Fainéants, fraudeurs, inciviques, ingrats… Les Grecs ont tous les défauts du monde si l’on en croit certains commentaires de la presse européenne.
Il est une qualité toutefois qu’on ne saurait leur dénier, le courage. Et aussi la résilience, la capacité à surmonter les épreuves, notamment celles qu’ils ont subies au cours du XXe siècle du fait des Turcs, des Allemands ou encore des Britanniques.
De la « Grande Catastrophe » à l’agression italienne (1922-1940)
Pour la Grèce, le cycle ouvert par les guerres balkaniques en 1912 s’achève en 1922 par la « Grande Catastrophe » : l’arrivée dans ce petit pays pauvre (4,7 millions d’habitants) de 1,5 million de réfugiés, souvent démunis de tout, chassés « à chaud »de la République turque en gestation ou « échangés » en vertu du traité de Lausanne (24 juillet 1923).
La société grecque sort durablement déstabilisée de cette décennie de conflits. Le 4 août 1936, le général Ioánnis Metaxás instaure une dictature inspirée du fascisme italien, sous l’autorité du roi Georges II.
Malgré cette proximité idéologique, Mussolini attaque la Grèce le 20 octobre 1940.
Metaxás repousse l’ultimatum italien. Son« Όχι » (Non) provoque un enthousiasme patriotique auquel participe jusqu’au Parti communiste (KKE), persécuté la veille encore.
Bien qu’inférieure en nombre et plus encore en matériel, l’armée hellénique repousse l’attaque lancée depuis l’Albanie jusqu’à plus de 50 km au nord de la frontière. Mais du même coup, elle contraint Hitler à sauver son allié de l’humiliation.
Les troupes allemandes pénètrent en Grèce le 6 avril 1941.
L’occupation allemande (1941-1945)
Metaxás meurt de maladie en janvier 1941 et le général Georgios Tsolakoglou capitule en Macédoine occidentale.
Par une décision sans équivalent, Hitler lui-même rend hommage à la combattivité des Grecs en libérant les prisonniers de guerre… dont beaucoup constitueront les premiers maquis !
Le 27 avril 1941, la croix gammée flotte sur l’Acropole.
Tandis que le roi, le Premier ministre et une partie des troupes se replient en Crète, la Résistance s’active dans le pays.
Dès l’arrivée des nazis sur l’Acropole, l’evzone qui avait la garde du drapeau grec s’en enveloppe et se jette dans le vide ; puis le 30 mai 1941, deux étudiants, Manólis Glézos et Lakis Sandas, en arrachent le drapeau nazi.
En ville, les manifestations populaires contre les occupants se multiplient, contraignant par exemple les nazis, cas unique, à renoncer au Service du travail obligatoire.
Les maquis eux-mêmes débordent d’activité et font par exemple sauter le viaduc du Gorgopotamos, ce qui a pour effet de couper le chemin de fer de Thessalonique au Pirée qui approvisionne l’Afrikakorps.
Dans les régions montagneuses où Italiens et Allemands n’osent plus s’aventurer, la population expérimente des formes inédites d’autogouvernement.
La répression est d’autant plus sauvage : après la Pologne et l’URSS, la Grèce connaîtra les pertes humaines et matérielles les plus considérables en Europe (8% à 9% de morts dans la population ; 1,5% en France) sans compter une famine qui tuera entre 250.000 et 300.000 des 7,36 millions de Grecs.
Cynisme britannique
Dès la fin 1942, Churchill crée les conditions d’une autre tragédie en préparant le retour du roi, bien que celui-ci ait été discrédité par son rôle sous le régime Metaxás. Les agents britanniques favorisent par l’argent et les armes les mouvements monarchistes au détriment de l’EAM/ELAS (Front national de libération/Armée populaire grecque de libération), marqué à gauche et sous influence communiste.
Les juifs de Thessalonique (80% des juifs de Grèce) sont déportés entre mars et août 1943 : plus de 75% des 48.974 juifs de Grèce du Nord sont gazés à Auschwitz dès leur arrivée, et une centaine affectés au Sonderkommando.
La terreur se déchaîne à la périphérie des bastions des maquis. Wehrmacht et SS y brûlent les récoltes, tuent le bétail, empoisonnent les puits. 2300 otages sont exécutés dans le seul Péloponnèse de novembre 1943 à juillet 1944 ; d’autres sont encagés en tête des trains afin de dissuader les saboteurs. Les Allemands multiplient les« Oradour » : 700 hommes et adolescents de Kalavryta, à l’est de Patras, sont massacrés à la mitrailleuse le 13 décembre 1943.
Komeno de l’autre côté du Golfe de Corinthe, Klissoura en Macédoine, Distomo, non loin de Delphes, sont d’autres localités martyres.
Dans ce dernier cas, le carnage dure trois jours, du 10 au 13 juin 1944 (il est concomitant du massacre d’Oradour). Le pope est décapité, les hommes sont torturés, pendus ou abattus, les femmes violées, on leur coupe les seins ou leur ouvre le ventre, des enfants sont éviscérés…
Au total, près de 900 villages seront rasés et 500 autres en grande partie détruits.
À Athènes et au Pirée, les Allemands et leurs supplétifs grecs bouclent périodiquement les quartiers populaires.
Durant ces bloka, les maisons sont pillées et la population rassemblée sur une place où les suspects, désignés par des délateurs cagoulés, sont souvent torturés en public, avant d’être envoyés au camp de concentration d’Haïdari, pendus ou fusillés sur place, comme les 200 habitants de Kaisariani, le « petit Stalingrad » (1er mai 1944), auxquels le Premier ministre Alexis Tsipras est allé rendre hommage le jour de sa prise de fonction le 26 janvier 2015.
