef (1) une lettre lui demandant de me remettre sans délai en France à la disposition du secrétaire d’État à la Guerre.

Un faible espoir m’anime encore. Le général Massu n’est pas au niveau de commandement où se conçoit une politique et où se décide l’emploi des forces armées.

Je demande l’audience du Général commandant en chef [2] et du ministre résidant [3]. Je leur parle d’homme à homme et sors de leur bureau tragiquement déçu. J’ai le coeur serré d’angoisse en pensant à l’Algérie, à l’Armée et à la France. Un choix conscient et monstrueux a été fait. J’en ai acquis l’affreuse certitude.

Le lendemain, je prends un avion pour Nantes où m’attend ma famille. »

P.-S.

Le général de Bollardière est le seul officier supérieur qui n’ait pas été réintégré dans ses droits à la suite de la loi de réhabilitation de novembre 1982.

Notes

[1] Extrait de Bataille d’Alger, bataille de l’homme (chapitre 11)
par Jacques de Bollardière – éd. Desclée de Brouwer 1972.

[2] Raoul Salan.

[3] Robert Lacoste.

Source : LDH Toulon, 28-11-2007


« Un combat singulier » Portrait du Général de Bollardière

Source : Youtube

Source : Youtube


Torture Simone de Bollardière :  » Ce général qui a dit non « 

Source : L’Humanité, Jean-Paul Monferran, 10-11-2000

Guerre d’Algérie. Entretien avec l’une des signataires de l’appel contre la torture, dont le mari fut le premier officier supérieur à en dénoncer l’usage.

En mars 1957, le général de parachutistes Jacques Pâris de Bollardière – quarante-neuf ans, résistant de la première heure, soldat le plus décoré de la France libre – demande à être relevé de son commandement en Algérie. Il refuse la torture, au nom de  » l’effroyable danger qu’il y aurait à perdre de vue […] les valeurs morales qui, seules, ont fait jusqu’à présent la grandeur de notre civilisation et de notre armée « . Publiée dans l’Express de Jean-Jacques Servan-Schreiber, sa lettre fait grand bruit et lui vaut soixante jours de forteresse.  » Il avait sa conscience pour lui « , et ce temps de détention,  » il l’a mis à profit pour lire, surtout les philosophes « , explique aujourd’hui Simone de Bollardière, sa veuve, qui,  » pour la mémoire du combat de son mari  » et au nom de leur éthique commune, a décidé d’être l’une des douze signataires de l’appel  » à condamner la torture durant la guerre d’Algérie « . Rencontre avec une vieille dame digne, qui appelle un chat un chat…

Dans quelles circonstances avez-vous décidé d’être l’une des signataires de cet appel ?

Simone de Bollardière. Lorsque j’ai été contactée par Charles Silvestre, de l’Humanité, j’ai tout de suite été d’accord pour signer ce texte, surtout quand j’ai vu le nom des autres personnes, que je connais, pour certaines, et que mon mari connaissait aussi. Je me suis dit, sans trop y croire :  » Pourquoi ne pas jeter encore une bouteille à la mer ?  » J’ai donc signé – et pour plusieurs raisons. Tout récemment, j’ai vu le film Warrior, qui montre de jeunes Anglais se retrouvant en Yougoslavie sans y avoir été préparés et qui reviennent totalement chamboulés au bout de six mois, simplement à la vue des horreurs de la guerre. Or, la France, dans le plus grand secret, et sans jamais parler de  » guerre « , a envoyé en Algérie, pendant deux ans et demi, des jeunes de vingt ou vingt-deux ans, qui ont participé à des abominations. Certains ont vu leurs camarades morts, éventrés, et autres choses atroces, mais, eux aussi, ont commis des actes abominables, avec l’autorisation – non dite et non écrite – des autorités, et l’obligation, pour certains, de le faire, sous peine d’être méprisés par des officiers qui sortaient à peine de la guerre d’Indochine. Toute une génération a été sabordée par la guerre d’Algérie : la plupart se sont réfugiés ensuite dans le silence, beaucoup se sont suicidés ou sont devenus alcooliques…

Dans quelles conditions votre mari a-t-il décidé de refuser la torture ?

Simone de Bollardière. Dès que les ordres ont commencé à arriver dans son secteur. Mon mari – vous l’avez mentionné – était le soldat le plus décoré de la France libre. Il a alors écrit – sans permission, mais on n’était pas à l’école maternelle – que la torture était une pratique inadmissible, qui plus est, inefficace. Cela lui a valu deux mois de forteresse, et le reste de l’armée lui a tourné le dos. Ce qui m’a toujours étonnée, c’est que des généraux, des officiers supérieurs, qui se disaient  » bons pères de famille  » et qui, paraît-il, n’auraient pas fait de mal à une mouche, n’aient pas eu alors l’idée que si ce général-là, avec le passé qu’il avait (compagnon de la Libération, deux fois titulaire de la plus haute distinction britannique, etc.) posait une question de cette importance, c’est qu’il y avait un problème que, eux, systématiquement, refusaient de voir en disant :  » Dans mon secteur, il n’y a pas de torture « .

Comment l’expliquez-vous ?

Simone de Bollardière. Je ne l’explique pas.

Comment expliquez-vous alors l’attitude singulière du général de Bollardière, l’un des premiers officiers à rejoindre le général de Gaulle à Londres, en juin 1940 ?

Simone de Bollardière. Permettez-moi d’abord de dire les choses autrement : quand mon mari, alors capitaine, est arrivé à Londres en juin 1940, il ne savait pas qu’il y avait de Gaulle. Il revenait de Norvège, il a pris un bateau en Bretagne, et il comptait poursuivre la guerre comme simple soldat dans l’armée britannique pour combattre les nazis – il n’a jamais dit contre  » les Allemands « . C’est alors qu’il a appris l’existence de de Gaulle… Pour répondre à votre question, je crois que l’expérience de mon mari dans les maquis de la Résistance a beaucoup compté, tout comme sa formation et ses convictions de jeunesse : pour lui, un homme était toujours un homme ; on n’avait pas le droit de faire n’importe quoi à un autre homme, quelles que soient les circonstances. Il m’a raconté que, blessé dans les Ardennes, il avait mis toute son énergie à éviter que deux prisonniers allemands ne soient sommairement exécutés. Ils n’ont finalement été ni fusillés ni martyrisés, et ce sont eux qui l’ont porté sur un brancard pendant plusieurs jours… Il s’est toujours référé à des valeurs morales, au respect de l’autre, à l’éthique chrétienne :  » Tu ne feras pas aux autres « , etc.

Vous savez que, de manière récurrente, se pose, s’agissant de l’Algérie, la question des responsabilités respectives de l’armée et du pouvoir politique

Simone de Bollardière. Le pouvoir civil a été nul : il n’y a eu personne de courageux, pas plus Guy Mollet qu’un autre, personne qui ose dire autre chose que :  » Ce sont les événements d’Algérie « , etc. Quant aux officiers, ils n’avaient en tête que de prendre une  » revanche  » sur l’Indochine. Tout à leur mépris pour les  » Viets  » – comme ils disaient – ils n’avaient rien compris à ce qui s’était passé à Dien Bien Phu. Ils sortaient des  » écoles de guerre « , ils ne pensaient jamais pouvoir être défaits par des gens qui n’avaient que des bicyclettes. La vraie question est : que faisait la France en Indochine, que faisait la France en Algérie ?.

Quels souvenirs gardez-vous de la mise en détention de votre mari ?

Simone de Bollardière. Lui avait sa conscience pour lui : il était bien dans sa peau, il avait le temps de lire, surtout les philosophes, et en particulier Alain, dont il avait été l’élève. Moi, j’ai vécu cela comme une immense injustice – qui m’a, je crois, rendue pour toujours hypersensible à toute injustice, et par exemple, aujourd’hui, au sort des sans-papiers… Je ne supportais pas d’entendre mon mari être traité de  » salaud « , d’homme qui  » avait sali l’honneur de l’armée « , etc. En fait, c’est lui, seul, qui a sauvé alors  » l’honneur de l’armée « … Permettez-moi d’ajouter deux choses, encore plus personnelles : j’ai été très émue à la lecture du témoignage de cette jeune Algérienne qui expliquait que, quelque temps avant d’être torturée, elle avait écouté avec son père une émission, dans laquelle on parlait d’un général qui s’était opposé à la torture, et qu’ils avaient pleuré. Par ailleurs, j’ai toujours été sensible au fait que les Algériens ont toujours su dire, sans l’écorcher, le nom de mon mari ; en France, ce n’est pas le cas, on dit couramment  » La Bollardière « , ou je ne sais quoi… Au fond, j’en suis fière. Il n’y a rien de plus important que d’avoir sa conscience pour soi, de pouvoir se regarder dans la glace chaque matin…

J’imagine que vous avez beaucoup discuté ensemble de la guerre elle-même, du fait de savoir s’il fallait la faire ou non…

