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13.janvier.202113.1.2021
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L’Européisme de Giscard d’Estaing : Un idéal de substitution à la Nation – par Eric Juillot

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La disparition de Valéry Giscard d’Estaing est l’occasion de revenir sur l’héritage de son septennat (1974-1981) que les médias, d’une manière générale, ont réduit aux réformes sociétales (majorité, avortement) qui marquèrent son arrivée au pouvoir. Force est de constater cependant, qu’à bien des égards, ces sept années giscardiennes ont toute leur importance au plan géopolitique. Ce sont des années de glissement d’un état vers un autre, dans le rapport que la France entretient avec l’Europe et avec le monde.

Après les années 1960, marquées par l’ambition gaullienne d’une France indépendante et influente, soucieuse, non pas de s’imposer mais de marquer et de faire respecter sa singularité, les années 1970 se caractérisent par le début du renoncement à cette ambition, par le commencement de ce vaste retrait stratégique sous l’assaut d’un néolibéralisme à plusieurs facettes.

Dans l’ordre culturel, ce libéralisme d’un genre inédit pousse au déni de l’idée nationale, forme politique surplombante perçue comme aliénante et désormais assimilée, dans les représentations dominantes, au nationalisme ; dans l’ordre économique, le néolibéralisme joue en faveur d’un abaissement de l’État, qui aura à terme un impact sur l’ensemble des domaines régaliens, défense incluse.

C’est donc au commencement de ce mouvement historique que Giscard exerce son mandat, et il s’y trouve assez à l’aise pour s’y adapter sans difficulté.

« La France souhaite être gouvernée au centre », affirma-t-il à l’occasion d’un discours en octobre 1972. Cette phrase passée à la postérité exprimait à la fois le positionnement politique de l’ancien président — le « centre » signifiant systématiquement le centre droit — et son ambition pour le pays, si l’on peut parler d’ambition à propos d’un centrisme par définition partisan du statu quo, sinon de l’immobilisme.

De ce fait, les décisions prises par « VGE » dans les domaines de la politique étrangère et de la politique de défense témoignent de son espoir d’un « juste milieu » préservant les équilibres antérieurs tout en dégageant les voies de l’avenir telles que ce technocrate modernisateur pouvait les concevoir. À ce titre, il semble annoncer à bien des égards, la componction et la culture en plus, la pratique de l’actuel président qui a fait de la formule « en même temps » le carrefour rhétorique de toutes ses adresses à la nation.

Une France moyenne

Dans son allocution télévisée du 1er janvier 1976, Giscard d’Estaing affirme :

« Je souhaite que l’année 1976 contribue au rayonnement de la France. Pourquoi dis-je au rayonnement et pas à la grandeur ? Parce que la grandeur de la France peut tenir soit à sa dimension du temps où, par exemple, en 1800, elle était trois fois plus peuplée que la Grande-Bretagne et presque aussi peuplée que la Russie, soit à la manière dont elle fait face aux difficultés qu’elle traverse, comme du temps de la France combattante et de la France libre. Aujourd’hui, dans le monde où nous vivons, compte tenu de notre dimension et, pour le moment, de l’absence d’épreuve, le mot qui convient est celui de rayonnement. Pour que la France rayonne, elle doit offrir une image humaine, libérale, mondialiste et moderne. »

Le propos constitue une démonstration éloquente des nouveaux présupposés à l’égard de la nation : la sagesse et la raison, le bon sens et l’époque, tout invite les Français, à la suite de leur président, à éteindre les feux de la grandeur nationale et à se contenter de quelques lampions.

Rien de toute façon ne nous oblige à la grandeur, et quand bien même nous la voudrions, elle est désormais hors de portée, puisque la loi d’airain de la démographie joue contre nous. Le président français y revient le 6 octobre 1978[1] :

« Nous sommes habitués à voir le monde autour de nous et à considérer que nous y avons une place importante. Or, à l’heure actuelle, nous sommes 53,2 millions d’habitants dans un monde qui a 4,2 milliards d’habitants ».

Il ne reste donc plus à la France, pour « rayonner », qu’à devenir une nation comme les autres, « humaine, libérale, mondialiste et moderne », soucieuse avant tout de cultiver sa banalité.

