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2.mars.20212.3.2021 // Les Crises

La Commune de Paris, la banque et la dette – par Eric Toussaint

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Source : CADTM, Eric Toussaint

La barricade de la place Blanche défendue par des femmes, lithographie d’Hector Moloch (CC – Wikimedia)

À l’occasion du 150e anniversaire de l’extraordinaire expérience de la Commune de Paris il est fondamental d’en tirer un certain nombre d’enseignements. Sont décisives les mesures qu’un gouvernement prend à l’égard de la Banque centrale, des dettes des classes populaires, des dettes publiques et des banques privées.

Si un gouvernement populaire ne met pas en œuvre des mesures radicales en matière de finance, il prend la responsabilité de terminer sur un échec qui peut avoir des conséquences dramatiques pour la population. La Commune en est un exemple emblématique. C’est pourquoi il faut analyser sous cet angle cette expérience extraordinaire et dramatique.

Sommaire

Le rôle de la dette dans la naissance de la Commune de Paris [1]

La volonté du gouvernement réactionnaire de s’acquitter de la dette réclamée par la Prusse et de continuer le remboursement des anciennes dettes publiques a précipité l’expérience de la Commune. Rappelons que c’est Louis Bonaparte (Napoléon III) qui a déclaré la guerre à la Prusse en juillet 1870 et que cette aventure militaire s’est terminée rapidement par un fiasco total [2]. L’armée prussienne a vaincu l’armée française début septembre 1870, et emprisonné Napoléon III à Sedan ce qui a provoqué la chute du Second Empire suivi de la proclamation de la république [3]. Le paiement de 5 milliards de francs était la condition fixée par Bismarck pour signer la paix et retirer les forces d’occupation.

Dans un document adopté en solidarité avec la Commune le 30 mai 1871 par la direction de l’Association internationale des travailleurs (connue aussi comme la Première Internationale), Karl Marx soulignait le poids énorme de la dette publique qui bénéficiait à la bourgeoisie française et qui pesait sur le gouvernement « républicain » de Thiers qui avait remplacé celui de Napoléon III : « Le Second Empire avait plus que doublé la dette nationale et lourdement endetté toutes les grandes villes. La guerre avait enflé les charges d’une manière effrayante et ravagé sans pitié les ressources de la nation. » Marx ajoutait à cela les frais que représentaient l’entretien d’un demi-million de soldats prussiens sur le sol français, l’indemnité de cinq milliards réclamée par Bismarck et l’intérêt de 5 % à ajouter à cette somme en cas de retard à la payer [4].

Qui allait rembourser la dette ?

Et Marx de poser la question : « Qui allait payer la note ? » Il répondait que, du point de vue de la bourgeoisie et de Thiers, ce n’était qu’en écrasant le peuple par la violence, « que ceux qui s’appropriaient la richesse pouvaient espérer faire supporter aux producteurs de cette richesse les frais d’une guerre qu’ils avaient eux-mêmes provoquée. » Selon Marx, pour imposer au peuple de la France d’accepter de se saigner aux quatre veines pour rembourser la dette publique, le gouvernement de Thiers était convaincu qu’il devait provoquer une guerre civile au cours de laquelle il viendrait à bout de la résistance du peuple et l’obligerait à payer la facture.

Bismarck partageait cette opinion et était convaincu que pour avoir une France docile prête à respecter les conditions fixées par la Prusse victorieuse, il fallait écraser le peuple en commençant par celui de Paris mais il ne voulait pas utiliser à cette fin l’armée prussienne épuisée. Il voulait que Thiers se charge du sale boulot.

Thiers avait essayé sans succès de convaincre Bismarck d’envoyer ses troupes dans Paris.

Pour poursuivre le paiement de la dette nationale qui profitait à la bourgeoisie, et pour commencer à rembourser la dette de guerre, Thiers procéda à un emprunt de 2 milliards de francs dans les semaines qui précèdent la Commune [5].

La Commune de Paris tenant Thiers sous forme d’un nouveau-né chétif : « Et dire qu’on voudrait me forcer à reconnaître ce crapaud-là !… » Caricature parue dans Le Fils du père Duchêne illustré no 2 le « 6 floréal 79 » (CC – Wikimedia)

Afin de pouvoir écraser le peuple de Paris qui était en armes, Thiers a monté une opération militaire le 18 mars 1871 afin de lui voler 400 canons et des mitrailleuses. L’échec de cette tentative résulta de la mobilisation populaire et déboucha sur la fuite du gouvernement de Thiers et son installation à Versailles. Les responsables des Communards ont eu le tort de ne pas se lancer à la poursuite de Thiers et de son gouvernement. Il aurait fallu aller le chercher à Versailles pour l’emprisonner et empêcher le gouvernement de regrouper ses forces et les lancer plus tard contre le peuple de Paris et des autres villes qui se soulevèrent [6].

Depuis Versailles, Thiers organisa dans les jours et les semaines qui suivirent l’écrasement des Communes qui naquirent en différents endroits de France (Marseille, Lyon, Narbonne, Saint-Étienne, Toulouse, Le Creusot, Limoges…). Alors qu’il utilisait la partie de l’armée qui était à sa disposition pour mettre fin aux Communes du sud du pays, Thiers faisait mine de négocier avec la Commune de Paris pour gagner du temps et réunir les conditions pour lancer une offensive finale contre elle.

À cette fin, une délégation du gouvernement de Thiers se rendit à Francfort début mai 1871 pour obtenir de Bismarck les moyens d’écraser la Commune de Paris. Bismarck répondit qu’il fallait le plus vite possible effectuer le paiement des premières échéances de la dette et, que pour créer les conditions permettant la victoire, il était d’accord de permettre à Thiers d’utiliser, pour attaquer Paris, la partie de l’armée française jusque-là prisonnière des Prussiens. Bismarck était également d’accord de faire intervenir, en appui et sans entrer dans Paris, une partie des troupes prussiennes. Finalement, au bout des négociations, Bismarck acceptait d’attendre la fin de la Commune de Paris pour recevoir le premier paiement [7]. C’est ce plan conçu de concert entre le gouvernement français et le dirigeant prussien qui finalement vint à bout de la Commune de Paris.

Dans la suite de cet article, je vais me concentrer sur la politique de La Commune par rapport aux loyers et aux dettes des classes populaires d’une part et par rapport à la Banque de France d’autre part.

Les mesures positives de la Commune à propos des loyers et d’autres dettes

Le 29 mars 1871, la Commune décide la suspension du paiement des loyers y compris les loyers dus depuis octobre 1870. Elle prend également des mesures favorables au peuple en interdisant le même jour aux monts-de-piété de mettre en vente des objets qui y sont déposés [8]. Les monts-de-piété étaient des organismes privés qui faisaient du profit en octroyant des prêts sur gage [9].

Au cas où la personne qui avait déposé un objet en échange d’un crédit ne payait pas sa dette, le Mont-de-piété pouvait mettre en vente l’objet mis en gage [10]. Un million d’objets s’entassaient dans les Monts-de-piété. Alors que l’hiver venait d’être particulièrement rigoureux, les ménages pauvres mirent quatre-vingt mille couvertures de lit en gage pour emprunter de quoi manger [11]. 73 % des objets mis en gage appartenaient à des ouvrier·es.

Sur un million et demi de prêts annuels, les deux tiers, c’est-à-dire un million, étaient des prêts de 3 à 10 francs. Fin avril 1871, après de longs débats entre modérés et radicaux, la Commune décide que les personnes qui avaient obtenu un crédit sur gage inférieur à 20 francs, peuvent récupérer leur bien gratuitement. Les élus les plus radicaux comme Jean-Baptiste Clément, l’auteur de célèbres chansons comme Le Temps des Cerises et La Semaine Sanglante, considèrent que la Commune aurait dû aller plus vite et plus loin en ce qui concerne les monts-de-Piété et dans bien d’autres domaines qui concernent les conditions de vie des classes populaires [12].

Charles Beslay (https://maitron.fr/)

Parmi les avocats d’une ligne très modérée, en ce qui concerne les dettes des classes populaires et des classes moyennes (parmi lesquelles une grande masse de petit·e·s commerçant·e·s et d’artisan·e·s), on trouve Charles Beslay, doyen des membres de la Commune de 1871, disciple et ami intime de Proudhon, qui est intervenu de manière systématique pour défendre le respect de la Finance et des créanciers.

Nous allons en reparler dans la partie suivante consacrée à la politique de la Commune à l’égard de la Banque de France. Avant d’y arriver, il convient également de mentionner que le 25 avril la Commune décide la réquisition des logements vacants pour y loger les victimes des bombardements effectués par les troupes versaillaises et que le 28 avril la Commune interdit aux patrons de prélever des amendes et d’effectuer des retenues sur salaire [13].

La Commune de Paris a commis l’erreur fatale de ne pas prendre le contrôle de la Banque de France

Le siège de la Banque de France, ses principales réserves et son organe dirigeant étaient situés sur le territoire de la commune de Paris. À tort, la direction de la Commune de Paris a renoncé à en prendre le contrôle alors que cela aurait été tout à fait nécessaire.

En 1876, Prosper-Olivier Lissagaray, un intellectuel militant qui a participé au combat des Communards, dénonce, dans son Histoire de la Commune de 1871, l’attitude de la direction de la Commune qui « resta en extase devant la caisse de la haute bourgeoisie qu’elle avait sous la main. », en se référant à la Banque de France [14].

La seule exigence de la Commune à l’égard de la Banque de France était d’obtenir les avances financières qui lui permettaient de maintenir l’équilibre budgétaire sans devoir interrompre le paiement de la solde des gardes nationaux (la Garde nationale de Paris était une milice citoyenne chargée du maintien de l’ordre et de la défense militaire, elle comptait 300 000 personnes armées pour une population parisienne de 2 millions).

La Banque de France a délié la bourse au compte-gouttes quand il s’est agi de répondre aux besoins financiers de la Commune tandis qu’elle a financé très largement ceux qui voulaient littéralement écraser le peuple de Paris et mettre fin le plus vite possible à la révolution sociale. Pendant les deux mois de l’expérience de la Commune, le gouvernement réactionnaire de Thiers, complice de l’occupant prussien, a reçu 20 fois plus d’argent liquide que la Commune [15].

Karl Marx considère que la Commune a eu le tort de ne pas se saisir de la Banque de France : « À elle seule, la réquisition de la Banque de France eût mis un terme aux rodomontades versaillaises. ». Il précise qu’avec la réquisition de la Banque : « Avec un tout petit peu de bon sens, elle eût (…) pu obtenir de Versailles un compromis favorable à toute la masse du peuple – seul objectif réalisable à l’époque » [16].

Comme l’écrivait Lissagaray : « la Commune ne voyait pas les vrais otages qu’elle avait sous la main : la Banque, l’Enregistrement et les Domaines, la Caisse des dépôts et consignations, etc. » [17]

En 1891, Friedrich Engels allait dans le même sens : « Le plus difficile à saisir est certainement le saint respect avec lequel on s’arrêta devant les portes de la Banque de France. Ce fut d’ailleurs une lourde faute politique. La Banque aux mains de la Commune, cela valait mieux que dix mille otages. Cela signifiait toute la bourgeoisie française faisant pression sur le gouvernement de Versailles pour conclure la paix avec la Commune. » [18]

En résumé, les dirigeants de la Commune de Paris ont permis à la Banque de France de financer ses ennemis : le gouvernement conservateur de Thiers installé à Versailles et son armée qui allait l’écraser [19]. On verra plus loin que la Banque de France a également financé l’armée prussienne d’occupation qui était aux portes de Paris.

Le fil des évènements concernant la Banque de France et une tentative d’explication

Pour se faire une opinion sur l’attitude de la Commune à l’égard de la Banque, je me suis appuyé principalement sur deux narrations, celle de Lissagaray, déjà cité dans cet article, partisan convaincu de la cause de la Commune, et celle de Maxime du Camp, un auteur anti-communard qui, en récompense de sa production littéraire au contenu réactionnaire, sera élu en 1880 membre de l’Académie française [20]. Ces deux auteurs donnent de nombreux détails sur le comportement des différents protagonistes et, bien qu’adoptant un point de vue radicalement opposé l’un à l’autre, leurs narrations concordent largement.

