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17.août.201817.8.2018 // Les Crises

La crise sans fin des otages de l’Amérique avec l’Iran

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Source : Reuters, Yeganeth Torbati & Joël Schectman, 01-08-2018

L’AUBE DE LA TOURMENTE : Dans cette photographie tirée d’un film, des otages américains aux visages masqués et aux mains liées sont entourés d’étudiants iraniens scandant des slogans en 1979. Photo Illustration/REUTERS/Pete Hausler

Pendant près de quatre décennies, l’Iran a emprisonné des citoyens américains. Et depuis près de quatre décennies, Washington s’est efforcé de libérer les prisonniers par la diplomatie, la force ou la persuasion. Cette dynamique a empoisonné les mandats des présidents démocrates et républicains.

Par YEGANEH TORBATI et JOEL SCHECTMAN

Déposé le 1er août 2018

WASHINGTON – Un an avant de quitter son poste, Barack Obama a stupéfait le monde avec un accord pour la libération de prisonniers détenus par l’Iran. Après plus d’un an de négociations secrètes, le président américain a annoncé que cinq Américains ont été libérés de la captivité, concluant un accord qu’il a qualifié de « geste ponctuel ».

Mais avant même qu’Obama ne se retire, les diplomates américains étaient de retour à la table des négociations, luttant pour obtenir la libération d’un plus grand nombre de prisonniers.

Son successeur, Donald Trump, a qualifié Obama de laxiste à l’égard de l’Iran. En tant que candidat, Trump a fait une promesse audacieuse sur la capture des prisonniers par l’Iran : « Ça n’arrivera pas si je suis président ! »

Trump n’a pas tenu parole. Plus d’un an après le début de sa présidence, l’Iran tient toujours prisonniers au moins cinq citoyens américains et résidents permanents – dont un pris en otage durant le mandat de M. Trump. La Maison-Blanche a refusé de commenter, et le département d’État a déclaré que les États-Unis travaillent « inlassablement » pour libérer les Américains détenus en Iran.

Son administration est confrontée à une réalité préoccupante : Il n’y a pas de moyen facile d’empêcher l’Iran de capturer des Américains, tactique employée par Téhéran depuis la Révolution islamique de 1979.

Cette année-là, l’Iran avait pris 52 Américains en otage à l’ambassade des États-Unis à Téhéran. Depuis lors, Reuters a découvert par le biais d’interviews et d’un examen de documents judiciaires et de reportages que l’Iran a emprisonné au moins 25 citoyens américains ou résidents permanents.

Les administrations démocrates comme républicaines se sont efforcées de trouver une réponse efficace. Des frappes militaires à l’apaisement de l’Iran par des ventes d’armes et des paiements en espèces, les présidents américains ont eu recours à la force, à la diplomatie et à la persuasion. Chaque voie n’a conduit qu’à plus de prisonniers, de concessions et de tensions.

« Ce sont probablement les questions les plus difficiles que j’aie jamais traitées lorsque je travaillais sur l’Iran à la Maison-Blanche », a déclaré Kelly Magsamen, ancienne fonctionnaire chargée de l’Iran au Conseil de sécurité nationale sous les gouvernements Bush et Obama. « Les Iraniens sont véritablement des experts en prises d’otages ».

Les Iraniens disent que les Américains ont été détenus pour de bonnes raisons. « Les citoyens américains qui ont été détenus en Iran ont été arrêtés pour avoir commis de graves infractions liées ou non à la sécurité », a déclaré Alireza Miryousefi, porte-parole de la mission diplomatique de l’Iran auprès des Nations unies.

« Les Iraniens sont véritablement des experts en prises d’otages. »

Kelly Magsamen, ancienne fonctionnaire du Conseil de sécurité nationale.

L’Iran a détenu non seulement des Américains, mais aussi des Européens. Une enquête Reuters de 2017 a révélé que les Gardiens de la révolution avaient arrêté au moins 30 binationaux en deux ans. L’une d’entre elles est Nazanin Zaghari-Ratcliffe, travailleuse humanitaire anglo-iranienne employée par la Thomson Reuters Foundation, dont la famille et l’employeur nient les accusations portées contre elle. Un autre est Ahmadreza Djalali, un scientifique irano-suédois arrêté en 2016 après avoir assisté à une conférence à Téhéran.

Pour Washington, les progrès sont souvent accompagnés d’un piège. L’accord sur les prisonniers négocié par Obama contenait des éléments ne faisant pratiquement que garantir de futures concessions américaines à l’Iran – y compris l’éventualité de transferts monétaires pour la libération d’un plus grand nombre de prisonniers – ainsi que des questions épineuses sur les prisonniers laissés en captivité.

Pour comprendre la crise sans fin des otages de l’Amérique avec l’Iran, Reuters a interrogé 12 actuels et anciens fonctionnaires américains et iraniens ayant une connaissance directe des dossiers des prisonniers, en complément d’avocats, membres de la famille et amis de captifs américains. Ces voix apportent une nouvelle vision sur la façon dont se déroulent ces délicates négociations – et sur la voie désormais suivie par Trump.

Jason Rezaian, parmi les citoyens américains libérés après sa détention en Iran, en 2016, quitte l’hôpital en Allemagne aux côtés de sa femme Yeganeh Salehi et sa mère Mary Rezaian (Reuters/Kai Pfaffenbach).

Dans le cadre de l’échange, l’Iran a libéré les cinq Américains cités par Obama – le journaliste Jason Rezaian du Washington Post, le pasteur chrétien Saeed Abedini, l’ancien US Marine Amir Hekmati, l’homme d’affaires Nosratollach Khosravi et l’étudiant Matthew Trevithick – ainsi qu’un irano-américain dont la libération a été tenue secrète à l’époque par la Maison-Blanche. En retour, avec l’accord de l’administration Obama, sept Iraniens vivant aux États-Unis ont soit été libérés de prison, soit ont vu les charges pesant contre eux abandonnées. Ces Iraniens étaient pratiquement tous accusés ou condamnés pour avoir violé l’embargo commercial américain avec l’Iran. Washington a également accepté d’abandonner les charges concernant 14 Iraniens vivant à l’étranger.

Le lendemain du jour de la libération des prisonniers en janvier 2016, les USA ont annoncé le versement de 1,7 milliard de dollars à l’Iran, en règlement d’un différent, distinct et de longue date, portant sur des ventes d’armes.

Un agent du FBI porté disparu, un homme d’affaires emprisonné

L’accord n’a pas résolu le dossier le plus ancien : la disparition de Bob Levinson, un ancien agent du Federal Bureau of Investigation (FBI) disparu sur l’île iranienne de Kish en 2008, lors d’une mission de renseignement.

L’administration Obama n’a pas plus obtenu la libération de Siamak Namazi, un homme d’affaires irano-américain capturé par l’Iran en octobre 2015, au moment où les diplomates approchaient de l’accord final sur les autres prisonniers. Des mois plus tard, l’Iran allait capturer le père de Namazi, Baquer, après l’avoir incité à revenir en Iran en lui promettant de pouvoir rendre visite à son fils en prison.

Au total, dans l’année suivant l’accord, l’Iran a arrêté au moins cinq autres citoyens américains et résidents permanents.

Cette dynamique a soulevé une question parmi les parents et défenseurs des prisonniers américains : comment les négociateurs américains ont-ils passé un accord avec Téhéran qui excluait un ancien agent du gouvernement américain et un Irano-Américain bien introduit à Washington ?

La réponse se trouve dans les négociations de 2015. Ces négociations de plusieurs mois ont parfois été confrontées aux intérêts divergents des prisonniers détenus par l’Iran entre eux, dans un drame joué durant la tentative semée d’embûches d’Obama pour atteindre un accord nucléaire avec Téhéran.

