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23.janvier.202023.1.2020 // Les Crises

L’espoir réside dans la rue – Par Chris Hedges

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Source : Truthdig, Chris Hedges, 15-12-2019

Mr. Fish / Truthdig

La finance mondiale a pris le contrôle des économies de la plupart des États-nations. Les citoyens observent, impuissants, le transfert d’argent et de biens sans grande régulation à travers les frontières. Ils regardent comment les emplois dans le secteur manufacturier et les professions libérales sont délocalisés vers les régions du Sud où la plupart des travailleurs sont payés un dollar ou moins de l’heure et ne bénéficient d’aucun avantage. Ils voient les impôts des riches et des sociétés bénéficier d’abattements, souvent jusqu’à zéro. Ils regardent les programmes d’austérité démanteler ou privatiser les services publics et les services sociaux de première nécessité, ce qui fait grimper les frais pour les usagers. Ils voient le chômage et le sous-emploi chroniques écraser les travailleurs, surtout les jeunes. Ils voient les salaires stagner ou diminuer, laissant les travailleurs et travailleuses avec des dettes insoutenables. Cette tyrannie économique est à l’origine des troubles à Hong Kong, en Inde, au Chili, en France, en Iran, en Irak et au Liban ainsi que de la montée des démagogues de droite et des faux prophètes tels que le Premier ministre britannique Boris Johnson, le Président Donald Trump et le Premier ministre indien Narendra Modi.

Peu importe que les libéraux ou les conservateurs, les Tories ou les travaillistes, les républicains ou les démocrates soient au pouvoir. Le capital financier est imperméable au contrôle politique. En adoptant une position neutre sur le Brexit lors des élections, le parti travailliste nouvellement battu en Grande-Bretagne a mal interprété l’esprit du temps. Certes, son chef, Jeremy Corbyn, a dû faire face à des avertissements hystériques d’effondrement économique et a enduré une campagne de dénigrement – amplifiée par un média qui a lancé les accusations de ses adversaires conservateurs – qui comprenait des allégations selon lesquelles il était une menace pour la sécurité nationale et un antisémite, mais son incapacité et celle du Parti travailliste à comprendre à quel point les travailleurs étaient désespérés de trouver une solution, même une solution issue d’une pensée magique sur la promesse du Brexit, était une erreur. Le Brexit n’est pas une alternative réaliste à la tyrannie économique. Mais il offre au moins un espoir, même infondé, de briser les liens du pouvoir des entreprises. Il se présente comme une arme dans la guerre entre les initiés et les outsiders. Que cet espoir désespéré des outsiders soit colporté par des escrocs et des charlatans tels que Johnson et Trump fait partie de la maladie de notre époque, un écho des distorsions économiques et du populisme de droite qui ont vu les fascistes monter au pouvoir en Italie et en Allemagne dans la première partie du 20e siècle.

Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Citibank, Exxon Mobile, Walmart, Apple et Amazon sont les versions modernes de l’East India Company ou de la Compagnie Française de l’Orient et de la Chine. Ces sociétés et d’autres parmi les sociétés mondiales d’aujourd’hui, avec l’aide de la Banque mondiale, de l’Organisation mondiale du commerce et du Fonds monétaire international, ont créé des monopoles inattaquables et ont effectivement évidé de nombreux États-nations, tant physiquement que culturellement. Les friches urbaines abandonnées, peuplées de personnes cruellement dépossédées, sont aussi courantes en France ou en Grande-Bretagne que dans la Rust Belt [en français : « ceinture de la rouille »), est le surnom d’une région industrielle du nord-est des États-Unis. Elle est nommée jusque dans les années 1970 la Manufacturing Belt (« ceinture des usines ») ; ce changement d’appellation est dû à l’évolution économique de la région, Wikipedia – NdT] américaine. Les gouvernements, prisonniers du contrôle des entreprises, ont été prostitués pour transférer la richesse vers le haut, gonfler les profits des entreprises et écraser la dissidence aux dépens de la démocratie.

Le déclin et la rupture des liens sociaux qui unissaient autrefois nos sociétés ont déclenché les sombres pathologies de la dépendance aux opiacés, à l’alcool et au jeu et ont conduit à une explosion des crimes haineux et des fusillades de masse, ainsi qu’au suicide. Le contrôle social assuré par le travail et la participation civique et politique – des liens qui nous ont intégrés dans nos collectivités et nous ont donné un sentiment d’appartenance, de dignité et d’autonomie – a été confié à une police fortement militarisée, à un système carcéral massif et à un système judiciaire complices de l’abolition des droits fondamentaux, notamment l’application régulière de la loi et la protection de la vie privée.

Alors, pour voler une réplique à Vladimir Lénine, que faut-il faire ? Est-ce qu’un candidat politique réformiste, un Bernie Sanders ou peut-être une Elizabeth Warren – bien que je mette en doute l’authenticité de Warren – peut vaincre Trump et les forces rétrogrades qui lui confèrent du pouvoir ? Ou bien les réformateurs américains vont-ils subir le sort de Corbyn ? En bref, le système peut-il être réformé de l’intérieur ? Ou devrons-nous descendre dans la rue, comme le font les gens au Chili, au Liban, en France, à Hong Kong et ailleurs, pour exiger le renversement du pouvoir des entreprises ?

