Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 18-12-018
ALASTAIR CROOKE | 18.12.2018
La guerre technologique et les sanctions américaines prendront fin, par bipolarisation de l’économie globale
« La véritable raison de la guerre « commerciale » entre les États-Unis et la Chine n’a pas grand-chose à voir avec le commerce actuel… Ce qui est vraiment à la base du conflit de civilisation en cours entre les États-Unis et la Chine… sont les ambitions de la Chine de devenir un leader dans la technologie nouvelle génération, comme l’intelligence artificielle, qui repose sur sa capacité ou pas à concevoir et fabriquer des puces d’avant-garde, et c’est pourquoi Xi a promis 150 milliards $ pour renforcer le secteur », estime Zerohedge.
Rien de nouveau ici : mais derrière cette ambition se cache une autre ambition, et encore une autre ambition et un « problème que l’on refuse de voir » peu mentionné : que la « guerre commerciale » est aussi la première étape d’une nouvelle course aux armements entre les États-Unis et la Chine – bien que d’un genre différent. Cette course aux armements de « nouvelle génération » vise à atteindre une supériorité technologique nationale à long terme par l’informatique quantique, les mégadonnées, l’intelligence artificielle (IA), les avions de guerre hypersoniques, les véhicules électroniques, la robotique et la cybersécurité.
En Chine, le schéma directeur est dans le domaine public. C’est « Made in China 2025 » (maintenant banalisé, mais loin d’être oublié). Et l’engagement des dépenses chinoises (150 milliards de dollars) pour prendre l’initiative technologique – sera assumé de front (comme le dit Zerohedge), « comme une stratégie [concurrente] à « America First » : c’est la raison pour laquelle la « course aux armements » dans les dépenses technologiques […] est intimement liée aux dépenses de défense. Note : le FMI prévoit que les dépenses militaires des États-Unis et de la Chine augmenteront considérablement au cours des prochaines décennies, mais le plus stupéfiant est que d’ici 2050, la Chine devrait dépasser les États-Unis, dépensant 4 bilions [Billion = 1000 milliards de dollars, NdT] pour ses forces armées, alors que les États-Unis dépenseront 1 billion de dollars de moins, soit 3 billions de dollars… Cela signifie que vers 2030, dans deux décennies environ, les dépenses militaires en Chine dépasseront celles des États-Unis ».
Cette intimité étroite entre la technologie et la défense dans la réflexion future des États-Unis en matière de défense est évidente : il s’agit de données, de mega-données et d’IA : un article de Defense One le dit très clairement,
« Les domaines de la bataille de l’espace et de la cybernétique sont séparés, en grande partie, de la dure réalité physique de la guerre. Pour Hyten [le général John E. Hyten, qui dirige l’US Air Force Space Command], ces deux espaces inhabités se confondent d’une autre manière : ce sont des champs de données et d’informations et c’est ce qui alimente la guerre moderne. « Quelles sont les missions que nous menons dans l’espace aujourd’hui ? Fournir de l’information ; fournir des voies d’accès à l’information ; en cas de conflit, nous refusons aux adversaires l’accès à cette information », a-t-il déclaré à un auditoire mercredi lors de la conférence annuelle de l’Air Force Association à l’extérieur de Washington, D.C… Il en va de même pour le cyberespace.
Les États-Unis font la guerre avec des outils qui exigent beaucoup d’informations… Inévitablement, plus d’adversaires finiront par utiliser leurs propres drones et hélicoptères de combat connectés à des données. La lourde composante d’information des armes modernes, en particulier celles que manient les forces aériennes, crée également des vulnérabilités. Cette semaine, les dirigeants de la Force aérienne ont discuté de la façon dont ils cherchent à réduire la vulnérabilité des États-Unis tout en l’augmentant pour leurs adversaires. »
Ainsi, la « ligne de front » de cette guerre du commerce, de la technologie et de la défense se concentre effectivement sur qui peut concevoir – et fabriquer – des semi-conducteurs de pointe (puisque la Chine est déjà en tête dans les mégadonnées, l’informatique quantique et l’IA). Et, dans ce contexte, le commentaire du général Hyten sur la réduction de la vulnérabilité des États-Unis, tout en l’augmentant pour les adversaires, prend une importance majeure : pour Washington, il est prévu d’intensifier les contrôles à l’exportation (c’est-à-dire d’interdire l’exportation) des technologies dites « fondamentales » – celles qui peuvent permettre le développement dans un large éventail de secteurs.
