Un rapport de référence appelle à une révision de la gestion mondiale des ressources en eau et de son gaspillage.
Source : The Guardian, Fiona Harvey
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Le monde est confronté à une crise de l’eau imminente, la demande devant dépasser de 40 % l’offre d’eau douce d’ici la fin de la décennie, ont déclaré des experts à la veille d’un sommet crucial des Nations unies sur l’eau.
Selon un rapport historique sur l’économie de l’eau, les gouvernements doivent de toute urgence cesser de subventionner l’extraction et la surexploitation de l’eau par le biais de subventions agricoles mal ciblées, et les industries, de l’extraction minière à la fabrication, doivent être amenées à revoir leurs pratiques de gaspillage.
Les nations doivent commencer à gérer l’eau comme un bien commun mondial, car la plupart des pays dépendent fortement de leurs voisins pour leur approvisionnement en eau, et la surconsommation, la pollution et la crise climatique menacent l’approvisionnement en eau à l’échelle mondiale, affirment les auteurs du rapport.
Johan Rockstrom, directeur de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact du climat, coprésident de la Commission mondiale sur l’économie de l’eau et auteur principal du rapport, a déclaré au Guardian que la négligence du monde à l’égard des ressources en eau menait à la catastrophe. «Il est scientifiquement prouvé que nous sommes confrontés à une crise de l’eau. Nous utilisons l’eau à mauvais escient, nous la polluons et nous modifions l’ensemble du cycle hydrologique mondial, en raison de nos effets sur le climat. Il s’agit d’une triple crise.
Mariana Mazzucato, coprésidente de la Commission mondiale sur l’économie de l’eau, professeur à l’University College London et auteure principale du rapport, a ajouté : « Nous avons besoin d’une approche beaucoup plus volontaire et ambitieuse, axée sur le bien commun. Nous devons placer la justice et l’équité au centre de cette démarche, il ne s’agit pas seulement d’un problème technologique ou financier. »
C’est la première fois que le système mondial de l’eau fait l’objet d’un examen approfondi et que sa valeur pour les pays – et les risques pour leur prospérité si l’eau est négligée – est exposée en termes clairs. À l’instar du rapport Stern sur l’économie de la crise climatique en 2006 et du rapport Dasgupta sur l’économie de la biodiversité en 2021, les auteurs du rapport espèrent mettre en évidence la crise d’une manière que les décideurs politiques et les économistes pourront reconnaître.
Selon Rockstrom, de nombreux gouvernements ne réalisent toujours pas à quel point ils sont interdépendants en matière d’eau. La plupart des pays dépendent, pour la moitié environ de leur approvisionnement en eau, de l’évaporation de l’eau provenant des pays voisins. Cette eau est dite « verte » car elle est retenue dans les sols et provient de la transpiration des forêts et d’autres écosystèmes, lorsque les plantes absorbent l’eau du sol et libèrent de la vapeur d’eau dans l’air par leurs feuilles.
Le rapport présente sept recommandations clés, dont la refonte de la gouvernance mondiale des ressources en eau, l’augmentation des investissements dans la gestion de l’eau par le biais de partenariats public-privé, la fixation d’un prix approprié pour l’eau et l’établissement de « partenariats pour une eau juste » afin de lever des fonds pour des projets liés à l’eau dans les pays en développement et les pays à revenu intermédiaire.
Chaque année, plus de 700 milliards de dollars (575 milliards de livres Sterling) de subventions sont alloués à l’agriculture et à l’eau dans le monde, et ces subventions alimentent souvent une consommation d’eau excessive. Les fuites d’eau doivent également être traitées de toute urgence, selon le rapport, et la restauration des systèmes d’eau douce tels que les zones humides devrait être une autre priorité.
