Source : Al Jazeera, 22-12-2018
Une émission spéciale de The Listening Post célèbre les 30 ans de la publication de La Fabrication du consentement et sa pertinence aujourd’hui.
Le 22 Décembre 2018
Il y a ce moment fascinant et souvent mentionné d’une interview entre le journaliste de la BBC Andrew Marr et Noam Chomsky dans laquelle Marr demande : « Comment pouvez-vous savoir que je m’autocensure ? »
« Je ne dis pas que vous vous autocensurez. Je suis sûr que vous croyez tout ce que vous dites. Mais ce que je veux dire, c’est que si vous croyiez quelque chose de différent, vous ne seriez pas assis là où vous êtes assis. »
Toujours aussi narquois, Chomsky a exposé les préjugés quelques peu fantaisistes de l’establishment journalistique – et non loin derrière, les connivences de l’industrie médiatique avec le pouvoir politique.
Sévère? Peut-être. Vrai ? Bien trop souvent.
Pour beaucoup d’entre nous qui travaillons au Listening Post, les idées de Chomsky sur les médias dans La Fabrication du Consentement : La gestion politique des médias de masse, nous ont fourni un guide, plein de récits édifiants et d’idées qui sont encore controversés à ce jour.
Le livre a été publié en 1988 – un an avant la fin de la guerre froide, lorsqu’on a annoncé que la démocratie libérale occidentale avait triomphé, annonçant la fin de l’idéologie, de l’autoritarisme et de la propagande.
Au cours des 30 dernières années, nous avons vu l’industrie des communications de masse se multiplier, donnant une illusion de choix, faisant écho à la rhétorique de la liberté – de la presse, de l’expression – mais ne produisant pas nécessairement le pluralisme promis par les démocraties libérales.
De ce fait, le livre continue de se faire entendre.
Mais comme tous les textes adulés, La fabrication du Consentement fait aussi appel à nous en tant que lecteurs actifs, journalistes, citoyens pour interroger ses prémisses. Le risque d’une tonalité dénonciatrice du livre surestime-t-il le pouvoir de l’establishment médiatique ? Sous-estime-t-il les facultés d’esprit critiques du public ? Les médias sont-ils si homogènes que le pouvoir peut être exercé du haut vers le bas ? Où sont les failles, les angles morts ? Où les journalistes trouvent-ils des espaces de pouvoir leur permettant de déranger ?
Nous avons parlé à trois journalistes dont la carrière est perturbatrice : Matt Taibbi, dont le reportage pour Rolling Stone a été l’un des récits les plus critiques de l’histoire politique américaine de ces dernières années ; le rédacteur en chef indien Aman Sethi qui remet en cause les prémisses du livre de Chomsky et Amira Hass, correspondante du Haaretz dans les territoires occupés, et nous leur avons demandé quelles étaient les idées qui les avaient influencés dans le livre de Chomsky et Herman :
La première chose que nous avons demandé à Hass est ce qu’elle pensait de la déclaration de Chomsky : « la population générale ne sait pas ce qu’il se passe, et elle ne sait même pas qu’elle ne le sait pas. »
« C’est une déclaration très humaniste et optimiste, » a-t-elle répondu. « Cette croyance que lorsque les gens sont informés, ils peuvent agir, que les choses peuvent changer. En hébreu, les mots connaissance et prise de conscience viennent de la même racine. Yedda et Mudaoot. En hébreu, la conscience est donc liée à Mudaoot . Et c’est comme ça que j’ai commencé à travailler à Gaza, consciente que le public israélien ne sait rien de l’occupation et de ce qu’elle signifie. Mais les gens ne se saisissent pas de cette information. Ils y ont accès, mais ils choisissent de ne pas y avoir accès. »
Hass a couvert les affaires palestiniennes pendant la majeure partie des 30 dernières années – durant cette période, les sources d’information se sont multipliées, mais quid de l’indignation publique ?
