Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 15-10-2018
NOUVELLE CENSURE A ARTE – Richard Labévière. Il y a 18 mois, plusieurs de nos connaissances ont été sollicitées pour participer au tournage d’un documentaire pour la chaîne Arte sur le financement du terrorisme. Sujet ambitieux, mais difficile et complexe ! Finalement, l’émission a été diffusée le 9 octobre dernier à 23 h. 40 – heure de grande écoute ! – sous le titre : L’argent de la terreur. Le problème, c’est que la production a sciemment caviardé plusieurs témoignages et expertises sollicités durant le tournage. Le documentaire prévu pour 90 minutes a été réduit à 60 et largement retartouillé par une journaliste de M6, ayant été jugé par la direction de la chaîne « gris, sombre et oppressant. » sur la forme. Quant au fond : « trop de problématiques, trop d’enjeux, trop de mots, trop difficile à suivre ». Le produit final est assez éloquent quant aux partis pris de la production d’Arte : pendant plus d’une heure, on ne parle que de la Syrie et du méchant Bachar en affirmant qu’il a fabriqué Dae’ch. On donne, notamment la parole à un officier de renseignement de Lattaquié, parfaitement inconnu des turfistes, avant d’avoir droit à un quart d’heure sur Lafarge. Le cimentier était spécialisé dans l’argent de la terreur, c’est aussi bien connu !!! Pas un mot, ni sur l’Arabie saoudite, ni sur le Qatar… Concernant particulièrement l’une des interviews, le jugement de la production a été encore plus « éclairé » : « il est de parti pris, il parle par références et par sous-entendus. Il faut le décoder. De plus, derrière ce qu’il dit, c’est politique… » Aïe, aïe, aïe ! Le financement du terrorisme, c’est surtout esthétique, c’est encore bien connu ! Au final, l’ours du tournage (le premier montage) a été condamné au motif que la journaliste responsable « n’a pas le droit de s’appuyer ainsi sur la parole de ses intervenants… » Hallucinant !!! On peut donc en conclure que pour parler intelligemment du financement du terrorisme sur Arte, il faut le faire de façon colorée, pimpante et ludique en utilisant un vocabulaire de 300 mots maximum et surtout en évitant toute référence à plusieurs problématiques et enjeux à la fois, ainsi qu’à toute considération politique. Suggérons donc à Arte de confier désormais la réalisation de ses documentaires à Cyril Hannouna qui prendra soin de ne poser que des questions simples à des coussins péteurs… Selon nos sources au sein de la chaine franco-allemande, la journaliste initialement responsable du doc a, très courageusement renoncé à le signer. On la comprend et on la félicite. Une telle rigueur n’est pas si courante. Encore bravo à Arte, qui n’en n’est pas à son premier coup de ciseau…
IDLIB : MOSCOU JOUE CARTE SUR TABLE ! Michel Annequin, 12 octobre. La situation générale en Syrie reste tendue. La mise en œuvre du protocole d’accord de Sotchi sur la stabilisation de la situation dans la zone de désescalade d’Idlib adopté le 17 septembre dernier à l’initiative de Vladimir Poutine et Recep Erdogan est toujours en cours. Le retrait de tous les groupes terroristes radicaux devait être achevé le 15 octobre. Certains groupes d’opposition syriens armés à Idlib ont déclaré appuyer les accords de Sotchi. Depuis le début, dans cette affaire, Moscou joue carte sur table. Déjà, plus de mille militants ont quitté la zone démilitarisée et plus de cent unités de matériel militaire ont été retirées. Les radicaux, principalement ceux de Hayat Tahrir al-Sham, alias Jabhat al-Nusra, continuent d’essayer de rompre l’application du mémorandum du 17 septembre. Parallèlement, les conflits internes se poursuivent dans la zone d’Idlib entre les différents groupes radicaux. Au moins 12 militants d’Al-Nusra et 8 dirigeants d’autres groupes armés illégaux ont été tués dans ces lieux au cours des 30 derniers jours. Encore une fois, cela représente environ deux douzaines d’organisations extrémistes ! Les développements sur la rive orientale de l’Euphrate, eux, suscitent de plus en plus d’inquiétude. Les Américains tentent d’y imposer leur loi avec leurs alliés Kurdes. Les efforts qu’ils y déploient pour mettre en place une sorte d’administration spéciale sans rapport avec la Constitution syrienne actuelle exaspère les non-kurde, plus précisément les Arabes, les Assyriens, les Turcomans et les habitants locaux. Ils ne supportent plus l’arbitraire des services de sécurité qui usent et abusent de leur toute puissance. Enfin, toujours avec la complicité des occidentaux, certaines organisations non gouvernementales ’acheminent leur aide humanitaire directement dans les régions hors du contrôle du gouvernement dans le nord de la Syrie, continuant ainsi de nourrir les terroristes. Qui livre quoi? Via quels points de contrôle ? Cela sera sans doute mis sur la table au Conseil de sécurité d’ici à la fin de l’année.
DYNASTIE WAHHABITE : LA VERSION BEDOUINE DES BORGIA AU XXIème SIECLE – René Naba, 10 octobre.
Jamal Khashoogi : La récidive, moins d’un an après la capture de Saad Hariri
La disparition en Turquie, le 2 octobre 2018, du journaliste saoudien Jamal Khashoogi, ancien directeur du groupe Media ROTANA du prince Walid Ben Talal, et éditorialiste au Washington post, –moins d’un an après la capture du premier ministre libanais Saad Hariri, le 4 novembre 2017–, remet en mémoire une pratique courante en Arabie saoudite, à savoir l’usage immodéré et inconsidéré du kidnapping comme mode préférée de suppression de toute contestation, comme en témoigne cette liste non exhaustive de princes ou d’opposants disparus, en toute impunité. Une pratique courante ancienne inaugurée au Liban, en 1975, à la faveur de la guerre civile inter libanaise.
Curieux retournement des choses : L’Arabie Saoudite et la Turquie, deux des grands artisans de la destruction de la Syrie, pour le primat sunnite sur le monde musulman, se retrouvent à l’occasion de cette affaire crapuleuse, en état de guerre larvée, les deux en mauvaise posture, dont l’un, le Royaume saoudien, pourrait en pâtir pour son attitude outrageusement cavalière et méprisante à l’égard des usages internationaux, et l’autre, la Turquie, pour son son défaut de tonus face à une violation caractérisée de sa souveraineté.
Liste des personnalités contestataires saoudiennes enlevées… en toute impunité
Nasser As Saïd : L’exemple le plus connu est celui de Nasser As Saïd, le chef de l’opposition saoudienne, enlevé à Beyrouth, en pleine guerre civile libanaise, par les services saoudiens avec la complicité de dirigeants palestiniens, notamment Abou Zaim, responsable militaire du Fatah pour le sud Liban, agissant sur ordre d’Abou Iyad, le bras droit de Yasser Arafat.
Nasser As Saïd, auteur d’un remarquable ouvrage sur « Le Royaume d’Al Saoud », drogué, a été jeté par-dessus bord d’un avion militaire saoudien au-dessus du Robh Al Khali, le quart désertique du royaume. Que des dirigeants palestiniens se soient prêtés à de telles compromissions morales, qu’ils aient livré un opposant politique à une dictature, explique une part de leur déconfiture dans le commandement de leur guerre de libération nationale.
