Source : Opex360
En avril, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé une information révélée par la presse selon laquelle il envisageait de moderniser les système lance-leurres AMGL-1C Dagaie Mk2 installés à bord de ses six frégates légères furtives [FLF] de la classe La Fayette, acquises au début des années 1990, dans des conditions qui défrayèrent la chronique avec l’affaire dite des « frégates de Taïwan ».
« Le système de lance-leurres des frégates de classe Kang Ding [classe La Fayette, ndlr] de la marine […] peut efficacement améliorer la survie des navires face à la menace des missiles ennemis », a justifié le ministère, sans donner plus de détails, si ce n’est le coût de cette modernisation, estimé à 800 millions de dollars taïwanais [24 millions d’euros].
Ce marché, qui porte au minimum sur 12 systèmes de lance-leurres, aurait été attribué au groupe français DCI-DESCO en qualité de maître d’oeuvre. La modernisation des Dagaie Mk2, avance Naval News, serait confiée à l’entreprise Étienne Lacroix, particulièrement en pointe dans ce domaine avec ses réflecteurs angulaires Sealem [contre les systèmes de guidage radar] et ses leurres Sealir [pour l’infrarouge].
Seulement, dès qu’il est question de vendre ne serait-ce qu’une cartouche de 5,56mm à Taïwan, la Chine voit rouge… étant donné qu’elle considère l’île comme une province rebelle et qu’elle n’a pas renoncé à la force pour la faire entrer dans le rang. Et la modernisation des frégates Kang Ding, aussi modeste soit-elle, n’a pas échappé à Pékin… qui a donc exhorté Paris à renoncer à ce marché, comme ce fut le cas lors de la vente des six navires ou encore de la livraison de 60 Mirage 2000 aux forces aériennes taïwanaises.
« La Chine a exprimé sa vive inquiétude à la France », a fait savoir le ministère chinois des Affaires étrangères, via un communiqué transmis à l’AFP, ce 12 mai. « Nous sommes opposés à toute vente d’armes ou échange militaire ou sécuritaire avec la région de Taïwan », a-t-il continé. Et de conclure, sur le ton de la menace : « Nous exhortons la France […] à annuler son projet de vente d’armes à Taïwan, afin d’éviter de nuire aux relations sino-françaises. »
L’an passé, à la même époque, le passage de la frégate de surveillance française « Vendémaire » dans le détroit de Taïwan, à l’occasion d’une mission FONOP [Freedom of navigation], avait donné lieu à un incident entre Paris et Pékin.
Un « navire français a pénétré dans les eaux territoriales chinoises sans autorisation. […] L’armée populaire de libération a envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait raconté Ren Guoqiang, le porte-parole du ministère chinois de la Défense.
À Paris, on fit valoir que la France n’avait fait que « réaffirmer son attachement à la liberté de navigation, conformément au droit de la mer » et de rappelr que la Marine française « transite en moyenne une fois par an dans le détroit de Taïwan, sans incident ni réaction. »
Source : Opex360
La France répond à la Chine de se « concentrer » sur la lutte contre le Covid-19
Source : HuffPost
La France a rejeté ce mercredi 13 mai les critiques de la Chine concernant un contrat d’armement avec Taïwan et l’a invitée à “se focaliser” plutôt sur la lutte collective contre la pandémie de Covid-2019.
“Face à la crise du Covid-19, toute notre attention et tous nos efforts doivent être focalisés sur la lutte contre la pandémie”, a déclaré le ministère français des Affaires étrangères au lendemain d’une mise en garde de Pékin à Paris sur la vente d’équipements militaires français à Taïwan.
La Chine a exhorté mardi la France à “annuler” ce contrat d’armement, soulignant qu’une telle transaction vers cette île revendiquée par Pékin et dirigée par un gouvernement rival pourrait “nuire aux relations sino-françaises”.
Le contrat porte sur des équipements pour des frégates françaises vendues à la marine de Taipei en 1991, une affaire qui avait provoqué une grave crise diplomatique entre Paris et Pékin.
“Dans le cadre de la déclaration franco-chinoise de 1994, la France met en œuvre la politique d’une seule Chine et continue d’appeler au dialogue entre les deux rives du détroit”, souligne-t-on au Quai d’Orsay.
Taïwan, devenue le refuge des nationalistes du Kuomintang après l’accession des communistes au pouvoir en 1949 en Chine continentale, est un sujet ultra-sensible pour Pékin qui considère l’île, peuplée de 23 millions d’habitants, comme l’une de ses provinces.