La gauche, même sous la direction Corbyn, n’est pas préparée à parler dans un langage révolutionnaire. La rhétorique révolutionnaire au sein du système politique a été adoptée par les néofascistes et la droite dure. Le débat relatif au Brexit porte sur le fait de faire sauter le système, pas de travailler à l’intérieur de celui-ci. Ceux qui soutiennent le Brexit et Johnson seront, comme ceux qui soutiennent Trump, trahis. Mais le langage employé par Johnson et Trump est celui de la destruction, et cette aspiration à la destruction est profondément ancrée dans la classe ouvrière. La tragédie est qu’en soutenant ces démagogues, le peuple est complice de son propre asservissement.

Extinction Rebellion, que je soutiens, tente de contrer cet assaut des grandes entreprises et l’écocide qui en découle avec un langage révolutionnaire et une désobéissance civile soutenue conçue pour rendre la gouvernance impossible. J’espère qu’Extinction Rebellion obtiendra un soutien populaire suffisant pour élever une barrière solide avant que l’État corporatif ne commence à employer la force brute décrite dans l’opération Yellowhammer, le plan de six pages du gouvernement britannique qui prévoit le déploiement possible de 50 000 soldats réguliers et de réserve et de 10 000 policiers anti-émeute pour faire face aux troubles qui pourraient être causés par les pénuries alimentaires et médicales à la suite du départ de la Grande-Bretagne de l’Union européenne.

La répression violente des manifestants en France, au Chili, en Irak, en Iran, au Liban, en Inde et à Hong Kong est déjà en cours, une fenêtre sur ce qui pourrait arriver à l’Angleterre, aux États-Unis et à d’autres pays qui tentent de se libérer du joug de l’oppression des entreprises.

Le monde des entreprises déteste la gauche politique, mais la gauche politique américaine, en acceptant de fonctionner dans le cadre du système électoral contraint et largement truqué, est facilement neutralisée, comme l’a été cette année le libéralisme en Grande-Bretagne et l’a été en 2016 – et le sera en 2020 – aux États-Unis. La direction du Parti démocrate américain, aussi hostile à ses candidats progressistes que beaucoup de membres de la hiérarchie du Parti travailliste en Grande-Bretagne l’étaient à Corbyn, a eu recours à une série de mesures pour empêcher Sanders d’obtenir l’investiture en 2016. Ces mesures comprenaient un système de superdélégués, l’utilisation de centaines de millions de dollars de fonds d’entreprise, un contrôle de fer du Comité national démocrate et l’interdiction pour les personnes inscrites comme indépendantes de voter dans les primaires démocrates. Des politiciens tels que Sanders et Corbyn sont facilement renvoyés dans les cordes.

Mais alors que les multinationales détestent les francs-tireurs politiques tels que Sanders et Corbyn, elles détestent et craignent la gauche révolutionnaire. La gauche révolutionnaire dit une vérité sans fard sur le pouvoir des entreprises et dénonce toute la classe dirigeante politique pour sa complicité. Elle n’est pas intéressée par des arrangements. Elle cherche à perturber et à paralyser le monde des entreprises. Lorsque des milliers de personnes, comme à Hong Kong, descendent dans la rue en criant des slogans comme « Il n’y a pas d’émeutiers, seulement un régime tyrannique » et « C’est vous qui m’avez appris que les marches pacifiques sont inutiles », les élites dirigeantes des entreprises commencent à s’inquiéter. C’est pourquoi les dirigeants populistes, dont Eric Drouet des gilets jaunes, en France, sont arrêtés. C’est pourquoi Roger Hallam, le cofondateur d’Extinction Rebellion, a passé six semaines en prison cet automne en Grande-Bretagne. C’est pourquoi Edward Leung purge une peine de six ans de prison pour émeute et agression sur un policier pendant la Révolution des boulettes de poisson de 2016 à Hong Kong [manifestation qui a eu lieu à Hong Kong en février 2016. Organisée initialement pour défendre le maintien des marchands ambulants dans les rues, la manifestation se transforme en émeute contre les autorités de Hong Kong et de Pékin. Source Wikipedia, NdT]. Les révolutionnaires refusent de jouer selon les règles.

Ces mouvements révolutionnaires mondiaux incarnent une résurrection du concept de bien commun, la conviction qu’une société doit être structurée autour de la prise en charge de tous ses membres, en particulier les plus vulnérables. Ce sont des forces de solidarité, voire de communauté. Ils comprennent, comme l’a écrit l’économiste Karl Polanyi, qu’il y a deux sortes de libertés. Il y a les mauvaises libertés d’exploiter ceux qui nous entourent et d’en tirer d’énormes profits sans égard pour le bien commun. Et il y a les bonnes libertés – la liberté de conscience, la liberté d’expression, la liberté de réunion, la liberté d’association, la liberté de choisir son travail – que les mauvaises libertés détruisent. Les mauvaises libertés, défendues par une culture de consommation atomisée, hyper-individualiste, qui s’agenouille devant le culte du moi, ont triomphé. La mainmise mortelle des élites dirigeantes a été illustrée ces derniers jours à Madrid, où les dirigeants mondiaux ont refusé, lors de la COP25 – la conférence des Nations Unies sur le changement climatique – de prendre des mesures significatives pour mettre fin à l’urgence climatique, une menace existentielle pour l’humanité.