Trump a ouvert la porte à de nouvelles négociations, bien qu’elles soient désormais à l’arrêt. Cependant, tout nouvel accord sur les prisonniers entre l’Iran et l’administration de Trump devra résoudre le dossier Levinson ou risque la colère des organismes américains chargés de l’application de la loi, ont affirmé d’anciens négociateurs américains. La plupart des anciens ou actuels fonctionnaires américains qui ont répondu à Reuters l’ont fait sous condition d’anonymat pour mener des négociations confidentielles.

Les négociations derrière l’accord de 2016 ont débuté en tant que quête pour retrouver Levinson, disent-ils. Pendant des années, le FBI a mis la pression pour le faire libérer, même quand l’Iran soutenait qu’il n’avait aucune information sur son sort. Washington pense que l’Iran détient Levinson sur l’île de Kish, à 15 km de la côte sud de l’Iran.

Wendy Sherman, alors numéro trois du département d’État [équivalent du Ministère des Affaires étrangères des USA, NdT], avait initié en 2014 des négociations secrètes visant à trouver une issue à l’affaire Levinson et à libérer les autres prisonniers. Brett McGurk, un haut fonctionnaire du département d’État, a dirigé les négociations, qui ont véritablement commencé en 2015.

À ce moment-là, cela faisait des années qu’il n’y avait pas eu de preuve formelle que Levinson était vivant. Certains diplomates du département d’État estimaient que les États-Unis auraient dû privilégier les citoyens qu’ils savaient vivants, ont déclaré deux anciens fonctionnaires. Mais les négociateurs ont dû faire face à des pressions du FBI, des avocats et de la famille Levinson pour obtenir des réponses.

Ces injonctions contradictoires – trouver ce qui est arrivé à l’agent disparu, tout en s’efforçant de faire libérer les personnes emprisonnées plus tard mais connues pour être vivantes – ont créé une autre série de complications dans les négociations.

DIPLOMATE : Wendy Sherman, alors sous-secrétaire d’État américaine aux affaires politiques, personnage central des négociations secrètes lancées pour tenter de résoudre la disparition de l’ancien agent du FBI Robert Levinson et d’autres captifs. REUTERS/Denis Balibouse Balibouse

Pendant des années, la localisation de Levinson a constitué un axe central quand des agents du FBI interrogeaient des suspects iraniens au sujet de violations des sanctions, même quand ces derniers n’avaient aucune raison logique de savoir ce qu’il était advenu de lui.

Une personne ayant une connaissance directe de ces conversations a dit : « C’est comme leur première question, lorsqu’ils entrent dans la pièce : ‘Où est Levinson ?’ ».

Les Iraniens ont envoyé une équipe qui comprenait un représentant du ministère du Renseignement. Généralement, les États-Unis n’avaient accès qu’au ministère iranien des Affaires étrangères. L’implication de ce haut responsable du renseignement a été gardée secrète et considérée comme un signal fort et sérieux de la part de l’Iran.

Au fur et à mesure que les pourparlers avançaient, les deux pays ont commencé à dresser des listes de personnes détenues dans leurs prisons respectives, se demandant petit à petit ce que l’autre partie accepterait de concéder.

Dès le début, les États-Unis étaient prêts à envisager l’échange de prisonniers iraniens, quand bien même considérés comme des menaces à la sécurité nationale, contre la libération de Levinson, voire la restitution de son corps ou des informations probantes sur son statut. « Nous avons dit très clairement aux Iraniens que nous aurions une conversation différente si Levinson était inclus », a déclaré un ancien diplomate.

Les Iraniens ont répondu par une offre surprenante. En contrepartie de l’aide de Téhéran pour récupérer Levinson, ils voulaient que Washington révèle où se trouvait Ali Reza Asgari, un général iranien qui avait disparu en Turquie en 2007, tout juste un mois avant la disparition de Levinson.

« Je ne peux même pas décrire ce que j’ai ressenti. »

Stephanie Curry, fille de Robert Levinson, ancien agent du FBI, après avoir appris qu’il n’entrait pas dans le cadre de l’échange.

Pour les Américains, Asgari était un cas particulier. Dans les années 1980, il a occupé des postes de direction au sein de l’appareil iranien de sécurité et de renseignement au Liban. Cela a fait de lui un acteur crucial dans la mise en place du Hezbollah, le groupe rebelle libanais qui a tué des dizaines de soldats et de civils américains lors des attentats à la bombe à Beyrouth. Les États-Unis ont longtemps nié toute implication dans la disparition d’Asgari.

Les diplomates américains ont approché la CIA avec cette offre, mais on leur a répliqué que les agents américains n’avaient aucune information sur l’endroit où se trouvait Asgari. Et sans cela, résoudre la disparition de Levinson n’était plus à l’ordre du jour.

« Il est devenu assez vite évident que ce n’était pas un sujet sur lequel [les Iraniens] étaient prêts à changer d’avis », a déclaré l’ancien négociateur américain. L’Iran maintient qu’il n’a aucune connaissance de l’endroit où se trouve Levinson.

Ainsi, à la fin de l’été 2015, les négociateurs américains avaient décidé qu’ils accepteraient un accord avec l’Iran même sans que l’affaire Levinson soit résolue.

Le 16 janvier 2016, alors que Stephanie Curry, la fille de Bob, entraînait l’équipe de basket-ball de sa fille à Dallas, elle a reçu des douzaines de SMS de la part de membres de sa famille : Il y avait eu un échange de prisonniers avec l’Iran.

« Oh mon Dieu, mon père a été libéré », se souvient-elle avoir pensé. Puis elle a appris la vérité.

« Je ne peux même pas décrire ce que j’ai ressenti pour moi et pour le reste de ma famille », a-t-elle déclaré à Reuters

« ÇA PASSE A LA TÉLÉ »

Le même jour, à 12 000 kilomètres de là, une autre famille a souffert de la même séquence de liesse, de confusion puis de désolation. Lorsque les médias ont annoncé que cinq Américains avaient été libérés, Babak Namazi, un avocat vivant à Dubaï, a appelé ses parents : Son frère Siamak rentrait à la maison, leur a-t-il dit.

Les médias iraniens ont initialement indiqué, à tort, que Siamak faisait partie des détenus libérés. Babak s’est précipité pour le dire à sa mère : « Il est libre, il est libre, il est libre, il est libre ! »

« Tu es sûr ? » a-t-elle demandé, s’est souvenu Babak lors d’une conversation avec des journalistes l’an dernier.

« Ça passe à la télé », a-t-il répliqué.

Après plusieurs heures d’angoisse, la famille a appris que Siamak n’était pas dans l’avion avec les autres Américains. Il est encore détenu aujourd’hui et a passé le seuil des 1 000 jours en prison.

Siamak, aujourd’hui âgé de 46 ans, avait été arrêté par le Corps des gardiens de la révolution islamique de l’Iran trois mois plus tôt et finalement accusé d’espionnage pour le compte des États-Unis. Pendant des semaines, Babak avait fait la navette entre Dubaï et l’Iran pour demander sa libération.

Dans les années 1990 et au début des années 2000, lorsque l’Iran avait comme président le réformateur modéré Mohammad Khatami, Namazi dirigeait des cabinets de consultants qui conseillaient les investisseurs étrangers sur la façon de faire des affaires en Iran.

UN RADICAL : Mahmoud Ahmadinejad, élu président de l’Iran en 2005. REUTERS/Raheb Homavandi

Mais en 2005, Mahmoud Ahmadinejad, un extrémiste hostile à l’Occident, a été élu président. En 2007, Siamak a quitté l’Iran pour vivre essentiellement à l’étranger. En 2009, lors d’une agitation massive en Iran, Bijan Khajehpour, associé en affaire et parent par alliance de Siamak, a été accusé d’espionnage et incarcéré pour trois mois.

