Retour parfaitement documenté sur l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire de l’Europe : l’effroyable famine de 1845-1851 qui fit un million de morts dans une Irlande méprisée par la Grande-Bretagne.
Source : Arte, Youtube
C’est l’histoire de la pire catastrophe humanitaire des années 1800, d’autant plus stupéfiante qu’elle est survenue au Royaume-Uni, alors pays le plus riche et le plus puissant du monde. En 1845, le mildiou, provoqué par un parasite importé d’Amérique du sud dans les soutes des navires de commerce, dévaste les récoltes de pommes de terre dans le nord de l’Europe. Sur le continent, la France, la Prusse, la Belgique et les Pays-Bas dénombrent plus de cent mille morts. Mais en Irlande, l’hécatombe se révèle d’une tout autre ampleur. D’une pauvreté abyssale, un tiers de la population rurale dépend pour subsister de la pomme de terre, tubercule très nourrissant qui pousse partout.
Dans masures et taudis, des générations de métayers et de journaliers s’entassent, dépendants de cette monoculture. Le climat humide favorisant la propagation du parasite, les récoltes sont entièrement détruites. La famine va durer sept ans et décimer un million de personnes, jetant sur les routes de l’exode deux millions de malheureux.
Usant de l’Irlande agricole comme d’un « panier à provisions », la Grande-Bretagne se montre pourtant largement réfractaire à financer un quelconque plan de sauvetage, fidèle à sa doctrine économique du laisser-faire. Au point d’espérer secrètement se débarrasser de cette sous-classe irlandaise, considérée comme un obstacle au développement de l’agriculture productiviste ?
Documentaire de Ruán Magan (Irlande/France, 2020, 1h31mn)
Source : Arte, Youtube, 25-11-2021
Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation.
Commentaire recommandé
Cette terrible histoire reste très actuelle, il suffit de garder ce qu’il se passe en Afrique avec le doublement de la population en 30 ans : 1.4 milliard en 2020 contre 700 millions en 1990, c’est la même tendance qu’en Irlande qui est passée de 4 à 8 millions entre 1800 et 1840.
L’Irlande avait atteint son optimum démographique, elle ne pouvait nourrir davantage d’humains, le mildiou n’était que le détonateur d’une bombe enclenchée depuis longtemps. On voit ce qu’il s’est passé : maladies, famines et migrations ont ramené la population à moins de 3 millions autour de 1900 !
Le plafond des ressources disponibles est un couperet imparable.
Le problème pour l’Afrique est que contrairement à l’Irlande, il n’y a pas d’Amérique à peupler, la plupart du milliard et demi d’africains qui va naitre d’ici 2050 va devoir rester en Afrique.
Sans être malthusien, force est de constater que l’augmentation rapide de cette population les amène dans le mur; il n’y a qu’une seule planète est nous sommes déjà en crises énergétique, alimentaire, sanitaire… avec des risques de conflits en hausse.
Il est plus que temps de reprendre les actions de maitrise de la natalité pour accélérer la transition démographique.
22 réactions et commentaires
Cette terrible histoire reste très actuelle, il suffit de garder ce qu’il se passe en Afrique avec le doublement de la population en 30 ans : 1.4 milliard en 2020 contre 700 millions en 1990, c’est la même tendance qu’en Irlande qui est passée de 4 à 8 millions entre 1800 et 1840.
L’Irlande avait atteint son optimum démographique, elle ne pouvait nourrir davantage d’humains, le mildiou n’était que le détonateur d’une bombe enclenchée depuis longtemps. On voit ce qu’il s’est passé : maladies, famines et migrations ont ramené la population à moins de 3 millions autour de 1900 !
Le plafond des ressources disponibles est un couperet imparable.
Le problème pour l’Afrique est que contrairement à l’Irlande, il n’y a pas d’Amérique à peupler, la plupart du milliard et demi d’africains qui va naitre d’ici 2050 va devoir rester en Afrique.