Les idéologies en faillite de la mondialisation et du néolibéralisme, formulées et utilisées pour justifier la consolidation de la richesse et du pouvoir ainsi que l’écocide qui dévaste la planète, ont cependant perdu de leur crédibilité. Le néolibéralisme, l’idée qu’une fois les réglementations sur les entreprises et les barrières commerciales levées et les impôts réduits, une société prospérera, a toujours été une absurdité. Aucune de ses promesses ne pourrait être justifiée par l’histoire et la théorie de l’économie. Concentrer la richesse entre les mains d’une élite oligarchique mondiale – huit familles détiennent aujourd’hui autant de richesses que 50 % de la population mondiale – tout en démolissant les contrôles et les réglementations gouvernementales, en envoyant la production dans le Sud, en privatisant les services publics et en détruisant les syndicats, ne permet pas de distribuer la richesse. Permettre aux spéculateurs mondiaux d’utiliser l’argent que le gouvernement leur prête à un taux d’intérêt pratiquement nul pour racheter leurs actions ne répartit pas la richesse. Permettre aux entreprises de s’engager dans la destruction des actifs structurés par l’inflation, de dépouiller les actifs par des fusions et des acquisitions, d’augmenter le niveau de la dette pour imposer le paiement de la dette au peuple, de s’engager dans la fraude d’entreprise qui inclut la dépossession des actifs, ne distribue pas la richesse. Le pillage des fonds de pension, les manipulations du crédit et des actions et le pillage du Trésor américain lorsque les bulles et les combines à la Ponzi s’évaporent ne distribuent pas la richesse. De telles actions canalisent la richesse vers ceux qui sont au sommet. Elles créent une énorme inégalité de revenus et un pouvoir monopolistique. Elles alimentent le mécontentement et l’extrémisme politique. Elles rendent la planète inhabitable pour la plupart des espèces. Elles détruisent la démocratie.

Mais la rationalité économique n’a jamais été le sujet. Le but était la restauration du pouvoir de classe. Le néolibéralisme transforme la liberté pour le plus grand nombre en liberté pour quelques-uns. L’idiotie des gourous intellectuels qui nous ont vendu cette idéologie – Milton Friedman, Friedrich Hayek et Ayn Rand – aurait dû dénoncer l’escroquerie dès le début, mais on leur a donné de larges plates-formes, tandis que leurs détracteurs, les vieux keynésiens, ont été mis à l’écart et réduits au silence. La liberté a été assimilée à la liberté des forces du marché de faire tout ce que les capitalistes voulaient. Et cette liberté nous a condamnés et semble destinée à condamner l’écosystème dont nous dépendons pour vivre. Karl Marx, dans le premier volume du « Capital », a expliqué il y a plus d’un siècle comment la liberté du marché entraîne toujours une inégalité sociale.

La perte de crédibilité de l’idéologie régnante a conduit les élites dirigeantes à forger une alliance avec des démagogues néofascistes de droite tels que Trump et Johnson qui utilisent les tropes du racisme, de l’islamophobie, de l’homophobie, du sectarisme et de la misogynie pour canaliser la rage et la frustration croissantes du peuple loin des élites oligarchiques et contre les personnes vulnérables. Ces démagogues accélèrent le pillage. Ils accélèrent la haine, le racisme et la violence qui servent de diversion. Et ils accélèrent l’agitation sociale qui devient l’excuse pour l’imposition de la tyrannie. L’espoir repose dans les rues. Des millions de personnes à Hong Kong, en Inde, au Chili, en France, en Iran, en Irak et au Liban comprennent. Il est temps de les rejoindre.

Source : Truthdig, Chris Hedges, 15-12-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

calal // 23.01.2020 à 08h19

ce baratin ….
Y a encore des gens qui n’ont pas compris qu’il ne suffit pas de sauter comme un cabri en disant  » je suis vertueux, je suis antiraciste,je suis pro-paix, pro-pauvres » pour etre effectivement quelqu’un de vertueux et qui veut le bien des autres etres humains.

deja il y a 2000 ans,un arabe nous prevenait contre le baratin de ceux qui « viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ».
Comment les reconnaitre? « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. »
30 ans de mondialisation financiere ,on a eu le temps de gouter a leurs fruits et de juger…

40 réactions et commentaires

  • Pollix // 23.01.2020 à 07h59

    On aurait réussi à programmer une cellule humaine tueuse du cancer, à quand des lymphocytes tueurs du cancer financier ?!