« Aujourd’hui, nous avons tellement accès à l’information par des vecteurs si divers que nous nous heurtons au fait que les gens ne s’intéressent pas à ce qui ne sert pas immédiatement leurs intérêts, » a-t-elle dit avec résignation, « et c’est une bien triste réalité. »
Aman Sethi l’exprime ainsi :
« Il est facile de dire que les gens croient ce qu’ils croient parce que leur consentement a été fabriqué. Mais que se passe t-il si les gens savent exactement ce qu’il se passe mais croient toujours ce qu’ils croient ? C’est terrifiant. »
Source : Al Jazeera, 22-12-2018
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
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Commentaire recommandé
« Je ne dis pas que vous vous autocensurez. Je suis sûr que vous croyez tout ce que vous dites. Mais ce que je veux dire, c’est que si vous croyiez quelque chose de différent, vous ne seriez pas assis là où vous êtes assis. »
Exact : Allez postuler pour un emploi de journaliste au Monde à Libé ou France télévision ou encore Radio France et beaucoup d’autres mass médias de l’UE ; et durant l’entretien d’embauche dire que Vladimir Poutine est un bon président ! ………. et vous verrez si vous avez le job !? (Au mieux vous décrocherez le boulot d’homme d’entretien spécialisé sur les latrines)
Alors évidemment après ça les chiens de garde ont beau jeu de braire qu’ils sont libres de dire ou d’écrire ce qu’ils veulent. La sélection a été faite à la source.
25 réactions et commentaires
» Aujourd’hui, nous avons tellement accès à l’information par des vecteurs si divers que nous nous heurtons au fait que les gens ne s’intéressent pas à ce qui ne sert pas immédiatement leurs intérêts, » a-t-elle dit avec résignation, « et c’est une bien triste réalité. » »
et oui,l’homme est egoiste et il se ment a lui meme pour pouvoir continuer a se regarder dans la glace le matin…Ne pas etre egoiste demande des efforts et est souvent ingrat,ce qui explique que dans une societe du « tout pour moi,tout de suite »,cela ne fasse pas recette.
celine et d’autres l’ont deja ecrit il y a bien longtemps deja…
c’est pas grave,le monde est en mode auto-correctif,la facture nous sera presentee un jour ou l’autre et on s’ajustera…
+16
AlerterCela s’appelle de la dissonance cognitive. Elle règne déjà en maître chez nos « dirigeants » (qui ne dirigent plus rien mais se laissent emportés par le courant. Prêtant l’oreille et en même temps sourd au bruit des chutes qui se rapproche.)
La question éthique (exemplifiée dans l’option S. Benoît de l’article précédent) est aussi impliquée. Ce qui préserve l’esprit de la fragmentation est un comportement en accord avec sa pensée, et avec celle du bien commun.
Cette position non-éthique, de dissociation, est manifeste dans l’idéologie dominante du néolibéralisme.
En amont c’est la conception même de la vérité qui s’en trouve chamboulée. On a d’abord délaissé la vérité comme adéquation au réel, pour retenir la définition de la cohérence. C’est maintenant celle-ci qui est mise à mal.
La post-vérité est la vérité de nos esprits fragmentés, le non-éthique en est son éthique, son monde est celui de la folie.
Son mot d’ordre, le : en même temps.
Son prophète : l’actuel président du pays des Lumières.
+11
AlerterJ’a longtemps cru que l’expression « manufacturing consent » avait été créée par Noam Chomsky ou par l’un de ceux qui dénoncent ces techniques de manipulation des cerveaux.
Il n’en est rien. Cette expression a été créée par ceux qui, il y a un siècle environ, ont théorisé et mis au point – transparence tranquille et stupéfiant cynisme – ces méthodes, lesquelles sont identiques dans la publicité commerciale et dans la propagande politique. Parme ces théoriciens, le plus connu est Edward Bernays.