Pékin fustige toute relation officielle entre des pays étrangers et Taipei, des échanges qu’il assimile à un soutien au séparatisme taïwanais.
Pendant de nombreuses années, Taipei a été considéré comme le représentant officiel de la Chine, jusqu’à ce que les Nations unies basculent vers Pékin en 1971. D’autres pays et organismes internationaux lui ont emboîté le pas.
Une vente à 2,8 milliards de dollars en 1991
L’île n’est plus reconnue que par 15 États dans le monde, pour la plupart des nations pauvres d’Amérique latine et du Pacifique. Le Vatican reste le dernier en Europe.
“La France respecte strictement dans ce contexte les engagements contractuels qu’elle a formés avec Taiwan et n’a en rien changé sa position depuis 1994”, a par ailleurs souligné le ministère français des Affaires étrangères.
En 1991, la France avait signé la vente de six frégates à Taïwan pour un montant de 2,8 milliards de dollars, provoquant une glaciation des relations diplomatiques franco-chinoises.
La marine taïwanaise a indiqué le 7 avril 2020 dans un court communiqué qu’elle comptait moderniser ces frégates de fabrication française Lafayette.
Une source proche du dossier a confirmé à l’AFP qu’un contrat a bien été passé par le ministère taïwanais de la Défense pour la modernisation du système de lanceur de leurres Dagaie qui équipe les six frégates.
Un lanceur de leurres est un système utilisé pour éviter d’être frappé par un missile ennemi.
D’après des médias taïwanais, qui citent un site internet gouvernemental taïwanais, le coût de la transaction serait de plus de 800 millions de dollars taïwanais (24,6 millions d’euros).
Source : HuffPost
La France ose le bras de fer avec la Chine sur Taïwan
Lire l’article complet sur La Croix
Alors que Pékin a exhorté la France mardi 12 mai à « annuler » un contrat d’armement avec Taïwan qui pourrait « nuire aux relations sino-françaises », Paris a balayé ces critiques dès le lendemain. Dans un communiqué sans ambiguïté, le Quai d’Orsay s’est déclaré dans son bon droit et a invité la Chine à se concentrer sur la lutte contre le Covid-19 plutôt que sur une polémique ancienne.
« Au-delà de la révélation de ce petit contrat d’armement de 25 millions d’euros par les Taïwanais le 7 avril dernier, c’est le timing qui compte le plus », analyse Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) et enseignant à Sciences-Po Paris.
À ses yeux, la Chine va devoir être très prudente dans sa réaction, pour le moment minimale, et ses représailles potentielles contre la France, qui pourraient être plus violentes. « Taïwan est un sujet ultrasensible pour Pékin et la France le sait parfaitement, précise notre chercheur, la décision a été prise au plus haut niveau à Paris, qui veut jauger la réaction chinoise ». En pleine tourmente de coronavirus, accusée de tous les maux et avec une économie fragilisée, « la Chine ne peut pas se permettre, comme par le passé, de violemment critiquer la France et en conséquence se mettre à dos l’Union européenne dont elle a besoin ».
Ce contrat, perçu comme une provocation par Pékin, pourrait être un précédent si elle laisse faire, justement au moment où Taïwan a lancé un programme de modernisation de ses armées dont pourrait profiter la France, mais aussi l’Allemagne, l’Italie ou les Pays-Bas (Taïwan achète plus de 90 % de ses armements aux États-Unis). « La Chine est piégée si elle surréagit », conclut Antoine Bondaz qui ne voit pas la France céder aux injonctions chinoises.
Le risque pour Pékin qui ne cesse de nourrir le patriotisme et entend protéger l’intégrité de son territoire, est de ne pas pouvoir contrôler son opinion publique. La peur de ne pas pouvoir récupérer Taïwan pourrait provoquer la colère de l’opinion publique dominante et appeler au boycott des produits français (luxe, agro-alimentaire, grande distribution).
Source : La Croix
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Commentaire recommandé
« La France ose le bras de fer avec la Chine sur Taïwan »
Que ne l ‘ose t elle avec les USA sur tout le reste !
28 réactions et commentaires
« La France ose le bras de fer avec la Chine sur Taïwan »
Que ne l ‘ose t elle avec les USA sur tout le reste !
+44
AlerterBien d’accord avec vous. Et juste un détail : depuis 1964, la France ne reconnaît pas la République de Chine, alias « Formose » ou « Taïwan », mais seulement la République populaire de Chine (Pékin).
