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23.février.201923.2.2019 // Les Crises

Jean-Claude Michéa : « On ne peut être politiquement orthodoxe »

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L’actualité fait que je ressors ce billet de 2015…

Poursuivons, après Colson et Ciccariello-Maher, notre exploration des anarchismes contemporains (leurs enjeux, leurs lignes de force et de fracture). Le débat élève en ce qu’il met à l’épreuve — parler à son semblable flatte et passe le temps, assurément, mais l’art du monologue a ses limites. Quoi de mieux qu’un ancien membre du Parti communiste, lecteur impénitent de Marx et pasolinien assumé, pour évoquer la tradition anarchiste, généralement hostile au marxisme mais pourtant si présente dans son œuvre ? D’autant que Jean-Claude Michéa occupe une place à part dans la pensée critique contemporaine : le philosophe montpelliérain, qui s’est fait connaître en réhabilitant le socialisme populaire, anticapitaliste et anti-autoritaire d’Orwell, se tient loin des médias, loue les vertus du football, affectionne le populisme, tance l’Université et éreinte à l’envi les intellectuels de la gauche plus ou moins radicale. Rixes et noms d’oiseaux : Lordon, Corcuff, Halimi, Boltanski, Fassin, Garo et Amselle (rien moins) ont ferraillé contre celui, désormais proche des mouvements décroissants, qu’ils accusent de ravitailler la droite réactionnaire. Michéa semble s’en moquer éperdument, amusé, peut-être, à l’idée de scandaliser ceux qu’il assimile à la gauche « bohème » et « petite-bourgeoise » autant qu’à l’extrême gauche « culturelle ». Le penseur prise les phrases aux allures de piques : il arrive que l’on se perde en chemin mais son œuvre a le mérite de saler les plaies d’une gauche qui, trop souvent, a rompu les ponts avec les classes populaires.


Vous venez du PCF et possédez, à la base, une formation marxiste. Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à ces « frères ennemis », pour reprendre la formule de Guérin, que sont Bakounine, Proudhon, Rocker, Camus, Durruti, Voline, Goodman, Louise Michel, Albert Thierry, Chomsky, Landauer, James C. Scott ou Graeber, que vous ne cessez de citer au fil de vos textes ?

Bien des problèmes rencontrés par le mouvement anticapitaliste moderne tiennent au fait que le terme de « socialisme » recouvre, depuis l’origine, deux choses qu’il serait temps de réapprendre à distinguer. Il s’applique aussi bien, en effet, à la critique radicale du nouvel ordre capitaliste issu des effets croisés de la révolution industrielle et du libéralisme des Lumières qu’aux innombrables descriptions positives de la société sans classe qui était censée succéder à cet ordre, qu’il s’agisse du Voyage en Icarie de Cabet, du nouveau monde sociétaire deCharles Fourier ou de la Critique du programme de Gotha de Karl Marx. Or il s’agit là de deux moments philosophiquement distincts. On peut très bien, par exemple, accepter l’essentiel de la critique marxiste de la dynamique du capital (la loi de la valeur, le fétichisme de la marchandise, la baisse tendancielle du taux de profit, le développement du capital fictif etc.) sans pour autant souscrire – à l’instar d’un Lénine ou d’un Kautsky – à l’idéal d’une société reposant sur le seul principe de la grande industrie « socialisée » et, par conséquent, sur l’appel au développement illimité des « forces productives » et à la gestion centralisée de la vie collective (pour ne rien dire des différentes mythologies de l’« homme nouveau » – ou artificiellement reconstruit – qu’appelle logiquement cette vision « progressiste »). C’est donc l’échec, rétrospectivement inévitable, du modèle « soviétique » (modèle qui supposait de surcroît – comme l’école de la Wertkritik l’a bien montré – l’occultation systématique de certains des aspects les plus radicaux de la critique de Marx) qui m’a graduellement conduit à redécouvrir les textes de l’autre tradition du mouvement socialiste originel, disons celle du socialisme coopératif et antiautoritaire, tradition que l’hégémonie intellectuelle du léninisme avait longtemps contribué à discréditer comme « petite-bourgeoise » et « réactionnaire ».

« C’est avant tout la lecture deGuy Debord et del’Internationale situationniste(suivie de celle d’Orwell, de Laschet d’Illich) qui m’a rendue possible cette sortie philosophique du modèle léniniste. »

J’ajoute que dans mon cas personnel, c’est avant tout la lecture – au début des années 1970 – des écrits de Guy Debord et del’Internationale situationniste (suivie, un peu plus tard, de celle de George Orwell, de Christopher Lasch et d’Ivan Illich) qui m’a progressivement rendue possible cette sortie philosophique du modèle léniniste. Les analyses de l’I.S. permettaient à la fois, en effet, de penser le capitalisme moderne comme un « fait social total » (tel est bien le sens du concept de « société du Spectacle » comme forme accomplie de la logique marchande) et d’en fonder la critique sur ce principe d’autonomie individuelle et collective qui était au cœur du socialisme coopératif et de l’« anarcho-syndicalisme ». Et cela, au moment même où la plupart des intellectuels déçus par le stalinisme et le maoïsme amorçaient leur repli stratégique sur cet individualisme libéral du XVIIIe siècle – la synthèse de l’économie de marché et des « droits de l’homme » – dont le socialisme originel s’était précisément donné pour but de dénoncer l’abstraction constitutive et les implications désocialisantes.

Mais, au fond, on sent que la tradition libertaire est chez vous une profonde assise morale et philosophique bien plus qu’un programme politique (pourtant présent, aujourd’hui encore, dans tous les mouvements anarchistes constitués de par le monde). Quelles sont les limites théoriques et pratiques que vous lui trouvez et qui vous empêchent de vous en revendiquer pleinement ?

C’est une question assurément très complexe. Il est clair, en effet, que la plupart des anarchistes du XIXe siècle se considéraient comme une partie intégrante du mouvement socialiste originel (il suffit de se référer aux débats de la première internationale). Mais alors qu’il n’y aurait guère de sens à parler de « socialisme » avant la révolution industrielle (selon la formule d’un historien des années cinquante, le « pauvre » de Babeuf n’était pas encore le « prolétaire » de Sismondi), il y en a clairement un, en revanche, à poser l’existence d’une sensibilité « anarchiste » dès la plus haute Antiquité (et peut-être même, si l’on suit Pierre Clastres, dans le cas de certaines sociétés dites « primitives »). C’est ce qui avait, par exemple, conduit Jaime Semprun et l’Encyclopédie des nuisances à voir dans l’œuvre de Pao King-yen et de Hsi K’ang – deux penseurs chinois du troisième siècle – un véritable « éloge de l’anarchie » (Éloge de l’anarchie par deux excentriques chinois, paru en 2004).

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Cela s’explique avant tout par le fait que la question du pouvoir est aussi ancienne que l’humanité – contrairement aux formes de domination capitalistes qui ne devraient constituer, du moins faut-il l’espérer, qu’une simple parenthèse dans l’histoire de cette dernière. Il s’est toujours trouvé, en effet, des peuples, ou des individus, si farouchement attachés à leur autonomie qu’ils mettaient systématiquement leur point d’honneur à refuser toute forme de servitude, que celle-ci leur soit imposée du dehors ou, ce qui est évidemment encore plus aliénant, qu’elle finisse, comme dans le capitalisme de consommation moderne, par devenir « volontaire ». En ce sens, il existe incontestablement une tradition « anarchiste » (ou « libertaire ») dont les principes débordent largement les conditions spécifiques de la modernité libérale (songeons, par exemple, à l’œuvre de La Boétie ou à celle descyniques grecs) et dont l’assise principale – je reprends votre formule – est effectivement beaucoup plus « morale et philosophique » (j’ajouterais même « psychologique ») que politique, au sens étroit du terme.

« La critique anarchiste originelle laisse peu à peu la place à un simple mouvement d’extrême gauche parmi d’autres, ou même, dans les cas les plus extrêmes, à une posture purement œdipienne. »

C’est évidemment la persistance historique de cette sensibilité morale et philosophique (l’idée, en somme, que toute acceptation de la servitude est forcément déshonorante pour un être humain digne de ce nom) qui explique le développement, au sein du mouvement socialiste originel – et notamment parmi ces artisans et ces ouvriers de métier que leur savoir-faire protégeait encore d’une dépendance totale envers la logique du salariat – d’un puissant courant libertaire, allergique, par nature, à tout « socialisme d’Etat », à tout « gouvernement des savants » (Bakounine) et à toute discipline de parti calquée, en dernière instance, sur les seules formes hiérarchiques de l’usine bourgeoise. Le problème c’est qu’au fur et à mesure que la dynamique de l’accumulation du capital conduisait inexorablement à remplacer la logique du métier par celle de l’emploi (dans une société fondée sur le primat de la valeur d’usage et du travail concret, une telle logique devra forcément être inversée), le socialisme libertaire allait progressivement voir une grande partie de sa base populaire initiale fondre comme neige au soleil. Avec le risque, devenu patent aujourd’hui, que la critique anarchiste originelle – celle qui se fondait d’abord sur une « assise morale et philosophique » – laisse peu à peu la place à un simple mouvement d’extrême gauche parmi d’autres, ou même, dans les cas les plus extrêmes, à une posture purement œdipienne (c’est ainsi que dans un entretien récent avec Raoul Vaneigem, Mustapha Khayati rappelait qu’une partie des querelles internes de l’I.S. pouvaient s’expliquer par le fait qu’« un certain nombre d’entre nous, autour de Debord, avait un problème à régler, un problème avec le père »).

La multiplication des conflits de pouvoir au sein de nombreuses organisations dites « libertaires » – conflits dont les scissions répétitives et la violence des polémiques ou des excommunications sont un symptôme particulièrement navrant – illustre malheureusement de façon très claire cette lente dégradation idéologiqued’une partie du mouvement anarchiste moderne : celle dont les capacités de résistance morale et intellectuelle au maelstrom libéral sont, par définition, les plus faibles – comme c’est très souvent le cas, par exemple, chez les enfants perdus des nouvelles classes moyennes métropolitaines (le microcosme parisien constituant, de ce point de vue, un véritable cas d’école ). De là, effectivement, mes réticences à me situer aujourd’hui par rapport au seul mouvement anarchiste orthodoxe et, surtout, mon insistance continuelle (dans le sillage, entre autres, d’Albert Camus et d’André Prudhommeaux) à défendre cette idée de « décence commune » dont l’oubli, ou le refus de principe, conduit presque toujours un mouvement révolutionnaire à céder, tôt ou tard, à la fascination du pouvoir et à se couper ainsi des classes populaires réellement existantes.

On a du mal à savoir ce que vous pensez précisément de l’État – une problématique pourtant chère aux marxistes comme aux anarchistes…

Je n’ai effectivement pas écrit grand-chose sur cette question (sauf, un peu, dans la Double pensée et dans mon entretien avec le Mauss), tant elle me semble polluée par les querelles terminologiques. Ce que marxistes et anarchistes, en effet, critiquaient sous le nom d’État au XIXe siècle ne correspond plus entièrement à ce qu’on range aujourd’hui sous ce nom (pour ne rien dire de la critique libérale de l’État qui relève d’une autre logique, malheureusement trop facilement acceptée par certains « anarchistes » parisiens tendance Largo Winch). Le mieux est donc de rappeler ici quelques principes de bon sens élémentaire. Ce qui commande une critique socialiste/anarchiste de l’État, c’est avant tout la défense de l’autonomie populaire sous toutes ses formes (cela suppose naturellement une confiance de principe dans la capacité des gens ordinaires à s’autogouverner dans toute une série de domaines essentiels de leur vie).

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Albert Camus

Autonomie dont le point d’ancrage premier est forcément toujours local (la « commune » pris au sens large du mot – cf. Marx –, c’est-à-dire là où un certain degré de face-à-face, donc de démocratie directe – est en droit encore possible). Cela implique donc :
a) la critique de tout pouvoir bureaucratique séparé et qui entendrait organiser d’en haut la totalité de la vie commune.
b) la critique de la mythologie républicaine de « l’Universel » dont l’État serait le fonctionnaire, du moins si par « universel » on entend l’universel abstrait, pensé comme séparé du particulier et opposé à lui. L’idée en somme que les communautés de base devraient renoncer à tout ce qui les particularise pour pouvoir entrer dans la grande famille uniformisée de la Nation ou du genre humain. En bon hégélien, je pense au contraire que l’universel concret est toujours un résultat – par définition provisoire – et qu’il intègre la particularité à titre de moment essentiel (c’est-à-dire non pas comme « moindre mal », mais comme condition sine qua non de son effectivité réelle). C’est pourquoi – mais on l’a déjà dit mille fois – l’État et l’Individu modernes (autrement dit, l’État « universaliste » et l’individu « séparé de l’homme et de la communauté », Marx) définissent depuis le début une opposition en trompe l’œil (c’est Hobbes qui a génialement démontré, le premier, que l’individu absolu – celui que vante le « rebelle » libertarien – ne pouvait trouver sa vérité que dans l’État absolu [et réciproquement]).

« Ce que marxistes et anarchistes critiquaient sous le nom d’État au XIXe siècle ne correspond plus entièrement à ce qu’on range aujourd’hui sous ce nom. »

L’individu hors-sol et intégralement déraciné (le « self made man » des libéraux) n’est, en réalité, que le complément logique du Marché uniformisateur et de l’État « citoyen » et abstrait (tout cela était déjà admirablement décrit par Marx dans la question juive). La base de toute société socialiste sera donc, à l’inverse, l’homme comme « animal social » (Marx) et capable, à ce titre, de convivialité (le contraire, en somme de l’individustirnerohobbesien). Le dernier livre de David Graeber sur la dette (qui prolonge les travaux du Mauss), contient, du reste, des passages remarquables sur ce point (c’est même la réfutation la plus cruelle qui soit du néo-utilitarisme de Lordon et des bourdivins). C’est pourquoi une critique socialiste/anarchiste de l’État n’a de sens que si elle inclut une critique parallèle de l’individualisme absolu. On ne peut pas dire que ce lien soit toujours bien compris de nos jours !

Pour autant, et à moins de rêver d’une fédération mondiale de communes autarciques dont le mode de vie serait nécessairement paléolithique, il est clair qu’une société socialiste développée et étendue à l’ensemble de la planète suppose une organisation beaucoup plus complexe à la fois pour rendre possible la coopération amicale entre les communautés et les peuples à tous les niveaux et pour donner tout son sens au principe de subsidiarité (on ne délègue au niveau supérieur que les tâches qui ne peuvent pas être réalisé au niveau inférieur [ce qui est exactement le contraire de la façon de procéder liée à l’Europe libérale]). C’est évidemment ici que doit se situer la réflexion – compliquée – sur le statut, le rôle et les limites des services publics, de la monnaie, du crédit public, de la planification, de l’enseignement, des biens communs etc.

Tout comme Chomsky, je ne suis donc pas trop gêné – surtout en ces temps libéraux – par l’emploi du mot « étatique » s’il ne s’agit que de désigner par là ces structures de coordination de l’action commune (avec, bien entendu, les effets d’autorité et de discipline qu’elles incluent) qu’une société complexe appelle nécessairement (que ce soit au niveau régional, national ou mondial). L’important devient alors de s’assurer du plus grand contrôle démocratique possible de ces structures par les collectivités de base (principe de rotation des fonctions, tirages au sort, interdiction d’exercer plus d’un mandat, contrôle des experts, référendums d’initiatives populaires, reddition des comptes, etc., etc.). Dans l’idéal, la contradiction dialectique entre la base et le « sommet » (et le mouvement perpétuel de va-et-vient entre les deux) pourrait alors cesser d’être « antagoniste ». Mais, vous le voyez, je n’ai improvisé là que quelques banalités de base.

Comme vous le savez, le terme « libertaire » a été inventé par Déjacque en opposition au terme « libéral », lors d’une querelle avec Proudhon. Vous n’avez pas de mots assez durs contre les « libéraux-libertaires » chers, si l’on peut dire, à Clouscard. Comment expliquez-vous cette alliance a priori incongrue ?

« De là le rôle philosophique que les premiers socialistes accordaient aux concepts de « communauté » (on a presque fini par oublier que le terme « socialisme » s’opposait à celui d’ »individualisme ») et leur critique du dogme libéral. »

On aura une idée supplémentaire de toutes ces difficultés sémantiques si l’on ajoute que la traduction américaine du mot « libertaire » (le journal de Joseph Déjacque était certes publié à New-York, mais uniquement en français) est libertarian. Or ce dernier terme (qu’on a curieusement retraduit par « libertarien ») en est peu à peu venu à désigner, aux États-Unis, la forme la plus radicale du libéralisme économique, politique et culturel – celle qu’incarnent notamment Murray Rothbard et David Friedman – au point d’être parfois considéré aujourd’hui comme un simple équivalent de celui d’« anarcho-capitaliste » ! Pour dissiper ce nuage d’encre, il est donc temps d’en revenir aux fondements mêmes de la critique socialiste originelle de l’anthropologie libérale. On sait, en effet, que pour les libéraux – il suffit de lire John Rawls – l’homme doit toujours être considéré comme un être « indépendant par nature » et qui ne peut donc chercher à nouer des liens avec ses semblables (ne serait-ce – écrit ironiquement David Graeber – que pour pouvoir « échanger des peaux de castor ») que dans la stricte mesure où ce type d’engagement contractuel lui paraît « juste », c’est-à-dire, en dernière instance, conforme à son « intérêt bien compris ».

