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12.septembre.201912.9.2019 // Les Crises

Jean-Claude Michéa (4/5) Devenir un auteur par accident

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Source : France culture, Guillaume Erner, Jean-Claude Michéa, 10-01-2019

« J’ai trouvé ma voix dans les Essais d’Orwell », affirme Jean-Claude Michéa qui consacre plusieurs ouvrages à la pensée de l’écrivain.

Pour Jean-Claude Michéa, Orwell est un maître à penser : il lui permet de prendre ses distances avec le marxisme léniniste sans pour autant se réconcilier avec le capitalisme. C’est ainsi qu’il développe dans plusieurs ouvrages un concept fondamental emprunté à Orwell, la « common decency ».

Ce concept lui permet de penser ce que serait une société « décente » : une société où la vie commune serait fondée sur des normes morales et philosophiques partagées, reposant sur le don, l’entraide et la civilité. Or cette aptitude à la décence, qui repose sur des solidarités quotidiennes et locales, reste dans les faits « le privilège des gens ordinaires ».

Cette filiation orwellienne conduit le philosophe à critiquer vivement la gauche progressiste pour ses compromis avec le capitalisme et pour son manque de radicalité dans sa défense des classes populaires.

Parmi les philosophes, le nom de Jean-Claude Michéa est désormais bien connu. L’homme, en revanche, demeure dans la pénombre : ses apparitions dans les médias sont rares. D’où l’intérêt de ce long échange ou Jean-Claude Michéa a accepté de se livrer complètement, n’esquivant aucune question, expliquant et commentant sa vie et son travail de philosophe.

Tout au long de ces entretiens, ceux qui aiment l’auteur d’Orwell, anarchiste tory, apprendront à mieux le connaître. Les autres pourront se faire une idée sur ce penseur original et radical, au style volontiers polémique. Après tout, lorsqu’on livre des batailles, n’est-il pas normal d’avoir des ennemis ?

LIENS

A propos du livre d’Emmanuel et Mathias Roux : Jean-Claude Michéa, l’inactuel. Une Critique de la civilisation libérale, éditions Le Bord de L’eau, 2017.

De qui Jean-Claude Michéa est-il le non ? Portrait du philosophe par Andrés Rib, publié par la revue en ligne Le nouveau cénacle en 2016.

Jean-Claude Michéa, la réaction sous le masque de l’anticapitalisme : entretien avec Isabelle Garo, animatrice de la revue Contretemps.

Une lettre à propos du mouvement des Gilets jaunes signée Jean-Claude Michéa.

Jean-Claude Michéa invité de la Grande Table sur France Culture le 18 septembre 2018.

Source : France culture, Guillaume Erner, Jean-Claude Michéa, 10-01-2019

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24 réactions et commentaires

  • Sandrine // 12.09.2019 à 12h27

    Pour Michea, la « Gauche » se confond donc avec le capitalisme. Et c’est l’affaire Dreyfus (donc la question de l’antisémitisme) qui aurait initié la captation du socialisme par la Gauche.
    L’idée est intéressante, mais du coup, on comprend mieux pourquoi des gens comme MLP ou A. Soral cherchent à le récupérer…
    Sa conception du « Socialisme » est d’ailleurs très ambiguë. Il se dit « socialiste » car anticapitaliste tout en étant critique par rapport à la philosophie de l’histoire marxiste qui serait selon lui une sorte de blanc-seing « de fait » accordé à l’industrialisme capitaliste. Mais à coté de ça, il dénonce le manque d’hôpitaux et de transports en commun dans les campagnes françaises. Faudrait savoir…
    Michea me semble donc au final beaucoup plus proche des « bobos de gauche » qu’il ne le croit (écolos décroissants de cœur mais habitués à vivre dans une société d’abondance et par ricochet nostalgiques du bon vieux temps des trente glorieuses quand la défense des classe populaires rimait avec la défense de la consommation pour tous et du progrès technologique – celui qui permet d’intervenir à temps en cas d’infarctus, n’est-ce pas monsieur Michéa).

