Comment les médias les plus puissants d’Amérique ont travaillé main dans la main avec la Central Intelligence Agency et pourquoi la Commission Church les a couverts.
Par Carl Bernstein – Rolling Stone – 20 octobre 1977
Après avoir quitté le Washington Post en 1977, Carl Bernstein a passé six mois à analyser les relations entre la CIA et la presse pendant les années de la guerre froide. Son article de 25 000 mots, publié dans Rolling Stone le 20 octobre 1977, est reproduit ci-dessous dans une série de 6 billets.
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LES DÉTAILS TROUBLES DES RELATIONS DE LA CIA AVEC DES PERSONNES ET DES ORGANES DE PRESSE ont commencé à être divulgués en 1973, lorsqu’il a été révélé pour la première fois que la CIA avait, à l’occasion, employé des journalistes. Ces révélations, associées à de nouvelles informations, constituent des cas d’école sur l’utilisation de journalistes par l’Agence à des fins de renseignement. Ils comprennent :
■ Le New York Times. Les relations de l’Agence avec le Times étaient de loin les plus précieuses entre tous les journaux, selon les responsables de la CIA. De 1950 à 1966, une dizaine d’employés de la CIA ont bénéficié de la couverture du Times dans le cadre d’arrangements approuvés par l’ancien directeur du journal, Arthur Hays Sulzberger. Les accords de couverture faisaient partie d’une politique générale du Times – définie par Sulzberger – consistant à fournir une assistance à la CIA chaque fois que cela était possible.
Sulzberger était particulièrement proche d’Allen Dulles. « À ce niveau de contact, c’était un dialogue d’égal à égal », a déclaré un haut responsable de la CIA qui a assisté à certaines de ces discussions. « Il y avait un accord de principe selon lequel, oui, en effet, nous nous aiderions mutuellement ». La question de la couverture a été soulevée à plusieurs reprises. Il a été convenu que les arrangements effectifs seraient gérés par des subordonnés….. Les têtes ne voulaient pas connaître les détails ; ils voulaient s’assurer un déni plausible.
Un haut responsable de la CIA qui a examiné une partie des dossiers de l’Agence sur les journalistes pendant deux heures le 15 septembre 1977 a déclaré avoir trouvé des documents sur cinq cas dans lesquels le Times avait fourni une couverture à des employés de la CIA entre 1954 et 1962. Dans chaque cas, a-t-il dit, les arrangements étaient gérés par des cadres du Times ; les documents contenaient tous des formulations standard de l’Agence « montrant que cela avait été vérifié à des niveaux plus élevés du New York Times », a déclaré le fonctionnaire. Cependant, les documents ne mentionnaient pas le nom de Sulzbergert – seulement ceux de subordonnés que le responsable a refusé d’identifier.
Les agents de la CIA qui ont reçu des accréditations du Times se sont présentés comme des pigistes missionnés par le journal à l’étranger et ont travaillé comme membres du personnel administratif dans les antennes du Times à l’étranger. La plupart étaient américains ; deux ou trois étaient étrangers.
Les responsables de la CIA citent deux raisons pour lesquelles les relations de travail de l’Agence avec le Times étaient plus étroites et plus étendues qu’avec tout autre journal : le fait que le Times entretenait la plus grande opération d’information à l’étranger du journalisme quotidien américain et les liens personnels étroits entre les hommes qui dirigeaient les deux institutions.
Sulzberger a informé un certain nombre de reporters et de rédacteurs en chef de sa politique générale de coopération avec l’Agence. « Nous étions en contact avec eux – ils nous parlaient et certains coopéraient », a déclaré un responsable de la CIA. Cette coopération consistait généralement à transmettre des informations et à « repérer » des agents potentiels à l’étranger.