Simone de Bollardière. Il ne fallait pas la faire. L’Algérie, c’était le non-droit absolu pour les Algériens, et, dès qu’il y avait ne serait-ce qu’une petite  » réforme  » d’envisagée, les pieds-noirs riches s’y opposaient. Il y avait un mépris total pour l’existence de plus de 80 % de la population… Après l’Indochine, ne croyez-vous pas que des leçons auraient pu être tirées ? Quand nous étions en Indochine avec mon mari, j’allais dans les hôpitaux : il y avait des Algériens, des Marocains, des Africains, que l’on envoyait se battre  » pour la France  » en Indochine, quand eux-mêmes étaient venus nous aider à nous libérer de l’occupant nazi. Il ne faut pas mépriser les gens à ce point : les Algériens, par exemple, ont bien vu le rôle qu’on leur faisait jouer en Indochine, la  » sale guerre  » à laquelle ils étaient contraints. Quand ils sont revenus en Algérie, ils se sont dits :  » Pourquoi, nous aussi, n’aurions-nous pas notre indépendance ? Nous avons aidé les Français à reconquérir leur indépendance contre Hitler, pourquoi n’obtiendrions-nous pas la même chose ?  » C’est un raisonnement logique. Dans l’Évangile, on parle d’un  » peuple à la nuque raide  » : les Français, eux, ont eu la nuque plus que raide. Ils n’ont jamais voulu comprendre – et peut-être encore beaucoup aujourd’hui…

La torture était partout présente ?

Simone de Bollardière. Partout. C’était systématique. Et – je le répète – cela a détruit toute une génération.

La torture a été pratiquée aussi du côté algérien.

Simone de Bollardière. Un pays qui obtient sa liberté et son indépendance dans une violence pareille – avec l’OAS, les barbouzes, les anti-barbouzes, les hommes, les femmes, les enfants tués, massacrés, n’importe où, n’importe quand, n’importe comment – c’est un peuple qui se constitue dans la violence et qui se continue dans la violence. La violence en Algérie, c’est la suite de la guerre d’Algérie – c’est le dominant qui contamine la dominé. La France, vous savez, ce n’est pas très joli… Regardez encore aujourd’hui comment on traite les sans-papiers, comment des formes de torture peuvent encore être pratiquées dans les commissariats. La guerre d’Algérie a généré beaucoup de gangrène : du fait qu’il n’y a pas eu de sanctions, que tout a été toujours caché, qu’il y a eu l’amnistie, que l’on ne peut même pas en parler… Si je dis que Le Pen est un tortionnaire, je n’en ai pas le droit !.

On a beaucoup écrit sur les rapports entre votre mari et le général de Gaulle à cette époque.

Simone de Bollardière. Mon mari n’avait pas de rapports avec le général de Gaulle. Il s’est trouvé  » gaulliste  » parce que de Gaulle était là en 1940. Quant au retour au pouvoir de de Gaulle en 1958, on ne peut pas dire qu’il l’ait apprécié. Lorsqu’il a voulu quitter l’armée – et se disant que de Gaulle avait tout de même représenté quelque chose de très fort, d’essentiel – il lui a demandé audience. De Gaulle lui a dit :  » Que voulez-vous ?  » Mais mon mari ne voulait rien : ni étoile ni poste… Il voulait seulement parler de la situation en Algérie, lui demander ce qu’il comptait faire. Mon mari m’a dit :  » J’ai eu l’impression que nous n’étions pas dans le même monde.  » Il a pris sa retraite après le putsch de 1961, et il s’est occupé, ici en Bretagne, de formation pour les personnes en grande difficulté. Pour remettre le monde un petit peu plus à l’endroit.

C’est tout de même un parcours original ?

Simone de Bollardière. Oui, mais il suit une ligne très droite. Pendant longtemps. Il a écrit :  » J’ai cru que, pour la libération de l’homme, il fallait faire la guerre. Donc, je l’ai faite. Maintenant, je continue pour la libération de l’homme avec d’autres moyens : c’est-à-dire l’éducation et la formation à la non-violence. « .

Comment avez-vous apprécié la déclaration de Lionel Jospin s’engageant à poursuivre le  » travail de vérité  » sur la guerre d’Algérie ?

Simone de Bollardière. J’ai signé ce texte – je crois l’avoir déjà dit – à la fois par amitié pour l’Humanité – que je ne me représente pas avec un couteau entre les dents ! – et lorsque j’ai su qui étaient les autres signataires qui, tous, sont des personnes d’une très haute valeur morale. Dès lors, je me suis sentie moralement obligée à cause de mon mari. Mais, pour dire la vérité, je n’attendais rien de cet appel. Depuis tout ce temps… Tout paraissait tellement bloqué… Aussi, ma stupéfaction a été totale lorsque j’ai pris connaissance de la déclaration de Lionel Jospin. Je me suis dit :  » C’est incroyable. Je ne pensais pas voir cela de mon vivant.  » J’ai eu un bon coup au cour. Cinq jours seulement… Le tout est de savoir maintenant ce qui va suivre. J’aimerais que l’on fasse quelque chose pour tous ceux qui étaient jeunes alors et qui ont été massacrés dans leur être vivant. Et puis que l’on parle de toutes les horreurs. Je n’aime pas beaucoup les États-Unis : mais eux, au moins, ont su parler de la guerre du Vietnam ; McNamara (1) dit aujourd’hui que c’était  » une bêtise « . Puisque nous sommes, semble-t-il, dans l’année de la repentance, que l’État français fasse sa repentance vis-à-vis de l’Algérie ! Et l’Algérie vis-à-vis de la France, car il y a eu, en effet, des horreurs des deux côtés. Mais la France, terre de  » civilisation chrétienne « , vous vous rendez compte !.

Entretien réalisé par.

Jean-Paul Monferran.

(1) Secrétaire à la Défense dans le gouvernement de John Kennedy.

Source : L’Humanité, Jean-Paul Monferran, 10-11-2000


Le général de Bollardière par sa femme

Source : Youtube

Source : Youtube

Interview Simone de Bollardiere 2004

Source : Youtube

Source : Youtube

Le Général par sa femme

Source : Dailymotion


Source : Dailymotion


Jacques de Bollardière, le général qui refusa la torture – Archive vidéo INA

Source : Youtube, INA, 26-06-2001

Reportage. Portrait du général Jacques PARIS DE BOLLARDIERE, qui refusa d’appliquer la torture pendant la guerre d’Algérie. Des associations se battent pour qu’un film suisse qui lui a été consacré, réalisé en 1974 et intitulé « Le général de Bollardière et la torture », soit diffusé en France.Le comentaire sur images d’illustration et extraits du film alterne avec les interviews de sa veuve Simone PARIS DE BOLLARDIERE, et d’André GAZUT, réalisateur du film. Images d’archive INA
Institut National de l’Audiovisuel

Source : Youtube, INA, 26-06-2001


« Général de Bollardière » : un destin face à l’Histoire

Source : Le Télégramme, Benjamin Brehon

Un document exceptionnel sur une des pages les plus sombres de l’histoire de France et, peut-être, une occasion de voir se refermer de vieilles blessures.

Des corps attachés. Des exécutions sommaires. De vaines tentatives de Robert Lacoste, ministre-résident en Algérie à l’époque des faits, pour évacuer le débat. «Général de Bollardière», le film d’André Gazut sorti en 1974, est une bombe. Censuré par l’ensemble des télévisions françaises, ce document exceptionnel retrace la vie de Jacques Pâris de Bollardière, brillant officier de la Légion étrangère qui a quitté l’armée pour n’avoir pas à cautionner l’emploi de la torture. Mais il est bien plus que ça.

Une véritable mise en accusation des pouvoirs civils et militaires pour leur comportement lors des «événements». Chappe de plombSi le film frôle parfois l’hagiographie, nul manichéisme chez son auteur. «Il ne s’agit pas de dire que tous les militaires étaient des tortionnaires, sauf lui, explique André Gazut. D’autres officiers se sont opposés à la torture. Simplement, ils ne l’ont pas dit». Et c’est cette chappe de plomb chez les anciens de l’Algérie, quels qu’aient été leurs rôles à l’époque, que le film cherche à briser.

«Il est très difficile pour un pays d’assumer son passé. Mais tant que le problème n’aura pas été revu au niveau de l’Etat, le malaise persistera, estime-t-il. Il faut dépasser les clivages droite-gauche, civils-militaires, pour en parler. C’est ainsi qu’on pourra en libérer ceux qui l’ont vécu». «Tout le monde savait» Signe que le problème reste sensible, le public mélangé de la projection. Beaucoup de contemporains de la «sale guerre» et d’autres, plus jeunes, sensibilisés par le récent vacarme médiatique autour du livre du général Aussaresses.

André Gazut, lui, se dit «pas étonné» des révélations de ce dernier. «Tout le monde le savait, il n’y a que le gouvernement français qui faisait semblant de ne rien entendre», dénonce en écho Simone de Bollardière, veuve du Général et militante infatigable de la paix. Le choc des images aidant, difficile de l’ignorer une fois la projection terminée. Pas de télé prévueDès 1974, la Suisse, la Belgique et le Canada avaient accepté le document. La télévision nationale algérienne l’a diffusé en mars dernier.

