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2.janvier.20182.1.2018 // Les Crises

La censure américaine moralisatrice du Russie-gate, par Robert Parry

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Source : Robert Parry, Consortium News, 14-11-2017

Derrière la « résistance » anti-trump et le « scandale » du Russie-gate, il y a une volonté troublante de faire taire la dissidence aux États-Unis, en étouffant les informations qui remettent en question les récits officiels, écrit Robert Parry.

La différence la plus frappante entre Washington d’aujourd’hui et le temps où j’y étais en tant que jeune correspondant de l’Associated Press à la fin des années 1970 et au début des années 1980, c’est que – alors même que l’ancienne guerre froide se réchauffait autour de l’élection de Ronald Reagan – il y avait des journalistes de renom qui regardaient avec mépris la diabolisation excessive de l’Union soviétique et mettaient en doute les affirmations farfelues sur les menaces terribles contre la sécurité nationale américaine.

Tombe du Soldat inconnu devant le mur du Kremlin, 6 décembre 2016. (Photo de Robert Parry)

Peut-être que la guerre du Vietnam était encore assez fraîche dans l’esprit des gens pour que les rédacteurs en chef et les journalistes nationaux comprennent les dangers d’une pensée de groupe insensée au sein de l’administration à Washington ainsi que l’importance d’un scepticisme sain à l’égard des déclarations officielles de la communauté américaine du renseignement.

Aujourd’hui, cependant, je ne peux pas trouver une seule personnalité de premier plan dans les médias d’information grand public qui remette en question aucune allégation – aussi improbable ou absurde soit-elle – qui dénigre le président russe Vladimir Poutine et son pays. C’est un constant dénigrement de la Russie

Et, derrière cette inquiétante uniformité antirusse se cachent des agressions croissantes contre les journalistes indépendants et dissidents et les organes d’information hors du courant dominant. Nous n’entrons pas seulement dans une nouvelle guerre froide et un nouveau maccarthysme, nous recevons aussi une forte dose « d’orwellianisme » à l’ancienne.

Parfois, vous voyez cela dans des actes individuels comme le HuffingtonPost supprimant un reportage du journaliste Joe Lauria parce qu’il a osé faire remarquer que l’argent démocrate a financé les deux premiers éléments de ce qui est maintenant connu sous le nom de Russie-gate : l’examen scientifique des ordinateurs au Comité national démocrate et l’enquête d »opposition sur Donald Trump menée par l’ancien espion britannique Christopher Steele.

Le Huffington Post n’a jamais contacté Lauria avant ou après sa décision de retirer l’article, malgré une demande d’explications de sa part. Les rédacteurs en chef de HuffPost ont dit à un journaliste de BuzzFeed qu’ils répondaient aux plaintes des lecteurs selon lesquelles l’article était rempli d’erreurs factuelles, mais aucun n’a jamais été expliqué, laissant peu de doute que la véritable « erreur » de Lauria était de défier la pensée de groupe Russie-gate de la résistance anti-trump. [Une version de l’histoire de Lauria est apparue sur Consortiumnews.com avant que Lauria ne l’affiche sur HuffPost. Si vous voulez signer une pétition appelant HuffPost à restaurer l’article de Lauria, cliquez ici.]

Museler RT

D’autres fois, la censure américaine croissante est motivée par des agences gouvernementales américaines, telles que la demande du ministère de la Justice, qui exige que le service de presse russe, RT, s’inscrive en vertu de la loi restrictive Foreign Agent Registration Act, qui exige des divulgations rapides, fréquentes et détaillées de la prétendue « propagande », ce qui pourrait rendre impossible pour RT de continuer à fonctionner aux États-Unis.

Le président russe Vladimir Poutine, suite à son discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies le 28 septembre 2015. (UN Photo)

Cette attaque contre RT a été rationalisée par « l’Intelligence Community Assessment » du 6 janvier, qui a été en réalité préparée par une poignée d’analystes « triés sur le volet » de la CIA, du FBI et de l’Agence de la sécurité nationale. Leur rapport incluait un appendice de sept pages accusant RT de propager la propagande russe depuis 2012 – et apparemment ce rapport du 6 janvier doit maintenant être accepté comme parole d’évangile, aucune question n’est permise.