À la Libération, dans ce pays ravagé, l’armement maritime est la seule activité qui peut repartir rapidement et faire rentrer des devises, raison pour laquelle elle est alors défiscalisée.
Nombre d’armateurs ont en effet mis leur flotte au service des Alliés et reçoivent, pour compenser leurs pertes, des liberty ships américains ainsi que des navires italiens. Car l’Italie et la Bulgarie payent des dommages de guerre à la Grèce, contrairement à l’Allemagne qui en sera exemptée…
La guerre civile (1945-1949)
Cette Libération est cependant pleine de désillusions. Les 9-10 octobre 1944, lors d’une rencontre à Moscou, Churchill et Staline scellent un « accord des pourcentages » qui donne à la Grande-Bretagne (en accord avec les États-Unis) 90% d’influence en Grèce, contre 10% à l’URSS.
Le 14, les Britanniques défilent dans Athènes sous les acclamations de la foule.
Pourtant, le général anglais Ronald Scobie va se comporter davantage en gouverneur de colonie qu’en libérateur. Il s’oppose à l’amalgame des résistants dans l’armée régulière et bloque la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Incapable de se faire entendre, l’EAM tente alors d’établir un rapport de force par l’insurrection : le 12, les Anglo-gouvernementaux ne contrôlent plus que quelques km2 dans Athènes et les installations portuaires du Pirée.
Mais Churchill, au grand scandale de Roosevelt, envoie des renforts et fait mitrailler par la RAF les quartiers qui avaient déjà été victimes des bloka allemands quelques semaines plus tôt.
Après un plébiscite sur le retour du roi, le 1er septembre 1946, les libertés individuelles et publiques sont restreintes et la terreur s’amplifie contre les anciens résistants communistes. En réponse, ceux-ci créen l’Armée démocratique (AD) le 28 octobre 1946. C’est le début d’une atroce guerre civile.
Sous le commandement d’un ancien résistant, Markos Vafiadis, l’AD remporte d’importants succès sans toutefois être soutenue par Staline.
De l’autre côté, les Anglais cèdent la place aux Américains, qui dotent l’armée royaliste de conseillers et de puissants moyens.
La guerre civile prend officiellement fin le 16 octobre 1949 en ayant fait au moins 150.000 morts. Mais les exécutions se poursuivront jusqu’en mai 1955.
Aider les Allemands plutôt que les Grecs (1950-1953)
Tous les gouvernements grecs de l’après-guerre demeurent sous l’étroite surveillance des États-Unis, et c’est en réaction à la situation en Grèce et en Turquie que le président américain Truman énonce, le 12 mars 1947, sa nouvelle doctrine de politique étrangère, en application de laquelle est mis en œuvre le Plan Marshall. Mais en Grèce, à cause de la guerre civile, cette aide sera dirigée à 60% vers l’armée.
Le montant des dommages de guerre dus à la Grèce par l’Allemagne est évalué à 7,2 milliards de dollars mais, dans le souci de faciliter le redressement de la nouvelleRépublique Fédérale Allemande, les accords de Londres du 27 février 1953 organisent un défaut de paiement de l’Allemagne.
L’Allemagne voit alors ses différentes dettes réduites (entre 45% et 60%), bénéficie d’un moratoire de cinq ans et d’un rééchelonnement de long terme pour le paiement du solde, les annuités étant limitées à 5% du revenu de ses exportations. Enfin, le règlement des réparations se trouve renvoyé à la conclusion d’un traité de paix avec les Alliés, lui-même conditionné à la réunification.
La question des réparations ne sera de nouveau soulevée qu’en 1996, par le ministre des Affaires étrangères socialiste Pangalos. Mais c’est la crise de 2008-2009 qui la relance véritablement.
L’intransigeance allemande vis-à-vis de la dette grecque aboutit à une paupérisation de masse ainsi qu’à une crise humanitaire sans résultat économique probant. Elle ravive le souvenir de l’Occupation et de la famine, diffusant du même coup dans l’opinion l’idée que si l’Allemagne refuse toute remise de dette à la Grèce, celle-ci se trouve justifiée à lui réclamer le paiement de la dette de guerre jamais payée.
Mais lors de la réunification et précisément pour repousser toute éventuelle demande, le chancelier Helmut Kohl avait obtenu que le traité de Moscou, dit « quatre plus deux » (12 septembre 1990), n’apparaisse pas formellement comme un traité de paix, ce qui a permis à l’Allemagne d’échapper à ses engagements dont l’Italie, la Bulgarie ou la Hongrie ont dû pour leur part s’acquitter.
En janvier 2015, l’arrivée au pouvoir de la coalition Syriza/Grecs indépendants a relancé le dossier des réparations.
En Allemagne même, dès 2011, l’ex-chancelier Helmut Schmidt a mis en garde ses compatriotes contre une politique égoïste (« Nos excédents sont en réalité les déficits des autres. Nos créances sont leurs dettes. ») risquant de réveiller « le sentiment latent de méfiance » généré en Europe par « notre histoire monstrueuse et unique ».
Si Die Linke et les Verts ont reconnu depuis longtemps l’existence d’un problème à régler par la négociation, le gouvernement continue à le nier. Pourtant, lors d’un débat au Bundestag en mars 2015, Thomas Oppermann, président du groupe SPD, a déclaré que « les crimes des nazis n’ont pas de date d’expiration ».