Mais en France, rien n’est encore prévu. Arte serait éventuellement intéressée, des responsables de chaînes ont déjà donné des signes, mais cela n’a pas abouti. Le circuit des cinémas indépendants a pris le relais, et le film tourne beaucoup, les demandes se multiplient. Rien que de normal : «Général de Bollardière» n’est pas un cours d’histoire, c’est un document historique. Rediffusion jeudi à 11 h 30 et vendredi à 21 h à la MJC.

Source : Le Télégramme, Benjamin Brehon


Diffusion en catimini pour le Général de Bollardière

Source : Libération, Jean-Dominique Merchet, 10-07-2001

Les grandes chaînes boudent le documentaire sur l’officier antitorture.

L’honneur de la télévision française est sauf. Enfin presque. Dimanche 8 juillet, la Chaîne parlementaire-Assemblée nationale (LCP-AN) a diffusé pour la première fois en France le film d’André Gazut consacré au général de Bollardière. Afin de ne pas cautionner la torture en Algérie, cet officier avait demandé en 1957 à être relevé de son commandement (Libération du 14/06/01). Réalisé en 1974, le film a été projeté à l’époque par les télévisions suisses, belges et canadiennes. Mais jamais par les grandes chaînes françaises, privées ou publiques. «Un étrange oubli», constate LCP-AN.

Depuis l’hiver dernier, ce film a pourtant pu être vu une dizaine de fois, lors de projections privées organisées par des militants engagés contre la torture: à Lyon, Stains, Saint-Nazaire, Grenoble, etc. La dernière d’entre elles s’est déroulée le 25 juin à Paris, au cinéma le Biarritz. Une initiative de plusieurs organisations, dont Reporters sans frontières, la Ligue internationale des droits de l’homme et le «Groupe de douze». Salle comble autour des témoins, Simone de Bollardière ­ la veuve du général décédé en 1986 ­, Germaine Tillion ou Jean-Jacques Servan-Schreiber.

Ce film de cinquante minutes est un remarquable document sur l’itinéraire d’un officier issu de la petite noblesse bretonne et catholique, que rien ne prédisposait à dire «non» à la torture. Rien, sinon sa conscience. Et l’idée, rapportée de la Résistance, que «cela nous emmenait exactement à ce que les nazis avaient fait dans les pays occupés». «Je suis dans la situation paradoxale d’un général non-violent, raconte-t-il. La violence, je la connais. Elle dégrade.» Contre «Bollo», d’autres témoignages. Ceux de la France officielle. Guy Mollet, l’ancien président du conseil socialiste expliquant que la France ne peut torturer puisqu’elle est «le pays des droits de l’homme». Robert Lacoste, ex-ministre résistant SFIO, renvoyant de Bollardière à «sa foi». Massu, tripotant son stylo et expliquant qu’il a «obéi aux ordres». Aucun n’en sort vraiment grandi.

Réalisateur-déserteur. Pour André Gazut, ce film fut plus qu’un travail journalistique. Une affaire personnelle. «Catho de gauche», il avait déserté de l’armée française en 1960 pour ne pas participer à la torture. Infirmier chez les paras, «j’aurais eu à retaper les gars qu’on interrogeait». Réfugié en Suisse, amnistié en 1966, il devient réalisateur à la Télévision suisse romande (TSR). En 1973, il consacre un premier film à la «civilisation de la torture» pour lequel il rencontre le colonel Trinquier, théoricien français de la guerre contre-révolutionnaire. Réalisé à l’automne 1974, le Général de Bollardière et la torture est alors proposé à toutes les chaînes publiques francophones, qui échangent couramment leurs programmes. Silence à Paris. «C’est l’autisme des Français», constate André Gazut. «Invraisemblable!», estime Robert Ménard de Reporters sans frontières. Un autre documentaire d’André Gazut, consacré à Klaus Barbie, connaîtra plus tard le même sort. Il y évoquait une nouvelle fois la torture en Algérie.

Jean-Dominique Merchet

Source : Libération, Jean-Dominique Merchet, 10-07-2001

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Pour conclure, son interview dans l’Express du 19 juillet 1957 après sa sortie de forteresse :

Le combat du général de Bollardière

(…) Mais, mon général, objectait un officier, si on ne petit obtenir de résultats qu’en employant certains procédés pour obtenir le renseignement…

Bollardière : Parlez clairement. Qu’est-ce que vous entendez par « certains procédés » ? Si vous entendez par là simplement la lutte contre l’organisation politico-militaire rebelle, l’arrestation de suspects et la mise hors d’état de nuire des assassins, cela n’a rien que de parfaitement normal… Mais si, par « certains procédés », vous entendez les moyens que je connais bien pour les avoir vu employer ailleurs : la baignoire, le courant électrique dans les…, etc., alors, parlez clairement et dites : les moyens de torture.

Admettons, mon général, qu’il s’agisse de tortures. Je voudrais vous poser une question. Si en employant ces procédés, vous arrivez à faire une économie de vies humaines. Si vous obtenez, par ces moyens, et rapidement, des renseignements que vous n’auriez pas obtenus autrement et si vous évitez, par exemple, que vingt bombes explosent, qui auraient tué des dizaines de femmes et d’enfants innocents. Ça fait des dégâts, une bombe. Vous avez vu l’autre jour au stade. Sans parler des réactions de la population européenne qui, dans une explosion de fureur panique, peut parfaitement riposter, sans que vous puissiez l’en empêcher, par une véritable Saint-Barthélemy des musulmans. C’est un grave cas de conscience de penser que vous condamnez peut-être des innocents en refusant d’employer des moyens que vous estimez contraires à la morale. C’est très beau du point de vite moral, mais vous vous condamnez à être inefficace. Nous sommes plongés dans une guerre révolutionnaire et nous avons à faire face à une nouvelle forme de la barbarie. Nous devons prendre les moyens nécessaire pour y répondre.

Bollardière : – Enfin, vous n’allez quand même pas confondre la guerre révolutionnaire avec la torture. La guerre révolutionnaire est une guerre dans laquelle la population est l’élément essentiel et l’action que l’on peut avoir sur la population ne se résume pas à la torture. C’est une véritable déviation de l’esprit. Comme si les tortures avaient jamais été un moyen d’arrêter une rébellion. Dites-moi (encore que sur beaucoup de points cela ne soit pas comparable) si la Gestapo a jamais empêché la Résistance d’exister. Pour ma part, quand j’apprenais que les petits gars du maquis étaient passés à la baignoire on qu’on leur avait arraché les ongles et fait je ne sais quoi encore pour les faire parler, cela ne me donnait pas du tout envie de rentrer chez moi. Et c’est précisément contre cela que nous nous sommes battus pendant cinq ans, pour défendre une liberté et une dignité de l’homme. Même si le système était efficace et si chaque individu « soumis à la question » parlait et donnait des renseignements permettant d’éviter des morts et des attentats – vous savez que ça n’est pas le cas et que ça ne peut être le cas – je ne serais tout de même pas convaincu. C’est à mon avis une preuve de faiblesse et d’impuissance et si vraiment on en est réduit là, c’est que nous n’avons plus rien à faire ici.  »

bollard

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Commentaire recommandé

MAXAN // 24.05.2016 à 03h44

Il n’y avait pas que des « Massu » il y avait aussi des « Bollardière ». Touchant témoignage prouvant qu’il ne faut jamais laisser l’histoire être racontée par les gouvernements.

88 réactions et commentaires

  • MAXAN // 24.05.2016 à 03h44

    Il n’y avait pas que des « Massu » il y avait aussi des « Bollardière ». Touchant témoignage prouvant qu’il ne faut jamais laisser l’histoire être racontée par les gouvernements.

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    • Tonton Poupou // 24.05.2016 à 10h38

      Faites attention à l’histoire, que l’imposture se charge d’écrire. Chateaubriand.

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    • Arcousan09 // 24.05.2016 à 14h03

      L’important ce n’est pas dire la vérité, l’important c’est ce qui est cru

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    • marc // 16.12.2017 à 09h13

      « il ne faut jamais laisser l’histoire être racontée par les gouvernements »

      11 septembre… conspirationnisme quand tu nous tient…

        +6

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      • tepavac // 16.12.2017 à 17h15

        Pour parachever l’idée;
        « Le général de Bollardière est le seul officier supérieur qui n’ait pas été réintégré dans ses droits à la suite de la loi de réhabilitation de novembre 1982. »

        Cela montre et démontre tout le mal qu’une mauvaise conscience politique peut infliger à son peuple, sans parler des peuples voisins, et ce, par le biais d’une Armée qui lui est soumise par les lois.
        Car ce n’est pas l’Armée qui est responsable içi, mais bien le politique, vendu aux intérêts financiers, qui ordonne cette réponse violente, avec en prime l’appel aux conscrits.