Le Prince Sultan Ben Turki : Le 2eme cas connu est celui du prince Sultan Ben Turki Ben Abdel Aziz, petit-fils du fondateur du Royaume.
Sultan a été enlevé dans le palais du Roi Fahd à Genève, à la suite d’un traquenard, drogué et exfiltré de Suisse via un avion d’évacuation sanitaire vers l’Arabie saoudite où il a été maintenu sous contrôle entre hospitalisation et résidence surveillée. Son tort est d’avoir dénoncé un vaste réseau de corruption entre Rafic Hariri, ancien premier ministre du Liban et père de Saad et des princes de la famille royale saoudienne. Son rapatriement forcé a été alors décidé. Fait significatif : le Prince Sultan Ben Turki a d’ailleurs fait l’objet d’un double enlèvement, le 2eme en 2016. En route pour Le Caire, son avion a été détourné. Depuis lors, toute trace de lui a disparu.
Liste additive de la chaîne Al Mayadeen
La chaine TV libanaise Al Mayadeen, constituée par des dissidents d’Al Jazeera a diffusé la liste de six autres personnalités saoudiennes disparues dans des conditions obscures, dont voici les noms :
1- Nawaf Ben Talal Ar Rachid. Remis à l’Arabie saoudite par le Koweit en 2017. Depuis lors toute trace de lui a disparu. Selon la chaine libanaise, Nawaf a vraisemblablement «connu le sort de son père», une personnalité saoudienne assassinée par des inconnus en Algérie en 2003.
2- Le Prince Saoud Ben Seif Al Nasr. Enlevé en 2015 en Italie. Apaté par un mirifique contrat commercial, le prince s’est évaporé. Depuis lors toute trace de lui a disparu.
3- Le Prince Turki Ben Bandar Al Saoud : Haut responsable de l’appareil sécuritaire du Royaume, le prince est entré en conflit avec une composante de la famille royale à la suite d’un conflit d’héritage. Emprisonné, il sera libéré et choisira Paris comme lieu de résidence. De son lieu d’exil, il multipliera critiques et révélations sur la politique et les manigances du Royaume sur les réseaux sociaux, particulièrement yo tube. Venant de Paris, le prince a été enlevé au Maroc, lieu de villégiature préféré de la dynastie wahhabite. Depuis lors toute trace de lui a disparu.
4- Mohamad Al Moufreh: Opposant saoudien a trouvé la mort dans des conditions obscures en 2014 alors qu’il était à Istanbul.
5- Wajd Ghazzaoui, victime d’un traquenard tendu par ses services saoudiens, qui lui ont fait miroiter un grand projet lucratif, l’opposant a été arété à son retour en Arabie saoudite et incarcéré dans autre forme de procès.
6- Le Prince Abdel Aziz Ben Fahd, fils du Roi Fahd, cousin germain du prince héritier Mohamad Ben Salman et ancien compagnon festif du premier ministre libanais Saad Hariri, capturé lors du coup de filet contre les dignitaires saoudiens, en Novembre 2017, dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le prince est maintenu en détention sans autre forme de procès, expiant un crime de lèse-majesté celui d’avoir ouvertement critiqué le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohamad Ben Zayed, le mentor belliciste de l’héritier belliqueux du trône wahhabite.
Curieux retournement des choses, là aussi, le prince Abdel Aziz Ben Fahd avait été l’instigateur de l’enlèvement d’un autre de ses cousins, sous le règne de son père, le prince Sultan Ben Turki (cf. plus haut, 2ème cas connu). Ancien chef d’orchestre de la campagne de la promotion de l’image de l’Arabie saoudite à travers le Monde, en dépit de ses turpitudes, – et contrairement aux autres disparus -, Jamal Khashoogi, exilé aux Etats Unis depuis 2017, n’a jamais lancé un appel à la sédition, encore mois à une révolution ou à un changement de régime.
Le seul grief qui pourrait être retenu à son encontre est le fait qu’il n’a pas prêté une allégeance absolue au nouvel homme fort du Royaume, le prince héritier Mohamad Ben Salmane.
La dynastie wahhabite : la version bédouine des Borgia au XXI me siècle. Avec le plein appui de la grande démocratie américaine.
Cauda
Borgia est le nom italianisé de la famille Borja, originaire du Royaume de Valence, qui exerce une grande influence politique dans l’Italie du XVᵉ siècle. Elle fournit deux papes, plusieurs cardinaux, ainsi que divers autres personnages dont quelques-uns acquièrent une fâcheuse renommée
Pour aller plus loin sur l’Arabie saoudite
https://www.madaniya.info/2017/12/06/la-dynastie-wahhabite-et-le-bradage-de-la-palestine-1-2/
https://www.madaniya.info/2017/12/08/dynastie-wahhabite-bradage-de-palestine-2-2/
LA MAISON BRÛLE, LES CHIENS ABOIENT – Guillaume Berlat. « Le climat est un bien commun, de tous et pour tous » (Pape François). Décidément, tout change pour que rien ne change ! Le monde change profondément, les réformes indispensables ne suivent pas. Hasard ou coïncidence, le jour où le GIEC publie son rapport spécial (très inquiétant) sur les voies et moyens pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C (son prochain rapport, qui devra être publié en 2019, portera sur les océans qui absorbe 93% de chaleur émise par l’activité humaine et un quart de nos émissions de CO²1), le FMI prévoit une croissance économique atone (3,7% au lieu des 3,9%) dans un contexte de montée des risques inquiétant, à l’occasion de l’ouverture de son assemblée générale à Bali (Indonésie).2 Économie et environnement semblent malheureusement emprunter la même pente glissante sans que cela ne suscite indignation et mobilisation à la hauteur des immenses défis à relever. Une impression de déjà-vu prédomine. Les mêmes cris d’orfraie à la lecture du thermomètre qui s’envole. Les mêmes recettes inefficaces pour soigner le patient monde. L’Histoire de la protection de notre environnement serait-elle un éternel recommencement ? Après les mêmes alertes sur les mêmes maux, nous avons recours aux mêmes remèdes inefficaces. « Énormité du diagnostic, dérision des remèdes »3.
ALERTE SUR LES MÊMES MAUX PARFAITEMENT DOCUMENTÉS
Des indices de plus en plus graves et de plus concordants confirment qu’il y a urgence à relever un défi planétaire par une communauté internationale unie et déterminée pour éviter de rejouer la sempiternelle chronique d’une catastrophe annoncée.
Enième signal d’alerte préoccupant
Comme si les conclusions du dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) constituaient une surprise, nos dirigeants et nos folliculaires – censés être particulièrement informés grâce aux nouvelles techniques de l’information et de la communication ou NTIC -, toujours en retard d’une guerre, sont soudainement pris d’un phénomène de sidération. Ce que les penseurs de la sécurité qualifient de surprise stratégique alors même que les résultats des COP224 et COP235 étaient catastrophiques. Que nous dit ce rapport qui sonne le tocsin ? Les experts estiment que le maintien de l’objectif de réduction de la température de 2%6 est atteignable mais que ce sera difficile. En effet, « l’objectif de 1,5% n’est pas impossible à atteindre mais cela entraînera des transitions sans précédent dans tous les domaines, et pas seulement pour la transition énergétique » déclare la climatologue au commissariat à l’énergie atomique (CEA), Valérie Masson-Delmotte7. De manière plus triviale, si les États veulent éviter un grand chambardement, à court ou à moyen terme, il faudrait mettre en place une révolution copernicienne qui concerne l’ensemble des pays de la planète et qui concerne tous les secteurs de l’activité humaine.