Gustave Rouland (CC – Wikimedia)

Reprenons le fil des évènements.

Le 18 mars, Thiers, son gouvernement et son administration, s’enfuient vers Versailles. Quelques jours plus tard, Gustave Rouland, le gouverneur de la Banque de France les rejoint afin de se mettre à leur service en laissant sur place à Paris, le marquis Alexandre de Plœuc le vice-gouverneur de la banque et toute son administration. Gustave Rouland s’est entouré à Versailles de régents de la Banque de France parmi lesquels on trouve le baron Alphonse de Rothschild, propriétaire de la Banque Rothschild, premier actionnaire de la Banque de France.

Gustave Rouland veut convaincre Thiers d’attaquer tout de suite la Commune de Paris, mais celui-ci considère qu’il faut d’abord gagner du temps.

Pendant ce temps la Commune avait désigné, le 30 mars 1871, le proudhonien Charles Beslaypour la représenter auprès de la Banque de France. Charles Beslay a résumé son action dans une lettre au quotidien de droite Le Figaro, publiée le 13 mars 1873 : « Je suis allé à la Banque avec l’intention de la mettre à l’abri de toute violence du parti exagéré de la Commune, et j’ai la conviction d’avoir conservé à mon pays l’établissement, qui constituait notre dernière ressource financière. » [21]

Charles Beslay avait été élu à la Commune le 26 mars 1871 et il en était le doyen. Il était aussi membre de la Première internationale (AIT) depuis 1866. Il avait une grande influence dans la Commune. Pourtant Beslay avait un passé de capitaliste, il avait été le patron d’un atelier employant 200 salarié·es ce qui constituait au milieu du 19e siècle une grande entreprise [22]. Lissagaray qui a vécu les évènements de la Commune et a épluché les compte-rendu des séances de la Commune écrit que Beslay a, dès le début, accepté la position défendue par le Marquis de Plœuc selon laquelle la Commune ne pouvait pas nommer un gouverneur à la Banque de France. Elle ne pouvait qu’y avoir un délégué en la personne de Beslay lui-même. Lissagaray témoigne que « Beslay, très attendri, vint le soir à la Commune répéter l’argument, d’autant qu’il y croyait, se piquait de finances : « La Banque de France est la fortune du pays ; hors d’elle plus d’industrie, plus de commerce ; si vous la violez, tous ses billets font faillite ». » [23]

Cette conviction à la fois catastrophiste et paralysante a été majoritaire au sein de la direction de la Commune et a eu des effets dramatiques.

Comme l’écrit Georges Beisson : « pendant les 72 jours de son existence, la Commune reçoit 16,7 millions de francs : les 9,4 millions d’avoirs que la Ville avait en compte et 7,3 millions réellement prêtés par la Banque. Au même moment, les Versaillais reçoivent 315 millions de francs (…) de la Banque de France », soit près de 20 fois plus [24].

Le réactionnaire Maxime du Camp ne dit pas autre chose quand il écrit « pendant que La Commune harcelait la direction de la Banque de France à Paris pour lui soutirer quelques billets de mille francs, la Banque de France donnait des millions au gouvernement de la légalité. Les troupes affluaient, prenaient corps, s’organisaient et la paie ne leur faisait point défaut. » [25]. Les troupes dont parle Maxime du Camp sont celles que rassemble Thiers avec l’aide de Bismarck pour détruire le peuple de Paris. Comme le dit encore du Camp : « Lorsque M. Thiers avait besoin d’argent, il prévenait M. Rouland, celui-ci envoyait à qui de droit une dépêche télégraphique, et l’argent arrivait ».

La Commune avait un besoin urgent d’argent pour venir en aide à la population et pour renforcer sa défense face à une attaque imminente alors que ses représentants, Beslay et Jourde, se contentaient d’une aumône. Pourtant, dans les coffres de la Banque en son siège de Paris, il y avait des billets, des pièces de monnaies, des lingots et des titres financiers pour environ 3 milliards de francs.

Jusqu’à la fin, la Commune a autorisé la direction de la Banque de France à disposer de sa propre milice fortement armée. Le marquis de Plœuc avait sous ses ordres plusieurs centaines de personnes qui, à l’intérieur du siège de la Banque, avaient un véritable arsenal composé de centaines de fusils et de munitions pour tenir un siège. Si la Commune l’avait réellement voulu elle aurait pu désarmer sans coup férir cette milice, mais Beslay y était totalement opposé.

Maxime du Camp indique aussi que le gouverneur Rouland avait envoyé le message suivant aux employés de la Banque : « Veuillez bien donner des instructions précises pour que des coupures soient mises à la disposition des Allemands et aussi quelque numéraire, pour le paiement de leurs troupes. » [26]

Maxime Du Camp explique que le Marquis de Plœuc mentait effrontément à Jourde, le second délégué de la Commune auprès de la Banque, il reconstitue selon les témoignages qu’il a pu récolter, un dialogue entre les deux protagonistes : « Vous nous croyez riches, disait M. de Plœuc, mais nous ne le sommes pas ; vous savez bien qu’au moment où les troupes allemandes ont marché sur Paris, nous avons fait partir toutes nos valeurs ; elles ne sont pas revenues. Je ne vous trompe pas ; les traces de ce transbordement sont faciles à trouver (…) et vous vous convaincrez que la majeure partie de notre fortune est en province. — Eh ! mon Dieu ! monsieur le marquis, répondit Jourde, je le sais bien, mais, en m’avançant de l’argent, la Banque se protège elle-même et m’aide à la sauver, ce qui sans cela me serait impossible. »

Auguste Blanqui (https://macommunedeparis.com/2016/05/12/non-la-commune-na-pas-11-auguste-blanqui/)

Au sein de la Commune les partisans d’Auguste Blanqui (emprisonné par le gouvernement de Thiers), parmi lesquels Raoul Rigault, étaient de plus en plus mécontents de la politique suivie par Beslay, secondé par Jourde et appuyé par une majorité et le 12 mai 1871, ils s’enhardirent et tentèrent d’intervenir à la Banque de France avec deux compagnies de gardes nationaux. Mais Beslay intervint avec succès in extremis pour protéger la Banque et empêcher qu’elle soit perquisitionnée.

Maxime Du Camp conclut : « Sous ce rapport, le père Beslay fut vraiment irréprochable. » [27]. Cette tentative blanquiste avortée avait été conçue comme une sorte de coup, elle ne faisait pas partie d’une vision cohérente visant à permettre à la Commune de se servir de la Banque de France pour organiser sa défense et financer un plan de développement. Bien sûr il fallait prendre « militairement » la banque mais il fallait la prendre pour en faire quelque chose et là les blanquistes ne savaient pas exactement quoi en faire. Ils n’ont pas proposé dans la direction de la Commune (où ils avaient des élus) de prendre le contrôle de la Banque et de la mettre au service d’un plan de résistance et de développement.

Ils se sont contentés d’essayer de la prendre par surprise et cela n’a pas marché car Beslay a pu s’y opposer sans que les blanquistes trouvent des arguments pour dire pourquoi il fallait prendre la banque. Cela s’est donc transformé en fiasco. Je précise que prendre « militairement » la Banque de France ne signifie pas la prendre à coup de boulets de canon, de tirs de mitrailleuses et de fusils.

Il s’agissait de prendre la décision au niveau de la direction de la Commune de prendre le contrôle de la Banque, de démettre le gouverneur et le vice-gouverneur, de déplacer suffisamment de bataillons de gardes nationaux pour encercler la Banque et de mettre en demeure ses occupants armés de remettre leurs armes. La disproportion des forces et la certitude des occupants de la Banque de perdre la bataille s’ils résistaient auraient entraîner leur docilité. Ils ne pouvaient espérer aucun renfort du moins jusqu’au début de la semaine sanglante le 21 mai. La Commune aurait dû prendre le contrôle de la Banque dès les premiers jours de sa naissance.

Probablement des victimes de la répression contre La Commune, Cimetière du Père-Lachaise, 1871 (https://macommunedeparis.com/2020/05/11/11-avril-1871-inhumations-sans-mandat-au-pere-lachaise/)

Il y a bien eu la volonté de la part de la Commune de battre sa propre monnaie et elle en fit fabriquer à l’Hôtel des Monnaies, quai Conti, mais elle manquait de lingots d’or et d’argent qui étaient stockés dans la Banque de France. Et là encore la direction de la Banque a pu compter sur l’aide de Beslay pour se contenter de remettre des quantités infimes de matière précieuse à transformer en monnaie.

Maxime Du Camp explique que la direction de la Banque avait tellement peur que le secteur radical de la Commune ne l’emporte contre Beslay qu’elle fit ensabler dans les caves du siège de Paris tout ce qui pouvait l’être. L’opération eut lieu le 20 mai, elle dura une quinzaine d’heures. Toutes les valeurs qui pouvaient l’être furent descendues à la cave. Elles furent cachées dans deux pièces protégées par douze serrures puis l’accès à cette partie des caves fut ensablé [28].

Le lendemain, la semaine sanglante commençait et s’est terminée par la défaite du peuple de Paris le 28 mai 1871.

Après l’écrasement de la Commune, Beslay est un des seuls dirigeants communards (peut-être le seul) à ne pas être exécuté, condamné par contumace, emprisonné ou banni. Les assassins de la Commune lui ont donné la possibilité de se rendre en Suisse afin d’y liquider l’héritage d’une de ses sœurs décédée en août 1870 et le 9 décembre 1872 il a bénéficié d’une ordonnance de non-lieu du 17e conseil de guerre. Pendant la fin de sa vie en Suisse, il était en outre l’exécuteur testamentaire de Proudhon.

L’attitude de la Commune à l’égard de la Banque de France s’explique par les limites de la stratégie des secteurs qui étaient majoritaires dans celle-ci : les partisans de Proudhon [29] et ceux de Blanqui. Proudhon, décédé en 1865, n’a pas eu l’occasion d’intervenir directement dans les choix mais ses partisans étaient influents. Beslay n’était pas le seul, loin de là. Proudhon et plus tard ses partisans s’opposaient à ce qu’un gouvernement du peuple prenne le contrôle de la Banque de France, de plus ils n’étaient pas pour exproprier les banques capitalistes, ils donnaient la priorité à la création de banques de crédit mutuel. Leur rôle, en la personne de Beslay, a été franchement néfaste.

Les partisans de l’irréductible Auguste Blanqui étaient également nombreux et ils n’avaient aucune position précise sur ce qu’il fallait faire de la Banque de France et du rôle qu’elle devrait jouer au bénéfice d’un gouvernement révolutionnaire.

Les militant·es qui étaient inspiré·es par les idées avancées par Karl Marx étaient peu nombreux/euses même si quelques-un·es parmi elleux, comme Léo Frankel, ont exercé des responsabilités et étaient en contact régulier avec Marx qui résidait à Londres à ce moment-là. Léo Frankel faisait partie de la Commission du travail et de l’échange.

On peut également citer Charles Longuet [30] qui siégeait comme Frankel à la Commission du travail et de l’échange, Auguste Serraillier membre de la même commission, et Elisabeth Dmitrieff, qui cofonda pendant la Commune l’Union des Femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés.

Un gouvernement du peuple doit mettre en pratique une solution radicale à l’égard de la Banque centrale, de la dette publique et des banques privées

La politique suivie par Beslay est d’une grande actualité. En effet, si l’on se contente de proposer ou de mettre en place des banques de crédit mutuel (des banques coopératives) tout en préservant la Banque centrale telle qu’elle fonctionne dans l’État contemporain et si on ne socialise pas le secteur bancaire par expropriation des capitalistes, on ne changera rien au niveau structurel.

Si on ne réduit pas radicalement la dette publique, le nouveau gouvernement n’aura pas de véritable marge de manœuvre pour financer de grands changements.