        Merci Olivier d’avoir honoré cet Homme de toutes les dignités, le Général Jacques Paris De Bollardière.

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        • JMace // 17.12.2017 à 12h34

          Et donc tenir certains historiens de l’Histoire officiel pour ce qu’il sont : Des prêtres au service de la religion du pouvoir. Cherchez la citation du grand historien othodoxe Jacques Baynac que je ne pourrais pas citer ici en integralité (Elle vous expose à la lecture de gros mots…)
          Celle-ci contient « .
          … Le mauvais côté de l’histoire scientifique, c’est que, en l’absence de documents, de traces ou d’autres preuves matérielles, il est difficile, sinon impossible, d’établir la réalité d’un fait, même s’il ne fait aucun doute qu’il a existé, même s’il est évident… »

          Attention, la lecture du texte complet pourrait vous valoir une visite chez l’exorciste.
          Amen.

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    • Fritz // 16.12.2017 à 09h15

      Et pourtant, Massu n’était pas un salaud : il a recueilli un orphelin algérien, il fut l’ami de Georges Séguy à la fin de sa vie. Je retiens ceci de la protestation solitaire de Bollardière : la guerre, il faut parfois la faire, la victoire, oui, mais pas à n’importe quel prix ; tout n’est pas permis contre l’ennemi, même contre un « terroriste ».

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  • Crapaud Rouge // 24.05.2016 à 08h12

    Donc le film sur de Bollardière contre la torture doit être glissé sous le tapis, mais le bouquin d’Aussaresses, qui avoue, justifie et revendique froidement la torture, lui il peut faire le buzz. Et le tout, je vous le donne en mille, au nom de « nos valeurs ». Aussaresses a finalement été déchu de sa légion d’honneur, mais pourquoi ? Lisons le Monde (http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/12/04/mort-du-general-aussaresses-figure-de-la-guerre-d-algerie_3524928_3382.html) : « Six mois plus tard, le général Aussaresses réitère ses propos avec Services spéciaux, Algérie 1955-1957 (Perrin). Il s’agit, en réalité, de la transcription de ses déclarations au SHAT, le service historique de l’armée de terre, qui l’a contacté à la suite de son entretien publié dans Le Monde. On découvre qu’en mars1957, à Alger, Aussaresses a pendu Larbi Ben M’Hidi, considéré en Algérie comme une figure semblable à Jean Moulin, et fait précipiter dans le vide Ali Boumendjel, un avocat engagé auprès du FLN. La thèse officielle donnée par l’armée française était – et reste toujours – que ces deux hommes se sont suicidés. Le scandale est considérable. Aussaresses est déchu de sa Légion d’honneur, sur ordre de Jacques Chirac, et poursuivi par la justice française pour « apologie de la torture ». » Donc déchu, non pas à cause de son 1er livre, mais pour avoir dénoncé la thèse officielle…

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    • thmos // 24.05.2016 à 10h34

      Aussaresses en effet condamné pour « apologie de la torture  » ( svp lire définition du mot « apologie » ds dico ) ! C’est à dire pour ne pas avoir répéter que c’est mal, très mal, hors contexte historique (!!!) … Les procès pour délit d’opinion sont légion dans une société qui promeut la « liberté d’expression » plus que la recherche d’une vérité historique, flattant les incultes et confortant l’ordre moral en ré écrivant une « histoire » simpliste pour l’imposer par la censure et l’intimidation. Vérifiez ce que Le Pen a dit dit par exemple pour avoir été deux fois condamné :  » je crois, sans nier le génocide effroyable, que les chambres à gaz, le mode de mise à mort, est un détail au regard de l’ampleur de l’événement … » « Dans quelle langue, comme vous refusez le français, avec quelles versions de faits officiels, comme vous censurez le travail historique, peut-on encore s’exprimer ?

        +11

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      • Crapaud Rouge // 24.05.2016 à 21h55

        « Aussaresses en effet condamné pour “apologie de la torture ” » : oui, selon les faits, mais parce qu‘il avait révélé la « narrative » officielle du suicide, laquelle révélation discréditait le système politique. Comme le prouve son premier livre qui a fait le « buzz », sa condamnation n’a rien à voir avec un « délit d’opinion« . La liberté d’expression était « respectable » dans son cas, c’est pourquoi il a fallu lui inventé cette « apologie de la torture » pour le second livre, alors que le premier était un bien meilleur candidat pour ça.

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    • Homère d’Allore // 24.05.2016 à 15h51

      Il est toutefois très instructif de lire les deux livres d’Aussaresses

      Particulièrement le dernier « je n’ai pas tout dit » où il cite nommément François Mitterrand.

      http://www.liberation.fr/evenement/2001/05/05/les-politiques-ne-pouvaient-pas-ne-pas-savoir_363523

      Enfin, ce sont quand-même ses confessions « pour l’Histoire » qui ont permis de faire la lumière sur l’affaire Audin. Et il reconnaît ses responsabilités dans cette « bavure ».
      Je préfère ce type à Massu qui n’a jamais reconnu les siennes.

        +15

      Alerter
    • Papagateau // 25.05.2016 à 07h35

      Le choix des termes « apologie de la torture » est en soit un mensonge.
      Car c’est le récit d’un meurtre, qui comme il est exécuté sur ordre devrait être qualifié d’exécution, ce qu’il est.
      Et un militaire qui exécute sur ordre venant des politiques n’a pas à être condamné.

      On a donc ici les autorités civiles et journalistiques triplement coupable :

      1 – Pour avoir soutenu la guerre, pour avoir soutenu la torture et les exécutions (et les journalistes aussi).
      2 – Pour avoir soutenu une accusation mensongère, ou au moins à contre-temps, celles d’apologie de la torture, à l’encontre d’Aussaresses quand il révèle l’implication des politiques dans 2 meurtres.
      3 – Pour l’avoir fait condamné (avec l’aval des journalistes aussi).

      Bienvenu dans la nouvelle guerre de l’info, la guerre de la presse.

        +18

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      • tepavac // 16.12.2017 à 17h48

        Je partage votre opinion Papagateau, néanmoins, le procès de Nurrengerg à démontré qu’un officier ne pouvais pas se retrancher derrière l’ordre politique pour se déresponsabiliser de crimes ou de tortures.

        Notons bien la définition donnée par J.P. de Bollardière;
        « la différence fondamentale de l’action sur le champ de bataille, et la décision froide de l’assassinat ou de la torture sur une personne désarmée et dans l’incapacité de se défendre »

        Mais plus encore;
        « ces actes de cruauté froidement exécutées, déshonorent celui qui les commet »

        Cet Homme avaient une nature et des idéaux qui surpassaient bien haut les piètres « élites » de son époque, quand à la notre, quel régression….

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    • Fritz // 16.12.2017 à 15h34

      Aussaresses aurait dû être fusillé après ses aveux, ou mieux, pendu les yeux bandés comme il a pendu Larbi Ben M’hidi.
      Justice n’a pas été faite. J’irai cracher sur sa tombe.

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      • Fritz // 17.12.2017 à 00h26

        Bon, je me suis emporté. Le vieil Aussaresses a fini par révéler la vérité sur la mort de Maurice Audin, alors que ses supérieurs ont nié ou fui leurs responsabilités, sans parler des politiciens qui ont donné carte blanche aux militaires.
        Je n’irai pas cracher sur sa tombe.

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  • Astatruc // 24.05.2016 à 08h14

    Il y a donc des hommes qui ont le courage de s’opposer à ce qu’ils jugent en leur âme et conscience comme contraire à leurs principes.Dommage qu’ils n’aient pas été, ne soient pas plus nombreux.
    Cette première décennie des années 2000 a pour moi le visage du contraire : il y a des hommes qui n’ont plus ni âme ni conscience, ni principe.C’est le règne de la vassalité volontaire, obséquieuse.

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    • Renaud 2 // 24.05.2016 à 15h17

      Lire à ce propos le livre « Bureaucratic insanity: The American bureaucrat’s descent into madness » de Sean Kerrigan. Quelques extraits sont disponibles sur le site de Dmitry Orlov (ClubOrlov), mais pas encore en Français malheureusement. Sean Kerrigan a observé pendant plusieurs années les dérives du système et a recensé les histoires les plus folles. Il a ensuite tenté d’expliquer tout ceci par un processus, un contexte, sujet du livre donc. Petit exemple d’anecdote : un adolescent envoyé en camp de redressement parce qu’il portait sur lui une feuille ressemblant à de la marijuana. Peu importe si cela n’en était pas au final, il fallait montrer l’exemple. Cette surenchère de violence se retrouve partout dans la bureaucratie américaine, pas seulement dans la police, mais aussi dans l’enseignement et dans les bureaux. En France, nous allons vers ce nivellement également, haïssant de plus en plus l’autre, incapable d’avoir la moindre image positive de nous-même ou de l’avenir.