Cependant, si un vrai journaliste avait réellement lu le rapport du 6 janvier, il ou elle aurait découvert que l’attaque maléfique de RT contre la démocratie américaine incluait des infractions telles que la tenue d’un débat entre des candidats tiers qui ont été exclus des débats républicains-démocrates en 2012. Oui, permettre aux Libertariens et aux Verts d’exprimer leurs points de vue est un grave danger pour la démocratie américaine.

D’autres « propagandes » de RT comprenaient des reportages sur les manifestations d’Occupy Wall Street et l’examen des dangers environnementaux de la « fracturation hydraulique », problèmes qui ont également été largement couverts par les médias nationaux américains. Apparemment, chaque fois que RT couvre un événement d’actualité – même si d’autres l’ont fait également – cela constitue de la « propagande », qui doit être étouffée pour protéger le peuple américain du danger de la voir.

Si vous vous donnez la peine d’étudier l’appendice du rapport du 6 janvier, il est difficile de ne pas conclure que ces analystes « triés sur le volet » étaient soit fous, soit frénétiquement anti-russes. Pourtant, cette « évaluation de la communauté du renseignement » ne peut plus être remise en question, à moins que vous ne souhaitiez être étiqueté de « valet du Kremlin » ou « d’idiot utile de Poutine » [Une attaque antérieure du département d’État contre RT était tout aussi ridicule ou manifestement fausse].

Et, soit dit en passant, c’est le directeur du renseignement national du président Obama, James Clapper, qui a témoigné sous serment que les analystes des trois agences ont été « triés sur le volet », c’est-à-dire qu’ils ont été personnellement choisis par les chefs des services de renseignement d’Obama parmi trois agences – et non pas « les 17 », comme on l’a répété à maintes reprises au public américain – et qu’ils ne représentaient même pas pleinement les analystes de ces trois agences. Pourtant, ce sous-ensemble d’un sous-ensemble est couramment appelé « la communauté du renseignement américain », même après que les grands médias aient finalement dû retirer leur bobard des « 17 au complet ».

Ainsi, le mythe du consensus de la communauté du renseignement demeure. Par exemple, dans un article positif paru mardi sur le fait que le gouvernement américain a contraint RT à s’enregistrer en tant qu’agent étranger, les journalistes Devlin Barrett et David Filipov, du Washington Post, ont écrit : « Les agences de renseignement des États-Unis ont conclu que le réseau et le site Internet mettent en avant sans relâche la propagande antiaméricaine à la demande du gouvernement russe. »

Dans le passé, même pendant l’ancienne guerre froide et les vociférations du président Reagan au sujet de « l’empire du mal », certains d’entre nous auraient effectivement examiné le dossier du rapport du 6 janvier contre RT et noté l’absurdité de ces affirmations sur « l’ implacable propagande anti-américaine ». Que vous vouliez entendre les points de vue des Verts et des Libertariens ou non – ou que vous aimiez la fracturation hydraulique et haïssiez Occupy Wall Street – la possibilité d’entendre cette information ne constitue pas une « propagande continuellement anti-américaine ».

Le véritable reproche du gouvernement américain à l’égard de la RT semble être qu’il donne la parole à certains Américains qui ont été mis sur liste noire dans les médias grand public – y compris d’anciens analystes américains du renseignement hautement qualifiés et des journalistes américains bien informés – parce qu’ils ont remis en question divers récits officiels.

En d’autres termes, les Américains ne sont pas censés entendre l’autre version de l’histoire sur les conflits internationaux importants, tels que la guerre par procuration en Syrie, la guerre civile en Ukraine ou les mauvais traitements infligés par Israël aux Palestiniens. Seules les versions du département d’État de ces événements sont autorisées, même lorsque ces versions sont elles-mêmes de la propagande, si ce n’est carrément fausses.

Par exemple, vous n’êtes pas censés entendre parler des énormes lacunes dans le cas du sarin en Syrie, ni du régime ukrainien post-coup d’état qui a armé les néonazis pour tuer des Ukrainiens d’origine ethnique russe, ni de la transformation d’Israël en un État d’apartheid. Les Américains bien pensants doivent être sous régime strict sur la question du bon droit du gouvernement américain et ses alliés . Tout le reste, c’est de la propagande.