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    • lois-economiques // 12.09.2019 à 17h21

      Si on veut résumer le programme de Miché en quelques mots: il est décroissant Proudhomiste.
      Autrement dit contre la propriété privée à but lucratif et pour la décroissance de notre consommation.
      C’est le seul et unique programme qui a un sens économique et écologique, le reste tout le reste c’est une vague fumisterie !

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      • Batso // 12.09.2019 à 19h52

        Voilà, pour le résumé; rien à rajouter, si ce n’est, Jean-Claude Michéa n’est pas seulement proudhomiste, mais aussi bakouniniste, voir aussi kropotkiniste (Piotr Kropotkine « La morale anarchiste » : « En nous déclarant anarchistes, nous proclamons d’avance que nous renonçons à traiter les autres comme nous ne voudrions pas être traités par eux ; que nous ne tolérons plus l’inégalité qui permettrait à quelques-uns d’entre nous d’exercer leur force, ou leur ruse ou leur habileté, d’une façon qui nous déplairait à nous-mêmes. Mais l’égalité en tout, synonyme d’équité, c’est l’anarchie même. »).

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  • Michel LEMOINE // 12.09.2019 à 13h53

    Quoiqu’en dise Michea ni Badiou ni personne ne se réclame de « la tradition léniniste de révolution par le haut ». Lénine le premier d’ailleurs !

    C’est difficile de discuter les idées de quelqu’un qui confond Lénine et Bakounine! Il faudrait tout reprendre point par point.

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  • fox23 // 12.09.2019 à 14h00

    Là, on plaisante beaucoup !
    La société décente de Orwell, c’est aussi celle où cet écrivains dénonça aux autorités anglaises, après guerre (WW II) 150 personnalités britanniques proches du communisme !
    Bonjour la décence, nous ne devons pas avoir le même dictionnaire…

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    • Sandrine // 12.09.2019 à 15h14

      Les choses ne se sont apparemment pas passées comme vous les présentez. Orwell, dans cette affaire a été manipulé ; il n’y a jamais eu d’intention de dénonciation de qui que ce soit de sa part et il faut faire preuve de bien grande mauvaise foi pour relayer ces accusations.

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  • Michel LEMOINE // 12.09.2019 à 14h45

    A la fin de sa vie, Marx aurait dit « moi j’aimerais pas vivre dans le socialisme pour lequel je lutte ».

    C’est le bouquet final après le déferlement d’inepties que nous avons subi!

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    • Sandrine // 12.09.2019 à 16h32

      Je ne crois pas qu’il ait voulu dire ça : moi aussi j’avais cru entendre ça au début, mais en réécoutant, je pense que comme on arrivait à la fin de l’émission, Michéa a voulu sortir une citation de Marx et il s’est ravisé et il a dit « en tout cas moi je ne voudrais pas vivre dans le socialisme pour lequel je lutte » ; il parle de lui.
      N’empêche que de toute façon cette phrase révèle le caractère inabouti et contradictoire de sa pensée.
      Mais il n’est pas le seul dans ce cas. Sa philosophie est à l’image de tout ceux qui se disent décroissants et antitotalitaires mais qui veulent en même temps continuer à s’inscrire dans une filiation socialiste. Ils sortent Proudhon, comme un va-tout. Mais Proudhon n’était pas hostile à la propriété privée et faisait confiance aux banques pour remédier à la misère ; c’est quelqu’un de très pratique pour les gagnants du système dans lequel nous vivons : favoriser les petites communauté «semi-autonomes » par ci par là, c’est la meilleure manière de diviser pour mieux régner. Et si en plus elles se cassent le c. pour diminuer leur empreinte carbone, alors là, c’est tout benef. !

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      • lois-economiques // 12.09.2019 à 17h08

        Appliquez le programme de Proudhon celui de « Qu’est ce la propriété ? » et vous éradiquez le Capitalisme car comme l’a écrit Proudhon :
        « La propriété est le suicide de la société. La possession est dans le droit ; la propriété est contre le droit. Supprimez la propriété en conservant la possession; et, par cette seule modification dans le principe, vous changerez tout dans les lois, le gouvernement, l’économie, les institutions : vous chassez le mal de la terre »
        On ne peut être plus clair !
        Et Michéa est parfaitement en phase avec ce programme !
        Que ceux qui ne comprennent pas, passent leur chemin, je pense notamment à Michel LEMOINE qui nous sort des propos plus qu’incohérent !