Défi particulièrement urgent à relever
Le défi est d’importance. Surtout si l’on sait que les engagements souscrits en décembre 2015 lors de la COP21 de Paris sont, en grande partie, laissés lettre morte. De plus, le retrait des États-Unis de l’accord de Paris lancé par Donald Trump n’a pas contribué à stimuler les autres États parties à mettre les bouchées doubles. Au mieux, ils se sont tenus strictement aux engagements de Paris, au pire ils s’en sont éloignés pour privilégier les contraintes d’une économie globalisée et folle, à maints égards. Rappelons à cette occasion que de très sérieux doutes pèsent sur la Chine, premier pollueur mondial, qui s’était engagée à Paris en 2015, à atteindre le pic de ses émissions de CO² « autour de 2030 » !8 Une fois de plus, l’économie prime sur l’environnement. L’écologie attendra des jours meilleurs si tant est qu’il y ait jours meilleurs dans un avenir prévisible. Souvenons que notre petit père des peuples, qui multiplie les initiatives médiatiques pour compenser la défection américaine, est loin d’être exempt de tout reproche en la matière ! C’est pour cette raison (pas assez vite, pas assez loin) que Nicolas Hulot a décidé de quitter le gouvernement avant le terme qui lui était imparti, ne souhaitant plus se mentir. Heureusement, Emmanuel Macron est vu à l’étranger comme « un champion de la terre ». Nous sommes bien loin des embrassades à l’issue de la COP21 et des déclarations lénifiantes des bons technocrates Hollande (Cour des comptes) et Fabius (Conseil d’État). Le duo est à l’écologie ce que sont au rap Booba et Karis. Dans les deux cas, les plaisanteries se concluent en pantalonnades.
Qu’envisage-t-on de faire pour répondre à cet immense défi si ce n’est que d’avoir recours aux mêmes médecines à la Diafoirus ? « Tous les États en réalité, pratiquent la politique de l’autruche. Coupables irresponsabilités »9.
RECOURS AUX MÊMES REMÈDES TOUJOURS AUSSI INEFFICACES
Le moins que l’on puisse dire est, qu’en dehors de quelques solutions innovantes et concrètes présentées par quelques discrets experts modestes et prudents, nous retrouvons nombre de juristes qui proposent des solutions aussi éculées qu’inefficaces.
À la recherche de solutions innovantes et concrètes
Les experts sérieux considèrent que, pour réduire drastiquement nos émissions de CO², il convient de changer du tout au tout nos modes de vie : baisser le thermostat, garder plus longtemps nos objets électroniques, consommer moins de viande, prévenir toutes les formes de gaspillage, préférez le tourisme en France au tourisme dans les Tropiques, de nouvelles mesures pour le bâtiment10, et cela sans parler d’une « transition démographique » non achevée dans bien des régions du monde (la population du monde est passée de 2 à 7,6 milliards entre 1950 et 2017, elle pourrait atteindre 8,6 milliards en 2030, 9,8 milliards en 2050 et 11,2 milliards en 2100)11. Toutes mesures que l’on ne trouve pas dans tous les traités internationaux conclus au cours des dernières décennies. Et, il n’en manque pas tant la créativité juridique est une des plus grandes qualités des diplomates hors-sol.
Pour leur part, les prix Nobel d’économie 2018, William Nordhaus (université de Yale) et Paul Romer (université de New-York) proposent pour le premier la négociation, dans le cadre de l’OMC, d’un traité international associant des pays prenant des engagements en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre tout en jouant sur un système de bonus et de pénalités commerciales et pour le second la définition d’une condition d’une croissance durable en misant sur le « savoir »12. Ces deux experts de la croissance verte démontrent en creux que la conjugaison du développement économique et de la défense de l’environnement relève de « la quadrature de la planète »13. Les rapports alarmants se suivent, les sommets internationaux se succèdent, les pétitions de principe politiques se multiplient, le constat reste inévitablement le même, la maison continue de brûler.
S’il est nécessaire à une prise de conscience universelle salutaire, le dernier rapport du GIEC (examiné pendant deux heures à Incheon en Corée du sud le 6 octobre 2018 par les délégués de 195 États) est-il suffisant pour vaincre l’inertie ambiante ?14
Du recours à des solutions éculées et inefficaces
La théorie. Nous sommes au cœur de ce schisme de réalité entre les paroles et les actes. Après avoir constaté que « notre maison brûle et nous regardons ailleurs », pour reprendre la célèbre formule de Jacques Chirac au sommet de de la Terre de Johannesburg le 2 septembre 2002, que font les pompiers les plus zélés ? Ils innovent ? Point du tout. Ils nous réservent les méthodes les plus éculées et les plus inefficaces qui soient dans le contexte économique et environnemental aussi dégradé qu’il est de nos jours. Et cela sans parler de la crise gravissime que traverse le multilatéralisme. On croit rêver tant nous avons l’impression de confier le sort de notre planète à quelques doux rêveurs, quelques « anthropocènes » (fabrication intégrale de son milieu par l’homme. « Une sorte d’écologie, contemptrice de l’arrogance humaine qui ne cesse malgré elle de la reconduire. Plus elle rabaisse l’homme, plus elle semble l’élever »15. Au moins, tout ceci part d’un bon sentiment, tenter de sauver la planète en modifiant nos modes de vie. Ceci étant dit, cette écologie nourrit une aversion idéologique contre le nucléaire en France, seule énergie sans émissions de gaz à effet de serre tandis qu’elle couvre d’éloges une Allemagne qui pollue l’Europe avec son exploitation du lignite.
La pratique. Mais, il y a mieux encore dans la protection de la planète, les juristes obtus qui voient dans la rédaction de nouvelles normes la solution à tous les maux. Et, ces hommes et ces femmes ont plus d’un tour dans leur sac pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Au premier rang de ces idiots inutiles, il convient de ranger Laurent Fabius dit Gaffius, le héros de la COP-21 et actuel président du Conseil constitutionnel. L’homme ne manque ni d’aplomb, ni d’hubris. Il est bouffi d’orgueil et se croit investi d’une mission quasi-divine pour sauver le monde de ses maux environnementaux. Or, nous pouvons mesurer à leur juste valeur, trois ans après, in concreto, les résultats de son œuvre diplomatique maîtresse, le document sans valeur juridique contraignante (truffé d’engagements libellés au conditionnel) adopté sous sa férule exigeante à l’occasion de la COP21 à Paris à l’issue d’une folle nuit de négociation. Et, ne voilà-t-il pas que Laurent La Science, qui est parvenu à se faire confier une mission par le secrétaire général de l’ONU au titre du « Pacte mondial pour l’environnement » refait surface. Tel Lazare renaissant de ses cendres, l’intrépide apparaît au détour d’une liste d’un collectif d’éminents juristes (il est vraisemblablement à l’origine de ce poulet signé par une kyrielle de gens du droit et du tordu) appelant à adopter un tel Pacte16.