Plusieurs leçons de la Commune de Paris

Marx et Engels avaient tiré plusieurs enseignements de La Commune. La nécessité de détruire l’État capitaliste figurait en premier sur la liste. Le fonctionnement démocratique du gouvernement et de la représentation populaire avec la révocabilité de tous les mandats en était un autre.

Le refus de rester en extase devant la finance en est une troisième : un gouvernement populaire doit s’emparer de la Banque centrale et changer les rapports de propriété dans tout le secteur de la finance, ce qui implique l’expropriation des capitalistes. Un quatrième enseignement : la nécessité d’annuler la dette publique. D’ailleurs quelques années après la Commune, Marx, qui a participé à la rédaction du programme du Parti ouvrier en France, se prononçait pour la « Suppression de la Dette publique » (voir « Le programme du Parti Ouvrier Français » https://www.marxists.org/francais/inter_soc/pof/18800700.htm)

Barricade à l’entrée de la rue de la Roquette, place de la Bastille — en mars 1871 (https://macommunedeparis.com/2016/07/15/histoire-de-jules-mottu-3-le-18-mars-la-commune-le-radical/)

L’action résolue de la Russie des Soviets et de la révolution cubaine à l’égard de la banque centrale, des banques et des dettes

Un billet de 5 pesos cubain portant la signature du Che

Les bolcheviks en Russie et les révolutionnaires cubains ont compris ces enseignements et ont pris les mesures qui étaient nécessaires, en 1917-1918 en ce qui concerne les décrets adoptés par les soviets, et en 1959-1960 en ce qui concerne la révolution cubaine. Le gouvernement des bolcheviks alliés aux socialistes révolutionnaires de gauche avec l’appui des conseils ouvriers, de paysans et de soldats (soviets), ont pris le contrôle de la banque centrale, ont émis leur propre monnaie, ont exproprié les banquiers, ont annulé les dettes des paysans et ont répudié toute la dette contractée par le régime tsariste.

Les révolutionnaires cubains ont pris le contrôle de la banque centrale, ont mis à sa tête Che Guevara, ont émis leur propre monnaie, ont annulé les dettes publiques. En matière de droit au logement, ils sont allés beaucoup plus loin que La Commune, ils ont aussi décrété que les locataires avaient le droit de continuer à occuper leur logement sans payer de loyer [31]. Les bolcheviks ont aussi mis en pratique une solution aux problèmes de logement et les dettes qui y sont liées.

Les enseignements de la Commune de Paris se sont largement perdus

Plus largement, les enseignements de la Commune de Paris se sont largement perdus. D’abord, du côté de la social-démocratie, après sa trahison de l’internationalisme au début de la Première Guerre mondiale, est devenue un instrument de domination capitaliste et impérialiste ; ensuite, les régimes dictatoriaux bureaucratiques et staliniens, avec la restauration capitaliste, ont perpétué des formes brutales de coercition et d’exploitation ; plus récemment, les régimes progressistes d’Amérique latine, au début du XXIe siècle, sont restés dans le cadre capitaliste en approfondissant un modèle de développement axé sur les exportations, l’exploitation des ressources naturelles et une politique de bas salaires pour rester compétitifs même s’ils ont pratiqué une politique d’assistance qui, dans les premières années, a réduit la pauvreté. À souligner en positif que les constitutions du Venezuela (1999), de l’Équateur (2008) et de la Bolivie (2009) incluent la révocabilité des mandats.

Concernant la question de la Banque centrale, des banques privées et du secteur de la finance en général, on constate un appauvrissement très grave des programmes des organisations qui revendiquent une orientation socialiste radicale.

En 2019, le Manifeste du parti travailliste, sous la présidence de Jeremy Corbyn, bien que radical sur une série de questions comme les renationalisations et l’annulation de la dette des étudiants, est muet sur la City de Londres et sur la Banque d’Angleterre, le programme de Bernie Sanders en 2019-2020, radical sur la question fiscale et sur les dettes étudiantes, était également silencieux sur la Banque centrale (la FED) et sur les grandes banques privées.

Le programme d’autres organisations politiques comme Podemos, Diem25 [32], Die Linke, sont soit muets, soit très modérés et donc tout à fait inappropriés quand il s’agit d’aborder la question de la banque centrale, des grandes banques privées, de la monnaie et de la dette publique.

Grèce 2015 ou l’échec de la modération

Dès la mise en place du gouvernement d’Alexis Tsipras, mis en place suite à la victoire électorale de Syriza (coalition de la gauche radicale), il aurait fallu agir sur les banques. Alors que la BCE prenait l’initiative d’aggraver la crise bancaire grecque, il fallait agir à ce niveau et appliquer le programme de Thessalonique, sur la base duquel le gouvernement Syriza a été élu le 25 janvier 2015, qui annonçait : « Avec Syriza au gouvernement, le secteur public reprend le contrôle du Fonds hellénique de stabilité financière (FHSF – en anglais HFSF) et exerce tous ses droits sur les banques recapitalisées. Cela signifie qu’il prend les décisions concernant leur administration. »

Il faut savoir que l’État grec, via le Fonds hellénique de stabilité financière, était en 2015 l’actionnaire principal des quatre principales banques du pays qui représentaient plus de 85 % de tout le secteur bancaire grec. Le problème, c’est que, malgré les nombreuses recapitalisations des banques grecques qui s’étaient succédé depuis octobre 2008, l’État n’avait aucun poids réel dans les décisions des banques car les actions qu’il détenait ne donnaient pas droit au vote, faute d’une décision politique en ce sens par les gouvernements précédents.

Il fallait dès lors que le parlement, conformément aux engagements de Syriza, transforme les actions dites préférentielles (qui ne donnent pas de droit de vote) détenues par les pouvoirs publics en actions ordinaires donnant le droit au vote. Ensuite, de manière parfaitement normale et légale, l’État aurait pu exercer ses responsabilités et apporter une solution à la crise bancaire.

Enfin il fallait encore prendre cinq mesures importantes.

Primo, pour faire face à la crise bancaire et financière aiguisée par l’attitude de la Troïka(Commission européenne, BCE et FMI) depuis décembre 2014 criant à la faillite des banques et par la décision de la BCE du 4 février 2015, le gouvernement aurait dû décréter un contrôle des mouvements de capitaux afin de mettre fin à leur fuite vers l’étranger.

Secundo, il fallait suspendre le paiement de la dette extérieure publique et donner tout son poids à l’audit de la dette à participation citoyenne.

Tertio, il fallait remplacer le gouverneur de la banque centrale grecque et en prendre le contrôle au nom du peuple. En quatrième lieu, il fallait créer une monnaie complémentaire et préparer la sortie de l’euro. En cinquième lieu, il fallait annuler les dettes des classes populaires à l’égard des banques privées et de l’État [33].

La décision de Tsipras, premier ministre, et de Varoufakis, ministre des finances, de ne pas toucher aux banques privées, de laisser en place l’ancienne direction de la banque centrale grecque, de ne pas contrôler les mouvements de capitaux et de ne pas suspendre le paiement de la dette a eu des conséquences funestes pour le peuple grec. Pour paraphraser Friedrich Engels qui s’exprimait à propos de la Commune de Paris, Tsipras et Varoufakis ont fait preuve d’un saint respect à l’égard de la finance, ils se sont arrêtés devant les portes de la Banque centrale et des banques privées. Une occasion historique a été perdue. Il faut éviter que cela se reproduise ailleurs dans le monde.

Conclusion

Un gouvernement populaire ne peut pas rester les bras croisés devant le monde de la Finance, il doit prendre des mesures radicales en ce qui concerne la Banque centrale, les banques privées et les dettes. S’il ne le fait pas, il est condamné à l’échec.

L’auteur remercie Virginie de Romanet, Yvette Krolikowski, Brigitte Ponet, Claude Quémar et Patrick Saurin pour leur relecture. Il remercie également Hans Peter Renk et Claude Quémar pour l’aide à la recherche de documents. Il remercie Rémi Vilain pour la mise en ligne.

Pour accéder aux Annexes, cliquez ICI

Notes

[1] Période insurrectionnelle de l’histoire de Paris qui dura un peu plus de deux mois, du 18 mars 1871 à la « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871. Refusant la capitulation de la bourgeoisie française devant l’armée allemande qui a atteint Paris, et face à une tentative du gouvernement capitulard de désarmer Paris en lui enlevant la majorité de son artillerie, le peuple parisien proclame la Commune de Paris, appuyée par la Garde nationale. Des mesures sociales radicales sont prises, en particulier sous l’impulsion populaire. Il s’agit d’une des premières révolutions prolétariennes de l’histoire.

[2] L’Association internationale des travailleurs (AIT), connue comme la Première Internationale, avait dénoncé la guerre lancée par le Second Empire français dans un appel public écrit 4 jours après le début des hostilités. « Quel que soit le déroulement de la guerre de Louis Bonaparte contre la Prusse, le glas du Second Empire a déjà sonné à Paris. L’Empire finira, comme il a commencé, par une parodie. Mais n’oublions pas que ce sont les gouvernements et les classes dominantes de l’Europe qui ont permis à Louis Bonaparte de jouer pendant dix-huit ans la farce féroce de l’Empire restauré. Du côté allemand, la guerre est une guerre de défense. Mais qui a mis l’Allemagne dans la nécessité de se défendre ?

Qui a permis à Louis Bonaparte de lui faire la guerre ? La Prusse ! C’est Bismarck qui a conspiré avec ce même Louis Bonaparte, afin d’écraser l’opposition populaire à l’intérieur, et d’annexer l’Allemagne à la dynastie des Hohenzollern. » L’AIT appelait ses membres à adopter une position internationaliste. Dans la même déclaration on pouvait lire : « Si la classe ouvrière allemande permet à la guerre actuelle de perdre son caractère strictement défensif et de dégénérer en une guerre contre le peuple français, victoire ou défaite, ce sera toujours un désastre ». L’AIT citait une proclamation lue devant un grand meeting en Allemagne : « Au nom de la démocratie allemande, et spécialement des ouvriers du Parti social-démocrate, nous déclarons que la guerre actuelle est exclusivement dynastique… Nous sommes heureux de saisir la main fraternelle que nous tendent les ouvriers de France.

Attentifs au mot d’ordre de l’Association internationale des travailleurs : Prolétaires de tous les pays unissez-vous ! nous n’oublierons jamais que les ouvriers de tous les pays sont nos amis et les despotes de tous les pays, nos ennemis ! ». La déclaration de l’AIT, publiée le 23 juillet 1871, a été rédigée par Karl Marx. Comme indiqué plus loin, l’AIT regroupait des organisations et des militant-e-s de différents courants politiques allant des différents courants anarchistes (partisans de Proudhon ou de Bakounine et autres…) à des courants socialistes-communistes (parmi lesquels Marx et Engels qui ne souhaitaient être appelés « marxistes »). L’AIT était constamment dénoncée par les gouvernements en place comme une organisation « complotiste » révolutionnaire internationale.

Plusieurs procès ont été intentés en France contre des membres de l’AIT au cours des années 1860-1870. Les citations de l’Adresse du Conseil général de l’Association internationale des travailleurs datant du 23 juillet 1870 sont tirées de Karl Marx, La guerre civile en France (1871), p. 24 et 25. Plusieurs versions sont disponibles sur internet, celle utilisée dans ce texte est accessible ici : http://classiques.uqac.ca/classiques/Marx_karl/guerre_civile_france/guerre_civile_france.html

[3] L’AIT dans un texte adopté le 9 septembre 1870 déclarait à propos de la chute du Second Empire : « nous saluons l’avènement de la république en France ; mais ce n’est pas sans éprouver des appréhensions qui, nous l’espérons, se révéleront sans fondement. Cette république n’a pas renversé le trône, mais simplement pris sa place laissée vacante. Elle a été proclamée non comme une conquête sociale, mais comme une mesure de défense nationale.