Se trouve également interdite toute critique réfléchie de ce rapport du 6 janvier – ou même, semble-t-il, de la façon dont Clapper l’a décrit comme un produit d’analystes « triés sur le volet » provenant de trois organismes seulement. Vous n’êtes pas sensés vous demander pourquoi d’autres services de renseignement américains ayant une connaissance approfondie de la Russie ont été exclus et pourquoi même d’autres analystes des trois organismes concernés ont été exclus.

Non, vous devez toujours considérer le rapport du 6 janvier comme un consensus de l’ensemble de la « communauté du renseignement des États-Unis ». Et vous devez l’accepter comme un fait, tel qu’il est traité par le New York Times, le Washington Post, CNN et d’autres grands médias. Vous ne devriez même pas remarquer que le rapport du 6 janvier lui-même ne dit pas que l’ingérence électorale russe était réelle. Le rapport explique que « les avis ne sont pas sensés laisser supposer que nous avons des preuves qui montrent que quelque chose est un fait. »

Mais même en citant le rapport du 6 janvier, un journaliste américain pourrait devenir une sorte de « taupe russe » traître dont le journalisme doit être purgé des médias « responsables » et qui devrait être contraint de porter l’équivalent d’une étoile jaune journalistique.

L’hystérie Anti-Trump/Russie

Bien sûr, une grande partie de cette hystérie anti-russe provient de la fureur qui règne depuis un an sur l’élection choquante de Donald Trump. Dès les premiers instants de l’incrédulité abasourdie face à la défaite d’Hillary Clinton, le récit a été initié pour rendre responsable de la victoire de Trump non pas Clinton et sa mauvaise campagne, mais la Russie. Cela a également été considéré comme un moyen possible d’inverser le résultat des élections et de destituer Trump.

L’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton s’entretient avec des partisans lors d’un rassemblement de campagne à Phoenix, en Arizona, le 21 mars 2016. (Photo par Gage Skidmore)

Les principaux médias d’information américains se sont ouvertement mis à l’avant-garde de la Résistance. Le Washington Post a adopté le slogan mélodramatique et hypocrite « Democracy Dies in Darkness » (la démocratie meurt dans les ténèbres) en lâchant ses journalistes pour claironner le récit de certains Américains déloyaux répandant la propagande russe. Les ténèbres étaient sans doute un bon endroit pour enfermer les gens qui remettaient en question le récit de la résistance Russie-gate.

Un premier coup de cette guerre contre l’information dissidente a été tiré le dernier jour de Thanksgiving lorsque le Post a publié un article en première page citant un groupe anonyme appelé PropOrNot qui calomniait 200 sites d’informations sur Internet pour avoir prétendument diffusé de la propagande russe. La liste incluait certaines des sources les plus importantes de journalisme indépendant, y compris Consortiumnews.com, apparemment pour le crime d’avoir remis en question certains des récits du département d’État sur les conflits internationaux, en particulier la Syrie et l’Ukraine.

Puis, avec la montée de l’hystérie anti-russe ,en décembre dernier, le Congrès a approuvé l’octroi de 160 millions de dollars à des groupes de réflexion et à d’autres organisations non gouvernementales pour lutter contre la propagande russe. Bientôt, des rapports et des études sont sortis des étagères, détectant un Russe derrière chaque article, tweet et publication qui ne suivait pas la ligne du département d’État.

Le New York Times et d’autres grandes agences de presse ont même encouragé Google, Facebook et d’autres entreprises technologiques à déployer des algorithmes capables de traquer, de marginaliser ou d’éliminer les informations jugées « fausses » ou « de propagande » par les médias officiels. Déjà, Google a mis sur pied une première ébauche de coalition, composée des médias grand public et des sites Web approuvés par l’establishment afin de décider quelles informations couper ou non.

Parmi ces arbitres de la vérité, il y a l’organisation de vérification des faits PolitiFact, qui a jugé que le mensonge sur « les 17 agences de renseignement » approuvant l’allégation de « piratage russe » était « vrai ». Même si cette allégation n’a jamais été vraie et est maintenant clairement établie comme fausse, PolitiFact continue d’affirmer que ce mensonge est la vérité, apparemment bouffi par l’orgueil qui vient avec son pouvoir de déterminer ce qui est vrai et ce qui est faux.

