Ce billet fait suite à celui-ci, sur la dette privée aux États-Unis.
Pour la partie Dette publique, je vous recommande vivement de lire ces deux billets en introduction : Comprendre la dette publique américaine et La dette fédérale américaine intragouvernementale
Retour aujourd’hui sur l’évolution de la dette publique américaine :
On rajoute ici la dette des entreprises financières parapubliques (comme Fannie Mae), pour avoir une meilleure vision des engagements de l’État, celui-ci garantissant les lourdes pertes de ces structures (il existe toutefois des actifs financiers en face de ces dettes, mais largement insuffisants).
On note bien le lent désendettement global durant les Trente Glorieuses (je préfère d’ailleurs le terme Trente Fabuleuses de Louis Chauvel), et le fort endettement des Trente Piteuses avec « l’apothéose » de 2008…
On arrive ainsi à près de 120 % du PIB pour l’État et les collectivités locales, et à plus de 160 % avec les GSE…
J’utilise souvent dans cette série une expression en pourcentage du PIB. Cela peut faire sens quand on regarde la dette totale (privée + publique). Il convient toutefois de faire attention aux interprétations trop rapides : car ce ratio est faussé si le PIB augmente très vite, ou diminue ; et également si, quand le PIB augmente, mais pas les recettes de l’État (surtout avec les diminutions d’impôts). C’est ce que laisse penser la baisse des années 1995-2000. Ainsi, si on regarde la dette exprimée en dollars courants :
On constate bien que la dette n’a jamais diminuée, facialement.
La situation est donc très inquiétante, et il est difficile de voir une solution à terme sans défaut, direct ou indirect (= restructuration « à la grecque »)…
Pour plus d’informations, je vous renvoie par exemple vers le billet sur le financement de cette dette, mais également celui sur l’origine budgétaire de cette dette, qui font partie de la série détaillée sur la dette américaine…
12 réactions et commentaires
Bonjour,
Pour évaluer la situation américaine (emploi, croissance), il est souvent fait mention du nombre de bénéficiaires des bons alimentaires, les food stamps.
Fin 2011, il continuait de croitre, il se situait à plus de 46 millions soit environ 15% de la population américaine. Avez vous les premiers chiffres de 2012 ? L’incertaine baisse du chômage américaine se trouve t elle positivement dans cet indicateur ?
Merci pour votre réponse
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AlerterBof, il y a encore de la marge comparé au Japon !
Il est évident que ces masses de dettes ne pourront pas être remboursées par une diminution progressive des dettes, donc par des hypothétiques excédents budgétaires considérables !
La question est de savoir quand l’économie Américaine ne pourra plus supporter le poids des intérêts de ces dettes… Ah, c’est déjà depuis un moment ?
La question est alors de savoir quand les détenteurs de cette dette ne feront plus confiance aux USA et voudront s’en défaire… Ah, c’est déjà depuis un moment ?
Alors pourquoi cette machine infernale tient encore… Ah, parce que USA sont libres de continuer de faire le trou qu’ils veulent avec leur propre (sale) dette ?
Ca doit être frustrant, pour les Américains de ne pas pouvoir faire la même chose dans leur vie publique… Ah, ils l’ont fait aussi ? Ils sont fous ces romains …
Bon, j’arrête de me poser des questions qui me dépassent de toute façon !
P.S. @ Olivier : vos liens de la dette Américaine sur votre table des matières ne fonctionne plus.
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AlerterBof again.
Tant que les américains paieront leur intérêts enfaisant marcher la planche à billets, je vois pas de raison d’arréter. A leur place je ferais certainement pareil. Je tiens tellement bien mes créanciers par les c…. parceque je leur dois tellement d’argent, que je fais ce que je veux. En effet, si ils refusent de me prêter, je me mets en cessation de paiement. Là ils perdent non seulement leur capital qui représente 90% de leur activité globale, mais également les intérêts courants. Enfin si ils veulent nous (moi et mes patriotes) faire la peau en annexant telle ou telle société ou état sur le territoire américain, ben qu’ils viennent, on est près de 400 millions avec en moyenne 2 armes par personnes (bébés et papy compris). 🙂
Donc clairement si demain le dollar vaut un dollar, je ferais parti de ceux qui perdent le moins. CQFD. ;))
Donc en clair,
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AlerterEh Marcel, tu oublies juste que leur capital pourri, ils pourront de toute manière tirer un trait dessus … c’est débile de l’augmenter encore, à moins qu’ils arrivent InFine à le fourguer à un autre pigeon !
A ce point, c’est clair : le but est de continuer le plus longtemps possible et quand ce sera le moment, juste annuler toute dette (de tous pays) d’un seul coup, PAF, pour repartir à zéro avec autre chose … C’est le rêve, non ?
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AlerterCher Olivier,
Les liens dans ce post sont tous cassés ! Frustrant !
Amicalement,
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AlerterLa stratégie de la FED n’est-elle pas d’émettre suffisamment de monnaie pour financer la dette, ce qui augmente l’inflation dans les pays comme la Chine, obligeant ces pays à augmenter SMIC et salaires et ainsi permettre un rééquilibrage des balances commerciales.
Tant qu’on arrivera pas à édicter des régulations et des réglementations mondiales, c’est peut-être la meilleur solution car je ne les pense pas capable de restructurer la dette en faisant un défaut partiel.
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AlerterTrente glorieuses
Trente piteuses
Trente calamiteuses
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Alertertout dépend pour qui… pour les capitalistes les « trente piteuses » sont loin d’avoir été aussi piteuses que cela … c’est bien le problème: piteuses pour les salariés et glorieuses pour les capitalistes!
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AlerterNon.
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AlerterPendant des décennies la dette américaine privée et publique était un iceberg , il n’y avait que la pointe qui dépassait. Après le tsumani financier de ces dernières années , le monde entier a pris conscience de la cavalerie financière que menait les USA et que celle-ci menait le monde à la catastrophe.Aujourd’hui la suprématie américaine est contesté par une grande partie du monde, nous le voyons chaque jour par le fait que le commerce internationale ne veut plus dépendre du green back par le simple fait qu’il est dangeureux de dépendre du dollar , la nommaie US est en bout de course.La belle vie pour les américains est fini , vivre à crédit sur le dos du monde entier
est de l’histoire ancienne , l’ensemble de la société américaine devra entreprendre une profonde réforme de leur mentalité et de considérer que les temps ont changé
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AlerterFinalement, ce n’est pas tant le montant de la dette qui compte, que les conditions de son financement. Si les intérêts sont faibles, c’est plutôt une bonne dette car elle permet de financer le pays pour un faible coût. Si en revanche les intérêts sont élevés, c’est une très mauvaise dette qui appauvrie le pays qui s’endette davantage pour rembourser les intérêts de sa dette.
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AlerterUne illustration de circonstance… 🙂
http://www.shorpy.com/node/4083?size=_original
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