L’eau est au cœur de la crise climatique et de la crise alimentaire mondiale. « Il n’y aura pas de révolution agricole si nous ne réglons pas le problème de l’eau, a déclaré Rockstrom. Derrière tous les défis auxquels nous sommes confrontés, il y a toujours de l’eau, et nous n’en parlons jamais. »
De nombreux modes d’utilisation de l’eau sont inefficaces et doivent être modifiés, comme le montrent les systèmes d’épuration des pays développés. « Il est tout à fait remarquable que nous utilisions de l’eau douce et saine pour transporter des excréments, de l’urine, de l’azote, du phosphore – et que nous ayons ensuite besoin de stations d’épuration inefficaces qui laissent échapper 30 % de tous les nutriments dans les écosystèmes aquatiques en aval, ce qui les détruit et provoque des zones mortes. Nous sommes vraiment en train de nous tromper nous-mêmes en ce qui concerne ce système moderne linéaire de traitement des déchets par l’eau. Des innovations massives sont nécessaires. »
Le sommet des Nations unies sur l’eau, dirigé par les gouvernements des Pays-Bas et du Tadjikistan, se tiendra à New York le 22 mars. Les dirigeants du monde entier sont invités, mais seuls quelques-uns devraient y assister, la plupart des pays étant représentés par des ministres ou des fonctionnaires de haut rang. Ce sera la première fois depuis plus de quarante ans que les Nations unies se réunissent pour discuter de l’eau, les tentatives précédentes ayant été bloquées par des gouvernements réticents à l’idée d’une quelconque forme de gouvernance internationale de la ressource.
Henk Ovink, envoyé spécial des Pays-Bas pour les affaires internationales relatives à l’eau, a déclaré au Guardian que la conférence était cruciale. « Si nous voulons avoir un espoir de résoudre notre crise climatique, notre crise de la biodiversité et d’autres défis mondiaux en matière d’alimentation, d’énergie et de santé, nous devons changer radicalement notre approche de la manière dont nous apprécions et gérons l’eau, a-t-il déclaré. C’est la meilleure occasion que nous ayons de placer l’eau au centre de l’action mondiale afin de garantir que les populations, les cultures et l’environnement continuent à disposer de l’eau dont ils ont besoin. »
Sept appels à l’action dans le domaine de l’eau
– Gérer le cycle mondial de l’eau comme un bien commun mondial, à protéger collectivement et dans notre intérêt commun.
– Garantir une eau sûre et adéquate à tous les groupes vulnérables et collaborer avec l’industrie pour accroître les investissements dans le domaine de l’eau.
– Mettre fin à la sous-tarification de l’eau. Une tarification adéquate et un soutien ciblé aux pauvres permettront d’utiliser l’eau de manière plus efficace, plus équitable et plus durable.
– Réduire les plus de 700 milliards de dollars de subventions accordées chaque année à l’agriculture et à l’eau, qui alimentent souvent une consommation d’eau excessive, et réduire les fuites dans les systèmes d’approvisionnement en eau.
– Établir des « partenariats pour l’eau juste » qui peuvent mobiliser des fonds pour les pays à faible et moyen revenu.
– Prendre des mesures urgentes au cours de cette décennie sur des questions telles que la restauration des zones humides et des nappes phréatiques épuisées, le recyclage de l’eau utilisée dans l’industrie, le passage à une agriculture de précision qui utilise l’eau de manière plus efficace et l’obligation pour les entreprises de rendre compte de leur « empreinte eau ».
– Réformer la gouvernance de l’eau au niveau international et inclure l’eau dans les accords commerciaux. La gouvernance doit également tenir compte des femmes, des agriculteurs, des populations autochtones et des autres personnes qui sont en première ligne de la conservation de l’eau.
Cet article a été modifié le 17 mars 2023. Une version précédente, s’appuyant sur les chiffres d’une version préliminaire du rapport de la Commission mondiale sur l’économie de l’eau, indiquait que les subventions à l’agriculture et à l’eau s’élevaient à 1 000 milliards de dollars par an. Ce chiffre a été remplacé par 700 milliards de dollars, conformément au rapport final.