Mais ce qui me préoccupe peut-être le plus à propos de ces développements, c’est le silence de nombreux défenseurs des libertés civiques, des politiciens libéraux et des défenseurs de la liberté de la presse, sur lesquels on aurait pu compter dans le passé pour s’opposer à cette censure et à ce blackbouling.

Il semble que les fins de la descente de Donald Trump et de la diabolisation de Vladimir Poutine justifient tous les moyens, quels que soient le danger existentiel de guerre nucléaire avec la Russie ou les menaces maccarthystes (même orwelliennes) à la liberté d’expression, de presse et de pensée.

Dans les années 1980, le journaliste d’investigation Robert Parry a publié de nombreux articles sur l’Iran-Contra pour The Associated Press et Newsweek.

Source : Robert Parry, Consortium News, 14-11-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Gilles // 02.01.2018 à 09h30

A Brigitte

Que vous le vouliez ou non, la politique américaine influence tous les domaines et particulièrement celui de la géopolitique. (bien sûr, vous pouvez nier cet état de fait, mais ça ne fera pas avancer le schmilblick)
IL est en effet essentiel se savoir qu’il existe des « dissidents » dans tous les milieux US et de connaitre ce qu’ils ont à nous dire. (cela ne s’adresse d’ailleurs pas qu’à ce pays).
Maintenant, le problème posé, à savoir que « Mme Brigitte » soit « agacée » par un soi-disant « americano-tropisme » peut être très simplement résolu : Elle ne devrait pas lire ces billets. (simple, non ?)

27 réactions et commentaires

  • gracques // 02.01.2018 à 07h28

    Et chez nous ? Aucune voix CREDIBLE bousculant un peu le presse des milliardaires sur des sujets hexagonaux ou européens.
    Le’point de vue d’un Yankee critique sur les states est intéressante , mais’il reste américain (il en a bien le’droit) , mais qu’elle conséquences de ce côté de l’atlantique ? Et par quels canaux ?

      +23

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    • tepavac // 02.01.2018 à 12h23

      « Et chez nous ? Aucune voix CREDIBLE bousculant … »

      Si Gracques !, il y à les Crises, parfaitement crédible, même si pas parfait.

      Seulement la question c’est pourquoi le regard, sur les opinions Américaines ?

      Ma foi c’est le contexte de la chose, l’entreprise de répression des opinions politiques, nous préoccupe dans l’hexagone et en Europe.
      Or le « messager » qui sert de porteur aux dialogues d’opinion entre Citoyen est sous le contrôle de l’état Américain qui lui même intervient dans nos discutions par des mesures restrictives basées sur des considérations politiques Américaine.
      Évidemment nous ne pouvons accepter une telle démarche agressive, venant qui plus est d’un tiers dont les propensions malfaisantes ne sont plus à démontrer en matière économique, écologique ou démocratique.

      Sans doute le minitel aurait-il été plus adapté pour des échanges sur questions purement hexagonale, mais voilà le minitel n’a pas évolué.
      C’est bien dommage car son application était et est toute adaptée à l’indépendance des Nations.

        +9

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    • Philvar // 02.01.2018 à 13h21

      JJ’ai écrit ailleurs (Causeur) que tous commençaient à craindre la censure ; commencer par la pensée unique généralisée conduit inéluctablement à museler tout ce qui n’y est pas conforme. Le net semble y échapper mais pour combien de temps ? Va-t-il falloir s’entraîner à la dissimulation et à des périphrases sophistiquées pour exprimer un avis un tant soit peu divergeant avec la doxa ? Une grande leçon à recevoir de l’islam et de micron pour le moment.«  Et, en même temps…. »

        +0

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      • Jif // 03.01.2018 à 23h49

        @Philvar

        Ça va être beaucoup plus simple et tranché que ce que vous supputez, puisque machin-chose a annoncé une prochaine loi allant contre les… fake news (Eric Arthur Blair doit en avoir piqué un fou rire dans sa tombe !) En conséquence, il faut s’attendre à ce que les sites non bisous compatibles disparaissent des DNS français (ou pire), tout comme un dentiste Australien est devenu célèbre pour avoir fait les frais du filtre décrété par les génies de son pays.