D’environnement, il est peu question (« Les années 2017 et 2018 ont été marqués par des températures record »). De droit, il est beaucoup question. Notre quarteron de têtes bien faite nous explique que soixante-dix ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme et cinquante ans après celle de deux pactes internationaux sur les droits civils et politiques mais aussi sur les droits économiques, sociaux et culturels, « le moment est venu de franchir une nouvelle étape dans l’histoire du droit international ». Nous y voilà ! Le droit est plus important que la matière qu’il encadre. Que veulent ces bons apôtres ? Regrouper dans « un traité international unique les grands principes qui guident l’action environnementale » ! Diantre. Une sorte de compendium des traités qui ne sont toujours pas appliqués et dont on ne voit pas pourquoi ils seraient mieux appliqués demain qu’aujourd’hui et hier. Une révolution par les mots en quelque sorte : « les fondements d’un droit global de l’environnement », un « umbrella text » (en français dans le texte) … Des mots, toujours des mots. Une grande spécialité de Laurent Fabius, l’homme qui n’a rien compris au problème syrien lorsqu’il se prenait pour Talleyrand au Quai d’Orsay.
On l’aura compris, tout ceci est inutile si ce n’est pour flatter l’ego de certains retraités en mal de notoriété. Un bal des vanités, un de plus. Quant à Laurent Fabius, il devrait se rappeler que son poste de président du Conseil constitutionnel comporte des obligations : indépendance et impartialité, se garder de tout conflit d’intérêts entre ses deux casquettes (cour suprême et ONU). Que ferait-il le jour déposerait une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) se rapportant au Pacte mondial pour l’environnement serait déposée par un citoyen ou un groupe, QPC sur laquelle il serait appelé à trancher ? Sous quelle casquette apparaitrait ce Fregoli des temps modernes ? Quand on a encore sur la conscience (en a-t-il une ?) l’affaire du sang contaminé, on gagnerait à se mettre en retrait de la vie publique et à éviter de faire dans la confusion de genres. Mais, tout ceci est possible lorsque l’on est un digne représentant de la Caste (Laurent Mauduit au sujet des énarques sortis dans les grands corps) surtout en cette époque de moralisation de la vie publique en France.
NB : pourquoi adopter un nouveau traité lorsque les Européens ne sont pas en mesure de se mettre d’accord sur des mesures significatives réduisant la pollution automobile en raison de l’opposition de l’Allemagne qui défend son industrie automobile au détriment de la sauvegarde de la planète ?17Pourquoi se livrer à une telle farce lorsque les Pays-Bas sont rappelés à l’ordre par la justice sur ses émissions de gaz à effet de serre ?18 Quant à la France jupitérienne, elle n’est pas exempte de reproches dans ces domaines à en croire Nicolas Hulot.
L’histoire du changement climatique ne serait-elle qu’un éternel recommencement ? On serait tenté de le croire à la lumière des réactions à ce dernier rapport du GIEC. La COP24 se tiendra à la fin de l’année 2018 à Katowice (haut lieu des mines de charbon en Silésie) en Pologne pour « faire le bilan des émissions de CO2 »19. Suivant la même rengaine, elle nous est aujourd’hui présentée – les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent -, comme décisive (quelle conférence internationale n’est-elle pas décisive ?) pour définir les modalités concrètes de mise en œuvre de l’accord de Paris de 2015 qui est censé s’appliquer à partir de 2020 pour contenir le réchauffement de la planète sous la barre des 2°C à la fin du siècle. Il ne sert à rien d’utiliser des artifices de joueur de bonneteau pour masquer la réalité. « Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible », nous rappelle justement Antoine de Saint-Exupéry. Au rythme où vont les choses, le pari des 2°C c’est loin d’être gagné. Nous sommes dans une sorte de parodie de tout le monde savait mais personne n’osait le dire. Nous sommes confrontés à une sorte de mascarade où l’on sort du chapeau un lapin qui a pour nom Pacte mondial pour l’environnement. Encore, une blagounette de potache parfaitement décalé par rapport à l’enjeu ! En définitive, alors que la maison brûle, les chiens continuent d’aboyer.
1 Marc Cherki, Les océans, un atout majeur pour le climat, Le Figaro, 9 octobre 2010, p. 2.
2 Marie de Vergès, La croissance mondiale s’essouffle, alerte le FMI, Le Monde, Économie & Entreprise, 10 octobre 2018, p. 3.
3 Pascal Bruckner, Ne nous faisons pas croire que nous allons « sauver la planète », Le Monde, 10 octobre 2018, p. 23.
4 Jean Daspry, COP22 de Marrakech : la montagne accouche d’une souris, www.prochetmoyen-orient.ch , 28 novembre 2016.
5 Guillaume Berlat, COP23 : la grande illusion, www.prochetmoyen-orient.ch , 27 novembre 2017.
6 J.-L. P., Á nous deux, Celsius !, Le Canard enchaîné, 10 octobre 2018, p. 1.
7 Marc Cherki, Des solutions difficiles à appliquer pour limiter le réchauffement climatique, Le Figaro, 9 octobre 2018, pp. 1-2-3.
8 Cyrille Pluyette, Des doutes très sérieux pèsent sur les engagements de la Chine, Le Figaro, 9 octobre 2018, p. 3.
9 Éditorial, Climat : il n’est pas trop tard pour réagir, Le Monde, 11 octobre 2018, p. 25.
10 Marc Cherki, Comment réduire ses émissions de CO² ?, Le Figaro, 9 octobre 2018, p. 4.
11 Collectif, Freiner la croissance de la population est une nécessité absolue, Le Monde, 10 octobre 2018, p. 22.
12 Jean-Pierre Robin, Les recettes des Prix Nobel d’économie, Le Figaro, 9 octobre 2018, pp. 2-3.
13 Yves Thréard, La quadrature de la planète, Le Figaro, 9 octobre 2018, p. 1.
14 Christophe Gueugneau, Climat : le GIEC peut-il gagner contre l’inertie ?, www.mediapart.fr , 8 octobre 2018.
15 Pascal Bruckner, précité.
16 Collectif, L’ONU doit adopter le Pacte mondial pour l’environnement, Le Monde, 10 octobre 2018, p. 22.
17 Cécile Ducourtieux/Stéphane Mandard, Pollution automobile : l’Allemagne réduit les ambitions européennes. Accord a minima sur la pollution automobile, Le Monde, Économie & Entreprise, 11 octobre 2018 pp. 1 et 3.
18 Patricia Jolly, Climat : les Pays-Bas rappelés à l’ordre par la justice, Le Monde, 11 octobre 2018, p. 7.
19 Vite dit, Le Canard enchaîné, 22 novembre 2017, p. 8.
MORALISATION DE LA VIE PUBLIQUE – PARITÉ OBLIGE ! Jean Daspry. S’il y a bien un sujet sur lequel notre secrétaire d’état auprès du premier Ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa (écrivaine et militante féministe) peut avoir des raisons d’être fière, c’est bien celui de la parité femmes-hommes dans le domaine de la morale. Il serait plus juste de parler d’amoral. Curieusement, aucun problème ne semble se poser dès qu’il s’agit de porter quelques coups de canif à la morale publique, à l’éthique, à la déontologie en violation de la fameuse loi adoptée, sous la férule de l’exigeant Jupiter, loi n°2017-1339 du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique32. Pour la commodité de l’exposé, nous la baptiserons loi sur la moralisation de la vie publique même si le terme de moralisation a été évacué tant il paraît difficile de définir le concept de morale. Il est vrai que l’élite de notre pays semble être fâchée avec la morale, terme pris dans son acception la plus large. Or, aujourd’hui deux nouveaux font leur apparition dans la classe des mauvais élèves, des cancres à qui ont enfile un bonnet d’âne sur le haut de leur crâne : Yves Lévy et Élisabeth Borne. Pas de jaloux, un homme et une femme. Rien à voir avec le célèbre film de Claude Lelouch.
