Source : Guerres mondiales et Conflits contemporains – Cairn
Avec plus de 20 millions de morts dans le monde, un milliard de malades, la pandémie de la grippe espagnole reste encore un mystère… On ne sait ni comment le virus est apparu ni pourquoi il a brutalement disparu. Néanmoins, son origine, asiatique et aviaire, est certaine.
La grippe espagnole déferle sur la France en trois vagues successives : une première vague qui s’étend d’avril à août 1918 ; une seconde vague, la plus meurtrière, qui va de septembre à novembre 1918 et enfin une troisième vague qui touche le pays en février-mars 1919.
Mais qu’en a-t-on dit dans les journaux ?
I. LA PREMIÈRE VAGUE DE GRIPPE SE RÉPAND APPAREMMENT SANS CONSÉQUENCE GRAVE (AVRIL-AOÛT 1918)
En France, les premiers cas de grippe sont signalés en avril 1918 à plusieurs endroits du territoire : à Villers-sur-Coudun dans l’Oise au sein de la IIIe armée, parmi les troupes américaines débarquées à Bordeaux-Bassens, à l’hôpital complémentaire de Fontainebleau, et au camp d’instruction automobile de Fère-Brianges dans la Marne.
« Le 30 avril, 23 indigènes se présentant à la contre-visite se plaignent de symptômes morbides apparus brusquement dans les heures précédentes – fièvre de 38o à 40o, céphalées, courbatures ; congestion de la face des conjonctives et du pharynx (…). La convalescence est longue et les malades présentent de nouveaux symptômes : toux de plus en plus impérieuse, pneumonies. Persistance de râles de congestion.
Seule ou à peu près dans les affections épidémiologiques, la grippe pourrait être prise en considération », conclut le médecin chargé du service médical du Centre d’instruction automobile dans son rapport du 12 mai 1918 [1]. Le bilan de l’épidémie de Fère-Brianges, qui dure du 30 avril au 11 mai, est lourd. 30 % des Européens et 80 % des Indochinois sont malades. Il y a même eu deux morts chez les Indochinois.
Les médecins tentent de trouver des explications à cette importante morbidité : la saison restée tardivement fraîche et surtout le manque d’hygiène et l’encombrement du cantonnement.
Bien que le nombre de malades se multiplie dans tous les corps d’armée, les explications se veulent encore rassurantes. Car la mortalité est faible en ce mois de mai, ce qui fait écrire à un médecin de Saint-Eusoye (182e compagnie des travailleurs italiens) : « Cette petite manifestation morbide mérite à peine le nom de foyer… » [2].
Pourtant, les Services de santé de l’Armée vont être rapidement débordés. À la mi-mai, c’est l’ensemble des Armées qui est touché par la grippe. Le pourcentage des soldats grippés est variable mais très élevé : 10 %, 50 %, voire même 75 % des unités sont frappées.
Et pourtant, dans la presse nationale, les articles sur l’épidémie de grippe sont quasi inexistants jusqu’à la fin du mois de mai. Nous n’avons trouvé aucun article dans Le Petit Parisien, Le Matin et Le Journal, trois journaux à grand tirage. Et aucun article non plus dans Le Figaro, La Croix et L’Humanité.
Il faut dire que la France vit des moments décisifs pour l’issue de la guerre : le 21 mars, a débuté la première grande offensive allemande à l’ouest ; le 9 avril, l’armée allemande a lancé une seconde offensive contre l’armée britannique dans les Flandres ; et le 27 mai, les Allemands sont parvenus jusqu’à la Marne.
De plus, les Parisiens traversent des heures particulièrement pénibles. Depuis la fin du mois de janvier, ils sont la cible des gothas, les bombardiers allemands et, depuis mars, ils subissent les tirs de la Grosse Bertha, le « canon monstre » [3].
On comprend alors que, dans ces conditions, la grippe espagnole ne soit pas le premier souci des Français… et des journalistes.
Fin mai 1918, des renseignements alarmants arrivent d’Espagne. Le 28 mai, Le Journal s’en fait l’écho, mais en bas de la page 3 seulement. L’article relate que l’Espagne est touchée par une épidémie grippale. Une épidémie qui toucherait 30 % de la province de Madrid. Une épidémie qui ralentirait la vie du pays : théâtres et salles de spectacle presque déserts, service des tramways restreint suite à l’indisposition d’une partie du personnel.
Même le roi d’Espagne Alphonse XIII aurait contracté la maladie en assistant à un office à la chapelle du palais en présence d’une foule nombreuse. Mais, ajoute le journaliste, la grippe présente un « caractère bénin ». Le 29 mai, c’est au tour de La Croix de faire mention de l’épidémie de grippe qui sévit en Espagne ; le 1er juin, le quotidien catholique publie des chiffres : 120 000 malades pour la seule capitale espagnole.
Et toujours rien dans les journaux sur l’épidémie de grippe en France. Comme si le pays était miraculeusement épargné. Ou comme si la censure était passée par là. Mais la consultation des archives de la censure montre qu’il n’en est rien. D’avril à fin juin, un seul article a été censuré mi-juin sur la grippe espagnole : il évoquait l’épidémie de grippe qui touchait les Annamites [4]. Ce silence est-il dû au fait que la grippe est une maladie qui ne fait pas peur, comme c’est le cas du choléra, du typhus ou encore de la peste. C’est fort possible.
Il est vrai aussi que pendant cette première phase, qui s’étend d’avril à fin juin 1918, la maladie, même si elle se caractérise par une diffusion très importante et une très forte contagiosité, connaît une évolution brève et bénigne, et est rarement mortelle.