Valéry Giscard d’Estaing inaugure, avec ce type de propos, la longue période au cours de laquelle les élites dirigeantes du pays cesseront de croire réellement en ce dernier. Au nom de la raison, face à un péril nationaliste inexistant — le nationalisme du FN n’ayant rien d’un expansionnisme agressif — s’affirmera bientôt, sous Mitterrand, un renoncement assumé, « l’Europe » prenant le relais de la nation au titre de l’ambition historique.

Giscard d’Estaing, cependant, se trouve au seuil de cette période ; il lui est encore possible de raisonner à l’ancienne, selon les normes de la géopolitique classique, comme il le fait en juin 1976 à l’occasion d’un discours à l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale[2]: « Il y a des superpuissances […], les États-Unis et l’Union soviétique ». Puis « la Chine, qui est un cas particulier » et qui « accédera peut-être à la position de superpuissance ».

Enfin, « il y a un groupe à peu près homogène […], qui comprend des pays tels que le Japon, l’Allemagne fédérale, la Grande-Bretagne, la France ». Et d’affirmer : « L’objectif du point de vue de la défense, c’est que la France soit en tête du groupe des puissances qui suivent les superpuissances. » Il insistait même sur le fait que la France avait toujours été, au fil de sa très longue histoire, une « chose singulière » et une « puissance autonome ».

Ce type de propos, réaliste, ancré dans l’Histoire, disparaîtra ensuite du vocabulaire politique pour de nombreuses décennies, à de très rares exceptions près[3].

L’Europe, paravent du renoncement

Les changements intervenus dans le rapport à la nation ont un impact majeur sur la perception de la construction européenne, dont la signification s’en trouve inversée.

Alors qu’elle était perçue et pensée, jusqu’à la fin des années 1960, comme un processus dont la finalité résidait dans les bénéfices concrets que les États membres devaient en tirer, elle acquiert progressivement, à partir des années 1970, une autonomie telle qu’elle peut s’affirmer comme une entreprise douée d’une vie propre, et d’une fin à laquelle les États et les peuples sont de plus en plus fermement enjoints à se soumettre.

À la raison pratique de la construction, enracinée dans la géopolitique et l’économie, s’ajoute désormais une raison pure qui très rapidement va la déborder, du moins dans les discours : « l’Europe » devient en effet un horizon moral, ce qu’elle n’était pas jusque-là. Elle représente, croit-on, un parfait idéal de substitution à la nation, dont elle contiendra la dangerosité historique en la privant de ses attributs politiques. Car le programme libéral qui s’affirme à l’époque n’est pas qu’économique, loin de là : si c’est par l’économie que l’Europe progresse, c’est au nom d’une fin morale que cette progression est souhaitée, et cette fin, caractéristique du néolibéralisme qui s’installe dans les années 1970-1980, n’est rien d’autre que la conjuration du politique et du cadre national dans lequel il se déploie.

Cette évolution, souterraine et décisive, est clairement perceptible dès l’époque de VGE. Les deux éléments phares de sa politique européenne témoignent d’un premier glissement : dès 1974, Giscard d’Estaing obtient de ses homologues l’institutionnalisation du Conseil européen[4].

Désormais régulière, cette réunion des chefs d’État et de gouvernement approfondit certes la CEE, mais dans des limites compatibles avec la démocratie, puisque les membres du Conseil doivent leur désignation à la volonté clairement exprimée par leur peuple respectif lors d’élections au suffrage universel, mais aussi parce que ce Conseil, principal lieu de pouvoir de la CEE en tant qu’organe décisionnel, est de nature intergouvernementale, c’est-à-dire, concrètement, respectueux des souverainetés nationales.

En son sein, un État ne devrait pas se voir imposer par les autres des décisions qu’il réprouve. La prise de décision repose certes sur la recherche du consensus, plutôt que sur un vote explicite requérant l’unanimité ; si une telle procédure est sujette à des pressions « amicales » au fil d’interminables négociations, l’essentiel, cependant, demeure préservé en matière de souveraineté.