Dans cette perspective à la Robinson Crusoé (Marx voyait significativement dans le cash nexus des économistes libéraux – terme qu’il avait emprunté au « réactionnaire » Carlyle – une pure et simple « robinsonnade »), il va de soi qu’aucune norme morale, philosophique ou religieuse ne saurait venir limiter du dehors le droit « naturel » de tout individu à vivre en fonction de son seul intérêt égoïste (y compris dans sa vie familiale et affective), si ce n’est, bien entendu, la liberté équivalente dont sont supposés disposer symétriquement les autres membres d’une société libérale (les interventions de l’État « minimal » n’ayant alors plus d’autre prétexte officiel que la nécessité permanente de protéger ces libertés individuelles, que ce soit sur le plan politique et culturel – la défense des « droits de l’homme », y compris en Irak, au Mali ou en Afghanistan – ou économique – la défense de la libre concurrence et de la liberté intégrale d’entreprendre, de vendre et d’acheter). Or si la plupart des fondateurs du socialisme partageaient effectivement l’idéal émancipateur des Lumières et leur défense de l’esprit critique (ils étaient évidemment tout aussi hostiles que les libéraux aux sociétés oppressives et inégalitaires d’ancien régime), ils n’en dénonçaient pas moins l’anthropologie individualiste et abstraite sur laquelle cet idéal était structurellement fondé. À leurs yeux il allait de soi, en effet, que l’homme était d’abord un être social, dont la prétendue « indépendance naturelle » (déjà contredite par la moindre observation ethnologique) impliquait – comme Marx l’écrivait en 1857 – une « chose aussi absurde que le serait le développement du langage sans la présence d’individus vivant et parlant ensemble ».

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Rosa Luxemburg

« La liberté d’expression c’est d’abord et toujours, selon la formule de Rosa Luxemburg, la liberté de celui qui pense autrement. »

De là, naturellement, le rôle philosophique absolument central que ces premiers socialistes accordaient aux concepts d’entraide et de « communauté » (on a presque fini par oublier que le terme de « socialisme » s’opposait, à l’origine, à celui d’« individualisme ») et leur critique corrélative du dogme libéral selon lequel l’émancipation intégrale des individus ne pourrait trouver ses ultimes conditions que dans la transformation correspondante de la société – pour reprendre une formule de l’école saint-simonienne – en une simple « agrégation d’individus sans liens, sans relations, et n’ayant pour mobile que l’impulsion de l’égoïsme » (la coexistence « pacifique » des individus ainsi atomisés devant alors être assurée par les seuls mécanismesanonymes et impersonnels du Droit et du Marché, eux-mêmes placés sous l’égide métaphysique du Progrès continuel de la Science et des « nouvelles technologies »). Il suffit, dès lors, de réactiver ce clivage originel (ce qui suppose, vous vous en doutez bien, une rupture radicale avec tous les postulats idéologiques de la gauche et de l’extrême gauche contemporaines) pour redécouvrir aussitôt ce qui sépare fondamentalement un authentique libertaire – celui dont la volonté d’émancipation personnelle, à l’image de celle d’un Kropotkine, d’un Gustav Landauer, ou d’un Nestor Makhno, s’inscrit nécessairement dans un horizon collectif et prend toujours appui sur les « liens qui libèrent » (comme, par exemple, l’amour, l’amitié ou l’esprit d’entraide) – d’un « libertaire » libéral (ou « anarcho-capitaliste ») aux yeux duquel un tel travail d’émancipation personnelle ne saurait être l’œuvre que d’un sujet « séparé de l’homme et de la communauté » (Marx), c’est-à-dire, en définitive, essentiellement narcissique(Lasch) et replié sur ses caprices individuels et son « intérêt bien compris » (quand ce n’est pas sur sa seule volonté de puissance, comme c’était par exemple le cas chez le Marquis de Sade).

C’est d’ailleurs cette triste perversion libérale de l’esprit « libertaire » que Proudhon avait su décrire, dès 1858, comme le règne de « l’absolutisme individuel multiplié par le nombre de coquilles d’huîtres qui l’expriment ». Description, hélas, rétrospectivement bien prophétique et qui explique, pour une grande part, le désastreux naufrage intellectuel de la gauche occidentale moderne et, notamment, son incapacité croissante à admettre que la liberté d’expression c’est d’abord et toujours, selon la formule de Rosa Luxemburg, la liberté de celui qui pense autrement.

L’an passé, Le Monde libertaire vous a consacré quelques pages. S’il louait un certain nombre de vos analyses, il vous reprochait votre usage du terme « matriarcat », votre conception de l’internationalisme et de l’immigration, et, surtout, ce qu’il percevait comme une complaisance à l’endroit des penseurs et des formations nationalistes ou néofascistes – au prétexte qu’ils seraient antilibéraux et que cela constituerait votre clivage essentiel, quitte à fouler aux pieds tout ce qui, dans ces traditions, s’oppose brutalement à l’émancipation de chacune des composantes du corps social. Comprenez-vous que vous puissiez créer ce « malaise », pour reprendre leur terme, au sein de tendances (socialistes, libertaires, communistes, révolutionnaires, etc.) dont vous vous revendiquez pourtant ?

Passons d’abord sur l’idée grotesque – et visiblement inspirée par le courant féministe dit « matérialiste » – selon laquelle l’accumulation mondialisée du capital (dont David Harvey rappelait encore récemment qu’elle constituait la dynamique de base à partir de laquelle notre vie était quotidiennement façonnée) trouverait sa condition anthropologique première dans le développement du « patriarcat » – lui-même allègrement confondu avec cettedomination masculine qui peut très bien prospérer, à l’occasion, à l’abri du matriarcat psychologique. Une telle idée incite évidemment à oublier – comme le soulignait déjà Marx – que le processus d’atomisation marchande de la vie collective conduit, au contraire, « à fouler aux pieds toutes les relations patriarcales » et, d’une manière générale, à noyer toutes les relations humaines « dans les eaux glacées du calcul égoïste ».

« La conception de la solidarité internationale défendue par les fondateurs du mouvement ouvrier était impossible à confondre avec ce culte de la « mobilité » et de la « flexibilité » au cœur de l’idéologie capitaliste moderne. »

Passons également sur cette assimilation pour le moins hâtive (et que l’extrême gauche post-mitterrandienne ne songe même plus à interroger) de l’internationalisme du mouvement ouvrier originel à cette nouvelle idéologie « mobilitaire » (dont la libre circulation mondiale de la force de travail et le tourisme de masse ne représentent, du reste, qu’un aspect secondaire) qui constitue désormais – comme le rappelait Kristin Ross – « le premier impératif catégorique de l’ordre économique » libéral. Mes critiques semblent avoir oublié, là encore, que l’une des raisons d’être premières de l’association internationale des travailleurs, au XIXe siècle, était précisément la nécessité de coordonner le combat des différentes classes ouvrières nationales contre ce recours massif à la main d’œuvre étrangère qui apparaissait déjà, à l’époque, comme l’une des armes économiques les plus efficaces de la grande bourgeoisie industrielle. Comme le soulignaient, par exemple, les représentants du mouvement ouvrier anglais (dans un célèbre appel de novembre 1863 adressé au prolétariat français), « la fraternité des peuples est extrêmement nécessaire dans l’intérêt des ouvriers. Car chaque fois que nous essayons d’améliorer notre condition sociale au moyen de la réduction de la journée de travail ou de l’augmentation des salaires, on nous menace toujours de faire venir des Français, des Allemands, des Belges qui travaillent à meilleur compte ».

Naturellement, les syndicalistes anglais – étrangers, par principe, à toute xénophobie – s’empressaient aussitôt d’ajouter que la « faute n’en est certes pas aux frères du continent, mais exclusivement à l’absence de liaison systématique entre les classes industrielles des différents pays. Nous espérons que de tels rapports s’établiront bientôt[de fait, l’association internationale des travailleurs sera fondée l’année suivante] et auront pour résultat d’élever les gages trop bas au niveau de ceux qui sont mieux partagés, d’empêcher les maîtres de nous mettre dans une concurrence qui nous rabaisse à l’état le plus déplorable qui convient à leur misérable avarice » (notons qu’on trouvait déjà une analyse semblable des effets négatifs de la politique libérale d’immigration dans l’ouvrage d’Engels sur la situation de la classe laborieuse en Angleterre). Comme on le voit, la conception de la solidarité internationale défendue par les fondateurs du mouvement ouvrier était donc un peu plus complexe (et surtout impossible à confondre avec ce culte de la « mobilité » et de la « flexibilité » qui est au cœur de l’idéologie capitaliste moderne) que celle du brave Olivier Besancenot ou de n’importe quel autre représentant de cette nouvelle extrême gauche qui apparaît désormais – pour reprendre une expression de Marx – « au-dessous de toute critique ».

Olivier Besancenot

Quant à l’idée selon laquelle ma critique du capitalisme entretiendrait un rapport ambigu, certains disent même structurel, avec le « néofascisme » – idée notamment propagée par Philippe Corcuff, Luc Boltanski et Jean-Loup Amselle –, elle me semble pour le moins difficile à concilier avec cet autre reproche (que m’adressent paradoxalement les mêmes auteurs) selon lequel j’accorderais trop d’importance à cette notion de common decency qui constituait aux yeux d’Orwell le seul fondement moral possible de tout antifascisme véritable. Il est vrai que les incohérences inhérentes à ce type de croisade (dont le signal de départ avait été donné, en 2002, par la très libérale Fondation Saint-Simon, avec la publication du pamphlet de Daniel Lindenberg sur les « nouveaux réactionnaires ») perdent une grande partie de leur mystère une fois que l’on a compris que l’objectif premier des nouveaux évangélistes libéraux était de rendre progressivement impossible toute analyse sérieuse (ou même tout souvenir concret) de l’histoire véritable des « années trente » et du fascisme réellement existant.

« Faire place nette à cet « antifascisme » abstrait et instrumental sous lequel, depuis 1984, la gauche moderne ne cesse de dissimuler sa conversion définitive au libéralisme. »

Et cela, bien sûr, afin de faire place nette – ce qui n’offre plus aucune difficulté majeure dans le monde de Youtube et des « réseaux sociaux » – à cet « antifascisme » abstrait et purement instrumental sous lequel, depuis 1984, la gauche moderne ne cesse de dissimuler sa conversion définitive au libéralisme. Bernard-Henri Lévy l’avait d’ailleurs reconnu lui-même lorsqu’il écrivait, à l’époque, que « le seul débat de notre temps [autrement dit, le seul qui puisse être encore médiatiquement autorisé] doit être celui du fascisme et l’antifascisme ». Or on ne peut rien comprendre à l’écho que le fascisme a pu rencontrer, tout au long du XXesiècle, dans de vastes secteurs des classes populaires, et des classes moyennes, si l’on ne commence pas – à la suite d’Orwell – par prendre acte du fait qu’il constituait d’abord, du moins dans sa rhétorique officielle, une forme pervertie, dégradée, voire parodique du projet socialiste origineltout ce qu’il y a de bon dans le fascisme – n’hésitait pas à écrire Orwell – est aussi implicitement contenu dans le socialisme »). Ce qui veut tout simplement dire que cette idéologie ontologiquement criminelle (analyse qui vaudrait également pour les autres formes de totalitarisme, y compris celles qui s’abritent aujourd’hui sous l’étendard de la religion) trouvait, au même titre que le socialisme, son point de départ moral et psychologique privilégié dans le désespoir et l’exaspération croissante d’une partie des classes populaires devant cette progressive « dissolution de tous les liens sociaux » (Debord) que le principe de neutralité axiologique libéral engendre inexorablement (processus qu’Engels décrivait, pour sa part, comme la « désagrégation de l’humanité en monades dont chacune à un principe de vie particulier et une fin particulière »).

Naturellement, la fétichisation du concept d’unité nationale (qui ne peut qu’entretenir l’illusion d’une collaboration « équitable » entre le travail et le capital) et sa nostalgie romantique des anciennes aristocraties guerrières (avec son culte du paganisme, de la hiérarchie et de la force brutale) interdisaient par définition au fascisme de désigner de façon cohérente les causes réelles du désarroi ressenti par les classes populaires, tout comme la véritable logique de l’exploitation à laquelle elles se trouvaient quotidiennement soumises. De là, entre autres, cet « antisémitisme structurel » (Robert Kurz) qui « ne fait que renforcer le préjugé populaire du « capital accapareur » rendu responsable de tous les maux de la société et qui, depuis deux cents ans, est associé aux juifs » (Robert Kurz ne manquait d’ailleurs pas de souligner, après Moishe Postone, que cet antisémitisme continuait d’irriguer, « de façon consciente ou inconsciente » – et, le plus souvent, sous le masque d’une prétendue solidarité avec le peuple palestinien – une grande partie des discours de l’extrême gauche contemporaine). Il n’en reste pas moins que l’idéologie fasciste – comme c’était d’ailleurs déjà le cas, au XIXe siècle, de celle d’une partie de la droite monarchiste et catholique (on se souvient, par exemple, du tollé provoqué sur les bancs de la gauche par Paul Lafargue – en décembre 1891 – lorsqu’il avait osé saluer dans une intervention du député catholique Albert de Mun« l’un des meilleurs discours socialistes qui aient été prononcés ici ») – incorpore, tout en les dénaturant, un certain nombre d’éléments qui appartiennent de plein droit à la tradition socialiste originelle.

« On aurait le plus grand mal à trouver dans l’œuvre de Fassin une seule page qui puisse inciter les gens ordinaires à remettre en question la dynamique aveugle du capital. »

Tel est bien le cas, entre autres, de la critique de l’atomisation marchande du monde, de l’idée que l’égalité essentiellementabstraite des « citoyens » masque toujours le pouvoir réel de minorités qui contrôlent la richesse et l’information, ou encore de la thèse selon laquelle aucun monde véritablement communne saurait s’édifier sur l’exigence libérale de « neutralité axiologique » (d’ailleurs généralement confondue, de nos jours, avec le principe de « laïcité ») ni, par conséquent, sur ce relativisme moral et culturel « postmoderne » qui en est l’expression philosophique achevée (à l’inverse, on aurait effectivement le plus grand mal à trouver, dans toute l’œuvre d’Eric Fassin, une seule page qui puisse réellement inciter les gens ordinaires à remettre en question la dynamique aveugle du capital ou l’imaginaire de la croissance et de la consommation). C’est naturellement l’existence de ces points d’intersection entre la critique fasciste de la modernité libérale (ou, d’une manière générale, sa critique « réactionnaire ») et celle qui était originellement portée par le mouvement ouvrier socialiste, qui allait donc permettre aux think tanks libéraux (Fondation Saint-Simon, Institut Montaigne, Terra Nova, etc.) de mettre très vite au point – au lendemain de la chute de l’empire soviétique – cette nouvelle stratégie Godwin (ou de reductio ad hitlerum) qui en est progressivement venue à prendre la place de l’ancienne rhétorique maccarthyste. Stratégie particulièrement économe en matière grise – d’où le succès qu’elle rencontre chez beaucoup d’intellectuels de gauche – puisqu’il suffira désormais aux innombrables spin doctors du libéralisme de dénoncer rituellement comme « fasciste » (ou, à tout le moins, de nature à engendrer un regrettable « brouillage idéologique ») toute cette partie de l’héritage socialiste dont une droite antilibérale se montre toujours capable, par définition, de revendiquer certains aspects – moyennant, bien sûr, les inévitables ajustements que son logiciel inégalitaire et nationaliste lui impose par ailleurs.

orwell

George Orwell

À tel point que les représentants les plus intelligents de cette droite antilibérale ont eux-mêmes fini par comprendre, en bons lecteurs de Gramsci, tout le bénéfice qu’il leur était à présent possible de tirer de leurs hommages sans cesse plus appuyés – et sans doute parfois sincères – à l’œuvre de Marx, de Debord ou deCastoriadis. Un tel type de récupération est, du reste, d’autant plus inévitable que le disque dur métaphysique de la gauche moderne – à présent « prisonnière de l’ontologie capitaliste » (Kurz) – ne lui permet plus, désormais, de regarder en face la moindre réalité sociologique concrète (comme dans le célèbre conte d’Andersen sur les Habits neufs de l’Empereur) et, par conséquent, de percevoir dans la détresse et l’exaspération grandissantes des classes populaires (qu’elle interprète nécessairement comme un signe de leur incapacité frileuse à s’adapter « aux exigences du monde moderne ») tout ce qui relève, au contraire, d’une protestation légitime (je renvoie ici au remarquable essai de Stephen Marglin sur The Dismal science) contre le démantèlement continuel de leurs identités et de leurs conditions matérielles de vie par la dynamique transgressive du marché mondialisé et de sa culture « postmoderne » (« cette agitation et cette insécurité perpétuelles » – écrivait déjà Marx – « qui distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes »).

« La nouvelle stratégie Godwin apparaît bien comme l’héritière directe de la « Nouvelle Philosophie » de la fin des années soixante-dix. »

De là, bien entendu, l’étonnante facilité avec laquelle il est devenu aujourd’hui possible de discréditer a priori toutes ces mises en question de la logique marchande et de la société du Spectacle qui, il y a quelques décennies encore, étaient clairement le signe d’une pensée radicale – qu’il s’agisse de l’École de Francfort, de l’Internationale situationniste ou des écrits d’Ivan Illich. Si, par exemple, le Front National – tournant le dos à la rhétorique reaganienne de son fondateur – en vient, de nos jours, à soutenir l’idée que les politiques libérales mises en œuvre par la Commission européenne, et le déchaînement correspondant de la spéculation financière internationale, sont l’une des causes majeures du chômage de masse (tout en prenant évidemment bien soin de dissocier ce processus de financiarisation « néolibéral » des contradictions systémiques que la mise en valeur du capital productif rencontre depuis le début des années soixante-dix), on devra donc désormais y voir la preuve irréfutable que toute critique de l’euro et des politiques menées depuis trente ans par l’oligarchie bruxelloise ne peut être que le fait d’un esprit « populiste », « europhobe » ou même « rouge-brun » (et peu importe, au passage, que le terme d’« europhobie » ait lui-même été forgé par la propagande hitlérienne, au cours de la Seconde Guerre mondiale, dans le but de stigmatiser la résistance héroïque des peuples anglais et serbe à l’avènement d’une Europe nouvelle !).

