Cette semaine, la Grande-Bretagne a annoncé un plan inhumain et irréalisable visant à expulser les demandeurs d’asile vers le Rwanda – de façon permanente. Il s’agit d’un effort cruel pour externaliser le contrôle des frontières au détriment du bien-être des réfugiés.
Source : Jacobin Mag, Chris Dite
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
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Dans un nouveau tournant grotesque de la politique britannique en matière de réfugiés, la ministre de l’Intérieur Priti Patel a officiellement annoncé cette semaine un plan visant à expulser un nombre illimité de réfugiés au Royaume-Uni vers le Rwanda. Cette politique était en quelque sorte un secret de polichinelle – Patel est censée y travailler « jour et nuit » depuis huit mois. Mais ce projet d’une cruauté inouïe n’a pas le moindre soupçon d’originalité. Certains des gouvernements les plus riches du monde ont eu cette mauvaise idée il y a des années – Patel l’a simplement reconditionnée.
Déporté à Hope House
Jeudi, Patel a tenu une conférence de presse à Kigali pour justifier sa proposition. Selon elle, le système d’asile britannique est en train de s’effondrer à cause des « méchants passeurs de clandestins, qui profitent de l’exploitation du système pour leurs propres intérêts ». Faisant état de décès récents et d’un dangereux trafic d’êtres humains dans la Manche, elle a salué son plan comme « la plus grande refonte de notre système d’immigration depuis des décennies », et l’a présenté comme une « solution nouvelle et innovante » permettant d’économiser des vies et des impôts.
Elle a expliqué que, dorénavant, les demandeurs d’asile arrivant au Royaume-Uni seront relocalisés au Rwanda. S’ils sont reconnus comme des réfugiés, ils seront financés par le Royaume-Uni pendant une période pouvant aller jusqu’à cinq ans pour se réinstaller dans ce pays africain désespérément pauvre. Des hôtels privés rwandais – dont le mal nommé Hope House [Maison de l’Espoir, NdT] – seront loués pour accueillir les personnes expulsées. Le Royaume-Uni versera une somme initiale de 120 millions de livres au Rwanda pour financer l’éducation et la formation professionnelle des personnes réinstallées. La plupart des détails du projet restent toutefois secrets. Patel explique ce secret par le fait qu’il s’agit d’une arme contre l’adaptation des passeurs de clandestins – mais en réalité, le plan repose sur une stratégie à courte vue.
Le choix par Patel du Rwanda du président Paul Kagame comme destination des demandeurs d’asile n’est pas un hasard. Kagame a un passé brutal de réduction au silence de la dissidence dans son pays et un engagement avéré (mais instable) pour une réciprocité diplomatique froide à l’étranger. Le Financial Times a ouvertement qualifié le Rwanda de « régime client molesté » par l’Occident, qui, pour des raisons de stratégie géopolitique, « ajoute des signes de légitimité à la forme contemporaine de régime à parti unique du Rwanda, dans lequel les titulaires utilisent le clientélisme, l’oppression et le contrôle des mécanismes électoraux pour se maintenir au pouvoir. »
Patel a décrit le Rwanda contemporain comme un modèle de développement africain, bien que ce soit une image incomplète de la relation de son parti avec Kagame. Si le président a été un invité d’honneur aux conférences du parti Tory, certains de ses comportements – comme l’envoi d’assassins pour tenter de tuer des politiciens au Royaume-Uni – l’ont également fait fuir (brièvement). Ce n’est peut-être pas une coïncidence s’il est aujourd’hui de retour dans les petits papiers du gouvernement Tory ; en dehors des remboursements de prêts, une grande partie de l’aide britannique récente au Rwanda a une tendance récente troublante à finir dans des poches et des projets non rwandais.