        C’est sociologiquement toujours amusant, car si dans le projet de base des socialauds tout n’est pas à jeter, tel un disque rayé, ils retombent systématiquement sur le même sillon.

        Nous-avions déjà le douteux privilège d’avoir des « stages de citoyenneté » ressemblant comme deux gouttes d’eau à ceux de l’ex-URSS, voici maintenant venir « la sécurité » par obscurantisme (la leur évidemment, parce que la vôtre, ils s’en tapent comme de leur premier conflit d’intérêt) ; ne reste plus que les camps de rétention, tels que ceux de la FEMA, et nous serons enfin correctement calés sur les starting-blocks du globalisme bien-pensant des hommes de Davos, dont bidule est actuellement le représentant vedette – à voir s’il va continuer longtemps à faire du chiffre…

        Il reste que les autres et nous (en tant que résidents locaux) sommes tous plus ou moins responsables de cela, car comme l’a si bien dit E.A.B. suscité (AKA George Orwell) : « un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime, il est complice ».

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    • Brigitte // 02.01.2018 à 14h28

      @ Gracques
      Un sujet hexagonal: ce qui s’est passé en banlieue parisienne dans la nuit du 31 décembre.
      Violence urbaine? émeutes raciales?
      Là encore, le modèle américain fonctionne parfaitement…
      Si nous laissons s’installer ce climat, si nous n’avons pas de politique adaptée, il y a de quoi s’inquiéter pour l’avenir de l’hexagone, si nous ne voulons pas qu’il se transforme en pentagone ou en Territoire d’Outre Mer US.

        +3

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    • Miss Marple // 02.01.2018 à 17h38

      Ce qu’ il se passe aux US à des conséquences sur nous puisque les gvts européens
      restent ( pour combien de temps ?) Atlantistes !!….l’ OTAN ça vous dit quelque chose ? Cette armada américaine concentrée à nos portes prête à intervenir sur notre sol si nécessaire….Je me souviens de ces immenses graffitis  » US GO HOME »
      Sur les murs de nos villes dans les années soixante , c’ est ce que De Gaulle à fait
      Les ricains se sont venges en faisant péter un Mai 68 et le général à du foutre le camp !…

        +8

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  • Brigitte // 02.01.2018 à 08h36

    Je ne ferai pas de commentaire sur l’article.
    Par contre, en ouvrant ma boîte mel ce matin, j’ai été agacée de constater que tous les titres des articles du site Les Crises contenaient le mot « amérique ». Cet américano-tropisme vient hélas se rajouter dès le 2 janvier à celui, indécent, des matins de France Culture qui m’a fait subir la relecture du « Guardian » et du « New York Times » et à celui, imbécile, du petit écran pendant toutes les vacances d’hiver (à ouïe dire). Ayant échappé aux médias, je ne tiens pas à retomber dans le piège ici. Je voulais déjà le signaler en 2017, en voici donc l’occasion aujourd’hui, aidée par le commentaire de gracques.
    Nous devons apprendre à vivre et à penser par nous même, le point de vue des dissidents US est intéressant mais ne doit pas dicter notre ligne de pensée, sinon il faudra modifier la formule du site car « autodéfense intellectuelle  » ne conviendra plus.
    Principe de base de la communication: « il n’y a pas de mauvaise publicité ».

      +15

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    • Gilles // 02.01.2018 à 09h30

      A Brigitte

      Que vous le vouliez ou non, la politique américaine influence tous les domaines et particulièrement celui de la géopolitique. (bien sûr, vous pouvez nier cet état de fait, mais ça ne fera pas avancer le schmilblick)
      IL est en effet essentiel se savoir qu’il existe des « dissidents » dans tous les milieux US et de connaitre ce qu’ils ont à nous dire. (cela ne s’adresse d’ailleurs pas qu’à ce pays).
      Maintenant, le problème posé, à savoir que « Mme Brigitte » soit « agacée » par un soi-disant « americano-tropisme » peut être très simplement résolu : Elle ne devrait pas lire ces billets. (simple, non ?)