Le site Les Crises a plusieurs fois évoqué le documentaire diffusé par Arte, qui décrit de manière remarquable ces techniques. Ce documentaire passionnant est à voir absolument :
Arte https://www.dailymotion.com/video/x6kqf6i
+21
AlerterA voir également, le Siècle du Moi, documentaire sur l’histoire de la propagande moderne à travers la publicité et les médias: https://www.youtube.com/watch?v=8Tt9hRY7Uk8&t=1008s
+5
AlerterJ’avais ré-étudié la question dans cet article :
https://zevengeur.wordpress.com/2019/06/09/gilets-jaunes-contre-oligarchie-et-peste-bleue-genealogie-dune-guerre-ouverte/
et écrit :
« L’intellectuel américain Walter Lippmann (1889-1974), déjà évoqué, théorisa dans les années 20 le modèle de la « fabrication du consentement (des peuples) » dans le cadre des démocraties. C’est Noam Chomsky qui dénonça dans son ouvrage paru 1988 la collaboration active des médias dans la mise en œuvre de ce processus. »
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Alerter« Je ne dis pas que vous vous autocensurez. Je suis sûr que vous croyez tout ce que vous dites. Mais ce que je veux dire, c’est que si vous croyiez quelque chose de différent, vous ne seriez pas assis là où vous êtes assis. »
Exact : Allez postuler pour un emploi de journaliste au Monde à Libé ou France télévision ou encore Radio France et beaucoup d’autres mass médias de l’UE ; et durant l’entretien d’embauche dire que Vladimir Poutine est un bon président ! ………. et vous verrez si vous avez le job !? (Au mieux vous décrocherez le boulot d’homme d’entretien spécialisé sur les latrines)
Alors évidemment après ça les chiens de garde ont beau jeu de braire qu’ils sont libres de dire ou d’écrire ce qu’ils veulent. La sélection a été faite à la source.
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AlerterC’est l’éternel paradoxe de ces journalistes qui travaillent dans des médias achetés par des puissants, et qui affirment haut et fort qu’ils restent néanmoins indépendants et ne subissent pas de contraintes. Ils ne se rendent même pas compte de la dissonnance dont ils font preuve ! Ils ne savent pas qu’ils ne savent pas….
+9
Alertermais si ils le savent !
il font semblant c’est tout, comme tout bon agent de propagande !
vous savez ce que dit un certain bon sens populaire : « un journaliste, soit c’est une p.te, soit c’est un chômeur »
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AlerterLe pire, c’est que je ne crois pas que ce soit aussi simple et aussi manichéen que ça. Tous ne savent pas, non ; probablement pas mal d’entre eux sont probablement persuadés de leur indépendance. C’est d’ailleurs pour ça qu’ils sont manipulés avec autant d’aisance. Ils sont en situation de dissonance, et c’est parfait pour les enferrer.
+4
AlerterJe pense qu’ils sont effectivement sincères lorsqu’ils affirment qu’ils ne subissent pas de contraintes pour la simple raison que le contrôle ne s’exerce pas sur eux dans l’exercice de leur profession mais, à priori, lors de leur embauche ; et s’ils passent le casting, cela signifie qu’on peut leur faire confiance et qu’ils feront et diront tout ce qu’il faut pour mériter cette confiance. Et ce d’autant qu’on prendra soin de faire tomber, de temps à autres, un tel ou une telle qui trahirait le « contrat Darty » par quelque velléité d’indépendance, histoire de recadrer les troupes. Et cette pratique est beaucoup plus efficace et moins contraignante qu’une censure au jour le jour par la rédaction.
+2
AlerterIl y a longtemps que les effets de « censure » sont beaucoup plus subtils que ça. D’ailleurs, aujourd’hui le mot est quasiment désuet.
Les contraintes et les guidages se font de manière souvent imperceptible ; les sciences cognitives servent parfois des Dr Folamour….
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Alerter« La population ne sait pas ce qui se passe, et ne sait même pas qu’elle ne sait pas. » Rien n’est plus vrai !
Mieux encore, quand on tente de faire percevoir cette notion-même, on se fait renvoyer immédiatement vers la paranoia et la théorie du complot. Arguments massue qui ferment la discussion avant même qu’elle n’ait vraiment commencé…
Il est vrai aussi que la masse des gens qui ne veulent pas « savoir » est considérable.