Et l’équipement de fabrication des puces, ou semi-conducteurs – ce qui n’est pas surprenant – est l’un des « domaines cibles » clés à l’étude.
Les contrôles à l’exportation, cependant, ne sont qu’une partie de cette stratégie de « guerre » de « non-divulgation de renseignements » à ses adversaires. Mais les semi-conducteurs sont un domaine dans lequel la Chine est en effet vulnérable : puisque l’industrie mondiale des semi-conducteurs repose sur les épaules de seulement six équipementiers, dont trois sont basés aux États-Unis. Ensemble, ces six entreprises fabriquent presque tous les outils matériels et logiciels essentiels à la fabrication des puces. Cela implique qu’une interdiction américaine d’exporter empêcherait la Chine d’avoir accès aux outils de base nécessaires à la fabrication de ses derniers modèles de puces (bien que la Chine puisse riposter en supprimant l’approvisionnement en terres rares, dont dépend la technologie sophistiquée).
« On ne peut pas construire une installation de semi-conducteurs sans faire appel aux grandes sociétés d’équipement, dont aucune n’est chinoise », explique Brett Simpson, fondateur d’Arete Research, un groupe de recherche sur les actions. Et, comme le fait remarquer le FT [Financial Times, NdT], « la vraie difficulté n’est pas [tant] de concevoir les puces, que de fabriquer des puces très pointues. »
Voici donc le constat : les États-Unis tentent de s’approprier à la fois les connaissances technologiques « pures » et l’expérience et le savoir-faire pratiques de la chaîne d’approvisionnement technologique, afin de repousser la Chine de la sphère technologique occidentale.
Dans le même temps, un autre volet de la stratégie américaine – comme nous l’avons vu avec Huawei, l’un des leaders mondiaux de la technologie d’infrastructure 5G (dans lequel les États-Unis prennent du retard) – consiste à effrayer tout le monde s’ils intègrent la 5G chinoise à leurs infrastructures nationales – par des moyens tels que l’arrestation de Meng Wanzhou (pour violation des sanctions américaines).
Avant même son « arrestation », l’Amérique avait systématiquement exclu Huawei du déploiement mondial de la 5G, en invoquant les mots magiques : « préoccupations en matière de sécurité » (tout comme elle tente d’empêcher la Russie de vendre des armes au Moyen-Orient, pour des raisons similaires de protection technique, à savoir que les États ne devraient pas acheter la défense aérienne russe, car cela lui donnerait une « fenêtre » sur les capacités techniques de l’OTAN).
Et, comme le général Hyten l’a clairement indiqué, il ne s’agit pas seulement d’accroître l’interdiction de technologie et d’accès et de promouvoir la vulnérabilité des adversaires en termes de puces – mais les États-Unis prévoient également d’étendre cette interdiction de technologie et d’accès aux équipements spatial, informatique, avionique et militaire.
Il s’agit d’une autre guerre froide, mais cette fois-ci, il s’agit de technologie et de « refus de données ».
Eh bien, la Chine, avec son économie centralisée, investira de l’argent et de la matière grise pour créer sa propre « sphère non monétaire », des lignes d’approvisionnement : pour les semi-conducteurs, pour les composants – à usage civil et militaire. Cela prendra du temps, mais la solution viendra.
Clairement, l’une des conséquences de cette nouvelle course aux armements entre les États-Unis – et la Chine et la Russie – est qu’il faudra démêler et réaménager des lignes d’approvisionnement spécialisées et peu exploitées, chacune dans sa sphère distincte : d’un côté dans celle des dollars OTAN et, d’un autre côté dans les pays hors dollar, sous la direction de la Chine et de la Russie.
Et non seulement il y aura cette séparation et ce dés-enchevêtrement physique de la ligne d’approvisionnement, mais si les États-Unis persistent avec leur tactique d’« extradition » de type Huawei digne de la « guerre contre le terrorisme » d’hommes d’affaires étrangers, ou de femmes d’affaires, présumés avoir enfreint toute sanction technique américaine à large spectre, il devra y avoir une réorganisation des salles de conférence mixtes pour éviter que les représentants des entreprises soient arrêtés et traduits individuellement. Des restrictions aux déplacements des dirigeants d’entreprise, là où leurs activités couvrent plusieurs sphères, sont déjà en cours (suite à la tentative d’extradition de Meng Wahzhou – et afin d’éviter d’être pris au piège de la vengeance, du châtiment).