En juillet 1918, beaucoup en France pensent même que l’épidémie est en voie d’extinction, car le nombre de cas de grippe a diminué comme en témoignent les rapports du Service de santé des Armées. Ainsi, on croit avoir échappé au pire…
En réalité, si la grippe semble en voie de décroissance, les malades présentent de plus en plus de complications pulmonaires graves et mortelles. En mai, un grippé sur huit seulement présente des complications. En août, c’est un sur deux ! [5]
La presse se montre à présent un peu plus bavarde. Ainsi, en juillet-août, quelques articles sur la grippe sont publiés dans les journaux : un dans Le Journal, trois dans La Croix, sept dans Le Petit Parisien, mais aucun dans Le Figaro et dans L’Humanité.
Et toujours, presque rien sur la France. Les journaux mentionnent surtout les manifestations de la grippe à l’étranger, notamment en Angleterre, en Suisse et en Allemagne.
Ainsi, début juillet, les Français apprennent grâce au Matin, un des quatre grands quotidiens de l’époque, que, dans plusieurs établissements londoniens, la moitié du personnel est absent car… alité.
Le 4 juillet 1918, dans Le Matin toujours, les Français peuvent lire qu’à Londres, un médecin qui avait 52 malades jeudi dernier en avait la veille 184. Que 10 % du personnel des grands magasins sont absents. Qu’à Dudley, 4 000 enfants sont atteints et que toutes les écoles sont fermées. Qu’à Manchester, 70 tramways ne circulent pas par suite de l’absence de 3 000 conducteurs. Qu’à Berlin, les registres du bureau d’assurances contre la maladie montrent, qu’en quinze jours seulement, le nombre de malades a augmenté de 18 000.
Mais, ajoute le journaliste, que les lecteurs se rassurent, les Français ont une constitution qui résiste bien au virus de la grippe. Ainsi, dans Le Matin du 6 juillet 1918, on peut lire qu’en France, la grippe est bénigne, ce qui n’est pas le cas outre-Rhin : « Nos troupes, en particulier, y résistent merveilleusement. Mais de l’autre côté du front, les Boches semblent très touchés. Est-ce un symptôme de lassitude, de défaillance d’organismes dont la résistance s’épuise ? Quoi qu’il en soit, la grippe sévit en Allemagne avec intensité. »
Les journaux tentent de trouver les responsables. Plusieurs d’entre eux accusent l’Allemagne. « Il est à noter que cette prétendue grippe espagnole a éclaté il y a plusieurs mois en Allemagne où elle a trouvé un terrain tout préparé par l’insuffisance de la nourriture. Elle a causé dans ce pays de grands ravages qui ont été soigneusement cachés », peut-on lire dans Le Petit Parisien du 7 juillet.
En août, alors que les cas compliqués de grippe se multiplient un peu partout, la presse n’est guère plus bavarde. Ainsi, dans La Croix du 4 août, on apprend que cette maladie a fait son apparition à Ratisbonne, à Nuremberg, à Passau, à Ingolstadt et dans le duché de Hesse, dans la banlieue de Dresde, et à Berlin.
Et que parmi les malades, il y aurait le Kaiser lui-même ainsi que plusieurs membres de sa famille. Dans un article du 7 août 1918 publié dans Le Journal, on peut lire que la grippe n’est pas si grave. Que c’est une grippe « pure et simple » et que l’on s’en défend par des soins du nez, de la gorge et en s’abstenant d’assister à de grandes réunions.
Le 18 août, Le Petit Parisien publie un petit entrefilet de l’Agence Havas sur la grippe : « La grippe espagnole est signalée à Cahors et dans les environs. Des cas mortels, au nombre d’une dizaine, dont trois dans une même famille du village de Trespoux, se sont déjà produits. » Le lendemain, Le Petit Parisien explique que le rapatriement des rapatriés français internés en Suisse est retardé pour cause de grippe.
Le 31 août, Le Matin parle d’une « petite épidémie ». Et pourtant, fin août 1918, l’épidémie s’aggrave brutalement dans le sud de la France, à Marseille, à Toulon, à Hyères, à Aubagne et ailleurs. Militaires, civils, prisonniers. Personne n’échappe à la grippe.
La maladie défie tout pronostic. Un cas qui semblait bénin se transforme du jour au lendemain en cas grave avec une évolution fatale. Un responsable du secteur médical dans le sud de la France écrit : « Le plus souvent, brusquement, parfois après quelques jours de maladie, un individu jeune, vigoureux et jusque-là bien portant est atteint de fièvre et d’accident pulmonaire. (…) Quelques heures après la mort, le cadavre se violace, la face se bouffit, et presque toujours une spume [écume] rose et sanglante fait tissu par la bouche et les narines. L’autopsie montre des poumons gonflés, tuméfiés, d’une coloration noire, violet. » [6]
Mais, les titres des journaux sont toujours, et surtout, consacrés aux combats : avance victorieuse des Britanniques, victoires françaises.
II. À PARTIR DE SEPTEMBRE 1918, L’ÉPIDÉMIE PREND UN TOUR DRAMATIQUE
Courant septembre, la pandémie s’étend en Afrique du Nord, en Afrique du Sud et en Amérique du Sud. Au ministère des Affaires étrangères, des télégrammes arrivent du monde entier, de Porto-Rico, d’Éthiopie, de Libye, du Brésil, et de Mascate où le responsable consulaire signale que la grippe a fait à Bombay jusqu’à 750 victimes et s’est propagée dans tout le golfe Persique. Tous les pays peinent à faire face à l’afflux des malades.
En France, la grippe se propage à la faveur du déplacement des troupes. « Il est incontestable », indique un rapport daté du 27 septembre, que “le contact intime de la population civile avec les éléments militaires, et la circulation intensive dans les trains bondés, favorise la diffusion de l’épidémie et rend impossible toute prophylaxie générale”. » [7] Comme les hôpitaux de la zone des armées sont embouteillés, car il faut libérer des lits pour les blessés, on évacue les grippés sur les hôpitaux de l’Intérieur. Et au total, on ne fait qu’étendre les ravages.