En 2013, les Iraniens ont élu Hassan Rouhani, plus modéré, à la présidence. Les expatriés et les responsables américains espéraient que son élection marquerait le début d’une détente avec l’Occident. Siamak a reçu des avertissements répétés de la part de ses associés, comme quoi l’Iran était encore trop dangereux pour les binationaux, en particulier ceux ayant des connexions internationales. Néanmoins, l’élection de Rouhani a fait naître chez Siamak l’idée d’aider son pays natal. En 2013, il a rédigé un rapport qui faisait état des ruptures d’approvisionnement médical en Iran consécutives aux sanctions occidentales.

Il a commencé à organiser un voyage des Jeunes leaders mondiaux du Forum économique mondial à Téhéran en mai 2015, en coordonnant la conférence avec de hauts responsables iraniens, dont Mohammad Nahavandian, alors chef d’état-major de Rouhani. Mais après que certains participants ont été incapables d’obtenir des visas iraniens, Siamak a renoncé à ce projet.

Peu après, il a reçu un avertissement. Un partenaire iranien avait subi un interrogatoire mené par des agents de sécurité. En juin 2015, cet homme a dit à Siamak qu’il avait été interrogé sur leur relation et que l’Iran serait un pays dangereux pour lui.

Siamak ne s’est pas découragé. Au cours d’un voyage en Iran en juillet 2015, il a été retenu dans le pays et, au cours des trois mois qui ont suivi, il a été interrogé à plusieurs reprises. Enfin, le 13 octobre 2015, il a été arrêté et finalement déclaré coupable de « collusion avec un État ennemi », en référence aux États-Unis.

Le moment de sa capture – trois mois seulement avant le fameux échange de prisonniers – a posé un problème aux négociateurs américains. Ils approchaient de la fin de pourparlers complexes sur la libération des prisonniers, la levée des sanctions, les règlements en espèces et les restrictions au programme nucléaire iranien. Ainsi, les grandes lignes des accords entre les deux pays avaient déjà été établies au moment où Siamak a été capturé.

Deux mois plus tard, en décembre, les forces de sécurité iraniennes ont fait un autre prisonnier – Matthew Trevithick, un Américain étudiant le persan à Téhéran.

Un mois après l’arrestation de Siamak, à la mi-novembre, McGurk, le négociateur du département d’État, a contacté le parent et ancien partenaire commercial de Siamak, Khajehpour, et a indiqué qu’un échange de prisonniers était possible. Est-ce que la famille voulait que Siamak soit inclus dans l’accord ?

Le récit de la famille Namazi sur sa réponse au département d’État diverge de celui des fonctionnaires américains actuels et anciens qui ont fait des déclarations à Reuters.

« Nous voulions que Siamak soit inclus, et nous n’avons même pas hésité à le demander », a déclaré Khajehpour.

Un responsable américain a déclaré que Khajehpour avait dit à McGurk de ne pas inclure Siamak dans l’accord, par crainte que l’implication américaine ne nuise à leurs chances d’obtenir sa libération par l’intermédiaire de leurs propres relations en Iran.

Trois responsables américains, anciens et actuels, ont déclaré que la famille Namazi avait finalement demandé à participer à l’échange au cours des derniers jours de négociations.

Alors que le jour de l’échange approchait, les négociateurs américains ont demandé au ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif, de libérer Siamak et Trevithick dans le cadre de l’échange de prisonniers. M. Zarif a dit au secrétaire d’État de l’époque, John Kerry, que Siamak ne pouvait pas être inclus, ont déclaré d’anciens fonctionnaires américains ayant été pris part aux négociations.

« Nous avons reçu un « non » catégorique : essayer de l’inclure dans l’accord ferait échouer le reste de l’accord », a déclaré un ancien fonctionnaire américain. « Et cela aurait mis en danger la vie des cinq autres personnes. »

Les Iraniens considéraient Trevithick comme un cas moins grave, en partie parce qu’il n’avait pas la citoyenneté iranienne, et l’ont libéré quelques heures avant que les autres prisonniers ne prennent l’avion pour quitter l’Iran.

L’accord sur les prisonniers a été négocié séparément de l’accord sur le nucléaire, en vertu duquel Téhéran a accepté de limiter son programme d’enrichissement de l’uranium en échange de la levée des sanctions. Pourtant, d’une certaine façon, les deux étaient liés : Kerry a utilisé l’effet de levier de l’accord sur le nucléaire et le règlement en espèces pour libérer les prisonniers, a déclaré un ancien fonctionnaire du département d’État. Et si l’accord sur les prisonniers avait échoué à la dernière minute, il aurait pu compromettre l’accord sur le nucléaire.

Il y avait de gros enjeux. Rezaian, Abedini et Hekmati avaient chacun passé de longues périodes derrière les barreaux – Hekmati pendant plus de quatre ans – parfois soumis à l’isolement cellulaire et à la torture. Miryousefi, le porte-parole de la mission de l’ONU en Iran, a déclaré que les citoyens américains détenus en Iran étaient « traités avec des considérations humanitaires et islamiques ».

« Vous débloquez cent milliards de dollars d’actifs non gelés et vous pensez que le lendemain vous disposez encore de moyens de pression ? »

Jared Genser, avocat de la famille Namazi

Plutôt que d’exiger la libération de Siamak, Kerry a accepté une promesse du ministre des Affaires étrangères, M. Zarif, selon laquelle il serait libéré une fois l’accord conclu, ont déclaré d’anciens responsables américains à Reuters. Toutefois, ces derniers divergent quant à savoir si Zarif avait fait une promesse ferme, ou s’il avait simplement dit qu’il essaierait. Mais, après presque deux ans de pourparlers, tous considéraient le diplomate en chef de l’Iran comme crédible.

Le jour même de l’échange de prisonniers, les États-Unis ont levé les sanctions contre l’Iran. Le lendemain, M. Obama a annoncé que Washington avait commencé à rembourser à l’Iran un montant de 1,7 milliard de dollars pour régler un différend vieux de plusieurs décennies au sujet d’une vente d’armes antérieure à la Révolution islamique de 1979.

UN PERSONNAGE CLÉ EN IRAN : Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, qui a joué un rôle central dans les négociations avec les États-Unis au sujet des citoyens retenus en captivité. REUTERS/Eric Thayer

La famille Namazi pense que Washington a gaspillé ses moyens de pression. En plus du paiement en espèces, l’accord sur le nucléaire a donné à l’Iran accès à environ 100 milliards de dollars qui s’étaient accumulés dans des banques étrangères en paiement des ventes de pétrole iranien.

« Vous débloquez cent milliards de dollars d’actifs non gelés ainsi que des centaines de millions de dollars en espèces, et vous pensez que le lendemain vous disposez encore de moyens de pression ? », a demandé Jared Genser, un avocat spécialisé en droit de la famille.

Kerry, par l’intermédiaire d’un assistant, a refusé de commenter les détails de la négociation. Mais il « souhaite que tout le monde obtienne la même issue, et prie pour le jour où chacune des familles aura la tranquillité d’esprit que toutes méritent », a dit Matthew Summers, l’assistant.

Au lieu de libérer Siamak Namazi, les Iraniens ont arrêté son père malade, Baquer, un mois plus tard, alors que l’homme de 81 ans se trouvait à Téhéran dans l’espoir de rendre visite à son fils. Les Iraniens ont rendu Baquer à sa famille il y a plusieurs mois.

VALSE DES PERSONNELS, DÉFIS DE TRUMP

Alors que les reportages sur l’échange saturaient les chaînes d’information continue, un homme a déclaré son opposition : John Bolton, ancien ambassadeur des États-Unis auprès des Nations unies et, à l’époque, commentateur de politique étrangère souvent invité sur les plateaux de télévision.