      +7

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  • calal // 23.01.2020 à 08h19

    ce baratin ….
    Y a encore des gens qui n’ont pas compris qu’il ne suffit pas de sauter comme un cabri en disant  » je suis vertueux, je suis antiraciste,je suis pro-paix, pro-pauvres » pour etre effectivement quelqu’un de vertueux et qui veut le bien des autres etres humains.

    deja il y a 2000 ans,un arabe nous prevenait contre le baratin de ceux qui « viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ».
    Comment les reconnaitre? « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. »
    30 ans de mondialisation financiere ,on a eu le temps de gouter a leurs fruits et de juger…

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    • sergeat // 23.01.2020 à 09h35

      Dans cet article on dénonce le néolibéralisme à la Friedman(dont le Chili a été le laboratoire),de Hayek…et aussi de l’écocide,toutes ces théories économiques vendues aux nations par le monde financier n’ont jamais été soumises aux peuples car contrôlées par les représentants de ce peuple qui ne sont devenus qu’ une bureaucratie politique qui n’est qu’une nouvelle bourgeoisie de fonctionnaires à l’égal de la bourgeoisie communiste de l’ex-URSS:l’exemple le plus caricatural chez nous est l’UE.
      Pour changer ce système il faudrait redéfinir toutes les lois financières et mercantiles ainsi que les systèmes de représentation des peuples qui ne sont que des rapports de maîtres à esclave cela ne peut se faire malheureusement que dans le sang.
      Les mouvements comme extinction rebellion(écocide) ne devraient exister qu’après la création de mouvements contre les peuplicides,les ethnocides,les extinction des civilisations(dans le monde occidental au profit de la standardisation des consommations),extinction des langues…

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    • Jean // 23.01.2020 à 09h38

      => 30 ans de mondialisation financiere ,on a eu le temps de gouter a leurs fruits et de juger…

      Mais macron, qui n’a jamais caché son fanatisme néolibéral, est quand même élu président….

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      • sergeat // 23.01.2020 à 12h46

        Il pourrait continuer après la loi Avia faire voter une loi rendant illégale toute contestation du système néolibéral ou carrément rendre illégal le peuple.
        Macron a déjà la violence « légale »,la justice,les médias,le monde financier (car il est son représentant) seul le peuple lui résiste il faut l’abolir .

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        • pauvre d’eux // 23.01.2020 à 17h18

          En effet, mercredi 22 janvier, la majorité LREM a adopté en seconde lecture la proposition de loi Avia visant soi-disant à lutter contre la haine sur internet. Derrière des intentions apparemment louables, elle ouvre la possibilité de pratiques dangereuses sur les réseaux sociaux, notamment la censure privée. Déjà, l’intervention des multinationales du numérique dans la vie politique est une réalité. En 2019, Facebook avait coupé la canal WhatsApp de Podemos en pleines élections générales en Espagne. En 2018, un changement dans l’algorithme de recherche de Google aux États-Unis avait pénalisé grossièrement les sites internet de gauche et anti-impérialistes.

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        • pauvre d’eux // 23.01.2020 à 17h20

          Mais la seconde version de ce texte comporte une disposition plus grave encore. Le gouvernement a utilisé ce texte pour donner à la police un pouvoir arbitraire et absolu de censure sur internet. Et cela sans crier gare et en dernière minute ; il a proposé un amendement incroyable. Celui-ci oblige les plateformes numériques à retirer un contenu en moins d’une heure si la police française le demande au nom de la lutte anti-terroriste. Si elle ne le fait pas, la plateforme pourra être fermée administrativement. Évidemment, il revient entièrement à la police de déterminer ce qui est inclus dans la définition du « terrorisme ». On a l’habitude maintenant que ce prétexte soit utilisé pour réprimer des opposants sociaux et politiques. Les dispositions de l’état d’urgence avaient par exemple été largement utilisées pour maintenir assignés à résidence des militants écologistes et syndicalistes.

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    • Christian Gedeon // 23.01.2020 à 13h14

      Il était plutôt juif l’arabe en question. Ceci étant, je soutiens totalement votre point de vue. Que de prophètes en ce moment! Le pôle emploi concerné va avoir du mal à les recaser. L’enfer est pavé de (fausses) bonnes intentions. Et ça pave beaucoup depuis quelques années. Petit détail,Hedges ne connaît décidément rien au Liban, ça en est pathétique.

        +5

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      • Geoffrey // 23.01.2020 à 15h15

        mais Christian, arabe, c’est son groupe ethnique, juif sa religion

        musulman versus juif, ça passe mais un certain nombre de juif sont arabes (au sens large) !!!

        tu baisses de niveau, mon gars

        Geof’

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        • Anouchka // 23.01.2020 à 18h25

          Arabe est un groupe ethnique défini par la langue (sinon non pas vraiment de rapport entre les populations du Maroc et celle de Syrie par exemple…)
          A ma connaissance Jesus ne parlait pas arabe, mais araméen.
          Donc non, Jesus n’était pas arabe.