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AlerterMais il suffit de relire Alexis de Tocqueville ! Déjà traité ici sur Les Crises :
https://www.les-crises.fr/la-servitude-des-democraties-modernes-anticipee-par-alexis-de-tocqueville-en-1840/
http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/03/30/tocqueville-l-espece-d-oppression-dont-les-peuples-democrati-6039022.html
+2
Alerteril me revient une citation, de Marc Twain je crois :
« il est plus facile de tromper les gens, que de les convaincre qu’ils ont été trompés »
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AlerterC’est le thème principal de Boubouroche, la pièce de Georges Courteline :
https://libretheatre.fr/boubouroche-de-georges-courteline/
C’est pourquoi on pourrait débattre longuement sur le sujet que résume votre phrase : « Mais si, ils le savent ! » 🙂
+3
AlerterPlus près de « nous » une petite (re) lecture du pamphlet de Pierre Bourdieu, « Sur la télévision » ne peut pas faire de mal. Le lecteur y reconnaîtra aisément certains « malfaisants » qui ne sont pas expressément nommés dans le texte.
+2
AlerterPour un observateur extérieur à notre monde, les raisons des catastrophes économiques, sociales et écologiques sont évidentes, voire grotesques.
Cela n’a rien de surprenant lorsque l’on a compris le principe fondamental de notre civilisation. Ce principe est d’ailleurs à la base du métier de « journaliste ».
Il consiste à nier le côté négatif des choses. Ne prendre en compte que le côté positif. C’est le meilleur moyen d’aller toujours dans le bon sens.
« Comprendre l’Arnaque capitaliste, Imaginer le Système d’après ! » => http://bit.ly/capitalisme
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AlerterExtrait de « Hommage à La Catalogne » de Georges Orwell :
« A l’intérieur de l’Hôtel… une abominable atmosphère de suspicion avait grandi… Le gros agent russe retenait dans les encoignures, l’un après l’autre, les réfugiés étrangers pour leur expliquer de façon plausible que tout cela était un complot anarchiste.
Je l’observais, non sans intérêt, car c’était la première fois qu’il m’était donné de voir quelqu’un dont le métier était de répandre des mensonges si l’on fait exception des journalistes, bien entendu. »
+3
AlerterComme l’a très bien dit Denis ROBERT, un journaliste intègre n’a aujourd’hui que 2 options : le chômage ou être indépendant. De là à dire que les journalistes en poste dans les média mainstream ne seraient pas intègres, il n’y a qu’un pas ! Compte tenu du niveau astronomique de subventions qui tiennent sous perfusion la presse dans son ensemble et du fait que 9 patrons (particulièrement impliqués dans le capitalisme de connivence avec le plus haut niveau du pouvoir) possédent la quasi-totalité des média, il n’est pas surprenant qu’une seule ligne directrice émerge et que toute voix dissidente soit rapidement éliminée. Nous pouvons chaleureusement remercier tous ceux qui utilisent les réseaux alternatifs pour continuer à nous informer envers et contre tout. Ils font œuvre de salubrité publique et lavent l’honneur de leur profession.
et j’ajoute :
Il suffit d’avoir étudié ou de connaître bien tel ou tel sujet pour se rendre compte de la véritable défaite intellectuelle que représente le journalisme maintream………………..
+5
AlerterAman Sethi l’exprime ainsi :
« Il est facile de dire que les gens croient ce qu’ils croient parce que leur consentement a été fabriqué. Mais que se passe t-il si les gens savent exactement ce qu’il se passe mais croient toujours ce qu’ils croient ? C’est terrifiant. »
Le « C’est terrifiant » m’interpelle, et fait écho à des interpellations de certains commentaires plus haut.
Il sous-tend qu’une unique représentation du monde devrait s’imposer naturellement au monde entier sur la base d’une information fiable et non biaisée. Et que si l’on constate le contraire, c’est à désespérer de nos dirigeants, voire de l’humanité toute entière qui persiste et se complaît dans l’erreur.
Quel beau plaidoyer pour la fabrication du consentement.