Elle est dans les mains d’un Gouvernement provisoire composé en partie d’orléanistes notoires, en partie de républicains bourgeois, (…) » in Karl Marx, La guerre civile en France (1871), p. 32. Léon Trotsky, en 1921 à l’occasion du 50 anniversaire de la Commune de Paris, écrit qu’il est regrettable que le prolétariat français n’ait pas pris le pouvoir début septembre 1870 et ait laissé la bourgeoisie gouverner : « La Commune est venue trop tard. Elle avait toutes les possibilités de prendre le pouvoir le 4 septembre et cela aurait permis au prolétariat de Paris de se mettre d’un seul coup à la tête des travailleurs du pays dans leur lutte contre toutes les forces du passé, contre Bismarck aussi bien que contre Thiers. » Léon Trotsky, « Les leçons de la Commune », 1921, https://www.marxists.org/francais/trotsky/œuvres/1921/02/lecons.pdf

[4] Pour rappel, les citations de l’Adresse du Conseil général de l’Association internationale des travailleurs sont tirées de Karl Marx, La guerre civile en France (1871), p. 43 et 65. Plusieurs versions sont disponibles sur internet, celle utilisée dans ce texte est accessible ici : http://classiques.uqac.ca/classiques/Marx_karl/guerre_civile_france/guerre_civile_france.html Sur les circonstances dans lesquelles ce texte a été rédigé et publié à l’époque voir Wikirouge, « La guerre civile en France », https://wikirouge.net/La_guerre_civile_en_France Dans la suite de cet article, ce texte sera référencé comme Marx, La guerre civile en France (1871)

[5] Et pour satisfaire les demandes de la bourgeoisie, le gouvernement de Thiers et l’Assemblée, dominée par les secteurs conservateurs favorables à une acceptation de l’occupant prussien, avaient décidé début 1871 de mettre fin au moratoire des dettes des particuliers, des effets de commerce et des loyers, accablant la population parisienne sans le sou.

[6] Dans le document adressé aux travailleurs-ses du monde entier la direction de la Première Internationale écrit à propos de cette erreur stratégique du 18 mars : « le Comité central commit, cette fois, une faute décisive en ne marchant pas aussitôt sur Versailles, alors entièrement sans défense, et en mettant ainsi fin aux complots de Thiers et de ses ruraux. » in Marx, La guerre civile en France(1871), p. 48.

[7] Marx, La guerre civile en France (1871), p. 68.

[8] On trouve ici les décrets concernant les loyers et les monts-de-piété : macommunedeparis, « Non, la Commune n’a pas… (16) Premiers décrets – La Commune de Paris », https://macommunedeparis.com/2016/05/17/non-la-commune-na-pas-16-premiers-decrets/

[9] « Qu’est-ce que le Mont-de-piété ? C’est une institution privée, avec des actionnaires. Qui faisait des bénéfices. En 1869, 784 736,53 francs. Un chiffre d’affaires annuel de 25 millions. » Il y avait une quarantaine de succursales du Mont-de-piété dans Paris. Sur le fonctionnement du Mont-de-piété : « Vous êtes là, avec votre objet. On vous le prend et on vous prête 3 ou 4 francs. Vous pourrez le « désengager » moyennant un intérêt de 12 à 15 %. Si vous ne le désengagez pas à temps, votre objet sera tout simplement vendu aux enchères. »
Source : « La Commune et le Mont-de-piété » https://macommunedeparis.com/2016/05/17/la-commune-et-le-mont-de-piete/

[10] D’une certaine manière, ils préfigurent les organismes privés de microcrédits qui, à partir du dernier quart du 20e siècle, se sont développés dans les pays en développement.

[11] Source : « La Commune et le Mont-de-piété » https://macommunedeparis.com/2016/05/17/la-commune-et-le-mont-de-piete/

[12] Voir notamment le livre de Jean Baptiste Clément, La Revanche des communeux, Paris, 1887. C’est une mine d’informations notamment sur la situation des classes populaires et sur les débats qui ont traversé La Commune. Le livre est accessible en ligne : https://fr.wikisource.org/wiki/La_Revanche_des_communeux/Texte_entier

[13] Pour une liste plus large des mesures à caractère social voir le résumé qu’en donne F. Engels dans l’introduction à Marx, La guerre civile en France (1871), p. 16

[14] Prosper-Olivier Lissagaray, Histoire de la Commune de 1871, Paris, 1896, réédité par La Découverte / Poche, 2000. Le livre de 576 pages est accessible en ligne dans sa version originale https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36518g.texteImage

[15] Georges Beisson, « La Commune et la Banque de France », Association des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871 http://www.commune1871.org/?La-Commune-et-la-Banque-de-France

[16] Lettre du 22 février 1881 de Karl Marx à F. Domela Nieuwenhuis,
https://www.marxists.org/francais/marx/works/00/commune/kmfecom12.htm

[17] Prosper-Olivier Lissagaray, op. cit.

[18] Marx, La guerre civile en France (1871), p. 18.

[19] Les représentants des grandes banques d’affaires parisiennes qui dirigeaient la Banque de France fêteront la défaite de la Commune, en accordant aux actionnaires un dividende de 300 francs par action, contre 80 francs en 1870.

[20] Maxime Du Camp, La Banque de France pendant la commune, — III. — Les dernières réquisitions, l’ensablement des caves. Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 27, 1878 (p. 831-865)

[21] Source : https://maitron.fr/spip.php?article147868 , notice BESLAY Charles, Victor, version mise en ligne le 16 juillet 2013, dernière modification le 28 janvier 2020.

[22] À Paris, il avait fondé une usine de machines à vapeur dans le quartier Popincourt. Il a essayé d’appliquer les idées de son ami Proudhon sur l’association du capital et du travail. Il associe notamment ses ouvriers aux bénéfices de son entreprise en 1848. Sous le Second Empire, il se ruine en créant une banque d’échange et d’escompte selon les idées proudhoniennes, qui ne fonctionnera que six mois. En 1852, il obtient la concession de deux lignes de chemin de fer suisse : l’Ouest-Suisse et la Franco-Suisse. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Beslay

Dans l’adresse de l’AIT déjà citée, Marx écrit à propos de Beslay : « Un de ses anciens collègues à la Chambre des députés de 1830, capitaliste lui-même et néanmoins membre dévoué de la Commune, M. Beslay, apostrophait dernièrement Thiers dans une affiche publique : « L’asservissement du travail au capital a toujours été la pierre angulaire de votre politique, et depuis le jour où vous avez vu la république du travail installée à l’Hôtel de Ville, vous n’avez jamais cessé de crier à la France : Ce sont des criminels ! » [c’est moi qui souligne ET] in Marx, La guerre civile en France (1871), p. 41

[23] Lissagaray, op. cit.  » p. 202-204 de la réédition par La Découverte.

[24] Georges Beisson, « La Commune et la Banque de France », Association des amies et amis de la Commune de Paris 1871 http://www.commune1871.org/?La-Commune-et-la-Banque-de-France

[25] Maxime Du Camp, La Banque de France pendant la Commune, op. cit.

[26] Ibid.

[27] Ibid.

[28] Ibid.

[29] Les partisans de Proudhon dans la Commune étaient généralement membres de l’AIT qui rassemblait des hommes et des femmes de tendances diverses allant de différents courants de l’anarchisme (proudhoniens, bakouninistes…) à une pluralité de mouvements du communisme. Certains blanquistes comme Emile Duval étaient membres de l’AIT.

[30] Pour Charles Longuet, en plus du dictionnaire Maitron, voir aussi https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Longuet qui existe en espagnol https://es.wikipedia.org/wiki/Charles_Longuet

[31] Voir Eric Toussaint, Fernando Martinez Heredia, « Du 19e au 21e siècle : une mise en perspective historique de la Révolution cubaine » https://www.cadtm.org/Du-19e-au-21e-siecle-une-mise-en

[32] Eva Betavatzi, Éric Toussaint et Olivier Bonfond, « Les 3 propositions du plan de Diem 25 pour faire face à la crise : A côté de l’essentiel », publié le 26 mai 2020, https://www.cadtm.org/Les-3-propositions-du-plan-de-Diem-25-pour-faire-face-a-la-crise-A-cote-de-l

[33] Eric Toussaint, « Comment il était possible d’obtenir une victoire contre les créanciers de la Grèce et quelle stratégie en Europe », publié le 13 novembre 2019, https://www.cadtm.org/Comment-il-etait-possible-d-obtenir-une-victoire-contre-les-creanciers-de-la

[34] Isaac Joshua, Une trajectoire du Capital, Paris, Syllepse, 2006, p.19.

[36] Carmen M. Reinhart, Kenneth S. Rogoff, Cette fois, c’est différent. Huit siècles de folie financière, Pearson, Paris, 2010. Edition originale en 2009 par Princeton University Press.

[37] Patrick Saurin, « Pourquoi la socialisation du secteur bancaire est-elle préférable au système bancaire privé actuel ? », https://www.cadtm.org/Pourquoi-la-socialisation-du

[38] Benjamin Lemoine, L’ordre de la dette. Enquête sur les infortunes de l’État et la prospérité du marché, La découverte, Paris, 2016, p. 18.

[39] Voir Benjamin Lemoine, L’ordre de la dette, Éditions La Découverte

[40] Cette partie consacrée à l’Inde provient d’une texte inédit d’Eric Toussaint.

[42] Patrick Saurin, « Pourquoi la socialisation du secteur bancaire est-elle préférable au système bancaire privé actuel ? », https://www.cadtm.org/Pourquoi-la-socialisation-du

[43] Concernant la fermeture des Monts-de-piété, Friedrich Engels est trop optimiste car la Commune ne les a pas supprimés (voir de Jean Baptiste Clément, La Revanche des communeux, Paris, 1887)

Eric Toussaint

Source : CADTM, Eric Toussaint, 08-02-2021

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Commentaire recommandé

Darras // 02.03.2021 à 10h48

Tt, tt, tt, vous versez dans l’excés inverse. La Commune a tué 55 personnes. La répression de la Commune a fait 100 000 morts et a duré 10 ans. On a tellement tué d’ouvriers qu’il n’était plus possible de trouver de pros du bâtiment ou de la métallurgie.
On a aussi fait fusiller 2000 enfants des rues, 2000, des enfants qu’on avait vite fait rebaptisé Communards. Lisez le discours de V. Hugo, des années après à l’Assemblée pour enfin obtenir une amnistie, c’est terrifiant.
Vous avez le droit de critiquer ce texte, vous avez le droit de détester la Commune mais vous n’avez pas celui de tripatouiller vous même l’Histoire pour nous en servir sa version la plus réactionnaire, faussaire elle même.

67 réactions et commentaires

  • nulnestpropheteensonpays // 02.03.2021 à 07h20

    le peuple a toujours eu trop de respect pour l’argent , et le voit pour autre chose que ce qu’il est !En générale le problème du peuple c’est ce sentiment confus , de respect , de soumission , de manque de confiance .De nos jours je pense que c’est toujours a l’ordre du jour , quand je les vois se précipiter au devant des stars et autres personnalités , d’ailleurs je ne sais pas si les stars ne servent pas a ça .La banque de France , putain je lui aurait fait péter le coffre , y’aurais eu des pièces jusqu’en Prusse ! [modéré] Mais nulnestpropheteensonpays……

      +16

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    • Lois-economiques // 02.03.2021 à 16h37

      « le peuple a toujours eu trop de respect pour l’argent , et le voit pour autre chose que ce qu’il est  »
      1. Interprétation sans fondement.
      2. La cause la plus probable (rien à voir avec le respect) est la non compréhension que l’argent est le vecteur de domination post révolution française.
      Dans l’ancien régime, le vecteur de domination est la propriété foncière qui est défendu au besoin par à la force militaire pour faire respecter les privilèges associés à la propriété foncière.
      Après la révolution, le vecteur de domination devient le capital avec la sacralisation de la propriété privée qui est défendu au besoin par les forces policières et militaires.
      La réquisition des terres de l’église et la spoliation d’une partie des terres de la noblesse met fin à l’ancien régime.
      Pour mettre fin au régime actuel, c’est bien la monnaie qu’il convient de réquisitionner ce que n’ont pas compris les communards

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  • Darras // 02.03.2021 à 07h24

    Récit intéressant. Point de vue intéressant mais qui semble éviter certaines contingences.
    Si les Allemands ne récupèrent pas leur pognon, ils reprennent les hostilités et montent encore la barre de leurs exigences. En ça, les Communards furent perçus comme des inconscients et ou des traîtres par toute une partie de la population.
    Si la République ne prouve pas sa capacité à l’ordre, les monarcho-imperiaux s’appuient sur la bénédiction de Bismarck pour reprendre le pouvoir. N’oublions pas que la république passe à une voix près. Après la répression de la Commune.
    Si la Commune réussit sa révolution, prend le pouvoir en France et se met à annuler les dettes, spolier les propriétaires, et prendre le fric au bourgeois, alors on repart comme en 1793 avec une guerre civile sanglante et toute l’Europe pour venir ecraser ce foyer révolutionnaire avec cette fois ci un gros raz le bol des convulsions périodiques françaises et donc un traitement probablement infiniment plus radical qu’en 1815. Les révolutions de1830 et 1848 avaient réussi car les puissances étrangères avaient été rassurées par les chefs des insurrectons quant à leur respect de la propriété et de l’ordre.
    Ensuite, à l’intérieur même des Communes, l’indignation patriotique n’avait strictement rien à voir avec des visées politiques et sociales.
    La Commune a vu se côtoyer le sublime et la crétinerie.
    Accabler Thiers ne sert à rien. Ce sale type, après des décennies de pratique politique savait les énormes risques que la Commune faisait peser sur la France. Il savait aussi qu’une grande partie des Français ne voulaient plus de chienlit.