Enfin, c’est le président fédéral, Joachim Gaucke, qui, dans un entretien du 2 mai 2015 à la Süddeutsche Zeitung, déclare : « Nous ne sommes pas seulement des gens qui vivent aujourd’hui, à cette époque, nous sommes aussi les descendants de ceux qui ont laissé derrière eux un sillage de destruction en Europe pendant la seconde guerre mondiale, en Grèce entre autres. (…) Pour un pays conscient de son histoire comme le nôtre, il est juste d’envisager la possibilité qu’il puisse y avoir des réparations ».
Source : Olivier Delorme, pour Herodote, le 24 juin 2015.
Et je vous donne aujourd’hui votre JEQ de ce jour :
Il est marqué dessus : NON, 28 octobre 1940, jour où la Grèce a dit NON à l’ultimatum de Mussolini, qui l’a attaquée…
Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation.
Commentaire recommandé
Joli résumé du XXe siècle grec.
2 précisions supplémentaires :
La résistance grecque face à l’attaque italienne en 40 n’a pas été vaine. En plus d’avoir sauvé leur honneur, les Grecs ont contribué à la Victoire alliée. Car cela a forcé Hitler à venir aider son allié italien embourbé sur le front grec au printemps 41. Hitler a du vaincre la Grèce avant de s’attaquer à l’URSS. Ce qui a retardé de quelques semaines l’opération allemande Barberousse à l’est. Ce sont ces quelques semaines qui obligeront Hitler à déplacer ses unités blindés vers la Russie à l’autonome (difficile à cause des pluies boueuses à cette saison) et à combattre en hiver (difficile à cause du froid). Donc sans la résistance grecque face à l’Italie, l’Allemagne aurait peut être marché sur Moscou à l’été-automne 41, puis sur la Grande Bretagne quelques mois plus tard.
A la Libération, les forces grecques communistes ont été balayées car non soutenues pas l’URSS. Staline a obtenu des Anglais d’inclure la Pologne dans sa sphère d’influence, en échange de son désintérêt de la Grèce. L’URSS, puissance tellurocratique, a mis la main sur la Pologne, en échange de la Grèce, convoitée par la Grande Bretagne, puissance thalassocratique. Ce qui explique que la Royal Air Force ait pu prendre le relais de la Lutwaffe dans les bombardement contre le population grecque, sans que cela ne gène grand monde, à l’Est comme à l’Ouest.
61 réactions et commentaires
Comment peut-on comparer à du « socialisme national », c’est-à-dire du « national socialisme », parlons net (l’inversion des termes est trop facile), une affiche qui évoque le « NON » (OXI) opposé par la Grèce à l’ultimatum de Mussolini en date du 28 octobre 1940 ?
Peu important le gouvernement de l’époque, le peuple grec a témoigné alors d’un minimum de dignité, au prix de l’invasion et du risque conscient quant à une issue funeste probable, en raison du soutien nazi, placé devant le fait accompli, à son allié Mussolini.
Cela fait partie de l’histoire commune des grecs et de leur mémoire collective, fort déchirée et ô combien douloureuse. Qui peut prétendre en juger aujourd’hui et de l’opportunité, excessive ou non, d’en évoquer le souvenir?
Les descendants démocrates des pays signataires des accords de Munich, au hasard ?
Quels que soient les avis, laisser les grecs décider pour eux-mêmes ne saurait justifier, d’où qu’elles puissent provenir, de voir s’étaler « l'(in)culture de l’énarque, la suffisance du parvenu, la morale du faussaire, tous humanistes » *.
* c’est de Jacques Vergès, sauf erreur
+28
AlerterMODERATION: RAPPEL DE LA CHARTE. MERCI DE LIRE CETTE CHARTE
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ceux dont le ton ne correspond pas à la convivialité et au respect mutuel des débats que ce blog souhaite générer – sont en particulier visés ici les commentaires à tonalité méprisante pour un autre commentateur ou l’éditeur du blog. Le savoir-vivre et la politesse sont indispensables ; l’humour ne visant pas à dénigrer l’autre n’est pas interdit ;
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Seront également susceptibles d’être supprimés, sans avertissement ni justification (par manque de temps), les 5 types de commentaires suivants :
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ceux étant à l’évidence du trolling, visant à dénaturer les échanges du blog ; ou étant émis en trop grand nombre ; ou étant émis par des identifiants différents avec la même adresse IP ;
ceux qui ne seront manifestement pas en lien avec le billet commenté, et dont nous jugerons souverainement qu’ils sont de nature à tirer la discussion dans des directions qui feront perdre aux échanges leur densité (sujet trop long, déjà traité, trop vague, déjà trop de commentaires, etc.). Nous ne sommes pas dupes, certains groupes rémunèrent en effet des trolleurs justement dans ce but. Nous resterons donc maîtres chez nous sur ce blog, sans aucun état d’âme – par respect pour la confiance des milliers de lecteurs quotidiens venant sur ce blog…
+14
AlerterJoli résumé du XXe siècle grec.
2 précisions supplémentaires :
La résistance grecque face à l’attaque italienne en 40 n’a pas été vaine. En plus d’avoir sauvé leur honneur, les Grecs ont contribué à la Victoire alliée. Car cela a forcé Hitler à venir aider son allié italien embourbé sur le front grec au printemps 41. Hitler a du vaincre la Grèce avant de s’attaquer à l’URSS. Ce qui a retardé de quelques semaines l’opération allemande Barberousse à l’est. Ce sont ces quelques semaines qui obligeront Hitler à déplacer ses unités blindés vers la Russie à l’autonome (difficile à cause des pluies boueuses à cette saison) et à combattre en hiver (difficile à cause du froid). Donc sans la résistance grecque face à l’Italie, l’Allemagne aurait peut être marché sur Moscou à l’été-automne 41, puis sur la Grande Bretagne quelques mois plus tard.