Le fait que la propre famille de Priti Patel ait été victime des machinations de division et de domination de la Grande-Bretagne dans l’Ouganda colonial ajoute une couche supplémentaire de cynisme à ce tableau déjà sombre. Pour avoir une idée de la façon dont l’intrigue de Patel va mal tourner, il est instructif de se pencher sur certaines de ses inspirations.
« Vous me grattez le dos… »
Le plan de Patel n’est pas la première fois que le Rwanda accepte de servir de dépotoir aux réfugiés occidentaux en échange d’argent et de faveurs.
Tout au long des années 2010, le gouvernement israélien a mené une campagne vicieuse contre les réfugiés africains, les qualifiant de manière célèbre « d’infiltrés » et de « cancer dans le corps de la nation ». En 2014, Kagame a conclu un accord discret avec le Premier ministre de l’époque, Benjamin Netanyahu, pour permettre au gouvernement israélien d’envoyer par avion des réfugiés soudanais et érythréens au Rwanda.
Les témoignages de certains de ceux qui ont été renvoyés dressent un tableau sinistre de soutien nul, de violence, de vol et de trafic d’êtres humains. La plupart ont immédiatement quitté le Rwanda et tenté de rejoindre l’Europe. Netanyahu a promu et soutenu les initiatives diplomatiques de Kagame à l’échelle internationale en guise de remerciement, mais l’accord s’est tout de même effondré de manière embarrassante lorsqu’Israël a tenté d’intensifier les déportations en 2018.
La même année, l’opposition nominalement sociale-démocrate au Danemark a proposé d’établir des centres d’accueil pour les réfugiés en dehors de l’Europe. Le parti a accédé au pouvoir grâce à sa campagne anti-immigrés un an plus tard.
Puis, en 2021, le Premier ministre Mette Frederiksen a annoncé que le Danemark avait lui aussi conclu un accord pour que le Rwanda accueille la quasi-totalité de ses demandeurs d’asile en échange d’une aide au développement accrue, d’une représentation diplomatique plus forte et de programmes d’échange. Le ministre danois de l’Immigration, Mattias Tesfaye, a cyniquement tenté de présenter les expulsions de réfugiés comme une sorte de lutte des classes, arguant que la classe ouvrière ne devrait pas avoir à payer pour les réfugiés. Tesfaye sait qu’il s’agit d’un argument bidon – la détention à l’étranger coûte bien plus cher que le simple traitement et la réinstallation des réfugiés, et n’empêche pas le mouvement des réfugiés vers l’Europe. Et malgré tout son populisme anti-immigrés triomphant, l’accord danois avec le Rwanda – comme celui d’Israël et du Royaume-Uni – est secret et totalement non contraignant. Il exprime simplement le souhait que le Rwanda accueille un centre d’accueil pour les demandeurs d’asile en provenance du Danemark.
Inspiration aux antipodes
Tous ces projets partagent la même source d’inspiration initiale. Il y a vingt ans, le gouvernement australien a été responsable de l’introduction de la « Solution Pacifique ». Cette législation pourrie a supprimé des milliers d’îles de la zone de migration australienne et a vu la Marine australienne jeter les demandeurs d’asile d’Australie dans des centres de détention dans des pays comme Nauru et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ces camps étaient gérés par des sociétés à but lucratif pour des milliards de dollars.
Alexander Downer, l’ancien ministre australien des Affaires étrangères en poste lorsque le gouvernement conservateur de John Howard élaborait la Solution Pacifique, est récemment devenu l’un des conseillers de Patel. Outre le plan lui-même, une grande partie de la rhétorique de Patel est tirée du manuel du gouvernement de Downer. En fait, l’accent qu’elle met sur la nécessité de sauver des vies et de mettre fin à la criminalité est repris presque mot pour mot par le gouvernement Downer, au début des années 2000, dans ses clips sur les demandeurs d’asile.