        +36

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      • Brigitte // 02.01.2018 à 10h27

        Merci du conseil « Mr Gilles » le censeur insoumis.
        Il y a déjà 5 personnes qui visiblement partagent mon avis en ajoutant gracques, qui dit globalement la même chose, en plus « doux ». Cela dépasse donc ma petite personne et mes sautes d’humeur matinales.
        La défense contre le néo-libéralisme doit se faire à l’échelle mondiale et je suis bien d’accord pour dire qu’elle doit se faire en priorité là où est le « coeur du réacteur » mais pas que.
        La « contre-culture » des années 60-70 n’a pas empêché les GAFAM, bien au contraire, et a été habilement exportée pour renforcer le « pouvoir doux ».
        Je suis plutôt d’accord avec l’idée que pour survivre aux crises, le capitalisme a besoin de ‘lâcher du lest » plutôt que de couler quitte à transformer la dissidence en produit dérivé.
        C’est la tactique du mimétisme.
        je m’interroge sur la fascination de masse exercée par la culture américaine. N’ai-je pas le droit de l’exprimer ici?

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        • Gilles // 02.01.2018 à 11h07

           » le censeur insoumis » ????? c’est bizarre, cette inversion…. Qui veut censurer quoi ?
          Je soulignais simplement cette évidence: les sujets abordés par certains billets proposés ne peuvent pas plaire à tout le monde: à chacun de faire son choix de lecture sans essayer de l’imposer aux autres. (aucune polémique recherchée)

            +20

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        • Pierre Tavernier // 02.01.2018 à 11h11

          Je ne pense pas que l’intérêt d’un commentaire soit directement proportionnel au nombre de « like » qu’il récolte. Nous ne sommes pas sur Facebook.
          Comme Gilles et Vladimir, je tiens également à souligner l’importance primordiale de la dynamique déstructurante dont les États-Unis sont la source et le moteur sur l’ensemble de la planète, et qui est justifiée par une propagande qui touche l’ensemble du monde occidental.
          Il convient d’aller aux origines de cette propagande pour appréhender les luttes géostratégiques mondiales dont on ne peut s’isoler, sous peine de les subir.

            +32

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        • Madudu // 02.01.2018 à 12h00

          Cachez donc cet états-unien que je ne saurai voir ^^

          Il est évident que cacher la source d’un problème ne le résout pas, bien au contraire.

          Ce n’est pas parce que c’est agaçant que les états-unis sont très impliqués dans l’actualité contemporaine qu’il faut cesser d’en parler. Bien au contraire, il faut en parler pour essayer de comprendre comment on en est arrivé là et comment on peut en sortir.

          Cesser de parler de l’injustice c’est faire son jeu, c’est soutenir activement l’injustice.

          Et puis je ne comprends pas cet amalgame que vous faites entre la politique étrangère états-unienne et les dissidents états-uniens. Ces derniers combattant la première, leur donner la voix n’est pas donner la voix à cette partie des états-unis que le monde entier réprouve et qui vous agace apparemment.

            +19

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      • Toubib53 // 02.01.2018 à 11h38

        « la politique américaine influence tous les domaines et particulièrement celui de la géopolitique. »

        ce n’est pas une excuse pour ceux qui sont supposés nous « gouverner » … au lieu de se comporter comme des caniches bien dressés … ils pourraient faire preuve d’intelligence et de sens critique … le « Grand Charles » nous avait fait sortir de OTAN parce qu’il connaissait parfaitement la mentalité anglo-saxonne …

        En fait la politique, si nous pouvons parler de politique, est celle dictée par les banques et les grandes multinationales …. nous ne pouvons que constater chaque jour les dégâts provoqués

          +18

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    • Vladimir // 02.01.2018 à 09h59

      Etant donné que l’état voyou Américain sème le chaos partout dans le monde ,l’ignorer serait faire l’autruche atlantiste et vassalisée , ce que je ne serai jamais : US GO HOME ,liberté pour les peuples d’Occident ( et non d’Europe qui n’existe nulle part ailleurs que dans la propagande de nos apparatchiks ).

        +35

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  • Nanker // 02.01.2018 à 10h52

    « Cet américano-tropisme vient hélas se rajouter dès le 2 janvier à celui, indécent, des matins de France Culture qui m’a fait subir la relecture du “Guardian” et du “New York Times”

    Cela s’explique très facilement : en 2017 dans une rédaction être polyglotte c’est parler français et anglais. Ca c’est normal. En 2017 dans une rédaction être polyglotte français/russe (avec la capacité de faire une revue quotidienne de la presse russe) ça n’est pas normal c’est SUSPECT.