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        • lemoine001 // 12.09.2019 à 17h29

          Il faudra m’expliquer ce qu’il y a d’incohérent dans les deux petites remarques que je fais. 1 – que Lénine n’a jamais été adepte de coup de force (révolution par le haut). La révolution russe s’est faite dans les soviets et surtout dans les campagnes donc par le bas. 2 – C’est ridicule d’attribuer à Marx une ineptie quand on vient d’étaler en long et large son incompétence et de discuter longuement autour de la « droite et la gauche » qui sont des notions politiques assez confuses venues de la tradition parlementaire à laquelle Marx ne s’est jamais intéressé.

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          • lois-economiques // 12.09.2019 à 17h58

            « que Lénine n’a jamais été adepte de coup de force (révolution par le haut). La révolution russe s’est faite dans les soviets et surtout dans les campagnes donc par le bas »
            Probablement mais ne confondez pas une interview avec une pensée construite tout au long d’une vie.
            Dans une interview vous pouvez parfois dire des erreurs par manque de temps dans la réflexion et c’est très largement pardonnable.
            Ce que je vous reproche est d’un tout autre ordre.
            Vous n’avez pas compris, lu ou assimiler (cocher la case inutile) la pensée de Michéa et vous citez des articles je vous cite « Tout est dit dans le lien proposé  » totalement infondé sur cette pensée.
            C’est ce manque de rigueur que je dénonce.
            Et c’est pour cela que je résume les propositions de Michéa à leur plus simple expression : Décroissant et Proudhoumiste (donc anti-capitaliste) ce que n’est absolument pas le cas de tout les partis actuellement.

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        • Sandrine // 12.09.2019 à 18h53

          Cette distinction entre « propriété » et « possession » chez Proudhon me paraît un peu tirée par les cheveux. Je ne vois pas comment elle pourrait être mise en pratique concrètement.
          C’est comme cette distinction que font actuellement certains entre le « commun » et le « public ». On rêve à des exemples de communautés primitives de quelques dizaines de personnes en croyant qu’on va pouvoir appliquer ça tel quel dans des sociétés de plusieurs millions d’individus totalement morcelée par la division du travail.

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          • lois-economiques // 12.09.2019 à 18h59

            « Cette distinction entre « propriété » et « possession » chez Proudhon me paraît un peu tirée par les cheveux »
            Non elle est tout à fait clair et elle est à la base fondatrice de la construction économique d’un système post capitaliste.
            On peut la résumer autrement :
            « pecunia pecunim non parit » citation latine qui se traduit par
            « L’argent n’engendre pas d’argent « .
            Et la mise en pratique est tout a fait possible mais elle ne peut pas être dissociée de la décroissance.

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          • Michel LEMOINE // 12.09.2019 à 20h11

            Il n’y a que Michea pour penser qu’il ne peut pas y avoir de coopératives en régime socialiste. Il y en a à Cuba, il y en avait en Urss (les kolkoses). Il y en a en Chine. La question n’est pas là. Elle est dans la forme du pouvoir qui doit assurer que l’intérêt collectif l’emporte sur les intérêts personnels ou corporatistes. La règle doit être : de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins.

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            • lois-economiques // 12.09.2019 à 20h29

              « de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins. ».
              Typiquement communiste et infondée car contraire à la nature humaine qui par nature va faire en sorte d’avoir le minimum de moyen et le maximum de besoins.
              Utopie quant tu nous tiens !
              La démarche et la seule qui vaille est l’abolition de la propriété privée qui rapporte allié à la décroissance,
              Tout autre vue est tout simplement infondée économiquement et écologiquement.