      +9

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    • Urko // 02.03.2021 à 08h32

      Il faut mentionner aussi la forte exaspération des provinces – à l’époque, la ruralité représentait l’essentiel de la population – envers ce qu’elles percevaient comme des excités parisiens, qu’elles tenaient pour les héritiers des classes sociales qui avaient déjà soutenu les excès de la Terreur. Une large partie du pays ne voulait pas se laisser entraîner dans son libertarisme par une population parisienne qu’elle ne comprenait pas et qu’elle redoutait, la sociologie des habitants de la capitale différant alors beaucoup de celle du reste du pays, même des grandes villes en fait. Thiers a su s’appuyer sur ce soutien des non parisiens pour cogner très fort, sans beaucoup de scrupules.

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  • Urko // 02.03.2021 à 07h49

    Écriture inclusive, contenu mensonger sur pas mal de points, thèses parfois à la limite du farfelu et du grotesque ; que fait un torchon pareil sur les crises ?

      +10

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    • Auguste Vannier // 02.03.2021 à 09h01

      Merci d’argumenter, plutôt que d’invectiver…

        +10

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      • Urko // 02.03.2021 à 09h13

        Je n’invective pas, j’alerte. Il y a des livres d’histoire sur la commune, très documentés, en Français et pas dans une langue de petits bourgeois en manque de sensations, et dépourvus d’une poisse idéologique déformant la réalité. Pour de faire une opinion et apprendre des choses, cela semble plus utile que ce texte à visée d’intoxication

          +7

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        • Darras // 02.03.2021 à 10h13

          C’est le problème de l’Histoire. On fait les focus qu’on veut, et sans être mensonger, on peut dire exactement le contraire de ce que dira un autre.
          Lire la Revolution par Michelet ou Bainville ou encore Gaxotte, en est une illustration hilarante. Pourtant, je suis persuadé qu’aucun des trois ne ment.
          Regardez la prise de Berlin en 45.
          L’un peu dire : » malheureuses Allemandes violées par centaines de milliers, et les morts par milliers d’une soldatesque soviétique pleine de vodka. »
          L’autre pourra écrire:  » les quelques milliers de morts sur le champs de bataille berlinois et les assertions quant aux viols de masse par les hommes de l’Armée Rouge, furent malgré tout, un faible prix à payer au regard des atrocités par millions commises par les Allemands et découvertes par le soldat soviétique à mesure de la reconquéte de sa patrie. »

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    • jojopq // 02.03.2021 à 12h40

      Ainsi pour vous le mode d’écriture – ici inclusive – est une des caractéristiques de ce qu’est « un torchon » ?
      Pour reprendre votre phrase : — Que fait un commentaire pareil sur les crises ? —

      L’article est entier construit autour de la problématique de la lutte des classes. Que l’auteur se revendique féministe – je rappelle que le féminisme est une autre lutte des classes – ne me choque pas.

      Après, libre à vous d’être en désaccord avec l’auteur. Mais si vous voulez vraiment apporter une critique constructive, argumentez donc, comme vous a très bien répondu Auguste

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  • BrianDu64 // 02.03.2021 à 08h22

    C’est difficile à lire, non pas que ce soit mal écrit, au contraire, mais les faits relatés sont douloureux : voir des communards ébahis par la BdF est incompréhensible. Ils tenaient le système par les c…. et ils ont décidé de lui faire une p… au lieu de s’en servir pour négocier la fin de beaucoup de privilèges et d’inégalités.
    Et ceci ils l’ont payé très cher, et nous avec : aujourd’hui encore il y a des rues Thiers qui commémorent quoi ? un assassin, un ennemi de la liberté et de l’autonomie, une ordure finie qui aurait due mourir fusillée et oubliée.

      +14

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    • Urko // 02.03.2021 à 08h50

      Le pays ne suivait pas la commune et ses méthodes destructrices et expéditives ; elle fusillait sans trop de pudeurs (anecdote : Clemenceau a failli y passer, collé contre un mur et sauvé in extremis je crois). Certains diront que lesdites méthodes lui ont interdit tout soutien populaire, c’est à dire paysan, et qu’elle aurait dû se faire plus avenante sans doute : après tout, pas besoin d’un service communication pour comprendre que mettre à bas la colonne Vendôme, massacrer quelques égarés rétrospectivement qualifiés de bourgeois ou brûler les Tuileries n’allait pas forcément bien passer. Mais la gauche qui a étudié la commune avec soin a fait d’autres choix, et considéré qu’il aurait fallu davantage de radicalité, d’ailleurs appliquée en Russie quelques décennies après. L’effet de sidération provoqué par une violence sans concession fonctionne bien en effet ; Thiers en a usé. Mais il faut toujours aller plus loin pour qu’elle reste opérante, ce qui pose problème. Bref, il n’apparaît pas certain que la commune ait vraiment eu les moyens de l’emporter : la Terreur laissait un souvenir vif en 1870 et personne n’avait envie d’y goûter encore

        +4

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      • Darras // 02.03.2021 à 10h48

        Tt, tt, tt, vous versez dans l’excés inverse. La Commune a tué 55 personnes. La répression de la Commune a fait 100 000 morts et a duré 10 ans. On a tellement tué d’ouvriers qu’il n’était plus possible de trouver de pros du bâtiment ou de la métallurgie.
        On a aussi fait fusiller 2000 enfants des rues, 2000, des enfants qu’on avait vite fait rebaptisé Communards. Lisez le discours de V. Hugo, des années après à l’Assemblée pour enfin obtenir une amnistie, c’est terrifiant.
        Vous avez le droit de critiquer ce texte, vous avez le droit de détester la Commune mais vous n’avez pas celui de tripatouiller vous même l’Histoire pour nous en servir sa version la plus réactionnaire, faussaire elle même.

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  • Vercoquin // 02.03.2021 à 08h46

    J’ai lu ça:
    « (parmi lesquelles une grande masse de petit·e·s commerçant·e·s et d’artisan·e·s) »
    J’arrête de lire.
    Je quitte les lieux.
    J’attends la traduction en français.

      +18

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    • Urko // 02.03.2021 à 08h53

      La force des anglo saxons : réussir à reexporter leurs délires même auprès de ceux qui croient combattre les fondements de leur système. Qu’une certaine gauche tombe aussi facilement n’étonne pas tant que ça.

        +5

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    • vert-de-taire // 04.03.2021 à 11h32

      Je comprends l’exaspération mais pas la désertion.

      Si la forme dépasse le fond au point d’abandonner l’affrontement voire de la connaissance, la guerre est perdue d’avance. Les malins/escrocs dominent par le Spectacle et leurs mots ‘désensés’.

        +1

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  • RGT // 02.03.2021 à 09h28

    Si la première chose à faire en cas de révolution (un vraie, pas un « machin » manipulé par les ploutocrates pour être « calife à la place du calife ») est bel et bien de modifier le statut des « élus » et des hauts fonctionnaires afin qu’ils soient réellement responsables de leurs actes vis à vis des populations (avec des sanctions « décentes » vis à vis des trahisons envers la population), la seconde chose à mettre immédiatement en place est bel et bien le contrôle des banques, de la monnaie et de la finance.

    N’oublions jamais que le CNR avait nationalisé les banques de dépôt à la libération, nationalisation qui dura jusqu’aux bienfaits de l’ère Mitterrandienne qui a ouvert en grand les vannes du pillage de biens publics.

      +21

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  • Jean Sur // 02.03.2021 à 10h04

    Un grand merci pour ce texte passionnant et plein d’enseignements .

      +6

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  • Pete Noisy // 02.03.2021 à 10h18

    Passionnant! et plutôt navrant…on retrouve la fin funeste du « Talon de fer » de Jack London.Celui qui a l’argent a les armes pour annihiler les tentatives de couper toutes les têtes de l’hydre du grand Capital!

      +5

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    • Grd-mère Michelle // 03.03.2021 à 14h39

      « …celui qui a l’argent a les armes… »
      Merci de rappeler cette vérité qui anéantit toute éventualité « révolutionnaire », en consacrant la « loi du plus fort » (du plus riche), loi de la jungle, de la nature sauvage, toujours en vigueur dans ce siècle noyé sous un flot d’informations plus ou moins correctes et de déclarations plus ou moins sincères, alors que le genre humain se prétend « civilisé ».
      L’atavique attachement à la possession de biens(meubles et/ou immeubles) ne sera réduit que par un engagement international de garantir une vie digne (digne d’être vécue, c à-d sans les souffrances du manque du nécessaire) à TOU-TE-S, présent-e-s et à venir.
      Bien évidemment, l’annulation des dettes (et de la pratique du crédit) va dans ce sens, mais ne suffit pas.
      L’interdiction progressive des armes(voir le TIAN) ainsi que les efforts permanents pour déclarer certains biens essentiels « communs » et les soustraire à l’avidité commerciale (empêcher de breveter l’eau et les semences, par exemple), sont au moins aussi importants.
      Par ailleurs, les multiples initiatives citoyennes de « vivre autrement », en « étant » plutôt qu’en « ayant », et d’influer sur les instances de Pouvoir(local, national et international) développées actuellement dans toutes les régions du monde (voir « cyberacteurs.org en France, par ex.) signifient aux « autorités » que l’heure de la bête soumission est dépassée… surtout pour reculer celle de la destruction généralisée!

        +2

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      • vert-de-taire // 04.03.2021 à 12h02

        Je vous suis jusqu’aux multiples initiatives pour « influer sur les instances de Pouvoir  »
        et « que l’heure de la bête soumission est dépassée… surtout pour reculer celle de la destruction généralisée! ».

        Le fait d’agir contre (ce Système) est plus que louable, courageux, .. question de survie : par exemple se départir des destructions physiques quasi irréversibles et généralisées des conditions de bonne vie.

        Mais **signifier aux « autorités » que l’heure de la bête soumission est dépassée** est vain.
        Les « autorités » ont parfaitement compris qu’elles sont illégales, elles sont déjà en guerre contre la population.
        Quand les « autorités » terrorisent les GJ pour stopper un embrasement de la population, l’affaire est entendue : la légitimité de ce gouvernement/parlement n’est plus. Je passe sur les multiples algarades et surtout, toutes les lois scélérates en permanence réactualisées pour asservir la population.
        Il est donc totalement VAIN de la part des gueux de continuer à QUÉMANDER.
        Cette attitude auprès d’un pouvoir illégitime, de fait, sinon de droit, est en contradiction avec la raison. Jamais un régime qui se maintient par la violence ne cédera à la non-violence.
        Ce n’est jamais arrivé.
        La seule action à faire est de prendre le pouvoir.
        Donc se préparer aux échéances électorales puisque c’est la manière.
        Et en aucun cas s’affaiblir, s’éparpiller à chacun dans son coin à faire le malin pour, au mieux, gagner des miettes.