        +19

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  • Gwynpaine // 24.05.2016 à 08h32

    pour aller plus loin
    « l’ennemi intime » de Patrick Rotman (https://www.youtube.com/watch?v=uGBs2rD10fk)

      +5

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  • J // 24.05.2016 à 08h49

    La Guerre d’Algérie a été par excellence la guerre des coups bas des deux côtés http://daruc.pagesperso-orange.fr/divers/algerie.htm Après, sur les enchainements calamiteux qui y ont conduit (expédition pour libérer des esclaves, puis, vu que c’était plus facile que prévu, colonisation à tout va, puis répression quasi-génocidaire des récalcitrants, puis retournement parce que le colonialisme n’avait plus la cote au niveau mondial…) on peut gloser.

      +4

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    • Pierre S // 24.05.2016 à 14h54

      Vous parlez d’une « Expédition pour libérer des esclaves » : s’il s’agit comme je le comprends de la conquête d’Alger en 1830, justifiée officiellement par une attaque contre des pirates barbaresques, l’enquête de Pierre Péan (Main basse sur Alger) donne une lecture toute différente : Charles X veut s’accaparer les trésors considérables accumulés par la Régence d’Alger, estimés à 4 milliards d’euros actuels. Un pillage qui profitera entre autres à Louis-Philippe, aux familles Seillière et Schneider, donc à la sidérurgie française, comme le montre Péan. Une invasion qui commençait sur des bases déjà peu glorieuses.
      Merci pour ces documentaires, qui permettent en particulier de découvrir la figure forte de Simone de Bollardière, enthousiasmante.

        +20

      Alerter
    • Olivier Berruyer // 24.05.2016 à 15h18

      « expédition pour libérer des esclaves »

      Vous lisez trop BHL…

        +26

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      • J // 16.12.2017 à 11h33

        C’est une réalité ne vous déplaise. Des esclaves européens ont bien été libérés. Depuis des siècles on en rêvait. Un certain Vincent de Paul, sorte d’Abbé Pierre du temps de Louis XIV, avait déjà prêché pour cette expédition et dans ce but. Lui-même avait été capturé, retenu comme esclave, puis libéré contre rançon.

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        • tepavac // 16.12.2017 à 18h09

          Les deux scénarios peuvent se concevoir, l’un étant le prétexte de l’autre, ou comment donner une bonne publicité à une mauvaise action.

          Ceci dit « dépouiller » des pirates esclavagistes, n’est-ce pas.
          Quand à l’évolution de cette première histoire qui mène à la guerre contre les populations Algérienne, je crois que nous loin, très loin d’en posséder une entière connaissance.
          L’histoire de l’humanité montre combien notre évolution se construit autan par le Bien que le Mal, Le général J.P. de Bollardière était arrivé dans une finalité qu’il avait tout de suite compris comme impossible à régler par les armes.
          L’histoire lui a donné raison, les politiques lui on fait payer cette clairvoyance.

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    • Koui // 17.12.2017 à 17h53

      C’est comme la guerre de Lybie qu’Obama le fourbe et Zarkoozie le cruel n’auraient mené que pour sauver Benghazi d’un génocide. Il y a toujours une bonne raison pour un pillage et un carnage.

        +1

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  • Nerouiev // 24.05.2016 à 09h43

    Je remercie OB d’avoir porté à ma connaissance un tel document sur de Bollardière qui a su rester un homme en toutes circonstances. J’ai surtout retenu la leçon que le plus souvent c’est nous qui créons ces ennemis que nous devons ensuite faire parler par la torture, le plus souvent sans résultats, pour contrer leurs actes et leurs révoltes. Notre capitalisme forcené armé jusqu’aux dents, n’est pas près d’enrayer la réactions de pays littéralement pillés et massacrés sans aucun état d’âme ; puisqu’en plus ils ne sont même pas démocrates comme nous.

      +19

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    • Durand // 24.05.2016 à 23h55

      « puisqu’en plus ils ne sont même pas démocrates comme nous. »

      Ils sont démocratiques, alors …!

        +2

      Alerter
    • dupontg // 16.12.2017 à 07h12

      Nous ne sommes absolument pas democrates et ne l’avons jamais ete…
      la democratie representative est aux antipodes de la democratie.(dixit Seyes)
      nous avons le pouvoir tous les 5 ans le temps d’un vote pour elire notre dictature.
      certains pays dotés de dictateur permanent sont certainement plus « democratiques » que nous

        +8

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  • Annouchka // 24.05.2016 à 09h56

    Il n’y a malheureusement pas qu’en France que les témoignages de ceux qui ont refusé de pratiquer la torture ou de perpétrer des massacres sont mis sous le tapis et leurs auteurs discrètement ostracisées.
    Il y a meme des exemples de ce genre concernant des officiers SS ayant refusé d’exécuter des ordres de massacre dont on ne parle jamais, y compris quand il est question des motivations ou de la psychologie de ceux qui perpétuent des crimes de guerre (http://www.anti-rev.org/textes/Szombati88a/)

    Pourquoi? Est-ce pour ne pas faire honte à ceux qui ont obéi? Est-ce pour ne pas donner des idées d’insoumission aux membres des armées? Ou aux peuples qui financent ces armées?

      +19

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    • theuric // 26.05.2016 à 01h09

      Sans compter sur les allemands qui furent condamnés par la R.F.A. pour désertion lors de la deuxième guerre mondiale, avez-vous dit démocratie en Allemagne de l’ouest?
      Personnellement, ce qui me surprends le plus, c’est de vouloir encore cacher ces viles persécutions cinquante années après les faits.
      Un peuple est comme un tout jeune enfant, il comprend tout ce qui est important, n’a pas compris qu’il a compris et, de plus, ne sait plus qu’il a compris quelque chose mais ça va l’angoisser et le suivre tout au long de sa vie.
      Il se dit ainsi qu’il faut trois générations pour faire un schizophrène, ce n’est juste qu’une image, bien sûr, mais ô combien parlante.

        +3

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  • globule rouge // 24.05.2016 à 10h51

    Alors que les methodes politique qu’ont servi Massu and co, ont donné le resultat que l’on connait…
    De Bollardiere (et d’autres) avait une vision strategique alternative qui valait le coup d’essayer, et quitte a perdre autant conserver un minimum de ses principes…

    A l’image de massu and co, vous vous laissez aveugler par le fusil et la matraque.
    Mais le fusil et la matraque donne sur le moment un sentiment de puissance, jusqu’au moment ou l’on se rend compte que la victoire se joue souvent sur d’autres plans….

      +13

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  • Djebel // 24.05.2016 à 11h28

    Je lis votre site avec plaisir depuis très longtemps mais c’est la première fois que je me permets de laisser un commentaire. Juste pour une information supplémentaire : Il y a aussi un autre démissionnaire, pour les mêmes raisons, et à la même période, mars 1957, Paul Teitgen le secrétaire général de la préfecture d’Alger chargé de la police, résistant lui aussi et déporté.

    Par ailleurs on peut, à juste titre, s’indigner du comportement de gens comme Aussaresses qui laissent comme dit Le général Jacques de Bollardière « libre cours aux instincts les plus vils de l’humain » en position de pouvoir absolu, mais la première responsabilité reste celle des Politiques qui ont proposé, voté et/ou accepter de donner les pouvoirs spéciaux à l’armée pour « rétablir l’ordre » par n’importe quel moyen. La liste de ceux-là est longue.

      +39

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  • Jules Vallés // 24.05.2016 à 11h32

    Et voilà,
    LA FRANCE c’est aussi cela!
    Des hommes avec une conscience ,mais dont il ne faut pas parler, car le mythe de l’unité nationale pourrait en souffrir
    Ce sont des français qui refusent de suivre le troupeau, comme il y en a eu, comme il y en a, comme il y en aura..
    A tous les réducteurs de la complexité je dis et répète, comme hier:
    Toute généralisation est abusive, et il est insupportable de faire endosser la responsabilité, dite collective, à des personnes qui se sont opposé de toutes leurs forces aux logiques de pouvoir!
    Merci à Olivier d’abonder par ses articles, roboratifs

      +14

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  • wuwei // 24.05.2016 à 12h14

    Nous vivons des temps bien obscurs dans lesquels sont méprisés les Jacques de la Bollardière et l’honneur et où sont célébrés les Jean Vincent Placé et les honneurs.
    http://www.20minutes.fr/politique/1849003-20160520-jean-vincent-place-bientot-colonel-forces-speciales

      +13

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    • Olivier Berruyer // 24.05.2016 à 13h01

      Si on pouvait l’envoyer au sol en Syrie, ce serait génial…

        +28

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      • J // 24.05.2016 à 13h06

        Le général US David Petraeus, qui a rétabli pour un temps une situation catastrophique en Irak, n’était pas forcément loin de ses principes…

          +0

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        • Fritz // 16.12.2017 à 09h23

          Une situation catastrophique… pour l’agresseur, pour l’occupant américain, qui était sur le point d’être submergé par la Résistance irakienne en 2007, avant de soudoyer ses cadres sunnites.