Arthur Hays Sulzberger a signé un accord de confidentialité avec la CIA dans les années 1950, selon des responsables de la CIA – un fait confirmé par son neveu, C.L. Sulzberger. Cependant, il existe différentes interprétations de l’objectif de cet accord : C.L. Sulzberger affirme qu’il ne représentait rien de plus qu’un engagement à ne pas divulguer les informations classifiées mises à la disposition de l’organe de presse. Cette thèse est soutenue par certains membres de l’Agence. D’autres responsables de l’Agence maintiennent que l’accord représentait un engagement à ne jamais révéler les relations du Times avec la CIA, en particulier celles impliquant une couverture. D’autres encore font remarquer que, puisque tous les accords de couverture sont classifiés, un accord de confidentialité s’appliquerait automatiquement à eux.
Les tentatives visant à déterminer quelles personnes de la hiérarchie du Times ont pris les dispositions nécessaires pour fournir des accréditations au personnel de la CIA sont restées lettre morte. Dans une lettre adressée au journaliste Stuart Loory en 1974, Turner Cadedge, directeur de la rédaction du Times de 1951 à 1964, a écrit que le journal avait repoussé les tentatives d’approche de la CIA.
« Je ne savais rien d’une quelconque implication avec la CIA… de l’un de nos correspondants étrangers du New York Times. J’ai souvent entendu parler de propositions de la CIA à l’égard de nos hommes, afin d’utiliser leurs privilèges, leurs contacts, leur immunité et, dirons-nous, leurs connaissances particulières dans les affaires troubles d’espionnage et d’information. Si l’un d’entre eux a succombé aux flatteries ou aux offres d’argent, je n’en ai pas eu connaissance. À plusieurs reprises, la CIA et d’autres agences de renseignements ont cherché à conclure des accords de “coopération”, même avec la direction du Times, surtout pendant ou peu après la Seconde Guerre mondiale, mais nous avons toujours résisté. Nous avions pour but de protéger notre crédibilité. »
Selon Wayne Phillips, ancien journaliste du Times, la CIA a mentionné le nom d’Arthur Hays Sulzberger lorsqu’elle a essayé de le recruter comme agent secret en 1952, alors qu’il étudiait à l’Institut russe de l’Université de Columbia. Phillips a déclaré qu’un responsable de l’Agence lui avait dit que la CIA avait « un accord de collaboration » avec la rédaction selon lequel d’autres reporters à l’étranger avaient été embauchés par l’Agence. Phillips, qui est resté au Times jusqu’en 1961, a obtenu plus tard des documents de la CIA en vertu de la loi sur la liberté d’information, qui montrent que l’Agence avait l’intention de faire de lui un « contact » clandestin à utiliser à l’étranger.
Le 31 janvier 1976, le Times a publié un court article dans lequel il décrivait Arthur Ochs Sulzberger, le directeur de publication actuel, comme suit : « Je n’ai jamais entendu dire que le Times avait été approché, que ce soit en ma qualité de directeur de publication ou en tant que fils de feu M. Sulzberger. » L’article du Times, écrit par John M. Crewdson, rapporte également qu’Arthur Hays Sulzberger a dit à un ancien correspondant anonyme qu’il pourrait être approché par la CIA après son arrivée à un nouveau poste à l’étranger. Sulzberger lui a dit qu’il n’était « nullement obligé d’accepter », selon l’article, et qu’il serait lui-même « plus heureux » s’il refusait de coopérer. « Mais il m’a en quelque sorte laissé le choix », a déclaré l’ancien journaliste au Times. « Le message était que si je voulais vraiment le faire, d’accord, mais il ne pensait pas que c’était approprié pour un correspondant du Times ».
C.L. Sulzberger a déclaré dans une interview téléphonique ne pas avoir connaissance de personnel de la CIA ayant utilisé la couverture du Times ou de reporters du journal ayant travaillé activement pour l’Agence. Il était le chef du service étranger du journal de 1944 à 1954 et a dit douter que son oncle ait approuvé de tels arrangements. Plus typique de l’éditeur défunt, dit Sulzberger, était une garantie faite au frère d’Allen Dulles, John Foster, alors secrétaire d’État, qu’aucun membre du personnel du Times ne serait autorisé à accepter une invitation à visiter la République populaire de Chine sans le consentement de John Foster Dulles. Une telle invitation a été adressée au neveu du directeur de la publication dans les années 1950 ; Arthur Sulzberger lui a interdit de l’accepter. « Il a fallu attendre dix-sept ans avant qu’un autre correspondant du Times ne soit invité », se souvient C.L. Sulzberger.