Soutenant le projet de Patel, Downer a écrit que « pour résoudre une crise migratoire, il faut briser le modèle économique… un racket criminel très rentable géré par des gangs sans scrupules ». Il a omis de mentionner que la solution qu’il préfère est un modèle commercial différent : un racket légal très rentable dirigé par des groupes sans scrupules comme Serco, G4S et Wilson. En Australie, le contribuable moyen finance aujourd’hui ce modèle commercial – dans lequel les horribles mauvais traitements infligés aux réfugiés sont devenus normaux – à hauteur de plus de 1,2 milliard de dollars australiens par an.
Downer est devenu célèbre pour avoir forcé les pays les plus pauvres à accepter des accords pourris qui profitaient aux grandes entreprises. Comme l’a dit sans ambages un ancien ambassadeur américain travaillant dans le Pacifique, « les gouvernements Howard et Downer étaient les complices des entreprises. »
Mais les arrangements ne se sont pas toujours déroulés sans heurts. Les relations de l’Australie avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée se sont partiellement dégradées en 2016, et sa Cour suprême a jugé que les centres de détention de l’île de Manus étaient illégaux. Des milliers de détenus expulsés ont par la suite intenté un recours collectif contre le gouvernement australien, qui a effectué un règlement de plusieurs dizaines de millions de dollars pour éviter que ses méfaits ne soient révélés au grand jour.
Le sinistre, le bâclé et le coûteux
Outre leur répugnance morale générale, tous les précurseurs du projet de Patel partagent les mêmes caractéristiques : l’effort d’externalisation du contrôle des frontières vers des États clients plus pauvres est toujours violent, il échoue inévitablement et il est extrêmement coûteux. Vendues pendant les campagnes électorales comme des initiatives d’économie d’impôts visant à mettre un terme aux malfaiteurs, elles deviennent rapidement des catalyseurs financiers pour les régimes pourris et les multinationales qui fraudent le fisc.
Ce modèle d’externalisation des programmes de déportation ne profite qu’aux politiciens populistes de droite et aux profiteurs des entreprises. C’est pour cette raison qu’il reste populaire, malgré la cruauté, la cupidité et l’incompétence qu’il implique. Face à cela, c’est à la gauche de reprendre les termes du débat. Cela signifie qu’il faut lutter contre les catastrophes et les inégalités auxquelles tant de personnes sont confrontées et refuser de laisser les riches décider qui sera jeté sur le tas d’ordures mondial. Tant que ce ne sera pas le cas, les réfugiés continueront à payer de leur vie les pires crises du capitalisme – et la classe ouvrière d’ailleurs continuera à financer leur souffrance.
Au sujet de l’auteur :
Chris Dite est enseignant et membre d’un syndicat.
Source : Jacobin Mag, Chris Dite, 16-04-2022
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
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Commentaire recommandé
Avant de se pencher sur le pour ou le contre de l’accueil ou de l’expulsion des réfugiés il serait primordial de se pencher sur les causes réelles de l’émigration de masse des pays d’origine.
N’oublions JAMAIS que ces pays sont totalement ARTIFICIELS et que les frontières ont été IMPOSÉES par les puissances coloniales sans tenir compte des populations qui les habitaient en fonction de critères ADMINISTRATIFS COLONIAUX et souvent avec la volonté de « rassembler » des ethnies incompatibles afin d’installer un chaos permettant de maintenir une domination post coloniale.
Et en second lieu, l’installation de dynasties corrompues jusqu’à la moelle favorables aux anciens colonisateurs pour que ces derniers puissent sans entrave pouvoir continuer à piller les ressources naturelles au détriment des populations locales.
Cerise sur le gâteau, les anciens colonisateurs se livrent des guerres de contrôle de ces états fantoches par groupes armés interposés qui n’hésitent pas à massacrer et à piller les populations locales qui n’avaient rien demandé.
La première chose que devrait faire l’ONU, si ce « machin » avait une quelconque ambition d’équité et le pouvoir de faire respecter la dignité des populations consisterait à CONTRAINDRE les pays prédateurs à indemniser RÉELLEMENT les populations pour les souffrances endurées et à les aider à vivre dignement sur les terres de leurs ancêtres.
