Source : Consortium News, Chris Hedges
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Nous devons détruire les centres de pouvoir qui, tels le joueur de flûte de Hamelin nous leurrent, nous attirant nous et nos enfants, vers un désastre certain.
Joe Biden et les stratèges des systèmes de l’État profond et de l’empire reviennent au pouvoir. Moroses, le président Donald Trump et sa coterie de bouffons, de racistes, d’escrocs et de fascistes chrétiens se préparent à quitter leurs fonctions. Les laboratoires pharmaceutiques américains commencent à distribuer des vaccins pour atténuer la pire épidémie de Covid-19 au monde, qui a fait plus de 2 600 morts par jour. L’Amérique, comme le dit Biden, est de retour, prête à présider la table.
Dans la bataille pour l’âme de l’Amérique, nous assure-t-il, la démocratie a prévalu. Le progrès, la prospérité, la civilité et la réaffirmation du prestige et de la puissance des États-Unis sont, nous promet-on, à quelques semaines seulement.
Mais la véritable leçon que nous devrions tirer de la montée d’un démagogue tel que Trump, qui a remporté 74 millions de voix, et d’une pandémie que notre système de santé à but lucratif s’est révélée incapable de maîtriser, est que nous perdons le contrôle en tant que nation et en tant qu’espèce.
Les politiques impériales et néolibérales que l’administration Biden adoptera engendreront des démagogues bien plus dangereux. Des pandémies bien pires balaieront la planète avec des taux d’infection et de mortalité plus élevés, résultat inévitable de la poursuite de notre consommation de viande et de produits animaux, et de la destruction aveugle de l’écosystème dont nous et d’autres espèces dépendons pour vivre.
« L’un des aspects les plus pathétiques de l’histoire humaine, a écrit Reinhold Niebuhr, est que chaque civilisation s’exprime de la manière la plus prétentieuse, conjugue ses valeurs particulières et universelles de la manière la plus convaincante, et revendique l’immortalité pour son existence limitée au moment même où la décadence conduisant à la mort a déjà commencé. »
Les nominations de Biden concernent presque exclusivement des membres des cercles du Parti démocrate et de l’élite des entreprises, ceux-là même qui sont responsables des inégalités sociales massives, des accords commerciaux, de la désindustrialisation, de la militarisation de la police, du plus grand système carcéral au monde, des programmes d’austérité qui ont mis fin à des programmes sociaux tels que l’aide sociale, de la relance de la Guerre froide avec la Russie, de la surveillance gouvernementale à grande échelle, des guerres interminables au Moyen-Orient et de la privation de droits et de l’appauvrissement de la classe ouvrière.
Le Washington Post écrit que « sur les CV d’environ 80 % des fonctionnaires de la Maison Blanche et des agences qu’il a nommés figure le nom « Obama », suite à de précédents emplois à la Maison Blanche ou pendant la campagne d’Obama. »
Bernie Sanders, écarté semble-t-il en dépit de ses efforts pour devenir secrétaire du Travail au sein de l’administration Biden, a exprimé sa grande déception concernant les choix de Biden. La députée Alexandria Ocasio-Cortez s’est vue refuser un siège au sein de la commission de l’Energie et du Commerce par les Démocrates de la Chambre des représentants à cause de son soutien au Green New Deal.
Le message de l’administration Biden aux progressistes et aux populistes de gauche est très clair : « Laissez tomber. »
La liste des entrants
Dans la liste des nouveaux fonctionnaires de l’administration on trouve le général à la retraite Lloyd J. Austin III, qui est nommé au poste de secrétaire à la Défense. Austin fait partie du conseil d’administration de Raytheon Technologies. C’est un associé de Pine Island Capital, une société qui investit dans les industries de la défense. On y trouve aussi Antony Blinken, nommé par Biden au poste de secrétaire d’État.
Blinken, qui a été conseiller adjoint à la Sécurité nationale et secrétaire d’État adjoint, est un fervent partisan d’Israël, État ségrégationniste. Il a été l’un des planificateurs de l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak, et un partisan du renversement de Mouammar Kadhafi en Libye, ce qui a entraîné la chute d’un autre État au Moyen-Orient.