L’accord, a-t-il dit, était « merveilleux pour les otages américains et leurs familles » mais une « débâcle diplomatique » pour les États-Unis. « Sommes-nous simplement en train d’inciter l’Iran à prendre d’autres otages ? » a-t-il demandé.

Bolton est maintenant le conseiller de Trump en matière de sécurité nationale, en poste depuis avril. Cela fait de lui un personnage central pour décider quelles concessions, le cas échéant, Washington accordera à l’Iran dans les échanges de prisonniers. Un porte-parole de Bolton a fait savoir que ce dernier n’accepterait pas d’interview.

VIDEO: Les prisonniers et la politique

Malgré la rhétorique belliqueuse de Trump à l’égard de l’Iran, les deux pays ont envisagé la possibilité d’un deuxième échange de prisonniers, selon un responsable américain. Miryousefi a déclaré à l’agence Reuters qu’il souhaitait la libération de 22 citoyens iraniens détenus aux États-Unis ou à l’étranger.

Mais après une série de faux départs et de camouflets diplomatiques, l’administration Trump a adopté une approche consistant à faire pression sur l’Iran, par exemple en envisageant de révoquer les visas des membres des familles des élites politiques iraniennes souhaitant se rendre aux États-Unis.

Puis, en mai, Trump a pris une mesure qui a assombri les espoirs des citoyens américains détenus en Iran : Il s’est retiré de l’accord sur le nucléaire qu’Obama avait scellé, affirmant que le pacte n’avait rien fait pour arrêter le soutien de l’Iran aux groupes rebelles ou son implication dans les conflits au Moyen-Orient.

Lundi, M. Trump a déclaré qu’il était était disposé à rencontrer les dirigeants iraniens « quand ils le souhaitent » sans conditions préalables, mais de hauts responsables iraniens ont rejeté l’offre, invoquant les sanctions américaines à l’encontre de l’Iran.

Miryousefi a déclaré que l’Iran avait fait, quelques mois plus tôt, une proposition aux États-Unis pour résoudre la crise des prisonniers, mais que cette proposition était restée sans réponse. Maintenant que les États-Unis ont abandonné l’accord sur le nucléaire, toute négociation sur les prisonniers est impossible, a-t-il dit.

Au cours des 16 premiers mois de son mandat, Trump n’a nommé personne au poste de responsable de la libération des Américains emprisonnés à l’étranger, confiant l’intérim à un diplomate ayant peu de liens directs avec la Maison-Blanche.

Les fréquents changements de personnel à la Maison-Blanche de Trump et au département d’État ont souvent laissé les membres des familles dans l’ignorance quant aux personnes à rencontrer.

Et ces derniers temps, ni les États-Unis ni l’Iran n’ont sérieusement exprimé une intention de se pencher sur la question des prisonniers.

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Un choix déchirant pour les familles : Rendre les choses publiques ou bien rester silencieux ?

Par YEGANEH TORBATI et JOEL SCHECTMAN

Après l’arrestation de Siamak Namazi à Téhéran en 2015, sa famille a été confrontée à un choix déchirant : impliquer la machine diplomatique du gouvernement américain, parler publiquement de l’arrestation, ou bien travailler discrètement à sa libération par l’intermédiaire de responsables iraniens.

C’est le même dilemme auquel sont confrontés les diplomates et les proches chaque fois qu’un citoyen américain est emprisonné en Iran.

politique claire sur la question de savoir si les familles devraient rendre publique une arrestation, ou bien rester silencieuses, selon les diplomates actuels et anciens, mais plutôt un mélange ad hoc de ce que la famille veut et des inclinations des négociateurs américains.

Pourtant, les diplomates américains ont souvent avisé les membres de la famille que la médiatisation des détentions pourrait compromettre les chances de libération.

Hua Qu, l’épouse de Xiyue Wang, un étudiant américain de troisième cycle emprisonné en Iran depuis près de deux ans, dit qu’elle a reçu en août 2016 des conseils du département d’État au sujet de la détention de son mari : Garder le silence pourrait laisser à l’Iran plus de marge de manœuvre pour libérer Wang.

Dans une déclaration sur son site Web, l’Université de Princeton a déclaré avoir tenu confidentielle l’arrestation de M. Wang « sur la recommandation de plusieurs conseillers bien informés qui ont fait valoir que la divulgation nuirait probablement aux efforts visant à obtenir la libération de M. Wang ».

Qu a déclaré avoir accepté.

« Nous avons toujours espéré que les autorités iraniennes finiraient par laisser tomber et le laisseraient rentrer chez lui », a-t-elle déclaré lors d’une interview dans son appartement près du campus de Princeton l’année dernière. « Nous ne nous attendions pas à ce que la situation se prolonge aussi longtemps. »

En fin de compte, les États-Unis, Princeton et la famille de Wang ont gardé sa détention sous silence pendant près d’un an, même après qu’il a été jugé coupable d’espionnage et condamné en avril 2017. C’est le gouvernement iranien qui a rendu public son cas l’été dernier.

Dans des notes diplomatiques confidentielles publiées par Wikileaks, les responsables américains ont débattu dans le détail de l’opportunité de rendre public les cas individuels. Dans un cas, ils ont dit qu’il était plus efficace d’organiser une campagne de pression au niveau international parce que le captif était un journaliste bien connu dont la femme était enceinte. Mais la médiatisation a été jugée dangereuse dans un autre cas, en partie parce que l’Irano-Américain avait travaillé pour une ONG perçue avec méfiance par l’Iran.

Une complication s’ajoute pour les familles quand les autorités iraniennes font des promesses de libération rapide de leurs proches en contrepartie de leur silence.

« Ils arrêtent quelqu’un et ensuite ils disent toujours aux familles : « Oh, ne le dites à personne, c’est une question d’une semaine ou deux semaines puis tout rentrera dans l’ordre » », a dit Bijan Khajehpour, un parent et ancien partenaire commercial de Siamak Namazi. Khajehpour a lui-même été emprisonné en Iran en 2009.

L’historien iranien Shaul Bakhash, le mari de Haleh Esfandiari, une universitaire arrêtée par les autorités iraniennes en 2007, a déclaré « c’est toujours une erreur de se taire ».

Esfandiari a été retenue dans le pays et régulièrement soumise à des interrogatoires. Au début, a dit M. Bakhash, la famille est restée silencieuse. Mais lorsqu’elle a été arrêtée, il a fait savoir que l’Iran avait arrêté une grand-mère d’une soixantaine d’années sur la base de vagues accusations.

« Il est important que les autorités iraniennes… réalisent que ce type de conduite est inacceptable selon les standards internationaux » a déclaré Bakhash.

VEILLÉE POUR L’ÉTUDIANT : Hua Qu apporte son soutien à son mari, Xiyue Wang, étudiant de troisième cycle à l’université de Princeton, lors d’une veillée en 2017 sur le campus. REUTERS/Eduardo Munoz

L’Iran, les otages et les obstacles : une chronologie

Par JOEL SCHECTMAN et YEGANEH TORBATI

CHAPITRE 1 : RÉVOLTE ESTUDIANTINE, OTAGES AMÉRICAINS ET RÉPERCUSSIONS PRÉSIDENTIELLES

LA CRISE COMMENCE : En 1979, des militants étudiants ont pris 52 personnes en otage, une saga qui a duré plus d’un an. REUTERS

NOVEMBRE 1979 – Des militants étudiants iraniens prennent d’assaut l’ambassade des États-Unis à Téhéran, prenant 52 personnes en otage (ci-dessus) pendant plus d’un an. Les étudiants, alignés sur le nouveau gouvernement islamiste iranien, exigent que Washington restituent le Shah destitué, qui reçoit alors des soins médicaux en Amérique, pour qu’il soit jugé en Iran.