A la Libération, les forces grecques communistes ont été balayées car non soutenues pas l’URSS. Staline a obtenu des Anglais d’inclure la Pologne dans sa sphère d’influence, en échange de son désintérêt de la Grèce. L’URSS, puissance tellurocratique, a mis la main sur la Pologne, en échange de la Grèce, convoitée par la Grande Bretagne, puissance thalassocratique. Ce qui explique que la Royal Air Force ait pu prendre le relais de la Lutwaffe dans les bombardement contre le population grecque, sans que cela ne gène grand monde, à l’Est comme à l’Ouest.
+38
AlerterJ’ai effectivement déjà lu cette théorie, et je pense qu’elle est exacte.
L’operation Barbarossa d’invasion de l’Union Soviétique a été lancée le 22 juin 1941, quelques semaines trop tard, l’armée allemande ayant été arrêtée par l’hiver à environ 80km de Moscou. Si elle avait été déclenchée en avril 1941, Moscou serait tombée, et la guerre certainement gagnée par l’Allemagne. C’est donc certainement grâce au Grecs que l’Allemagne nazie a perdu la 2ème guerre mondiale. Ce qui devrait faire réfléchir… tout comme le fait que l’Allemagne d’aujourd’hui refuse toujours une indemnisation!
+9
AlerterJe crois que ce sont plutôt les combats de la Résistance yougoslave qui ont retardé l’opération « Barbarossa », sans nier le rôle de la Résistance grecque. D’autre part, il n’est pas certain que, sans cela, Moscou serait tombée. L’opération « Barbarossa » s’appuyait sur le « Blietzkrieg ». C’est à dire qu’en quelques semaines l’affaire devait être réglée( 2 mois maximum). Or , 2 mois après, c’est à dire fin août, début septembre, les troupes nazies étaient à des milliers de kms de Moscou. C’est, et ce n’est pas assez noté, la 1ière défaite stratégique de « Barbarossa ». A ce sujet, je vous engage à lire les livres de Mme Annie Lacroix-Riz. Elle n’est pas la seule à tenir cette théorie.
+8
AlerterEn tout cas les Grecs ont visiblement mieux résisté aux nazis que nous autres Français…
+22
AlerterLes Français ont fait en 1940 ce qu’ils font maintenant : capituler devant le pouvoir Anglo-saxon : nos dirigeants font carrière et des affaires sur notre dos !
A croire que les couillus ont « défunté » il y a un siècle !
+12
AlerterComme s’il suffisait d’être (couillu) pour avoir du courage !
+9
AlerterOui je suis d accord, l Allemagne nazie perd la guerre en juin 41 quand elle se lance dans la guerre avec l’URSS.
Petit rappel Napoléon avait pris Moscou… et cela ne lui à pas plus porté chance à l époque. La Russie a un peuple trop combatif et un pays trop grand pour être vaincu par des moyens militaires « classiques ».
Bien sur cela ne remet pas en cause la magnifique résistance grecque et yougoslave à l époque.
+7
Alerter… Il serait de bon ton de ne pas continuer à gober cette belle propagande anglo-saxonne sur le soldat français fuyant en 40. Vous ( sur ce site ) qui combattez la propagande justement!
Le bilan est là pour l’attester : en 45 jours, 552 900 soldats furent tués ou blessés dans les deux camps, dont 342 000 Français. Pour la France, 92 000 morts au champ d’honneur, pour l’Allemagne, 50 000, taux de perte plus élevé qu’ a
moment équivalent de la première guerre mondiale. Les pertes quotidiennes allemandes y furent supérieures à celles de la campagne de Russie de 1941. Sur les 3000 chars allemands, 1100 furent détruits ou endommagés, principalement par les Français ; sur les 4000 avions allemands, 1400 furent mis hors de combat par les Français et les Anglais, autant qui manquèrent à la Luftwaffe dans la bataille d’Angleterre trois mois après…
Donc arrêtons d faire de l auto flagellation bien française.
+14
AlerterSauf qu’au bout de deux mois, « on » décida le cœur serré qu’il fallait arrêter le combat et bien sagement participer à l’effort de guerre de l’ennemi…
+4
AlerterCeci dit, il y peut-être eu la même chose en Grèce. Aube dorée ne sort pas de nulle part.
+2
AlerterSi on va par là, la Grèce a aussi connu un régime collaborateur à partir de 1941. Comme à peu près tous les pays d’Europe a part l’URSS et la Grande Bretagne.
+1
AlerterNon, tous les pays occupés par les Allemands n’ont pas connu de régime collaborationniste. Les Pays-Bas, par exemple, il me semble. Ils étaient directement administrés par l’occupant sans l’intermédiaire d’un gouvernement fantoche.
+1
AlerterMais que le pouvoir collaborationiste soit allemand ou bien de la nationalité du pays occupé, qu’est-ce que ça change concrètement ?
Rien. Le pouvoir est illégitime et monstrueux dans les 2 cas.
Je crois juste que vous n’avez pas pu résister à l’envie de dénigrer la France. De ce point de vue, les européistes ont besoin de gens comme vous pour distiller l’esprit de défaite dans la population.
+1
AlerterJe ne veux dénigrer personne, je veux juste rappeler des faits, et notamment celui que la collaboration en France à été perçue par certains comme une « divine surprise ».
Ce serait d’ailleurs intéressant de comprendre pourquoi. Sans doute une bonne partie de ces collaborationnistes espéraient bien être considérés comme des « Aryens dominants » par les Allemands. Peut-être aussi parce que la France n’a jamais vraiment été une nation culturelle, mais plutôt une nation « politique » fondée par la volonté politique de ses rois puis par le désir de vivre ensemble de son peuple. Partant de la, il était peut/être moins difficile d’imaginer une communauté de destin avec les membres d’une autre nation..