Les gouvernements français sont donc dans l’illégalité quand ils passent des contrats de matériel militaire avec cet État qui n’est plus reconnu par la communauté internationale (l’ONU) depuis 1971.
+18
AlerterBonjour,
Le gouvernement n’est pas signataire du contrat. C’est l’entreprise privée Naval Group (et non DCI comme indiqué dans l’article).
+4
AlerterCe sont des inepties, ce n’est pas parce qu’un pays n’est pas reconnu qu’il n’existe pas et qu’il n’a pas de diplomatie! l’inverse est vrai aussi. Si vous voulez vous assurer qu’il existe bien un pays doté d’un Etat, d’une puissante écoomie, d’un excellent système de santé et d’éducation, vous n’avez qu’à aller à Taïwan. Vous y serez très bien reçu, car les Taïwanais sont des gens très sympathiques et la nourriture est excellente.
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AlerterParfaitement! On se demande d’ailleurs pourquoi Taiwan ne fournit pas des armes aux indépendantistes corses, par réciprocité.
+0
AlerterOn comprend l’énervement chinois : ils doivent en effet se souvenir comment la France de Hollande s’est comportée comme une péteuse face aux injonctions américaines à propos des frégates pour la Russie. Le problème serait-il seulement que l’Arabie Séoudite n’a plus besoin de rien, ou avec la chute des cours du pétrole, est raide en ce moment ? Il ne faudrait pas tout de même que du coup, nous soyons frappés d’un embargo sur les masques, les médocs et les produits Décathlon. A quoi tiennent les choses pour la sixième puissance mondiale !
+19
AlerterEt pour en rester au naval, que n’a-t-elle pas fait la même chose pour les 2 Mistral commandés et payés par les Russes …. J’oubliais, les Américains sont contre la Chine et la France est donc autorisée au bras de fer, bon petit soldat ….
+1
AlerterContrat de 28 millions d’euro pour des leurres,!pendant cela Macron fait la morale à L’Egypte résultat:deuxième lot de Rafale annulé (plusieurs milliards) personne en parle.
Enfin pour faire une corrélation du psychodrame des masques:en 2019 Macron a éliminé les français de la fourniture des munitions de petits calibres à nos armées ainsi que les fusils de combats,(pour éliminer notre industrie il suffit de faire un appel d’offre biaisé).
+19
AlerterLes Rafale égyptiens, c’est l’Arabie Saoudite qui les a payés.
+2
AlerterHé alors?,ils viennent de commander des Soukhoi à la place des rafales complémentaires;
+2
AlerterC’est l’Inde qui a annulé sa deuxième commande de Rafale, mais pour acheter une avion national, le Tejas. Tous les fabricants étrangers en sont pour leurs frais
+1
AlerterIl m’a semblé comprendre que notre HAUT Gouvernement avait commandé 8 trilliards de masques aux Chinois qui devraient arriver d’ici fin Juin, il me semblerait opportun de ne pas trop les froisser avant que les susdits MASQUES soient sur le territoire Français. A moins que notre HAUT Gouvernement décide dans sa grande SAGESSE d’ouvrir dans des délais très brefs dans chaque département Français :
Une usine à MASQUES
Une usine à Gel Hydro
Une usine à blouses de protection
Une usine à gants
et pourquoi pas mais la je suis dans un délire Paranoïaque
Rapatrier la production des fusils Français et des médicaments sur le territoire Français
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/le-prochain-fusil-de-l-armee-francaise-sera-allemand-598514.html
+12
AlerterVous oubliez une usine à muselières et une usine à laisses.
+8
AlerterEt une grosse usine à LBD et une grosse usine à gaz lacrymos…. ou alors, les lacrymos sont déjà fabriqués en France? (produit de 1ere nécessité)??
+6
AlerterSur ce point, je crois que notre gouvernement est prêt à favoriser l’industrie nationale.
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AlerterDans votre SAGESSE vous avez simplement oublié qu’il n’appartient pas à un gouvernement d’ouvrir des usines.
Ce sont des entrepreneurs qui « ouvrent » des usines.
Mais bon, je dis ça je dis rien.
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AlerterEt puis les chinois ont raisons de ce méfier de la puissante Taïwan impérialiste…… les comentaires de ce site m’étonnons toujours par leur pertinence.
+2
AlerterIls peuvent s’en méfier tant que cette île servira de base rapprochée à une puissance impérialiste qui a agressé tant de pays dans le monde. Pour le reste, espérons que l’entente et la compréhension prévaudront entre les deux rives du détroit de Taïwan.