            +4

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  • petitjean // 24.05.2016 à 12h26

    Encore le procès de l’armée française !

    ce sont les politiques de l’époque qui se sont défaussés sur l’armée. Avant de refaire encore le procès de nos militaires, il faudrait d’abord faire le procès des politiques de cette période douloureuse.

    mais, pour les âmes sensibles, je pose la question suivante, et il faut bien y réfléchir :

    quand des bombes explosent tous les jours, dans les cinémas, les magasins, dans la rue, dans les salles de spectacle, à la terrasse des cafés, que faut-il faire pour y mettre un terme aussi rapidement que possible, puisque tous les jours, des personnes, hommes, femmes et enfants sont déchiquetés ?

      +19

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    • MAXAN // 24.05.2016 à 13h16

      Peut-être arrêter de leur vendre des armes ? La France est championne pour jouer sur plusieurs tableaux en même temps. Et nos gouvernants aiment tellement les dictateurs, les tortionnaires, les fous du moment qu’ils possèdent le pouvoir et surtout l’argent. Des monstres à qui on ne se contente pas de rendre visite comme Valls en Israël actuellement, mais qu’en plus on a reçu. Une belle brochette et en grandes pompes s’il vous plait. On est même allé jusqu’à en décorer certains de notre légion d’honneur. Alors oui, certaines de nos armes nous reviennent en boomerang et cela me crève le cœur. Comme tous mes concitoyens je peux aussi être un jour au mauvais endroit au mauvais moment, mais nos morts, nos blessés, nos traumatisés ne devraient pas nous faire oublier NOTRE grande responsabilité dans tous ces conflits.

        +28

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    • Mr K. // 24.05.2016 à 13h18

      Que faut-il faire quand des bombes explosent tous les jours […]?

      S’en aller… ce qui c’est de toute façon produit, avec le déshonneur en plus. Il dure, dure, d’échos en échos pour nous éclabousser aujourd’hui.

      Un élément prépondérant qui n’est pas évoqué : des intérêts économiques puissants à l’œuvre en sous main.

        +14

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      • USAMA ANDCO // 24.05.2016 à 21h21

        @ Mr K. Quand des bombes explosent tous les jours, il est déjà largement trop tard.
        Oui des intérêts économiques puissants étaient à l’œuvre, ceux des colons, relais de l’Etat pour le vol des ressources locales.
        En Indochine et en Algérie hier, comme en Israël aujourd’hui, un peuple colonisé se défend souvent de la même façon.
        L’armée française était forcément du mauvais côté, ainsi que le dit très clairement de la Bollardière. Il a fait son devoir de soldat le plus intelligemment possible, jusqu’au moment où c’en était trop pour lui.
        Lorsque l’armée défend la patrie, elle est dans son rôle, lorsqu’elle exerce une tyrannie sur un peuple étranger, elle ne l’est plus.

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        • Durand // 25.05.2016 à 00h56

          L’armée défendait aussi la nation car en prenant un peu de recul, on voit que le colonialisme Anglo-saxon est ce qui a obligé la France à se constituer un empire colonial pour ne pas disparaitre. Cela fait plus de 10 siècles que la France combat l’Angleterre et son désir constant de diriger le monde. Aujourd’hui comme hier, sa survie en dépend.

          Les gouvernements socialistes de la Quatrième avaient une faiblesse… Leur complaisance avec le monde de la finance… Tant et si bien que la gestion de la crise Algérienne a été manipulée pour nuire à la France et leur à échappé…
          Et comme toujours, les gouvernements faibles se retrouvent contraints d’employer l’extrême violence pour corriger ou masquer les conséquences de leur faiblesse.

          Ajoutez à cela le sentiment largement partagé qu’on avait affaire non pas à des hommes mais à des macaques,… déshumanisation classique de l’ennemi, qu’on pouvait alors, « en bon chrétien », traiter comme du bétail…, et vous avez tout les ingrédients pour que le conflit algérien ait été ce qu’il fut, puisque le pouvoir politique était si faible qu’il a dû abandonner sa gestion sécuritaire à l’armée !

          Et les militaires abandonnés à eux-mème ne font jamais dans la dentelle…

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    • Crapaud Rouge // 24.05.2016 à 22h08

      « que faut-il faire pour y mettre un terme aussi rapidement que possible » : tout ce que l’on peut imaginer sauf : la torture, les déportations de masse, les traitements dégradants… Il me semble que c’est l’idée fondamentale du billet. Montrer à l’adversaire qu’on en a de plus grosses que lui a pour effet de le radicaliser.

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    • Renaud Drozdek // 16.12.2017 à 13h24

      C’est vrai, qu’en matière d’efficacité, la torture en Algérie fut une réussite. La preuve, l’Algérie est toujours française. Efficace, je vous dis.
      Ça a aussi eu un gros succès, la torture, avec nos efficaces nazis. Plus ils torturaient, plus il y avait de résistance à leur domination dans tous les pays conquis.
      Il y a plein d’autres exemples d’efficacité de la torture. Je vous laisse les développer. Moi, j’ai du mal.
      Mais bon, on ne persuadera pas de bons apôtres de l’efficacité comme vous. Je ne vous en veux pas. Je suis seulement triste.

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    • Fritz // 16.12.2017 à 14h37

      « quand des bombes explosent tous les jours, dans les cinémas, les magasins, dans la rue, dans les salles de spectacle, à la terrasse des cafés, que faut-il faire pour y mettre un terme aussi rapidement que possible, puisque tous les jours, des personnes, hommes, femmes et enfants sont déchiquetés ? » (@petitjean, 24 mai 2016)

      Je ne me moque pas de cet argument, sans cesse répété par les défenseurs de la torture pratiquée par notre armée. Je relève simplement qu’il n’a rien de MILITAIRE : car le but d’une armée est de gagner la guerre, en éliminant l’ennemi, ou en le poussant à reconnaître sa défaite.

      Cet argument qui justifie « notre » torture (car il y eut aussi la torture pratiquée par le FLN) est un argument HUMANITAIRE. C’est là où l’on voit le vice de confier à une armée des opérations de police.

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  • J // 24.05.2016 à 12h40

    Au passage, parmi les partisans de la manière forte en Algérie, il y a eu un ministre de l’intérieur qui s’appelait François Mitterrand.

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    • dupontg // 16.12.2017 à 07h41

      on a meme eu un prefet de police qui s’appelait maurice papon de 58 à 67

      …… »En 1956, Guy Mollet, alors premier ministre socialiste, lui confie le poste d’inspecteur général de l’administration à Constantine en Algérie. Deux ans plus tard, le ministre de l’Intérieur radical-socialiste Bourgès-Maunoury le nomme préfet de police à Paris.

      Son activité à Constantine, le maintien de l’ordre durant la guerre d’Algérie, montre ce dont le fonctionnaire de Vichy est capable. La torture la plus exécrable est à l’ordre du jour lors des interrogatoires. D’ici 1957, des milliers d’Algériens seront tués, 114.000 personnes seront internées dans des camps, dans lesquels – selon un rapport de Michel Rocard publié dans Le Monde – entre 50 et 60 personnes meurent quotidiennement. Il existe des zones interdites dans lesquelles la chasse à l’homme contre la population indigène est autorisée.

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    • dupontg // 16.12.2017 à 07h56

      Contrairement au général de la Bollardière qui démissionne de son poste en 1957 en protestation contre les exactions commises en Algérie, Papon se distingue en les encourageant sans états d’âme. C’est de cette époque que date sa promotion d’officier de la Légion d’honneur; sa première décoration remontant à 1948.

      En 1958, la France se trouve au seuil de la guerre civile. Dans le but de forcer l’Algérie à faire partie de la métropole, les parachutistes du général Massu menacent d’organiser un putsch. Pour maîtriser la situation, le gouvernement radical-socialiste fait appel au général de Gaulle après avoir nommé Papon préfet de police de Paris en mars. De Gaulle le confirmera à son poste avec pour mot d’ordre de «tenir Paris» pendant qu’il essaie à long terme de trouver une solution négociée avec les Algériens.

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    • Lemak // 16.12.2017 à 17h14

      Ha non …! lui il n a pas pratiquer la torture,,,,! Seulement occasionné la séparation de plus de 40 têtes de leurs corps,de ceux qui étaient pris les armes à la main (ou pas)
      Il est vrai que depuis lui aussi a du être traumatisé par la mère guillotine,car lorsqu il en eu le pouvoir il l a remise à la ferraille..!