N’oublions JAMAIS que si une population parvient à vivre dignement et en paix sur son territoire elle n’a AUCUNE raison de le fuir pour aller vivre dans des taudis insalubres de pays lointains.
Il faut vraiment être c** pour être persuadé que ces migrants viennent chercher l’eldorado en occident.
Ils cherchent seulement à SURVIVRE loin de la misère qui leur est imposée par les parasites prédateurs qui les dépouillent à longueur d’année.
15 réactions et commentaires
Cette décision est délétère pour les raisons énumérées dans l’article, mais il faut y ajouter que ce pays victime d’un génocide en 1994 est le plus peuplé d’Afrique: densité de 460hab/Km2. Jared Diamond dans son livre: « Effondrement: Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie » considère que cette surpopulation a conduit à la division des héritages de familles rurales telle que chacun des enfants ne disposait plus d’une surface permettant la survie de sa famille. Cette situation invivable dans certaines régions du pays était l’une des causes de fond de la colère ayant conduit au génocide.
Déporter des migrants dans un tel contexte ne peut qu’attirer un mécontentement général à leur égard et une déstabilisation du pays.
+5
AlerterIl faudrait ajouter que le dernier génocide mondial a été perpétré au Rwanda en 1994 par les hutus contre les tutsis : 800 000 à 1 million de morts.
Vraiment pas rassurant pour les populations réexpédiées !!
La mémoire du génocide est très présente en Afrique, à croire qu’elle est instrumentalisee par les britanniques. abominable
+7
AlerterL’explosion des demandes d’asile ces dernières décennies pose des problémes assez délicats aux pays occidentaux, submergés et qui n’avaient jamais songé, initialement, que plus de quelques centaines de demandeurs entreprennent les démarches chaque année. Et chaque fois qu’ils tentent de restreindre ce qui ne sert plus que de filière d’immigration – l’hypocrisie consiste à feindre de voir derrière chaque demande d’asile une démarche sincère – ils se heurtent à la critique de Savonarole à la petite semaine. Mais que proposer ? De laisser rentrer tous ceux qui le souhaitent en Europe ? Sachant que l’Afrique, qui comptait 600 millions d’habitants quand j’étudiais, il n’y a pas si longtemps, en a désormais 1,3 milliard, cela n’apparaît pas sérieux. Importer en masse des populations pauperisees et peu formées ne revient qu’à importer de la misère. Que cherchent vraiment ces personnes qui veulent, sous couvert de leçons de morale, empêcher les états de se protéger de flux aussi déstabilisant ? Pas sûr que leurs intentions aient la pureté qu’elles se piquent d’afficher.
+4
AlerterIl n’y aucune leçon de morale. Ces pays ont été colonisés, ils connaissent des langues européennes. Ils ont ensuite été « néo »-colonisés, leurs richesses sont pillées, certes il y a maintenant des chinois et des russes, mais ces pays sont bien plus lointains que l’Europe, donc les habitants vont au plus près. Vu que beaucoup ne pensent pas qu’ils aient d’avenir, je veux dire digne de ce nom, en restant chez eux.
Mais pas d’inquiétude, l’Europe n’assumera pas les coûts humains de l’Afrique. Après la déportation et les massacres, maintenant ils coulent dans la Méditerranée, demain ils crèveront d’une façon ou d’une autre, par millions.
L’Occident s’est construit sur un monceau de cadavres (je ne sais pas si le continent africain dispose de son Eduardo Galleano), pour la seule raison que nous disposions alors d’un petit avantage technologie, et elle survivra uniquement sur d’autres monceaux de cadavres. Et entre le réchauffement climatique et la raréfaction des ressources, la population africaine reviendra bientôt à portion congrue. Avant la nôtre bien entendu.