Janet Yellen, ancienne présidente de la Réserve fédérale sous Barack Obama, devrait devenir secrétaire au Trésor. En tant que présidente des Conseillers du conseil économique (CEA) de Bill Clinton et plus tard en tant que membre du conseil d’administration de la Réserve fédérale, Yellen a soutenu l’abrogation de la loi Glass-Steagall, ce qui a conduit à la crise bancaire de 2008. Elle s’est prononcée en faveur de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Elle a également fait pression pour l’introduction d’une nouvelle mesure statistique visant à réduire les paiements aux personnes âgées au titre de la sécurité sociale.
Yellen a soutenu « l’assouplissement quantitatif » qui a permis de fournir à Wall Street des milliards de prêts pratiquement sans intérêt, prêts utilisés pour renflouer les banques et les multinationales et procéder à des rachats massifs d’actions alors que les victimes de la fraude financière étaient ignorées.
L’ancien secrétaire d’État John Kerry va devenir envoyé spécial pour le climat. Kerry s’est fait le champion du développement à grande échelle de la production nationale de pétrole et de gaz, en grande partie grâce à la fracturation, et, selon les mémoires d’Obama, il a travaillé sans relâche pour convaincre les personnes soucieuses de la crise climatique de « faire des concessions quant aux subventions à l’industrie nucléaire et l’ouverture de nouvelles zones côtières américaines au forage pétrolier offshore. »
Avril Haines, ancienne chef adjointe de la CIA du président Obama, va devenir la directrice du Renseignement national de Biden. Haines a supervisé le programme généralisé de drones meurtriers d’Obama à l’étranger et a soutenu la candidature de Gina Haspel à la tête de la CIA, en dépit de l’implication directe de Haspel dans le programme de torture de la CIA mené dans les sites secrets du monde entier. Haines a qualifié Haspel « d’intelligente, compassionnelle et juste. »
Brian Deese, le dirigeant qui était en charge du « portefeuille climatique » chez BlackRock, entreprise qui investit massivement dans les combustibles fossiles, dont le charbon, et qui a été un des anciens conseillers économiques d’Obama et qui, à ce titre, a préconisé des mesures d’austérité, a été choisi pour diriger la politique économique de la Maison Blanche.
Neera Tanden, ancienne assistante d’Hillary Clinton, a été choisie pour être directrice de l’Office of Management and Budget. Tanden, en tant que cheffe du groupe de réflexion du Parti démocrate, le Center for American Progress, a collecté des millions de dollars en argent sale dans la Silicon Valley et à Wall Street. Parmi ses donateurs figurent Bain Capital, Blackstone, Evercore, Walmart et l’entreprise du secteur de la défense Northrop Grumman.
Les Emirats arabes unis, proches alliés de l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen, ont également donné au think-tank entre 1,5 et 3 millions de dollars. Sur les chaînes d’informations du câble et les médias sociaux, elle tourne implacablement en ridicule Sanders et ses partisans. Parmi ses propositions pour la plate-forme démocrate figure également un appel au bombardement de l’Iran.
Guerres impopulaires et diabolisation de la Russie
La poursuite de guerres profondément impopulaires et de politiques néolibérales onéreuses par l’administration Biden s’accompagnera d’une diabolisation fébrile de la Russie, très récemment accusée de cyberattaques.
Une nouvelle Guerre froide avec la Russie sera utilisée par les entreprises démocrates pour discréditer les critiques nationales et étrangères, et détourner l’attention de la stagnation politique et du pillage du pays par les entreprises. Elle permettra à MSNBC [MSNBC est une chaîne d’information en continu du câble diffusée aux États-Unis et au Canada. Son nom est la combinaison de MSN et de NBC, NdT] et au New York Times, qui ont passé deux ans à tramer des conspirations vides de sens sur la Russie, à diffuser un flux quotidien de rumeurs emplies d’émotion et d’accusations mensongères sur la Russie.
Des célébrités du câble comme Rachel Maddow vont brasser de l’air, nuit après nuit, à force d’exagérations à propos de la Russie, tout en ignorant la corruption de l’administration Biden. La seule raison pour laquelle la Russie n’est pas accusée par le Parti démocrate d’avoir truqué les élections en 2020, à la différence de celles de 2016, est que Trump a été battu.
Biden, après sa défaite au Caucus du Parti démocrate au Nevada face à Bernie Sanders, où ce dernier a obtenu plus de deux fois son score, a immédiatement joué la carte russe, en disant à CBS News que « les Russes ne veulent pas que je sois le candidat, ils aiment Bernie. » Hillary Clinton est celle qui a démarré ce sale jeu lorsqu’en 2016 elle a attaqué Jill Stein, candidate à la présidence pour le Parti vert, la qualifiant « d’atout russe » et en 2020 a porté la même accusation à l’encontre de la représentante à la Chambre, Tulsi Gabbard.