Sans être malthusien, force est de constater que l’augmentation rapide de cette population les amène dans le mur; il n’y a qu’une seule planète est nous sommes déjà en crises énergétique, alimentaire, sanitaire… avec des risques de conflits en hausse.
Il est plus que temps de reprendre les actions de maitrise de la natalité pour accélérer la transition démographique.
+17
AlerterJ’aime bien transition démographique…c’est parlant et réaliste. Parce que le vrai problème est là. Et nulle part ailleurs.
+3
AlerterÉvidemment le vrai problème est la quand on se met du point de vue occidental, gorgé de tous les biens et services possibles, on ne va pas se remettre en cause alors montrons du doigt l’africain bien entendu, responsable de tous nos maux… Tartufferie de la pensée écologiste pour blanc bec confortablement installé dans sa maison entouré de ses smartphones, ordinateurs et gadgets de luxe.
+1
AlerterPourquoi, du point de vue Africain, voir ses propres enfants affamés, ce n’est pas un problème ???
+0
Alerter« L’Irlande avait atteint son optimum démographique »
c’est une question tres grave et tres complexe. J’y ai repense en voyant une reportage sur les afghans,dans leur pays de sable et de pierre: une famille se plaignait qu’ils allaient devoir vendre leur plus jeune fille pour survivre.Comment justifier de faire autant d’enfants alors que y a que des pierres et du sable tout autour? Peut etre un effet de la guerre et que la situation va se normaliser a l’avenir.
Ce n’est pas une question evidente. Certains disent que les droits de l’homme sont nes en europe,en zone froide, parce qu’une fille de 16 ans,c’est 16 hivers de reserve qu’un pere ne peut laisser au premier clochard venu:ce serait un mauvais investissement…
+1
AlerterBonjour Calal,
Vous faites bien de parler de l’Afghanistan, le monde arabo-musulman est après l’Afrique, la 2e zone en augmentation démographique rapide. L’Afghanistan s’est 12 millions en 1990 et 35 aujourd’hui !
De mon point de vue, ils ne se justifient pas d’avoir des enfants, ils en font c’est tout. La maitrise de la natalité passe par l’éducation des femmes, et à tout prendre le retour des talibans n’est vraiment pas la meilleure chose qui soit !
Pour ce qui est de l’apparition des droits de l’homme, j’y vois le résultat d’un processus ascendant produit par l’éducation et les développements des techniques qui débouche sur la révolution industrielle (fin XVIII°).
Mais pourquoi cette avance de l’occident ? Je vous conseille la lecture de l’ouvrage de David Cosandey : le secret de l’occident, ou simplement de parcourir son site : https://www.riseofthewest.net/dcfr/dc200lsofr.htm
La thèse est solide bien documentée, vérifiée par les exemples et contre exemples.
Pour finir, votre premier post de 9h07, qui se termine par :
« c’est pas possible,les blancs n’exploitent que des non-blancs tout le monde sait cela… »
M’a rappelé que j’avais lu quelque part que les anglais avaient surnommé les irlandais de nègres blancs…
Vous auriez donc raison !!
+3
AlerterLa forte natalité est le réflexe humain pour lutter contre la forte mortalité. En France, avant la « révolution industrielle », les familles nombreuses étaient la norme parce qu’une mauvaise année pouvait tuer tout ou partie de la famille en question (les enfants d’abords). Nous, occidentaux, avons entamé puis accompli cette « révolution industrielle ». Cela nous a demandé plusieurs siècles d’adaptation des mentalités et des politiques, pour le meilleur et le pire. Mais, glorieux civilisateurs, lorsque nous avons apporté partout dans le monde une dose raisonnable de santé et de « sécurité », en échange des richesses pillées, nous n’avons pas insisté pour que les autres s’adaptent de la même façon que nous (ça coûte des sous que nous ne leur donnons pas et ça crée de la concurrence dont nous ne voulons pas).