Source : The Guardian, Fiona Harvey, 17-03-2023
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
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Commentaire recommandé
L’essentiel est de « mettre fin à la sous-tarification de l’eau ». Pour ces gens là, l’eau doit être une marchandise comme une autre pour gagner des milliards sur le dos des pauvres.
Une étude sérieuse analyse la gestion de l’eau par bassin versant et non par pays. C’est ensuite aux pays concernés de gérer leurs bassins « en bon père de famille ». L »eau doit rester gratuite, c’est le transport et les traitements qui doivent être payants. Le partage de l’eau doit lui être fait par les pouvoirs publics, pas par les entreprises privées en augmentant les prix.
De toute façon ces officines coûteuses doivent avoir des conclusions qui plaisent à leur financeurs. On est loin de la science.
29 réactions et commentaires
Encore une prédiction « catastrophique » qui ne se réalisera pas, comme toutes les autres avant.
Le Potsdam Institute for Climate Impact Research qui paye le salaire de Johan Rockström est une émanantion du gouvernement allemand, ce monsieur est donc payé par le gouvernement pour trouver ce qu’on lui demande de trouver, ainsi en dépend sa carrière. C’est un scientifique engagé dans un mouvement politique qui instrumentalise la science. Un scientifique qui en appelle a la justice, l’équité et le bien commun alors qu’il n’y connait manifestement rien… Une politisation de la science dont rien de bon ne peut en sortir.
Pour être honnête il faudrait commencer par reconnaitre humblement les incertitudes, les limites de notre pouvoir de contrôle et le fait que l’avenir est inconnu. Donc ne pas marteler a grand coup de marketing des accroches publicitaire destinées a distiller la peur avec des phrase toute faite du genre : « c’est scientifiquement prouvé », ca fait tres Diafoirus, même si c’est bon pour sa carrière.
+31
AlerterL’essentiel est de « mettre fin à la sous-tarification de l’eau ». Pour ces gens là, l’eau doit être une marchandise comme une autre pour gagner des milliards sur le dos des pauvres.
Une étude sérieuse analyse la gestion de l’eau par bassin versant et non par pays. C’est ensuite aux pays concernés de gérer leurs bassins « en bon père de famille ». L »eau doit rester gratuite, c’est le transport et les traitements qui doivent être payants. Le partage de l’eau doit lui être fait par les pouvoirs publics, pas par les entreprises privées en augmentant les prix.
De toute façon ces officines coûteuses doivent avoir des conclusions qui plaisent à leur financeurs. On est loin de la science.
+38
AlerterLa financiarisation de la gestion de l’eau est en marche.
Exemple avec l’Australie:
https://www.youtube.com/watch?v=xl98p9ck764&t=4s
La fabrique du consentement bat son plein, nouveau marché plus juteux que la « lutte pour le climat » qui risque de s’essouffler avant la fin de cette décennie car confrontée au réel.
https://www.youtube.com/watch?v=xl98p9ck764&t=4s
+12
AlerterOn pourrait vous rétorquer que vous êtes également tres loin de la science.Votre discours est essentiellement moral et politique. Pourquoi pas, mais a quoi bon vanter les pouvoir publiques si ceux ci sont corrompus ou non représentatif, simple marionnette « d’officines couteuse » ?
S’agit-il il d’imposer « la démocratie » laser guidée a des gens qui n’en voudraient peut-être pas (on a vu ce que cela donne dans des contextes juridiques et tribaux différents) ? La notion de « bon pere de famille » et un concept du droit latin qui fait référence a des normes sociales qui ont court chez nous. Mais pas forcément ailleurs.
En réalité il faudrait peut-etre vous comprendre non comme un adversaire mais comme un concurrent a cette gouvernance mondiale. Sur ce marché politico-économique vous avez vous aussi des vues morales, globalisées, et universalistes.