AVRIL1980 – Le président américain Jimmy Carter coupe toute relation diplomatique avec l’Iran, ordonne un embargo économique et annule tous les visas américains délivrés aux citoyens iraniens. Après son échec pour obtenir la libération des otages, Carter ordonne une opération de sauvetage militaire qui se termine en catastrophe. L’opération Eagle Claw, une mission complexe impliquant plus d’une douzaine d’avions et une centaine de commandos américains, est interrompue par une tempête de sable qui crée des pannes sur les équipements des hélicoptères. Alors que l’équipe se prépare à rentrer chez elle, deux avions se percutent, tuant huit militaires. L’échec de la mission contribue à la victoire écrasante de Ronald Reagan sur Carter lors des élections présidentielles de novembre.

JANVIER 1981 – Les diplomates de Carter acceptent de débloquer plus de 7 milliards de dollars d’actifs iraniens saisis en échange de la libération des otages – libérés le jour où Reagan entre à la Maison Blanche. C’est la première fois que Washington octroie à Téhéran des récompenses financières en contrepartie de la libération des prisonniers – une pratique qui se poursuivra trois décennies durant.

1984-1985 – Pendant 14 mois, des militants chiites soutenus par l’Iran prennent en otage sept Américains au cours de kidnappings séparés, dont le responsable de la CIA à Beyrouth. Le président Reagan dit qu’il ne passera pas d’accord avec les extrémistes. « Aucun d’entre nous, aucun pays, ne peut se permettre de payer les terroristes pour les crimes qu’ils commettent, car cela ne fera qu’augmenter le nombre de ces crimes. »

AOÛT 1985 – Malgré la négociation tendue, l’administration Reagan a recours à des propositions secrètes faites à l’Iran pour résoudre la crise. Espérant bénéficier de l’aide de l’Iran pour libérer les otages, l’administration Reagan a commencé secrètement à autoriser l’envoi en Iran via Israël d’armes fabriquées aux USA. La découverte de cet accord illégal sur les armes a finalement entraîné la condamnation de fonctionnaires américains, dont le secrétaire à la Défense et le conseiller à la Sécurité nationale de Reagan. Malgré cela, Washington n’obtiendra pas la libération des otages pendant six années supplémentaires.

NOVEMBRE 1991 – Le président George H. W. Bush accepte de verser à l’Iran plus de 278 millions de dollars pour apurer un désaccord concernant des armes non livrées. Les milices alignées sur l’Iran relâchent les trois derniers otages américains dans les semaines qui suivent.

CHAPITRE 2 : UN BREF RAPPROCHEMENT, PUIS DE NOUVEAUX OTAGES

Nouvelle voie : après son élection en 1997, le président iranien Mohammad Khatami tente d’orienter son pays vers des relations plus harmonieuses avec l’Ouest. Reuters/Yannis Behrakis

1997-2005 – Mohammad Khatami (ci-dessus) est élu président de l’Iran et il tente de passer de l’hostilité à une politique de rapprochement avec l’Occident.

JUIN 2005 – Mahmoud Ahmadinejad, un membre charismatique de la tendance dure, est élu sur une vision conservatrice. Les relations avec les USA se détériorent.

2007 – Le consultant britannique en technologie Peter Moore et quatre gardes du corps sont enlevés en Irak par une milice soutenue par l’Iran. Dans un échange apparent de prisonniers après 31 mois de captivité, Moore est libéré quelques heures après que l’armée américaine a transféré un chef d’une milice soutenue par l’Iran à la garde de l’Irak, qui libère le militant quelques jours plus tard.

CHAPITRE 3 : LE CAS DE L’AGENT DU FBI DISPARU

À LA RECHERCHE DE RÉPONSES ET D’AIDE : Christine Levinson, l’épouse de Robert Levinson, et leur fils Daniel Levinson présentent une photo de l’ancien agent du FBI disparu au cours d’une conférence de presse à l’ambassade de Suisse à Téhéran en décembre 2007. REUTERS/Morteza Nikoubazl

MARS 2007 (ci-dessus) Dans une affaire qui va malmener trois présidents américains successifs, l’ancien agent du FBI Robert Levinson disparaît alors qu’il se rend sur l’île iranienne de Kish, au cours d’un voyage qui s’est révélé plus tard avoir été effectué alors qu’il était sous contrat avec la CIA. Alors que l’administration Bush accuse presque immédiatement Téhéran, les responsables américains insistent sur le fait que Levinson était un prestataire privé. Il faut des années aux États-Unis pour reconnaître qu’il était en mission pour leur compte.

MAI 2007 – Alors que les responsables américains et iraniens mènent des pourparlers au plus haut niveau depuis des décennies pour trouver une issue au conflit en Irak, les services de sécurité iraniens détiennent trois Irano-américains : Le chercheur Haleh Esfandiari, le sociologue Kian Tajbakhsh et l’homme d’affaires Ali Shakeri. Le reporter Parnaz Azima était retenu sur le sol iranien depuis janvier 2007. Les quatre sont libérés plus tard dans l’année.

OCTOBRE 2007 – Nik Moradi, bi-national irano-américain, est arrêté à son arrivée à l’aéroport de Téhéran. Il est incarcéré durant six mois. Il affirmera plus tard, au cours d’un procès intenté contre l’Iran, avoir été soumis à des interrogatoires, drogué et maltraité. Les autorités iraniennes lui auraient extorqué de faux aveux selon lesquels il aurait espionné pour des agences de renseignement étrangères, selon sa plainte.

MAI 2008 – L’homme d’affaires irano-américain Reza Taghavi est arrêté en Iran parce qu’il est soupçonné d’avoir été affilié à un groupe antigouvernemental et est détenu pendant plus de deux ans. Le gouvernement américain ne joue pas un rôle majeur dans sa libération, a dit son avocat à CNN, pour éviter que Taghavi ne devienne un pion politique.

JUIN 2008 – L’Iran arrête Silva Harotonian, une employée administrative irano-arménienne de l’IREX [une ONG américaine qui oeuvre dans les domaines de l’éducation et du développement, NdT], qui reçoit des financements du gouvernement américain, et l’accuse de tenter de fomenter une « révolution douce » en Iran. Elle travaille sur la santé maternelle et infantile, mais l’Iran se méfie depuis longtemps des initiatives militantes civiles. En 2009, elle est condamnée à trois ans de prison. Les États-Unis demandent sa libération, et elle est relâchée en 2010.

MARS 2009 – Le diplomate américain Richard Holbrooke rencontre un délégué iranien à La Haye, et sollicite une « aide humanitaire » de l’Iran sur les cas de Levinson et de deux irano-américaines, Roxana Saberi et Esha Momeni. Saberi, journaliste, avait été arrêtée plus tôt dans l’année. Momeni, militante des droits des femmes et chercheuse, était retenue en Iran depuis l’année précédente. Elles ont finalement été relâchées.

CHAPITRE 4 : MANIFESTATIONS EN IRAN, DÉTENTIONS DE HAUT NIVEAU

RETOUR À LA MAISON : Sarah Shourd, Josh Fattal et Shane Bauer, des randonneurs américains ayant été détenus en Iran car accusés d’espionnage, reçoivent des cadeaux à Mascate, juste avant leur départ pour rentrer aux États-Unis en 2011. REUTERS/Jumana El Heloueh

JUILLET 2009 – Après que des millions d’Iraniens ont manifesté contre les résultats de l’élection présidentielle un mois plus tôt, Téhéran s’en prend à la société civile. Les autorités iraniennes arrêtent de nouveau Kian Tajbakhsh, et il est déclaré coupable d’avoir agi contre la sécurité nationale et condamné à 15 ans de prison. Sa peine est ensuite réduite à cinq ans et, en 2010, il est libéré, sans toutefois avoir le droit de quitter le pays. Les diplomates américains ont finalement obtenu sa liberté dans le cadre d’un échange de prisonniers avec l’Iran en janvier 2016, et il a quitté l’Iran peu de temps après.