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  • J // 24.05.2016 à 12h46

    Il faut dire aussi que Bollardière n’a pas fait que dénoncer la torture, il a mené dans son secteur des actions de pacifications plus douces, avec une certaine efficacité, mais dans la perspective de l’Algérie française;

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    • Fritz // 16.12.2017 à 12h56

      Justement : sa protestation est d’autant plus significative qu’il se battait, lui aussi, pour l’Algérie française.
      « Je lui dis [au général Massu] qu’il va compromettre pour toujours, au bénéfice de la haine, l’avenir de la communauté française en Algérie… »

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  • Thierry d R // 24.05.2016 à 14h01

    Ce qui est intéressant c’est que l’on pouvait sans doute obtenir un certain ombre d’informations par des méthodes « en finesse » comme Bigeard l’a tenté, et en partie réussi.
    Utiliser les méthodes de l’adversaire qui cherche à enclencher par l’horreur le cycle provocation répression est un aveu de faiblesse…Reste qu’il est particulièrement difficile d’avoir assez d’autorité pour empêcher les réactions violente aux provocations…
    Germain Tillion avait aussi tenté et réussi des actions courageuses…Bref, le travail, le courage et l’anticipation permettent de faire face à l’horreur…Rien de facile, mais certainement beaucoup plus efficace à long terme que la méthode du talion. Tous enseignements utiles aussi pour aujourd’hui…

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  • Foussignargues // 24.05.2016 à 15h29

    Beau rappel du parcours de cet homme d’honneur.
    Pour continuer sur la guerre d’Algérie, il serait opportun d’évoquer aussi la mémoire de Fernand Iveton, jeune ouvrier pied-noir, qui avait pris le parti des Algériens. Ayant posé une bombe qui ne fit aucune victime, il fut le seul « Européen » à être guillotiné, en 1957. François Mitterand était ministre de la Justice…
    A lire : « De nos frères blessés », de Joseph Andras, qui vient de refuser un prix littéraire pour ce livre.

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  • Hervé // 24.05.2016 à 18h42

    Les quinquagénaires, objecteurs de conscience, se rappellent très bien de Jacques de Bollardière. Il était membre du Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN) et a participé à l’affaire du Larzac …

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    • Alain V // 24.05.2016 à 20h59

      et a manifesté avec JJSS contre les essais nucléaires français dans le Pacifique.

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  • étalon // 24.05.2016 à 20h48

    je reste convaincu que sa vision aurait débouché sur une issue plus pacifique et moins sanglante

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  • L’aieuil // 24.05.2016 à 20h50

    J’ai vu Aussaresses mentionné.

    Faut quand même savoir que le Général commandant le 11e choc, bras armé des services spéciaux, n’a jamais pris part au putsch ni sympathisé avec l’OAS et pour cause, c’est le régiment et le général le plus loyal de la 4ème République, c’est lui et ses paras qu’on aurait envoyé pour mater les mutins si il avait fallu en venir là.

    Il a part conséquent continué sa (très brillante) carrière, d’abord attaché militaire aux USA (à Fort Bragg hein, maison des paras et forces spéciales US), puis auprès de la junte Brésilienne, pour finir en « retraite » (2ème bureau) comme président des anciens paras (position de prestige si il en est).

    Chacun de ses postes lui ont été attribué en vertu de ses compétence en matière de guerre contre-insurrectionnelle…

    L’exact inverse des Massu, Bigeard et compagnie dont les « frasques » coloniales ont mis court à leur carrière.

    Et donc après sa brillante carrière (et donc le total soutient des politiciens de la 4ème puis de la 5ème république) et ses postes DIPLOMATIQUES à thème… Quoi comment, qu’entends-je, monsieur serait un tortionnaire???

    Et qu’il a en plus l’outrecuidance d’oser dire qu’il n’a rien fait de « mal » (mal chez les militaires, c’est « contraire aux ordres »), surtout que Paris été parfaitement au courant de tout et toujours plus demandant de résultats.

    Haro! Haro sur le baudet.

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    • lvzor // 24.05.2016 à 22h01

      Les miliciens, les guestapistes et les SS étaient aussi de « bons soldats » qui exécutaient les ordres avec zèle.

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    • Crapaud Rouge // 24.05.2016 à 22h20

      Comment ça « Haro! Haro sur le baudet. » ? Voulez-vous dire que les ordures ne sont pas les gens comme Aussaresses mais les politiciens/militaires/policiers qui les emploient ? Ce n’est pas faux, mais cela n’ôte rien au fait que cet Aussaresses est une ordure. Ce n’est pas un militaire du rang, que l’on envoie de force au front, mais un sadique hors du commun, un type (très) intelligent et (très) cultivé qui pouvait fort bien dire non.

        +8

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  • Rémi Begouen // 24.05.2016 à 23h45

    De ce gros bon dossier sur de Bollardière – le général, le couple, et la veuve tout autant! -, il ressort que l’ESSENTIEL a été, est et sera de lutter pour la pleine réhabilitation posthume de l’homme de Bollardière, c’est à dire comprenant la pleine condamnation de ses supérieurs, qu’ils soient militaires ou surtout civils…

    C’est un aspect concret de la lutte politique d’actualité contre les « cocoricos de la grandeur de l’Empire colonial français », mené notamment par les nostalgiques pieds-noirs et officiers en retraite… ou d’active. La bande à Le Pen en est née…

    Concrètement, contre les actuelles initiatives de maires FN (etc.) de baptiser des rues de leurs villes de noms d’ex-OAS (etc.), nous avons (avec d’autres) fait baptiser des lieux de celui du général de Bollardière (etc.): qui est ce « nous »?

    Ce nous est l’association 4acg (anciens appelés en Algérie et amis contre la guerre – voir http://www.4acg.org/ ) dont la PRÉSIDENTE D’HONNEUR est madame de Bollardière !…
    Pour nous, c’est plus familièrement « Simone », la vaillante, souriante, bavarde amie, si heureuse de venir, lorsque sa santé le permet, à nos A.G. annuelles… : à elle seule, elle nous donne déjà la « pêche » de continuer le combat non violent pour la vérité sur l’atroce guerre d’Algérie, le pire chancre du colonialisme français…

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  • amer // 25.05.2016 à 00h18

    Qui, mieux que sa femme Simone de Bollardière peut parler de cet homme exceptionnel dans toute sa dimension humaine que fût le général Jacques de Bollardière, paix à son âme ; voilà ce quelle dit : « je crois que l’expérience de mon mari dans les maquis de la Résistance a beaucoup compté, tout comme sa formation et ses convictions de jeunesse : pour lui, un homme était toujours un homme ; on n’avait pas le droit de faire n’importe quoi à un autre homme, quelles que soient les circonstances ».
    Respect.

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    • sg // 25.05.2016 à 01h40

      Oui, cette phrase est vraiment magnifique. Dommage que si peu d’Hommes ne la connaissent ni ne la comprennent…

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  • theuric // 26.05.2016 à 01h17

    Toutes dominations emploient trois subterfuges sous des formes parfois subtiles, parfois vulgaires, parfois violentes:
    -La féminisation de l’homme;
    -L’infantilisation de l’homme et de la femme;
    -L’animalisation et/ou la chosification de l’homme, de la femme et de l’enfant.

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  • DUGUESCLIN // 16.12.2017 à 07h17

    On ne peut justifier sa propre cruauté par la cruauté de l’ennemi.
    Celui qui combat contre la barbarie et les exactions se doit d’être exemplaire, sinon il n’a que des ennemis allant jusqu’à être l’ennemi de lui-même, de sa propre humanité et de l’humanité toute entière.

      +11

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    • J // 16.12.2017 à 09h30

      Je n’ai pas d’avis tranché sur la question (si j’ose), je ne prétends pas savoir à coup sûr ce que je ferais si on me disais tous les jours que, parce que je tiens à garder les mains propres, des femmes et des enfants continuent à se faire massacrer. Parce que c’était aussi ça.

        +5

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      • Karim Wilmotte // 16.12.2017 à 22h06

        Et donc, ces femmes et ces enfants continuaient à se faire massacrer.

        Par ailleurs, votre argument n’est pas un argument rationnel mais moraliste.
        Et d’habitude, ça ne marche pas.

          +2

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        • J // 17.12.2017 à 09h13

          En quoi moraliste ? Ce qu’on a appelé « bataille d’Alger » a bel et bien été gagné, les attentats se son largement arrêtés, et la torture y a contribué. On le juge comme on veut, c’est peut-être désespérant, mais c’est ainsi. La guerre a été perdue parce qu’elle ne pouvait qu’être perdue vu l’évolution du monde et le vent de décolonisation, pas tellement sur le terrain.

            +3

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  • Kiwixar // 16.12.2017 à 07h37

    Le camp du bien dont on fait partie, mise à jour 2017 :
    – peine de mort (USA)
    – torture (USA)
    – goulag(anamo)
    – soutien aux terroristes modérés (Otanie)
    – non-utilisation du système métrique (USA)
    – guerres d’agression sous faux prétextes (Adm en Irak)
    – soutien aux nazis ukrainiens
    – dissidents réfugiés dans une ambassade (Assange) ou de l’autre coté du rideau de fer (Snowden)

    Heureusement que c’est le camp du bien, qu’est-ce que ce serait sinon…

      +19

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    • Raphaël // 16.12.2017 à 09h06

      Vous oubliez les deux bombes atomiques… pour l’instant.

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      • dupontg // 16.12.2017 à 12h42

        les bombes larguées sur le Laos et Cambodge representeraient 2 millions de tonnes soit l’equivalent de 100 bombes hiroshima…
        le tout sur des pays qui n’etaient pas la cible reelle des yankees

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  • Kiwixar // 16.12.2017 à 09h00

    Un point important que je souhaite souligner : De Bollardière a refusé de torturer des hommes (« pour lui, un homme était toujours un homme »).