Elles peuvent être jugées séduisante de prime abord. Mais elles sont encore moins scientifiques que celles de l’auteur. D’autant plus que vos solutions semblent se passer d’analyses contextuelles. Si c’etait le cas ce serait quelque peu hors sol et idéologique.
+1
AlerterJ’aime assez les travaux de La cosmochimiste française Laurette Piani qui défend l’idée que l’origine de l’eau primaire sur terre est d’origine géologique. L’eau douce en quantité limité, que l’on utilise régulièrement est elle d’origine secondaire : évaporation de l’eau de mer puis condensation. Dans le cycle de réchauffement actuel nous pourrions nous attendre à davantage d’évaporation d’eau de mer donc de pluie. Hélas entre la théorie et la réalité il y a des planètes d’écarts. Le danger serait que nous puisions pour nos usages (agricoles, industriels, Etc) plus d’eau que nous donne la nature, je crains que nous prenions cette mauvaise direction.
+2
AlerterIl n’est pire sourd qui ne veut entendre
Habituellement, les officines couteuses sont le fer de lance des multinationales pour défendre leurs intérêts auprès des gouvernements ( Cf McKinsey). Elles n’hésitent pas à financer les études bidons de certains scientifiques pour que surtout rien ne change.
On ne connait pas le futur … alors continuons. Mais cela devient vraiment inquiétant. Un simple témoignage de Nord Ardèche, certes cela ne vaut pas étude scientifique, mais, tout de même : des sources commencent à se tarir l’été sur un mois ou deux alors que de mémoire d’anciens il n’y avait pas souvenir de tel problème en 80 ans. Beaucoup de villages font appel à l’eau du Rhône l’été. Cette eau est elle entièrement débarrassée de ses polluants (PIFASS, pyralène et autres résidus de l’industrie chimique) ? Pour certains villages de la Haute Loire voisine, il a fallu, non seulement l’été, mais tout cet hiver les approvisionner en eau potable par camions citernes ! Que dire de Danone et Nestlé qui accaparent les ressources en eau et exporte à l’autre bout du monde, engrangeant les bénéfices quand localement il faudra se serrer la ceinture ?
Là encore, socialisation de la dépollution, du traitement, du transport et privatisation des profits.Il va falloir se pencher sérieusement sur ce problème, l’attentisme n’est plus de mise.
+23
AlerterIl existent des événements hydrologique qui dépassent la vue d’une vie humaine, comme les crues centennales.
Donc non, en effet, un ressenti local cela ne vaut pas etude scientifique pour decrypter une tendance mondiale. Ce n’est qu’un biais de confirmation.
Sur cette base discutable, Vous finissez par faire la meme erreur que l’auteur : en profiter pour vendre une politique (socialisation et privatisation ).
Lui veut sa gouvernance mondiale, vous voulez la votre.
+1
AlerterEn accord avec les commentaires @Olivier et @Patrique, j’y ajoute que l’Arabie Saoudite vient de prendre ses distances avec l’occident anglo-saxon en se tournant vers l’est… comme par hasard elle est visée en tant que pays sur-consommateur d’eau.
+6
AlerterSe trourner vers l’est, le nord ou ailleurs ne fera pas pleuvoir dans un pays dont la quasi-totalité de l’eau provient de la désalinisationde l’eau de mer…idem pour l’UAE, le Koweit, et les autres. l’Iraq est déficitaire en eau comme la Jordanie, l’Egypte
+4
AlerterSe tourner vers l’Ouest c’est risquer de recevoir une pluie de sanctions, voire de missiles ou de bombes, C’est possiblement conserver ou retrouver une certaine souveraineté pour gérer l’eau selon l’intérêt général du pays et non selon les « règles » du marché édictées par les USA.