En ce sens, la nouvelle stratégie Godwin apparaît bien comme l’héritière directe de la « Nouvelle Philosophie » de la fin des années soixante-dix. À ceci près, que là où un Glucksmann ou un BHL se contentaient d’affirmer que toute contestation radicale du capitalisme conduisait nécessairement au Goulag, la grande innovation théorique des Godwiniens aura été de remplacer la Kolyma et les îles Solovski par Auschwitz, Sobibor et Treblinka. De ce point de vue, Jean-Loup Amselle – avec son récent pamphlet sur les « nouveaux Rouges-Bruns » et le « racisme qui vient » – est incontestablement celui qui a su conférer à ces nouveaux « éléments de langage » libéraux une sorte de perfection platonicienne. Au terme d’une analyse fondée sur le postulat selon lequel « la culture n’existe pas, il n’y a que des individus » (hommage à peine voilé à la célèbre formule de Margaret Thatcher), il réussit, en effet, le tour de force de dénoncer dans le projet d’une « organisation sociale et économique reposant sur les principes d’échange non marchand, de don, de réciprocité et de redistribution » – autrement dit dans le projet socialiste traditionnel – l’une des incarnations les plus insidieuses, du fait de son supposé « primitivisme », de cette « posture rouge-brune qui fait le lit du Front national et de Riposte laïque » (il est vrai qu’aux yeux de cet étrange anthropologue de gauche, les partisans de la décroissance, les écologistes et les « anarchistes de tout poil » avaient déjà, depuis longtemps, largement contribué à cette lente fascisation des esprits). Le fait qu’une pensée aussi délirante ait pu rencontrer un écho favorable auprès de tant d’« antifascistes » auto-proclamés (pour ne rien dire des éloges dithyrambiques d’un Laurent Joffrin) nous en apprend donc énormément sur l’ampleur du confusionnisme qui règne aujourd’hui dans les rangs de la gauche et de l’extrême gauche post-mitterrandiennes – mouvement anarchiste compris.

« Je suis sincèrement désolé pour tous ces braves policiers de la pensée qui ne font, après tout, que le travail pour lequel l’Université les paye. »

Et, comme par hasard, c’est précisément dans un tel contexte idéologique – contexte dans lequel tous les dés ont ainsi été pipés d’avance – que tous ceux qui tiennent la critique socialiste de Marx, d’Orwell ou de Guy Debord pour plus actuelle que jamais et contestent donc encore, avec un minimum de cohérence, le « monde unifié du capital » (Robert Kurz), se retrouvent désormais sommés par les plus enragés des « moutons de l’intelligentsia » (Debord) de s’expliquer en permanence sur la « complaisance » que cette critique entretiendrait nécessairement avec les idéologies les plus noires du XXe siècle. Avec à la clé – j’imagine – l’espoir des évangélistes libéraux d’amener ainsi tous ces mauvais esprits à mettre, à la longue, un peu d’eau dans leur vin, de peur de passer pour « passéistes » ou « réactionnaires ». Tout comme, sous le précédent règne du maccarthysme, c’était, à l’opposé, la peur d’être assimilés à des « agents de Moscou » qui était censée paralyser les esprits les plus critiques. Il se trouve hélas (et j’en suis sincèrement désolé pour tous ces braves policiers de la pensée qui ne font, après tout, que le travail pour lequel l’Université les paye) qu’il y a déjà bien longtemps que j’ai perdu l’habitude de me découvrir – dans la crainte et le tremblement – devant chaque nouvelle procession du clergé « progressiste » (ou, si l’on préfère, devant chaque nouvelle étape du développement capitaliste). Mais n’est-ce pas George Orwell lui-même qui nous rappelait qu’« il faut penser sans peur » et que « si l’on pense sans peur, on ne peut être politiquement orthodoxe » ?

Source : Ballast, pour Revue Ballast, le 4 février 2015.

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H. I. Parmentier // 30.08.2015 à 09h38

Bizarre, cette fronde contre ce texte, dans les commentaires.

On interroge ce mec de manière pointue, sur des milliers d’heures de son travail. Alors ses réponses sont pointues et serrées et difficiles d’accès.

L’approche académique poussée, ça donne ça, on ne l’évite pas. Comme pour la danse classique, avec la discipline vient le style, on aime ou pas, mais on ne l’évite pas.

Surtout, il ne fait pas d’effort de vulgarisation. Michéa n’essaie pas de faire du Chomsky et ses conférences à grand public. Sa réflexion a sûrement des défauts et on peut ne pas aimer le style, mais confondre avec du verbiage de salon, quelle petite vue et quelle méchanceté !

Comme de confondre l’Opera Garnier avec la Star Academy. On peut détester l’opera et ne pas tout mélanger.

Le problème est probablement que ce texte est fait pour une publication spécialisée, et ne peut pas vraiment trouver son public sur Les Crises. Aussi solide et éloigné soit-il de la « pensée » Twitter, le site « les crises » reste destiné au grand public, et pas ce texte.

142 réactions et commentaires

  • Pastèque // 30.08.2015 à 05h24

    J’ai lu les ‘échanges’ Michéa-Lordon, est-ce que l’un d’entre nous peut expliciter les véritables raisons de leur bagarre?

      +1

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    • Louise // 30.08.2015 à 09h29

      « Michéa lui ne sait plus où il habite », effectivement Omar vous avez raison. Cela est d’autant plus grave qu’en ces temps de grandes confusions, de menace de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir, les intellectuels devraient être ceux qui gardent la tête froide et ne perdent pas la « bouboule »… or, un certain nombre d’entre eux, rajoute de la confusion à la confusion.

        +8

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    • RMM // 30.08.2015 à 12h32

      Bien d’accord.
      Il me semble que ceux qui rejettent cette réflexion sont les memes qui se sont résignés au scandale des délocalisations, pour ne citer que seul indice du misérable conformisme intellectuel ambiant, et donc incapable de saisir la portée de ce simple énoncé, contre la profondeur duquel la propagdande «  »neocon » nous a immunisés:
      “La conception de la solidarité internationale défendue par les fondateurs du mouvement ouvrier était impossible à confondre avec ce culte de la « mobilité » et de la “flexibilité” au cœur de l’idéologie capitaliste moderne.”

        +12

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    • Heirani // 30.08.2015 à 12h34

      Concernant l’article contretemps:
      Je le trouve au contraire très médiocre. Du moins la première moitié, je n’ai pas vraiment envie de poursuivre ma lecture. Car la critique de l’œuvre de Michéa n’y est nullement argumentée et se résume à un « son constat est juste mais c’est pas bien, c’est mal, c’est front national, c’est le fascisme… » Enfin bref, la classique liste des Emmanuel Goldstein en tout genre.

      Au contraire je recommande la lecture de Michéa, Lasch, Orwell. Quitte à se faire sa propre idée. Et tient à préciser que leur lecture ne m’a nullement conduit à Adolphe ou Henry Ford, mais à Mauss.

        +37

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    • Omar // 30.08.2015 à 13h53

      le commentaire de Lordon sur Michéa… Un texte un peu long et approfondi en particulier sur cette idée de « Common decency »

      http://www.academia.edu/8184420/La_Revue_des_Livres_IMPASSE_MICH%C3%89A

      Michéa essaye de répondre sur son blog Médiapart (pas directement à Lordon, mais à Corcuff)… En qualifiant au passage, Lordon de chien de garde et d’économiste d’Etat…

      http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/020813/en-reponse-corcuff

      Cordialement.

        +7

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      • Charles Michael // 30.08.2015 à 19h26

        Omar,
        merci pour les liens

        Lordon vraiment trop long, trop verbeux et un peu mauvaise foi.
        Je lui reconnais le grand mérite d’être clairement pour sortir de l’euro tout en me demandant ce qu’il fait avec les Technocrates Attérrés, pardon les Economistes Atterrants.

        Lordon je trouve est systématiquement agressif, mais ses propositions d’action sont d’une immense pauvreté convenue (cf son dernier papier sur le Diplo, démolissant la position de Sapir: en gros il faut compter sur la Gauche grecque Union Populaire et laisser murir).
        Et ben, il sera complétement chauve quand la chose sera mure.

        A ce propos , de l’injuste calvitie précoce, je me demande si ce comportement constant de roquet (avec Todd, Picketty) n’est pas l’expression d’un problème narcissique, c’est en tout cas ce qu’en aurait déduit je pense Henri Laborit, peut-être aussi le psy du quartier.

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        • Omar // 31.08.2015 à 08h46

          Bonjour Charles.
          Merci pour votre réponse.

          Je n’ai pas la même appréciation que vous sur Lordon. je le trouve très scrupuleux et très attentif à l’exigence de rigueur conceptuelle. Il y a un point de vue et un engagement manifeste, mais il n’y a pas d’approximations conceptuelles… cela passe par une écriture souvent trapue je le reconnais et sans doute que le style personnel d’écriture du bonhomme y est aussi pour quelque chose.
          Mais je préfère un texte ki me demande un peu d’efforts à des tartines à la Michéa ou à la Christophe Guilluy avec sa « France périphérique » qu’il oppose au bobos (sic!!) des centres villes, comme si un terme journalistique comme « bobo » constituait une catégorie sociologique scientifiquement établie…
          C pour ça que j’apprécie bcp Lordon…

          Cordialement.

            +9

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      • Serge // 30.08.2015 à 22h06

        Lordon fait l’éloge du  » se barrer » .
        Quelque fois certes,il est bon des « se barrer » .mais en faire un slogan,sans se poser la question :  » pour aller où ?  » ,c’est niais .
        Toujours la même logorrhée gauchiste ,béate devant tout ce qui bouge .

        « ce dont les formes contemporaines sont capables »…grâce à « l’amour,la quête d’amour « .Les déliaisons,prélude à d’autres reliaisons » …Etc .C’est Bô ,sauf que le résultat positif,comme forme de progrès ,je ne le vois guère !

          +9

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      • DLG // 31.08.2015 à 15h40

        Merci bien pour ces liens, très intéressants.

        Toutefois, si l’on peut repérer certes de faiblesses dans l’analyse de Michéa telles que présentées dans le texte précédent (Lordon le montre bien avec l’histoire du flou conceptuel autour de la comon decency… avant à mon avis de se vautrer sur l’histoire du divorce) je dirais que au final c’est un partout balle au centre…

        La seule chose que je déplore, c’est le ton vindicatif des 2 auteurs, car à mon avis cela n’a pas lieu d’être, cela parasite le débat plus qu’autre chose (dans le cas du texte de mediapart pour Michéa).

        Hélas, pour Lordon il y a en plus une sorte de posture « moraliste » qui est relativement présente (cf la controverse actuelle et navrante avec Sapir), étrange pour un Spinoziste qui se veut (à mon avis à raison) froidement déterministe et qui fustige la morale dans son principe même de concept immanent…

        Par ailleurs, je trouve qu’il manque tout de même un peu d’humilité, ce qui est relativement ennuyeux pour un intellectuel, et qui plus est un scientifique (Il travail tout de même au CNRS), même si j’apprécie en général beaucoup son travail.
        Pour ce qui est de Michéa, il m’est difficile de me prononcer, je connais moins bien son oeuvre.

        En tout cas je tiens à remercier Olivier Berruyer pour avoir publier ce texte, c’est agréable de pouvoir lire des choses qui sortent du cadre de réflexion habituel, tout en étant bien documentées.

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      • un animal moins égal que les autres // 01.09.2015 à 16h55

        Non Michéa »n’essaye » pas de répondre…

        Il répond. Certes de façon non pertinente à votre avis, mais après tout ce n’est que le votre…

        Je remarque que vous pouvez le traiter de pseudo-intellectuel mais par contre vous semblez offusqué des qualificatifs dont Michéa affuble Lordon.
        Pouvez-vous m’expliquer comment fonctionne votre rigueur intellectuelle. ‘ai peur que vous ne confondiez opinion et faits, de même que débat combatif mais constructif avec polémique stérile et disqualifiante…
        Pour que de la « dispute » naisse non pas l’harmonie universelle mais au moins un consensus sur le dissensus il faut que les parties adhèrent un minimum à un vivre ensemble, ne pensez-vous pas ?

          +7

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    • Un animal moins égal que les autres // 31.08.2015 à 00h59

      Bonsoir Omar,
      Dommage de réduire JC Michéa au statut de pseudo-intellectuel en deux phrases… C’est un peu bref comme démonstration..
      Ce que je vois surtout c’est que votre sournoiserie dépasse largement sa confusion… Car, ou vous ne savez pas lire ou il faudra nous dire ce qui est confus
      Vous discréditez votre propos, surtout en vous référant à l’article paru dans contretemps, par « une universitaire ki bosse réellement »…
      Que vous considériez que Michéa ne sache plus où il habite, libre à vous, on a compris que pour le savoir (où on habite, il faut nécessairement être marxiste et de gauche…)
      Précisément la gauche universitaire de Contretemps, Michéa lui chie dessus et a bien raison…
      Car comment qualifier autrement cet argument d’autorité, d’allégeance au mandarinat et à la préséance universitaire ponctué d’on ne sait quel raccourci smsesque « ki » disqualifierait celui qui n’aurait pas fait allégeance à son bon directeur de thèse… et qui serait parvenu à penser par lui-même…
      Michéa était professeur en lycée, cela en fait donc un pseudo-intellectuel…
      Il se trouve que la personne, Isabelle Garo, dont vous citez l’article l’était aussi…Dommage pour elle…
      Michea explique très bien pourquoi, à ses yeux, se réclamer aujourd’hui de gauche est caduc quad la plupart de ceux qui s’en réclament encore aujourd’hui adhèrent toujours aussi benoîtement à la religion du progrès ou au fait qu’un jour, c’est sur, l’Europe sera sociale…
      Lisez le avant de lire un article critique sur lui…
      Il est vrai que dans le monde universitaire d’aujourd’hui auquel vous semblez appartenir on lit plus volontiers la littérature secondaire sur une oeuvre plutôt que l’oeuvre elle-même, cela évite de réfléchir et permet de savoir ce qu’il faut penser, surtout si l’auteur en question est votre propre professeur…

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    • Dominique // 31.08.2015 à 07h12

      Lordon n’est pas marxiste. Il se revendique de la théorie de la régulation
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_r%C3%A9gulation

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    • Milsabor // 31.08.2015 à 09h52

      Il me semble, mais je peux me tromper, que ce qui oppose Lordon à Michéa, c’est le fond naturaliste implicite dans le concept de « common decency » hérité d’Orwell. En effet, comme Clouscard dans sa critique du libéralisme libertaire, Michéa dénonce le réformisme sociétal engagé par la Gauche depuis mai 68 comme un paravent dissimulant l’abandon du social. La référence à la décence commune, renvoie à une morale « naturelle » insupportable pour les neo-spinozistes comme Lordon et Sapir, pour qui « il n’existe pas de loi naturelle ». La morale de l’individu se construit à travers sa rencontre avec les morales disponibles dans la société où il peut faire son choix : une sorte de marché des ethoï en quelque sorte. Je soupçonne le courant neo-spinoziste d’avoir comme projet latent de participer au fondement ontologique de la théorie du genre. Cela explique la virulence de l’attaque de Lordon contre Michéa parce que ça touche à un sujet hyper-brûlant.

        +14

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    • bhhell // 31.08.2015 à 19h50

      En faveur de qui selon vous trancherait le grand Jean-Baptiste Botul, Lordon le très conceptuel, ou Michéa le conceptuel plus incarné? Je me rangerais à l’avis de Monsieur Botul, naturellement.

        +3

      Alerter
    • anne jordan // 02.09.2015 à 17h25

      @omar , qui êtes vous , pour cautionner un article disant , entre autres affirmations non étayées , que Michéa  » suggère de courir après l’extrême droite. » ???
      avez vous lu le texte long , complexe et parfois un peu embrouillé , dans sa totalité ?

        +6

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    • Pangloss // 16.09.2015 à 00h01

      Je vous livre à toutes fins utiles mon analyse des raisons de la « bagarre » entre Lordon (qui a ouvert les hostilités) et de Michéa (qui a vertement répondu). Les écrits économiques de Lordon dans le Diplo et sur son blog apportaient de l’eau au moulin michéen. Il courait donc le risque d’être inscrit dans le catalogue des « rouges-bruns » et certains de ses amis le lui ont certainement notifié. Il fallait donc qu’il se démarque pour ne pas se voir isolé, aussi bien intellectuellement que socialement, qu’il donne des gages en quelque sorte. D’où son assez triste article bâclé dans la « Revue des livres », mettant le feu aux poudres. Il n’en reste pas moins que l’un et l’autre font partie des analystes les plus rigoureux de la confusion idéologique actuelle. J’ai remarqué que Lordon avait depuis quitté la section Economie du CNRS pour demander à être évalué dans la section Philosophie. En bon spécialiste de la pensée de Spinoza il peut continuer à se faire plaisir tout en évitant la mise au pilori intellectuel. On peut le comprendre… Michéa, lui, se fiche éperdument du CNRS et des chiens de garde de la pensée qui n’ont aucun pouvoir sur lui.
      Je les lis tous deux avec délectation mais je ne les connais pas, je ne fais ici qu’une hypothèse.