CONSEIL D’ÉTAT : UN CORPS POUBELLE
Qu’apprend-on par la prise de connaissance de nos médias ? Le médecin et scientifique Yves Lévy, à la tête de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) depuis 2014 et mari de la ministre des solidarités et de la Santé Agnès Buzyn, a été nommé 10 octobre 2018 conseiller d’Etat en service extraordinaire (et non conseiller d’Etat extraordinaire comme l’écrivent les gazettes qui ne savent pas lire le Journal officiel), à l’issue du conseil des ministres, sur proposition de la garde de sceaux. Il prend ses fonctions le 12 octobre 2018, indique le compte-rendu du conseil des ministres33.
En plein cœur de l’été, Yves Lévy avait annoncé le retrait de sa candidature à un nouveau mandat de président de l’INSERM, face à de possibles conflits d’intérêts, compte tenu de la fonction de son épouse. Son maintien à la tête de l’organisme public de recherche médicale, après la nomination de Mme Buzyn au gouvernement en 2017, et l’hypothèse de sa reconduction pour un nouveau mandat de quatre ans, avaient valu des critiques à la ministre et au gouvernement. La ministre s’est constamment défendue en faisant valoir que la tutelle de l’INSERM lui avait été retirée par décret, au profit du Premier ministre. « C’est important pour le ministère de la Santé d’être en capacité de parler de recherches biomédicales, la décision a été prise non pas parce qu’il y avait conflit d’intérêt mais pour faciliter le travail du ministère », avait souligné début août Mme Buzyn, après l’annonce du retrait de la candidature de M. Lévy à un nouveau mandat. Depuis l’expiration le 12 juin de son mandat de quatre ans, M. Lévy restait président par intérim de l’INSERM, dans l’attente de la désignation de son successeur. « Le processus de recrutement du PDG de l’INSERM sera relancé dans les prochaines semaines », avait annoncé Matignon fin juillet34. Qu’est-ce qu’un conseiller d’État en service extraordinaire ?
Dans les fonctions consultatives
Le Conseil d’État compte des conseillers d’État en service extraordinaire nommés pour cinq ans par décret pris en conseil des ministres, sur proposition du garde des sceaux, ministre de la justice. Ils sont choisis parmi les personnalités qualifiées dans les différents domaines de l’activité nationale. Ils ne siègent que dans les sections administratives.
Dans les fonctions juridictionnelles
Le Conseil d’État compte des conseillers d’État en service extraordinaire nommés pour cinq ans par décret pris en conseil des ministres, sur proposition du garde des sceaux, ministre de la justice. Ils sont choisis parmi les personnes que leur compétence et leur activité dans le domaine du droit qualifient particulièrement pour l’exercice de ces fonctions et doivent justifier de vingt-cinq années au moins d’activité professionnelle. Ils sont nommés sur proposition d’un comité présidé par le vice-président du Conseil d’État. Ils ne siègent que dans la section du contentieux35.
Pour être plus simple, ces postes font partie des fromages de la République que l’on octroie aux amis du Prince (Jupiter dans le cas de figure) pour les recaser en leur faisant une bonne manière. Une sorte de prébende, de sinécure. Cela en dit long sur le système français de copinage et sur le sérieux de la plus haute juridiction administrative française. De facto, ce prétendu grands corps de l’État est un corps poubelle comme on en trouve dans les Républiques bananières ou les démocraties « illibérales » que nous dénonçons à la vindicte publique au lieu de balayer devant notre porte.
SOCIÉTÉ EIFFAGE : UN HAVRE ACCUEILLANT
Qu’apprend-on par la prise de connaissance de nos médias ? Élisabeth Borne visée par des accusations de conflit d’intérêts. En effet, le rôle de la ministre des Transports dans l’attribution du marché de la future A79 fait polémique. Eiffage, son ex-employeur, veut décrocher le contrat36. En un mot, passée chez Eiffage en 2007, la ministre des transports doit attribuer ce marché auquel candidate son ex-entreprise.
Qui est ce groupe ? Eiffage est un groupe de construction et de concessions français, fondé en 1993 par la fusion de Fougerolle et de SAE. Le groupe exerce aujourd’hui dans de nombreux domaines des Travaux Publics : Construction, Infrastructures, Concessions et Énergie37. Un groupe prospère qui recrute des hauts fonctionnaires (par exemple, polytechniciens, ingénieurs généraux des ponts) au carnet d’adresses fourni et que l’on rétribuera en conséquence pour qu’ils fassent jouer leurs réseaux en cas de besoin.
Qui est Élisabeth Borne ? Ministre auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, chargée des Transports, elle est polytechnicienne, ingénieure générale des ponts.
Elle commence sa carrière en 1987 où elle intègre le ministère de l’Équipement, avant de rejoindre la direction régionale de l’équipement d’Île-de-France en 19897. Au début des années 1990, elle devient conseillère au ministère de l’Éducation nationale auprès de Jack Lang. Après un passage chez Adoma (ex-Sonacotra) en tant que directrice technique, ce qui constituera sa première expérience en entreprise, elle rejoint en 1997, le cabinet de Lionel Jospin comme conseillère technique chargée des transports. En 2002, elle devient directrice de la stratégie de la SNCF, puis rejoint la société Eiffage en 2007 en tant que directrice des concessions. De 2008 à 2013, elle est directrice générale de l’urbanisme à la mairie de Paris. En février 2013, elle est nommée préfète de la région Poitou-Charentes et préfète de la Vienne, première femme à occuper ce poste. Après un an passé au ministère de l’Écologie comme directrice du cabinet de Ségolène Royal, elle succède en mai 2015 à Pierre Mongin à la tête de la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Elle n’est donc pas née de la dernière pluie et a évolué entre haute fonction publique, cabinets ministériels, entreprises publiques et privées.
Cela n’est pas une surprise que, ce faisant, elle frôle le conflit d’intérêts de manière naturelle. Tropisme bien français que d’évoluer dans la confusion permanente, la gestion de l’opacité. Toutes choses prisées par Jupiter qui a pratiqué le pantouflage et le « rétropantouflage » comme le qualifie Laurent Mauduit dans La Caste. La seule question posée est de savoir quand on découvre le pot aux roses. Que va-t-il advenir à Élisabeth Borne. Dieu seul le sait… et Jupiter bien entendu !