Difficile désormais d’avoir confiance dans une solution du problème par le capitalisme neo-libéral anglo-américain, puisqu’il est évident qu’il est la cause du problème…
+8
AlerterDésaliniser l’eau de mer quand on a de l’énergie est la solution. Dans le cas du Moyen-Orient, pétrole bien sur mais aussi EnR. C’est également valable pour l’Afrique mais aussi pour nous. Hélas nous avons choisi de gaspiller notre électricité en mobilité, alors que la biomasse pouvait remplacer petit à petit le pétrole.
+1
AlerterConnaissez-vous le micanthus ? C’est une plante cultivée en France et utilisée comme biomasse pour le chauffage.
https://www.connaissancedesenergies.org/afp/en-alsace-une-commune-se-chauffe-au-miscanthus-une-plante-ecologique-et-economique-230425
+0
AlerterOui j’avais déjà lu l’article. Merci quand même. Je trouve cela très interessant bien sur. Heureusement qu’il y a quelques décideurs locaux qui prennent parfois de bonnes décisions et avancent sans bruit….
Pour revenir à la déssalinisation de l’eau de mer, cela reste très énergivore et le problème des rejets de saumure se pose. il faudrait produire du sel dans des bassins de rétention en même temps, ce qui n’est pas le cas. Les rejets en mer sont toxiques pour le milieu marin. Les choses sont rarement pensées dans leur globalité et dans un but écologique.
+1
AlerterOui, heureusement, en espérant que se développe la culture de cette plante. Toutefois, en pensant toujours aux potentiel(s) défaut(s) inné(s) ou cré(s) avec ses dérivés.
C’est vrai que les choses sont rarement pensées dans leur globalité et pour l’écologie.Cependant, même pensant écologique, cela peut produire d’autres effets néfastes. Même pensant néfaste en totalité, il peut y avoir une part qui est le contraire. Il y a un équilibre à essayer de maintenir et/ou à jauger.
Par exemple, le diesel pour l’écologie :
« La députée européenne Michèle Rivasi explique: « Le diesel a été favorisé par la lutte contre le changement climatique car son pouvoir de réchauffement global est inférieur à celui de l’essence : en luttant contre un fléau, nous en avons généré un autre ». »
https://www.nouvelobs.com/planete/20120613.OBS8580/diesel-7-questions-sur-un-carburant-tout-puissant.html
« Dans son numéro de décembre, la revue Nature a publié les résultats d’une étude internationale expliquant pourquoi, en 2020, la concentration de méthane dans la haute atmosphère avait connu une augmentation jamais vue depuis le début des mesures, dans les années 80. Principale explication, ce gaz avait été beaucoup moins dégradé par les émissions d’oxydes d’azote (Nox) du transport routier, car celui-ci avait beaucoup diminué cette année-là sous l’effet du grand confinement mondial. » https://www.caradisiac.com/vers-la-rehabilitation-du-diesel-200368.htm
« Ensuite, les chercheurs se sont rendu compte que la baisse de la pollution automobile en 2020 avait participé à la diminution d’un micro-élément dans l’atmosphère qui oxyde – qui avale – les molécules de méthane. Cela signifie que plus la pollution sera réduite, plus le méthane sera actif dans les années à venir. » https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/pollution-air/rechauffement-climatique-le-taux-de-methane-en-2020-est-le-plus-eleve-depuis-1984-et-risque-encore-d-augmenter-selon-une-etude_5544234.html
+2
AlerterIl manque d’eau en France et la France vient d’en exporter l’équivalent de la consommation annuelle : 4 milliards de m³.
+7
AlerterIl faudra bien se résoudre un jour … à réduire le nombre de consommateurs.
à sortir de la croissance … à sortir du capitalisme … à sortir de la société de consommation.
Ya plus de pétrole, ya plus de gaz, ya plus de sable, ya plus de service public, ya plus de médecins …
Ya plus d’eau … et bientôt, ya plus d’air. Dans cent ans combien coûtera le litre d’air propre ? UN SMIC ?