        +7

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    • Michel // 23.02.2019 à 14h03

      C’est simple, en résumé : Lordon c’est « Nuit debout », de l’agitation de métropole les nuits de semaine (mais quel est le profil des gens qui peuvent faire cela ?) et Michéa c’est « Gilets jaunes » un mouvement de la France périphérique le samedi (mais quel est le profil des gens qui peuvent faire cela ?).
      Maintenant je pose la question, combien de divisions chacun ?
      A cette époque de mondialisation accélérée, une conséquence au niveau national, c’est que les territoires des métropoles ont de moins en moins besoin des territoires périphériques (pour l’agriculture, l’élevage et l’industrie). Autant, auparavant le monde urbain avait un besoin vital du monde rural (malgré un certain mépris, il est intéressant d’ailleurs de voir comment sont traités les « gilets jaunes » actuellement par les gens des territoires des métropoles), autant maintenant il peut être remplacé par une concurrence extra-national (sans parler des délocalisations) et être complètement abandonner. Finalement pas étonnant de voir arriver ce clash.
      Recréer un système qui fonctionne pour tous est le défi de l’avenir et la mondialisation « en marche » ne fonctionne visiblement par pour tous.
      Etant un habitant de la France périphérique, j’ai tout naturellement une sympathie pour Michéa.

        +7

      Alerter
  • Xavier // 30.08.2015 à 07h28

    Comment qualifier l’étalage de sa culture politique sinon de capitalisme intellectuel quand elle n’a visiblement pour objectif que l’évitement du débat (car un monologue, même collectif, n’est pas un débat) afin de préserver sa part de dominance ?

    Qui n’est pas compréhensible se met dans cette voie…

      +14

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    • Louise // 30.08.2015 à 09h31

      Voir le livre de Naomi Klein : Tout peut changer (capitalisme et changement climatique.
      Dans cet ouvrage pas de verbiage mais un exposé clair et convaincant.

        +5

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    • DidierF // 01.09.2015 à 00h19

      De souci de s’appuyer sur des faits établis et vérifiables ?

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      • Xavier // 01.09.2015 à 09h18

        En l’occurrence on n’est pas dans la recherche de solutions pour tous mais dans la démonstration de sa connaissance du passé.
        Si louable peut-être la précision, on se perd très facilement dans l’infiniment petit (ou grand) et beaucoup se contentent d’être des spécialistes de choses qui ne font en rien avancer ce qu’ils prétendent vouloir.

        On est dans le langage, et le langage a toujours « justifié » toutes les pires atrocités.
        Il manque aux psychologues, sociologues, historiens, etc.les notions de sciences « dures » autant qu’il manque aux scientifiques la liberté de chercher (faute de financement : voir en bas de page http://nouvellegrille.info/ressources.html ) des choses qui ne rentrent pas dans la logique productiviste. La synthèse des deux, à mon sens a été réalisée par Henri Laborit, mais depuis…

        Chacun de ces 2 mondes vit très bien dans son coin, et comme le disait Laborit : « Pendant que l’on cherche à comprendre, le temps passe et la vie avec lui. », un temps de dominant pour ces personnes…

          +1

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      • DidierF // 02.09.2015 à 16h14

        Xavier,

        Je pense que Michéa oppose deux visions du socialisme. Il y a celle qui est l’adhésion pure et simple au libéralisme. Ce dernier est, pour l’auteur, un fait social total que je ramène à une neutralité axiologique complète. Une autre façon de voir ça est que des règles, des processus, des structures, des règlements etc.. peuvent organiser une société au mieux. Ces règles ne concernent que les relations entre humains. Ce que les humains isolés entre eux par ces règles n’a aucune espèce d’importance. Le truc doit marcher parce que la « science » politique, économique etc… le dit. L’autre vision du socialisme, et c’est celle qui vous fait parler de verbiage, est celle de la coopération entre les humains. Il y est supposé que les humains peuvent très souvent s’organiser entre eux. Si un problème dépasse le groupe, il est délégué à un groupe plus grand mais sous la surveillance du plus petit. Vous aurez compris que Michéa défend le deuxième socialisme.

        Cette vision du monde exige que tout vient de relations entre individus. Michéa la pratique en faisant des références à d’autres personnes. Il raconte ses rencontres avec des auteurs très divers et leur rend ce qu’il leur doit en donnant leurs noms. Dans sa vision du monde, c’est naturel.

        Le résultat est touffu, fait d’un empilement de circonstances qui tiennent ensemble comme un puzzle monté par tâtonnements successifs. Il y manque un nombre énorme de pièces mais il tient ensemble. C’est aussi une application du principe que les gens peuvent s’organiser entre eux.

        Si l’on part de l’autre « socialisme » qui se fait de règles édictées de très haut. Je pense à Juncker et quelques-uns qui se sont vexés du référendum de Tsipras car le peuple ne peut pas comprendre la question posée selon ces gens. Cet autre « socialisme » se fait par des règles venant de très haut et de très hauts personnages qui en sont les gardiens. Se soumettre à ces règles est la seule chose naturelle à faire. Etre scientifique, rationnel, sensé et toutes ces sortes de choses passe par la soumission à ces règles techniques. L’Eurogroupe est constitué d’experts non élus, non nommés ne représentant que les règles de fonctionnement de l’Europe.

        Sortir de ces règles est entrer dans le verbiage, l’étalage de connaissances factuelles, la justification de n’importe quoi. C’est ce qui arrive quand quelqu’un sort de ces règles, ces dogmes pour les tenants des ces derniers. La religion de l’Euro, l’Eurolâtrie, le mépris de leParmentier pour tous ceux qui s’opposent à Bruxelles et bien d’autres choses en découlent naturellement.

        Toute sortie de ces règles donne une menace terroriste pour cet ensemble de règles élevées au rang de divinité. Toute sortie représente un abandon de la neutralité axiologique du libéralisme. Le fascisme fantasmé actuel est à cet endroit.

        La sortie du libéralisme des experts, des Lumières et autres rend nécessaire un appel à des règles morales personnelles (common decency), à la présence d’une philosophie permettant aux gens de se comprendre les uns les autres avant d’agir. Cela exige des individus qu’ils se soumettent à une discipline sérieuse pour mener à bien le projet qui les unit. Tout cela se nomme fascisme quand on est du socialisme des règles qui se nomme aussi libéralisme. La droite et la gauche y sont chez elles. Elles ne touchent pas au fait social total.

        Michéa tente, mieux que moi, d’établir cette distinction. Dans sa vision du monde, que j’aimerais partager, c’est la première chose à faire pour agir. Le libéralisme a détruit ou est en train d’achever le socialisme de la coopération. Il est d’abord utile de savoir de quoi on parle avant d’agir.

        Vous espérez, qu’avec des règles, le « socialisme » des règles ou le libéralisme pourra être amendé et devenir humain alors que ces règles excluent par hypothèse les humains. Ils peuvent y être n’importe quoi cela ne compte pas.

        S’ils n’obéissent pas, ils cessent d’exister car leurs actes et leurs paroles n’ont aucun sens dans le monde des règles automatiques qui devraient régir les relations humaines. Dans ce monde, ce qui n’y a pas de sens n’existe pas.

          +5

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        • Pierre M. Boriliens // 05.09.2015 à 21h19

          « un appel à des règles morales personnelles (common decency) »

          Si elles sont communes (common), elles ne sont pas personnelles. C’est d’ailleurs une partie de l’objet de la critique de Lordon : ces règles qui paraissent « naturelles » sont en fait des règles socialement construites et intériorisées. Par conséquent elles peuvent changer (difficilement, précisément parce qu’elles sont intériorisées) et c’est un changement historique qui peut être un progrès… ou pas !

            +2

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  • Lamonette // 30.08.2015 à 07h29

    Et bien, en ce qui me concerne, il y aura un avant et un après 30 août 2015 sur ce site.
    Je suppose donc qu’on arrêtera de virer toute cf au cercle Proudhon.
    Je vous souhaite à tous une excellente journée et remercie infiniment celui qui a pris sur lui de publier ce texte.

      +16

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    • Charles Michael // 30.08.2015 à 13h18

      Bonjour,

      J’ai été plus qu’affolé par les premières réactions ce matin, la votre m’a un peu rassuré, merci donc.

      Michéa dans ce court texte combine marxisme et anarchisme, mais surtout pointe différence et complémentarité. L’autoritarisme de Marx (et Engels) ne pouvait s’accorder que de deux classes: capitaliste et prolétariat. On connait la suite après la prise de pouvoir des soviets.
      Il faut rendre à Proudhon, la paternité du mouvement anarchiste (contemporain des communistes pionniers comme Blanqui), mais Michéa corrige le grand refus anti statiste des Anars.

      Si je devais résumer dans une synthèse opérationnelle cette article et dans le monde actuel:

      – oui à un état communiste assurant les grandes égalités (éducation, soins, besoins vitaux, etc..) et oui aussi aux espaces et organisations anarchistes pour les libertés et la fraternité.

        +15

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      • Lamonette // 30.08.2015 à 14h19

        Cher Ami,

        Ne vous affolez pas.

        C’est un long cheminement qu’une vie.

        Comme écrit depuis longtemps, petite, j’ai eu cette chance extraordinaire d’être aimée par un anar et un royaliste. Autant dire que j’ai été saisie au grill rapidement.

        Ainsi donc, je ne suis d’aucune chapelle, n’adhère à aucun mouvement , assoc ou que sais-je.

        Comme bcp d’autres sur ce site, qui ont dû également connaître des pbs en modération, la seule chose qui m’importe , c’est de faire l’effort d’écouter chacun, que, comme d’autres, je délaisse quand ils sont manifestement incapables de dépasser certaines contradictions.

        Les miennes sont assez savoureuses, vous vous en doutez. Mais je déteste l’anathème et suis curieuse.

        Si vous avez prêté attention, je vise le cercle Proudhon. Et oui, je perdrai aussi.

        Sauf si, comme bcp d’autres, et contre toute rationalité, on arrive à un rassemblement, fait de bric et de broc ( faut juste savoir ne pas grimper au rideau pour tout).

        L’âge venant, je lis et/ ou relis.

        Et je suis émerveillée.

        Je suis devenue d’un pessimisme optimiste.

        Le communisme, l’anarchisme, la droite , la gauche me font doucement rigoler.

        Je sais que l’être humain est fondamentalement peu fréquentable mais là où il tombe, il peut devenir extraordinaire deux secondes après. Et donc , oui, moi, l’avocat, je déteste les juges , comme PROPOTKINE.

        Un dernier point, mon pseudo n’est pas une revendication, c’est un accident.

        C’est Homère d’Alors qui m’a fait comprendre l’énormité du truc. Je suis infoutue de faire des calembours.

          +9

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        • Lamonette // 30.08.2015 à 15h00

          Normalement, dans 10 minutes, on va me tomber sur le râble.

          Punaise, cercle Proudhon….Pas beau , méchant, c’est même BHL qui l’a dit.

          M’en fiche, ne répondrai pas.

          Onfray, Michéa et tant d’autres ont cette honnêteté de voir les limites de leur premier engagement.Et surtout de questionner un peu ce qu’on nous a débité en tranches depuis longtemps.

          Et oui, je chouigne aussi comme un bébé, quand Onfray raconte le maître qu’a eu Camus.

          Les miennes, de contradictions, , je les connais.Et tente de les assumer.

            +7

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        • Homère d’Allore // 30.08.2015 à 19h32

          Bonsoir, L’âme honnête !

          J’aime bien Michéa. Mais je trouve qu’il y a, sur le sujet abordé, une actualité brûlante avec l’amplification et la déformation des propos de Jacques Sapir.
          Et, sous prétexte « d’antifascisme », on essaie de saper Sapir (comme Wieviorka dans L’Obs) en le présentant comme un flanc-garde de Marine Le Pen.

          C’est, ces derniers jours, la polémique sur laquelle j’aimerais que le blog d’Olivier Berruyer revienne bientôt.

            +6

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          • Tassin // 31.08.2015 à 11h49

            Le texte de Michéa y répond très bien! Notamment le passage sur l’assimilation au fascisme de toute critique du libéralisme.

              +4

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      • Tassin // 31.08.2015 à 11h50

        C’est bien pour celà que Michéa se dit très proche de l’arnarcho-socialisme. 😉

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        • Tassin // 31.08.2015 à 15h01

          Michéa parle à longueur de temps de « socialisme » et « d’autonomie », qui sont précisement des synonymes de propriété collective.

          Vous n’avez visiblement pas lu Michéa, mais avez envie d’en dire du mal. Étrange attitude…

            +3

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      • placide // 01.09.2015 à 14h51

        Michea refuse surtout d’entrer dans la discussion politique réelle, celle de comment on fait pour sortir du système individualiste, destructeur de l’homme et de son environnement qu’est le capital.

        Car c’est là que ce situe la problématique, celle à laquelle des rosa luxambourg, des lénines, des thorez, des ho chi minh, des castro, ont courageusement fait face, avec sans doutes des erreurs, mais aussi des enseignements qu’il est trop facile d’évacuer en balayant comme négatif les expériences socialistes réelles.

        Je préfère de loin à Michea, Gastaud, dont le dernier Marxisme et universalisme, classes, nations, humanité est lui pleinement les deux pieds dans la réalité concrète de l’action, tout en n’éludant aucune des réflexions de fond.
        Le tout sans se payer de mots, et de référence permanante façon femme savante.

        http://editionsdelga.fr/?wysija-page=1&controller=email&action=view&email_id=18&wysijap=subscriptions

          +2

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        • Bobforrester // 03.09.2015 à 11h14

          Quelle est la position POLITIQUE de Gastaud sur l immigration ?

            +0

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  • Goldoni // 30.08.2015 à 08h45

    Beaucoup ici, ont peur de la théorie et comme ils n’ont aucune pratique politique… Ainsi, observateurs passifs et sans boussole, ils regardent notre monde se déliter. Les meilleurs atouts pour le système à bout de souffle qui les broie.

      +17

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    • zorba // 30.08.2015 à 14h46

      les démagogues autoritaires sont de sortie.
      Surtout ne pensez pas !
      Surtout ne lisez pas !
      Non mais qu’est ce que ce site est en train de devenir !

        +12

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      • Lamonette // 30.08.2015 à 23h30

        A ZORBA,

        Alors là, mon ami, nous sommes retombés dans la face obscure…

        Va falloir tolérer le reste…..

          +1

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      • Tassin // 31.08.2015 à 11h53

        « Pour Michea, l’intérêt de ce qu’il dit par rapport aux efforts nécessaires à sa lecture, et au temps a y consacrer, est si faible que j’abandonne rapidement. »

        Ben tu vois j’avais un peu la même opinion il y a 4 ou 5 ans, et depuis que j’ai osé passé outre la forme, j’ai découvert l’auteur qui pour moi est le plus clairvoyant sur notre époque. Depuis j’ai lu 3 de ces bouquins et des quantités d’interviews. Celui-ci est magistral!

          +3

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  • valles // 30.08.2015 à 08h47

    C’est vrai que ça commence à être saoulant ces anarchistes de salon, c’est comme les tatoués de supermarché, il y a la couleur, la forme mais le fond a disparu.
    Si tu veux vraiment t’attaquer au capital il ne faut pas compter sur eux, il leur a payé des études de grandes pensées philosophiques et des T-sheart pour qu’on les reconnaisse.

      +14

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  • Koldo // 30.08.2015 à 08h54

    J’apprécie pas mal d’analyses de Michéa mais il y a un détail qui ne passe vraiment pas: il laisse de côté le « féminisme matérialisme » en deux phrases (c’est quand même fort de café), et dans le même temps il cite six fois la critique de la valeur (wertkritik), mais sans évoquer à aucun moment le concept de dissociation-valeur développé par Robert Kurz et Roswitha Scholz. Hors le fondement de ce concept est justement la séparation genrée. Le livre de Roswitha Scholz s’intitule quand même « Le sexe du capitalisme ». Pour dire jusqu’où peut aller l’occultation de ce qui dérange sa théorie.
    Cher Jean-Claude revoyez vos classiques, et ajoutez-y Silvia Federici ça vous fera le plus grand bien.

      +7

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  • Nosto Dramus // 30.08.2015 à 09h14

    La forme dessert totalement le fond de ce billet.
    Un long plaidoyer, accompagnés de ses innombrables témoins, dans une absence totale de synthèse ou de clarté.
    Au final, on sait peu ce que pense Jean-Claude Michéa, on sait seulement ce qu’en pensent les autres.
    Un peu décevant pour quelqu’un comme moi qui ne le connaissait pas et qui n’en sait finalement pas plus aujourd’hui à son sujet. Présenté comme philosophe, je n’ai lu que des analyses ou des critiques de ses lectures, et rien de particulièrement personnel au sein de sa réflexion.
    C’est dommage.

      +9

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    • Alfred // 30.08.2015 à 10h44

      Au contraire des nombreux commentateurs que ce texte « saoule », je dis un immense MERCI à Olivier pour avoir fait partager ce texte (et c’était d’u e certaine façon courageux pour de multiples raisons).
      Je suis désolé pour les saoulés qui n’y trouvent pas de recettes.
      Personnellement il m’a permis:
      1- de retrouver des références que j’avais perdues ou oubliées et d’en trouver d’autres et de creuser (à la différence du capital matériel le capital intellectuel se partage et il est accessible à qui veut).
      2- d’affiner ma grille de lecture et de mieux comprendre pour certains d’OÙ ils parlent.
      J’ai trouve que certaines choses étaient très très bien vues et m’ont fait avancer.
      « Perdre » du temps à comprendre des textes comme celui-ci permet simplement de gagner beaucoup de temps au quotidien lorsque l’on tombe sur diverses informations.
      Ce n’est pas indispensable peut être mais c’est simplement très précieux (gagner du temps).
      Merci beaucoup encore.

        +53

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    • Bobforrester // 03.09.2015 à 11h21

      C est curieux moi qui suis fils d ouvriers d usine et agricole avec quelques notions de Marxisme et d un peu d études de philosophie universitaire , je comprends sans aucune difficulté le riche texte de Michea . Le probable gros QI de certains semble insuffisant à surmonter leur instinct de classe et leurs préjugés idéologiques.