      +27

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  • jacques // 02.01.2018 à 11h43

    Un des mystères pour moi est que jamais je n’ai pu lire des exemples de « fakes news » attribuées à RT ou à sputnik quoique ce dernier ai un côté parfois « très léger ».
    Y a t’il un document agrégeant cette « désinformation » ?

      +10

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    • tepavac // 02.01.2018 à 18h35

      Réponse a votre interrogation;
      extrait du site d’un expatrié au Texas;
      « L’élection de Donald Trump a déclenché le retour d’un certain maccarthysme. Deux évènements concomitants marquent un tournant important. Le 17 janvier 2017, la CIA rend public un rapport qui incrimine la Russie, jugée coupable d’avoir influencé les élections en faveur de Donald Trump. Sept des vingt-cinq pages du rapport sont dédiées à la chaîne d’information RT America, accusée d’avoir exercé une influence néfaste. On peut y lire que :

      « dans un effort visant à souligner le manque de démocratie aux États-Unis, la chaîne a invité des petits candidats et organisé des débats entre ces candidats (le libertarien Gary Johnson et l’écologiste Jill Stein NDLR) tout en diffusant des reportages expliquant leur positionnement politique ».

      http://www.politicoboy.fr/donald-trump/usa-pays-de-la-liberte/

      Faut dire à RT de cesser de faire de la propagande démocratique, c’est mal

        +9

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    • tepavac // 02.01.2018 à 19h14

      suite, attendez! il s’agit quand même du rapport de la CIA sur l’ingérence Russe, ne rigolez pas car ce qui suit et est issu du rapport ;

      « Les reportages de RT décrivent souvent les USA comme un “état policier” et sous-entendent l’existence d’atteintes aux libertés civiles, d’une brutalité policière et de l’usage de drones. RT s’est également focalisé sur la critique du système économique, des politiques monétaires, de la dette publique et parle d’une prétendue avidité de Wall Street. Certains journalistes de RT ont comparé les USA à l’Empire romain et ont prédit que la corruption du système politique et l’avidité des multinationales conduiront les USA à une faillite financière ».

      Alors avis aux lecteurs/intervenants, si vous ne voulez pas subir une mise au pilori médiatique, si vous ne voulez pas succomber à une sanction, ou au choix un embargo, un drone, une mise sous écrou,
      Ne dites pas de mal de wall Disney !

        +12

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  • step // 02.01.2018 à 12h07

    Que vous vouliez entendre les points de vue des Verts et des Libertariens ou non – ou que vous aimiez la fracturation hydraulique et haïssiez Occupy Wall Street – la possibilité d’entendre cette information ne constitue pas une « propagande continuellement anti-américaine ».

    Ben euh, si, en tout cas, tout ça porte préjudice aux intérêts du « deep state » américain, la continuité politique, le pillage énergétique et la continuation de la narrative autour d’un « américan dream » fonctionnel sont indispensables au maintien du statut quo et de ses bénéficiaires.

      +7

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  • Xavier // 02.01.2018 à 12h09

    Ce qui m’interpelle, c’est que même dans les personnes ayant quitté le mainstream il y a une propension forte au storytelling.

    Le « Roman national » pour certains, la « terre nourricière » pour d’autres, ou encore « le progrès », l’humanisme », etc. Quasiment toutes les tendances sont touchées par cette facilité réductrice de ne vouloir voire que ce qui nous arrange.

    Est-il si difficile de comprendre que chaque système a ses avantages et inconvénients ?
    Est-il si inimaginable de faire confiance aux peuples pour décider au coup par coup de manière directe des directions à prendre ?

    Beaucoup de personnes croient que gouverner c’est imprimer une « direction » pour avoir une « cohérence ».
    Mais quelle cohérence peut-elle exister si on ne mesure pas tous les effets ?
    Quand on limite ces effets à ceux qui nous touchent en occultant les effets lointains qui, dans un monde devenu petit, nous reviennent très rapidement !

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    • tepavac // 02.01.2018 à 13h07

      Xavier, ce que vous dites est vrais mais ne traite pas de la pertinence du billet.