+1
AlerterOui enfin en disant cela, on a l’impression qu’une grande partie de la France a collaboré alors qu’il ne s’agissait que d’une petite frange de la population française. Malheureusement,c’était surtout la frange qui avait le plus de pouvoir.
Dans le cas des Pays Bas, il s’agit d’une monarchie. Donc le monarque peut fuir à Londres tout en gardant son aura. Alors que dans une république, si le président fuit, il est destitué par le nouveau pouvoir.
il aurait été plus glorieux, symboliquement que le gouvernement français s’installe à Londres, mais dans les faits, ça n’aurait rien changé, un autre gouvernement collaborationniste aurait pris le relais à Paris.
Quand à l’idée de poursuivre le combat depuis Alger, ça semble utopique : une grande partie de l’armée française avait été faite prisonnière à Dunkerque et l’occupant allemand disposait de 40 millions d’otages en métropole.
Après, il est possible que des gens au sommet de l’Etat aient été heureux de cette issue. Voire même qu’ils aient provoqué le désastre en faisant « le choix de la défaite » (c’est la thèse notamment de Guillemin ou de Lacroix-Riz), mais c’est un autre problème.
+2
AlerterUne petite frange?
70 000 flics aux ordres
50 000 gendarmes
70 000 hommes de l’armée de l’armistice
40 000 miliciens
8000 magistrats(100%)
1000 000 de fonctionnaires
90% du patronat
80% de la droite française
Vous appelez ça une petite frange de la population vous?
+6
AlerterC’est surtout ce qu’à montré Marc Bloch dès 1940 dans « l’étrange défaite ». Et des gouvernements en exils à Londres, il en avait d’autres ( Belge, polonais…)
Les néerlandais ne sont sans doute pas à citer en exemple, vu qu’il y a eu très peu de résistance dans la population, contrairement à la France (enfin surtout après 42, tout de même), mais pour en revenir à la Grèce, je suis frappée de lire dans l’article que l’armée n’a capitulé que 6 longs mois après l’attaque allemande.
+3
Alerter@Carabistouille : Oui, si on fait la somme des groupes de personnes que vous mentionnez, on est très loin des 40 millions de Français de l’époque. Et j’aimerais savoir qui vous comptabilisez parmi les fonctionnaires. Car accuser les facteurs, les instits ou les infirmières d’être des collabos, ça me parait fumeux…
« 80% de la doite ». Non, 80% des élus de droite
+3
AlerterCe n’est pas exact. Les moyens engagés lors de bataille de France était d’une autre ampleur et fera pas loin de 100 000 morts en 47 jours du coté français. Donc, une résistance certaine et une certaine incurie du commandement malheureusement.
Cf : « 100 000 morts oubliés » de Jean Pierre RICHARDOT
+4
AlerterNon, c’est le non à Mussolini du 28 octobre 1940 et la bravoure de l’armée grecque qui a obligé Hitler à intervenir pour aider son allié. La Yougoslavie a été envahie en quelques jours, la résistance yougoslave est intervenue plus tard.
+3
AlerterVue l’étendue de la Russie, je vois mal comment l’opération « Barbarossa » aurait pu être organisée sur la base d’une « Blitz Krieg » de 2 mois.
+0
AlerterVous faîtes de l’uchronie comme philip k dick dans » Le maître du haut chateau ».
Napoléon a bein conquis Moscou mais devant la stratégie de non-combat des tsaristes , il a bien été obligé de rebrousser chemin…Mais trop tard comme tout le monde le sait.(La logistique + Général Hiver)
Si la thèse que les usines soviétiques avaient déjà été remontées en Oural et tournaient à plein régime + les troupes sibériennes, les nazis n’avaient aucune chance de battre l’Urss et la grande guerre patriotique même en conquérant Moscou.
Coté réparations non payées, j’ai entendu parler d’un prêt forcé de la banque de grêce de l’époque à la reichbank allemande et bien sûr jamais remboursé…
Pourquoi les dirigeants de l’époque n’ont ils pas juste reporté la dette à une période ou l’économie allemande aurait été florissante ? Compliqué à faire ?
+1
AlerterJe répondais à « arnould de 08h06 » par ce commentaire. :o)
+1
AlerterSans doute pas intérêt, donc pas envie …
+0
AlerterLa victoire de la Russie sur l’Allemagne c’est avant tout la victoire des russes, de leur courage, de leur abnégation, tout le reste est anecdotique.
+2
AlerterBonjour !
Bon résumé en effet. Je trouve dommage qu’il ne couvre pas également la seconde moitié du XX ème et en particulier le rôle des U.S. et U.K. dans le régime des colonels, pourtant bien documenté par les historiens.
+12
AlerterJe connais cette théorie et elle est complètement nulle.
Dés fin aout, les allemands avaient deux mois de retard sur tous leurs objectifs(même en intégrant le mois de retard de la Grèce). Ils avaient neutralisé 5 millions de Russes mais l’armée rouge gardait une capacité de résistance et de contre-attaque terrible.
Ce n’est pas l »hiver qui a arrêté Hitler en Russie, c’est le million de soldat mis hors de combat avant même la première boue. N’oubliez pas que si les Russes ont pris une dégelée très sévère les six premiers mois de la guerre(5 millions d’hommes neutralisés) ils ont infligé une saignée terrifiante aux Allemands. Un million d’homme, même dans leurs cauchemars les plus affreux, aucun général allemand n’aurait envisager de perdre en six mois contre les « sous-hommes » russes presque autant d’hommes que pendant la Iere GM.