+5
AlerterAvant de se pencher sur le pour ou le contre de l’accueil ou de l’expulsion des réfugiés il serait primordial de se pencher sur les causes réelles de l’émigration de masse des pays d’origine.
N’oublions JAMAIS que ces pays sont totalement ARTIFICIELS et que les frontières ont été IMPOSÉES par les puissances coloniales sans tenir compte des populations qui les habitaient en fonction de critères ADMINISTRATIFS COLONIAUX et souvent avec la volonté de « rassembler » des ethnies incompatibles afin d’installer un chaos permettant de maintenir une domination post coloniale.
Et en second lieu, l’installation de dynasties corrompues jusqu’à la moelle favorables aux anciens colonisateurs pour que ces derniers puissent sans entrave pouvoir continuer à piller les ressources naturelles au détriment des populations locales.
Cerise sur le gâteau, les anciens colonisateurs se livrent des guerres de contrôle de ces états fantoches par groupes armés interposés qui n’hésitent pas à massacrer et à piller les populations locales qui n’avaient rien demandé.
La première chose que devrait faire l’ONU, si ce « machin » avait une quelconque ambition d’équité et le pouvoir de faire respecter la dignité des populations consisterait à CONTRAINDRE les pays prédateurs à indemniser RÉELLEMENT les populations pour les souffrances endurées et à les aider à vivre dignement sur les terres de leurs ancêtres.
N’oublions JAMAIS que si une population parvient à vivre dignement et en paix sur son territoire elle n’a AUCUNE raison de le fuir pour aller vivre dans des taudis insalubres de pays lointains.
Il faut vraiment être c** pour être persuadé que ces migrants viennent chercher l’eldorado en occident.
Ils cherchent seulement à SURVIVRE loin de la misère qui leur est imposée par les parasites prédateurs qui les dépouillent à longueur d’année.
+12
AlerterCeci n’a RIEN a voir avec le phénomène de l’immigration dont les raisons n’ont rien à voir avec ce que vous écrivez.
Premièrement et avant tout plus de 95 % de l’immigration en Afrique reste à l’intérieur de l’Afrique, ce qui est déjà la cause de tensions.
Deuxièmement l’Afrique est le plus grand exportateur nette de matière grise, de docteurs, d’ingénieurs, etc, qu’elle forme a grand frais et qui sont utilisés ailleurs, comme par exemple les médecins algériens en France.
Troisièmement les dynasties locales ne sont pas supportées que par les anciens colonisateurs, la Chine est le pays qui construit le plus de palais impériaux avec du marbre importé d’Italie pour les satrapes locaux, elle est le pays le plus présent en Afrique, partout, exploitant tout, partout. Le deuxième pays, derrière les USA. Les puissances coloniales ne sont plus que des souvenirs, dans la majorité des cas. La France par exemple n’achète plus d’uranium au Niger mais au Canada et en Australie.
Quatrièmement les frontières n’ont rien à voir avec l’immigration.
+7
AlerterLes USA et la Chine se comportent exactement comme les anciens colonisateurs car toutes les habitudes et les « constitutions » ont été faites pour ça.
Les USA et la Chine veulent simplement être ‘calife à la place du calife » et rien d’autre.
Le terrain a été soigneusement labouré et semé pendant des décennies pour permettre ce pillage en bande organisée.
Finalement les USA et la Chine, pour faire simple, se contentent simplement de planter d’autres graines dans leur propre intérêt sur un terrain « fertilisé » dans ce but.
N’oublions JAMAIS que la situation actuelle n’est pas tombée du ciel, l’histoire nous montre bien que cette « tradition » de domination des autres peuples remonte à l’antiquité, les grecs et les romains ayant été les premiers à appliquer ces « valeurs » de pillage de leurs voisins à un niveau extrême.
Quant à la « gaule » on ne peut constater qu’elle n’était que le précurseur de ce qui s’est passé lors de la colonisation : Des peuples différents qui vivaient chacun sur leur territoire (en se mettant parfois sur la gueule) qui ont été contraints de vivre « ensemble » dans une structure administrative imposée de l’extérieur.