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            • Sandrine // 12.09.2019 à 22h21

              l’abolition de la propriété qui rapporte peut aussi avoir pour conséquence de multiplier les tire-au-flanc…
              C’est d’ailleurs ce qui s’est passé en URSS : on pouvait être propriétaire de certaines choses (son logement par exemple ) et bénéficier de prébendes en fonction de l’emploi que l’on occupait. Les « bons » emplois étaient répartis théoriquement au mérite mais en réalité il y avait beaucoup d’injustices et au final d’inégalité : si on avait des relations , si on vivait dans les grandes villes… tout cela comptait pour l’accès aux biens. Ce qui généra une certaine forme de mentalité de « profiteurs » chez beaucoup de gens (et de nouvelles formes de mépris de classe entre citadins et ruraux par exemple). C’est aussi ce qui explique le matraquage idéologique et la coercition que les autorités ont utilisés pour essayer de motiver leur population. Mais cela n’était pas tenable a long terme.
              Cela étant, la fin du goulag dans les années 60 a aussi coïncidé avec le début d’une période de décroissance en Urss qui devrait faire pâlir d’envie nos ecolo 🙂

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          • lois-economiques // 13.09.2019 à 10h33

            « l’abolition de la propriété qui rapporte peut aussi avoir pour conséquence de multiplier les tire-au-flanc… »
            Non.
            Et cela ne c’est pas passé comme cela en URSS où c »est l’abolition quasi totale de la propriété qui était en vigueur.
            Nul comparaison est donc possible avec le programme Proudhimisme qui a parfaitement conscience du danger du communisme et par conséquent le rejette.
            « Ainsi, la communauté viole l’autonomie de la conscience et l’égalité : la première, en comprimant la spontanéité de l’esprit et du cœur, le libre arbitre dans l’action et dans la pensée ; la seconde, en récompensant par une égalité de bien-être le travail et la paresse, le talent et la bêtise, le vice même et la vertu. Du reste, si la propriété est impossible par l’émulation d’acquérir, la communauté le deviendrait bientôt par l’émulation de fainéantise ».
            On ne serait être plus clair !

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            • Sandrine // 13.09.2019 à 12h25

              Désolée @Lois économiques, mais la citation que vous donnez peut décrire aussi bien l’idéologie libérale qui irrigue notre société actuelle. Cette citation est totalement en phase avec le néo-liberalisme d’un W. Lippmann par exemple (qui était socialiste à l’origine, faut-il le rappeler). Les néo-libéraux veulent supprimer l’héritage, prônent l’autonomie individuelle, l’égalité des chances … et cela aboutit à la mise en concurrence de tous contre tous et à l’atomisation individualiste de la société. Evidemment Proudhon ne dit pas ça, mais c’est parce qu’il écrit au XIXe siécle, et qu’il ne comprend pas où peut mener ce qu’il préconise.

              Citez moi un exemple de société où l’on a mis en application à la lettre les thèses de Proudhon et qui ne se rapproche pas de près où de loin aux sociétés libérales contemporaines

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          • lois-economiques // 13.09.2019 à 14h18

            « Désolée @Lois économiques, mais la citation que vous donnez peut décrire aussi bien l’idéologie libérale qui irrigue notre société actuelle »
            Cette citation est contre l’idée du communisme.
            Contre le libéralisme vous avez :
            « La cause première des stagnations commerciales et industrielles est donc l’intérêt des capitaux, cet intérêt que toute l’antiquité s’est accordée à flétrir sous le nom d’usure, lorsqu’il sert à payer le prix de l’argent, mais que l’on n’a jamais osé condamner sous les dénominations de loyer, fermage ou bénéfice : comme si l’espèce des choses prêtées pouvait jamais légitimer le prix du prêt, le vol. »
            « Supprimez la propriété en conservant la possession; et, par cette seule modification dans le principe, vous changerez tout dans les lois, le gouvernement, l’économie, les institutions : vous chassez le mal de la terre ».
            On ne peut être plus clair et moins anti-libéral !

            « Citez moi un exemple de société où l’on a mis en application à la lettre les thèses de Proudhon  »

            Il n’y a aucun exemple car soit le Capitalisme soit le Communisme ont anéanti l’idée anarchiste.