Ce n’est pas la neige ou la boue qui ont interdit Moscou au nazis. Pas plus que Leningrad.
C’est le seul héroïsme d’un peuple mal équipé, mal commandé, mal préparé à ce moment de la guerre.
LA NEIGE N’A RIEN A VOIR LA DEDANS
ça fait partie de la propagande occidentale depuis 70 ans pour minimiser la valeur de l’armée russe.
+19
AlerterL’hiver et l’immensité du territoire russe y ont un peu contribué tout de même… Comme du temps de la campagne de Russie de Napoléon
+10
AlerterIl y a une différence entre dire que l’hiver y a contribué et dire que c’est l »hiver qui a arrêté les allemands.
L’hiver a failli anéantir les Allemands exténués, au matériel à bout, saignés à blanc par la perte d’un million d’homme.
Et s’il y a un génie militaire allemand, il est justement là. Avoir survécu à la contre-attaque d’hiver de Joukov. Que les Allemands aient tenu avec leur défense en hérisson est quelque chose d’aussi insensé que les Russes aient tenu les six premiers mois.
Mais l’hiver, c’est du décor. Rien de décisif. Encore une fois, dés aout, les allemands avaient deux mois de retards. Dés octobre, ils avaient déjà perdu prés de 800 000 hommes en tout(morts, blessés, prisonniers). Dés septembre, les meilleurs stratèges Allemands comme Gudérian savaient que la partie était perdue. L’Allemagne n’était pas organisée et n’avait pas les ressources pour une guerre longue.
Les Allemands avaient parié sur le choc et voir une armée ayant perdu 5 millions d’hommes, reculé de 1000 km, mal équipée, mal encadrée, capable de faire des contre-attaques meurtrière et d’anéantir un million de représentant de la « race des seigneurs » était comme disait un grand général allemand « quelque chose auquel aucun d’entre nous n’était préparé ».
Non, l’hiver n’y est pour rien.
+10
AlerterCarabistouille,
Finalement, ce que vous semblez dire, c’est que les allemands ont perdu par manque de réalisme et par excès de confiance en eux, galvanisés par une idéologie soi-disant basée sur la science et la biologie mais en réalité complètement à côté de la plaque…
Un peu comme le monétarisme financiariste des européistes, en somme… Qui lui aussi est en train de détruire l’Europe et peut-être de la mettre à feu et à sang demain.
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AlerterSalomon le disait déjà il y a 3200 ans: « la hauteur précède la chute, l’orgueil précède la ruine ».
Les Grecs appelaient ça hubris, ou hybris et c’était pour eux, un pêché mortel.
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AlerterL’immensité du territoire ne tient pas. Quand Hitler a lancé l’opération « Barbarossa », il connaissait les distances. Comme il savait qu’il lui fallait en terminer avant l’hiver. C’est si vrai que les vêtements d’hiver n’étaient pas prévus avec le « blietzkrieg ». Devant cet échec, certaines chancelleries se sont posé la question de la défaite de l’Allemagne. La date du début de la « Guerre Froide » est déja dans la tête de certains, à Londres et Washington.
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AlerterPour mémoire, dés le 18 juin 40 , de Gaulle prévoyait qu’Hitler ne pourrait pas ne pas attaquer l’URSS. Et il avait déjà prévu que ça sonnerait le glas de la puissance allemande.
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AlerterQuant à Napoléon, la Grande Armée a été prise par l’hiver pendant sa retraite.
Je répète
pendant sa retraite
pen-dant-sa-re-trai-te
PENDANT SA RETRAITE.
C’est à dire que l’armée de Napoléon avait commencé sa retraite AVANT l’hiver.
C’est à dire que l’armée de Napoléon n’avait pas atteint ses objectifs
C’est à dire que Napoléon était vaincu AVANT l’hiver.
L’hiver a tranformé la retraite en anéantissement, mais ce sont les Russes qui ont vaincu Napoléon.
Pas l’hiver.
N’oubliez pas Murat qui disait du fantassin russe qu’il fallait le tuer deux fois.
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AlerterTolstoï….Guerre et Paix, ou comment les Russes ont laissé croire à Napoleon qu’il s’emparait de Moscou.
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AlerterMais sans la débâcle, aggravée par les conditions climatiques, les alliés de Napoléon ne l’auraient peut-être pas lâché aussi vite et alors les Russes n’auraient pas défilé en vainqueurs dans Paris.
Mais vous avez raison, dans le cas des Français comme des allemands, ce n’est pas l’hiver russe qui a été leur pire ennemi mais la méconnaissance et l’ignorance de la spécificité du peuple russe.
Napoléon ne s’imaginait pas que des serfs puissent se battre jusqu’au dernier souffle pour leur maître alors que lui s’imaginait incarner les nouvelles valeurs démocratiques de la révolution (les paysans russes avaient d’ailleurs raison de se méfier de quelqu’un qui, à peine au pouvoir,avait rétabli l’esclavage… Un maître qu’on connaît vaut toujours mieux qu’un maître étranger qu’on ne connaît pas)
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AlerterPrétendre incarner les valeurs démocratiques en s’attaquant aux popes, en violant les femmes, en pillant, et en se comportant comme une armée de sauterelles, c’est un peu délicat.
Deux siècles après, les Espagnols se souviennent encore des valeurs démocratiques de l’armée napoléonienne.
Prétendre représenter la démocratie quand on s’auto-couronne empereur et qu’on nomme sa famille un peu partout comme si c’était une épicerie…. 🙂 🙂
mais n’oubliez pas que le mot « démocratie » était un gros mot à l’époque.
Chose publique, pourquoi pas, mais pouvoir au peuple, « quelle horreur ».