Plus de 20 siècles plus tard ces peuples continuent d’être différents malgré toutes les tentatives « d’homogénéisation » forcée par toutes les structures administratives coloniales internes à cette entité administrative.
Ne venez pas prétendre qu’un breton est identique à un occitan ou à un ch’timi… Ils parlent la même langue OFFICIELLE car ils ont été contraints de la faire depuis des siècles mais leur culture est très différente.
+1
Alerter@RGT
« CONTRAINDRE les pays prédateurs à indemniser RÉELLEMENT les populations pour les souffrances endurées ».
Il n’en évidemment pas question, en revanche les propriétaires d’esclaves furent non pas pendus mais indemnisés (47000 en Grande Bretagne) quand l’esclavage fut aboli. La ville de Bristol par exemple s’est fortement endettée en empruntant à un niveau tel que les remboursements (réglés par le contribuable) de prêts se sont achevés en 2015!
+1
AlerterEn matière d’indemnisation des esclavagistes, Bristol a donc fait « mieux » que Haïti dont le paiement de la dette a duré jusqu’en 1947… comme « prix de son indépendance ». En matière de prédation, comment dire ? – les dirigeants successifs de notre pays n’ont pas rechigné non plus !!!
« UNE DETTE ILLÉGITIME »
…après l’indépendance d’Haïti, le roi Charles X (1824-1830) imposa aux Haïtiens de payer à la France 90 millions de francs or, sous la menace d’une invasion militaire et d’une restauration de l’esclavage. « Cette indemnité a fait ployer des générations de Haïtiens sous le poids d’une dette illégitime, dette que la nation haïtienne n’a fini de payer qu’en 1947 »
+4
AlerterQuant aux politiques discriminatoires des Australiens, elles ne datent pas d’hier : lors de mon stage de fin d’études en… 1969, un employé de l’entreprise m’avait raconté qu’à son arrivée dans ce pays, il avait été enfermé dans un centre de rétention d’où il ne pouvait présenter aucune demande. Parce qu’il n’était pas… anglophone – bien que Français BBR et tout !!!
Alors pour les personnes « racisées », hein…
Sur le génocide au Rwanda et ses répercussions en Ouganda et au Zaïre, on peut lire « Petit pays » de Gaêl Faye
+2
AlerterNous entendons ou lisons souvent ce point de vue, respectable mais que bien des faits infirment. D’abord, l’occident s’est construit longtemps avant la colonisation de l’Afrique, laquelle colonisation n’a pas (bien que trop) duré et n’a absolument pas constitué un atout pour lui, sauf en temps de guerre. Il y avait déjà des universités, des hospices, des palais, des châteaux, des routes, ports, moulins, fermes, forges, mines etc en Europe des siècles avant la moindre colonisation de l’Afrique qui n’a en rien contribué à ce développement de l’Europe. Ensuite, les problèmes qu’affronte aujourd’hui ce vieux continent n’ont pas tous pour origine l’Europe, loin de là. Aucun européen n’a demandé aux Africains de maintenir une démographie insoutenable : 100 millions d’habitants en 1900, 250 millions en 1960, 600 millions en 1990, 1,3 milliard aujourd’hui (dont 98% n’ont pas connu la colonisation), 2,5 milliards en 2050 d’après l’ONU en 2050, 4 milliards en 2100, toujours d’après l’ONU : les Africains font cela d’eux mêmes et personne ne les y oblige. Aucun européen, à part des grands bourgeois rêvant de main d’oeuvre à pas cher, ne demande non plus à un Africain de risquer sa vie sur des coquilles de noix pour tenter la traversée de la Méditerranée, au contraire. Que certains essaient de systématiquement culpabiliser les Européens sur ces sujets, par intérêt, calcul, posture egotique masquée par de la moraline fournit un prétexte bien commode pour que rien n’y change. L’Europe n’a pas à servir de variable d’ajustement aux problèmes de l’Afrique, au prétexte de fables malhonnêtes.