Il en va tout autrement deux ans plus tard, en 1976, lorsque est décidée l’adoption du suffrage universel pour l’élection des futurs parlementaires européens de 1979[5]. Cette décision constitue un tournant capital dans l’histoire de la construction européenne, car elle représente la première manifestation d’une tendance lourde à l’usurpation et à la subversion de la démocratie.

La CEE de la fin des années 1970 annonce, sur un mode mineur, ce que fera l’UE à grande échelle à partir des années 1990. Pour l’exprimer schématiquement, il s’agit pour elle de grandir en se parant d’un simulacre de démocratie, tout en dévitalisant traité après traité, la seule démocratie véritable, qui est nationale. C’est bel et bien un simulacre, car l’UE en tant que telle ne peut pas s’arroger les attributs d’une authentique démocratie, puisqu’elle rassemble plusieurs peuples et non un seul.

La réforme électorale du parlement européen tente de nier cet état de fait, la magie d’un suffrage universel à l’échelle de la CEE devant accoucher d’un peuple européen. Il ne faut pas chercher plus loin les raisons pour lesquelles le taux de participation aux élections européennes a presque toujours été inférieur à 50 % après 1979[6], malgré la mobilisation de tous les outils de propagande disponibles, et les pouvoirs du « parlement[7] » très limités jusqu’à aujourd’hui : n’en serait-il pas autrement si cette institution parlait vraiment à l’esprit et au cœur des habitants du continent ?

Après avoir renforcé « l’Europe des États » au début de son mandat, Valéry Giscard d’Estaing a donc jeté ensuite les bases d’une Union Européenne spoliatrice, soucieuse d’organiser le dépassement des États-nations démocratiques par le droit, la technocratie hors-sol et le marché[8]. Un projet véritablement lancé avec l’Acte Unique en 1986 et le Traité de Maastricht en 1992, en attendant que les peuples français et hollandais en rejettent frontalement l’ambition en 2005 par leur « non » au référendum portant sur la « constitution » de l’UE, dont VGE a été l’un des grands contributeurs[9].

Depuis 2005, l’UE est engagée sur une trajectoire de déclin, que ses thuriféraires s’acharnent efficacement à ralentir, mais qu’ils n’ont pas le pouvoir d’enrayer. L’actuel président français en est une illustration caricaturale. Jeune, technocrate, modernisateur, centriste : à bien des égards, il pourrait être perçu comme un nouveau Giscard d’Estaing . Si celui-ci a ouvert — peut-être malgré lui — la parenthèse européiste de l’histoire de notre pays, celui-là, partisan inconditionnel de l’UE, entend tout faire pour ne pas avoir à la refermer[10], aggravant ainsi la profonde crise politique qui affecte aujourd’hui une France privée, par ses dirigeants successifs, de ses moyens d’agir dans nombre de domaines essentiels[11].

Eric Juillot

Notes

[1] Dans l’émission Questionnaire de Jean-Jacques Servan-Schreiber

[2] Cette citation et les suivantes : http://www.opex360.com/2020/12/03/le-president-giscard-destaing-aura-laisse-un-heritage-important-aux-armees/

Le discours complet : https://www.vie-publique.fr/discours/262988-allocution-de-m-valery-giscard-destaing-sur-la-politique-de-defense-lo

[3] On songe bien sûr au discours de Dominique de Villepin, Ministre des Affaires étrangères, au Conseil de sécurité de l’ONU en février 2003, par lequel la France s’oppose à un projet de résolution autorisant l’intervention militaire américaine en Irak.

[4] http://www.europa-vge.com/biographie-de-valery-giscard-destaing/ et https://www.touteleurope.eu/actualite/le-conseil-europeen.html

[5] https://www.lemonde.fr/archives/article/1976/02/04/des-gaullistes-s-elevent-contre-l-election-du-parlement-europeen-au-suffrage-universel_2959771_1819218.html

[6] Pour la France : 60% (seulement) en 1979, 56 en 1984, pour ne jamais atteindre 50% ensuite, sauf en 2019 (grâce à la présence de listes eurocritiques). https://www.europarl.europa.eu/election-results-2019/fr/participation/

[7] Les guillemets s’imposent, car ce n’est pas un parlement véritable et, car le Traité de Rome n’évoquait qu’une « assemblée parlementaire européenne ». Cette assemblée s’est autoproclamée parlement en 1962 : https://www.touteleurope.eu/actualite/le-parlement-europeen.html