        +6

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  • H. I. Parmentier // 30.08.2015 à 09h38

    Bizarre, cette fronde contre ce texte, dans les commentaires.

    On interroge ce mec de manière pointue, sur des milliers d’heures de son travail. Alors ses réponses sont pointues et serrées et difficiles d’accès.

    L’approche académique poussée, ça donne ça, on ne l’évite pas. Comme pour la danse classique, avec la discipline vient le style, on aime ou pas, mais on ne l’évite pas.

    Surtout, il ne fait pas d’effort de vulgarisation. Michéa n’essaie pas de faire du Chomsky et ses conférences à grand public. Sa réflexion a sûrement des défauts et on peut ne pas aimer le style, mais confondre avec du verbiage de salon, quelle petite vue et quelle méchanceté !

    Comme de confondre l’Opera Garnier avec la Star Academy. On peut détester l’opera et ne pas tout mélanger.

    Le problème est probablement que ce texte est fait pour une publication spécialisée, et ne peut pas vraiment trouver son public sur Les Crises. Aussi solide et éloigné soit-il de la « pensée » Twitter, le site « les crises » reste destiné au grand public, et pas ce texte.

      +115

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    • Nosto Dramus // 30.08.2015 à 18h55

      Une approche académique poussée ? Vous plaisantez ?
      C’est une logorrhée de notions et de citations qui n’aboutit strictement sur rien, ou alors sur des conclusions déjà établies par d’autres. Quel intérêt de faire deux paragraphes sur la loi Godwin si ce n’est pour clôturer un simple plaidoyer ?
      Rien de neuf sous le soleil, il n’y a pas de quoi se taper sur les genoux, je vous assure.
      Je suis ouvert à toutes les lectures, même les plus chiantes (oui le mot est lâché), mais on ne me fera pas passer un papier militant pour un traité de philosophie. 🙂

        +11

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      • Tchakhotine // 30.08.2015 à 19h50

        « Rien de neuf sous le soleil » : ça c’est un fait.

        Mais si ce genre de papier peut amener quelques poignées de personnes à se documenter un peu, à aller un peu de l’avant afin d’assouvir leur curiosité, ne serait-ce qu’en cliquant sur les liens dont cet entretien regorge, alors sa reprise par Les Crises n’aura pas été vaine. Restons positifs !

          +8

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    • Tchakhotine // 30.08.2015 à 19h24

      Heureusement qu’Olivier a choisi de publier cet entretien et non pas celui avec Daniel Colson (cité à la première ligne de cet article). La levée de bouclier anti-intellectualiste aurait été bien plus massive encore.

      Ceci étant dit, les réponses de Michéa sont assez mal construites, il utilise beaucoup trop les parenthèses et tend à s’éparpiller en références souvent inutiles à la compréhension de son propos. Ce qu’il dit est simple à comprendre, c’est son style un poil brouillon qui complique tout 🙂

      Je profite de ce commentaire pour poser une question, vu que je ne suis pas vraiment au fait de production : qu’est-ce qui, dans cet entretien, dénote une quelconque ambigüité tendant à faire de Michéa un pont avec la « droite réactionnaire » ?

        +11

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      • Charles Michael // 30.08.2015 à 20h52

        Tchakhotine,

        Si j’ai bien compris, ce qui est reproché à Michéa c’est de réintroduire un critère éthique ou moral, affreusement donc réac., petit bourg’, voir religieusant.

        Là où la chose, cette allergie à la morale, est cocasse (donc tragique) c’est que toutes les idéologies sociales, Marx compris, sont issues et baignées de notions judéo-crhétiennes morales.
        Passons sur ça, mais l’anarchisme, rappelons que Proudhon en pose les premières fondations, est une réflexion (théorie, idéologies seraient des tromperies) fondée sur le principe moral « inné » et universel du sens de la Justice.

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        • Lamonette // 30.08.2015 à 21h14

          Mon ami ,

          Vous avez compris le gouffre des lois naturelles.

          Ne taclez pas, la vie est de notre côté.

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        • Tchakhotine // 30.08.2015 à 23h56

          Charles Michael

          Vous avez raison sur la morale fondant le socialisme « grand angle » ; c’est d’ailleurs ce que Nietzsche lui reprochait dans sa généalogie de la morale, n’hésitant pas – à l’instar des religions monothéistes – à en faire une véritable morale d’esclave.
          La référence à Nietsche n’est pas fortuite puisque dans un contexte franco-francais, nombre d’intellectuels de gauche radicale du XXème siècle se sont revendiqués nietzschéens de gauche.

          Ceci étant à mettre en parallèle avec l’interview de Daniel Colson – cliquer sur le premier lien de l’article. Il y résume une autre perspective libertaire qui se situe bien plus dans la tradition spinoziste et nietschéenne, proposant une éthique-éthologie fondamentalement opposée à la morale judéo-chrétienne.
          Poursuivant dans cette voie, y ajoutant une pincée de situationnisme et parfois une bonne dose d’illégalisme, le courant institutionnaliste de l’anarchisme est arrivé à se dépatouiller à la fois du vieux fond positiviste et de la moraline qui semble aller de pair.

          (Personnellement je me situerai plus volontiers dans cette perspective. Et j’en profite au passage pour faire de la pub gratos pour le « Petit lexique philosophique de l’anarchisme – de Proudhon à Deleuze » par Daniel Colson.)

            +1

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          • Charles Michael // 31.08.2015 à 05h35

            Avant d’aller voir Colson donc, je dois vous dire ….

            ….. j’ai un petit préjugé sur Nietzche et toute la filiation depuis Max Stirner de philisophes allemands pronant d’une façon ou d’une autre, avec talent, une notion d’homme supérieur.
            La dynastie « super » s’arrétant pour l’instant à Heidegger.

            Et je ne sais pourquoi, j’assimile un peu ces développements super-intellectualisés à un camouflage des tendances dominatrices inscrites dans nos gênes et logées dans notre cerveau reptilien.

              +3

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      • Nosto Dramus // 31.08.2015 à 01h28

        Une « levée de boucliers anti-intellectualiste » ?
        Et bien vous faites de drôles d’intellectuels, laissez-moi vous le dire.
        Vous êtes tellement capable d’accepter une pensée différente de la vôtre que vous ne trouvez pas mieux que de la caricaturer selon des principes bipolaires, pour ne pas dire grossiers ou enfantins.

        Libre-penseurs, mais prisonniers de leurs références.
        De l’antifascisme au guidéalisme, la grande classe.

          +6

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    • Joséphine // 30.08.2015 à 19h35

      Ah bon? et quels sont ces gens svp? Car je ne les ai jamais entendus en France.

        +3

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      • Tassin // 31.08.2015 à 11h56

        Jusqu’à preuve du contraire, Jorion est un progressiste. Il a même publié des textes expliquant qu’il était contre la décroissance.

        Il est de ceux qui pensent que socialiser une société de consommation revient à sortir du capitalisme.

          +3

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    • Glbert Gracile // 25.02.2019 à 02h24

      « Comme de confondre l’Opera Garnier avec la Star Academy. »
      il s’est d’ailleurs passé dans la musique au 20ème siècle la même déstructuration capitaliste, la même dilution des formes et des structures vers la grande démagogie américaine… mais chût ! c’est un tabou… la plupart des gens sont complètement accro à la « musique capitaliste »… la liberté n’est pas pour demain

        +1

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  • gracques // 30.08.2015 à 09h50

    Merci pour cet article !
    On ne peut penser orthodoxe !
    Circulez ceux qui veulent ##AGIR sans savoir où ils vont t et ceux qui veulent un maître à penser un phare . Pou cela il y a les chefs bush et poutre ou un Dieu orthodoxe ou protestant !
    Pour ceux qui ont lu article il ne s’agit que de montrer la généalogie d une pensée (ben faut remonter à l’histoire pour comprendre comment les choses s’enchainent

      +11

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    • Lamonette // 30.08.2015 à 10h05

      Oui GRACQUES, et comme vous l’illustrer, il faut remonter loin…..
      Je ne suis qu’un minuscule grain de sable dans l’infinie plage de ceux nés avant moi et souvent plus équipés que moi…
      Signé la gosse élevée et éduquée par un anar et un royaliste.

        +4

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  • gracques // 30.08.2015 à 10h06

    MIchea n’est pas forcément ma tasse de thé , mais il expliqué très bien comment une pseudo gauche BHL interdit la critique du libéralisme et du capitalisme en la renvoyant au goulag ou aux camps d’extermination.
    Bien sûr on peut se moquer de cet interdit , mais il reste prégnant pour la plupart des gens et fonctionne comme un tabou pour les classes moyennes.
    Le truc et il le dit très bien et c’est peut être ce qui gêne certains ici , cc’est que si les temps ne sont pas au facime , l’el’extrême droite et les bonnets rouges ne peuvent rien aporter au classes populaires.
    En revanche son rejet du progrès matériel et sa notion de common décence ….. bof !
    Je préfère le matérialisme de Lordon

      +5

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    • Lamonette // 30.08.2015 à 11h15

      La décence commune , c’est KROPOTKINE, ce sont ces liens qui libèrent, c’est ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse.
      C’est Antigone.

      Et là, s’ouvre le précipice.

      Les lois naturelles….

        +10

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      • Anne // 30.08.2015 à 18h08

        Et puis si ce billet est pointu, il est très intéressant, merci au site et à OB, pour tous les liens, on apprend des tas de choses.

        Michéa est dans ses essais comme « l’enseignement de l’ignorance », et « l’empire du moindre mal » (je n’ai pas lu les autres), extrêmement accessible et limpide, convaincant et absolument pas pédant.

          +13

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  • Pierre Ratcliffe // 30.08.2015 à 10h06

    Les anti-système sont légion depuis toujours. Retracer les courants anti-système depuis les débuts de la révolution industrielle et du « socialisme » est un exercice difficile, où chacun cite ses lectures qui ont paricipé à la formation de sa propre pensée. A chaque époque les anti-système agissaient dans des conditions particulières de l’économie politique et de l’histoire. Les changements, cad. les adaptations institutionnelles nécessaires au bon fonctionnement de la société, sont le plus souvent le fait d’anti-systèmes. Pour ce qui concerne Jean-Claude Michéa, professeur de philosophie, ses livres connaissent un succès notable et croissant. Il faut s’interroger sur les raisons de cet engouement, surtout lorsqu’il s’agit de lecteurs qui se situent à gauche, voire à la gauche de la gauche, alors que Michéa dénonce avant tout la gauche en général et l’extrême gauche en particulier. S’interroger et critiquer: voir cette analyse d’Isabelle Garo dans une lecture de plusieurs ouvrages de Michéa, de L’Empire du moindre mal au Complexe d’Orphée http://bit.ly/1fOACc0. Et tous les liens sur Jean-Claude Michéa http://bit.ly/1fOAFoj Le système capitaliste libéral de l’économie de marché né avec la révolution industrielle en Angleterre et en Europe, s’est répandu à travers toute la planète comme le seul capable de créer des richesses et la prospérité. C’est le système monde d’aujourd’hui. Les anti-système ont bien du mal à s’opposer à cette hégémonie car elle semble si bien réussir, cf. Chine et pays émergents. Mais trois nuages noirs sont là! Ne sommes nous pas en train de détruire la mince pellicule de biosphère qui entoure la planète, dont tous les êtres vivants vivent de manière interdépendante. La finance mondiale débridée menace aussi de détruire les fondements même de nos sociétés démocratiques. Enfin, l’Etat Islamique et son succès foudroyant auprès de populations locales qui se sentaient opprimées, nous rappelle que les révolutions peuvent toujours se produire.

      +12

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  • gracques // 30.08.2015 à 10h12

    Désolé mais je tape sur une tablette et c’est l horreur.
    Je suis absolument Pour ce genre d ‘article sur les crises .
    ce qui manque le plus actuellement c est la culture politique , la maîtrise des idées et de leur généalogie.
    Ceux qui veulent agir à prenne le solfège et ensuite jouez votre partition , ne prenez pas la trompette tout de suite , c’est assourdissant et éloigne les gens qui pourraient vous écouter.

      +36

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    • Vincent // 01.09.2015 à 11h48

      Tout à fait d’accord avec vous.
      Ce ne sont pas des articles d’actualité pure, mais des approfondissements qui permettent de mieux distinguer les idées, mieux les confronter les unes aux autres.
      On comprend ainsi mieux les positions des uns et des autres, leurs blocages comme leurs espoirs.
      Et ça permet, normalement, à des lecteurs de bonne volonté, de sortir de son sectarisme involontaire, de prendre de la hauteur vis à vis des courants de pensée (qui ont tous quelque chose de bancals, imparfaits, vieilli, etc.), et de prendre ce qu’il peu s’y trouver de meilleur dans ceux-ci.
      Ceci dit ce n’est pas forcément le meilleur interview de Michéa :p

        +1

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  • Libriste // 30.08.2015 à 10h28

    J’ai arrêté de militer avec les anars le jour ou j’ai su que Bakounine avait essayé de planter des vergers de pommiers et que ceux ci avaient tous crevés……parce qu’au fond de moi je pense qu’un mec qui n’est même pas foutu de planter un arbre correctement n’aime pas vraiment la vie.

    Ces mecs sont tellement éloignés des réalités concrètes qu’ils ont oubliés d’être simple leur verbiage décourage même si au bout du compte, je suis à peu près d’accord avec son propos. Le problème est qu’il m’a fallu plus d’une demi heure de décryptage pour en arriver à cette conclusion!
    Alors Jean Claude Michéa je te conseille de te joindre à une de ces nouvelles communauté, de celles qui se créent en dehors de l’ orthodoxie et qui survivent sans être politiquement orthodoxe. Tu as le choix il y a plein d’éco-villages ou autres lieu expérimentaux communautaires qui te proposeront une véritable expérience de terrain. Il te faudra alors utiliser de cette intelligence que nécessite l’usage d’une bêche, d’une truelle, d’une scie à métaux, ou autre outil et qui t’apportera probablement une logique de pensée concrète, en référence à l’expérience et non à la pensée des anciens..
    Mais aussi à te sortir le l’isolement lié à l’usage de la pensée pure par le vécu collectif (Aller vider le seau des toilettes sèches quand c’est son tour de le faire rend la pensée limpide!) aussi par le travail en équipe qui proposera à ton intellect la part d’organisation de la pensée nécessaire à être entendu clairement des autres.
    Et alors tes propos et ta pensée attendront la limpidité de la source….et pourrons être entendus sans que tu ne passes pour un clown, car si tu t’exprime, je suppose que c’est pour être compris?

      +20

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    • @libriste // 30.08.2015 à 14h40

      « n’aime pas la vie… » Vous devez habiter une riche terre pour faire pousser tout ce que vous plantez…Propos de hipster pathétique…

        +14

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  • Denis Griesmar // 30.08.2015 à 10h28

    Il faudrait m’expliquer comment « assurer la liberté de ceux qui pensent autrement » dans le cadre de la commune. Ce sont des élucubrations de Parisiens qui n’ont jamais éprouvé la dictature d’un « parrain » néo-louis-philippard abusif. Et cela va jusqu’à la Région. Il y a un cadre optimal de la réflexion et de l’action : c’est la Nation, corps politique fondamental, que tous s’appliquent à nier, mais qui dure … Regardez laurent fabius, qui va confier la défense des exportations françaises à des consuls allemands … Après cela, on va nous expliquer comment lutter contre le chômage, en éludant, comme MM. Tsipras, et même Varoufakis, la question de la sortie de l’ « Europe » …

      +6

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    • Tchakhotine // 30.08.2015 à 19h40

      A la question « comment assurer la liberté de ceux qui pensent autrement dans le cadre de la commune », ainsi que pour mettre fin aux baronnies de province, un passage du texte apporte une solution claire et synthétique :

      « L’important devient alors de s’assurer du plus grand contrôle démocratique possible de ces structures par les collectivités de base (principe de rotation des fonctions, tirages au sort, interdiction d’exercer plus d’un mandat, contrôle des experts, référendums d’initiatives populaires, reddition des comptes, etc., etc.). »

        +2

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  • olivier imbert // 30.08.2015 à 10h30

    s’il est nécessaire d’agiter la liberté de pensée et une hétérodoxie permanente ou au moins par vague quand s’installe un confort intellectuel trop nihiliste; en revanche l’enseignement me semble reposer sur la nécessité d’une hétérodoxie de doctrine. Et même ll est souhaitable pour l’économie et sa critique de ne pas trop en faire côté anarchisme méthodologique. Un esprit libre utilise des cadres ou des structures pensable par d’autre. En revanche les leçons de morales humanitaires c’est une tare de notre époque.

      +2

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  • Goldoni // 30.08.2015 à 11h01

    Il convient de ne pas exagérer ce qui n’est qu’un entretien pour une revue, il résume une pensée et ne peut prétendre à autre chose du point de vue de la théorie. Il nous propose de penser avec Hégel et Marx, soit dialectiquement ce qui n’est pas rien de le positivisme ambiant.
    Inclure les couches populaires dans l’espace politique me paraît devoir être l’urgence du moment et là, les courants historiques de la gauche ont leur fonction propre à assumer ( avec bien sûr l’actualisation nécessaire).
    Rester derrière son bureau, sans pratique, ne produit aucun effet pas même dans la théorie… Je ne dis pas cela pour Michéa, mais pour chacun ici qui coupe les cheveux en quatre pour trouver des motifs de ne pas agir. Unir ou diviser ? Trouver un dénominateur commun pour démarrer le mouvement…..