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          • sergeat // 25.01.2020 à 13h29

            Pour la Syrie il y a une majorité d’arabe,par contre pour le Maghreb (Maroc,Algérie,Tunisie) la majorité de la population est berbères,cette population berbère est dirigée partout par les colonisateurs arabes.
            Pendant les guerres de « libérations » ce sont les berbère qui ont combattu (contre les espagnols,français..) une fois l’indépendance acquise les arabes ont annexé le pouvoir et marginalisé les berbères,cette domination gouvernementale ce fait grace à l’islam qui unifie des ethnies ou tributs dans un pays (dans le cas de l’Algérie ce pays n’existait pas :empire turc sur le littoral)

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        • Fritz // 23.01.2020 à 19h22

          Les Hébreux, vous avez entendu parler ? Paraît que c’était un « groupe ethnique », cousin des Phéniciens, des Akkadiens, et des Arabes certes, mais un groupe distinct.

            +4

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        • Christian Gedeon // 23.01.2020 à 23h42

          Sémite à la rigueur Geof. Jesus parlait araméen pas arabe.

            +2

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  • Brigitte // 23.01.2020 à 08h46

    Je vous conseille plutôt de lire l’article de Lordon: https://blog.mondediplo.net/contre-la-democratie.
    ça a quand même un autre style!

      +19

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    • Jean // 23.01.2020 à 09h47

      @Brigitte
      Justement, en parlant du style, je trouve celui de Chris Hedges incomparablement plus digeste….
      et profond aussi. Cette idée par exemple :
      « L’idiotie des gourous intellectuels qui nous ont vendu cette idéologie – Milton Friedman, Friedrich Hayek et Ayn Rand – aurait dû dénoncer l’escroquerie dès le début, mais on leur a donné de larges plates-formes, tandis que leurs détracteurs, les vieux keynésiens, ont été mis à l’écart et réduits au silence. »
      qui demande à ce que l’on s’intéresse à l’histoire du néolibéralisme et aux raisons qui expliquent la victoire de cette idéologie sur toutes les autres.

        +3

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      • jean-pierre georges-pichot // 23.01.2020 à 10h32

        Sans être trop affirmatif, le rôle de Keynes fut de contre-feu en face de la proposition bolchévique. Une diversion réformiste tolérable pour le capitalisme anglo-saxon qui hésitait à adopter la solution nazie face à la crise. En offrant une perspective, et seulement une perspective, ni-capitaliste pure ni communiste, ni nazie, Keynes a été l’issue de secours politique du capitalisme. Il a sauvé le capitalisme de réputation au prix de quelques concessions temporaires, puis a logiquement laissé la place à l’hyper-capitalisme actuel une fois les forces populaires organisées par les mouvements communistes et anarchistes maîtrisées. Keynes est la CFDT des années trente. Dans les années soixantes, mon ami Kevin, né vers 1945 et étudiant à la LSE lisait beaucoup Keynes. Ensuite, il a fait une carrière chez MacKinsey. La dernière fois que je l’ai rencontré, c’était dans les années soixante-dix et il faisait l’éloge de Pinochet « qui réparait les conséquences catastrophiques de la présidence Allende ».

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        • Jean // 23.01.2020 à 11h14

          @jean-pierre georges-pichot

          Il ne s’agit pas de cela.
          Imaginez qu’un théoricien de l’organisation politique puisse interpeller Aristote, Montesquieu et Chouard pour leur dire :
          – Arrêtez-tout, j’ai trouvé l’organisation politique idéal qui nous permettra à tous de prospérer ! Il suffit de défaire toutes les lois et les constitutions adoptées jusqu’à aujourd’hui pour que notre organisation politique atteigne naturellement son efficience maximale…
          Or, dans le domaine économique, le néolibéralisme a toujours été une absurdité d’une portée comparable. On pouvait en effet raisonnablement s’attendre à l’application de la seule loi du plus fort en détruisant toute régulation, ce qui n’a pu se faire que contre la volonté du plus grand nombre. Alors, d’où vient ce plébiscite incessant dans nos média pour cette idéologie ? D’où vient cette main mise sur nos institutions ? Qu’est-ce qui fait que cette idéologie soit devenue un horizon indépassable ? Cui bono ?

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          • lois-economiques // 23.01.2020 à 11h29

            « Qu’est-ce qui a fait que cette idéologie soit devenue un horizon indépassable ?  »
            Le principe de la méritocratie

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            • Catalina // 23.01.2020 à 17h16

              si ce principe était appliqué, aucun politique actuel ne serait à la place qu’il a, car c’est gens là ne méritent rien, ils ne font pas leur travail pour lequel ils ont été « élus ».
              Regardez Macron, jamais élu, même pas maire d’un village, et même pas délégué de classe….. qu’a t-il donc fait pour « mériter » sa place ? si nous étions en « méritocratie » seuls des gens efficaces dans leur domaine seraeint élus malheureusement, il n’y en a pas, aucun de nos politiques n’est expert reconnu dans son domaine, on constate même qu’ils n’y connaissent rien, donc non, ce n’est pas la méritocratie, ce sont des parvenus

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            • lois-economiques // 23.01.2020 à 21h06

              @Catalina
              Macron :
              Sciences Po 1998
              Maîtrise en 2000
              DEA en 2001
              ENA à Strasbourg dans la promotion Léopold-Sédar-Senghor (2002-2004), il sort classé 5.
              Inspection des finances.
              Alors un « parvenu » me semble pour le moins excessif…
              La méritocratie tel que l’idéologie néo libérale la définie est bien là.