La bipolarisation de l’économie mondiale était déjà en cours. Cela s’explique d’abord par le régime de sanctions financières géopolitiques des États-Unis (c’est-à-dire les guerres du Trésor) – et par les tentatives conséquentes des États ciblés de se dissocier de la sphère du dollar. Les « faucons de guerre » qui entourent le président inventent maintenant une toute nouvelle catégorie de « crimes technologiques » à sanctionner – ostensiblement pour donner à Trump encore plus d’« influence » dans ses négociations tant désirées. De toute évidence, les faucons utilisent le prétexte de l’« effet de levier » pour se dresser contre la Chine, la Russie et ses alliés – pour des ambitions beaucoup plus larges que de simplement donner au président plus de « cartes en main » : peut-être plutôt, pour rééquilibrer tout le rapport de force Amérique contre Chine et Russie.
La conséquence évidente et inévitable a été l’accélération de la séparation financière de la sphère dollar et le développement d’une zone non dollar. En un mot, la dé-dollarisation.
Effectivement , les États-Unis semblent prêts à brûler leur statut de monnaie de réserve, à se « sauver » – à « rendre l’Amérique à nouveau riche » (MARA) et à entraver l’essor de la Chine. Et tout en brûlant l’hégémonie du dollar, l’Administration brûle aussi son propre « ordre mondial » : en le réduisant du « global » à une sphère réduite d’alliés technologiques et de sécurité américains, face à la Chine et à la sphère non occidentale. Les conséquences intérieures pour l’Amérique se feront sentir par la frustration nouvelle (pour les Américains) d’avoir plus de mal à se financer de la manière dont elle s’est habituée au cours des quelque 70 dernières années.
Peter Schiff, CEO et Directeur en stratégie globale d’Euro Pacific Capital [société de courtage du Connecticut, NdT], dit cela :
« Le dollar – [les États-Unis] ayant la monnaie de réserve, [mettent ce] statut… en péril. Et je ne pense pas que le monde aime accorder à l’Amérique ce genre de capacité à imposer nos propres règles et exiger que le monde entier vive avec. Donc, je pense que cela a des ramifications beaucoup plus importantes et plus étendues que ce qui se passe sur le marché boursier aujourd’hui. Je pense qu’à long terme, cela va miner le dollar et son rôle en tant que monnaie de réserve. Et quand ça arrivera, le niveau de vie américain aussi : car il va s’effondrer. »
« Les gens pensent que nous avons l’avantage parce que nous avons un énorme déficit commercial avec la Chine. Mais je crois que c’est l’inverse. Je pense que le fait qu’ils nous fournissent toute cette marchandise dont notre économie a besoin, et le fait qu’ils détiennent une grande partie de nos obligations [dette], et qu’ils continuent à nous prêter beaucoup d’argent pour que nous puissions vivre au-dessus de nos moyens – ce sont eux, je pense, qui mènent la danse, et nous devons danser comme eux. »
Cette nouvelle guerre froide de la technologie et des données polarisera l’économie mondiale en sphères, et déjà elle la polarise politiquement, en un nouveau paradigme américain « avec nous, ou contre nous ». Politico note :
« La campagne mondiale de l’administration Trump contre le géant des télécommunications Huawei dresse l’Europe contre elle-même – par-dessus la Chine. Au milieu d’un conflit commercial entre les États-Unis et la Chine en plein essor, Washington a passé les derniers mois à faire pression sur ses alliés de l’UE par l’intermédiaire de ses ambassadeurs pour qu’ils adoptent une position plus ferme contre les fournisseurs de télécommunications chinois, tels que Huawei et ZTE.
La poussée américaine […] expose les lignes de faille entre les alliés américains en Europe ainsi qu'[entre] la communauté du renseignement dite « Five Eyes » [alliance des services de renseignement de l’Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni et des États-Unis, NdT] – qui a largement suivi l’exemple américain – et d’autres qui résistent à la pression américaine, sans aller jusqu’à recourir à la technologie chinoise.
De l’autre côté, il y a l’Allemagne, qui veut la preuve des États-Unis que Huawei représente un risque pour la sécurité, ainsi que la France, le Portugal et un grand nombre de pays de l’UE centrale et orientale.