      +11

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  • Demoralisateur // 30.08.2015 à 11h05

    C’est vrai que c’est du costaud. Un texte qui n’est pas donné à tout le monde de comprendre dans son entièreté. A l’heure ou j’écris je ne suis pas sur d’en avoir tiré tous les tenants et aboutissants.
    Ce n’est pas un reproche en réalité, c’est simplement que je m’aperçoit que je manque encore beaucoup de pratique.

      +8

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    • valles // 30.08.2015 à 12h55

      La pratique de la théorie n’a rien de pratique, et comme disait ce grand penseur comique « Un jour j’ irai vivre en théorie par ce qu’en théorie tout ce passe bien »

        +11

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  • Melissa // 30.08.2015 à 11h49

    Faire de la philosophie politique sans aucune référence à l’État, à la nation, au gouvernement, enfin à toute chose qui ancre dans la réalité cette pensée philosophique pour lui donner un sens, une application et pourrait-on dire, une justification, n’est qu’un verbiage déconnecté qui n’éclaire en rien les citoyens tenus, eux, de choisir, dans la réalité des choix proposés et du contexte socio-politique, un programme qui leur redonne l’espoir.

    Michea n’est vraisemblablement qu’un représentant de plus de cette gauche, empêtrée dans les filets d’un embourgeoisement inavouable.
    Dans la complexité savante de ses références croisées, dont certaines me semblent aussi très déconnectées du réel, il tire un rideau commode sur son trouble, somme toute ordinaire,… et sur ses non-choix, n’espérant sans doute pas n’abuser que lui-même…

    Réjouissons-nous de son peu de goût pour le spectacle qui le confine dans l’indigence éditoriale et sa retraite de prof de philo.., contrairement à un BHL, à qui les bois d’Afrique procurent les ailes pour nous jouer la Terreur version 2.0, en Robespierre tonitruant dont il porte le col à jabot et le Dombas pour toute Vendée…
    C’est une chance que ces philosophes de gôche ne partagent pas leur fortune… Une troupe de ces Pieds-Nikelés feraient des ravages sur les planches de la politique spectacle !…

      +7

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  • jducac // 30.08.2015 à 12h12

    @ Dominique Gagnot Le 30 août 2015 à 06h25
    « Ce verbiage me saoule. Ces gens sont incapables de parler simplement, comme tout le monde. Ils ont tellement lu d’auteurs d’une autre époque, qu’ils sont restés à cette époque, aujourd’hui clairement dépassée par d’autres réalités, écologiques, et technologiques »
    Je partage tout à fait votre avis sur cette première déclaration. Pour vos déclarations suivantes, des commentaires s’imposent pour bien voir les sources de nos divergences de perception.
    « Pour parler clairement, les Ressources primaires devraient sortir du champ de la propriété privée. Le privé ne peut les gérer puisque sont but n’est que le profit ! »
    Les ressources primaires, au sens très large, constituent le capital commun de tous les organismes vivants présents sur notre planète. Le « profit » de chaque espèce vise, ce qui est l’objectif de la vie : assurer sa propre survie au travers des différentes lignées elles mêmes placées, en compétition entre elles, ce qui permet à la sélection naturelle de s’opérer.
    Or chaque individu de chaque espèce et de chaque lignée, a nécessairement besoin pour vivre et survivre de « s’approprier » l’énergie et la matière dont la consommation entretient la vie de tout organisme vivant.
    Qui, dans votre vision des lois régissant votre système, sera chargé d’opérer le partage de ces biens communs entre les milliards de milliards de consommateurs animaux et végétaux qui s’approprient le bien commun à toutes les espèces ?
    Est-ce bien normal que ce soit une organisation humaine qui en décide alors que de nombreuses autres espèces sont en compétition pour la survie ?
    « C’est ça le Capitalisme. »
    Votre vision du capitalisme n’est-elle pas un peu trop caricaturale pour ne pas apparaître démagogique ?

      +2

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    • jducac // 30.08.2015 à 20h16

      @ Dominique Gagnot Le 30 août 2015 à 13h16

      « C’est un passage obligé. A défaut, ceux qui détiennent ces ressources, continueront à les dilapider, et les catastrophes s’amplifier.
      Comment pourrait il en être autrement? »

      Cela leur donnerait l’avantage de faire survivre leurs lignées, ce qui est l’objectif de tout organisme vivant ( humain ou autre) en tant que le plus apte à s’approprier l’indispensable pour perpétuer son espèce.
      Depuis que la vie est apparue sur terre, c’est la loi de sélection naturelle des plus aptes à survivre, qui règne en maître. Pourquoi voulez vous en changer ?
      Croyez-vous que les autres espèces, végétales, animales, biologiques telles les bactéries, s’embarrassent d’organisations de type NASA ou autres, pour assurer leur survie ? Pourtant elles survivent et survivront probablement au-delà de l’espèce humaine, en laissant tout simplement faire la nature et son système de sélection naturelle ?
      Il est vrai que les systèmes de sélection (notamment scolaire) n’ont plus la cote chez nos dirigeants actuels. Ils s’obstinent à prôner l’égalisation grâce à un nivellement par le bas. C’est le plus sûr moyen pour accélérer l’extermination de notre communauté au sein d’un monde en concurrence généralisée dans tous les domaines.

        +2

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      • Tassin // 31.08.2015 à 18h32

        Sauf que contrairement à ce que pensent les talibans du Darwinisme, l’aptitude à la survie ne passe pas forcément par la compétition et l’élimination du plus faible.
        Le Darwinisme n’est qu’un seul des mécanismes à l’œuvre dans l’évolution, et vous souhaitez en faire l’unique.

          +4

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    • Tassin // 31.08.2015 à 11h41

      « A défaut, ceux qui détiennent ces ressources, continueront à les dilapider, et les catastrophes s’amplifier. »

      Socialiser les ressources ne règle pas le problème. On peut tout à fait dilapider des ressources collectivement. Celà pourrait même être encore plus rapide qu’en mode capitalisme.
      Ce que Michéa effleure dans son propos, c’est qu’on ne peut pas sortir du capitalisme en conservant une société de consommation (et donc la technologie et le mode de vie et de pensée qui va avec).

      La gauche et surtout l’extrême gauche est complètement perdue aujourd’hui lorsqu’elle revendique le SMIC à 1700€, défend le numérique ou plus généralement le progrès pour tous et que tout le monde pourrait et devrait vivre avec le niveau matériel des classes moyennes.

      Alors qu’on devrait justement se battre pour l’autonomie, c’est à dire le moins de dépendance possible par rapport au capitalisme.

        +3

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      • Tassin // 31.08.2015 à 14h58

        « J’ajouterais que pour sortir du capitalisme, il faut évidement que le peuple ait le pouvoir de le décider, c’est à dire qu’il soit Propriétaire des Ressources primaires. »

        Tout à fait, mais c’est une condition nécessaire et pas suffisante.

        « Il est évident que jamais les proprios privés n’accepteront de sortir du capitalisme.
        C’est idiot d’envisager cette hypothèse, à moins que Michea n’explique comment la réaliser.  »

        Il n’y a qu’une seule solution à cette situation et aucune recette magique que quelqu’un pourrait sortir de son chapeau et donner au peuple. Il faut que le peuple construise un rapport de force en sa faveur. Il n’y a jamais eu aucune autre solution dans l’histoire.

          +3

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      • Tassin // 31.08.2015 à 18h29

        Les oppositions sont multiples, je ne vais pas énumérer tous les contre-pouvoirs qui existent ou qu’il faut ressusciter.

        Je ne dis pas que c’est facile ni même que cela arrivera de notre vivant (quoi que si quand même) car il y a une inertie énorme du système. Mais l’histoire nous montre que les changements existent.

          +2

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    • chris06 // 31.08.2015 à 17h14

      Non, 1% de la population possède 50% du patrimoine, vous confondez patrimoine et ressource. Si vous possédez un appart d’une valeur de 10 mll. euros à Paris vous ne possédez pas automatiquement l’équivallent en ressources car cette valeur est composée essentiellement de non ressources (bien immateriel), une maison à 1 million d’euros à la campagne pouvant nécessiter plus de ressources que ce même appartement parisien. La même chose avec la valeur des entreprises, ce n’est pas parce que Apple vaut, en bourse, 100 fois plus qu’Areva qu’Apple possède 100 fois plus de ressources qu’Areva, loin de là! Quelqu’un qui possède un Van Gogh ne possède pas 100 000 fois plus de ressources que quelqu’un qui possède une croûte d’un artiste inconnu nécessitant la même quantité de ressources pour le peindre pourtant en valeur de patrimoine si.

        +1

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  • Pascal // 30.08.2015 à 12h23
  • noisette // 30.08.2015 à 12h31

    Bonjour,
    C’est un paradoxe, notre soif de précision , de références et de sources dans le but de se faire enfumer le moins possible(d’où notre présence sur ce site) nécessite d’entrer dans la complexité, Cette même complexité peut nous détourner de la pensée d’une personne qui se verrait reprocher exactement le contraire si elle en arrivait directement à ses conclusions.

      +4

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  • FifiBrind_acier // 30.08.2015 à 12h32

    J’aurais pas dû lire le texte…Ce que je comprends, c’est qu’en plus du club des « économistes atterrés », il faudrait créer « le club de la Gauche atterrée »…, consternée et consternante.

    Tous nos intellos de service feraient bien de se rendre compte, qu’en face, ils sont parfaitement organisés: Bilderberg, Trilatérale, FED, Banque Mondiale, FMI, avec des Think tanks comme s’il en pleuvait, des informateurs dans tous les coins, des médias aux ordres, et tous d’accord sur l’essentiel: comment faire payer les peuples.

    Je me dis qu’au bout de 150 ans de palabres, de Congrès définitifs et Internationaux, de théories multiples et variées, de fausses routes, d’illusions, de fusions, de scissions, de chapelles, d’échecs, de retournements de veste, d’excommunications diverses, de divisions, de haines cuites et recuites, et bien, au bout de 150 ans, la Gauche ne sait toujours pas ce qu’il faut faire de manière claire et cohérente.

    Toutes ces « consciences critiques » ont en commun de ne pouvoir présenter aucune réussite concrète satisfaisante, mais prétendent tous y arriver… à la St Glinglin.
    C’est désespérant.

    Une piste serait peut-être de quitter enfin la théorie pour la réalité. Simplement, regarder de près, d’analyser ce qui fonctionne ou pas, par exemple en Amérique latine, où la Nation a toujours eu un caractère anti-impérialiste. Mais c’est sans doute trop pragmatique… OK, je sors.

    https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/04/06/le-neo-colonialisme-intellectuel-de-la-gauche-europeenne-par-emir-sader/

      +13

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  • Lt Anderson // 30.08.2015 à 13h48

    Dans la suite de portraits Staline est de trop.
    Il aurait fait exécuter Marx s’il avait pu.

      +3

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  • Bordol // 30.08.2015 à 14h19

    Heu…On a le droit de dire qu’on apprécie la pensée de Michea sans se faire taxer de fasciste ici ?

      +19

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    • step2 // 31.08.2015 à 16h08

      On a bien du survivaliste et du libéral tarte à la crême parfois plus malin qu’on le crois. des malthusianistes, on a même un économiste du FN qui passe la tête de temps en temps et discute avec du mélanchonniste. et jusqu’à présent, je n’ai vu personne se faire insulter ici… Alors soit la censure est efficace, et laisse un sentiment de tenue à ce blog, soit la majorité des gens sont vaccinés contre les accusations rouge-brun.

      A vrai dire ce qu’on a pas, c’est du socialiste PS qui « y croit », du BHL « quel grand penseur! », vive les républicains. Les apatrides de partis politiques sont largement représenté. C’est le bias sociologique de ce blog. Mais bon on peut pas se nommer les crises et attirer le chalant qui ne voit aucun problème nul part.

        +8

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  • Julian // 30.08.2015 à 16h21

    Du très bon Michéa :

    – remise en perspective des libertaires-solidaires de la 2ème moitié du XIXème,
    – critique du catéchisme internationaliste, de plus en plus complice (conscient ou pas) du libéralisme économique,
    – éreintement des anti-fa récupérés ou instrumentalisés par les forces dominantes,
    – mise en cause des flics de la pensée de « gauche » qui sévissent dit-il à l’Université, (ajoutons dans les médias !).

    En plus compliqué, en plus « intello », voilà une autopsie de la « gauche » post Mur de Berlin que l’on retrouve aussi radicale (mais plus lumineuse) chez Michel Onfray.

    Il est remarquable et louable qu’un blog grand public tel que celui-ci diffuse une analyse de cette volée.

      +21

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    • Bebert // 30.08.2015 à 21h39

      Du XIXe, oui. Un peu du XXe. Un chouia du XXIEe. C’est bien le problème : les rappels de l’histoire, il faut pas abuser. Comme beaucoup de « vrais » intellectuels Michéa abuse du passé.

        +0

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  • Annie Stasse // 30.08.2015 à 17h35

    merci pour ce texte. Pas facile, certes. Je me promets depuis un bail de mettre à Michéa en voilà l’occasion.
    Je n’ai pas tout compris et ai tendance à interpréter d’après mon savoir. Ainsi toutes ses références me renvoie « au jeune Marx » ? me trompe-je ? En tout cas je n’ai jamais pensé Marx loin de l’anarchisme il suffit de définir duquel on parle. Car c’est comme pour tous ceux qui s’appellent « gauche » de quoi y perdre son latin.

    Pourquoi y a-t-il une photo de Camus ? je n’ai pas lu sa référence à Camus… ?

    Quand il démolie Corcuff déjà d’emblée Michéa m’est sympathique. Lordon ? depuis son dernier billet je suis plus qu’hésitante, de mon point de vue il n’a rien compris à « gauche à gauche seulement ». Il faudrait qu’il définisse ce qu’il entend par gauche. Toutes ses références à l’Histoire sont fausses. Il ne fait que de l’anachronisme. Quant à Onfray j’ai pas compris la position de Michéa parce que celui-là je peux pas plus le piffé que Corcuff.

    Mais alors tout déraille quand on s’attaque à la lecture des commentaires. Même qu’il faudrait savoir faire pousser des arbres pour être crédible. Alors moi je dois l’être car j’ai un jardin, avec un arbre, des arbustes, des fleurs, et mêmes des légumes.

    Qu’ils disent qu’ils n’ont rien compris, pas de mal à ça. Mais qu’ils sont contre il faudrait un peu plus argumenter.

    Malgré tout nous avions un « recommandé » en tête de gondole. ouf !

    ce que je retiens en particulier c’est qu’il nous faut revenir aux essentiels, aux origines, à la définition de « gauche ».

    Je me dis moi-même d’une nature spontanément anar. Toute ma vie je n’ai rien fait « comme tout le monde ». Rebelle viscéralement. Ne supportant aucun ordre (car ils sont rarement justifiés, de quel droit on me commanderait ? par essence supérieure ?).

    ce n’est pas pour autant que j’ai rejoint quelqu’organisation anar : faut croire que je n’ai jamais été séduite… et dernièrement sur Mediapart le Corcuff (et sa bande) il m’en dégouterait définitif.

      +12

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    • Charles Michael // 30.08.2015 à 21h09

      Pour moi l’anarchie est une part constante, intrinsèque, de ce que je pense pouvoir définir comme l’homme socialisé.
      Après s’être révolté donc, et ça vous dit pourquoi Camus.

      l’anarchie c’est l’ordre, mais aussi l’état c’est moi, clamait Proudhon (après Louis XIV, avant de Gaule).

      Marx a essayé d’enroler Proudhon, celui-ci a refusé inquiet de l’autoritarisme (anti-libertaire) de Marx. Les anars ont été exclut petit à petit de la IIème internationale.

      Il est temps, il est grand temps que dans cette époque de marche arrière sociale, de retour aux rapports de force (s’il n’ont jamais disparu, au moins pendant une période y-eut’il une sorte de trève, les idées des forces sociales révolutionnaires fassent leur jonction et la synthèse.

        +4

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      • Lamonette // 30.08.2015 à 21h33

        Merde,

        Vous allez très vite.

        Et merde, même en plussoyant , je sais que cela va être cuisant.

        D’ailleurs, finalement, la prochaine réduction de nos pensées serait de nous dire sophistes…Pas peur, non plus, les faits sont là, et même, si j’osais m’en réjouir, vu le peu de réponse que je cherche encore et tjs dans l’âme des mes concitoyens, ils sont plus présents que jamais.

        Attention, je n’ignore rien des mémoires de Saint Simon, de Drieu la Rochelle…

        Oui, je suis une sale gosse et j’avais prévenu, je demande du temps, un peu, Monsieur le Bourreau, pour relire l’ensemble.

        Car, faut quand même qu’on se le dise, nous n’avons rien inventé!

        Nos pleurs, nos cris, nos espérances , nos colères, rien n’est nouveau.

        Ce qui marque l’époque, certainement, c’est une grosse fin de cycle.

        Ce qui me file la banane , c’e sont des trucs simples, les razzia russe et chinoise sur l’or physique.

        Si je comprends le coup suivant, voire envisage celui d’après, voire même le suivant, je veux tjs un terrain agricole…. Pour le reste, j’ai fait ce que j’ai pu.

          +3

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      • Bebert // 30.08.2015 à 21h55

        On ne fait pas la révolution avec des références du XIXe siècle.

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        • Carabistouille // 30.08.2015 à 22h00

          ha bon? Et pourquoi ça? Développez svp.

            +4

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          • Bebert // 31.08.2015 à 08h42

            Il en va du marxisme politique comme de la guerre contre la drogue : une fois fait le bilan sur plusieurs décennies, il faut envisager autre chose

              +1

            Alerter
        • Alfred // 30.08.2015 à 22h21

          Ne jetez pas si vite le bébé avec l’eau du bain. Évidement si cela se produit ce sera très différent et pas sous les vieilles bannières (à moins qu’elles ne se soient sauvagement mises à jour).
          Cependant si révolution il y a elle sera faite par des individus et si la terre a changé, l’humanité se s’est pas à se point transformée que nous sommes différents de nos ancêtres. Si connaitre leurs erreurs et leurs déconvenues peut nous aider à ne pas tomber dans les mêmes pièges pourquoi voulez vous cracher dessus? Il ne s’agit pas de regarder dans le rétroviseur mais d’avoir de la mémoire.