En Chine, la mentalité et les moyens sont maintenant à peu près les mêmes que les nôtres, mais ce n’est pas « grâce » à nous. Dans les pays les plus pauvres (et « curieusement » les plus « arriérés ») comme l’Afghanistan les mentalités/réflexes sont les mêmes que chez nous avant le XVIIe siècle, à quelques « traditions » près.
+1
AlerterLes Famines qui vont se multiplier dans les 20 ans a venir, ne toucheront pas que l’Afrique. A défaut de famine, la malnutrition viendra aussi en France qui est en 2021 pour la première fois depuis plus de 50 ans en déficit agricole. La chute de notre excédent agricole est était très rapide depuis 1990, et il est probable que le creusement du déficit agricole va être rapide lui aussi.
Tout la question est de savoir si il est souhaitable de donner des allocations familiales au dessus de 2 enfants et d’accueillir toujours plus de monde dans un pays qui n’a déjà plus les moyens de nourrir sa population correctement.
La sécurité alimentaire de la France, beaucoup plus que le pouvoir d’achat devrait être le thème principal de cette élection. Et Zemmour ferait mieux de parler de protéger les cultures en France que de protéger la culture française. Il propose de bonnes solutions – Zero immigration – mais pas pour les bonnes raisons.
+1
Alerterils sont de moins en moins ruraux…Regardez les mégalopoles ! africaines
+0
AlerterBONNE analyse lucide ! je partage ! Pour l’Afrique sans parler du changement climatique ! qui va accélérer la donne !
+0
AlerterÀ regarder, ne serait-ce que pour se faire une idée de ce qu’ont été, très concrètement, les prises de position de ces grands amis de l’humanité qu’étaient les libéraux anglais de l’époque. Sauver les Irlandais ? Vous n’y pensez pas, ça coûterait un pognon de dingue. Ils crèvent de faim ? C’est bien fait, c’est leur punition divine.
+4
AlerterSi le constat de gaspar est a peu près juste, sa « solution » est a coté de la plaque et tout a fait « occidentale ». Les africains sont majoritairement ruraux, culture vivrière pour laquelle il faut des bras, mais vu le cout de la main d’œuvre, il vaut mieux faire des enfants. Ils peuvent soulager la charge dès l’age de 4-5 ans et lorsque les parents sont vieux, les enfants s’en occupent. Bref c’est une simple histoire de survie. La solution passe surtout par réduire l’exploitation a grande échelle des ressources de l’afrique (pas que minières, vendre les surplus alimentaires de l’Europe a bas prix c’est aussi exploiter les ressources financières tout autant qu’acheter a bas prix celles de l’afrique, cafe, cacao etc.et c’est casser l’économie locale, jeter des millions de personnes dans la pauvreté, entretenir les « seigneur de guerre » etc.
+4
AlerterBien d’accord avec votre description du mécanisme, mais à y regarder de prêt, cette assurance retraite via de nombreux enfants est une pyramide de Ponzi ! Avoir 4/5 enfants qui en auront eux-mêmes 4/5 chacun est intenable à terme… cela fait de 16 à 25 petits-enfants !
Concernant le contrôle des naissances, elle n’est pas que occidentale car elle fonctionne sur presque tous les continents exception faite de l’Afrique et du monde arabo-musulman.
Pour ce qui est des échanges alimentaires, ils ne sont pas à sens unique, ni l’exclusivité des européens (Chine), et il y a une spécialisation des cultures suivant leur productivité : climats tempérés pour les céréales et chaud pour le café et le cacao..
+2
Alerter@yves ce que vous écrivez est de moins en moins vrai et cette tendance est inquiétante.
14% des Africains étaient citadins en 1950. 40% en 2018. Le nombre de citadins pourrait tripler d’ici 2050 (1.2Mds).
Par ailleurs 60% des citadins vivent dans des bidonvilles.