Les attitudes de plus en plus divergentes montrent comment Donald Trump force ses alliés à prendre parti dans un conflit mondial et à mesurer leurs intérêts économiques – souvent profondément enracinés avec les fournisseurs chinois – par rapport à la valeur d’une alliance sécuritaire avec Washington. »
La possibilité d’une dé-dollarisation accélérée en est un aspect, mais il y a un autre défaut potentiel inhérent au rapatriement en bloc des lignes d’approvisionnement. Les bénéfices des sociétés américaines ont gonflé au cours des deux dernières décennies. Une partie de cette hausse des bénéfices provenait de la liquidité « facile » et du crédit « facile », mais un élément majeur était dû à la réduction des coûts, c’est-à-dire à la délocalisation d’éléments de la production américaine à coûts plus élevés (en raison des niveaux de salaires, des coûts réglementaires et des droits des employés) vers des États moins réglementés et à salaires inférieurs. La bipolarisation prochaine de l’économie mondiale a donc pour conséquence inévitable le rapatriement de la production à moindre coût (de Chine et d’ailleurs) vers un environnement américain et européen désormais plus cher et plus réglementé.
C’est peut-être une bonne chose, mais cela signifie certainement que les coûts et les prix augmenteront aux États-Unis et en Amérique, et que les modèles d’affaires des entreprises seront compromis lorsqu’elles délocaliseront. Le niveau de vie des Américains continuera de baisser (comme le prédit Peter Schiff).
L’aliénation et le mécontentement des « lamentables » américains et des « gilets jaunes » européens est évidemment un problème profond, qui ne sera pas résolu par une nouvelle guerre froide. Les racines de nos mécontentements actuels résident précisément dans la liquidité « facile » et le paradigme du crédit « facile », qui ont scindé les sociétés entre 10% de la population détenteurs d’actifs et 90% non détenteurs d’actifs, et qui a dégradé le sens du bien-être social et de la sécurité.
Bien sûr, ce mécontentement ne peut vraiment être résolu qu’en abordant la question de notre paradigme économique hyper-financiarisé – ce que les élites ne veulent pas ou ne voudront pas « toucher ».
Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 18-12-018
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
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Commentaire recommandé
C’est désespérant de concevoir que des milliers de milliards de dollars et l’intelligence humaine ne trouvent pas mieux à s’investir que dans les armements et les technologies et stratégies de domination.
Et pourtant nous sommes devant le mur, perceptible désormais, d’un bouleversement écologique et de sa spirale de catastrophes naturelles et de catastrophes humaines…
La décadence de cette « civilisation » se lit dans de tels articles.
21 réactions et commentaires
Très intéressante réflexion, mais je ne peux m’empêcher de trouver étrange de lire que les Etats Unis se seraient résolus à renoncer au statut de monnaie de réserve mondiale du dollar. Une partie non négligeable de leur politique consiste depuis des années à maintenir ce statut coûte que coûte, c’est à dire quitte à accumuler les déséquilibres, et à en tirer un mode de vie restant très au dessus de la moyenne mondiale en le faisant financer par autrui. Car leur économie est en partie organisée, sinon autour, du moins en fonction de ce statut. Et chambouler tout ceci ne s’avère pas aussi simple et gratuit que cela. Par ailleurs, paradoxalement, ce renoncement induirait que les Etats Unis seraient prêts à un conflit majeur – pas contre l’Irak, la Serbie, le Vietnam ou la grenade – et pour le coup, je pense qu’ils préféreront l’éviter tant que cela leur paraît possible. Or, la démographie chinoise incite à penser que la menace de l’empire du milieu pourrait s’amenuiser d’ici 2050.
+11
AlerterVu la montée en puissance de la Chine et son allié, la Russie, les USA n’ont plus tellement le choix ! La dédollarisation est enclenchée « en même temps » qu’une désindustrialisation accomplie.
« La bipolarisation prochaine de l’économie mondiale a donc pour conséquence inévitable le rapatriement de la production à moindre coût (de Chine et d’ailleurs) vers un environnement américain et européen désormais plus cher et plus réglementé »
Arrivée à cette phrase, j’ai immédiatement pensé aux mouvement sociaux européens… qui ne font que commencer, vu la volonté affichée de l’UE de revenir aux conditions sociales du XIXe siècle, pour rester compétitive. Les USA sont moins exposés vu l’indigence de leur contrat social.
S’attardant longuement sur la portée technologique et géopolitique des puces et semi-conducteurs, j’ai aussi pensé à la disparition corps et biens de l’avion MH370, ce Boeing 777 devant relier Kuala Lumpur à Pékin le samedi 8 mars 2014, disparu dans l’océan Indien et jamais retrouvé :
https://actualidad.rt.com/actualidad/view/123046-rothschild-hereda-patente-semiconductores-avion-malasio
Dépôt du brevet le 11 mars 2014, soit 3 jours après la disparition de l’avion :
https://truthnewsinternational.files.wordpress.com/2014/03/us008671381.pdf
Que de coïncidences !