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  • Simon // 12.09.2019 à 15h43

    (réponse à Sandrine plus haut)

    Je ne sais pas comment toutes ces notions s’agencent dans ta tête (capitalisme, socialisme, gauche, repartition de la richesse permettant les services publics), mais je trouve tes enchaînements confus. Même après relecture. Ne le prend pas mal.

    « Sa conception du socialisme est d’ailleurs très ambiguë »
    Sa conception du socialisme, est celle du socialisme originel, les auteurs du début du XIXème siècle, il le répète à longueur de livres. Ou est l’ambiguïté? L’a-tu lu?

    « Il se dit « socialiste » car anticapitaliste tout en étant critique par rapport à la philosophie de l’histoire marxiste »
    Et? Pourquoi présente-tu l’adhésion à l’un et le rejet de l’autre comme étant contradictoire? Ta formulation peu claire semble quand même le suggérer. De plus ce n’est pas la philosophie de l’histoire marxiste qu’il critique, car il y a beaucoup de marxistes, mais celle de Marx, c’est plus précis.

    L’idée c’est que d’un côté le capitalisme se présente comme un système dynamique d’accroissement matériel sans limite (qui engendre les modes de vie et l’anthropologie correspondante), et de l’autre la théorie d’un progrès automatique et « naturel », donc inévitable a priori, point de vue que Marx fait sien (voir citation en bas de mon post), ces deux principes coïncident parfaitement. Qu’est-ce que tu oppose là-dedans?

    Je me demande si ce n’est pas ta conception du « socialisme » qui est un peu courte.

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    • Simon // 12.09.2019 à 15h45

      Pour la conception de l’histoire selon Marx:

      Préface de la première édition du capital (extrait):
      « Lors même qu’une société est arrivée à découvrir la piste de la loi naturelle qui préside à son mouvement, et le but final de cet ouvrage est de dévoiler la loi économique du mouvement de la société moderne, elle ne peut ni dépasser d’un saut ni abolir par des décrets les phases de son développement naturel; mais elle peut abréger la période de la gestation, et adoucir les maux de leur enfantement.
      […]Mon point de vue, d’après lequel le développement de la formation économique de la société est assimilable à la marche de la nature et à son histoire, peut moins que tout autre rendre l’individu responsable de rapports dont il reste socialement la créature, quoi qu’il puisse faire pour s’en dégager. »

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      • Sandrine // 12.09.2019 à 16h43

        @Simon, tu trouves mes enchaînements confus… Et bien moi, ce sont les enchaînements de ton Michéa que je trouve confus.
        Je ne fais que reprendre ce qu’il dit dans les interview qui nous sont donnés à commenter. Mes remarques sont très factuelles : elles se basent sur ce que j’ai entendu avec mes petites oreilles. Je n’extrapole pas sur ce qu’il a ou non écrit dans ses bouquins – que je trouve d’ailleurs relativement confus pour le peu que j’en connais, avec toutes ces phrases à rallonge et ces parenthèses incessantes.
        Note bien, que je n’ai absolument aucun a-priori négatif.J’écoute son point de vue, j’essaie de comprendre la logique de son argumentation. Mais pour le moment, j’y ai trouvé surtout des contradictions. Désolée.

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  • Batso // 12.09.2019 à 19h35

    Merci d’avoir partagé ici avec nous cet entretien radiophonique.
    Enfin une personne avec qui je devrais bien m’entendre : un socio-anarchiste, épanoui dans le pays des Landes (voisin donc), élevé au grain orwelien.

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  • Tardieu // 14.09.2019 à 14h43

    « Une société où la vie commune serait fondée sur des normes morales et philosophiques partagées » entre exploités et exploiteurs, ben voyons, quel monde merveilleux! Et cela après avoir osé écrire que monsieur Michéa aurait pris « ses distances avec le marxisme léniniste sans pour autant se réconcilier avec le capitalisme ».

    Voyons, un peu de cohérence et de sérieux ou c’est se moquer du monde, monsieur Michéa n’a franchement pas besoin de se « réconcilier avec le capitalisme », pas plus que Proudhon d’ailleurs.

    Si c’était une blague de collégien, on la retient, car c’est révélateur du personnage et de ses disciples.

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