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        • Grd-mère Michelle // 04.03.2021 à 13h50

          « Donc se préparer aux échéances électorales… »
          C’est bien ce que je voulais dire, en tenant compte du fait que chaque parti adapte son discours pré-électoral en fonction des désidératas exprimés par la majorité des citoyen-ne-s(mais doit ensuite rendre des comptes à son électorat), et en espérant une alliance démocratique efficace entre la multitude de petits groupes déterminés à VRAIMENT évoluer dans le sens de la paix et de la santé pour TOU-TE-S.
          À noter qu’en attendant, certaines « miettes » sont d’une urgence vitale pour certain-e-s. Et que l’usage et la coutume de s’impliquer dans des problèmes locaux peut transformer des comportements de bétail en habitudes éclairées de « prise en mains » de son destin individuel et commun.
          (Nos géniales mains d’humains, qu’on veut limiter à appuyer sur des boutons, dans un délire « digital » qui anéantit toutes nos riches particularités!)

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  • christian gedeon // 02.03.2021 à 10h39

    Aurait pu,aurait du,n’a pas fait,n’a pas poursuivi,si elle avait fait…et si ma tante en avait! Une réecriture très amusante de la Commune de Paris.Qui omet soigneusement de dire que « le peuple révolutionnaire  » a bénéficié au départ d’une large sympathie dans la population parisienne,toutes couches confondues(ou presque).Que les massacres insensés perpétrés par « une minorité  » dudit peuple,frappé d’une frénésie de sang et de feu,lui a bientôt aliéné le soutien de nombre de ses partisans initiaux,entraînant d’autres massacres et d’autres incendies. Je n’aime pas le terme d’expérience utilisé dans cet article. Les hommes et les femmes de Paris n’étaient pas des rats de laboratoire.Les sorties « torrentielles  » décrites avec tant de romantisme après la fin de la commune de Paris,étaient autant de stupidités sans nom. Ce qui m’ a particulièremlent choqué est le « ils auraient le poursuivre jusqu’à Versailles « . Quelle occasion c’eût été pour les prussiens. Versailles brûlé,et la justification de toutes les initiatives qu’aurait pu prendre le Kaiser pour effacer la France. Cet article manifestement très marxiste révolutionnaire oublie le fondement de la lutte des classes,si tant est que la commune puisse s’analyser ainsi. Le rapport de force cher monsieur,le rapport de force…çà ne compte pas? ah bon?

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    • Darras // 02.03.2021 à 12h07

      Frénésie de sang? 55 morts…
      Révisez votre histoire et évitez la propagande « sacré-coeur ».
      Par contre, la répression de la Commune a duré 10 ans, a fait 100 000 morts et reste une des grandes hontes de notre Histoire.

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      • petitjean // 02.03.2021 à 12h21

        « 100 000 morts » ??!!
        à comparer aux morts de nos soldats durant la guerre de 1870

        vos sources svp

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        • Darras // 02.03.2021 à 14h33

          N’importe quel livre d’histoire sur la Commune et les discours à l’Assemblée de V. Hugo et Clemenceau en faveur de l’amnistie( seuls 10 votants pour… en 1878…).
          Cherchez, vous verrez. Preuve que la IIIe bourgeoise a eu la propagande efficace. Faire passer les Communards pour des monstres et taire l’insensée et effroyable répression. Les 100 000 ne sont que le fait de la répression immédiate mais aussi de l’envoi dans les différents bagnes d’outre mer. Les quelques » veinards » qui ont eu droit à l’Algerie et la Nouvelle Calédonie( où ils se sont comporté comme les pires ordures colonialistes) ont eu une mortalité moindre, mais Cayenne, c’était 95%. Renseignez vous. C’est une page immonde de notre pays et de la REPUBLIQUE.
          Ayant tué toutes les aspirations sociales elle n’a trouvé que l’anticléricalisme comme élément fédérateur. Et les veaux ont mangé gaîment de cette herbe.

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        • David D // 02.03.2021 à 23h43

          Je ne suis pas d’accord avec l’article ci-dessus, mais peu importe.
          Pour les morts, il faut être dans la nuance. La Commune n’a tué que les otages, face à une armée versaillaise qui massacrait à tour de bras. Dans une guerre, on ne peut pas reprocher à un camp de faire des représailles quand le camp ennemi en fait déjà on ne sait combien plus. Les américains ont ce culot : ils envoient des bombes qui tuent des tas de gens, mais trois tués en représailles, ils s’indignent. Versaillais et communards, il y a déjà un deux poids deux mesures pour juger avant la semaine sanglante, et avec la semaine sanglante il n’y a plus de mesure et en prime de nombreuses personnes ont été tuées sur de simples soupçons, de la délation, etc. Ensuite, le mouchard Vincenzini, c’est avant le 18 mars et il est tué par la foule (rien d’imputable à la Commune), et les deux généraux tués le 18 mars mais c’est eux qui ont tué les premiers dans cette nuit, sans avoir été agressés, et ils sont tués par la foule qui forcément n’est pas la Commune (elle commence le 28). Et je ne plains pas leur mort de toute façon. C’étaient des salops. Le gouvernement s’est retiré à Versailles, ce fut une révolution sans combats, et la guerre est déclenchée début avril par Versailles.

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          • David D // 02.03.2021 à 23h52

            Il convient d’ajouter que les analyses marxistes de la Commune sont une captation d’héritage que les historiens dénoncent déjà. La Commune est liée à la pensée révolutionnaire de 1848, et il y a tout le problème d’interprétation d’un mouvement hétérogène qui impliquait la petite bourgeoisie parisienne, parce que ce n’est pas une révolution de prolétaires, sauf qu’ils sont une composante essentielle du mouvement, et ce problème d’interprétation existe aussi au plan politique, il y a une reprise avant tout des conflits de 1848, il faut aussi mesurer que les pensées libertaires sont en train d’apparaître, qu’il y a aussi le début d’une pensée anarchiste mais avec les risques de projection anachronique sur l’événement. Il y a aussi le conflit des communards entre eux, après la semaine sanglante, mais aussi pendant avec l’opposition d’une minorité antiautoritaire au Comité de salut public.

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      • christian gedeon // 02.03.2021 à 13h02

        Passablement agressif,vous êtes. La commune 55 morts donc. Est ce bien sérieux? 100 000 tout rond de l’autre. Vous ne vous êtes pas remis de l’époque du « parti des fusillés » (100 000 aussi tout rond,comme par hasard). mais bon, on n’en est pas à une outrance près. Ou un outrage. En tous cas,paix aux âmes des morts.Paris a repris aujourd’hui son rang de capitale française(oh le vilain mot ,devrais je dire européenne,ou sociétale mondialiste)du terrorisme intellectuel et de la culture du baillon. Toute habitée qu’elle est par une classe de plus en plus homogène et « inclusive  » d’elle même.Si vous regardez devant,vous vous rendrez compte que ce qui nous attend est une nouvelle fracture béante entre ceux qui « pensent comme il faut » et ceux qui voudraient penser comme ils l’entendent.

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  • LibEgaFra // 02.03.2021 à 11h06

    Pour rappel, Nietzsche considérait la Commune de Paris comme une catastrophe. Difficile de faire plus anti-communard que lui. « Par-delà la lutte entre les nations, nous fûmes soudain épouvantés par cette tête de l’hydre internationale qui fit une apparition si terrible annonçant pour l’avenir des combats de nature bien différente. »

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    • christian gedeon // 02.03.2021 à 11h48

      Il n’était ni pour,ni contre. Il constate tout simplement . En termes qui lui sont propres. ne pas oublier que Nietzsche avait un kolossal langage. lLs superlatifs étaient son quotidien. Et sans vouloir vous vexer en rien,être « pour » ou « contre « la commune ne fait pas sens. avoir des analyses différentes,oui. Opposées, certes.Et Nietzsche est très compliqué à appréhender. il a dit mille choses,et ses lecteurs en ont compris soit une seule,soit des millions.C’est à la fois le charme et la limite de ces philosophes qui développent une pense obscure,toute faite de méandres et de notions sujettes à toutes les interprétations. J’ai coutume de dire que Nietzsche est le Nostradamus de la philosophie. Bien malin est celui qui saura mle dire ce qu’est la pensée nietzschéenne.

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      • David D // 03.03.2021 à 00h17

        Mouais, Nietzsche était contre la Commune, si cette citation est authentique, et je ne vois pas au nom de quel miracle Nietzsche aurait été pour la Commune, à hauteur de l’information qu’il en recevait en Allemagne. Nietzsche dédie je ne sais plus quel de ses textes à Catulle Mendès, un sur Dionysos, un Mendès qui a écrit à chaud Les 73 journées de la Commune, mais pour la dénoncer et la traiter d’idiotie.
        George Sand, quarante-huitarde, dit des horreurs sur la Commune. Flaubert, Gautier, Leconte de Lisle, les Goncourt, tous les écrivains de l’époque pratiquement sont contre la Commune. Dumas fils insulte les femmes pour leur physique avec des mots insoutenables. Zola qui est pro-Thiers dit que la semaine sanglante est une bonne chose salutaire et son roman La Débâcle demeure anticommunard.
        Les célèbres exceptions, c’est Rimbaud, Verlaine, Charles Cros, Villiers de l’Isle-Adam, peut-être Jules Verne (à vérifier). Hugo fut contre, mais demanda l’amnistie mais il indigna ses collègues écrivains, y compris George Sand je crois. Flaubert et Sand étaient amis avec Maxime du Camp, l’auteur d’un ouvrage anticommunard colportant quantité de ragots malveillants.

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        • LibEgaFra // 03.03.2021 à 00h35

          « si cette citation est authentique, »

          Ah, vous avez un doute?

          « Über den Kampf der Nationen hinaus hat uns jener internationale Hydrakopf erschreckt, der plötzlich so furchtbar zum Vorschein kam, als Anzeiger ganz anderer Zukunftskämpfe. »
          Lettre du 21 juin 1871.

          Plus loin il traite les Communards de scélérats ou de criminels, selon le choix de la traduction.

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      • LibEgaFra // 03.03.2021 à 00h24

        « .Et Nietzsche est très compliqué à appréhender. »

        Vraiment?

        « Das Gleiche gilt beinahe für ganz Europa: im Wesentlichen hat die unterworfene Rasse schliesslich daselbst wieder die Oberhand bekommen, in Farbe, Kürze des Schädels, vielleicht sogar in den intellektuellen und socialen Instinkten: wer steht uns dafür, ob nicht die moderne Demokratie, der noch modernere Anarchismus und namentlich jener Hang zur „Commune“, zur primitivsten Gesellschafts-Form, der allen Socialisten Europa’s jetzt gemeinsam ist, in der Hauptsache einen ungeheuren Nachschlag zu bedeuten hat — und dass die Eroberer- und Herren-Rasse, die der Arier, auch physiologisch im Unterliegen ist?… »
        (Généalogie de la morale)

        « une pense obscure » ???

        C’est au contraire très, très clair. A plus d’un titre.

        Bref vous venez de démontrer quelle est votre compréhension de Nietzsche.

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        • Christian Gedeon // 03.03.2021 à 16h27

          Monsieur est germanisant. Pas de bol moi aussi. Et vous avez noté le point d’interrogation à la fin? Nietzsche assimile non sans raison l’anarchie à prétention socialiste à un retour aux sociétés primitives. Je partage. La Commune a été une révolte tribale quand on y regarde de près. Une tentative habillée d’oripeaux moderniste de retour aux villes état du bas moyen âge. Oui vous avez raison, je n’ai jamais aime cette période, heureusement brève.

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          • vert-de-taire // 04.03.2021 à 12h10

            La Commune comme révolte tribale
            Et la répression versaillaise comme civilisée ?

            Je ne partage pas.

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            • LibEgaFra // 04.03.2021 à 13h11

              « Je ne partage pas. »

              Question de valeurs. Tout le monde malheureusement n’a pas les mêmes valeurs et certains voient avec bonheur – cf. le « heureusement brève » – qu’il a été mis fin rapidement à cette « révolte tribale ».