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            • Jean // 24.01.2020 à 00h46

              @lois-economiques,

              Il y a des « méritants » aussi parmi les riches mais la méritocratie c’est quand les méritants pauvres peuvent aussi se rendre utiles. Cela dit, je ne conteste pas votre définition de la « méritocratie néolibérale ».

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      • Brigitte // 23.01.2020 à 12h39

        @Jean,
        J’aime le pamphlet politique, genre littéraire dans lequel le français excelle. Je trouve ça beaucoup plus incisif et profond qu’un laïus pseudo-théorique et en plus je trouve que Lordon est bon dans ce genre, alors que je n’apprécie pas forcément son positionnement politique, qui rejoint d’ailleurs celui de Hedges sur le Brexit…
        Sur le fond, le néolibéralisme n’est qu’un nouveau cycle du libéralisme, qui a sévit en Occident à la fin du 19è siècle. Les deux guerres mondiales ont apportées leur parenthèse d’économie plus protectionniste et sociale mais dès les années 80, le libéralisme a repris les rennes, adoubé par l’individualisme et le libéralisme sociétal.
        Sur la forme: plateforme et non plates-formes

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        • Jean // 23.01.2020 à 15h11

          @Brigitte
          => le libéralisme a repris les rennes, adoubé par l’individualisme et le libéralisme sociétal.

          Les politiques keynésiennes s’accommodent très bien de l’individualisme et du libéralisme sociétal. Ce qui a changé c’est cette volonté concertée, qui naît en Angleterre et aux Etat-unis au début des années 80, d’abolir toutes les réglementations perçues comme une entrave au « business as usual ». Le néolibéralisme a alors consacré le dieu Marché, auquel tout doit être sacrifié, pour que puisse enfin advenir la prospérité des nations…
          Une évaluation des conséquences historiques de cette politique est-elle nécessaire pour comprendre qu’elle facilite surtout le pillage et la corruption ? Si vous étiez un milliardaire, qui a décidé de s’offrir un empire médiatique, ne chercheriez-vous pas à promouvoir cette idéologie qui ne peut qu’accroître votre emprise sur le monde ? Et nous avons vu, lors de la dernière élection présidentielle, combien la volonté de ceux qui possèdent les médias peut influencer le résultat d’une élection.
          C’est, à mon avis, ce que dénonce Chris Hedges dans cet extrait de son article. Car le néolibéralisme est une idéologie au service d’une organisation politique qui, dans le contexte de la guerre des classes, est l’antithèse de l’idéal communiste.

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          • Brigitte // 24.01.2020 à 08h24

            @ Jean
            L’individualisme est un produit dérivé du libéralisme, qui a mis le consumérisme au centre de la société. Les rapports sociaux ont subi une révolution copernicienne depuis Keynes. L’objet a remplacé le sujet et ce n’est pas fini…l’algorithme va bientôt remplacer l’objet.
            Bien sur, un fond de solidarité subsiste, les Gilets jaunes en témoignent, ce qui a pu faire penser à un embryon de révolution, tellement nous n’étions plus habitués à cela. ça a avorté certes mais on sait que le terrain populaire est fertile…et donc potentiellement capable d’engendrer des changements radicaux. Le Brexit en est un exemple, non reproductible en France hélas. Ecouter ce que dit Todd aux matins de FC (merci à Anouchka pour le lien). Sortir de l’euro est quasi-impossible, d’où peut-être la déculottée psychologique de MLP au débat de l’entre deux tours. Nous avons commis une erreur historique irrattrapable à moins d’une révolution.
            La messe est-elle dite ou doit-on attendre le messie?

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  • etienne dorsay // 23.01.2020 à 09h28

    Effectivement, cet article ressasse les mêmes constats impuissants sans profondeur d’analyse ni perspectives

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    • Jean // 23.01.2020 à 09h51

      @etienne dorsay

      La perspective elle est là :

      « Ils accélèrent la haine, le racisme et la violence qui servent de diversion. Et ils accélèrent l’agitation sociale qui devient l’excuse pour l’imposition de la tyrannie. L’espoir repose dans les rues. Des millions de personnes à Hong Kong, en Inde, au Chili, en France, en Iran, en Irak et au Liban comprennent. Il est temps de les rejoindre. »

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      • calal // 23.01.2020 à 18h48

        ce subtil melange des lieux qui cache tant de choses…
        l’agitation sociale en france,au chili est elle de meme nature et a t elle les memes causes que celles qui ont lieu au liban,en iran,en irak voir a hong kong?
        un peu de poison dilue a chaque fois dans un gloubi boulga de moraline pour faire avancer la propagande par association…

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        • Jean // 23.01.2020 à 23h21

          @calal

          Vous semble-t’il illogique que la colère des plus pauvres augmente en proportion de la spoliation des plus riches ?

          https://www.oxfamfrance.org/rapports/celles-qui-comptent/

          Et vous n’avez encore rien vu car cette colère ne s’éteindra pas davantage que ce qui la motive : l’arrogance, le nombrilisme, l’égoïsme de ceux qui comprendront quand il sera trop tard, que la morale fait parfois bon ménage avec la raison.