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AlerterNapoléon est un affreux dictateur impérialiste. Il n’empêche que, et c’est bien là le paradoxe et le drame, il est aussi l’aboutissement de la révolution française. Le code civil, code Napoléon, qui a été diffusé dans tous les pays qu’il a conquis, rompait avec les législations féodales en vigueur dans toute l’Europe à cette époque, et intégrait beaucoup des innovations de la révolution, en termes d’égalité et de liberté. Parler de démocratie est bien sur « décalé », je vous l’accorde. Il n’empêche que Napoléon s’est proclamé empereur des Français (et non pas de France). Quand aux exactions des troupes napoléoniennes, elles ont eu lieu ailleurs aussi, mais les réactions n’ont pas été les mêmes qu’en Russie.
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AlerterManifestation de soutien au peuple grec et contre les politiques d austérité qui frappent aussi la France
A l appel des unions régionales cgt.fo.fsu,sud et solidaires
Jeudi 2 Juillet 18 h Bastille
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AlerterSur wikipédia je lis à propos de la guerre d’indépendance menée par les grecs entre 1814 et 1830
« Après des années de négociation, les trois grandes puissances, la Russie, le Royaume-Uni et la France, décidèrent d’intervenir dans le conflit, chaque nation envoyant une flotte en Grèce. La Russie, intéressée entre autres au sort des Orthodoxes grecs, souhaitait de plus en plus ardemment intervenir. Les Britanniques, quant à eux, désiraient limiter l’influence russe dans la région. »
Comme quoi,curieusement ,il existe des constantes géo-politiques indépendantes des régimes politiques ,surtout de la part des anglois vis à vis des russes.
Puisque après on a eu la guerre de Crimée ,et Churchill qui ne voulait pas voir la Grèce sous influence de l’URSS au moins autant pour pouvoir continuer à contrôler les détroits maritimes que par hantise du communisme .
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AlerterJe trouve aussi très caractéristique que lorsque l’on parle de la Grèce, de son histoire, on oublie très souvent la période de l’empire byzantin… L’adjectif byzantin a, d’ailleurs, il me semble, en Europe occidentale, une connotation un peu péjorative. Or, c’est précisément cet empire byzantin que les seigneurs francs ont largement trahi et pillé lors des croisades. On évoque rarement aussi que l’union européenne a des frontières très comparables à celle l’empire Franc de Charlemagne (dans son cœur en tout cas, car bien sur l’Union Européenne est beaucoup plus étendue).
Or l’empire franc, soutien de la papauté, puis soutenu par elle, a ete très cruel et très « impérialiste » vis à vis de l’empire byzantin, auquel pourtant il devait tout ou presque de son héritage culturel et religieux (puisse que l’empire byzantin était le successeur « officiel » de l’empire romain).
Les Russes eux, n’ont pas oublié cette histoire-la et la ressortent d’ailleurs dès qu’ils peuvent…
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AlerterTout a fait. Sans l’héritage byzantin il n’y aurait pas de peuple grec moderne.
La vision d’une Grèce héritière de la seule antiquité est une projection occidentale datant du 19 ème siècle. C’est pourquoi l’entrée de la Grèce dans l’UE a été basé sur un malentendu : on a cru faire rentrer la Grèce de Platon et Périclès (cf Giscard d’Estaing), alors qu’il s’agissait de la Grèce orthodoxe, ex-byzantine, orientale.
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AlerterSans pour autant qu’il n’y ait d’opposition entre les deux.
Mais on a tendance à le sous-estimer en Europe occidentale, en partie à cause de la défaite de Byzance face aux Ottomans, mais surtout à mon avis parce que l’empire d’occident (de Charlemagne et de ses successeurs) d’où sont sorties les nations européennes modernes a cherché à accaparer l’héritage greco-latin en disqualifiant Byzance.
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AlerterA ce sujet concernant la perfidie de l’Ouest vers l’est il convient de mentionner le rapt par Venise des douanes et du controle du commerce extérieur de Byzance dés les premiers Comménes . Ce fur à mon avis le coup fatal , Byzance étant à partir de là une substance siphonnée de l’intérieur .
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AlerterEt ne jamais oublier que la renaissance est toujours possible. Entre l’effondrement de la civilisation mycénienne et l’âge d’or de la Grèce classique, quelques siècles : les âges sombres, marques par un recul inexpliqué de prospérité et de civilisation.
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AlerterRobert Kaplan (Mr Nuland) et Georges Friedman (Stratfor) nous rappellent que la Grece a une grande importance strategique
http://www.wsj.com/articles/SB11486026120286184909004581077960515036484
http://www.realclearworld.com/articles/2015/07/01/beyond_the_greek_impasse_111285.html
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AlerterUn article de Mai 1948 dans la revue : LA PENSEE
EN GRECE FASCISME ET DEMOCRATIE
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5815890x/f82.image.r=grece%20AND%20Markos%20AND%20Vafiadis%20.langFR
Aujourd’hui comme, voici cent vingt ans, les gouvernements de la Sainte-Alliance conservatrice se prononcent contre les patriotes grecs. Aujourd’hui, comme alors, la presse officielle calomnie les héros. Elle les traitait d’esclaves révoltés contre leur souverain légitime, dé klephtes, c’est-à-dire de voleurs ; elle les traite maintenant de bandits, de rebelles, de mercenaires de l’étranger. Mais les mots que, en 1825, l’admiration dicta à Chateaubriand, restent vrais : « Les peuples acquièrent des droits à la liberté par la gloire. »
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AlerterOn remarquera qu’en 1949 De Gaulle est intervenu pour que ne fusille pas un militant communiiste
http://geopolis.francetvinfo.fr/manolis-glezos-le-resistant-grec-devenu-doyen-du-parlement-europeen-36423
En 1949, Manolis Glezos est condamné à mort pour trahison (la guerre civile a duré de 1944 à 1949 et aurait fait quelque 150.000 morts NDLR). Un dirigeant grec l’annonce à une presse incrédule, en leur affirmant que sa tombe est déjà prête. « Ma mère est allée voir mon tombeau », explique-t-il. Il se souvient de la radio grecque diffusant, le dimanche après sa condamnation, un extrait de la radio française, qui annonce : « Le général de Gaulle s’adresse au gouvernement grec pour qu’il n’exécute pas le premier résistant d’Europe. »
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AlerterDe Gaulle avait le sens de l’Histoire, mais aussi de l’honneur. Son intervention va dans la logique de sa politique d’alors.