■ Le Columbia Broadcasting System. CBS était sans conteste la ressource de diffusion la plus précieuse de la CIA. Le président de CBS, William Paley, et Allen Dulles entretenaient des relations professionnelles et sociales conviviales. Au fil des ans, la chaîne a fourni une couverture aux employés de la CIA, dont au moins un correspondant étranger bien connu et plusieurs pigistes ; elle a fourni des extraits de films d’actualité à la CIA 3 ; elle a établi un canal de communication officiel entre le chef du bureau de Washington et l’Agence ; elle a donné à l’Agence l’accès à la vidéothèque de CBS ; et elle a permis que les rapports des correspondants de CBS aux salles de rédaction de Washington et de New York soient régulièrement contrôlés par la CIA. Une fois par an, dans les années 1950 et au début des années 1960, les correspondants de CBS se joignaient à la hiérarchie de la CIA pour des dîners et des briefings privés.
Les détails des accords de la CIA avec CBS ont été réglés par des employés de Dulles et de Paley. « Le patron de la société ne veut pas être informé des points de détail, pas plus que le directeur », a déclaré un responsable de la CIA. « Les intéressés désignent des assistants pour mettre cela au point. Cela leur permet de rester au-dessus de la mêlée. » Selon des représentants de la CIA, le Dr Frank Stanton, qui a dirigé la chaîne pendant 25 ans, était au courant des grandes lignes des accords conclus entre Paley et Dulles – y compris ceux concernant la couverture. Dans une interview datant de l’année dernière, Stanton a déclaré qu’il ne se souvenait d’aucun accord de couverture. Mais le contact désigné de Paley pour l’Agence était Sig Mickelson, président de CBS News entre 1954 et 1961. Selon Mickelson, il s’est plaint une fois à Stanton de devoir utiliser un téléphone public pour appeler la CIA, et Stanton lui a suggéré d’installer une ligne privée à cet effet, en contournant le standard de CBS. Selon Mickelson, c’est ce qu’il a fait. Mickelson est aujourd’hui président de Radio Free Europe et de Radio Liberty, qui ont toutes deux été associées à la CIA pendant de nombreuses années.
En 1976, Richard Salant, président de CBS News, a demandé une enquête interne sur les relations de la chaîne avec la CIA. Certaines de ses conclusions ont été divulguées pour la première fois par Robert Scheer dans le Los Angeles Times. Mais le rapport de Salant ne fait aucune mention de certaines de ses propres connexions avec l’Agence, qui se sont poursuivies dans les années 1970.
De nombreux éléments concernant les relations entre CBS et la CIA ont été dénichés dans les dossiers de Mickelson par deux enquêteurs de Salant. Parmi les documents qu’ils ont trouvés figure un mémo du 13 septembre 1957 adressé à Mickelson par Ted Koop, chef des bureaux de CBS News à Washington de 1948 à 1961. Cette note fait état d’un appel téléphonique du colonel Stanley Grogan de la CIA à Koop : « Grogan a téléphoné pour dire que Reeves [J. B. Love Reeves, un autre responsable de la CIA] va se rendre à New York pour y diriger le centre de contact de la CIA et qu’il viendra vous voir, vous et certains de vos confrères. Grogan dit que les activités normales continueront à transiter par les bureaux de CBS News à Washington. » Le rapport à Salant indique également :
« Une enquête plus approfondie sur les dossiers de Mickelson révèle certains détails de la relation entre la CIA et CBS News….. Mickelson et Koop étaient deux des principaux acteurs de cette relation ….. La principale activité semblait être la livraison de films d’actualité de CBS à la CIA….. En outre, il existe des preuves que, de 1964 à 1971, des films, y compris des séquences coupées, ont été fournis à la CIA par la CBS Newsfilm Library, par l’intermédiaire et sous la direction de M. Koop. 4….. Les notes figurant dans les dossiers de M. Mickelson indiquent que la CIA a utilisé les films de CBS à des fins de formation… Toutes les activités susmentionnées de M. Mickelson ont été traitées sur une base confidentielle sans mentionner les mots “Central Intelligence Agency”. Les films étaient envoyés à des particuliers à des numéros de boîtes postales et étaient payés par des chèques individuels, et non par le gouvernement… »
Selon le rapport, Mickelson envoyait aussi régulièrement à la CIA un bulletin d’information interne de CBS.