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  • Jean // 23.01.2020 à 09h33

    « Le néolibéralisme, l’idée qu’une fois les réglementations sur les entreprises et les barrières commerciales levées et les impôts réduits, une société prospérera, a toujours été une absurdité. Aucune de ses promesses ne pourrait être justifiée par l’histoire et la théorie de l’économie. Concentrer la richesse entre les mains d’une élite oligarchique mondiale – huit familles détiennent aujourd’hui autant de richesses que 50 % de la population mondiale – tout en démolissant les contrôles et les réglementations gouvernementales, en envoyant la production dans le Sud, en privatisant les services publics et en détruisant les syndicats, ne permet pas de distribuer la richesse.(…) De telles actions canalisent la richesse vers ceux qui sont au sommet. Elles créent une énorme inégalité de revenus et un pouvoir monopolistique. Elles alimentent le mécontentement et l’extrémisme politique. Elles rendent la planète inhabitable pour la plupart des espèces. Elles détruisent la démocratie. »

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  • Macarel // 23.01.2020 à 10h36

    En France, c’est une secte -LREM- qui est le bras armé du capital financier mondialisé et de sa filiale « l’ UE ». La mission de cette secte, est de « mettre au pas » de la « mondialisation heureuse » les « gaulois réfractaires ». Et pour cela, la secte utilise les méthodes les plus brutales pour imposer son « modèle de gestion » des biens et des personnes à une population qui n’en veut pas.
    La population, n’en veut pas car elle constate que la « secte » ne gouverne pas pour le peuple, mais « manage » pour les actionnaires. La population constate que cette forme de gestion qui est mise en oeuvre depuis 2017 avec la plus grande brutalité, et lui est imposée sous des formes plus sournoises, mais non moins efficaces depuis trois décennies (au moins), a pour effet d’appauvrir les habitants du pays, excepté les membres de la secte et ceux qui la financent, qui eux s’enrichissent de plus en plus en parasitant le corps social (destructions du droit du travail, destruction des protections des chômeurs, destruction de la retraite par répartition, destruction des services publics -hôpitaux, écoles, universités, etc…-, destruction de la sécurité sociale, etc, etc…). Il est impossible de dialoguer avec les membres d’une secte, car on leur a lavé le cerveaux et ils récitent en boucle, tels des robots, les mantras de leur gourou. C’est pour cela que les gens descendent dans la rue, et la secte n’a d’autre réponse que la répression la plus brutale, car la police (rebaptisée FDO) est l’ultime rempart qui empêche la rue de la chasser du pouvoir : pouvoir certes légal, mais de moins en moins légitime.

      +21

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    • Anouchka // 23.01.2020 à 11h23

      Sur la mise au pas, voici le point de vue d’Emmanuel Todd.
      La réaction des chiens de garde vaut le détour…

      https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/la-france-au-bord-de-limplosion-sociale-emmanuel-todd-est-linvite-des-matins

        +5

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    • lois-economiques // 23.01.2020 à 11h45

      « car la police (rebaptisée FDO) est l’ultime rempart qui empêche la rue de la chasser du pouvoir »
      FDO ?

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      • Macarel // 23.01.2020 à 12h13

        FDO=Force De l’Ordre.
        Lorsque cet ordre est injuste ces forces ne sont pas « aimées », car elles sont le bras armé d’un pouvoir qui ne gouverne pas dans l’intérêt général, mais « manage » dans l’intérêt d’une minorité d’actionnaires et de financiers.
        Un tel pouvoir met en danger la paix civile.

        Par contre dans une République démocratique dont la devise est « Liberté, Egalité, Fraternité », l’on a besoin de Gardiens De la Paix (GDP).

        Gardiens de la paix, au service d’une population de citoyens qui paye des impôts pour financer ces gardiens de la paix civile.

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        • lois-economiques // 23.01.2020 à 17h49

          « d’un pouvoir qui ne gouverne pas dans l’intérêt général, mais “manage” dans l’intérêt d’une minorité d’actionnaires et de financiers. »
          Non, sauf cas très particulier de dictature aucun gouvernement se risquerait à gouverner pour une minorité d’actionnaires et de financiers, aucun.
          Il y a une idéologie dans l’action gouvernementale et non de ce qui s’apparenterait à du népotisme.

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    • Jean // 23.01.2020 à 11h46

      @Macarel

      => pouvoir certes légal, mais de moins en moins légitime.

      Et encore, dans une véritable démocratie on vote par « consentement éclairé », on ne choisit pas un produit dans un panel d’expositions médiatiques.

        +4

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      • Macarel // 23.01.2020 à 12h17

        Il est certain qu’en plus les conditions de l’élection de 2017, entachent dès l’origine la légitimité de ce pouvoir.

        De ce seul fait, il ne devrait pas se croire autorisé à passer en force toutes les réformes régressives qu’il impose au corps social à marche forcée !