            +5

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          • Bebert // 31.08.2015 à 08h22

            Vous dites « si CELA se produit », mais CELA ne se produira pas. Autre chose se produira. Les pieges ne sont pas les mêmes.
            Les hommes ont changé. Le travail était une valeur centrale, il ne l’est plus.

              +0

            Alerter
            • Alfred // 31.08.2015 à 16h48

              Je ne vois pas pourquoi une révolution serait opérée par « les travailleur » sous drapeau rouge.
              Une révolution c’est « juste » un chamboulement qui bouleverse l’ordre des choses dans la société. Que le travail est changé de nature ou disparu a peu a y voir.
              Nous de sommes pas 130 millions en France (travailleurs employés ou au chômage + consommateurs).
              Chacun a plusieurs facettes et moyens d’action. Si révolution il y a elle sera probablement différente des précédentes (en raison des facteurśouveaux). Elle viendra peut être des consommateurs après tout.

                +3

              Alerter
    • Bebert // 30.08.2015 à 21h46

      Les religions aussi ont tendance à revenir aux origines en ce moment. Ne faudrait-il pas parler davantage de l’avenir ? Oublier (un peu) nos origines ?

        +0

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  • Tartoquetsches // 30.08.2015 à 18h06

    On est vite largué par ses références, beaucoup de noms que l’on ne connaît pas, ou dont on connait mal les concepts et idées. (Le on c’est moi, et beaucoup d’autres aparament’ mais je ne traiterais certainement pas Michea de vouloir en mettre plein les yeux ou de parler une autre langue. Sa langue est claire, ce sont ses references qui nous sont méconnues, nuance.

    La deuxième partie est plus explicite et accessible.

    Je connais vaguement le Gus, pour l’avoir écouté il y a peu sur une video d’une de ses rare intervention dans un média (France culture en 2011) : il y est très clair et,j’ai trouvé, très interressant:
    Et là, il y a débat puisqu’opposé à Brice Couturier, le libéral de la chaîne (libéral mais écoutable) :
    http://www.youtube.com/watch?v=pruTD941O44

      +3

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  • Subotai // 30.08.2015 à 18h50

    Ben, chais pas moi, je trouve ça excellent.
    Ce type est presque un taoïste qui s’ignore… 🙂
    C’est sûr que l’ensemble des contradictions apparentes, qui ne sont que l’adaptation permanente au changement continuel, déboussole les âmes frêles qui ne croient qu’en la stabilité immuable et rassurante de l’orthodoxie – Quelle qu’elle soit. Tiens j’ai fait mon Godwin… MDR 🙂
    Merci Michea, s’il n’y avait pas des types comme toi, l’humanité aurait déjà disparu.

      +11

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    • Alain Rousseau // 30.08.2015 à 22h48

      Pas mal vu, le coup du taoïste qui s’ignore… Cela dit, quand on est comme Michéa un philosophe qui s’est assigné pour tâche l’analyse et la critique radicale du capitalisme et du libéralisme, il est souhaitable de parvenir à élaborer un discours qui laisse le moins de place possible aux contradictions internes, même si elles ne sont qu' »apparentes » comme vous dites, ainsi que l’avaient fait Orwell, Debord et Lasch, modèles revendiqués par Michéa.

      Quant à affirmer que s’il n’y avait pas de types comme Michéa, l’humanité aurait déjà disparu, c’est à mon avis un peu exagéré.

        +2

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      • Anne // 31.08.2015 à 14h47

        Ça dépend de ce qu’on appelle humanité !

        Et si on a d’autres ambitions pour elle qu’un avachissement généralisé devant des inepties télévisées et une consommation qui tue celui qui consomme comme celui qui produit…..pour le bénéfice des marchands ……et des marchands d’armes surtout.

          +3

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      • Subotai // 31.08.2015 à 18h38

        L’humanité à survécu parce que continuellement il y a des empêcheurs de s’endormir en rond qui donnent des coups de pied dans les jambes des ronfleurs.
        Ça énerve, on proteste, on conteste même la pertinence du réveil, mais on fini par bouger son cul.
        La survie a un prix. Croyez pas que la technologie fera le boulot à votre place. 🙂

          +5

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  • luc // 30.08.2015 à 20h41

    « Ce qui commande une critique socialiste/anarchiste de l’État, c’est avant tout la défense de l’autonomie populaire sous toutes ses formes (cela suppose naturellement une confiance de principe dans la capacité des gens ordinaires à s’autogouverner dans toute une série de domaines essentiels de leur vie). »

    le problème est justement que les gens ordinaires n’ont pas cette capacité actuellement

    mais ils l’obtiendront lorsque le système s’effondrera, « quand notre société de spectacle et sa la logique marchande se mettra en pause prolongée »…

      +2

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    • Bebert // 30.08.2015 à 21h51

      Nous sommes tous des gens ordinaires. Mais c’est vrai que nous pourrions être plus autonomes. Tant que le salariat constituera l’horizon de la plupart d’entre nous.. ?

        +1

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      • Alain au bar // 31.08.2015 à 13h35

        Le capitalisme repose sur l’exploitation du salariat.

        Part des salariés dans la population active occupée française (en %) :

        1954 -> 64.8%
        1962 -> 71.7%
        1968 -> 76.0%
        1975 -> 82.0%
        1990 -> 85.6%
        1999 -> 90.6%
        2004 -> 91.2%

        Part dans la masse salariale des sociétés :

        1970 1980 1990 1995 2000 2005
        Part des salaires nets
        71,1 % 65,1 % 60,4 % 58,2 % 59 % 59,1 %
        Part des cotisations salariales
        5,1 % 9,1 % 12,4 % 14,6 % 15,4 % 16,1 %
        Part des cotisations patronales
        23,3 % 25,9 % 27,2 % 27,2 % 25,6 % 24,8 %

        CQFD

          +6

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        • Vincent // 01.09.2015 à 12h03

          C’est impressionnant ! merci 🙂
          On peut trouver facilement les sources ?

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          • Alain au bar // 02.09.2015 à 13h16

            Wikipedia en particulier et le web en général

              +0

            Alerter
    • Alfred // 30.08.2015 à 22h07

      Ce n’est pas faux. Les « gens » n’ont plus cette capacité mais cela ne tiens pas seulement à un abaissement moral et intellectuel, ça tient aussi à la fragmentation du monde et des existences. Il est plus facile de se gouverner lorsqu’on est matériellement autonome. C’est vrai pour les individus comme pour les groupes (communes, etc …).
      Hors concrètement très peu d’entités sont matériellement autonomes (nourriture, etc ..). Si l’on reste sur l’exemple des communes, engluées dans un entrelac politique (pouvoirs répartis sur le département la région la nation l’Europe) et dépendantes économiquement du reste du monde (aucune autonomie alimentaire ou industrielle), la capacité à d’auto gouverner est faible en vérité.
      C’est pourquoi dans ce jeu de l’œuf et de la poule il n’est pas idiot de se battre aussi sur le plan politique, aussi bien que matériel. Et ce pour toutes les entités (individus, groupe politique ou d’amis, communes, et plus), en partant des plus petites (individus).
      Certes le chaos peut forcer à l’autonomie et à l’auto administration. Mais pourquoi l’attendre?

        +4

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  • Fulgence Ridal // 30.08.2015 à 21h09

    Evidemment Michéa est un penseur respectable, et je félicite Olivier Berruyer d’en parler de cette manière en lui posant des questions qui montrent des traits de culture certains chez les deux protagonistes.

    Ceci étant, je regrette -et je regretterai toujours- que l’on ne comprenne pas fondamentalement le libéralisme, et que l’on ne cite pas son grand penseur qui est Ludwig von Mises. Non pas tant du fait qu’il ait été un penseur libéral, certainement le plus illustre, mais ce fut aussi un penseur qui a compris l’idée fondamentale qui sous-tend les différentes variantes du socialisme.
    En cela, il aide à comprendre que le libéralisme n’est tout à fait une pensée positive, où on établit (comme le fait Michéa) quelques règles sur l’être humain (volonté égoïste, de puissance, de jouissance ou volonté de liberté … etc.) que l’on prend un partout dans les sciences sociales et pour lesquels on établit un fonctionnement de la chose économique. Ludwig von Mises explique tout au long de son séminaire que le pivot (et il finit son oeuvre sur cela) de toute société est la bureaucratie.

    Est-ce à un fonctionnaire de fixer les prix de vente ? Mises pose l’axiome que tout système politique ou de production qui ne donne pas le dernier mot au consommateur aboutit forcément à toutes les perversions, au népotisme et aux affaires entre amis. Pour lui, dans un système de recherche de profit, vous êtes incité à prendre le plus méritant pour faire prospérer votre affaire quand les règles de concurrence marchent normalement.

    En résumé, un fonctionnaire (ou un bureaucrate) n’a de compte à rendre à personne si ce n’est à son maître qui l’a nommé (souvent l’homme politique quoique pas tout le temps), tant qu’il rend service à son maître, il ne risque rien et n’a de compte à rendre à quiconque. Le maître n’a aucun cas intérêt à prendre quelqu’un de compétent, il lui suffit simplement de prendre quelqu’un qui ne lui fasse pas de l’ombre.
    Dans le privé, c’est autre chose, celui à qui vous rendez des comptes, c’est le consommateur…
    En d’autres mots, et en abrégeant un peu, un système socialiste aboutit de fait, et inexorablement, à la bureaucratie où un arbitraire pyramidal règne. C’est ce que chaque citoyen remarque dans la gestion de sa mairie etc. Le système libéral est la seule parade que l’on ait trouvée à cette hégémonie de la bureaucratie … et c’est sa légitimité fondamentale.

    D’ailleurs , il est très étonnant qu’un penseur comme Lacan, qui en savait un bout sur la nature humaine, s’était décidé à cette idée à la fin de sa vie… et devait admettre, devant un parterre d’étudiants à Vincennes complètement médusé, qu’il était libéral, non pas tant pour justifier le semblant du discours capitaliste, mais simplement pour dire que c’était la seule parade contre le discours du maître. Hannah Arendt a dit fondamentalement la même chose sur le rôle de la bureaucratie et sa volonté de canaliser les énergies qui ne pensent pas dans la volonté du maître …
    Mais être libéral, c’est très compliqué dans les faits… Hayek n’a cessé de le dire, non pas tant que l’on lutte contre les socialistes, contre les intellectuels qui croient en la toute puissance des idées, mais aussi et avant tout contre les capitalistes… car aucun capitaliste (sauf celui qui n’est pas encore établit) n’a intérêt que les règles de la concurrence soient respectées … en d’autres termes un capitalisme essaye tout le temps d’être dans un système de rente, à l’inverse du libéral qui pense que pour le bien de la société, le capital doit s’orienter vers le risque.

    Ceci étant, merci pour cet article …

      +6

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    • Tartoquetsches // 31.08.2015 à 07h26

      Ce qui démontre que le libéralisme est aussi utopique que le communisme. Deux systèmes théoriques inapplicables car incompatibles avec la nature humaine, toujours encline aux rapports de domination qui faussent et pervertissent leur application dans les faits.

        +5

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    • Joséphine // 31.08.2015 à 08h22

      Poser l’individu comme foncièrement égoïste et à la recherche de son seul intérêt, c’est bien ce présupposé que conteste Michéa. Et la bureaucratie n’est pas le seul fait du socialisme. Elle peut amplement se retrouver dans le public comme dans le privé. Même si l’URSS l’avait élevée au rang suprême.
      CF Supiot. gouverner par les nombres.

        +5

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  • Serge // 30.08.2015 à 22h33

    Même si je n’adhère pas aux « solutions » de Michéa ,je lui sais gré d’avoir théorisé de manière approfondie (avec d’autres,et de bords différents) ,que le capitalisme n’est PAS CONSERVATEUR .Même qu’il contient dans ses gènes ,tout le contraire .
    Fait assez simple que toute personne suffisamment critique et honnête a pu relever par lui-même ,au moins depuis les quarante dernières décennies .
    Alors que la gôche acquise au libéralisme sociétal et économique ,continue d’entretenir la confusion .
    C’est toujours comme ça avec les bons auteurs:on n’apprend rien ,mais ils confirment ce qu’on savait déjà ,en l’énonçant de façon éblouissante et étayée .

      +5

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    • Pierre M. Boriliens // 05.09.2015 à 23h13

      Mais si, il est conservateur. Allez donc expliquer à un capitaliste que vous comptez toucher au droit de propriété. Ou que vous compter abolir le salariat…

      Et puis il y a le célèbre propos de Margaret Thatcher : there is no alternative !
      Si vous trouvez plus conservateur que ça, faites-moi signe.

      Bien sûr, du point de vue de son fonctionnement, il peut ne pas être conservateur : il n’a de cesse de coloniser tout ce qui pourrait générer un profit… Ce qui oblige aux stratégies les plus diverses. Mais c’est un profit de nature capitaliste, et cela depuis que le capitalisme existe : avec de l’argent, faire plus d’argent ! Le reste lui est totalement indifférent.

        +1

      Alerter
  • Serge // 30.08.2015 à 23h03

    Si vous avez la flemme de le lire,vous pouvez visionner et écouter ses rares vidéos comme celle-ci :conférence de Montpellier 2008
    http://www.dailymotion.com/video/x4ec7p_jc-michea-montpellier-1-6_news
    Et d’autres
    http://www.dailymotion.com/video/x305tyz_le-nomade-attalien-par-jean-claude-michea_news

    http://www.dailymotion.com/video/x2zg6gv_michea-et-le-liberalisme-la-prostitution_videogames

    A vous de chercher …

      +3

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  • MJL // 31.08.2015 à 11h45

    Merci pour ce post.
    Pensée exigeante et sans concession, mais pensée intègre et fortement stimulante que celle de Michéa.
    Peu importe ce qu’en pensent les vierges effarouchées de la gauche-comme-il-faut.
    C’est un des rares à avoir les idées claires et ne pas avoir peur (avec quelques autres tout de même).

    Le déchaînement des critiques ne fait que révéler l’incroyable frilosité intellectuelle qui s’impose à nous aujourd’hui.
    Triste, mais il faut résister.

      +4

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  • Tassin // 31.08.2015 à 12h10

    Ca tombe bien, Michéa tient un des discours décroissants des plus conséquents.

      +1

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    • Tassin // 31.08.2015 à 15h40

      Encore une fois, seule la construction d’un rapport de force en faveur d’une alternative pourra faire changer les choses.

      Tant qu’il y aura des gens qui attendront une solution miracle, rien ne se passera!

        +1

      Alerter
      • Tassin // 31.08.2015 à 18h25

        De tels propos montrent que vous ne militez pas au quotidien.

          +0

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    • Subotai // 31.08.2015 à 18h57

      On peut aussi se passer du politique et sortir du Système.
      C’est en cours…

        +0

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      • Alfred // 02.09.2015 à 00h06

        De quel système sortez-vous? De la biosphère?
        Cultiver votre autonomie et choisir vos interdépendances vous permet d’augmenter votre liberté mais vous serrez toujours prisonnier de votre environnement (qui comprend des centaines de têtes nucléaires et des psychopathes aux pouvoirs disproportionnés). Nous ne sommes plus à l’époque des boucaniers ou du maronage. Vous êtes coincés avec les fous. Peut etre qu’il faut aussi faire face et en nombre (et ça s’appelle de LA politique pas Du politique).

          +3

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        • Subotai // 02.09.2015 à 20h41

          «  »Peut etre qu’il faut aussi faire face et en nombre (et ça s’appelle de LA politique pas Du politique). » »

          Pas avec leurs règles du jeu. C’est ça sortir du Système.

            +0

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          • Alfred // 02.09.2015 à 21h04

            Si vous ne jouez pas avec « leurs » règles du jeu vous vivez en autonomie complète … Et d’ailleurs que faites vous sur ce site (vous payez un FAI et l’électricité au minimum selon leurs règles)?
            Je veux juste vous faire remarquer que ce n’est pas seulement un système politique qui vous tient mais un ensemble plus vaste. Votre propos d’une apparente radicalité est silencieux sur le reste et par conséquent il s’agit d’une fausse radicalité (ou au moins une radicalité totalement impuissante et donc vaine).

              +1

            Alerter
  • Omar // 31.08.2015 à 14h08

    Juste une précision supplémentaire :

    La distinction qu’établit Aristote entre le Logos (Parole/langage/Raison)) et la Phonè(Voix), c’est que cette dernière que nous partageons avec les animaux est limitée à l’expression des affects, sentiments et sensations.
    Seul le Logos permet l’expression des idées.

    Cordialement.

      +2

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  • Alter // 31.08.2015 à 14h36

    Entre Michéa et Lordon, il y a un point de rupture sur l’origine du sens « common decency » d’Orwell.
    Orwell est un des pères de la pensée antitotalitaire. Cependant, Orwell reconnaissait (à demi mot) l’importance de l’Etat lorsque pendant la Seconde Guerre Mondiale, la Grande Bretagne résistait au Nazisme.
    La notion du « common decency » est primordiale pour comprendre le conflit entre Michéa et Lordon.
    C’est la base de la critique socialiste/anarchiste de l’État, en y opposant avant tout la défense de l’autonomie populaire sous toutes ses formes.
    Cela suppose une confiance de principe dans la capacité des gens ordinaires à s’autogouverner dans toute une série de domaines essentiels de leur vie. Le bon sens, le « common decency » répartie uniformément chez les gens « ordinaires ».
    Le problème, une sorte de malaise, que j’ai ressenti chez Michéal en lisant ses ouvrages, c’est qu’il base la « common decency » sur une certaine morale.
    Et ceci est insupportable pour Lordon, et je vais surement dans son sens à ce sujet : en basant la « common decency » sur l’ordre moral (de droite ? De gauche ? d’extrême droite ? d’extrême gauche ? occidental ? indoiste ?…), nous sommes alors sur des sables mouvants. La démonstration de Michéa ne convaint pas.
    Lordon l’a taclé violemment, probablement trop violemment.