En septembre, il y a toujours peu d’articles sur la grippe dans la presse. Ce sont surtout des entrefilets. Mais on sent à leur lecture que la situation s’aggrave. Le Figaro compare l’épidémie à celle de 1889 qui avait fait de nombreuses victimes. La Croix du 1er septembre rapporte que, dans un petit village de l’Allier, 20 personnes sur les 40 que comprend le village sont grippées ; et 4 sont décédées. Le 4 septembre, La Croix signale 70 décès parmi les militaires de Toulon.
Cette fois, c’est surtout la grippe en France qui intéresse les journaux.
En octobre, la grippe prend une tournure dramatique. Il y a de plus en plus de cas compliqués, et de plus en plus de morts. Partout, les hôpitaux peinent à faire à l’afflux de grippés. Les médecins manquent, de même que les médicaments de base comme la quinine, l’antipyrine, le formol ou encore l’huile de ricin.
Pendant tout le mois, chaque jour ou presque, les journaux publient des articles sur la grippe. Nous en avons compté 18 dans Le Figaro, 18 dans La Croix, 18 aussi dans Le Journal et 9 dans L’Humanité.
Les journaux publient des conseils de prophylaxie collective et de prophylaxie individuelle. On recommande de se laver les mains, de se rincer la bouche régulièrement et de se nettoyer les dents après chaque repas. On conseille de faire des gargarismes matin et soir avec de l’eau oxygénée ou de l’eau dentifrice, de faire des aspirations nasales d’eau chaude additionnée d’eau de Javel, et d’éviter le refroidissement.
Si un cas se déclare dans une famille, on conseille d’isoler immédiatement le malade et, si le logement est trop étroit, de le faire hospitaliser. On demande aussi aux gens de tout désinfecter, et de laver les vêtements en particulier ceux qui sont directement en contact avec la peau. On conseille aussi de mettre un masque protecteur car il limite la diffusion des germes et si on ne dispose pas de masques, on peut aussi, écrit un médecin, dans Le Matin remplacer ce masque par « une simple compresse hydrophile trempée dans l’eau bouillie, posée sur le nez et la bouche et attachée par-dessus les oreilles avec un cordonnet ».
L’hebdomadaire L’Illustration aussi y va de ses conseils : recueillir les crachats du malade dans un récipient d’eau mélangée de formol du commerce, faire moucher le malade dans des compresses qui seront jetées dans un récipient d’eau formolée. Les journaux conseillent aussi de ne plus balayer les lieux publics à sec, pas plus du reste que les appartements privés. Enfin, on recommande d’éviter les réunions de personnes nombreuses aussi bien en plein air que dans des lieux fermés comme les lieux consacrés aux cultes, les théâtres, les cinémas, les grands magasins, le chemin de fer [8].
En l’absence de connaissances scientifiques suffisantes, on cherche des remèdes. On tâtonne. Les journaux citent le cas de la Grande-Bretagne où, sur avis des médecins impuissants à arrêter le mal, le ministre anglais du Ravitaillement a rendu libre la vente des alcools comme le whisky, le gin ou le brandy. En France, c’est avec du rhum que l’on pense faire reculer le mal.
On apprend aussi dans les journaux que ce sont les personnes de 20 à 30 ans qui paient le plus lourd tribut. Car plus personne n’ignore en France que la grippe tue un peu plus chaque jour. Régulièrement, les journaux publient les chiffres de la statistique municipale. C’est ainsi que le 17 octobre, les lecteurs du Journal peuvent lire : « Le nombre de cas de grippes augmente.
Aujourd’hui, on en compte jusqu’à 700 par jour, alors que la semaine dernière il n’y en avait guère que 400. D’autre part, la statistique qui paraîtra demain au “Bulletin municipal” accuse 1 445 décès pour la semaine qui vient de s’écouler au lieu de 989 pour la semaine précédente. Rappelons que la moyenne en temps normal pour la saison précédente est de 721 décès. »
Dans l’ensemble, les journaux critiquent peu la façon dont les autorités luttent contre la grippe [9]. Parmi ces articles, il y a celui du Journal du 19 octobre, en page 1, qui accuse le gouvernement de se contenter de donner des conseils comme éviter les rassemblements, prendre des grogs au rhum, de l’aspirine et de la quinine, et appeler le médecin au premier malaise. « C’est facile à dire, poursuit le journaliste, le rhum est hors de prix : vous n’en trouverez pas à moins de 16 F le litre et si vous voulez une “marque”, ce sera 20 ou 25 F.
De plus, vous ne pouvez acheter moins de 2 l à la fois – excellente mesure n’est-ce pas contre l’alcoolisme. Les médicaments sont quasi introuvables. Quant au médecin, difficile d’en trouver un. » Le même jour, en page 2 cette fois, Le Journal accuse les autorités de s’être contenté de placarder des affiches et de publier des circulaires mais de ne pas avoir lancé de lutte sérieuse. Le journaliste pense qu’il faut prendre des mesures plus fortes comme le licenciement des écoles, l’interdiction des rassemblements et un cordon sanitaire aux frontières et dans les ports. Et le journaliste conclut : « L’heure n’est pas aux demi-précautions. »
C’est aussi au cours du mois d’octobre que les réclames sur les médicaments pour soigner la grippe espagnole sont les plus nombreuses.