Les Démocrates ont besoin d’un ennemi, fût-il réel ou fictif, et tant la Silicon Valley que les grands industriels ne leur permettront de cibler la Chine.
Continuer dans la même direction n’est pas synonyme de davantage de désastres. Si nous voulons reconquérir notre société ouverte et sauver l’écosystème, nous devons abolir la mainmise des entreprises sur le pouvoir économique et politique mondial.
Si nous voulons éviter les zoonoses [Les zoonoses sont des maladies ou infections qui se transmettent des animaux vertébrés à l’homme, et vice versa. Les pathogènes en cause peuvent être des bactéries, des virus ou des parasites, NdT] telles que la Covid-19, la grippe porcine, la grippe aviaire, l’encéphalopathie spongiforme bovine (maladie de la vache folle), le virus Ebola et le SRAS, nous devons arrêter de consommer de la viande et les sécrétions corporelles animales. Nous devons abolir l’élevage industriel et adopter un régime alimentaire végétarien. Et nous devons maintenir les combustibles fossiles dans le sol.
« Des célébrités du câble comme Rachel Maddow vont brasser de l’air nuit après nuit, à force d’exagérations à propos de la Russie tout en ignorant la corruption de l’administration Biden. »
La déforestation des zones tropicales à des fins de pâturage pour le bétail et les vastes étendues de terres agricoles consacrées à des monocultures pour nourrir les animaux destinés à la consommation humaine sont responsables de près de 91 % de la destruction de la forêt tropicale amazonienne depuis 1970. La perte des forêts est l’un des principaux facteurs du changement climatique.
L’élevage est la principale cause des zones décimées des océans. Les océans pourraient être vidés de leurs poissons d’ici 2048. Chaque minute, plus de 3 millions de kilos d’excréments sont produits par les animaux élevés pour l’alimentation humaine rien qu’aux États-Unis. La destruction continue de l’habitat naturel, associée aux vastes fermes industrielles utilisant 80 % des antibiotiques aux États-Unis et favorisant des agents pathogènes résistant aux médicaments se transmettant à l’homme, laisse présager de nouvelles formes de peste noire.
Cette conviction qui nous anime selon laquelle nous pourrions maintenir les niveaux actuels de consommation, en particulier de produits d’origine animale, l’expansion capitaliste, les guerres impériales, la dépendance aux combustibles fossiles et l’abjecte soumission à un pouvoir sans entraves des entreprises, ce qui a renforcé la pire inégalité de revenus de l’histoire de l’humanité, cette conviction donc, n’est pas une forme d’espoir mais bien une auto-illusion suicidaire.
La politique de l’administration Biden et de l’élite dirigeante mondiale ne nous conduira pas vers les vastes horizons ensoleillés d’un avenir prometteur et glorieux, mais plutôt vers la misère économique, les importantes migrations climatiques, les vagues de nouvelles pandémies plus virulentes, dont la Covid-19 n’est qu’un gentil précurseur, ainsi que vers l’effondrement irréversible des systèmes écologiques et les formes effrayantes de désintégration de la société, l’autoritarisme et le néofascisme.
On ne peut que freiner le réchauffement climatique
Le réchauffement climatique est inévitable. Il ne peut être arrêté. Au mieux, il peut être ralenti. Au cours des 50 prochaines années, la Terre va très probablement se réchauffer à des niveaux qui rendront inhabitables des régions entières de la planète. Des dizaines de millions, voire des centaines de millions de personnes seront déplacées. Des millions d’espèces s’éteindront. Des villes côtières ou situées à proximité du littoral, y compris New York et Londres, seront submergées.
Les océans absorbent une grande partie de l’excès de CO2 et de chaleur de l’atmosphère. Cette absorption réchauffe et acidifie rapidement les eaux océaniques, ce qui entraîne la désoxygénation des océans. Chacune des cinq extinctions de masse connues de la Terre a été précédée par au moins l’un des facteurs de ce que les climatologues appellent le « trio mortel » : réchauffement, acidification et désoxygénation des océans.
La prochaine extinction de masse de la vie marine est déjà en cours, la première depuis quelque 55 millions d’années.