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  • camille // 23.01.2020 à 11h05

    Bonjour,
    1) il est plus digeste que Lordon, mais il exclu l’anthropologie et l’histoire des pays. En clair en France l’outil ne peut pas être exactement le même qu’aux Etats Unis.
    2) il écrit « Le Brexit n’est pas une alternative réaliste à la tyrannie économique », en clair, la souveraineté est un leurre. Internationalisme compréhensible mais sans lien avec l’histoire. Révolution ou résistance = local pour la majorité.
    L’État patron (en société capitaliste) est la réthorique de gauche de la SFIO et du PC jusqu’à la période 38-44. Le PC en sort clairement le 2 mars 45 (soutien ferme aux nationalisations). Le PC n’a pas forcément tort, mais il résonne en tout ou rien, or le CNR est la preuve que ce n’est pas conforme au réel. Même si 44-46 est une raquette à gros trous.
    Souveraineté et État ne sont pas forcément liés théoriquement, mais Hedge n’intègre pas (les résistants avaient eux parfaitement saisi) qu’il y a une condition première c’est la libération. Des hommes de droite comme Blocq-Mascart du bureau du CNR, parle de révolution sans arrêt et considère le libéralisme économique comme ayant prouvé son échec (voir « Chroniques de la Résistance » de Blocq-Mascard).
    Traduction contemporaine : on réduit la voilure des extrémistes intérieurs en les enfermant dans les frontières. Le rapport de force peut rester défavorable, il l’est moins. Ce n’est pas assuré mais ça a donné des résultats.
    Une libération produit un contexte qui aide à réduire encore la voilure des criminels. C’est le cas du programme du CNR.

      +6

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    • Jean // 24.01.2020 à 00h16

      @Camille,

      Les mêmes causes produisent parfois les mêmes effets et une concentration excessive des richesses produit des effets comparables, quelque soit le pays et l’Histoire de celui-ci. Il semblerait que les miséreux rechignent à se laisser mourir sans montrer quelques signes de mécontentements.
      “Le Brexit n’est pas une alternative réaliste à la tyrannie économique”. La souveraineté des peuples n’est pas nécessairement celles des nations et le brexit ne permettra pas, à lui seul, aux anglais de retrouver leur indépendance. Il faut mettre fin à la tyrannie économique du néolibéralisme pour qu’un peuple puisse véritablement devenir souverain et puisse choisir son destin. Le néolibéralisme, parce qu’il ne peut aboutir qu’à une concentration des richesses de plus en plus excessive, est incompatible avec notre version édulcorée de la démocratie.
      Chris Hedges parle en résistant au contraire, il veut libérer les peuples de l’oppression, et si ses prises de positions peuvent sembler excessives, il faut se rappeler que la peste néolibérale ravage son pays depuis plus longtemps que le notre. Mais notre président travail pour combler ce retard.

        +2

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      • camille // 24.01.2020 à 23h41

        Bonjour,
        un pays sans nation, oui, un Etat sans nation, oui, un peuple sans nation oui, tout cela existe selon la définition.
        Donc je ne crois pas que ce soit la bonne entrée.
        De même définir Hedge comme résistant, oui, pas de problème en soi, mais là non, plus, mauvaise porte d’entrée je pense.
        Non, le problème est ailleurs, c’est la hiérarchie des combats qui est la question centrale là. C’est un vieux sujet, ce pourquoi je rappelais les positions de la gauche de la SFIO puis du PC. Au final les faits bruts sont les suivants : la libération d’un territoire avec une population donnée peut avoir un impact sur le modèle économique, j’ai écrit « peut ». le combat contre un réseau au delà des frontières, à ce jour n’en a pas sauf dans un lieu précis et donc on en revient au principe d’un territoire donné, qu’on le nomme ensuite nation ou tarte au pomme.
        Après c’est une conviction, pas une certitude.
        Bien à vous Jean.

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  • Vincent P. // 23.01.2020 à 13h24

    Il est mignon l’optimisme de Chris Hedges, mais ça a quand même le goût du discours creux d’un New-yorkais accompli loin des soucis d’un populo.
    Ok on a tout compris de la bonne farce néolibérale, et puis ?

    Je n’ai pas vu où que ce soit la rue gagner !
    Des révolutions de couleurs truquées aux faux printemps arabes, des XR aux gilets jaunes, du Chili au Liban en passant par l’Algérie et la France, les peuples dans la rue n’ont obtenu que tromperies, démagogie, coups, gaz, projectiles plus ou moins létaux, humiliation et foulage aux pieds des droits les plus élémentaires…et puis le cirque a repris de plus belle.

    L’espoir n’est pas dans ce que tu as vu de la rue Chris, il est dans plus de violence de la part des opprimés qui s’exercerait sur ceux qui les oppriment.
    Et ça, avoue : ça dérangerait ton petit côté bienséant qui serait heurté que ça puisse aller jusque là.
    Chez nous, ce sont la bienpensance et le politiquement correct importés de chez toi qui ont vrillé les esprits et nous empêchent d’aller au bout et de passer aux actes en construisant des échafauds.

    Rien qu’un pasteur américain n’aimerait voir se produire.
    L’espoir est à la rue, Chris, pas dans la rue.
    Et c’est le désespoir qui poussera les peuples à aller plus loin dans la révolte, pas l’espoir. Tout va bien, donc.

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