Le 26 octobre, Le Petit Parisien publie la formule d’un traitement qui marche. Pour le fabriquer, il faut de nombreux ingrédients : aspirine, citrate de caféine, benzoate de soude… et des tisanes d’orge, de chiendent, de queues de cerises, sans compter de la teinture de cannelle, de la teinture de quinquina, du sirop d’écorce d’orange amère… Le prix de cette recette merveilleuse : 45 F ! L’article a fait affluer chez les pharmaciens un grand nombre de gens qui réclament que leur soit délivré les produits dont la liste occupe une demi-colonne du quotidien.
Il y a aussi la « Farine tutélaire » : « La maladie n’a de prise que sur les tempéraments débilités. » La suralimentation s’impose donc pour se préserver des grippes de quelques nationalités qu’elles soient. Par ces temps de restrictions, un seul aliment est possible pris entre les repas ou à tous les repas : « La Farine tutélaire sucrée, lactée ou non lactée ». Ou encore la Fluatine fabriquée par les laboratoires des Phocéens : « On est certain d’éviter ou d’enrayer la grippe espagnole et toutes les maladies épidémiques – choléra, peste, typhoïde, variole, rougeole, scarlatine, etc. » si on mélange à sa boisson un peu de Fluatine.
Quant au puissant Rheastar, il guérit aussi bien la tuberculose que la grippe espagnole : « Non toxique, bon pour l’estomac, bienfaiteur surtout des alvéoles pulmonaires, le Rheastar a vite fait d’atteindre le siège du mal, à cause de sa douceur, il est accueilli en ami par nos cellules…
La grippe guérit en faisant place à la gaieté messagère de la santé », « aussi, dès les premières cuillerées on se sent mieux, puis les migraines, névralgie, coryza disparaissent, la toux mûrit et cesse, la fièvre tombe, la faiblesse, les courbatures s’évanouissent, l’appétit reprend, la grippe guérit en faisant place à la gaieté messagère de la santé ». On peut aussi prendre les pilules Dupuis qui « chasseront la grippe et ses innombrables conséquences », les gouttes livoniennes qui soignent aussi les rhumes, la toux, les bronchites, la grippe, les catharres et l’asthme ou encore l’Elixir Bleu Hera.
Fin octobre-début novembre, la presse parle de décroissance des cas de grippe, et citent des chiffres à l’appui : à Paris, dans la semaine du 20 au 26 octobre, 2 566 décès dont 1 778 sont directement imputables à l’épidémie, ce qui fait une moyenne de 254 décès par jour. Les 27 et 28 octobre, on compte 495 décès en deux jours, soit une moyenne de 247 par jour. Le 29 octobre, on compte encore 306 morts mais le 30 octobre on en compte seulement 189 et, le 31 octobre, 209.
En novembre, la grippe entame vraiment sa décroissance. Les journaux s’en font l’écho : onze articles dans La Croix, dix dans Le Journal, neuf dans Le Figaro et quatre dans L’Humanité.
Le 13 novembre, deux jours après la signature de l’armistice, Le Journal titre : « La grippe est en déroute ainsi que les Boches. »
Début décembre, on observe une recrudescence de la maladie et puis à nouveau une baisse. Le nombre d’articles consacrés à la grippe diminue sensiblement : on en compte quatre dans Le Journal, trois dans La Croix et dans L’Humanité, et aucun dans Le Figaro. La Croix publie le bilan de la grippe : 6 millions de victimes dont 3 millions de morts en Inde. Le Journal revient sur les mesures à prendre en cas de grippe. Mais aucun journal ne fait le point sur le nombre de total de victimes de la grippe à Paris.
III. UNE RÉPLIQUE MORTELLE VA AVOIR LIEU EN FÉVRIER ET MARS 1919
Malheureusement, le drame n’est pas fini. En 1919, une troisième vague mortelle touche les dernières régions encore épargnées.
Au cours de ces deux mois – février et mars 1919 –, les articles consacrés à la grippe portent essentiellement sur le nombre de victimes à Paris, semaine après semaine : 901 décès la dernière semaine de février, 649 au cours de la première semaine de mars, puis 296 et 161 décès au cours des deux semaines suivantes. Les journaux citent aussi le nom des personnes atteintes de la grippe comme Mme Caillaux ou encore le préfet de police de Paris.
On s’étend sur les funérailles d’Edmond Rostand, décédé de la grippe espagnole le 2 décembre 1918 alors qu’il suivait les répétitions de L’Aiglon au théâtre Sarah Bernhardt. Le Figaro consacre un long encadré au Pr Chantemesse mort de la grippe espagnole. On cite les chiffres des victimes de la grippe en Inde : 6 millions de morts ! Un chiffre que l’on considère aujourd’hui comme correspondant à la réalité.
On commence à mesurer l’ampleur de la deuxième épidémie de grippe. Ainsi L’Illustration dans un numéro de 1919 raconte en détail le drame de Tahiti où la pandémie a pris des proportions dramatiques. Le 16 novembre 1918, un paquebot, le Navua, venant de San Francisco accoste à Papetee. Il y a plusieurs grippés à bord. Pourtant, le débarquement est autorisé. Malgré la mort de plusieurs marins, les autorités minimisent l’affaire.
Elles autorisent même l’organisation de fêtes en l’honneur de la victoire de la France sur l’Allemagne. La suite est épouvantable… En moins de douze heures, la moitié de la population de l’île tombe malade. L’hôpital est submergé par l’afflux de grippés. Les trois seuls médecins de l’île meurent. Les magasins ferment. Bientôt, il est difficile de se procurer des vivres et du pain. Tout manque. Les rues se vident. Seuls circulent encore les chariots qui transportent les cadavres jusqu’à la fosse commune. Les secours arrivent trop tard. On déplore plus de 1 000 morts sur une population de 5 000 habitants. Soit 20 fois plus de victimes que le cyclone de 1906 !