[8] Le septennat de Giscard voit aussi la création du Système Monétaire Européen, une tentative intéressante de surmonter les désordres monétaires des années 1970, avec des taux de change fixes, mais ajustables entre les devises des États membres de la CEE. À l’usage, cependant, les marges de fluctuations autorisées se révéleront trop étroites une fois le contrôle des changes démantelé en 1989-1990 et le système aura pour conséquence funeste de commencer à soumettre, par le canal monétaire, la France à l’ordolibéralisme allemand.

L’époque est également à la célébration médiatique du « couple franco-allemand », incarné par le duo Giscard-Schmid, dont la trajectoire se révélera calamiteuse pour notre pays : d’une situation de parité dans les années 1970-1980 à une infériorité manifeste de la France dans les années 1990-2000, en attendant sa soumission pure et simple à l’Allemagne, sous Hollande et Macron.

[9] Il a présidé la Convention sur l’avenir de l’Europe qui a rédigé le « traité constitutionnel ».

[10] Quitte à accepter un accord objectivement défavorable à l’intérêt financier de la France : https://www.les-crises.fr/accord-europeen-un-saut-federal-par-la-dette-par-eric-juillot/ et https://www.les-crises.fr/1-l-accord-europeen-du-21-07-un-deplorable-plan-d-endettement-de-750-milliards/

[11] Finance, monnaie, politique commerciale, politique industrielle, politique migratoire…

Commentaire recommandé

Fabrice // 13.01.2021 à 07h50

VGE fut à la fois le premier promoteur de l’UE et aussi son pire révélateur de l’objectif non démocratique on se souviendra de la révélation que le parlement européen n’était pas un vrai pouvoir démocratique qui en fait n’était là que pour vérifier la conformité des lois avec les textes européens :

https://youtu.be/8C-6l09Z3dk

et aussi l’aveu qu’il faisait que le traité approuvé par le parlement rassemblé par Sarkozy était bien le même que celui rejeté par les français dans le référendum, la volonté de mettre les décisions hors de portée du vote des peuples a toujours été là (une forme de vengeance de son échec pour un second septennat ?) :

https://www.lemonde.fr/idees/article/2007/10/26/la-boite-a-outils-du-traite-de-lisbonne-par-valery-giscard-d-estaing_971616_3232.html

16 réactions et commentaires

  • Fabrice // 13.01.2021 à 07h50

    VGE fut à la fois le premier promoteur de l’UE et aussi son pire révélateur de l’objectif non démocratique on se souviendra de la révélation que le parlement européen n’était pas un vrai pouvoir démocratique qui en fait n’était là que pour vérifier la conformité des lois avec les textes européens :

    https://youtu.be/8C-6l09Z3dk

    et aussi l’aveu qu’il faisait que le traité approuvé par le parlement rassemblé par Sarkozy était bien le même que celui rejeté par les français dans le référendum, la volonté de mettre les décisions hors de portée du vote des peuples a toujours été là (une forme de vengeance de son échec pour un second septennat ?) :

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2007/10/26/la-boite-a-outils-du-traite-de-lisbonne-par-valery-giscard-d-estaing_971616_3232.html

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  • Gabriel51 // 13.01.2021 à 08h36

    Sans oublier la French-American Foundation, créée en 1975, inaugurée en 1976, aux States, par Gerald Ford et VGE, qui lancera, en 1981, le Young Leaders Program, par lequel passeront tant de dirigeants (de droite et de gauche) soucieux de parfaire les fondamentaux néolibéraux et atlantistes.

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  • Kiwixar // 13.01.2021 à 08h46

    « la longue période au cours de laquelle les élites dirigeantes du pays cesseront de croire réellement en ce dernier »

    La défaite, malencontreuse… ou voulue (le choix de la défaite / 13 mai 1940 : « Le front français est enfoncé à Sedan par les troupes blindées allemandes du général Guderian. Toute la semaine suivante est caractérisée par une consternante absence de réaction du haut commandement. ») !!!