Aucune explication économique ne justifie plus de faire 5 enfants par femme dans ces conditions.
Sources: cairn.info et financialafrik
+0
Alerter« Aucune explication économique ne justifie plus de faire 5 enfants par femme dans ces conditions. » Il ne vous aura pas échappé une variable dans cette équation: l’accès à la contraception souvent empêchée ou même interdite … et pas que dans les pays pauvres (regardez les Etats-Unis).
+1
AlerterYes, votre commentaire ne semble pas prendre en compte le principal effet du changement climatique : rendre très incertaine l’agriculture. On va quoi qu’il arrive se retrouver a avoir moins de terres qu’il n’en faut pour l’humanité (même en faisant une croix sur la bio diversité). Dans ce contexte la, et sachant qu’il est trop tard (plus assez de pétrole) pour faire une transition économique puis démographique pour 1,5 milliards d’Africains, la famine généralisé est la seule solution qu’ils leur reste pour rétablir un niveau de population adéquat. C’est d’ailleurs un sujet qui avait été évoqué par des études américaines il y a déjà plus de 20 ans. Ce n’est pas un hazard si les COP ne parlent jamais de démographie concernant l’Afrique. Le monde s’est depuis longtemps résigné a laisser la famine faire le sale boulot. Il suffira juste de constater qu’on ne peux rien faire pour aider.
+0
AlerterAlors ayons le courage de réformer nos retraites…. si on réduit le nombre d’enfants
Allongeons le départ en retraite en fonction de la longévité
de 4 actifs cotisants on est passé à 2 voir moins
ce n’est plus tenable
34 milliards de déficit à ce jour/an
donc SOYONS lucides lors des prochaines élections
les on » rase gratis » çà n’existe pas….il y a toujours quelqu’un qui paie
ou y’a qu’à prendre dans la pôche des autres non plus!
+0
AlerterQue des commentaires malthusiens sous cette publication. Je ne sais pas si c’est un effet du profil des lecteurs de ce site ou un effet de la modération des commentaires.
Pourquoi personne ne se pose cette question : pourquoi diable la population irlandaise a-t-elle subitement augmente au XIXe siècle alors qu’ils etaient catholiques et leurs femmes arriérées depuis des siècles ?
Juste a cause des patates qui leur avait permis de moins mourir de famine dans la première moitié du XIXe siècle qu’avant ? Et que diable mangeaient-ils avant la découverte des patates américaines ?
Bizarre le doc d’Arte ne parle pas de ce paradoxe…
+1
AlerterPiqué (avec des précisions intéressantes) sur wikipédia:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_famine_irlandaise
La révolte des catholiques irlandais en 1649 contre Oliver Cromwell entraîna une répression brutale et la mise en place des Lois pénales destinées à les discriminer. Parmi cette série de mesures, la loi d’héritage de 1703 (en) instituait que les terres des catholiques, au lieu d’être transmises au fils aîné, devaient être divisées entre tous les fils d’une même famille, ce qui entraîna un découpage des héritages, une baisse importante de la taille des exploitations agricoles et une vulnérabilité croissante de leurs exploitants.
Pour subsister, les Irlandais commencèrent à pratiquer principalement la culture de la pomme de terre – tubercule nourrissant et ne nécessitant que peu d’espace pour être cultivé. Par ailleurs, beaucoup de paysans n’étaient pas propriétaires de leurs terres et devaient payer un fermage à un landlord protestant et britannique. La plupart des terres (95 %) appartiennent à quelques milliers de familles, généralement protestantes.
Au début du 19ième siècle, la relative prospérité des campagnes avec un climat clément permettait à une parcelle de nourrir une famille de manière correcte et la population qui, en 1801, se situait entre quatre et cinq millions d’habitants, passa à neuf millions quarante ans plus tard. Dès lors, les parcelles se révélèrent trop petites pour nourrir une famille.
+0
AlerterLes commentaires sont fermés.