Et comme pendant la deuxième vague, les charlatans vantent des médicaments miracles. Ainsi le Grippécure qui « coupe rapidement la fièvre et provoque, dès le premier jour, l’évacuation de l’intestin, qui débarrasse l’organisme des humeurs peccantes. Il arrête le rhume et fait disparaître les maux de tête. C’est un tonique puissant qui rétablit les forces physiques et, par suite, relève rapidement le moral ». Ou encore, le « Révulsif boudin » qui soigne les grippes, les rhumes… mais aussi les lumbagos, les névralgies et les sciatiques. Ce produit qui s’applique au pinceau, soulage immédiatement et ne laisse aucune trace sur la peau.
Au mois de mai 1919, la mortalité a considérablement diminué. Mais l’épidémie a marqué les mémoires comme en témoigne cet article publié dans Le Matin du 18 mars 1919 : « Les journaux médicaux de la Suisse signalent la fréquence extrême d’une curieuse complication de la grippe, qui se manifeste par la chute plus ou moins complète des cheveux.
Cet accident apparaît de huit à dix semaines après la guérison, se montre particulièrement fréquent dans la convalescence des cas graves, dure environ un mois, et peut aboutir à la calvitie complète. Cet accident est vraisemblablement dû à l’action toxique de l’infection sur le bulbe pileux, et la chute ne se produit que tardivement lorsque le cheveu, frappé de mort, est chassé hors de son alvéole par le cheveu nouveau.
Il ne s’ensuit pas qu’on doive, comme on l’a souvent fait, pratiquer systématiquement le sacrifice de la chevelure, cette mutilation n’étant d’aucun intérêt thérapeutique. Au contraire, la médication générale par l’arsenic, que préconise M. Thibierge, les frictions de térébenthine, et les pulvérisations résorcinées seront souvent d’un grand secours dans le traitement de cette curieuse complication. » Longtemps après la guerre, la grippe va continuer à frapper les esprits.
Aujourd’hui encore, personne n’est d’accord sur l’origine de la maladie [10] et sur le nombre de victimes. Mais plus que jamais, la grippe espagnole est un sujet d’actualité. Car tous ceux, médecins et chercheurs, qui travaillent sur la grippe aviaire y font référence. Pour montrer que la grippe est une maladie beaucoup plus dangereuse qu’on ne le croit généralement.
Notes
[1] Archives du Service de santé des Armées du Val-de-Grâce, carton 810.
[2] Archives du Service de santé des Armées du Val-de-Grâce, carton 810.
[3] Le 31 mars 1918, Le Journal titre à la Une « Le canon monstre hier encore a bombardé Paris ».
[4] SHAT, 5N441-5N444, rapports journaliers d’échoppage.
[5] Archives du Service de santé des Armées du Val-de-Grâce, cartons 810, 813, 814.
[6] Archives du Service de santé des Armées du Val-de-Grâce, carton 811, rapport du médecin-major 1re classe, Ravaut, 31 août 1918.
[7] Archives du Service de santé des Armées du Val-de-Grâce, carton 813.
[8] Le Journal, 13 octobre 1918, p. 2.
[9] Cette absence de critiques n’a pas pour raison la censure comme nous avons pu le constater dans les Archives du Service historique de l’Armée de terre.
[10] En 1918, la rumeur court que la grippe aurait été envoyée par les Allemands dans les boîtes de conserve, ou qu’elle serait arrivée jusqu’en France par sous-marin, ou encore que les premiers cas auraient été observés à la prison de Sing-Sing aux États-Unis et que de là, elle aurait gagné l’Europe à bord des bateaux qui transportaient les militaires américains.
Source : Guerres mondiales et Conflits contemporains – Cairn
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Commentaire recommandé
« On ne sait .. comment le virus … a brutalement disparu »
Mince alors, le professeur Raoult qui ne croit guerre aux modèles de prévisions des épidémiologistes aurait donc raison ?
38 réactions et commentaires
Beaucoup de morts attribuées à la grippe espagnole furent en fait le fait de l’épidémie de peste qui ravageait l’Asie au même moment et qui a fait aussi quelques morts en France dans l’indifférence générale ( parce que savamment tue dans les médias pour ne pas inquiéter la population).
Il semblerait que si la peste ne s’est pas développée plus en France à ce moment-là, se soit à cause d’un germe concurrent (apparenté à la tuberculose, j’ai oublié les détails)
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AlerterBeaucoup de mort aussi car nous n’avions pas de traitement comme aujourd’hui.
+4
AlerterLien entre la mortalité de cette épidémie et la pauvreté
Un article dans le Lancet en 2006, réalisé par des chercheurs qui ont étudié les registres de décès de 27 pays, montre que la mortalité due à la grippe « espagnole » varie d’un facteur 30 selon les régions, corrélée au revenu économique moyen par habitant : à 10 % de revenu moyen en plus par habitant correspond une baisse de 10 % de la mortalité (corrélation linéaire inversement proportionnelle).
Christopher JL Murray et coll., « Estimation of potential global pandemic influenza mortality on the basis of vital registry data from the 1918—20 pandemic: a quantitative analysis », The lancet, vol. 368, no 9554, 23 décembre 2009, p. 2211-2218. December 23, 2006 DOI:https://doi.org/10.1016/S0140-6736(06)69895-4
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Alerter« On ne sait .. comment le virus … a brutalement disparu »
Mince alors, le professeur Raoult qui ne croit guerre aux modèles de prévisions des épidémiologistes aurait donc raison ?
+23
AlerterBen non. Puisqu’il y a eu non seulement une deuxième vague, mais même une troisième. Ce qui correspond au scénario de l’Events 201: 18 mois!