Il ne s’agit pas ici de défaitisme. C’est tout simplement du réalisme. Il semble qu’avec l’élection de Biden, nous ayons gagné quatre ans, mais si nous n’utilisons pas cela à bon escient – et il n’y a rien dans les nominations de Biden qui nous soit d’un quelconque encouragement – nous ne faisons que reconstruire un village Potemkine minable qui sera bientôt anéanti par les ouragans politiques et environnementaux qui se rassemblent autour de nous.
Les systèmes politiques, économiques et culturels qui sont érigés par toute société sont très fragiles, c’est là une des leçons que j’ai apprises en couvrant les guerres et les révolutions en tant que correspondant à l’étranger. La façade du pouvoir reste en place, bien après que la pourriture finale en ait sapé les fondations, voilà ce que j’ai vu en Europe de l’Est lors des révolutions de 1989 et plus tard en Yougoslavie.
Cette façade berne une société, lui faisant croire que les structures de l’autorité restent solides, résistantes à l’effondrement. Ainsi, lorsque l’effondrement se produit, alors qu’il aurait dû être anticipé depuis longtemps, il nous paraît soudain et incompréhensible. Le chaos qui s’ensuit nous désoriente, nous effraie. La dissonance cognitive entre la perception du pouvoir et sa dissolution rapide alimente l’auto-illusion.
Elle crée, et c’est de cela dont j’ai été témoin en ex-Yougoslavie, ce que les anthropologues appellent des sectes de crise, ainsi que de bizarres théories complotistes, engendre le fascisme et le recours à la violence larvée pour purger la société des démons responsables de la débâcle nationale.
La haine devient l’ultime forme du patriotisme.
Les personnes vulnérables deviennent des boucs émissaires. Les intellectuels, les journalistes et les scientifiques enracinés dans un monde basé sur les faits sont méprisés. Les élites et les structures dirigeantes perdent toute crédibilité. Cet effondrement est souvent le prélude à un monde de nihilisme et de fantasmes sanguinaires.
Après avoir pendant quatre années menti, attisé la violence raciste, proféré des inepties stupéfiantes, couvert une corruption rampante et avoir échoué lamentablement face à une crise sanitaire nationale, Trump a élargi sa base de 11 millions de voix. Voilà qui devrait être un gigantesque feu rouge clignotant.
Pire encore, 70 % des électeurs de Trump, soit 51 millions d’Américains, estiment que les « Démocrates radicaux de gauche » et l’État profond ont truqué les élections via des « fraudes électorales », notamment par l’importation de logiciels de vote vénézuéliens, des bulletins de vote par correspondance illégitimes et la destruction massive des bulletins de vote de Trump par les responsables des élections.
Cent vingt-six membres républicains de la Chambre se sont joints à un procès intenté par 18 procureurs généraux républicains de l’État, demandant à la Cour suprême d’annuler la victoire de Biden. La grande majorité des sénateurs républicains ont refusé de reconnaître les résultats de l’élection après le vote de novembre.
Dans plusieurs États, les grands électeurs du Collège électoral ont été obligés d’être sous bonne garde pour remettre leurs votes aux législatures des États. Plus d’une vingtaine de manifestants armés portant des drapeaux américains et scandant « Arrêtez le vol » se sont rendus au domicile de Jocelyn Benson, secrétaire d’État démocrate du Michigan.
Sept cents membres du groupe nationaliste blanc les Proud Boys (Fiers garçons) ont envahi les rues de Washington le week-end dernier pour manifester contre le prétendu vol de l’élection, ce qui a conduit à plus de trois douzaines d’arrestations, quatre attaques au couteau, la vandalisation de quatre églises noires, l’incendie de banderoles et des panneaux Black Lives Matter arrachés.
Trump sera peut-être bientôt parti, mais il laisse derrière lui un parti ouvertement autoritaire, méprisant les normes démocratiques, ennemi de la science et des discours basés sur les faits et qui a tenté un coup d’État. La prochaine fois, ils seront plus organisés et plus efficaces.
Ce rejet hostile de la démocratie par l’un des deux partis au pouvoir, soutenu par des millions d’Américains, dont beaucoup ont été trahis par Biden et les dirigeants du Parti démocrate, ne se calmera pas mais ira grandissant, d’autant plus que le marteau de la dislocation économique, y compris les expulsions imminentes de millions d’Américains, frappe le pays.
Depuis des décennies, les attaques des grandes entreprises contre la culture, le journalisme, l’éducation, les arts, les universités et la pensée critique, ont marginalisé et méprisé ceux qui disent cette vérité. Ces Cassandre, exclus du débat national, sont rejetés comme étant perturbateurs et tenants d’une pensée apocalyptique déprimante. Le pays est consumé par une manie de l’espérance, que nos dirigeants d’entreprise prodiguent généreusement, au détriment de la vérité. C’est cette espérance chimérique qui nous condamnera.