    Le défaitisme, une tare mentale innée (la génération qui a connu la défaite de 1940) ou acquise (valises de dollars aux dirigeants français pour qu’ils favorisent le suzerain US).

    Vu de l’extérieur, le défaitisme de la majorité des Français (« ça marchera jamais ») est unique, et ahurissant. La bonne nouvelle, c’est que cette majorité de défaitistes sont des « suiveurs », il suffit donc (comme d’hab) qu’une minorité de têtes-brûlées déraisonnables leur montrent le chemin, exagéré : le Frexit.

    « 24 décembre 1944. A de Gaulle qui passe Noël à la 2e DB, Leclerc se plaint de De Lattre.
    – Tout ce qui est exagéré est inutile ! riposte de Gaulle.
    – Ce n’est pas mon avis. Tout ce que nous avons fait de grand et d’utile derrière vous depuis 4 ans était exagéré et déraisonnable. »

      +9

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  • Brigitte // 13.01.2021 à 09h18

    On pourrait parler d’un syndrôme français, mélange de soumission et d’orgueil. Giscard pouvait-il rêver d’une Europe francophile, après avoir perdu la guerre ? Quel manque de réalisme!
    Il faut revenir à Jean Monet pour comprendre l’erreur fatale de s’être associé aux américains et leur avoir laissé les commandes pour un plat de lentilles. Monet, lui, s’est enrichi…
    Ces gens-là ont rêvé de construire la petite (nouvelle?) Amérique (et de prendre la place des anglais?). Encore aujourd’hui, la stratégie de la France dans les guerres de l’OTAN et au Mali est typiquement américaine. Nous nous scions la branche alors que l’Afrique de l’Ouest doit rester francophile, c’est impératif pour notre rayonnement justement. Or, que faisons nous là-bas à part nous faire détester de la population et nourrir le terrorisme?
    Pour revenir à Giscard. N’est-ce pas lui qui a inauguré la saga de la Françafrique?
    Ceux qui ont suivi y ont tenu leur rôle aussi.

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    • Kiwixar // 13.01.2021 à 09h53

      « c’est impératif pour notre rayonnement »

      Quel intérêt pour la France (et les Français) de « rayonner »? Plutôt que de nous soucier de notre ego, de notre orgueil, de nous flatter de postures pompeuses (comme Micron), ne doit-on pas plutôt nous soucier (comme Jacinda Ardern) de diminuer la pauvreté, nous assurer que 100% des enfants de notre pays mangent à leur faim, que les ados ne se suicident pas de désespoir, que les générations suivantes soient plus éduquées, plus sages, plus heureuses, plus paisibles que les générations précédentes? Vanités, nostalgies d’un âge révolu…

        +12

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      • Brigitte // 13.01.2021 à 10h31

        Kiwixar, j’ai repris le terme de l’article.
        Ceci dit, je pense que la France a encore un rôle à jouer dans le monde, de part sa langue, parlée sur plusieurs continents, son héritage culturel. Ce rôle, c’est celui d’incarner le juste milieu, le bien vivre et la solidarité internationale. Nous avons une responsabilité en Afrique, en tant qu’ancienne puissance coloniale, d’aider ces pays à être libres et non pas les otages de la Chine ou des pays anglo-saxons.
        Bien sur nous pouvons décider de nous concentrer sur nous-même mais je crains que dans le monde actuel, ce ne soit pas possible. Il nous faudra toujours dépendre d’un système d’alliances. Nous avons deux modèles possibles, le RU ou le Japon. Personnellement, je penche pour le RU.

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        • Francesc // 14.01.2021 à 10h46

          la langue française, la culture française, ont été imposées dans l’hexagone et ailleurs dans le monde par la colonisation, l’invasion, les armes, les répressions. Si cette langue et cette culture venaient à disparaître, les occitans, les bretons, les alsaciens, les flamands, les franciques, les catalans, les basques, les corses, ne pleureraient pas; facile de trembler devant les chinois ou les rosbeef, quand on est infoutu de reconnaître ses propres turpitudes.

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          • utopiste // 14.01.2021 à 12h02

            Le passé lointain est passé. A quoi sert-il de ressasser les erreurs et les échecs, sinon à ne pas les reproduire. La paralysie n’est pas une politique.