+6
AlerterLa situation est maintenant très claire.
S’agissant du gap technologique, la Chine vient de dépasser les Etats-Unis en terme de publication dans les 500 meilleures revues internationales à comité de lecture. C’est fait.
S’agissant du Gap stratégique, Poutine vient de faire savoir à Washington qu’ en cas d’installation de missiles nucléaires à moyenne portée en Europe (suite à la mort du FNI), la Russie mettrait les centre militaires vitaux US sous visée Zircon à 200 miles des côtes, droit international oblige. Poutine: « A mach 9 pour faire mille Km, le calcul ne leur est pas favorable ». Cinq minutes, pas plus.
S’agissant du Dollar, la remontée des taux des banques centrales ajoutée à l’agressivité commerciale US produit lentement mais surement sa ruine. Wall-Street oscille comme avant une transition de phase et la croissance mondiale est virtuellement nulle.
Accrochons nos ceintures, 2019 va secouer.
+16
AlerterLes USA refusent de perdre l’hégémonie qu’ils ont obtenu à la chute de l’URSS.
Mais la Russie et la Chine sont devenus suffisamment puissants pour ne pas céder.
Et ils possèdent des dirigeants qui ne sont pas achetables ou sous domination idéologique (comme les pays de l’UE)
L’affrontement est donc inévitable.
Comme une guerre directe est impossible entre 2 puissances nucléaires, l’affrontement se fait par d’autres moyens : économique, juridique, médiatique, etc…
Il est donc effectivement probable que le monde se re-bipolarise puisque au bout du compte, tous les pays devront se positionner en fonction de la question : « pour ou contre les USA ».
Il est aussi possible que cette bipolarisation soit plus violente qu’à l’époque de la guerre froide (où il y avait les non alignés par exemple) car les USA controlent beaucoup plus étroitement certains systèmes internationaux très importants (les circuits financiers et les médias entre autres).
+16
AlerterJe pense qu’en effet, la bataille finale se joue à travers le système financier tenu… par les banquiers qui avancent leurs pions depuis plus de 100 ans : c’est eux qui tirent les ficelles.
Ils ont dorénavant tous les leviers économiques et institutionnels en mains, à coup de krachs boursiers, endettement et crises bancaires permettant d’accaparer les actifs ni vu, ni (re)connu, sans que l’on songe à crier aux voleurs !
Le paroxysme de l’usure.
+3
AlerterC’est désespérant de concevoir que des milliers de milliards de dollars et l’intelligence humaine ne trouvent pas mieux à s’investir que dans les armements et les technologies et stratégies de domination.
Et pourtant nous sommes devant le mur, perceptible désormais, d’un bouleversement écologique et de sa spirale de catastrophes naturelles et de catastrophes humaines…
La décadence de cette « civilisation » se lit dans de tels articles.
+21
Alerter@ Roger
Je partage votre tristesse à la vue de ce monde frappé de folie, mais je ne désespère pas.
Ainsi, par exemple, l’idée d’un engagement us dans une course aux armements me paraît peu crédible. Il n’y a pas de course possible entre l’escargot et le guépard. Les Usa ont maintenant un canon sur la tempe (hypersonique russe), ils font l’objet d’une mesure de sécurité internationale, et c’est la Russie qui assume cette opération de police. Les auteurs américains, même les plus critiques et talentueux comme Crooke, ne comprennent pas qu’on est rendu à ce point désormais. Un ivrogne braillard, un couteau à la main, est contenu par un acteur international qui s’assure de la sécurité de tous en s’assurant d’abord de la sienne propre. La bascule hypersonique, comprenons-le bien, annule la puissance militaire américaine. C’est tellement énorme (je pèse mes mots), que je peux comprendre qu’un esprit qui sort à peine des années 2000 ait du mal à intégrer l’information. Les militaires Us l’ont compris depuis longtemps, mais les politiques et l’opinion, même éclairée, ne percutent pas. Il est pourtant visible que les Usa sont hors-course. Mais encore une fois, c’est comme « trop gros » pour être vu. C’est l’éléphant dans le couloir.
+10
AlerterOn peut dire une chose sur ces stratégies impérialistes : nous (humains) ne sommes rien.
Les grands principes, les droits de l’homme, la Démocratie ne sont que des mots creux et n’ont pas la place dans cette guerre.