JUILLET 2009 – Après la condamnation par Washington de la répression menée par Téhéran, les gardes-frontières iraniens arrêtent les Américains Sarah Shourd, Josh Fattal et Shane Bauer (ci-dessus), qui avaient franchi la frontière irakienne par mégarde. L’affaire dominera les relations entre les États-Unis et l’Iran pendant deux ans. Shourd sort en 2010, et Fattal et Bauer en 2011. En contrepartie, Oman aurait payé environ 500 000 dollars pour chaque prisonnier.

AOÛT 2011 – Amir Hekmati, un ancien « marine » de nationalité irano-américaine, est arrêté alors qu’il rend visite à sa famille en Iran. Il est condamné à une peine de 10 ans de prison pour espionnage.

MAI 2012 – Les autorités iraniennes arrêtent Afsaneh Azadeh, une ressortissante irano-américaine, alors qu’elle arrive à Téhéran pour rendre visite à sa mère, l’accusant d’être un agent de la CIA. Elle est incarcérée pendant quatre mois, soumise à la torture et à des simulations d’exécution, selon une plainte fédérale contre l’Iran qu’elle a déposée en 2016.

AOÛT 2012 – L’Iran confisque les passeports de Nosratollah Khosravi, un Irano-Américain, alors qu’il se trouve en Iran pour rendre visite à sa famille. Ils lui sont restitués en avril 2015, mais alors qu’il se rend à l’aéroport de Téhéran pour rentrer aux États-Unis en mai, il est écroué à la prison d’Evin. Il passe huit mois en détention et est soumis à la torture, selon ses dépositions au procès qui a suivi.

SEPTEMBRE 2012 – L’Irano-américain Saeed Abedini est arrêté puis condamné à huit ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale.

JUILLET 2014 – Jason Rezaian, journaliste au Washington Post, est emprisonné en Iran et accusé d’espionnage. Il nie les accusations.

CHAPITRE 5 : LES NÉGOCIATIONS, PUIS L’ÉCHANGE DE PRISONNIERS

APPELS EN FAVEUR D’UNE TRAVAILLEUSE HUMANITAIRE : Ses soutiens exigent la libération de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une employée de la Fondation Thomson Reuters emprisonnée en Iran. REUTERS/Henry Nicholls

SEPTEMBRE 2015 – Le président iranien Hassan Rouhani dit à CNN que l’Iran est prêt à libérer des prisonniers américains si les États-Unis libèrent des prisonniers iraniens. Le secrétaire d’État John Kerry confirme les pourparlers et dit : « Nous verrons bien ». En même temps, Nizar Zakka, un citoyen libanais résidant aux États-Unis, est arrêté alors qu’il se trouve en Iran pour assister à une conférence. En septembre 2016, il est condamné à 10 ans de prison pour espionnage, ce que son avocat nie.

OCTOBRE 2015 – L’homme d’affaires irano-américain Siamak Namazi est arrêté par des les Gardiens de la Révolution Islamique en Iran, puis condamné à 10 ans de prison pour espionnage.

DÉCEMBRE 2015 – Matthew Trevithick, un Américain étudiant le persan en Iran, est arrêté par trois personnes dans une voiture banalisée et détenu pendant 41 jours.

JANVIER 2016 – Au terme de 14 mois de négociations, Rezaian, Abedini, Hekmati, Trevithick, Tajbakhsh et Khosravi sont libérés par l’Iran dans le cadre d’un échange de prisonniers avec les États-Unis. En contrepartie, Washington accepte de libérer, ou retirer les accusations portées contre sept Iraniens aux États-Unis et d’abandonner les accusations contre 14 autres à l’étranger. Washington débloque 1,7 milliard de dollars d’avoirs iraniens, lié à un différend distinct. Pourtant, l’Amérique ne parvient pas à obtenir la libération de Namazi ni à régler l’affaire Levinson.

FEVRIER 2016 – Le père de Siamak Namazi, Baquer Namazi, est arrêté à son arrivée à Téhéran et condamné à 10 ans de prison pour espionnage. L’arrestation de Namazi annonce une série de captures après la vague de libérations précédente, dont celle de Xiyue Wang, étudiant à Princeton, arrêté en Iran en août 2016 alors qu’il faisait des recherches pour sa thèse de doctorat. Il est reconnu coupable d’espionnage et condamné à 10 ans de prison en 2017.

AVRIL 2016 – Les autorités iraniennes arrêtent Nazanin Zaghari-Ratcliffe (ci-dessus) à l’aéroport de Téhéran alors qu’elle revient d’une visite familiale. Elle est déclarée coupable d’avoir tenté de renverser le gouvernement, une accusation rejetée par sa famille et son employeur, la Thomson Reuters Foundation, un organisme de bienfaisance indépendant de Reuters News.

JUILLET 2016 – Karan Vafadari, un Iranien-américain, et son épouse Afarin Niasari, une résidente permanente des États-Unis, sont arrêtés pour avoir organisé des soirées mixtes et avoir consommé de l’alcool, puis accusés de crimes plus graves liés à la sécurité nationale. En janvier 2018, le couple est condamné à 27 ans et 16 ans de prison, respectivement. Toujours en juillet, Robin Shahini, un Irano-américain, est arrêté pour avoir agi contre la sécurité nationale. Il est libéré sous caution en mars 2017 et a déposé une plainte contre l’Iran devant un tribunal américain en juillet 2018.

JANVIER 2018 – Malgré le discours véhément du nouveau président Trump, l’Iran ne renonce pas à sa pratique de capturer des américains : Morad Tahbaz, homme d’affaires et écologiste irano-américain, est arrêté en Iran.

JUILLET 2018 – Vafadari et Niasari sont libérés sous caution de la prison d’Evin, selon un groupe de défense des droits de l’homme en Iran.

Pris en otage

Par Yeganeh Torbati et Joel Schectman

Photos : Steve McKinley et Chris Helgren

Vidéo : Justin Mitchell

Design : Pete Hausler

Publié sous la direction de Ronnie Greene

Source : Reuters, Yeganeth Torbati & Joël Schectman, 01-08-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Pierre D // 17.08.2018 à 07h00

Il est faux d’affirmer que la « prise d’otages américains » est une spécialité iranienne. C’est une spécialité partout où des évangélistes (révérend Jimmy Carter en tête) s’infiltrent dans les nations non seulement pour y pratiquer le prosélytisme mais pour alimenter les futures révolutions « coloriées » et déstabiliser les régimes en dehors de l’influence politico-économiques des USA… c’est aussi le cas de la Corée du Nord, de la Turquie, de la Chine, de la Russie, etc.

Ce n’est pas pour rien si même l’Église catholique a remplacé un sémillant universitaire, par un jésuite à sa tête. C’est la loi du Talion dans la chrétienté.

Ici la question est moins de savoir qui arrête, mais qui est arrêté et pourquoi.

26 réactions et commentaires

  • Pierre D // 17.08.2018 à 07h00

    Il est faux d’affirmer que la « prise d’otages américains » est une spécialité iranienne. C’est une spécialité partout où des évangélistes (révérend Jimmy Carter en tête) s’infiltrent dans les nations non seulement pour y pratiquer le prosélytisme mais pour alimenter les futures révolutions « coloriées » et déstabiliser les régimes en dehors de l’influence politico-économiques des USA… c’est aussi le cas de la Corée du Nord, de la Turquie, de la Chine, de la Russie, etc.

    Ce n’est pas pour rien si même l’Église catholique a remplacé un sémillant universitaire, par un jésuite à sa tête. C’est la loi du Talion dans la chrétienté.

    Ici la question est moins de savoir qui arrête, mais qui est arrêté et pourquoi.