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          • Jean Aymard // 14.01.2021 à 13h36

            On ne peut plus faux. Le Français et la culture française se sont répartis dans le monde car ils sont porteur d’une pensée fertile. C’est de France que sont parti la plupart des mouvements émancipateur. Etant le meilleur support de cette pensée française, le Français a été diffusé et appris par les lettrés de l’Europe puis du monde entier.
            L’autoflagellation, ça va 5 minutes !

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  • mikatypa // 13.01.2021 à 09h22

    Il me semble que l’euro, çàd la parité fixe des monnaies européennes avec le mark, était l’objectif final de VGE… Amarrer la France à la locomotive allemande pour en finir avec une compétition monétaire coûteuse pour les rentiers français : dévaluations après dévaluations. Sa vision monétaire n’était pas d’une union d’égal à égal, mais de vassalité vis à vis de l’Allemagne, celle-ci devant nous apporter sa stabilité et son savoir faire, en même temps que notre accrochage aux Usa avec l’OTAN.
    Il n’avait pas prévu la chute du Mur en1989 et la réunification allemande qui re-créa le rêve de Hitler du Mittle-europa : l’ accès à l’est à une main-d’œuvre formée et quasi-gratuite, et d’un immense marché, dont seule l’Allemagne profite, au prix de la désindustrialisation massive de la France.
    La CEE + l’euro sont notre malheur.

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  • RGT // 13.01.2021 à 10h42

    VGE n’est en fait qu’un exemple parmi tant d’autres de ces monarques français (désormais « élus ») qui ne font qu’exercer leur « bon plaisir » sans se soucier de la population.

    Le système présidentiel de la Vème ripouxblique a été conçu par un idéaliste qui pensait que ses successeurs seraient des surhommes se plaçant au dessus de leur intérêt personnel.

    En quittant le navire il aurait mieux fait de le saborder car ses successeurs ont TOUS été des maquignons qui nous ont dépouillé de tout.

    VGE n’a été que le monarque absolu, ayant succédé au sournois Pompidou qui sous son aspect jovial (un petit gros semble toujours plus sympa qu’un grand maigre) nous a bien enfumés.

    Avec quand-même, il faut bien le préciser, son successeur le « Prince de Jarnac » qui semblait plus « humain » mais qui a transformé « nos » institutions pour en faire son « jouet » en se débarrassant de la principale opposition au système « néo-libéral », le PCF, que VGE s’était bien gardé de démanteler au profit de la SARL Le Pen.

    Ensuite nous sommes tombés de plus en plus bas au fil des mandats.

    C’est bel et bien toute la structure de la ripouxblique qu’il faut réformer, en commençant bien sûr par la nécessité que TOUS les « élus » et les « hauts fonctionnaires » soient tenus de rendre des comptes à l’ensemble de la population et aient l’obligation de se soumettre sans restrictions aux ordres des « moins que rien stupides qui ne comprennent rien ».

    Une société équitable devrait être basée sur la collaboration entre citoyens, pas sur un asservissement inconditionnel aux « élites ».

      +11

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  • Anfer // 13.01.2021 à 11h42

    Il était possible à un moment de prendre les Allemands à leur propre jeu.

    Leurs grosses PME ne faisaient pas le poids face à nos (anciens) géants industriels soutenus par l’état.

    Leur idéologie libérale et leur structure fédéral les empêche d’avoir ce même fonctionnement, et c’est parce que nos dirigeants ont acceptés, par idéologie libérale des structures européennes qui favorisent ce « modèle » Allemand, que nous sommes en difficulté.

    Si chaque pays avait gardé sa structure, tout en permettant la libre circulation des capitaux, les mastodontes français auraient écrasés leurs concurrents européens.

      +3

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  • Dieselito // 14.01.2021 à 10h36

    Toute les politiques giscardienne et suivantes (mitterandienne, chiraquienne sarkosienne hollandienne et macronienne) peuvent se résumer par un seul mot: VASSALISME.

    Le choix shakespearien (être ou ne pas être) de chacun pour 2022 est limpide:

    Être Souverainiste ou Vassaliste….