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AlerterBen si. Comparez le covid 19 à la grippe espagnole n’a pas de sens. Les secondes et troisième vagues de cette grippe sont la conséquence du contexte sanitaire de l’époque : fin de première guerre mondiale, médecin sur le front, population affaiblie, pas d’antibiotique … Pour l’instant pas de deuxième vague concernant le covid 19: l’Autriche a déconfinée depuis le 14 avril soit plus d’un mois et l’épidémie ne réparait pas.
J’ajoute que les épidémiologistes se sont bien plantés concernant les prédiction pour l’Afrique, non ?
Je vous recontacte dans 18 mois …
+18
AlerterMême avant . Autriche , Danemark en premier , Allemagne Italie en second . Il ne se passe rien . Je rappelle l’article sur la cata annoncée en Italie .
https://www.les-crises.fr/coronavirus-une-deuxieme-vague-est-elle-inevitable-en-italie/?unapproved=645621&moderation-hash=c503e25d8fddc682ad08653c5aa10fe0#comment-645621
Rendez vous fin Juin.
+4
AlerterRendez-vous dans18 mois, après tout ceci est une vraie démarche scientifique, émission d’hypothèses contradictoires, tranchées par l’expérience.
+1
AlerterIl est certain que les conditions d’hygiène ont bien évolué par rapport à il y a 100ans. Sachant que rien qu’avec des antibiotiques actuellement, on aurait pas ces dégâts.
Mais dire qu’il y aura une seconde vague nous y prépareras, et parce que nous y serons préparés (masques, gestes barrières, évènements annulés), la seconde vague n’aura qui sait pas lieu du tout (ou une vaguelette quoi).
Dans le sens inverse, dire qu’il n’y aura pas de seconde vague, on y va tranquillité et on reprends comme avant, et la seconde vague sera probablement bel et bien là.
C’est le contraire d’une prophétie auto réalisatrice, plus on se prépare à une Evènement, moins celui-ci aura de chance de survenir.
Et quelle seconde vague ? une houlette ? une vaguelette ? une vraie vague ? un ras de marré ?
Le virus disparaîtra comme la grippe espagnole ? Comme vous le dites très bien Ergon, comparer s.s la grippe espagnole au covid n’a pas de sens. Alors penser aussi que le covid disparaîtra brutalement comme la grippe espagnole… nous avons quoi pour le penser ? à part un professeur ici et une analogie bancale là ?
Maintenant voyons dans 18 mois, et voir qui aura eu raison, mais surtout, raison pour les bonnes raisons !
+11
AlerterVous avez des résurgences a Wuhan et en Corée du Sud, heureusement repérées et isolées à temps.
Mais en effet, si on ne cite que les pays qui arrangent votre point de vue, tout va bien…
Quand à Raoult, excusez moi de ne pas croire sur parole un type qui expliquait avec tout autant d’assurance qu’il n’y aurait pas de 1ère vague.
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AlerterSi, ça a du sens, ils ont déjà fait le même coup lors de la crise H1N1 en 2009 (suite à la crise financière de 2008) mais la pandémie a accouchée d’une souris !
Je vous recommande vivement cet article du Dr Pascal Sacré, 12 janvier 2010 : « Politique et corruption à l’OMS. Les médias ont orienté presque tous les regards des spectateurs dociles vers les représentants, experts et émissaires de l’OMS… », https://www.mondialisation.ca/politique-et-corruption-l-oms/16920
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AlerterMerci pour ce travail. Je remarque à la lecture de cet article que comme pour le Covid19, l’Afrique noire est peu touchée par cette grippe. Est-ce bien ça ? Quelqu’un peut-il m’aider avec les chiffres de l’épidémie de la grippe espagnole dans cette région où je vis ?
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Alerter« Ainsi le Grippécure qui « coupe rapidement la fièvre et provoque, dès le premier jour, l’évacuation de l’intestin, qui débarrasse l’organisme des humeurs peccantes. »
A chaque épidémie son médicament miracle! L’essentiel est d’y croire!
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AlerterLes caractéristiques génétiques du virus ont pu être établies grâce à la conservation de tissus prélevés au cours d’autopsies récentes sur des cadavres inuits et norvégiens conservés dans le pergélisol. Ce virus est une grippe H1N1 dont l’origine aviaire est fortement suspectée à la suite de l’identification en 1999 de la séquence complète des 1 701 nucléotides du gène de l’hémagglutinine.
Le Professeur Yoshihiro Kawaoka, de l’Université de Wisconsin-Madisson, a notamment réalisé des expériences pour recréer la grippe espagnole et transformé le virus de la grippe aviaire pour le rendre transmissible d’une espèce à l’autre…
https://www.theguardian.com/science/2014/jun/11/crazy-dangerous-creation-deadly-airborne-flu-virus?CMP=twt_gu)
https://www.francetvinfo.fr/sciences/un-chercheur-fabrique-volontairement-un-virus-ultra-virulent-savant-fou-ou-visionnaire_637557.html
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AlerterIl y a eu beaucoup d’article sur la grippe espagnole dont on a pu il n’y a pas si longtemps identifier le virus.
Mais nous savons aussi aujourd’hui que les gens sont morts en réalité d’une surinfection bactérienne.
Avec les antibiotiques, aujourd’hui on ‘aurait pas eu ce bilan.
Les autopsies de l’époque ont montré également des poumons gonflés par un œdème pulmonaire aigu, lourds, noirs, violets qui semble-t-il témoignait aussi de problèmes de thromboses. C’est à se demander si l’œdème du poumon (les crises : » poumon lourd, friables « , deux fois et demi son poids) ne serait pas à l’origine des problèmes circulatoires veineux et artériels par la compression qu’il exerce sur eux.
On finira bien par comprendre.