Dans ce mauvais feuilleton de la moralisation/de l’amoralisation de la vie publique française, il y a les nouveaux venus et il y a les têtes de gondole qui tiennent le haut du pavé contre vents et marées. Tel est le cas du secrétaire général de l’Élysée, sorte de vice-Jupiter dont les problèmes de conflits d’intérêts lui collent à la peau comme le sparadrap du capitaine Haddock dans la bande dessinée Tintin d’Hergé38. Tel est aussi le cas de François Hollande, et par association, de sa compagne Julie Gayet éclaboussés par le scandale de la vente d’avions Rafale à l’Inde39. Mais, il y a également les derniers venus qui ne veulent pas faire pâle figure et entendent faire parler d’eux/d’elles, faire le buzz. Le seul problème est que les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. Or, les plaisanteries sont longues, trop longues et ne font plus rire. Mais, la morale est sauve puisque la parité dans la turpitude et le vice est respectée.
32 Loi 2017-1339 du 16 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique, JORF n° 0217 du 16 septembre 2017, texte n° 2.
33 Décret du 10 octobre 2010 portant nomination d’un conseiller d’État en service extraordinaire – M. LÉVY Yves, JORF n°0235 du 11 octobre 2018, texte n° 21.
34 Le président de l’INSERM, Yves Lévy nommé conseiller d’État extraordinaire, www.lepoint.fr , 10 octobre 2018.
35 http://www.conseil-etat.fr/Conseil-d-Etat/Recrutement-stages/Devenir-membre-du-Conseil-d-Etat/Conseiller-d-Etat-en-service-extraordinaire
36 Éric Béziat, Élisabeth Borne face des accusations de conflit d’intérêts, Le Monde, Économie & Entreprise, 12 octobre 2018, p. 4.
37 https://www.eiffage.com/
38 Martine Orange/Laurent Mauduit, Port du Havre : Alexis Kohler de nouveau épinglé, www.mediapart.fr , 9 octobre 2018.
39 Karl Laske/Antton Rouget, Affaire des Rafale en Inde : un nouveau document accable Dassault, www.mediapart.fr , 10 octobre 2018.
Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 15-10-2018
LETTRE DE L’AMBASSADEURE D’ISRAËL A LA DIRECTION DE FRANCE-2 – Madame la Présidente Directrice Générale Delphine Ernotte-Cunci, 10 octobre.
Source : Proche & Moyen-Orient, 15-10-2018
« Je me permets par la présente d’attirer votre attention sur la diffusion imminente d’un reportage sur la chaine France-2 et mon inquiétude quant aux répercutions dommageables et dangereuses qu’il pourrait engendrer sur la communauté juive de France. Il s’agit de l’enquête intitulée « Gaza, une jeunesse blessée », dont la diffusion est prévue demain jeudi 11 octobre, dans le cadre de l’émission « Envoyé spécial », et qui présente non seulement un point de vue déséquilibré par rapport à la situation à Gaza, mais met également Israël en avant d’une façon très négative. Or, comme vous le savez, un tel contenu est susceptible d’inciter à la haine à l’encontre d’Israël et peut ainsi avoir des répercussions directes, notamment physiques sur les Français de confession juive, en raison d’un amalgame fréquent et désolant entre Juifs et Israël et faisant que la critique d’Israël conduit bien souvent à une alimentation de l’antisémitisme. Aussi, et ne pouvant ignorer les nombreuses sollicitations inquiètes de responsables de la communauté juive française, c’est avec obligeance que je vous formule la demande d’annuler la diffusion de ce reportage « Gaza, une jeunesse blessée », ou du moins de nous permettre d’y réagir demain sur votre antenne immédiatement à l’issue de sa diffusion. En espérant que vous prendrez la mesure de cette sollicitation, je vous prie de croire, Madame la Présidente-Directrice-Générale, à l’assurance de ma parfaite considération. Aliza Bin-Noun ».
Imaginons deux secondes n’importe quel autre pays au monde ayant effectué la même démarche et le tollé que cela aurait provoqué ! Tel-Aviv s’érige maintenant en CSA-bis des médias français. Ce n’est malheureusement pas une première, dans un contexte où le même CSA cherche quotidiennement des poux dans la programmation de RT-France, tandis que la chaine israélienne i-24news diffuse nombre d’énormités en toute impunité. Dans notre pays, tous les médias sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres… George Orwell et la rédaction.
UNE HOMME DISPARAÎT : MAIS QUE FAIT INTERPOL ? Serge Sur, 10 octobre.
Si l’on en croit les informations largement diffusées par la presse, le président d’Interpol, organisation intergouvernementale dont le siège est à Lyon, Meng Hongwei, a été arrêté et est détenu en Chine, pays dont il est ressortissant. Son arrestation à Pékin ne soulève pas en principe de difficulté. S’il bénéficie en effet d’une immunité diplomatique en tant que fonctionnaire international, cette immunité n’est pas opposable au pays dont il est ressortissant, surtout lorsqu’il se trouve sur son territoire. En revanche, deux problèmes subsistent, qui mettent en cause ses droits et libertés, et plus largement les règles internationales. Le premier est lié à une donnée de fait que la presse ne semble pas avoir résolue, ou dont elle n’a pas fait cas. L’intéressé se trouvait en Suède. On peut supposer que c’était dans la cadre de sa mission à Interpol, ou que l’organisation en avait été avisée et connaissait son voyage. Or il a été arrêté en Chine, ce que l’on a appris quelques jours après sa disparition, quelques jours durant lesquels on s’est interrogé sur son sort. Comment a t’il quitté la Suède pour la Chine ? Est-ce volontairement ? Est-ce dans le cadre d’une mission d’Interpol ? L’organisation a-t-elle été informée de ce voyage, de son but, de ses modalités ? S’il devait apparaître qu’il a été contraint de quelque manière à se rendre en Chine, il y aurait là une violation de la souveraineté de la Suède et de l’autonomie d’Interpol. Comment la Suède, comment Interpol, ont-ils réagi, alors que l’épouse de Meng Hongwei s’alarmait publiquement du sort qui lui était réservé ? Très discrètement apparemment, ce qui ne manque pas de soulever quelques interrogations sur leur attachement, non seulement aux droits de Meng Hongwei mais aussi au droit international. Le second problème semble plus clair. Meng Hongwei a envoyé une lettre de démission à Interpol, qui paraît s’en contenter et se diriger vers l’élection prochaine d’un nouveau président. En d’autres termes, on passe le président actuel et son statut par profits et pertes, et l’on change l’ordre du jour. Et là il est permis de s’indigner devant la passivité, pour ne pas dire la complicité d’Interpol avec la Chine, un Etat puissant et vindicatif, de plus en plus craint à défaut d’être respectable. Quia nominor leo… Que pouvait faire Interpol, ainsi privée de son président ? Un précédent du même ordre peut éclairer sur l’attitude qu’aurait pu – et dû – adopter l’organisation face à ce type de situation. Voici environ trente-cinq ans, le directeur d’un organe subsidiaire de l’Assemblée générale de l’ONU, l’UNIDIR, Institut pour la recherche sur le désarmement, de nationalité roumaine, se trouvait retenu de force à Bucarest. On ne l’accusait pas de malversations particulières, mais le régime Ceausescu exigeait sa démission, apparemment pour obtenir la désignation d’un nouveau directeur roumain en cour auprès du régime. Le directeur détenu à Bucarest a envoyé sa démission par écrit au Secrétaire général de l’ONU, mais a fait savoir par des canaux indirects que cette démission avait été contrainte. Le Secrétaire général de l’ONU a alors demandé aux autorités roumaines que l’intéressé lui remette sa démission en personne, ce qui supposait bien évidemment qu’il soit libéré. La Roumanie s’est bien sûr abstenue de le laisser partir, de sorte que l’institution est restée sans directeur sur place jusqu’à l’expiration de son mandat régulier, qui était de cinq ans. Le contact téléphonique était maintenu avec lui sur place par l’ONU, on le considérait comme étant toujours directeur, l’informant et le consultant régulièrement. L’ONU avait même exclu de nommer un acting director, un directeur intérimaire, un faisant fonction. On doit saluer le courage du Secrétaire général, à l’époque M. Perez de Cuellar, qui s’opposait ainsi frontalement à un Etat membre. En revanche, l’Assemblée générale n’a guère brillé par son attitude. Saisie d’un projet de résolution demandant le retour de l’intéressé dans ses fonctions, elle a refusé de l’adopter, par indifférence des pays non alignés et par lobbysme des pays alors socialistes. Les uns et les autres étaient aussi peu sensibles aux libertés individuelles qu’au respect du statut des organisations internationales, et surtout du statut des fonctionnaires internationaux. Au moins l’affaire avait donné lieu à des protestations du Secrétariat comme des pays occidentaux et à un débat retentissant au sein de la première commission de l’Assemblée générale. Dans le cas qui nous occupe, Interpol, ses membres aussi bien que son secrétariat, semblent préférer le silence et la nuit. Il est vrai que l’organisation avait été dirigée, voici quelques décennies, par Reinhard Heydrich, grand dignitaire nazi, et qu’Interpol s’est toujours refusé à rechercher les anciens criminels nazis. La France sauvera-t-elle l’honneur ? Une enquête a été ouverte à Lyon pour disparition inquiétante. Interpol acceptera-t-il d’y coopérer ? Mieux encore, si la Chine demande la coopération de l’organisation au sujet de la corruption reprochée à Meng Hongwei, Interpol acceptera-t-il ?