L’écrivain autrichien Stefan Zweig qui, avec une poignée d’autres écrivains et artistes, a désespérément tenté de mettre en garde contre la folie suicidaire de la Première Guerre mondiale, a écrit sur ce qu’il a appelé « la supériorité mentale des vaincus ». Sa pièce anti-guerre Jérémie, basée sur le prophète biblique Jérémie qui a lancé des avertissements en vain, a montré que ceux qui acceptent la réalité, si amère soit-elle, sont capables de la supporter et de la sublimer.
« Réveille-toi, ville maudite, pour que tu sois sauvée », s’écrie le prophète dans la pièce de Zweig. « Réveille-toi de ton pesant sommeil, de ton sommeil insouciant, de peur d’être tuée dans ton sommeil ; réveille-toi, les murs s’écroulent, et tu seras écrasée ; réveille-toi. »
Mais les avertissements de Jérémie, surnommé « le prophète en pleurs », ont été ignorés, ridiculisés. Pour avoir démoralisé le peuple, on l’a attaqué. Des complots ont été fomentés contre sa vie. Lorsque l’armée babylonienne a conquis Jérusalem, Jérémie, tout comme Julian Assange, était en prison.
« Montrer comment toute forme de pouvoir peut endurcir le cœur d’un être humain m’a toujours intéressé. Comment la victoire peut apporter une rigidité mentale à des nations entières, en opposition avec la force émotionnelle de la défaite qui déchire cruellement et douloureusement l’âme », écrit Zweig dans ses mémoires,The World of Yesterday. « En pleine guerre, et alors que d’autres, célébrant trop tôt leur triomphe, se prouvaient mutuellement que la victoire était inévitable, quant à moi, je plongeais dans les profondeurs de la catastrophe et cherchais un moyen d’en sortir. »
Nous ne pouvons pas utiliser le mot espérance si nous refusons de nous confronter à la vérité. Tout espoir ancré dans un sentiment d’auto-illusion est un fantasme. Nous devons enlever le filtre qui est devant nos yeux si nous voulons voir le danger qui nous guette. Nous devons tenir compte des mises en garde de nos propres prophètes.
Nous devons détruire les centres de pouvoir qui, tels le joueur de flûte de Hamelin, nous leurrent, nous attirant, nous et nos enfants, vers un désastre certain. Les murs, chaque jour, se referment autour de nous. Le mal radical auquel nous sommes confrontés est aussi réel sous Trump qu’il le sera sous Biden. Et si ce mal radical n’est pas éradiqué, le monde à venir sera un monde de tourments et de massacres.
Chris Hedges, lauréat du prix Pulitzer, a été pendant 15 ans correspondant à l’étranger pour le New York Times, pour lequel il a occupé les fonctions de chef du bureau du Moyen-Orient et de chef du bureau des Balkans. Auparavant, il a travaillé à l’étranger pour le Dallas Morning News, le Christian Science Monitor et la National Public Radio. Il est l’animateur de l’émission On Contact de Russia Today America, nominée pour les Emmy Awards.
Source : Consortium News, Chris Hedges, 22-12-2020
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
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Commentaire recommandé
Plus dangereux que Trump…
Il n’y a eu aucune nouvelle guerre sous Trump. Aucune. Ce n’est pas arrivé depuis plus d’un siècle.
Plus dangereux que Trump…
Il n’y a pas eu plus de gens tués par la police sous Trump que sous Obama, ni plus de personnes emprisonnées.
Plus dangereux que Trump…
Aucune loi d’excéption comme celles votées sous Obama n’a été voté sous Trump, aucune atteinte à la légalité ni à la constitution n’ont été commises sous Trump…
Que veut dire l’auteur quand il asséne que Trump était dangereux?
Quels sont les faits, les actes qui lui permettent une telle affirmation ?
12 réactions et commentaires
Rien sur l’Iran à part cet appel d’un think-tank à le bombarder.
Rien de sérieux donc.
Quelqu’un s’est-il illusionné d’un changement de la politique impérialiste?