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    • Aladin0248 // 17.08.2018 à 07h38

      Je ne comprends pas votre réflexion sur le pape. Ce dernier est sans doute un pion mondialiste qui caractérise une nouvelle défaite de l’Église catholique face à ce mouvement d’envergure dont elle était au départ l’ultime rempart (malgré tous ses défauts).

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      • Pierre D // 17.08.2018 à 08h40

        Benoit est soupçonné par de nombreux catholiques d’être une taupe protestante à Rome. Les jésuites ont été la réponse de la contre-réforme au protestantisme.

        http://www.lavie.fr/blog/jean-mercier/benoit-xvi-fait-son-coming-out-lutherien,1205

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        • petitjean // 17.08.2018 à 09h44

          Benoit, « taupe protestante à Rome » ??!!
          c’est une fake news !!
          les mondialistes ont poussé dehors le pape Benoit XVI , pour le remplacer par un……..mondialiste !
          La gauche apatride et anti occidentale a investi le Vatican

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        • Fritz // 17.08.2018 à 11h28

          @Pierre D : commentaire hors-sujet, qui ne parle en rien de l’Iran, et qui est inspiré par l’anti-protestantisme. Désolé, mais Jimmy Carter n’est pas un « révérend ». Et il n’a déclenché aucune révolution colorée ; la seule révolution que certains lui attribuent, c’est la révolution islamique en Iran, dans la mesure où il a « lâché » le Shah en 1978.

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          • ErJiEff // 17.08.2018 à 23h47

            « la seule révolution que certains lui attribuent, c’est la révolution islamique en Iran, dans la mesure où il a “lâché” le Shah en 1978″…
            Deux petites choses toutes simples à propos de Jimmy Carter.
            – En 1980 son conseiller Brzezinski a lancé les talibans afghans à la figure de l’URSS avec leur merveilleux héritage chaotique dont profite le pays depuis bientôt 20 ans. Ce n’était pas une révolution colorée, mais tout simplement une guerre civile hybride juste pour nuire à l’URSS.
            – Toujours en 1980, la tentative Eagle Claw pour libérer les otages US retenus à Téhéran, qui a sombré dans le ridicule.

            Et pour ce qui est des otages US en Iran, il suffit de voir les comportements et les résultats des officiels des ambassades US en Syrie (Robert Ford), en Ukraine (Geoffrey R. Pyatt), en Libye (Christopher Stevens).
            Difficile d’imaginer que les USA aient pu envoyer dans un pays, qu’ils considèrent comme un ennemi, des enfants de cœur.
            C’est peut-être aussi grâce à ces otages que l’Iran n’a pas encore été rasée de près par l’USAF.

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            • Fritz // 18.08.2018 à 00h47

              C’est en 1979 que le président Carter a signé la directive d’aide aux moudjahiddin afghans (les talibans n’apparaîtront qu’en 1994), si l’on en croit le très polonais et très catholique Zbigniew Brzezinski, qui s’est vanté, effectivement, d’avoir mis ces islamistes dans les pattes de l’URSS.

              Cela dit, pas de simplisme, c’est une décision souveraine et collégiale des dirigeants soviétiques qui a conduit à l’invasion de l’Afghanistan, en décembre 1979, et à l’élimination de Hafizullah Amin. Dire qu’ils sont tombés dans le piège est vraiment les prendre pour des niais (on sait que Gromyko était opposé à l’invasion), et faire beaucoup d’honneur aux vantardises de Brzezinski.

              Quant au raid de Tabas du 25 avril 1980, il fut un fiasco pour les Américains, mais j’éviterais de parler de ridicule à cause des huit personnes tuées dans le désert.

              Encore une fois, je recommande la lecture de l’ouvrage de Nouchine Yavarí d’Hellencourt, pondéré, documenté, avec ses larges citations des journaux iraniens, français, états-uniens, etc., contemporains de la crise des otages (1979-1981).

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  • Koui // 17.08.2018 à 08h17

    Les iraniens échangent des otages contre leur propre argent, volé par les USA il y a bien longtemps. Ils arrêtent des espions ou les font disparaître. Parfois, ils aident des libanais ou des irakiens a tuer des militaires US qui sont venus occuper leur pays. Au lieu de se rendre.

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    • Chris // 21.08.2018 à 13h49

      En effet, au-delà des problèmes familiaux qu’une disparition ou détention suscite, je ne verserai pas une larme sur les otages, peu importe leur nationalité et profession… médiatisée: c’est la guerre ! Ils sont des monnaies d’échanges et de pression.
      L’Iran tient la dragée haute aux USA et rend coup pour coup : oeil pour oeil, dent pour dent et plus si « affinités ».
      https://www.traditionalright.com/the-view-from-olympus-a-disastrous-decision-or-is-it/
      Lind estime que l’Iran pourrait prendrait “en otages” toutes les forces terrestres US se trouvant en Irak et en Syrie, et sans doute aussi en Afghanistan, dans ces pays où l’Iran est soit très bien implanté, soit dispose d’alliés et de relais très sûrs.
      A propos de l’Irangate 1978-79 et des espions de la CIA faits prisonniers à l’ambassade US à Téhéran.
      Dans la narrative occidentale, ces espions sont considérés à tort comme des « otages ». Ils furent arrêtés en flagrant délit dans une section secrète de l’ambassade. Jamais les États-Unis n’accusèrent l’Iran d’avoir violé leurs privilèges diplomatiques. Ce sont au contraire eux qui avaient violé leur statut diplomatique…

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  • Paul Atreide // 17.08.2018 à 08h31

    Espion ou pas

    que risque l’Iran à libérer ces prisonniers?

    C’est une politique à la saoudienne que je n’approuve guère, malgré toute mon affection pour l’Iran,

    ils gagneraient à les libérer, je pense

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    • Charles // 17.08.2018 à 08h54

      La libération d’otages est un signe de bonne volonté, comme on l’a vu récemment avec la Corée du Nord qui a libéré 3 (je crois) otages américains en gage de sa sincérité lors des pourparlers. C’est un classique diplomatique.

      En l’état actuel des relations avec les États-Unis, l’Iran n’a aucun intérêt à libérer ses otages, il n’y gagne strictement rien, au contraire : il ferait un geste de bonne volonté, alors qu’il est agressé malgré le fait qu’il n’a commis aucune infraction. Ce serait considéré comme une faiblesse – et la preuve qu’il est prêt à s’aplatir encore plus pour que les States suppriment leurs sanctions. Ces derniers s’engouffreraient dans la brèche.

      Prendre exemple sur la sophistication de Dune en matière de géostratégie…

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      • Paul Atreide // 17.08.2018 à 12h40

        Peut être

        mais ma conviction est que les gens retenu n’ont pas à subir la responsabilité d’action étatique, sauf si ces derniers ont réellement commis des crimes à l’encontre de l’iran, dans ce cas plutôt parler de prisonnier condamné que d’otage.

        De ce que j’ai lu de Dune, Thurfir Hawat, est otage des Harkonnen, car il a une valeur symbolique et stratégique par rapport aux Atreides, c’est aussi le remplaçant du mentat décédé du Baron.

        Hors ici j’ai le sentiment qu’on parle de citoyens lambda qui vivait leur vie et qu’on a prit en otage pour des raison qui les dépasse. Dans ce cadre je serai pour qu’il y ait des consensus en dehors du contexte géopolitique.

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        • Charles // 17.08.2018 à 18h51

          Mais ces otages américains, quels qu’ils soient, ont une valeur symbolique. Surtout Levinson, l’agent du FBI. Ce sont des citoyens américains que doit protéger le Gouvernement, qui a échoué à le faire (message à destination des citoyens US) ; c’est la démonstration que les États-Unis ne sont pas tout-puissants.