L’enquête de Salant l’a amené à conclure que Frank Kearns, journaliste à la chaîne de télévision CBS de 1958 à 1971, « était un gars de la CIA qui s’est retrouvé dans la liste du personnel d’une manière ou d’une autre grâce à un contact de la CIA avec quelqu’un à CBS. » Kearns et Austin Goodrich, un pigiste de CBS, étaient des employés de la CIA sous couverture, embauchés selon des arrangements approuvés par Paley.
L’année dernière, un porte-parole de Paley a démenti un rapport de Daniel Schorr, ancien correspondant de CBS, selon lequel Mickelson et lui avaient discuté du statut de Goodrich au sein de la CIA lors d’une réunion avec deux représentants de l’Agence en 1954. Le porte-parole a affirmé que Paley ne savait pas que Goodrich avait travaillé pour la CIA. « Lorsque j’ai pris mes fonctions, Paley m’a dit qu’il y avait une relation permanente avec la CIA », a déclaré Mickelson dans une interview récente.
« Il m’a présenté à deux agents qui, selon lui, garderaient le contact. Nous avons tous discuté de la situation de Goodrich et des arrangements pour les films. J’ai supposé qu’il s’agissait d’une relation normale à l’époque. C’était l’apogée de la guerre froide et je supposais que les moyens de communication coopéraient – même si l’affaire Goodrich était compromettante. »
Au siège de CBS News à New York, la coopération de Paley avec la CIA est considérée comme une évidence par de nombreux directeurs de l’information et journalistes, malgré des démentis. Paley, 76 ans, n’a pas été interrogé par les enquêteurs de Salant. « Cela n’aurait servi à rien », a déclaré un cadre de CBS. « C’est le seul sujet sur lequel sa mémoire a fait défaut ».
Lors d’une interview accordée à ce journaliste l’année dernière, Salant a évoqué ses propres contacts avec la CIA et le fait qu’il a poursuivi bon nombre des pratiques de son prédécesseur. Les contacts, dit-il, ont commencé en février 1961,
« Lorsque j’ai reçu un appel téléphonique d’un agent de la CIA qui disait avoir une relation de travail avec Sig Mickelson. L’homme m’a dit : “Vos patrons sont au courant”. Selon Salant, le représentant de la CIA a demandé à CBS de continuer à fournir à l’Agence des bandes d’actualités non expurgées et de mettre ses correspondants à la disposition des responsables de l’Agence pour des débriefings. Dit Salant : “J’ai refusé pour les échanges avec les journalistes, et je les ai laissés voir les cassettes de diffusion, mais pas les séquences coupées. Cela a duré un certain nombre d’années, jusqu’au début des années 70″.
En 1964 et 1965, Salant a fait partie d’un groupe de travail ultra-secret de la CIA qui a réfléchi à des méthodes permettant de transmettre des émissions de propagande américaine à la République populaire de Chine. Les autres membres de ce groupe d’étude composé de quatre personnes étaient Zbigniew Brzezinski, alors professeur à l’université de Columbia, William Griffith, alors professeur de sciences politiques au Massachusetts Institute of Technology, et John Haves, alors vice-président de la Washington Post Company pour la chaîne de radio TV5. Les principaux responsables gouvernementaux associés au projet étaient Cord Meyer, de la CIA ; McGeorge Bundy, alors assistant spécial du président pour la sécurité nationale ; Leonard Marks, alors directeur de l’USIA [United States Information Agency,, NdT]; et Bill Moyers, alors assistant spécial du président Lyndon Johnson et maintenant correspondant de CBS.