+14
AlerterHa et Cuba n’avait elle pas de bonnes raison d’être ‘assujettie’ à l’URSS dans les années 60 et 70 ?
Mais qui se soucie de ce que veulent les Taïwanais ?
Pas grand monde a l’évidence puisque aucun’ commentaire ici ne traite du fonds des articles.
+3
Alerter« aucun’ commentaire ici ne traite du fonds des articles »
Le tien non plus. La plus-value de ce site, ce sont les commentaires. Alors lâche-toi, on n’attend que ça. Merci d’avance.
+5
AlerterLes Taïwanais souhaitent massivement leur reconnaissance internationale, pas leur indépendance, car ils l’ont déjà. Il n’y a aucun doute sur ce point, et Pékin interdit même ne serait-ce que la proposition d’un référendum, car le résultat est connu d’avance. Si Taïwan avait conservé son statut d’observateur à l’OMS, les dégâts de la pandémie auraient sans doute été moindres.
+0
AlerterLa seule chose que souhaite les Taïwanais, c’est qu’on les laisse en paix. Et la menace continentale est bien réelle. Le problème est que la RPC souhaite le rattachement, forcé ou pas de Taïwan, alors que l’île est de facto indépendante et entend le rester. C’est d’abord à Pékin qu’il faut demander de changer d’attitude.
+0
AlerterDe toute manière, comme disait Biden bourré et hilare à une interview BBC sur le vente des Mistral à la Russie et sa tournée Européenne pour « convaincre » les « alliés » Français » de ne pas vendre: » je suis allé expliquer au premier ministre (Hollande, sic) où il fallait qu’il fasse ».
– Et alors? Demanda le journaliste interloqué devant un public sidéré.
Dans un éclat de rire, Joe Alzheimer Biden répondit :
» Hé ben il a fait là où on lui a dit de faire »
C’est à peine romancé. J’appelle tout un chacun à retrouver cette interview qui est resté pudiquement sous silence dans la bonne presse française.
Et en l’occurrence, notre grand frère (ami qu’on choisit pas) US veut qu’on vende ces frégates à Taïwan…
+9
AlerterNon, j’ai vu l’interview de BBC et j’étais totalement sidéré. S’il n’était pas bourré, il était sous médocs. Et si ni l’un ni l’autre alors c’est encore plus grave.
+0
AlerterDans le cas des frégates taïwanaises, ce seront les Américains les grands gagnants car ils obtiendront des commandes d’armement considérables. A l’inverse, combien de TGV, centrales nucléaires ou Airbus les Chinois nous achèteront en compensation ? Ils achèteront des Airbus, non pas pour nous faire plaisir, mais pour ne pas trop dépendre de Boeing, avant d’exporter leurs propres avions quand ils seront suffisamment au point.
+0
AlerterJe vois la Chine avoir grand besoin de la France au point de faire profil bas dans cette affaire et de s’écraser pour ne pas céder ces chers français.
C’est très visible
+2
AlerterBonsoir,
Etant donné que vous parlez de la Chine, je vais vous donner un petit renseignement. La France a un programme « Young Leaders » de la France China Foundation
https://francechinafoundation.org/presentation-2/?lang=fr
Vous devriez reconnaitre quelques visages sur cette page des Young Leaders 2013 :
https://francechinafoundation.org/the-young-leaders/?lang=fr
Eh oui, Edouard Philippe, Macron, Chantal Jouanno
Au fil des années, on verra apparaitre la seconde épouse d »Olivier Véran (membre de LREM), ainsi qu’Olivier Véran lui-même :
https://www.placegrenet.fr/2018/05/23/olivier-veran-young-leader-france-chine/192341
https://francechinafoundation.org/les-young-leaders-2019/?lang=fr
Puis Sibyle Veil, une amie du patron
https://www.businessofeminin.com/les-10-femmes-qui-vont-compter-en-2019/
Faites toutes les années, nombreux sont ceux de LREM à en faire partie.
Il se pourrait bien que le gratin qui nous gouverne ait préféré croire leurs amis(es) chinois, que les médecins français français.
+0
AlerterLes Chinois se plaignent toujours des ingérences étrangères, et de s’occuper des affaires des autres quand il s’agit de Taïwan. Il y a deux cas de figure: ou bien Taïwan n’existe pas, alors pourquoi menacer la France de vendre des équipements militaires à un « Etat » fantôme?; ou bien si Taïwan est une province chinoise, dans ce cas, ce n’est qu’une vente locale qui ne saurait menacer l’intégrité du territoire national.
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