          Ce qui m’a frappé à la lecture de ces textes, c’est que n’avons que le son de cloche du côté américain. On ne sait rien des otages iraniens enlevés par les États-Unis : qui sont-ils, pourquoi ont-ils été enlevés, sont-ils torturés et mis en isolation, combien y en a-t-il, etc. ? Sauf pour le général Asgari, kidnappé 1 mois AVANT Levinson, ce qui suggère que l’enlèvement de ce dernier est une mesure de représailles à une action hostile des Américains – et que les frontières entre « le bien et le mal » ne sont pas si claires que ce point de vue le laisse entendre.

          Nous pourrions tout aussi bien demander aux Américains de libérer tous les Iraniens enlevés : vos deux arguments (et la non-pertinence d’enlever des citoyens innocents et le fait qu’ils ne risquent rien en les libérant) valent également pour eux.

          Dans l’ensemble, ces enlèvements me semblent un mal moindre que les assassinats purs et simples dont sont coutumiers certains pays, qu’ils soient ciblés (la France avec les chefs djihadistes dont se vantait un Hollande tout fiérot par exemple) ou aveugles (les drones américains terrorisant des villages parkistanais, le ball-trap israélien…). Même si les gouvernement les détestent, car ils sont moins faciles à gérer vis-à-vis de l’opinion publique.

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          • Paul Atreide // 18.08.2018 à 01h16

            Encore une fois mon propos était de dire que des personnes n’ayant aucun liens avec les actions d’un état, n’ont pas à subir de tel chose

            après si ce sont des agent, des espion, des militaire, je dirais que c’est de l’ordre du conflit diplomatique, Les saoudiens retiennent bien des personnes en otages contre leur grés alors que celles ci n’ont commis aucune action nefaste pour le pays. C’est ce genre de prise d’otage que je désapprouve

            Pour le reste , je dirais que chaque pays mènent ses propres actions dans la logique de ses intérêts, le problème et que les intérêts us sont mondiaux, et bientôt se trouverons dans l’espace, ce qui en fait un pays très dangereux, alors je ne me doute pas qu’ils ont plus de sang sur les mains à ce propos que n’importe qu’elle autre état.

            merci pour votre réponse

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  • Subotai // 17.08.2018 à 08h46

    Je me souviens de « touristes » étatuniens faisant du trekking dans les montagnes et se retrouvant par « erreur » du coté iranien et comme de juste arrêté par les gardes frontière.
    Je me souviens m’être dit, ils nous prennent vraiment pour des cons… quel touriste à comme idée d’aller se balader sur la frontière iranienne?

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    • Julien // 18.08.2018 à 00h07

      Surtout, en ce moment deux usa ils mettent en prison les gens qui rentrent aux usa sans autorisation.

      Pourquoi l’iran n’aurait pas le droit de faire pareil ?

        +3

      Alerter
  • Fritz // 17.08.2018 à 11h35

    Article intéressant, fouillé, instructif, qui donne le point de vue américain. Dommage qu’il ignore la médiation algérienne et le rôle du ministre Mohammed Seddik Benyahia.
    https://www.setifois.com/2018/01/19/37e-anniversaire-de-la-liberation-par-lalgerie-des-52-diplomates-americains-detenus-en-iran/

    En français, nous avons une étude équilibrée, sous la forme d’un livre papier (quelle horreur !!) : Les otages américains à Téhéran, par Nouchine Yavarí-d’Hellencourt, La documentation française, 1992.

      +3

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  • Ananymous // 17.08.2018 à 13h17

    Hahaha…

    Combien de ressortissants étrangers emprisonnés aux US ?
    Plus de 20%…
    http://www.bop.gov/about/statistics/statistics_inmate_citizenship.jsp

    Classement mondial des US parmi les plus aux taux de détenus par rapport à la population ? 1er haut la main.
    A titre d exemple les US représentent 5% de la population mondiale mais 25% des détenus dans le monde…
    fr.m.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_population_carcérale

    Et ça se permet de perrorer et de donner des leçons.

    C est un veritable sketch.

    Des otages par ci, des terroristes par là, l axe du mal ceci, l ordre mondial cela, les armes de destruction massive, les armes chimiques, Assad qui ne mériterait pas de vivre, l agression Russe, le monde libre, la democratie, tout ca, tout ça etc, etc, etc tralala-itou…

    Je suppose que la reprise de l article sur ce site est ironique ou juste une simple blague ?

    Petits chenapans !

      +12

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  • John V. Doe // 17.08.2018 à 13h32

    De la manipulation

    Ce qui est bien montré par le premier article, par Reuter, c’est qu’on fait pleurer Margot par la personnalisation des familles et des pauvres otages otaniens chez les iraniens alors que la justice US emprisonne « légalement » des « malfaiteurs » iraniens anonymes, sans familles précisée ni sentiments de celles-ci. Le tout sans une seule allusion à la saisie des biens iraniens chez eux.

    Rien que pour cette leçon de chose, le post est intéressant.

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  • Kokoba // 17.08.2018 à 15h10

    Difficile de démeler le vrai du faux dans ces affaires d’otages.
    Ici, on a le point de vue Américain mais comment savoir si les personnes arretées sont de vrais otages ou des espions ou agents de la CIA ?
    Ni le gouvernement Américain, ni le gouvernement Iranien ne sont digne de confiance ici.

      +7

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  • Catalina // 17.08.2018 à 15h14

    « Son administration est confrontée à une réalité préoccupante : Il n’y a pas de moyen facile d’empêcher l’Iran de capturer des Américains, tactique employée par Téhéran depuis la Révolution islamique de 1979. »
    ben si ma pov dame, yankee go home !!! pour s’occuper de votre pays délabré !
    bon, c’est sûr, vous avez toujours volé tout le monde, se genre de sale habitude ne passe pas comme ça….

      +8

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  • Julien // 17.08.2018 à 16h23

    C’est toujours pareil.

    Quand la justice d’un pays occidental envoie quelqu’un en prison. C’est toujours justifiè. Surtout si il agit d’un ressortissant d’un pays « moins développé »

    Quand la justice d’ un pays « moins développé » ( Iran indonesie philippine mexique…) décide qu’un occidental est coupable, c’est forcément une injustice politique, il est FORCÉMENT innocent et il faut tout faire pour le faire sortir de là.

    Le monde ne changera donc jamais.

      +8

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  • Asa // 17.08.2018 à 22h07

    C est même pas une propagande anti iranien , le journal fait carrément un roman, mais c est un roman a 3 sous, dire que l’Iran bafoue les règles et ne respecte pas le droit de l’homme, je veux bien mais comparer l’Iran et les usa en matière de droit de l’homme et droit des otages et prends des otages, je préfère quand même l’Iran

      +2

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  • RGT // 18.08.2018 à 08h56

    « JANVIER 1981 … libérés le jour où Reagan entre à la Maison Blanche ».

    Si mes souvenirs sont bons, les otages ont été retenus bien plus longtemps que prévu à la demande des ripux-blicains US pour évincer Carter et transformer cette action en « Bienfait Reagan »…
    Quand cette magouille avait été révélée, de nombreuses années plus tard ça avait fait un scandale important aux USA mais à peine quelques petits encarts en dernière page de nos journaux nationaux…

    Par contre, il n’est jamais fait mention du fait que les otages US en Iran sont tous revenus vivants et en bonne santé et correctement traités (avec peut-être quelques restrictions sur ceux de 1979, et encore).

    Nous sommes bien loin de Guantanamo…

    Pardon, les iraniens sont dans le « camp du mal », j’avais oublié…

    Petite question : Que se passerait-il si un état saisissait tous les avoirs US présents sur son territoire ???

    Je pense que cet état serait « libéré » par la « communauté internationale » dans les 5 minutes qui suivent ce crime abomifreux…

      +4

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