    Or, les tortures, les horreurs et les génocides commencent quand on commence à ne plus considérer l’adversaire comme un humain, et c’est pour ça qu’il faut surveiller étroitement les me.r.dias. Ce sont eux qui font germer les pires instincts et qui rendent les horreurs possibles, tout en clamant « plus jamais ça »… jusqu’à la prochaine cible des marchands d’armes et des banksters… Russes, musulmans, etc. D’ailleurs Chris Hedges lui-même s’y laisse prendre quand il écrit que « les US ont tué x millions de musulmans depuis 2001 » au lieu de dire « x millions d’humains ».

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    • Catalina // 16.12.2017 à 12h08

      vous avez entièrement raison, dès que l’on nomme un être humain par un qualificatf du genre « insecte », on est un tortionnaire et je dirais même mieux, queiqu’un qui devrait être soigné pour troubles psychiatriques. En Ukraine, mais pas que, les ultras nomment les gens du Donbass d’un mot qui s’apparente à « cafard », on voit bien que ces gens-là font partie de la clique des tortionnaires, des haineux stupides. Un individu sain n’aurait jamais a l’idée de traiter ceux qu’il n’aime pas de la sorte.

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  • Rond // 16.12.2017 à 09h01

    Merci pour l’article et ses commentaires !

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  • Fritz // 16.12.2017 à 09h28

    Torturer, c’est faire très mal, et c’est nier la dignité de l’adversaire.
    Dès qu’on commence à considérer l’adversaire comme un sous-homme, un génocidaire (les Serbes en 1999) ou un terroriste (les Musulmans un peu partout dans le monde), la voie est ouverte aux tortionnaires. C’est-à-dire à nous, avec notre bonne conscience.

    Cela dit, l’adversaire aussi est capable de torturer. Le FLN avait fait ses preuves dans ce domaine. Et aussi les combattants afghans de 1980, je me rappelle un article de Thierry Desjardins à ce sujet, paru dans le Figaro : il y décrivait les tortures infligées aux soldats soviétiques isolés et capturés par les moudjahiddine.

      +3

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    • Sandrine // 16.12.2017 à 11h57

      La torture n’est considérée comme un « mal radical «  que depuis très peu de temps. Du temps de l’empire romain il était prescrit de torturer les esclaves accusés d’un crime avant leur exécution ; seul les hommes (et les femmes) libres avaient le privilège de voir leur intégrité corporelle respectée et d’echaper au supplice. Un mari trompé avait cependant le droit de torturer l’amant de sa femme libre ou esclave s’il le prenait sur le fait.
      Difficile de dire ce qui a conduit à l’evolution des mentalités de nos jours. Le christianisme qui représentait les tortures de l’enfer sur les murs des églises n’y est pas forcément pour grand’chose.

        +1

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      • J // 16.12.2017 à 12h15

        Ca dépend. La torture pour obtenir des aveux était déjà vigoureusement dénoncée par Montaigne (« plutôt une mise à l’épreuve de la capacité de souffrir qu’une mise à l’épreuve de la vérité »), et a été sauf erreur abolie en France par Louis XVI avant la Révolution.

        Il s’agit ici de torture pour lutter contre une guérilla. Indépendamment de la légitimité ou non de cette guérilla et du jugement qu’on peut porter, elle n’est pas sans efficacité…

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        • Fritz // 16.12.2017 à 12h59

          La preuve par Abou Ghraïb… je plaisante : la révélation partielle des horreurs commises par l’armée américaine a dopé la Résistance irakienne.

          Quant aux supplices de l’enfer représentés sur les églises médiévales, ils représentent l’horreur absolue, définitive : rien à voir avec une apologie de la torture.

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          • Sandrine // 16.12.2017 à 13h43

            Concernant les les supplices de l’enfer, personnellement ça m’a toujours terrorisée quand j’étais enfant et je me suis toujours demandé pourquoi Dieu qui est si bon pouvait autoriser ça. Je suis convaincue d’ailleurs maintenant que ces conceptions de l’enfer étaient un miroir des représentations imaginaires de l’époque (ayant cours dans l’empire romain, justement et prolongée ensuite).
            Ces représentations avaient en outre une fonction de contrôle social évidente – très proche de la communication sur l’usage de la torture dans des institutions comme Abou Graib ou toutes les prison du Moyen-Orient, de Chine, de Russie et d’ailleurs.

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        • Sandrine // 16.12.2017 à 13h10

          La plupart de ceux qui s’opposent a la torture disent que les faits démontrent qu’elle est inutile lorsqu’il s’agit de découvrir des secrets importants. En revanche elle est très utile pour terroriser ceux qui sont engagés dans des activités de guérilla (elle décourage les bonnes volontés)…
          C’est à mon avis cette dimension de terreur d’etat de la torture qu’il faut absolument combattre (un Etat capable de torturer ses opposants sera également enclin à faire des choses aussi peu recommandables avec ses citoyens – qui vole un œuf vole un bœuf)

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  • Ardechois // 16.12.2017 à 11h32

    Un sujet est tabou parce qu’il est d’actualité :les donneurs de leçon de démocratie ont fondé Guantanamo avec l’admiration d’autres donneurs de leçons plus discrets

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  • BOURDEAUX // 16.12.2017 à 12h48

    Pardon pour ce commentaire un peu dérisoire sur un sujet grave, mais j’adore la faute de grammaire en gros caractères et en première page de l’huma : « l’eau pure, S’est fait ».

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  • Poussant // 16.12.2017 à 13h11

    A Audincourt nous avons un magnifique pont avec le nom du grand général De Bollardière ,merci à notre sénateur Martial Bourquin d’avoir honoré et fait connaitre ce grand humaniste .

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  • thierry_st_malo // 16.12.2017 à 15h03

    Laissez Emmanuel Macron écrire ça, et n’oubliez jamais, comme lui, que tous les français (notez la minuscule ) ne sont que d’ignobles criminels contre l’humanité. N’oubliez jamais, pas plus qu’Emmanuel Macron, que la France est la plus abjecte de toutes les nations et le plus criminel de tous les peuples.

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  • Laurent Fournier // 16.12.2017 à 19h04

    Heureux de lire ces articles, heureux de lire les commentaires…
    N’est-ce pas un devoir, mais aussi une joie, d’honorer les heros?

      +3

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  • fox 23 // 16.12.2017 à 19h06

    Grand merci à Olivier d’avoir réouvert les vannes de nos mémoires un peu trop sollicités par l’info en continu actuelle pour se rappeler de Jacques Pâris de La Bollardière.
    Souvenir d’un Homme, au sens noble du terme, mais regret que peu de fois le nom des vrais responsables n’ait pas été plus mis en relief.
    François Mitterrand, ministre de l’Intérieur de la 4ème République, en déplacement à Alger demandant aux militaires des résultats dans la traque à ce que 10 ans plus tôt nous appelions des résistants, par tous les moyens précisait-il, laissant la porte ouverte à la torture. Robert Lacoste également et bien d’autres, en grande partie déjà les socialistes de l’époque, même si ça s’appelait SFIO.

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  • baretous // 16.12.2017 à 22h16

    Pauvre Algérie mise sous la coupe du fln qui devait la libérer du colonialisme…60 années que ça dure et les jeunes font la queue devant les consulats français pour obtenir un visa et aller……chez les colonisateurs

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  • Ballot // 17.12.2017 à 10h14

    Bonjour,

    J’avais déjà entendu parler du Général de la Bollardière lors de mes études d’histoire.
    Il a toujours été à mon Panthéon de l’esprit des véritables lumières.
    Ce documentaire retrace bien, au delà du parcours militaire, le cheminement d’une pensée, de prises de conscience appuyées par des expériences réelles.
    Que les thèmes abordées ici semblent si actuels devraient nous amener à réfléchir autrement.
    Et je fais mienne cette idée que la violence exercée contre l’autre et d’abord et avant une violence exercée contre soi-même, la lâcheté ou la peur d’être soi et d’avoir une valeur intrinsèque, pleinement.

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  • Jacques Belge // 17.12.2017 à 14h23

    Sorti de la guerre 40-45 à 8 ans, j’ai toujours admiré et aimé la France, sans doute parce que mes professeurs, membres d’une congrégation catholique française, exerçaient en Belgique : merci ! La suite des infos et des guerres du monde m’ont beaucoup attristé, et m’ont appris à me méfier des histoires de l’Histoire, des mensonges permanents et à me méfier des « grands hommes » que nous serions censés admirer …Quelles déceptions ! Comment ne pas être révoltés de l’Imposture Globale ? Comment croire sérieusement en nos édiles et en la démocratie ? Horreur ! On en voit maintenant le résultat : je cite Mme Garraud = la France a perdu – par choix – sa souveraineté !
    Alors : Merci pour ces beaux messages échangés ! Il y a encore des HOMMES dignes de respect !

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