L’implication de Salant dans le projet a commencé par un appel de Leonard Marks, “qui m’a dit que la Maison-Blanche voulait former un comité de quatre personnes pour faire une évaluation des émissions américaines à l’étranger derrière le rideau de fer”. Lorsque Salant est arrivé à Washington pour la première réunion, on lui a dit que le projet était une initiative de la CIA “Son but”, dit-il, “était de déterminer la meilleure façon de mettre en place des émissions sur ondes courtes en Chine populaire.” Accompagné d’un agent de la CIA nommé Paul Henzie, le comité de quatre personnes a ensuite voyagé dans le monde entier pour inspecter les installations de Radio Free Europe et Radio Liberty (deux entités gérées par la CIA à l’époque), de Voice of America et de Armed Forces Radio. Après plus d’un an d’étude, ils ont soumis à Moyers un rapport recommandant au gouvernement de créer un service de radiodiffusion, géré par la Voix de l’Amérique, qui serait diffusé en République populaire de Chine. Salant a effectué deux affectations à la tête de CBS News, de 1961 à 1964 et depuis 1966. Au moment du projet sur la Chine, il était directeur de CBS.
Notes :
3. Du point de vue de la CIA, l’accès aux séquences coupées de films d’actualité et aux photothèques est une question d’une extrême importance. Les archives photographiques de l’Agence sont probablement les plus importantes au monde ; ses sources de données comprennent les satellites, la reconnaissance photographique, les avions, les caméras miniatures… et la presse américaine. Dans les années 1950 et 1960, l’Agence a obtenu carte blanche pour emprunter des photos dans les photothèques de dizaines de journaux, magazines et chaînes de télévision américaines. Pour des raisons évidentes, la CIA accorde également une grande priorité au recrutement de photoreporters, en particulier de membres basés à l’étranger pour les équipes de tournage des chaînes de télévision.
4. Le 3 avril 1961, Koop quitte le bureau de Washington pour prendre la tête du département des relations avec le gouvernement de CBS Inc. Koop, qui a travaillé comme adjoint au bureau de la censure pendant la Seconde Guerre mondiale, a continué à traiter avec la CIA dans ses nouvelles fonctions, selon des sources de CBS.
5. Hayes, qui a quitté la Washington Post Company en 1965 pour devenir ambassadeur des États-Unis en Suisse, est aujourd’hui président du conseil d’administration de Radio Free Europe et de Radio Liberty – qui ont toutes deux rompu leurs liens avec la CIA en 1971. M. Hayes a déclaré avoir autorisé sa participation au projet chinois avec feu Frederick S. Beebe, alors président du conseil d’administration de la Washington Post Company. Katharine Graham, rédactrice en chef du Post, n’était pas au courant de la nature de la mission, a-t-il précisé. Les participants au projet ont signé des accords de confidentialité.
Commentaire recommandé
Rien d’étonnant, les media font parti du système de pouvoir qui permet à une minorité de « gérer » la majorité, et les collusions entre le « journalisme » courant et les différents pouvoirs (politiques, économiques, policiers, judiciaires, culturels…) s’étalent sans vergogne.
Ce qui reste étonnant c’est la révélation détaillée des pratiques mises en oeuvre (sans toutefois être assuré que ce soit exhaustif), comme si le vrai message était: « citoyens, quoique que vous fassiez, vous êtes sous contrôle » …
7 réactions et commentaires
Rien d’étonnant, les media font parti du système de pouvoir qui permet à une minorité de « gérer » la majorité, et les collusions entre le « journalisme » courant et les différents pouvoirs (politiques, économiques, policiers, judiciaires, culturels…) s’étalent sans vergogne.