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AlerterBon résumé. Pour davantage d’infos depuis 1821, lire Michel Bouillet, Non ! Les Grecs ne sont ni des voleurs, ni des menteurs ! Editions Nessy, 96 pages, 2012, diffusion CEI.
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AlerterNe jamais oublier qu’après Royan en Avril 1945, les USA ont utilisé massivement le napalm en Grèce en 1949.
http://www.michelcollon.info/Les-USA-ont-d-039-abord-utilise-le.html
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Alerterla résistance grecque aurait dû accéder au pouvoir après la guerre, mais churchill a tout fait pour l’en empêcher.
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AlerterCe qui c’est passé en Grèce serait arrivé en France sans de Gaulle et en Yougoslavie sans Tito.
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AlerterComme le rappel que ce fut l’Union Soviétique, Russes en tête, qui vainquit et nous libéra de la Peste Brune, ce billet sur le peuple grec et l’Europe contemporaine vient en temps opportun. On trouve ici confirmé, une fois de plus, un courage désormais le plus souvent absent ailleurs, hélas!
Merci.
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AlerterToujours intéressant de découvrir l’histoire de l’est européen qui est complétement shintée en France , malgré son importance à cause d’un partage des sphéres d’influence avec l’Allemagne .
Personnellement je tiens que si on veut une bonne entente avec l’Allemagne , il faut étre présent à l’est , c’est ce qui les tient en respect .
Cet article met en évidence l’héroisme Grec , s’il en restait quelque chose en dehors de la mémoire , il faut présager qu’on pourrait avoir des surprises , non seulement avec le référendum mais par la suite . Il semble que la réussite électorale de Syriza indique un réveil , qui fait écho d’ailleurs à d’autres réveils .
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AlerterC’est sa haine de la souveraineté nationale qui est sans limites. Après il peut se prétendre d’un des deux « grands » partis ou de l’autre, qu’est-ce que çà changerait…
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AlerterGEOFFREY ROBERTS, « STALIN’S WARS: FROM WORLD WAR TO COLD WAR, 1939-1953’ : UN ÉVÉNEMENT ÉDITORIAL 19 Janvier 2007
« L’historien britannique décrit les trois phases de la période 1939-1953 sur la base des archives soviétiques, qu’il croise systématiquement avec les témoignages politiques et militaires a posteriori. »
« Roberts décrit un Staline respectant scrupuleusement les compromis de 1944 sur la définition des sphères d’influence tandis que, à son grand dam, les enrichis de la guerre ne cessaient de lui disputer la « zone de sécurité » enfin acquise au prix de tant de souffrances et de sacrifices soviétiques.
« Une audace indigna particulièrement le leader soviétique dans le deux poids, deux mesures « occidental », le traitement des cas respectifs de la Grèce et de la Pologne : Staline invoqua aussi régulièrement que vainement le contraste entre le désintéressement soviétique, qu’il avait promis à Moscou à Churchill en octobre 1944, dans le dossier grec (la Grèce étant incluse en « zone britannique »), et la contestation permanente par les Anglo-Américains du droit que les Soviétiques estimaient avoir entre juin 1941 et mai 1945 gagné, pour un certain temps, à ne plus vivre avec à leur frontière occidentale des dirigeants polonais assez hostiles pour ouvrir avec zèle la route de la Russie à tout envahisseur, y compris au prix de la liquidation territoriale de leur propre pays.
Le lecteur trouvera dans les réalités d’aujourd’hui de l’Europe orientale utile réflexion sur l’espoir, longuement décrit, de Staline (et son échec consacré par les dernières décennies) de réaliser une solide union des peuples slaves contre un Reich que, bien avant la fin de la guerre, il savait promis à une reconstitution-éclair par la politique des États-Unis.
En lisant les paragraphes consacrés à l’épouvantable sort du peuple grec qui, après avoir si vaillamment résisté à l’occupant allemand, fut livré à la répression féroce des Anglais puis des Américains – successivement affairés à remettre en selle les complices grecs des occupants allemands, on est tenté de regretter que le respect soviétique du compromis ait été si rigoureux. Mais le reste des chapitres sur l’ère de Guerre froide montre que l’URSS n’avait guère le choix, le rapport de forces général établi en mai 1945 excluant d’emblée que l’Armée rouge pût porter secours aux Grecs assaillis. »
Source : http://www.historiographie.info/critiques.html
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Alerter25 millions de morts, la Russie d’Europe dévastée, l’appareil industriel à reconstituer, et le message envoyé par Truman en 2 bombes atomiques …mais non, Staline restera éternellement le méchant dictateur écrasant le » droit des peuples «
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Alerter« L’union des peuples slaves ». Êtes-vous sur qu’il faille encenser ce genre d’objectifs comme vous le faites?
Personnellement, je trouve que que ça a des relents de théories racialistes guère fraternelles (pour les non-slaves).
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