      +3

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  • MISSIL // 14.01.2021 à 17h27

    Merci au blog d’avoir publié la lettre d’Einstein mandaté par la SDN, à Freud, pour réfléchir sur l’homme et la guerre. Bien qu’on puisse douter de la théorie psychanalytique de Freud, la direction était la bonne. Je me penche donc sur ce versant psychique. La famille Bardoux Giscard, est une famille de parvenus. Il revient donc à petit Giscard de prolonger son ascension : dépasser papa déjà inspecteur des finances. Il devient polytechnicien, énarque, inspecteur des finances et s’ajoute par mariage une deuxième particule. Mais il y a un problème. La guerre froide a fait émerger deux super-puissances, qui chacune domine un bloc de petites nations dont la France. Pour son ambition, la France n’est plus une échelle de conquête, ni même un modeste tabouret. il n’aura donc aucun état d’âme pour s’essuyer les pieds dessus. Pour petit Giscard le parvenu, l’idée qu’il se fait de la France ne lui permet plus de parvenir. Alors comme un rat et renégat, il quitte le navire, d’abord abrité derrière les Etats-Unis, puis pour embarquer bientôt sur un grand bateau en construction , qui s’appelle l’Europe. Giscard ne va pas vers l’Europe. Il va vers lui-même, vers son ambition impérative de quitter son identité de parvenu pour celle accomplie d’advenu. Comment ? Par la construction des Etats-Unis d’Europe et son couronnement éventuel comme le premier de ses présidents. Quoiqu’il en soit, il fait partie de ceux qui ont mis la France dans le couloir de la mort, c’est déjà beaucoup trop !!

      +3

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  • Jérôme // 17.01.2021 à 10h39

    Très bon article même si moi, j’ai lu, vu et entendu dans les médias beaucoup d’intervenants rappelant l’œuvre européenne de Giscard pour la célébrer.

    Giscard a fait des choix funestes qui sont à la source des maux structurels dont souffre la France aujourd’hui.

    Il a fait le choix du traitement social (préretraites en masse et chômeurs indemnisés à 90%) pour accompagner les réductions d’emplois dans les industries traditionnelles au lieu de favoriser la reconversion des salariés licenciés.

    Sur le plan européen c’était un cabri qui a montré tous les travers des élites administratives françaises à l’époque où elles étaient encore brillantes (parce que l’actuel successeur de Giscard, lui aussi issu de l’inspection générale des finances, n’arrive pas à la cheville de VGE). Mais il défendait encore les intérêts de la France : le serpent monétaire puis le SME, tout le monde les voulait pour éviter les dégâts causés par l’instabilité des taux de change.
    Mais si il avait fait les choix internes qui lui auraient permis de rester forte, si elle avait aussi bloqué les choix doctrinaires de la concurrence libre donc faussée, la France et l’UE iraient mieux.

    Il a enfin fait le catastrophique regroupement familial des travailleurs immigrés alors que ceux-ci avaient vocation à retourner dans leur pays. Et il n’a pas voulu faire adopter une loi pour mettre fin à cette lubie des magistrats militants du Conseil d’Etat. La catastrophe on la voit aujourd’hui avec le séparatisme indigéniste, l’islamisme, et la violence.

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    • Jérôme // 18.01.2021 à 08h49

      Le regroupement familial a été instauré par un décret de 1976. Si Giscard avait été contre, il aurait refusé que le gouvernement prenne ce décret.

      Je ne sais pas d’où vous sortez que les magistrats sont plutôt ceci et cela. Je disais juste que le Conseil d’Etat (administratif, pas judiciaire) avait pris une décision militante en annulant le décret de Barre de 1977 mettant fin à ce regroupement familial dont une simple année de mise en œuvre avait déjà montré les résultats dommageables.

      S’agissant des flux migratoires entrant légalement en France, un tiers seulement vient d’Europe selon l’INSEE. Et par définition les entrées illegible sont pas dans ces chiffres.

      Alors je ne sais pas d’où vous tenez que le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Mali, la Turquie, … etc, ont eu des régimes communistes. La Chine, elle, représente certes 2,5% des entrées mais elle n’est pas un ex-pays communiste : elle est officiellement toujours un pays communiste.

      https://www.insee.fr/fr/statistiques/3633212

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