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AlerterAïe! ça commence mal ! : « Avec plus de 20 millions de morts dans le monde, un milliard de malades, la pandémie de la grippe espagnole reste encore un mystère… On ne sait ni comment le virus est apparu ni pourquoi il a brutalement disparu. Néanmoins, son origine, asiatique et aviaire, est certaine. »
Choqué que le coronavirus devienne en enjeu de paternité dans la guerre menée par l’Empire états-unien contre tout ce qui bouge…le virus chinois…je suis allé sur Google et ai tapé « origine de la grippe espagnole ». (Un de mes grands parents est mort vivant enterré dans une tranchée de Verdun, et dans la famille son souvenir s’est perpétué jusqu’à ce jour, et je suis sensibilisé à cette époque là). S’en suivent plusieurs articles de presse, dont celui-ci, qui source ses informations :
https://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/04/29/22281-lorigine-virus-grippe-espagnole-1918-enfin-precisee
Alors question : née aux Etats-unis la grippe espagnole?
Ca m’arrangerait de le savoir, car dans la lutte à mener chaque jour contre la désinformation (non-information + fakenews) qui sévit dans le monde libre en guerre contre le camp du mal, j’utilise (oui!) cet exemple où il aura fallu attendre près de 100 ans pour que d’espagnole la grippe de 1918 soit rendue à l’envoyeur les Etats-Unis : grippe étatsunienne. Le diable se cache dans les détails, hein!
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AlerterPlutôt 40 millions que 20.
20 millions c’est une estimation très très basse.
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AlerterDans un article rédigé par Patrick Zylberman [historien de la médecine, chargé de recherche médecine, sciences, santé et sociéte (CERMES), CNRS, INSERM, EHESS] en 2006, on lit :
« Le virus a débarqué en France, en avril 1918, avec le corps expéditionnaire américain. Venait-il du Middle-West, où l’infection avait été diagnostiquée début mars ? Était-il originaire de Chine ? La question n’est pas tranchée, mais le Midwest recueille aujourd’hui le plus grand nombre de suffrages. »
Patrick Zylberman – Comme en 1918 ! La grippe « espagnole » et nous. 1918 lurks in everybody’s mind. The «Spanish» flu and us. Volume 22, Numéro 8–9, août–septembre 2006, p. 767–770, Immunologie M/S : médecine sciences : https://www.erudit.org/fr/revues/ms/2006-v22-n8-9-ms1423/013790ar/
Crosby details the origins of the epidemic in Kansas, cf. Crosby AW. Epidemic and peace, 1918. Published March 19th 1976 by Greenwood. (Professor Emeritus of History, Geography, and American Studies at the University of Texas at Austin, Harvard University and University of Helsinki. Crosby studied at Harvard University and Boston University. He was an inter-disciplinary researcher who combined the fields of history, geography, biology and medicine).
…/…
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AlerterSelon Frederick Gates, la “Grippe Espagnole” ne fut pas une grippe virale mais une pneumonie bactérienne induite par une campagne de vaxxinations expérimentales. Du 21 janvier au 4 juin 1918, les soldats du Camp Funston, au Kansas, constituèrent les sujets expérimentaux, les cobayes, d’une nouvelle vaxxination, à l’encontre de la méningite bactérienne.
Frederick Gates, “A report on antimeningitis vaxxination and observations on agglutinins in the blood of chronic meningococcus carriers”, 20 juin 1918 : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2126288/pdf/449.pdf
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AlerterMerci pour ces précisions, qui confirment les informations du Figaro, dont je donne le lien…alors le monde va pouvoir demander des dommages et intérêts aux Etats-Unis, actualisés en 2020…les chinois attendront une centaine d’années avant que la source du « virus chinois » soit prouvée, ou non, et au pire ils pourront procéder à une balance entre ce qu’ils doivent et ce que l’Empire leur doit, mais nul doute que les USA, s’ils existent encore leur devront un bras! Je suis sûr que Trump sera d’accord, non?! Le pire, c’est que peut-être celui- là, de 2020, sera aussi venu de chez l’Empire, allez savoir!
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AlerterSelon l’état de la recherche, l’hypothèse serait que le virus père de la grippe espagnole était chinois, peu virulent (dangereux) et très contagieux (1re vague).
Il aurait muté dans un camp militaire aux Etats-Unis (Fuston) et alors acquis sa très grande virulence (la seconde vague).
Donc la paternité serait double.
Les déplacements de troupe et d’approvisionnement massifs dus à la première guerre mondiale auraient contribué à élargir et à accélérer la diffusion du virus dans le monde entier.
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AlerterBonjour
Paris n’a jamais été la cible de la Grosse Bertha, ce fut l’œuvre de canon long Pariser Kanone.
Très bon article au demeurant.
Merci.
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AlerterEUH ? EUH? EUH ? Mauvais début :
« . Néanmoins, son origine, asiatique et aviaire, est certaine. »
« Maladie Grippe
Pandémie grippale de 1918 dite Grippe espagnole
Agent infectieux
Virus de la grippe A (H1N1)
Origine
Inconnue
Date d’arrivée 1918
Date de fin 1919
https://fr.wikipedia.org/wiki/Grippe_espagnole
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AlerterD’aucuns ont brandi les évangiles pendant des siècles pour attester d’une « vérité » , aujourd’hui ça serait wikipedia ? Méfiez-vous de ce média très tendancieux quant aux articles sur l’histoire ou la politique.
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AlerterLa comparaison de l’épidémie de covid-19 avec la grippe dite espagnole est interessante, en mettant de côté le bilan humain, lié à un contexte sanitaire très différent.
La grippe espagnole nous enseigne que si 3 conditions sont réunies, contagiosité importante, circulation internationale, mutations, il y a plusieurs vagues …
C’était le cas en période de guerre mondiale. C’est le cas aujourd’hui, en période d’économie mondiale.