+12
AlerterLa financiarisation du monde passera également par la financiarisation de l’eau ainsi que de tout ce que l’on pourra taxer.
Soyons donc prêt à payer l’eau très cher pour que d’autres puissent remplir leur piscines……
+12
AlerterLe problème majeur de l’eau est qu’elle est polluée. C’est l’eau potable qui va manquer et qui manque déjà. Gaspillage et pollution sont d’ailleurs liés. C’est l’agriculture intensive qui fait le lien.
Dans une économie qui devrait être circulaire et durable, donc écologique, il faudrait en priorité changer le système agricole. La revue de presse d’hier montrait bien le paradoxe, avec la FNSEA qui déplore d’un côté le recul du bio et de l’autre l’impossibilité de traiter les céréales à l’exportation. Nous sommes en permanence dans cette dissonance cognitive car c’est toujours l’argent qui est l’étalon du système.
Les particuliers ne sont pas en reste. Avec l’habitude d’appuyer sur un bouton, d’ouvrir un robinet ou tirer la chasse, ils sont déresponsabilisés et gaspillent l’énergie et l’eau par ignorance.
Là aussi, il faut changer les modes de consommation, donc de production et de distribution. L’auto-production et l’auto-gestion sont les meilleurs moyens de se sentir responsables. C’est devenu possible pour l’énergie avec le solaire, la biomasse et ça traine un peu pour l’eau car pas de motivation étatique. Pourtant les procédés existent et sont valorisés dans d’autres pays.
Il faut aussi revoir les entreprises de services publics, devenues des multinationales, dont le but est de gagner des marchés à l’international en même temps que de gérer les services locaux. Autre dissonance….
+11
Alerter« Les particuliers… gaspillent l’énergie et l’eau par ignorance. »
OUI!
IGNORANCE: l’arme de déshumanisation totale des consommateurs/trices!
Par ex, parmi les centaines de milliers de touristes qui se rendent aux Canaries (espagnoles) pour trouver le soleil toute l’année, combien savent que 4 (les plus grandes, les plus prisées) de ces 7 îles sont dépourvues de sources, ne disposent que de la (fort rare) eau de pluie? Et que, chaque jour, des cargos apportent d’Espagne l’eau douce qui leur offrira de quoi boire et se laver, se « rafraîchir »?
Le tourisme, industrie « au top » des pays/des régions « pauvres », alliée à la gabegie de la « mobilité », est une des pires calamités des 20ème/21eme siècles, qui nous envoie dans le précipice du manque de ressources vitales.
À remettre en question, en débat, d’urgence: la « révolution » industrielle.
Tout comme « le progrès ».
+16
AlerterEncore une prédiction « catastrophique » qui ne se réalisera pas, comme toutes les autres avant…
Les prochaines guerres seront pour l’eau et d’abord au Moyen-Orient. L’ensemble des pays de cette région, tous les pays sans exception sous les pressions des changements climatiques, de la natalité quelquefois du passé mais pas tous, des changements climatiques, de la sédentarisation de la population, de l’abandon des campagnes, etc.
Israel ne veut pas lâcher le Golan car cet endroit contrôle les ressources en eau de la région.
On va rappeler que la révolte initiale en Syrie est celle des populations rurales provenant des campagnes en voie de désertification, négligées par le gouvernement, entassées dans des bidonvilles urbains, il n’ya pas eu de pluie de facon significative en Iran depuis 3 années, un pays qui compte 84 millions d’habitants, qui peut en supporter 40.. et est surtout un désert, l’Afghanistan est dans une situation identique, 32 millions d’habitants, ce pays peut en supporter 10.