Ce qui reste étonnant c’est la révélation détaillée des pratiques mises en oeuvre (sans toutefois être assuré que ce soit exhaustif), comme si le vrai message était: « citoyens, quoique que vous fassiez, vous êtes sous contrôle » …
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Alerter« les media font parti du système de pouvoir qui permet à une minorité de « gérer » la majorité »
C’est assez bien résumé. Il existe une infinité de moyens plus ou moins fins pour manipuler l’opinion : censure, non-contextualisation, présentation brute des faits (absence totale d’humanisation), mise en équivalence de choses qui ne le sont en rien, masquage voire renversement de la chaîne des causes et des conséquences, avalanche de chiffres dans le but de désorienter, etc. Je viens de tomber sur un petit article édifiant : https://www.acrimed.org/Poutine-fou-la-geopolitique-sur-le-divan
Pas une once d’analyse géopolitique ! Et ce aussi bien de la part éditocrates que des journalistes et autres « experts ». Il faut donc ajouter à la longue liste la psychologisation de supermarché, bien utile pour éviter de traiter sérieusement un sujet.
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AlerterBien vu votre commentaire. C’est un secret de polichinelle. En rappel, l’affaire d’Albert Londres… Il y a depuis au moins les années 1870… des journalistes indépendants et d’autres qui pointent aux Renseignements régulièrement, de temps en temps et encore d’autres -la masse la plus importante qui iront toujours dans le courant du fleuve, pour vivre « pour la soupe »…Ceci explique pourquoi, avec ou sans les réseaux sociaux, la profession de journalistes est une profession soupçonnée, méprisée ou ignorée… l’honnêteté d’avoir un esprit ouvert, contradictoire – une qualité qu’ils oublient trop souvent
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AlerterDans la VO Stuart Loory a écrit : « If even one American overseas carrying a press card is a paid informer for the CIA, then all Americans with those credentials are suspect »
J »espère que quelqu’un qui est meilleur traducteur que moi accepte de traduire cette phrase très importante.
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AlerterSi un seul Américain se trouvant ou voyagant à l’étranger et muni d’une carte de presse est un informateur payé par la CIA, alors tous les Américains possédant ces accréditations sont suspects.
Sachant la diversité de la presse aux USA, de Jacobin au NYT, on peut dire que cette affirmation est excessive.
On peut ajouter la célèbre maxime du Nanard national, Bernard Tapie, qui connaissait ce milieu – Pourquoi acheter un journal quand on peut acheter un journaliste – et on peut se demander si ces agents doubles ne sont qu’une spécialité américaine…
Censuré ?
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Alerter@6422amri,
Lorsqu’on achète un journal on achète pas seulement la certitude que nos casseroles ne seront pas publiés par les journaux des oligarques, qui se tiennent par la barbichette, on acquière aussi le moyen de faire accroire à la population que c’est la fin de l’Histoire et qu’il n’y a pas d’alternatives à l’enrichissement de quelques uns au détriment de tous. Cet investissement est à ce point rentable qu’une presse non inféodée aux puissances de l’argent n’existe pratiquement plus dans notre pays. « L’appétit de l’argent et l’indifférence aux choses de la grandeur avaient opéré en même temps pour donner à la France une presse qui, à de rares exceptions près, n’avait d’autres buts que de grandir la puissance de quelques-uns et d’autre effet que d’avilir la moralité de tous. » Albert Camus
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Alerter1/2
Malheureusement, même si les USA sont toujours leaders dans ce domaine, l’utilisation des services secrets pour neutraliser tous discours en contradictions avec la version officielle, ne se limite plus aux médias dominants mais concerne aussi les réseaux sociaux. Cette entreprise d’infantilisation de la population qui se retrouve sous influence sans avoir la possibilité d’entendre un autre son de cloche ne présage rien de bon pour notre avenir à tous. Est-ce que tous ceux qui participent à cette entreprise de fabrication du consentement ont consciences de participer à la suppression du pluralisme, sans lequel la Société qu’ils ont pour mission de protéger ne pourra plus exister ?
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