On comprend mal ce qui diffère entre chaque vague mais à chaque fois, le virus semble se réactiver en circulant, pour finalement disparaître.
Le débat d’aujourd’hui, encore pro et anti-Raoultien trouve ici sa limite. Bien sur le covid-19 disparaitra, la fin de partie arrivera, mais quand? après combien de vagues?
La grippe espagnole nous enseigne également, que sur le plan gestion nationale, on retrouve des standards. On reconnait bien la presse à deux vitesses. Avant l’heure, c’est pas l’heure, c’est chez les autres et après l’heure, c’est trop tard, c’est la faute des autres. Toujours le cou tordu pour mieux lorgner chez les autres, pour y décrire le pire ou le meilleur, faisant du sentiment patriotique un outil de propagande à géométrie variable. Que l’on ne s’étonne pas s’il a complètement disparu aujourd’hui!
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AlerterCe n’est pas la grippe espagnole en tant que maladie virale qui a tué les gens mais une maladie bactérienne sur des sujets aux organismes affaiblis, sous-nourris, stressés.
Les « vagues » virales n’ont rien à voir dans le cadre de ces décès.
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AlerterMais Catherine, on le sait bien, et je n’ai jamais dit le contraire. Ce sont les infections bactériennes qui tuent dans la grippe, encore aujourd’hui et bien sur en 1918 avant la découverte des antibiotiques. Cette épidémie comporte encore bien des mystères, vu le contexte de guerre mondiale qui a occulté des pans entiers de la vie sociale de l’époque. Le moral des troupes avant tout. Ce phénomène d’épidémie par vague agit tant que l’immunité de groupe n’est pas acquise et que le virus n’est pas lui même affaibli par des mutations qui diminuent sa contagiosité, phénomène naturel.
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AlerterDe tout ce que j’ai pu lire ou entendre, ce virus trouverait son origine au Kansas chez les soldats américains, lesquels ont débarqué en Europe ensuite. On m’aurait mentit. Encore un coup des chinois sans doute ! !
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AlerterJ’en retiens que par l’action tardive de ce gouvernement à ne pas vouloir fermer les frontières aux premiers signaux d’alerte, nous aurions, quoi qu’il arrive par la suite, subie une crise économique majeure.
Ils sont fautif au dernier degré et nous devrions payer ?
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AlerterLe peuple répond toujours des errances de ses gouvernements (comment faire autrement ?), de toute manière qui voudriez vous pour payer les conséquences (?), le pape, les extra-terrestres?
Confondre politique et pouvoir divin mène à l’amertume, devenons citoyens plutôt que dévot.
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Alerterje reste convaincu que c’est la grippe espagnole qui a arrete la guerre de 14-18. Sinon,les mecs auraient continué encore un moment.
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AlerterNon, c’est la révolution russe qui pousse à une fin rapide, la peur de la contagion bolchevique faisait infiniment plus peur que celle de la grippe.
Comme disait Chiang Kai Chek « les Japonais sont une maladie de la peau, les communistes une maladie du coeur ».
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AlerterSi les virus disparaissent, le temps, lui, n’a pas de prise sur la propagande et les propos biaisés.
« Néanmoins, son origine, asiatique et aviaire, est certaine »
et 3 alinéas plus loin : «En France, les premiers cas de grippe sont signalés… parmi les troupes américaines débarquées à Bordeaux-Bassens »
Un article qui date de 2009, époque où l’Asie affrontait sa troisième épidémie depuis 2000, porcine, aviaire, puis H1N1.
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AlerterLecteurs, mes amis français m’ont aidé à trouver le document qui montre que pour l’instant LA FRANCE, 6e Puissance mondiale, mes amis …en pensent pas moins… est pour l’instant
parmi les mauvais élèves….
https://public.tableau.com/profile/dca.domie#!/vizhome/COVID-19MONDETauxdedcsparpays/TauxDcs
Remerciez vos autorités qui n’ont pas arrêter de dire « Restez chez vous, dans la majorité des cas, la maladie passe en quelques jours…en cas d’aggravation, … appelez immédiatement » + le confinement familial , plus prenez du paracétamol pour calmer les symptômes….
Votre ploutocratie vous a mené … au 8e rang … c’est acquis… et au fond le 8e rang n’a pas de signification… mais être trompé… a quand une conclusion…
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AlerterLa condescendance avec laquelle vous vous adressez aux lecteurs français n’a décidément pas de fin!
Quelle conclusion pour le pays d’où vous utilisez votre clavier?
On en viendrait à envier votre, vos(?) gouvernements, et pourtant…!
Quelle idéologie derrière vos sempiternels appels à fustiger nos gouvernants?
Opérez vous de même pour toutes les nations du monde ou réservez vous votre morgue à la notre seulement?
Bonne continuation.
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AlerterBof. La comparaison avec la grippe espagnole contribue au contraire à relativiser la dangerosité du Covid-19, non ? On est très très loin de la fourchette basse des 20 millions de morts (pour 1,83 milliard d’habitant à l’époque).
Pour l’instant, c’est une simple grippette (la grippe saisonnière fait en moyenne 650.000 morts par an dans le monde). Avec le confinement, certes (mais bon, on peut inférer tout et n’importe quoi relativement aux effets de ce dernier – il faudra comparer avec les pays « comparables » qui n’ont pas confiné pour savoir si ce dernier a été un frein pour la mortalité ou non).
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AlerterIls avaient le rhum pour faire face a la grippe espagnole. Nous on a la chloroquine contre le covid19. Cela témoigne de l’évolution des mentalités. Au moins, ils se faisaient plaisir.
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AlerterDes choses beaucoup plus importantes ? Comme quoi ? Que les cafetiers et restaurateurs ne puissent pas reprendre leurs petites affaires ?
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