+5
AlerterC’est mieux de faire « répondre » sinon votre réponse se perd je ne sais où. Je connais aussi ce soi-disant argument visant à culpabiliser l’Occident et l’Europe. Mais ce n’est pas être coupable que de dire les choses comme elles se sont passées. Et mon point de vue est hors de toute morale. Après qu’il ne soit pas bon ou pas partagé, c’est autre chose. C’est quand même un fait que la France a déporté et mis en esclavage des africains. C’est comme ça.
Quant au fait que l’Europe existait avant la découverte de l’Amérique (et la mise en esclavage de l’Afrique) c’est évident. Mais l’Europe ACTUELLE, le niveau de richesse depuis 2 ou 3 siècles n’a été POSSIBLE que grâce au pillage des deux continents. Libre à vous de croire que sans cela nous serions au même point. Cela me paraît difficilement entendable. L’accumulation de richesses phénoménales, importées notamment via l’Espagne, rapportées de l’Amérique, est un des socles du développement capitaliste. Les prémices de celui-ci existaient déjà, ça oui c’est vrai, mais son vrai décollage, son accélération sans commune mesure, vient directement de l’exploitation des autres (pour peser mes mots). D’ailleurs c’est comme ça que le monde marche. La richesse des uns provient de la directe ou indirecte exploitation des plus pauvre. Que l’exploitation prenne le nom de servage, esclavage, salariat, le principe est le même.
Quant à vos propos sur la démographie, c’est juste de l’ignorance bête et méchante, donc je ne vous tiens par rigueur. La démographie répond à des lois générales, on ne va pas faire un cours théorique ici.
+4
AlerterJe pense que le niveau de richesses actuelles tient surtout à la révolution industrielle, commencée des le XVIIIeme, même en France, et à l’explosion de la productivité qu’ensuite deux sources d’énergie ont littéralement propulsée : le charbon, largement extrait du sol européen, puis le pétrole, extrait des fonds et sols écossais, norvégien, et surtout moyen orientaux. L’Afrique a apporté du complément, certes, mais n’a pas joué un rôle majeur, d’où les doutes de certains historiens sur le coût qu’a eu l’aventure coloniale africaine pour les métropoles finançant lesdites aventures n’ayant enrichi que quelques familles. Quant à l’ignoble traite, elle a en effet permis aux îles à sucre (sic) de représenter jusqu’à un quart du PIB français au XVIIIeme je crois (j’ignore où j’avais lu ça) mais par définition, les Africains actuels ne descendent pas des exploités de la Dominique et ils le savent fort bien. Je pense que les migrations s’expliquent par l’envie de mieux vivre, tout simplement, et que la culpabilisation des Européens sommés de se croire débiteurs pour mieux accepter ce qu’ils n’ont aucune raison d’accepter ne sert que de prétexte un peu plus présentable à des motivations assez matérielles. J’en reviens à l’idée que les Européens n’ont pas à servir de variable d’ajustement aux problématiques actuelles de l’Afrique, qui doivent beaucoup aux Africains eux-mêmes. Les états ont toute légitimité pour restreindre des flux migratoires qu’ils ne souhaitent pas.
+3
AlerterJustement, ce n’est pas du tout un hasard si l’esclavage a été aboli lors de la révolution énergétique. L’énergie abondante et bon marché a rendu l’esclave plus cher que l’utilisation de cette énergie. Du coup, les facteurs moraux ont pu prendre le pas sur les économique, et l’acceptabilité de l’esclavage par les populations en bénéficiant tombant en berne, l’abolition de l’esclavage a pu être concrétisée.
+0
AlerterUne autre solution serait de les envoyer rejoindre leurs 72 promises, avant qu’ils n’aient l’occasion de massacrer les « égarés ».
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