+7
AlerterEt sinon il propose quoi le gars ? En gros, Trump était une calamité et Biden sera un cauchemar. Avec ça, on ne va pas bien loin. Il est anarchiste ? il est contre la démocratie (ce que je peux comprendre avec des millions de votants ? Quel régime préconise-t il ? Bref, critiquer c’est facile, construire, c’est plus dur
+5
AlerterVaste programme! Jérémie et Assange donc. L’évangélisme c’est comme le LSD. Un peu ça va. Trop et tu restes perché.
+4
AlerterCe journaliste demande de ne pas se bercer d’illusions mais d’être réaliste. Cela ne l’empêche pas d’affirmer que les millions d’Américains persuadés qu’on leur a volé l’élection veulent détruire la démocratie !
Savoir s’ils ont tort ou raison sur ce « vol » est autre chose. Ce qu’ils demandent, c’est bien le respect des électeurs, aussi phanatisés soient-ils.
+2
AlerterVous aurez tous lu « fanatisés », n’est-ce pas ? 😕
+1
Alerterhttps://consortiumnews.com/2021/01/19/hedges-talks-to-greenwald-on-censorship-the-incoming-biden-administration/
rencontre-choc CHRIS HEDGE – PETER GREENWALD (fondateur de The Intercept -à l’origine soutien de Edouard Snowden- journal dont il s’est désolidarisé récemment, plus ou moins viré, pour avoir voulu publier un article refusé par la nouvelle rédaction)
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Alerterbonsoir
si ce mec laisse tomber l’affaire assange il marque un point , sinon qu’il retourne dans sont trou de milliardaire
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AlerterPlus dangereux que Trump…
Il n’y a eu aucune nouvelle guerre sous Trump. Aucune. Ce n’est pas arrivé depuis plus d’un siècle.
Plus dangereux que Trump…
Il n’y a pas eu plus de gens tués par la police sous Trump que sous Obama, ni plus de personnes emprisonnées.
Plus dangereux que Trump…
Aucune loi d’excéption comme celles votées sous Obama n’a été voté sous Trump, aucune atteinte à la légalité ni à la constitution n’ont été commises sous Trump…
Que veut dire l’auteur quand il asséne que Trump était dangereux?
Quels sont les faits, les actes qui lui permettent une telle affirmation ?
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Alerter>Il n’y a eu aucune nouvelle guerre sous Trump. Aucune. Ce n’est pas arrivé depuis plus d’un siècle.
Bon comment dire, c’est faux.
Si on considère qu’une guerre doit être déclarée formellement, c’est vrai que Trump ne l’a pas fait mais avant lui, Carter, Ford et Nixon non plus. OK c’était au siècle dernier 🙂 Mais c’était y a moins d’un siècle n’est-ce pas ?
Et si on donne un sens plus large au mot guerre, l’état profond n’a jamais été au repos, Trump nolens volens.
+2
AlerterOk, mais ça change quoi à ma question quant aux faits qui permettent de dire que Trump était dangereux.
+2
AlerterBen rien! Les bien-pensants ont déclaré le jour de son arrivée qu’il était fou, dangereux, idiot, etc…il en faudrait des pages. On a les luttes qu’on peut. Et on peut peu, manifestement.
+2
AlerterApparemment vous n’avez pas lu l’article en entier! Je vous remets donc les paragraphes importants:
« La haine devient l’ultime forme du patriotisme.
Les personnes vulnérables deviennent des boucs émissaires. Les intellectuels, les journalistes et les scientifiques enracinés dans un monde basé sur les faits sont méprisés. Les élites et les structures dirigeantes perdent toute crédibilité. Cet effondrement est souvent le prélude à un monde de nihilisme et de fantasmes sanguinaires.
Après avoir pendant quatre années menti, attisé la violence raciste, proféré des inepties stupéfiantes, couvert une corruption rampante et avoir échoué lamentablement face à une crise sanitaire nationale, Trump a élargi sa base de 11 millions de voix. »
« Trump sera peut-être bientôt parti, mais il laisse derrière lui un parti ouvertement autoritaire, méprisant les normes démocratiques, ennemi de la science et des discours basés sur les faits et qui a tenté un coup d’État. La prochaine fois, ils seront plus organisés et plus efficaces »
Trump sera pour toujours celui qui aura allumé la mèche! Bien aidé, bien entendu par ses coreligionnaires républicains et démocrates qui ont préalablement amassé le comburant et le combustible!
Ici l’article porte sur les USA mais le même scénario pourrait très bien se reproduire en France, le jour où les français en auront marre de voter pour des Sarkollandacron et tenterons une Marine Lepen, juste pour voir!
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