http://libertescheries.blogspot.com/2018/10/les-invites-de-llc-serge-sur-un-homme.html
L’AMBASSADEURE AMERICAINE A L’ONU DEMISSIONNE – Agences, 9 octobre.
Donald Trump a accepté la démission de Nikki Haley, l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, a-t-on appris aujourd’hui auprès d’une source proche du sujet, confirmant une information révélée par le site d’information Axios. Interrogée par Reuters, la diplomate, de passage à la Maison Blanche, a refusé de faire le moindre commentaire. Mais la Maison Blanche a annoncé que le président et elle se rencontreraient à 10h30 (14h30 GMT) dans le bureau Ovale, qui sera ouvert à la presse. Dans un tweet, Donald Trump écrit qu’une « annonce importante avec mon amie l’Ambassadrice Nikki Haley » sera faite dans le bureau Ovale. Trump a nommé l’ancienne gouverneure républicaine de l’Etat de Caroline du Sud à son poste en janvier 2017, au tout début de son mandat. Elle avait un rang de ministre au sein du gouvernement américain et était l’un des membres les plus populaires de l’administration républicaine. Elle s’est distinguée en portant une ligne dure notamment contre la Corée du Nord et l’Iran, les deux principaux dossiers de politique étrangère de ce gouvernement. Après l’arrivée à la Maison Blanche du milliardaire, novice en relations internationales, elle avait occupé le devant de la scène diplomatique américaine, profitant de l’effacement médiatique du secrétaire d’Etat de l’époque, Rex Tillerson. Elle est apparue davantage en retrait depuis que le département d’Etat a été confié à Mike Pompeo, un responsable politique très proche de Donald Trump.
Source : Proche & Moyen-Orient, 15-10-2018
A l’occasion de ce NUMERO 200 – et nous avons la satisfaction de penser que ce n’est pas rien – on ne peut pas ne pas se demander aussi pourquoi la presse parisienne est devenue si nulle. Il n’y a pas de grand complot pyramidal. Emettons, là-encore trois constats : 1) le modèle économique des grands médias parisiens a fondamentalement changé, ces derniers appartenant désormais presqu’exclusivement à de grands groupes industriels et sociétés financières. L’auteur de ces lignes se souvient avoir effectué un stage au Monde à la fin des années 1970. Jacques Fauvet était le patron du grand quotidien français de référence qui disposait d’environ 200 correspondants dans le monde (et pas de simples pigistes). Aujourd’hui, ce maillage de témoins et d’analystes s’est réduit comme peau de chagrin, donnant raison au réquisitoire dressé par Pierre Péan dans son livre définitif (co-écrit avec le regretté Philippe Cohen) – La face cachée du Monde1. Sa lecture nous fait comprendre comment et pourquoi le triumvirat – Plenel, Colombani et Minc – a tué le prestigieux quotidien d’Hubert Beuve Méry ; 2) devenus des supports de communication, d’influence, sinon de propagande, les grands médias font maintenant surtout des affaires ; 3) enfin, comme d’autres, les métiers de la presse se sont lumpen-prolétarisés, bientôt remplacés par des algorithmes avant les robots qui arrivent…
Tout cela n’est pas brillant et nécessite des ripostes adaptées, mais trop souvent caricaturées, moquées, voire criminalisées par d’illusoires Decodex, eux-mêmes au service des chiens de garde, du politiquement correct, sinon de la censure ! L’alter-information nécessite aujourd’hui des stratégies de CNR (Conseil national de la résistance), de rupture avec les médias/immédiats, continus – BFM (Bêtes et franchement méchants) -, réclamant une quasi-clandestinité pour continuer à écrire, diffuser et survivre. Quel beau mot que celui de Résistance : au fil de ses 200 numéros, prochemoyen-orient.ch – régulièrement interrogé par plusieurs médias suisses, allemands, espagnols, hongrois, arabes, russes et latino-américains – n’a jamais été sollicité par une quelconque rédaction parisienne, la PQR étant beaucoup plus curieuse que les experts omniscients du Dîner du siècle.
En définitive, on peut toujours produire une information de qualité en se protégeant des chiens de garde, régulièrement gavés des éléments de langage (EDL) déversés en continu par n’importe quel pouvoir de la plus petite commune jusqu’aux sommets de l’Etat, en boycottant les causeries « off » réservées aux perroquets porteurs de « carte de presse » – « embedded », au propre comme au figuré – afin de gérer au mieux sa petite carrière, pour finir président de « Rapporteurs sans frontière »… Pas de sous-métiers dans l’aplaventrisme des « journalistes » parisiens ! Donc, vraiment se démarquer de ces gens peu recommandables représente certainement la première des urgences pour prétendre accéder à une indépendance intellectuelle, idéologique et financière – minimale autant que nécessaire. Cette liberté permet à prochetmoyen-orient.ch de publier des contributeurs très divers, d’origines professionnelles et idéologiques différentes, sans exclusive ni tabou pour qu’une telle approche ne reste pas au stade d’une charte formelle, mais puisse se vérifier de semaine en semaine – en acte et en puissance – selon la belle directive aristotélicienne.