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            • christian gedeon // 05.03.2021 à 14h36

              Tribal ne s’oppose pas à civilisé.Surprenant propos ,en vérité. Et a priori révélateur,en soi. Quoi qu’il en soit,les « penseurs  » de la commune se sont trompés sur à peu près tout. Leur pouvoir d’entraînement,le rapport de forces,et encore plus sur l’analyse de l’attitude de la population de Paris…le reste de la France a ignoré la commune. Tous ce smorts …pour rien,toutes ces déportations…pour rien.Toutes ces colonisations,avec les conséquences que l’on connaît! C’est à ses fruits qu’on reconnaît l’arbre.

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            • LibEgaFra // 06.03.2021 à 07h56

              « Tribal ne s’oppose pas à civilisé. »

              Chez Nietzsche, bien sûr que si.

              Aucun mot pour condamner les bourreaux, aucune empathie pour les victimes. On a compris.

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          • LibEgaFra // 04.03.2021 à 13h03

            « Et vous avez noté le point d’interrogation à la fin? »

            Et vous avez noté que cette question de Nietzsche est purement rhétorique?

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            • christian gedeon // 05.03.2021 à 14h40

              je n’ai pas le même mépris que vous pour la rhétorique,loin s’en faut.Et un point d’interrogation reste un point d’interrogation.

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            • LibEgaFra // 06.03.2021 à 08h10

              « je n’ai pas le même mépris que vous pour la rhétorique,loin s’en faut. »

              Joli sophisme. Je n’ai aucun mépris pour la rhétorique vu que je suis capable de la reconnaître quand j’en vois une tournure et surtout que je suis capable d’en comprendre le sens.

              Pour rappel, « question rhétorique » :

              « Interrogation qui ne requiert pas obligatoirement de réponse, car elle est suggérée directement dans l’énoncé ou à l’avance connue par la personne qui la pose. La question a alors la plupart du temps valeur d’affirmation en dépit de sa tournure souvent négative. »

              https://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/question-rhetorique/

              « Et un point d’interrogation reste un point d’interrogation. »

              Si vous insistez ! Wer ? (Qui ?) Si ce n’est Nietzsche lui-même. Vous avez compris que Nietzsche condamne la démocratie moderne, les socialistes et l’anarchisme et qu’il fait l’éloge de la race des conquérants et des maîtres, celle des aryens ? Ou bien ?

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    • Darras // 02.03.2021 à 12h08

      Ben oui c’est la Commune qui a vu naître le chant l’Internationale.

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  • petitjean // 02.03.2021 à 11h50

    La partialité, les approximations de cet article sont confondantes
    J’ajoute qu’à l’époque la majorité du pays voulait en finir avec la dangereuse utopie de cette « commune ». Les horreurs de la révolution française étaient encore dans toutes les mémoires………………….

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    • ellilou // 02.03.2021 à 14h21

      « Les horreurs de la révolution française étaient encore dans toutes les mémoires ».. « la dangereuse utopie de cette « commune » »…vous êtes incroyable! appeler « horreurs » et « utopie dangereuse » deux des plus sublimes moments historiques de votre histoire…sidérant! Inutile de vous demander où votre cœur aurait battu en 1871, certainement du côté de Versailles et du parti de l’ordre 🙁

        +9

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      • petitjean // 02.03.2021 à 19h10

        la révolution française, combien de centaines de milliers de morts ?
        les atrocités, le populicide, dans l’ouest de la France , en êtes vous informé ?
        Quel bilan de la révolution bolchévique de 1917 en Russie ?

        Et en 1871 l’immense majorité des français était partisan de l’ordre. La France avait déjà suffisamment souffert

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        • Gisele // 03.03.2021 à 01h16

          Il est vrai que le parti de l’ordre et la nouvelle république ont été des anges dans les colonies, dans le traitement des mouvements sociaux en métropole, puis pendant la première mondiale. Alors, oui, en province ils pensaient que c’était assez. La suite ne leur a pourtant pas donné raison.

            +5

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        • vert-de-taire // 04.03.2021 à 12h21

          Parce-que la Commune EST le désordre.
          Et l’extermination des opposants : l’ordre.

          Propos fascistes.

          Ne pas voir la Commune comme la tentative de correction du ratage de la Révolution comme bourgeoise pour enfin sortir de l’aliénation du peuple, c’est refuser la démocratie par principe.

          Une opinion, pourquoi pas ?
          Mais c’est refuser le libre-arbitre du peuple.
          C’est prôner la soumission des gueux au profit de l’élite.
          On y est avec le régime actuel.
          Et tout va bien.
          Salauds de pauvres.

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          • christian gedeon // 05.03.2021 à 14h44

            Vous dites qui est le peuple et qui ne l’est pas? le peuple serait uniquement constitué de ce que vous nommez les gueux?(ils apprécieront). le petit peuple de gueux comme vous dites qui a porté Hitler au pouvoir,c’était quoi? Une élite inversée?

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            • LibEgaFra // 06.03.2021 à 08h23

              « qui a porté Hitler » au pouvoir, »

              Hitler a été porté au pouvoir par les industriels allemands, puis soutenu par les capitalistes yankees pour s’opposer au judéo-bolchéviques. Jolie tentative de réécriture de l’histoire. Les « gueux » que vous aimez détester ont voté socialistes ou communistes. Thiers et Hitler, même « combat ».

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  • Rémi // 02.03.2021 à 12h07

    Article passionnant.
    Les communard ont eu peur que l’on les accuse de vol.
    Henri Guillemin faisait remarquer qu’aprés la Chute de la commune les compte de tous les organisme de la commune étaient parfaitement en ordre. Il n’y a pas eu la moindre fraude (On n’était clairement pas aujourd’hui).
    Le respect de la Banque de france, c’est la même chose: Ils ne voulaient pas que l’on leur reproche un vol.
    La Bourgeoisie n’a pas ces pudeurs.

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  • Incognitototo // 02.03.2021 à 13h03

    Passionnant… on le savait, mais c’est une belle démonstration de comment le contrôle de la finance est central dans toutes les stratégies révolutionnaires.

    Je cite : « Les bolcheviks en Russie et les révolutionnaires cubains ont compris ces enseignements… », bé non pas vraiment ; ou en en tout état de cause pas assez longtemps, sinon l’URSS ne se serait pas effondrée, entre autres, à cause de ses problèmes financiers, et Cuba ne serait pas en train de faire des compromis pour reparticiper aux échanges internationaux, tellement ils sont étranglés économiquement.

    Il est à noter d’ailleurs que ce qui aurait pu s’appliquer dans le contexte historique de la Commune n’aurait absolument aucune chance de s’appliquer avec succès aujourd’hui… Depuis le Dollar et la fixation de la valeur des monnaies par l’offre et la demande, ainsi que la mondialisation sont venus bouleverser la donne ; et il faut en conséquence d’autres stratégies pour y faire face.

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    • Ron mccarty // 02.03.2021 à 16h34

      Je ne suis pas certain que la stratégie de base de la réponse possible ait changé depuis 1871.
      La réponse devait déjà être « globale » et c’est toujours la seule forme possible.

      Je ne sais pas ce que tu entends quand tu dis « mondialisation » mais l’inter connexion des économies est vieille comme le monde, le commerce triangulaire a plus de 500 ans par exemple et c’était déjà un business mondial très abouti malheureusement. Le dollar, les moyens de transport moderne, l’informatique, internet ou les paiement dématérialisés n’ont pas changé le système global et ses règles du jeu. juste des outils qui ont permis d’augmenter et d’accélérer les flux de marchandises et de capitaux, avec un petit service supplémentaire pour les derniers cités : renforcer l’opacité et l’invisibilité du business

      un groupe mondial d’intérêt commun (c’est plus explicite et moins connoté que « oligarchie » et ça fait moins complotiste 🙂 ) ayant pour but commun de préserver et si possible d’augmenter ses avantages est un deal tacite, implicite entre libéraux de tous pays depuis la nuit des temps. La seule règle pour faire partie du jeu est de jurer allégeance à la libéralisation du marché, et de ne pas être (vraiment) communiste ou nationaliste (par contre fachiste on peut c’est même utile pour détourner l’attention)

      C’était ce facteur idéologique libéral qui réunissait déjà Bismarck et Thiers après l’armistice, de façon bien plus forte que leur antagonisme nationaliste affiché, d’où leur « coopération » non avouée et ce probleme n’a pas changé

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      • Incognitototo // 03.03.2021 à 15h41

        Oui, mais l’interconnexion des économies se faisait avant avec des pays qui pouvaient maîtriser la valeur de leur monnaie, sans oublier que les empires coloniaux, par le pillage des ressources, créaient des économies quasiment autosuffisantes.
        Aujourd’hui, quel que soit le cas de figure – indépendance monétaire ou utilisation d’une monnaie commune – nous sommes tous soumis aux diktats US pour l’utilisation du dollar comme référence et moyen des échanges commerciaux ; ce sont donc eux qui dictent leur loi (et aucun pays n’y échappe).

        Les US ont d’ailleurs marginalisé et fait crever le rouble, ce qui a mis à genou l’URSS, et l’a empêché de commercer, notamment pour alimenter ses industries. Les économistes marxistes (mais tout le reste de l’occident aussi) n’ont à l’époque absolument rien compris au piège qui leur a été tendu (en 1971) et ont été incapables de se remettre en cause.

        La Chine l’a compris bien mieux. Elle a joué le jeu que leur demandaient les Américains pour rentrer dans le système des échanges internationaux… Et aujourd’hui, compte tenu de ses colossaux avoirs en $, elle a retourné le piège des USA contre eux (et le reste du monde également), et commence à pouvoir dicter ses propres règles.

        Aussi, la France étant devenue une naine économique, jamais toute seule, elle ne pourrait imposer quoi que soit au niveau financier au reste du monde, d’autant qu’elle ne peut pas plus survivre toute seule.

        Les « vraies » solutions « révolutionnaires » sont donc ailleurs ; ce qui bien sûr n’empêcherait pas une renationalisation des banques et autres.

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  • Ron mccarty // 02.03.2021 à 13h12

    Ce texte laisse un goût amer. il a de l’intérêt mais sa partialité lui fait finalement perdre beaucoup en qualité et en crédibilité.
    Je suis conscient qu il est impossible d’écrire une analyse objective d un fait historique dénué d idéologie ou parti pris. L auteur pourrait néanmoins en faire l effort

    C’ eut été suffisant d exposer les faits historiques « solides » qui font consensus, d insister sur les incertitudes relatives aux opinions, intentions, et projections des acteurs de l époque, bref d’exposer les biais possibles de l analyse et faire de la science humaine avec un objectif moins politico-démagogique.
    Ainsi Eric en dirait moins mais il dirait a coup sur moins de conneries.

    Je ne sais pas si un modèle capitaliste ou communiste est par nature dangeureux.
    En revanche je suis certain que manipuler l opinion a dessein en réinventant l histoire l est.
    Ça c est pour la méthode.

    Concernant mon opinion qui a moins d intérêt. Thiers a probablement choisi l option la plus pragmatique. Le monde ne s arrétait pas a la ville de paris, une tentative réelle de changement social structurel par la commune aurait très probablement (et je me retiens de dire certainement) était réprimée dans le sang d’une façon ou d une autre, par un pantin différent de thiers si celui ci avait refusé de faire le sale boulot, avec en prime une facture plus salée pour la france en cas de « rebellion ». Le pantin docile (thiers ou un autre) aurait in fine bénéficié du soutien des vrais « dirigeants » de 1871 (les prussiens et les créanciers de la dette publique française en 1ère ligne) qui avaient bien évidemment un fort intérêt a ce que cette « révolution » ne se fasse pas.

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  • Ernesto // 02.03.2021 à 18h55

    Comme l’indiquent sans ambiguïté la courte introduction et le sommaire de cet article, son but essentiel concerne quelle attitude en matière de finance devrait avoir un gouvernement révolutionnaire au service du peuple et tirer à ce propos les leçons de « l’expérience extraordinaire et dramatique » de la commune de Paris en 1871 .