L’ensemble des pays du Golfe désalinisent massivement l’eau de mer et les projets de développement de l’Arabie Saoudite consistent a transformer une partie du pays en un géant Dysneyland avec pisines, rivières artificielles, lacs, etc…
En Asie il suffit de penser à l’Australie qui enregistre sécheresses et incendie et la situation de la Chine n’est pas moins dramatique car la ressource en eau de ce pays est massivement polluée et surtout les grands fleuves. L’eau qui provient du robinet n’est plus potable en Inde, partout et l’achat de bouteille d’eau est la règle
Certains commentateurs ici semblent avoir oublié la sécheresse en France très visible l’été dernier…les cours d’eau et rivières a sec, etc.
Ceci doit-être distingué de la commercialisation des ressources d’eau potable ce qui est différent
+13
AlerterIl existe dans cette catastrophe programmée des facteurs prévisibles. En premières hypothèses : la culture au sud de l’Espagne, les besoins d’eau démesurés dans le sud ouest américain, Une démographie importante dans de zones traditionnellement sèches, la pollution des sols par les excès d’effluents. Quant on installe des villes modernes dans certaines zones arides l’eau coûte cher. Notons aussi les pompages importants des nappes qui génèrent des catastrophes par l’abaissement des sols, Etc…
+3
AlerterOn nous bassine souvent avec la pollution induite par l’agriculture, mais on ne nous parle quasiment jamais des pollutions induites par l’extraction minière qui est portant la première cause de pollution des eaux.
https://www.systext.org/node/1785
+1
AlerterMauvais article du Guardian :
1) Le graphique est une reprise d’un rapport du Global Commission on the Economics of Water. Les chiffres ont été repris mais corrigés, les marges d’erreur supprimées.
2) La partie « irrigation » est notée à 16000 m3 au lieu de 1600 km3
3) il est écrit que l’eau accessible est limitée à 12500 km3/an, ce qui n’est pas vrai. Ce n’est pas en tout cas ce qui est écrit dans le rapport de la commission qui note seulement que la partie prélevée est entre 12500 et 18500 km3 (sur 46000 disponible)
Enfin, le rapport utilise les projections du RCP 8.5, désormais considéré comme obsolète.
Le rapport de base : https://watercommission.org/publication/phase-1-review-and-findings/
+3
AlerterJe suis effaré de ne rien lire sur l’état de la couverture forestière (mondiale ?)
Car même si le réchauffement des océans génère plus de nuages (et donc d’eau), s’il n’y a pas de forêt pour capter cette vapeur d’eau et faire tomber la pluie (sauf sous forme cataclysmique), cette crise mondiale (!) de l’eau ne fera que s’accroitre, en particulier dans les zones intertropicales (cf. le Sahel qui s’étend maintenant aux portes nord des pays du golfe de Guinée).
Par exemple, d’où je viens à Madagascar, la forêt a reculé de 92% en 50 ans pendant que la population (paysanne à 80%) a été multipliée par un facteur 5 dans le même temps. Et ce n’est pas pour autant que cette population (l’une des plus pauvre au monde) a adapté son mode de vie : les culture sur brûlis et la déforestation systématique à la recherche de nouvelles terres et de bois de consommation, font que cette île, autrefois réservoir d’une biodiversité unique au monde, est en voie de désertification, que les fleuves et retenues d’eau sont asséchés autour de la capitale qui est aujourd’hui soumise à des « délestages » de distribution d’eau et d’électricité ; dans les villes de province la situation est quasi identique, les saisons sèches sont de plus en plus longues, et en saison des pluies les pluies cycloniques ne font plus que raviner des sols inertes, les fleuves charrient leur boue sur la barrière corallienne de la côte Ouest… Appauvrissant encore un peu plus les populations côtières (sur)vivant de la pêche.
+3
AlerterLa situation du cycle de l’eau est catastrophique.
Cependant, détendons nous. C’est une tâche beaucoup moins ardue de rétablir les cycles de l’eau que ceux du carbone ou du phosphore, et en plus rétablir les cycles de l’eau contribue à régénérer les cycles sus-cités. Suivez les travaux de l’association « pour une hydrologie regenerative ». Les solutions d’urgence simples existent. Contribuez à les généraliser.
+1
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