Car si l’on considère qu’ON est dans le vrai et que les autres sont dans l’erreur, on n’a pas 36 choix:
– à bas la démocratie qui s’oppose au triomphe de la vérité et aux bons choix
ou
– on reste en démocratie, mais on met tout en oeuvre pour orienter les croyances des brebis égarées (qui savent ou ne savent pas qu’elles ne savent pas)
Un tel état d’esprit tombe dans les mêmes travers que ceux qu’il croit combattre…
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Alerter« Si les gens savent ce qui se passe mais continuent à croire », ce n’est plus du consentement fabriqué, c’est de l’adhésion, voire de la conviction.
+0
AlerterC’est de la croyance. De la bonne vielle croyance, dont les religions ont fait leur beurre pendant tant de siècles. Ou plutôt les hommes ambitieux, hommes de pouvoir et quelaues psychopathes déjà (sans écriture inclusive) qui ont investi l’Église en ses périodes de gloire, quand il fallait passer par cette structure pour dominer le monde.
Maintenant la croyance s’exprime différemment, à travers la politique, les idéologies, la dictature du moi, qui profite de sa petite lucarne ouverte sur le monde pour répandre SA vérité sur les réseaux sociaux et autour de soi. Mais l’autre n’existe déjà plus.
L’homme et la femme tout(e) puissant(e), depuis la mort de Dieu, Nietzche, l’existentialisme (et les ravages du nazisme comme première illustration ?)
On n’a pas encore décidé si la conscience précède l’existence, ou l’inverse.
Si chacun est un petit dieu en gestation, Ou, inversement, si la conscience de notre pluralité et l’organisation collective, le dialogue en définitive, peuvent suppler à l’idée de divinité, et même de sacré. En soi ou hors de soi.
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AlerterMais en fait, vous ne pouvez jamais savoir dans quelle mesure votre conviction, votre adhésion, est un consentement « fabriqué »…
Et à mon avis, tout est dans la définition de ce qu’on appelle « savoir ».
Si savoir est « avoir reçu une information », alors on sait plein de choses. Aujourd’hui sur internet, on peut apprendre tout ce qu’on veut, une chose et son contraire. En cherchant bien, on peut même apprendre que les Martiens ont débarqués et nous manipulent.
Mais savoir, c’est à mon sens avoir reçu une information, l’avoir comprise, et y croire, justement. Alors on estime qu’on sait.
Donc quand l’auteur dit « les gens savent mais continuent à croire », c’est en fait qu’ils ont reçu une information, mais qu’ils n’y croient pas vraiment, donc on ne peut pas dire qu’ils savent.
«Qui lit ? Qui comprend ce qu’il lit ? Et qui croit ce qu’il a compris ?»
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AlerterLe terme « savoir » (le verbe) à un sens précis. Ce n’est pas « penser savoir », « imaginer savoir » ou « se dire que l’on sait ». Savoir signifie qu’on a reçu l’information ET qu’on a fait ce qu’il fallait pour la garantir sure et certaine, y compris en opposition de ses croyances. Une fois ceci fait, on peut tout à fait envisager quelqu’un qui sait mais qui choisit tout de même de croire ; c’est la définition même de la dissonnance cognitive. Elle est loin d’être rare. Savoir et s’accrocher au croire est très courant.
Après, il y a des positions comme celle du parent qui frappe son enfant et dit « je sais que c’est interdit mais c’est pour son bien » ; mais là il y a en première partie un savoir et en deuxième une croyance.
Moi je dis que tout le monde n’est pas objet du consentement fabriqué ; ce serait trop facile et excuserait tout le monde. Pas admissible. Il y a une forme de lâcheté plus que pernicieuse à jouer sur ce terrain du « je sais, mais je crois autre chose ». Une autre forme semblable est le « je ne cherche même pas à comprendre ». C’est souvent un choix !
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AlerterTenant compte que 80% ou plus des médias sont détenus par des hommes d’affaires (de plus, seulement 9), la première chose à laquelle les journalistes français consentent (sans aucun doute possible) c’est de produire du chiffre d’affaire (du profit), donc de l’information « utile », qui se vend bien, orientée, démago si nécessaire.
Comme n’importe quel salarié qui dans certains domaines est amené à faire des trucs plus ou moins dégueulasses (par exemple dans les structures où existent les vaches à hublot, scandale du moment).
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AlerterLes commentaires sont fermés.