    Cependant, l’un et l’autre ont construit ma critique de la société actuelle. Lordon est essentiel ainsi que Michéa et inversement.

    Lordon est très abordable radiophoniquement.
    Michéa est presque inaccessible, mais au combien intéressant.

      +5

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  • Alain Rousseau // 31.08.2015 à 15h01

    Voici un lien vers une critique de Michéa par François de Negroni, critique que pour ma part je trouve excellente et très argumentée. Comme quoi les critiques faites à Michéa ne viennent pas toutes des pleureuses de la gauche-bisounours-et-bien-pensante.

    http://www.laffranchipresse.fr/article/politique/2014/11/16/lere-du-peuple-et-la-decence-ordinaire-critique

      +1

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    • Lambert jp // 01.09.2015 à 10h57

      Bonjour,

      Je suis allé lire le lien que vous donnez. Il m’a permis de comprendre ce qu’était la common decency à laquelle j’avouais dans un commentaire plus bas, ne rien comprendre. Valeurs partagées et solidarité active donc pour Michéa, tandis que pour l’auteur du lien ce ne serait qu’un moyen de neutraliser la lutte des classes.
      Toute la critique se situe sur le plan idéologique et non sur le plan des idées, ce qui la rend peu convaincante, du moins pour moi. Mais merci cependant de nous avoir fait entendre ce son de cloche ( sans jeu de mots désobligeant!).

        +1

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      • Alain Rousseau // 01.09.2015 à 14h57

        Contrairement à vous, j’ai trouvé l’article de de Negroni très convaincant, sans doute parce qu’en matière de politique, je ne crois pas à la distinction entre l’idéologie (qui serait suspecte, voire mauvaise parce que partisane) et les idées (qui seraient objectives et appartiendraient au domaine de la réflexion pure). De Negroni est très engagé dans ce qu’il écrit, est-il pour autant un idéologue aveuglé par ses convictions ? Je ne crois pas d’ailleurs une seule seconde que Michéa soit lui-même un pur penseur qui exercerait sa réflexion en dehors de toute idéologie, même s’il rejette celle des autres (l’idéologie, c’est toujours celle des autres).

        Pour ce qui est de la « common decency », c’est à mon avis une notion à prendre avec beaucoup de précaution, et non comme quelque chose de naturel, qui tombe sous le sens, et qui en plus serait la solution toute trouvée, comme semblent le croire Orwell et Michéa.

        Quoi qu’il en soit, merci à vous d’avoir pris la peine de lire l’article en question.

        Cordialement.

          +2

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        • Lambert jp // 03.09.2015 à 10h15

          On apprend toujours, même de ceux avec lesquels on n’est pas d’accord. C’est pour cela qu’il est intéressant de confronter les points de vue différents sans vouloir les ignorer dès le départ par ce qu’ils ne correspondent pas à ce que l’on pense soi-même.

            +2

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  • Dupondt // 31.08.2015 à 19h24

    Bonjour,
    je ne connaissais pas J.C. Michéa et je remercie O. Berruyer de me le faire découvrir.
    Je m’interroge: beaucoup de commentaires désagréables quant à la forme du texte. Je ne comprends pas. On publie un texte que personnellement je trouve riche et nourrissant même si je ne partage pas tout le contenu mais précisément, voulez vous bouffer de la bouillie pré-mâchée ou avoir le plaisir de réfléchir sur des idées que je trouve souvent pertinentes sur ce sites. En plus j’ai découvert à travers ce texte les noms d’autres penseurs qui m’étaient inconnus.
    Une question: préférez-vous qu’on discute sur le dernier papier de J.M. Apathie? Patrick Sabatier? Arthur? Delahousse?
    Faut pas exagérer quand même!
    Enfin je dirais que du « verbiage » dans les commentaires on en trouve à foison. Et pourtant je les lis avec intérêt car eux aussi sont souvent riches. Il y a tellement de cracs parmi les lecteurs que parfois on se sent tellement … comment dirais-je?
    Mais c’est le même problème sur le blog de Lordon: certains lui reprochent d’être incompréhensible. Alors quoi?
    Oui c’est parfois compliqué à lire et à comprendre mais ça fait du bien parce que ça fait réfléchir même si on est pas d’accord, je dirais même plus, surtout si on est pas d’accord.

    Quelqu’un a écrit plus haut qu’un mec qui ne sait pas planter un arbre ne peut aimer la vie. Je dirais que certains savent mieux planter les arbres que les idées et … inversement.

    Cordialement.

      +5

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  • Marianne // 31.08.2015 à 19h40

    En tout cas, qu’est-ce que ça cause ! :)) Et c’est très bien.

    Personnellement, il faudra que je relise cet article, j’y ai vu des choses fort intéressantes, et je suis bien contente d’avoir fort à penser, pour aller causer du « que faire ? » avec mes petits camarades.

    bravo à « lescrises » qui participe si bien au brainstorming général où les tabous tombent et où beaucoup de monde appronfondit sa formation, à commencer par moi, bien évidemment.

      +3

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  • Krystyna Hawrot // 31.08.2015 à 21h08

    Ce que j’ai compris du texte de Michéa est qu’il faut que la gauche se préoccupe de retrouver comment bâtir le lien social, sur quel projet de société, et que le deuxième sujet est de définir une morale plus ou moins commune pour vivre ensemble.
    Cela me semble parfaitement utile et cohérent.

    Par contre j’ai pas compris sa critique du féminisme matérialiste, en plus il ne cite aucun/e auteur/E. Selon moi et mes lectures de Christine Delphy, Nicole Edith Thévenin et Colette Guillaumain, le féminisme matérialiste est en fait une partie de la critique du capitalisme – ainsi Delphy a démontré le rôle du travail gratuit des femmes dans le capitalisme (la reproduction des forces de production) dans l’économie du travail domestique.
    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/homso_0018-4306_2000_num_136_2_3661
    http://www.multitudes.net/De-l-obstacle-a-l-emancipation/

    Mais les féministe matérialistes n’ont jamais été contre toute morale et adeptes du relativisme moral, au moins au plan politique, elles ont toujours partagé le sort de la gauche marxiste, avec ses multiples erreurs aussi…

      +2

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  • Krystyna Hawrot // 31.08.2015 à 21h08

    Ce que j’ai compris du texte de Michéa est qu’il faut que la gauche se préoccupe de retrouver comment bâtir le lien social, sur quel projet de société, et que le deuxième sujet est de définir une morale plus ou moins commune pour vivre ensemble.
    Cela me semble parfaitement utile et cohérent.

    Par contre je n’ai pas compris sa critique du féminisme matérialiste, en plus il ne cite aucun/e auteur/E. Selon moi et mes lectures de Christine Delphy, Nicole Edith Thévenin et Colette Guillaumain, le féminisme matérialiste est en fait une partie de la critique du capitalisme – ainsi Delphy a démontré le rôle du travail gratuit des femmes dans le capitalisme (la reproduction des forces de production) dans l’économie du travail domestique.
    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/homso_0018-4306_2000_num_136_2_3661
    http://www.multitudes.net/De-l-obstacle-a-l-emancipation/
    http://www.feministes-radicales.org/wp-content/uploads/2010/11/Colette-Guillaumin-Pratique-du-pouvoir-et-id%C3%A9e-de-Nature-1-Lappropriation-des-femmes.pdf

    Mais les féministe matérialistes n’ont jamais été contre toute morale et adeptes du relativisme moral, au moins au plan politique, elles ont toujours partagé le sort de la gauche marxiste, avec ses multiples erreurs aussi…

      +1

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  • Lambert jp // 31.08.2015 à 21h47

    C’est très curieux. J’ai trouvé cette entrevue très difficile à lire. A part Orwell et Camus, je ne connais aucun des auteurs cités. Je ne comprends rien aux expressions comme Common decency, neutralité axiologique, j’en passe et des meilleures. Je n’ai jamais lu du Michea, à part ses controverses avec Corcuff sur médiapart, quand j’y étais abonné.

    Et pourtant je l’ai lu jusqu’au bout sans me décourager et en y trouvant même de l’intérêt ( dans les passages que je pouvais comprendre, évidemment.) Je m’explique ce phénomène étrange par le fait que j’ai lu quelqu’un qui essaie de penser en dehors des grandes catégories, qui va prendre sa nourriture là où il la trouve sans s’occuper du qu’en dira-t-on et qui va son petit bonhomme de chemin en écartant prudemment les animaux trop agressifs qu’il peut y rencontrer et en se dirigeant à la rencontre des autres.

    Bref, j’ai lu quelqu’un de sympathique. Quant à aller lire ses livres, s’ils sont écrits dans le même style qu’exige peut-être le niveau des lecteurs auxquels il s’adresse, je suis au regret de lui dire que je crains fort qu’ils soient trop au- dessus de ce que je suis capable de comprendre.

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    • Vincent // 01.09.2015 à 12h14

      Vous décrivez bien Michéa tel que je le perçois également.
      Les livres de Michéa sont plus construit que cet entretien et donc beaucoup plus lisibles. Michéa est très accessible, voire pédagogue, contrairement à beaucoup de chercheurs.
      Sinon, pour les penseurs cités, un petit tour sur wikipedia peut aider. C’est un petit monde passionnant.

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  • delordanslespieds // 01.09.2015 à 06h12

    Je ne connaissais pas Jean-Claude Michéa. J’ai toujours été de gauche mais depuis peu de temps plus du tout. La gauche pour l’instant est incapable de se remettre en question (c’est comme avec l’histoire, elle se gargarisera dans 40 ans des erreurs à ne pas faire et qu’elle reproduira tout en faisant son bilan). Elle c’est tellement gargarisé de son humanisme et qu’a force elle est devenu sûr de chaque proposition qu’elle faisait en emmenant dans le chaos les classes populaires qu’elle prétendant défendre. La gauche y est pour quelque chose dans ce mercantilisme capitalistique à outrance.
    Je tiens à préciser que je n’ai quasiment jamais fait d’étude, si ce n’est la primaire et encore. Comme beaucoup je viens de ce que l’on nomme quartier sensible (ha l’arnaque du nom est terrible) ou la violence était le boss du quartier et que la gauche laissait faire en demandant au plus gentil du quartier de se mêler d’affaire de grosses délinquances qui empoisonnaient la vie du quartier dortoir et faisait chuter une grosse partie des mômes. La gauche (ps et coco inclue) nous montaient la tête contre les militants du fn qu’elle traitait de raciste et alors que la plupart ne savait même pas ce que c’était si ce n’est à travers du petit écran. Rétrospectivement je mesure son racisme bien dissimulé caché derrière de belle parole humaniste… J’ai pris le temps d’écouter des vidéos de Jean-Claude Michéa ainsi que se texte que je trouve intelligible sans pour autant dire pourquoi. Ce qui est certain à l’aune d’où je suis, la gauche c’est servi (sciemment) de ces couches populaires et « naïve »; plus particulièrement des couches d’origines immigrées (au travers de l’asso sos-racisme par exemple, pourtant personne dans les médias mainstream ne dénonce ces usurpateurs qui font plus de mal qu’autre chose et qui s’octroie de l’argent à foison pour saboter la cohésion nationale et qui on encore pignon sur rue, rue de Flandre à Paris dans le 19ème) et post-colonial pour s’en servir à des fin électorale et contre les français de souches. Cela me parait comme une évidence. J’ai eu cette chance de me balader en France (le taf que je faisais me le permettait) et cela n’avait rien avoir avec l’info que l’on recevait aux travers des médias tv et journalistique. C’est lamentable et honteux d’avoir utilisé tous ces gens de cette manière. Ce n’est ni plus ni moins de l’esclavagisme. La colère contre ces gens est immense d’autant plus quand je les vois continuer à le malaise. On finit par se demander qu’elle est le projet final. En définitif ces gens (je parle d’la gauche et des gaucho) sont les plus grosses ordures que la France est portée … et qu’elle est en parfaite accord avec la droite qu’elle dénonce par ailleurs; mais quelle hypocrisie; ça me fait pensée aux harkis que les politique et militaires français qu’ils ont lâchement laissé tombé en Afrique du Nord… La gauche est la honte de ce pays… D’ailleurs toute la classe politique française est une honte, ne serait que dans la façon dont ils bradent les « valeurs » de ce pays et des gens qui veulent autres choses que la politique surnoise qu’elle mène. Merci à ce site pour le travail que vous faites en terme de travail d’information.

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  • tchoo // 23.02.2019 à 11h43

    Si ce texte est difficile à comprendre parfois parce que brouillon et que la précision qui semble obsédé Michea l’amène à des digressions qui nous perdent, néanmoins une ou deux bonne relecture laisse entrevoir plus de clarté. Et les commentaires, contraireremt à Ce que certains écrivent sont d’un précieux compléments y compris les négatifs

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  • Kaki // 23.02.2019 à 15h40

    Je comprends ces besoins imperatifs de changements et les idéaux qui en decoulent, néanmoins le trop de technicité, de concept, acheve l homme dans une pseudo intelligence artificielle collective en ne tenant plus compte de sa nature première « s élever  » en tant que être. La spiritualité manque, un homme sans esprit est comme une voiture sans carburant, à part la pousser et fournir des efforts inhumains, la voiture n avancera pas. Mettre des mots sur tout,
    Ce qu on gagne en technicité et « intelligence » est perdu en amour de soi et de la vie.
    Bientôt le human peak ?

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  • Kaki // 23.02.2019 à 15h48

    Pour étayer:
    Le feu convenait aux hommes (production de fer, chauffage, etc,,,)
    machine a vapeur
    Pétrole, charbon etc…
    Nucléaire électricité etc…
    Fusion d ici 30 à 40 ans
    A noter qu’ à chaque nouvelle génération c est pire.
    Cette analogie s applique aussi à l économie, la politique, aux rapports humains, etc…

    Si thinkerview peut faire une interview entre pierre rabhi et Pablo servigne, je pense qu’ on gagnerait en efficacité.

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  • Betula // 23.02.2019 à 23h36

    Je découvre tardivement ce texte que je trouve intellectuellement percutant, de pensée lumineuse et d’actualité constante.
    Il n’est ni compliqué ni brouillon, mais charpenté, documenté, terriblement perspicace.
    L’analyse est juste, la langue claire et limpide et les idées solides.
    Il s’agit d’un texte d’un philosophe qui pense et qui pense dans un environnement de références qui en fait la force, cela se perd et change soit du charabia technique cachant mal la pauvreté conceptuelle soit du verbiage fumeux des philosophes de cour inondant les gazettes et les télévisons de leurs mots vides et creux ou de leur visage people retouchés en pantins de télé-réalité.
    L’acuité du propos n’a d’égal que la rareté de la force de l’expression; ne boudons pas notre plaisir car jamais un tweet ne fera de son auteur un intellectuel bien que cela devienne la norme dans laquelle on voudrait nous limiter.

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  • Naviredalllia // 24.02.2019 à 21h41

    Bon, pour faire simple il y a les bons : ceux qui partent des faits et constatent qu’un homme (donc par voie de conséquence l’espèce humaine) n’existe que par l’éducation qu’il reçoit de ses semblables pendant 1/4 de sa vie et ensuite par la solidarité obligatoire entre humains qui permet au maçon de manger du pain et au boulanger d’avoir une maison, brefs ceux qui reconnaissent l’évidence : nous sommes une espèce sociale et non des loups solitaires poussés par la seule recherche de leur bien être égoïste et les autres qui n’ont pas encore compris et qui font ch… le reste de l’humanité. Peut être qu’ils défendent aussi des intérêts …. mais comme on vient de le voir des intérêts mal compris puisqu’il n’est pas possible d’être heureux tout seul.

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  • PsYXXXX // 25.02.2019 à 14h56

    Haa Michéa le rouge… rouge ?

    « d’immigration dans l’ouvrage d’Engels sur la situation de la classe laborieuse en Angleterre). Comme on le voit, la conception de la solidarité internationale défendue par les fondateurs du mouvement ouvrier était donc un peu plus complexe (et surtout impossible à confondre avec ce culte de la « mobilité » et de la « flexibilité » qui est au cœur de l’idéologie capitaliste moderne) que celle du brave Olivier Besancenot ou de n’importe quel autre représentant de cette nouvelle extrême gauche qui apparaît désormais – pour reprendre une expression de Marx – « au-dessous de toute critique ». »

    Des gens meurent. Soit tu les aides, soit tu les achèves (que ça soit par avion « tué à leur retour », par noyade, par esclavagisme en Libye, par les passeurs et les mafias, par des produits phyto des champs Européens dans lesquelles ils sont contraint de bosser, ou de suicide dans des camps de concentrations en France.

    Il n’y a rien de sorcier à comprendre quand même… Caricaturer cette position c’est de la mauvaise foi. On n’aide pas la classe ouvrière Française avec le sang de ceux qui n’ont rien, même plus de pays, de chez eux…

    On va pas parler du reste. Si les femmes ont des droits et qu’en même temps le capitalisme les exploitent, …. le problème c’est les femmes ? Pff. Ce type a quitté le PCF le jour ou celui-çi a compris qu’il peut y avoir des relations de dominations au sein des classes sociales; et que ces divisions sont aussi exploité par les capitalistes.

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