    Or, force est de constater et de regretter, que la majorité des commentaires est totalement hors sujet par rapport à l’objectif précité : on insulte son auteur, on préfère disserter sur le décompte morbide des morts des deux côtés, on fait appel à la peur pour effrayer le bourgeois qui sommeille en chacun en rappelant les horreurs et la terreur qui accompagnent généralement tout processus révolutionnaire, on évoque le spectre de la guerre civile et des désordres qu’elle provoque…

    Bref, parler de tout sauf du vrai sujet. Volonté délibérée et assumée d’ignorer la problématique de départ et profiter de l’occasion pour dénigrer, clouer au pilori et effacer des mémoires une des très rares occasions historiques où « le petit peuple » a tenté de prendre ses affaires et celles du pays en main ?

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    • petitjean // 02.03.2021 à 19h16

      « quelle attitude en matière de finance devrait avoir un gouvernement révolutionnaire au service du peuple »

      vous avez raison, on s’égare

      « un gouvernement révolutionnaire au service du peuple » doit prendre le contrôle de tout à commencer par les organismes financiers.
      Mais aujourd’hui la finance est mondialisée et les multinationales contrôlent le monde ET donc l’économie !
      En fait, tout est verrouillé.
      Les mondialistes peuvent mettre à genoux n’importe quel pays…………..

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    • Ron mccarty // 02.03.2021 à 22h13

      Les communards paraissent avoir été négligents en minimisant les conséquences d une politique molle a l egard de la banque centrale. Mais comme le dit l auteur ils faisaient confiance a Beslay qui pensait qu il valait mieux ne pas y toucher « La Banque de France est la fortune du pays ; hors d’elle plus d’industrie, plus de commerce ; si vous la violez, tous ses billets font faillite « .

      Bref erreur de jugement, mauvaise tactique mais c est facile d’affirmer tout cela retrospectivement (ce que fait l auteur) et de dire que cet echec CONFIRME qu il fallait prendre l autre option…

      Ce n etait pas evident a priori.
      Il faut juger le PARI et non le RESULTAT.

      Prendre la banque de france aurait pu tout aussi bien degrader l image des communards auprès de l opinion francaise et internationale notamment des creanciers et faire passer les communards pour des pillards. Argument qui s entend très bien. Un gouvernement de pillard serait il legitime auprès de l’opinion? Cela aurait peut être engendré le meme resultat et cela l auteur ne l envisage pas.

      Le but de la commune n était pas de mettre a bas l ordre capitaliste mais de mieux repartir les richesses du capital, d exercer une democratie directe inédite. Ils aspiraient a moins de despotisme et plus de justice social.

      Ils avaient sous estimé finalement le degré de collusion qui existait entre pouvoir et capital et minimisé la possibilité qu une banque centrale puisse etre un organe politique. Pas evident a l epoque; aujourd hui on est averti.

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  • Auguste Vannier // 02.03.2021 à 19h13

    Nous sommes tous tributaire du travail des Historiens pour avoir matière à penser sur ces évènements du passé.
    Pour les interpréter, leur donner une signification, nous faisons avec notre système d’idée et d’affects. Nous pensons notre rapport au monde, aux autres, à la société dans laquelle nous avons une place avec ce système d’idées, et quand nous l’utilisons pour tenter de se faire notre propre idée avec la conscience de nos biais, c’est faire preuve d’esprit critique.
    L’idéologie est autre chose, c’est un système d’idées qui sert à dénier une réalité qui nous dérange, où à la masquer à nos propres yeux et à ceux des autres,
    Il faut tout de même admettre que l’Histoire de la Commune, à le plus souvent était propagée avec une bonne dose d’idéologie, celle de la « classe » dominante (comme c’est toujours le cas).
    C’est donc un article salutaire qui donne à lire une version le plus souvent ignorée de cet événement extraordinaire.
    Pour ma part, je n’ai jamais rencontré cette version dans toute ma scolarité.

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  • Ernesto // 02.03.2021 à 19h57

    On comprend mieux la manœuvre si on accepte l’idée que la même problématique (concernant la finance), se poserait immanquablement à une gauche radicale de transformation sociale arrivée au pouvoir en 2022 (ou plus tard!). Si elle n’arraisonne pas dès le premier jour de sa prise de fonction, la finance (suppression de la libre circulation des capitaux, nationalisation intégrale du secteur bancaire et socialisation de sa gestion, réarmement de la Banque de France, annulation partielle ou totale des dettes publiques, sortie (forcée) de l’euro…), avant même son installation aux manettes de l’Etat, la finance déchaînée aidée du relais de la propagande médiatique, aurait tôt fait de réduire à néant toute velléité de mettre en œuvre ne serait-ce que le moindre début de commencement de son programme économique.

    Voilà une réalité que certains ne veulent pas voir afin d’occulter le titanesque affrontement entre le capital (qui ne rendra pas gentiment les clés du camion) et les forces progressistes. Renverser la table ne sera pas un joyeux pic-nique, il vaut mieux le savoir avant de tenter l’aventure et se préparer en conséquence.

    Ignorer ce scénario, c’est ce payer de mots et prendre les électeurs pour des bulots quant aux promesses de changement. Dans son dernier ouvragre « vivre sans », Frédéric Lordon a écrit à ce sujet quelques belles pages à méditer et s’inspirer.

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    • john // 02.03.2021 à 23h53

      Effectivement, j’ai écrit à la victime des perquisitions….au sujet de son programme et sa réalisation (impossible) dans le cadre du carcan européen…..et bien je n’ai pas obtenu de réponse !

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  • MISSIL // 03.03.2021 à 11h50

    Si la Commune s’était emparée de la cassette de la bourgeoisie, rien n’aurait changé. L’armée prussienne, vainqueur dans tous ses combats jusqu’à Sedan, restait l’armée prussienne.A l’intérieur de Paris assiégé, la bourgeoisie n’allait certainement pas accepter, le risque des boulets ennemis sur elle, les restrictions triviales nécessaire à une quelconque résistance.Courage,esprit de sacrifice ne sont pas des valeurs bourgeoises.Quant aux généraux français vaincus, ils n’allaient pas combattre pour la France des taudis parisiens,que leurs aînés avait massacrée en juin 1848, les Cavaignac,Duvivier,De Négrier,de Lamoricière,etc,tous formés à tuer pendant la conquête d’Algérie.Le rappel du souvenir de la Commune est l’occasion inattendue de savoir ce qu’est devenu aujourd’hui ce peuple parisien qui fut, à la place centrale qui était la sienne,un moteur courageux de notre Histoire, 1789,1830,1848 ,1870. 2018, le peuple des gilets jaunes envahit Paris.S’ils viennent en masse à Paris c’est qu’ils ne sont pas parisiens. L’évolution déjà en cours depuis quelques années saute aux yeux « LE PEUPLE PARISIEN N’EXISTE PLUS ! ».Les nouveaux Bobos des quartiers Est ont achevé l’embourgeoisement définitif de Paris. Les quelques parisiens modestes restant n’y change rien, car ils sont trop peu nombreux pour faire peuple.Mais si le peuple parisien a disparu, la violence contre le peuple s’est maintenue.Elle s’illustre alors sur les gilets jaunes, mains arrachées, yeux crevés,dénigrement et diffamation continus.

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  • docteur // 04.03.2021 à 16h55

    La dette..l’extravagante réparation financière contre l’Allemagne après la première guerre mondiale, sous la pression de Clemenceau tout d’abord, va amener l’écroulement de la République de Weimar et l’apparition du moustachu autrichien..

    L’histoire se répète.

    100.000 versus 55 morts…Cependant, en 2012, l’historien Robert Tombs a fait une nouvelle étude des registres du cimetière de Paris et a placé le nombre de tués entre 6 000 et 7 000, confirmant les recherches préalables de du Camp. L’historien Jacques Rougerie, qui avait auparavant accepté le chiffre de 20 000, a écrit en 2014, « le nombre de dix mille victimes semble aujourd’hui le plus plausible ; il reste un nombre énorme pour l’époque ».

    On peut remarquer que la population de Paris et de sa banlieue est de plus ou moins 950.000 personnes en 1870…100.000 morts ? Sûrement pas.

    Evidemment on a le droit, de la part des marxistes ou des nostalgiques de l’ex URSS à la charge habituelle contre Nietzche (en plus il se disait avant tout européen..).

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    • LibEgaFra // 06.03.2021 à 08h48

      « Nietzche (en plus il se disait avant tout européen..). »

      « Nietzsche », merci.

      Oui, effectivement, il souhaitait la formation d’un empire européen dirigé par l’Allemagne, peu ou prou la situation actuelle. Avec une société de castes: génies au sommet – puis hommes supérieurs – guerriers – esclaves tout en bas pour servir ceux au-dessus. Nietzsche était un nationaliste européen qui a fait l’éloge d’Alcibiade, d’Alexandre, de Jules César, de Mahomet, de César Borgia (un surhomme) et de Napoléon. Hitler, le Napoléon allemand a eu l’avantage de lire Nietzsche dans le texte et l’a parfaitement compris, lui.

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    • Jérôme // 06.03.2021 à 09h33

      Sur les morts de la Commune vous avez raison : moins de 10.000.

      Quant aux condamnés à la déportation, ils ont été moins de 5.000, toutes destinations confondues. Mais les propagandistes militants ont l’habitude de multiplier par 10 et même par 20 pour faire bonne mesure. Faut pas lésiner.

      Sur la dette vous avez tort et cela a été démontré.

      La France et l’Allemagne étaient bien moins riches en 1871 qu’en 1919.

      Et l’indemnité de guerre imposée par lnAllemagne était payable sur une durée beaucoup plus courte (5 ans que la France a réduit à 3 ans pour hâter le départ des troupes d’occupation, contre des décennies pour l’Allemagne en 1971). La ponction sur le PIB annuel était donc beaucoup en proportion plus forte sur la jeune 3ème république française en 1871 que sur la république de Weimar en 1919.

      La réalité historique c’est que l’Allemagne ne voulait pas payer en 1919 et qu’elle a organisé son insolvabilité avec le soutien tacite du Royaume-Uni et des USA.

      L’Allemagne a voulu et preparé sa revanche non pas parce que le traité de Versailles était trop dur mais parce qu’il ne l’était pas assez. L’Allemagne restait en 1919 la plus grande puissance européenne. Elle refusait d’admettre qu’elle avait bel et bien été vaincue. Elle méprisait la France, et plus encore la Pologne.

      C’est pourquoi en 1943-45, il a fallu à moitié raser l’Allemagne pour qu’elle comprenne.

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  • LibEgaFra // 06.03.2021 à 09h10

    « une nouvelle étude des registres du cimetière de Paris  »

    Comme si tous les massacrés avaient été enregistrés au « cimetière de Paris ».

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  • Ernesto // 10.03.2021 à 00h39

    Beaucoup qui commentent cet article s’en donnent à cœur joie dans l’insulte, le dénigrement, la falsification de l’histoire. Ellilou (O2/03/21 à 14H 21)a pointé quelques outrances mais pas toutes, il faudrait leur ajouter quelques amabilités comme : « que fait un pareil torchon sur les crises? », et encore l’auteur n’invective pas, il informe! Ou bien « intoxication, poisse idéologique, farfelu, grotesque… ». Je rappelle que le sujet de l’article était le refus de la commune de saisir la Banque de France, mais nos censeurs préfèrent disserter sur les horreurs de la révolution, les massacres, les désordres de la guerre civile…

    Bien sûr, pas un mot sur ce que la commune a réalisé en  seulement 72 jours d’existence : suffrage universel, élections libres, séparation de l’église et de l’Etat, école publique gratuite, annulation des loyers impayés, développement des associations et organisations syndicales, interdiction de la prostitution, etc… Sans oublier le rôle majeur des femmes dans l’insurrection populaire et la participation de milliers d’artistes.

    Décidément, chaque fois que le peuple fait irruption comme acteur sur la scène de l’histoire, ça donne des boutons à la bourgeoisie dominante garante de l’ordre et du maintien des privilèges. La lutte des classes est plus que jamais d’actualité !

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