      Vous devriez cliquer sur le lien en fin du billet;
      https://translate.google.com/translate?hl=&sl=en&tl=fr&u=https%3A%2F%2Fconsortiumnews.com%2F2017%2F10%2F29%2Fthe-democratic-money-behind-russia-gate%2F

      Il informe sur les raisons de la colère qui monte aux USA concernant la répression sur la liberté d’opinion.
      Voici ce que la Journaliste Joe Lauria révélait après véritable enquête et qui a été censuré, à vous de juger dans quel monde nous devons vivre!
      « L’intention de ces listes est claire: faire taire les voix dissidentes qui remettent en question la politique étrangère de l’Ouest et qui sont habituellement exclues des médias corporatifs occidentaux. »

      Nous sommes là face à des mauvais joueurs, doublement perdant, mais qui refuse de l’être par orgueil, voir par intérêt, et qui reviennent sous différents subterfuge et arme à la main pour prendre de force et avec violence leur prétendu couronne.

      en ce qui me concerne il n’est pas question d’avoir un quelconque consentement contre une de mes libertés.

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    • PierreH // 04.01.2018 à 14h22

      J’aurais tendance à être d’accord si ce n’était cette insinuation que gouverner c’est être « pragmatique » sans chercher à avoir de cohérence… Vous voulez sûrement dire que si l’on ignore volontairement des conséquences probables et désastreuses de sa propre politique on est condamné à échouer ? Là-dessus ok… Mais on ne peut non plus gouverner sans proposer une vision et des principes, subjectifs, puisque rationnellement parlant tout se vaut sans cela.
      De plus, les effets lointains sont par définition souvent difficiles à évaluer et ont été souvent ignoré par les décideurs du monde entier pendant des millénaires (parfois à leurs dépends, je vous l’accorde).

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  • rbaia voirin // 02.01.2018 à 17h45

    la france a vis a vis de RT grosso modo le même comportement.. c’est a dire disqualifiant

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  • CROCE // 02.01.2018 à 19h07

    Quels-que soient les  » preuves flagrantes  » du  » péril russe « , il n’y a plus sur cette planète que les américains qui y croient !
    Rien d’étonnant à cela ! Les américains croient aveuglément tout ce que racontent leurs médias, même si c’est d’une absurdité totale !
    Au niveau du Q.I. moyen, ça vole vraiment très bas ( regardez RMC Découverte sur la chaîne 24, vous allez voir les bourrins qui font la gloire de ce pays ).

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  • Patrice // 02.01.2018 à 19h53

    TheNation, pourtant un media « mainstream », courant gauche-démocrate-US etc., titrait récemment « Malversations des medias dans le Russiagate » cf. https://www.thenation.com/article/more-media-malpractice-in-russiagate/
    NB: TheNation s’était déjà fait taper sur les doigts pour avoir émis quelques réserves sur d’autres sujets, comme le Venezuela par ex cf.: https://www.thenation.com/article/burning-man-venezuela/ – ce qui valide aussi le discours sur la censure, ou l’auto-censure…
    Enfin, quand meme CNN s’y met, enfin presque – dans une page « opinion » titrée « Trump a raison sur le FBI » – c’est qu’il y a de l’eau dans le gaz: http://edition.cnn.com/2017/12/29/opinions/fbi-leadership-to-blame-for-tarnished-reputation-callan-opinion/index.html

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    • PierreH // 04.01.2018 à 14h28

      Il me semble que cet article a été traduit pour le numéro de Décembre du Monde Diplomatique. En tous les cas l’article traduit dans le Diplo est vraiment top, bien sourcé, on y aborde un peu tous les fronts de la paranoïa anti-russe et je vais me le tenir sous le coude pour chaque prochain échange sur les « les méchants russes » avec ceux qui y croient. C’est hallucinant cette multiplication des accusations sans preuve aucune après analyse…

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  • caliban // 03.01.2018 à 00h25

    Pétition en soutien à la journaliste censurée … signée avec Tor & FakeMail.
    Faut bien qu’ils méritent leur salaire au FBI 🙂

    Merci en tout cas pour cet article, le parallèle avec les années Reagan me semble assez éclairant sur la gravité de la situation.

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