Guillaume Berlat, Richard Labévière et Etienne Pellot
15 octobre 2018
1 Pierre Péan et Philippe Cohen : La Face cachée du Monde. Editions Mille et une nuits (Fayard), 2003.
Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, Richard Labévière et Etienne Pellot, 15-10-2018
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Commentaire recommandé
« on ne parle que de la Syrie et du méchant Bachar en affirmant qu’il a fabriqué Dae’ch. »
C’est une blague ?!
Dae’ch n’est que le prolongement de l’état Islamique EI qui a pris naissance dans les prisons Irakiennes suite à l’invasion Américaine du pays en 2003 ce qui a complétement déstabilisé la région.. A ce niveau ce n’est pas un documentaire mais de la propagande !
8 réactions et commentaires
Très bonne comparaison avec les Borgia, la culture en moins.
Le royaume moyen-âgeux wahhabite, allié indéfectible de l’empire US, se croit effectivement tout permis, y compris de découper en morceau un opposant dans un consulat.
La réaction américaine doit être vue comme un coup de pression pour que les Saoudiens signent le pharaonique contrat d’armement de 110 Mds de dollars. Je ne vois pas Washington et Riyad divorcer, ils sont trop importants l’une pour l’autre. Les Américains protègent le royaume wahhabite qui, sinon, serait balayé. En échange, les Saoudiens vendent leur pétrole en dollars, ce qui permet depuis des décennies aux Etats-Unis de faire financer leurs guerres par le reste du monde.
Oui mais justement, il y a peut-être du nouveau dans ce domaine. L’Arabie saoudite commence à tanguer depuis quelque temps par rapport au billet vert :
http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2017/10/seoud-yuanise-ou-l-empire-en-peril.html
+14
Alerter« on ne parle que de la Syrie et du méchant Bachar en affirmant qu’il a fabriqué Dae’ch. »
C’est une blague ?!
Dae’ch n’est que le prolongement de l’état Islamique EI qui a pris naissance dans les prisons Irakiennes suite à l’invasion Américaine du pays en 2003 ce qui a complétement déstabilisé la région.. A ce niveau ce n’est pas un documentaire mais de la propagande !
+22
Alerter– La question que pose la mort probable de Jamal Khashoggi, c’est de savoir : de qui était-il le « dissident »?
Fidèle soutient des Saoud il s’est retrouvé bannis de son pays pour avoir critiqué… Trump!
https://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/saudi-arabia-donald-trump-journalist-banned-for-criticising-us-president-elect-a7456956.html
On peut comprendre qu’ensuite il ait eu un certain ressentiment contre « Moha ».
– La question que pose le lieu probable de son décès, c’est: pourquoi dans un consulat saoudien en Turquie alors qu’il est censé être exilé aux USA? Même si sa nouvelle fiancée était Turque, on n’imagine pas ce qui se serait passé si le-dit consulat avait été sur sa terre d’exil, les USA.
– La question que pose la rapidité de la réaction Turque est celui de l’efficacité du flicage très peu démocratique mis en place par Erdoğan sur la Turquie… (n’empêche que le coup était pourri pour lui).
Face à ces quelques questions, il serait peut-être plus pertinent de comparer Ben Salmane à Michelotto Corella plutôt qu’aux Borgia… et de reconsidérer toutes les affaires citées sous cet angle.
+2
AlerterQu’ils s’entre-tuent entre princes ça ne me gêne pas trop. et j’avoue que ça ne va pas m’emêcher de dormir.
Par contre, c’est leur comportement totalement occulté à l’encontre des « sans dents » qui me pose quelques problèmes, ainsi que leur propension à diffuser sur la planète entière l’idéologie wahhabite qui n’est rien d’autre que celle d’une secte d’excités sanguinaires à côté de laquelle les autres sectes semblent respectueuses des libertés de penser.
Et visiblement, tant qu’il y aura du pétrole dans le sous-sol de cette ploutocratie rien ne changera.
Vivement l’épuisement des ressources pétrolières, le bordel entraîné par la disparition de cette ressource énergétique permettra de résoudre au moins les problèmes causés par ces malades mentaux suite à la perte de leur influence sur les oligarques occidentaux et des dirigeants.
Et surtout les plus grands bénéficiaires de cette descente aux enfers seront les musulmans qui dans leur immense majorité ne souhaitent qu’une chose : Qu’on leur foute la paix.
+16
AlerterRichard Labéviére
Écologie!
A quoi bon parler de préservation de la planète tant que les intérêts privés sont au commandes? Autant pisser dans un violon. L’ultra libéralisme est l’ennemi mortel d’un encadrement quelconque de l’activité humaine. Et évidemment, de l’activité des grands groupes économiques et financiers. On peut faire semblant de hurler sur le tri sélectif et les pailles en plastique. C’est du pipo. Pour preuve, compter les poids lourds sur les autoroutes, les avions, et les paquebots. Sans parler de l’illusion des voitures électriques, qui paraît-il ont besoin d’électricité. Et de sources d’énergie…. Et ne pas oublier le monde industriel. Dans ce contexte, tout est faux semblant. Comme dirait un Anglais, « my god »!
+7
AlerterSuperbes articles, vraiment.
Le journaliste du Washington Post est entré dans l’ambassade. Il n’en est pas ressorti.
C’est comme le chat de Schrödinger. Tant qu’on n’ouvre pas la boîte, on ne sait pas s’il est vivant ou mort. Il est à la fois vivant et mort. La justice quantique, sans faits, sans responsables, mais où on dit tout et rien.
« Depuis lors toute trace de lui a disparu. »
+3
AlerterPourquoi publier une telle liste d’articles et notes à la suite ? C’est du caviardage. Le titre ne dit rien du contenu en plus. Merci de revenir à plus de rigueur éditoriale.
+0
Alerter« pendant plus d’une heure, on ne parle que de la Syrie et du méchant Bachar en affirmant qu’il a fabriqué Dae’ch. Pas un mot, ni sur l’Arabie saoudite, ni sur le Qatar… »
Rebelote ce matin sur «France Culture» où le spécialiste multi-carte Guillaume Erner a réussi à parler de ce mouvement terrroriste et son fondateur sans jamais évoquer l’AS et le Qatar.
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/le-moyen-orient-et-les-fantomes-de-daesh
Cette fois-ci ce n’était pas Bachar qui était soupçonné mais Saddam Hussein! Plus c’est gros etc, et puis l’intéressé n’est plus là pour démentir. C’est bien connu les Sunnites laïcs (Bachar Saddam) ont engendré ce monstre, par contre les dictatures wahabbites (AS Qatar) sont elles des agents de progrès et de stabilité dans la région…
Pour les mal-comprenants FC a mis sur son site les points saillants de l’intervention des invités de Erner dont je tire cette perle signée d’une certaine Sofia Amara : « selon mes sources, Baghdadi serait vivant et se situerait en Syrie ». Si avec ça vous n’avez pas « compris » que Baghdadi et Bachar c’est blanc bonnet et bonnet blanc c’est à désespérer… Et en étirant un peu le chewing-gum conceptuel on peut associer aussi Poutine à ce duo improbable.
Peut-être que Guillaume devrait mieux surveiller le pedigree de ses invité(e)s car apparemment cette Sofia Amara a pris fde longue date fait et cause pour un camp dans la guerre syrienne, et ce n’est pas celui du pouvoir syrien…
https://arretsurinfo.ch/reprise-un-cruel-et-terrifiant-dementi-a-la-propagande-de-sofia-amara/
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