On a perdu la lutte de l’humain avec son libre-arbitre, ses libertés et ses choix de vie en sociétés viables, agréables.
Ces gens nous pourrissent la vie à l’échelle planétaire.
+6
AlerterJ’espère que les décideurs comprennent que les intérêts communs (ceux de l’humanité et de la planète) doivent prévaloir.
Si chacun joue son pays contre l’autre tout le monde sera perdant.
Les défis qui nous attendent notamment sauver la planète de la pollution et de la surpopulation nécessite l’entente de tous.
+0
Alerterpetit bémol par rapport à l’article (mais qui a une certaine importance) concernant la capacité chinoise à s’équiper en usine de fabrication de semi conducteur, Tsinghua Unigroup est par exemple en train de se constituer tout un pôle industriel et technologique qui a terme lui assure la maitrise de la production en semi conducteur sur son propre sol.
+2
AlerterHillary Clinton m’avait fait tiquer quand elle avait évoqué « notre hémisphère ». A l’époque, je pensais naïvement qu’il n’y en avait que deux (nord et sud), mais en fait dans la tête des dirigeants zuniens, il y a la notion d’hémisphère ouest (Japon + Océanie + Amériques + Europe sans la Russie) et l’hémisphère est (l’Asie + la Russie).
« Notre » hémisphère.
+3
Alerteren parlant d’hémisphères, il y a quelques pays qui vont bientôt se retrouver assis entre deux chaises. Je pense à la Pologne en particulier et j’espère être encore de ce monde pour les voir retourner leur veste (ou la relever)
+6
AlerterEt de l’Inde vous faites quoi? C’est fou quand même de mlttre hors jeu un milliard trois cent millions de gens.Surtout actuellement. L’essentiel des analyses remonte au XXième siècle. Le XXI ème ignore les anciennes théories politiques. A propos,on n’entend pas beaucoup Cuba sur le Vénézuela.Ni Evo Moralès… dommage que les analyses crypto marxistes tiennent encore bien souvent le haut du pavé. Non seulement c’est triste,mais çà devient dangereux…à ce propos,je donne un peu à penser,si vous voulez bien. Qu’y a t il de plus marxiste que l’utralibéralisme si on remplace quelques mots? Ouille,ouille…il est fou ce mec? Vraiment? En êtes vous si sûrs?
+3
Alerterque valent tous ces noms illustres aujourd’hui, dans des contextes différents ?
Etudier tel révolutionnaire pour en tirer des conclusions sur la vie actuelle, revient d’une certaine manière à se couper du réel, du quotidient. Pendant ce temps, le pouvoir rigole, il ne craint rien. C’est une autre façon d’être hors sol, qui convient bien aux professionnels de la politique
D’autres utilisaient un personnage encore plus vieux, de 2.000 ans, pour aliéner le peuple.
je partage donc totalement la pensée de Pierre Dac :
– Les pouvoirs publics disent : « Il faut s’entendre pour se mettre d’accord ».
– Les Centrales syndicales disent « c’est tout vu, les comptes ne sont pas rendus,
– Les Cosignataires du contrat social disent « faut voir pour se rendre compte »,
– et la classe ouvrière dit « m…. ».
c’est exactement ce que disent les fumeurs de clopes qui roulent au diesel.
+0
AlerterJe ne vois pas où veut en venir cet article.les progrès technologiques de la Chine,ne sont un secret pour personne je crois,et la guerre qui se livre sur « l’électronique « du futur se déroule sous notre nez à tous. je pense vraiment que l’analyse US contre le reste du monde est complètement dépaséee. La Chine bénéficie d’un soutien étatique sans faille en matière vde technologie,et « on » pense que ce genre de soutien a disparu d’Occident en matière « economique « . On a tort,vraiment. A une relativement modeste échelle,les Pays Bas viennent de nous prouver que les occidentaux,contraints et forcés,reviennent aux interventions étatiques,avec l’affaire Air France KLM…qui m’ a mis en joie,surtout venant de la part d’un pays théoriquement archi ultralibéral…instinct de conservation,peut-être
+4
AlerterLa Chine l’a maintes fois répété publiquement et avec force: elle rejette aussi catégoriquement un monde bipolaire (domination hégémonique Chine-USA…) qu’un monde unipolaire sous la domination hégémonique de l’Empire du « full spectrum dominance ». La Chine est favorable à un monde multipolaire. Toute sa stratégie politique à long et à très long terme, tous ses accomplissements colossaux passés, toutes réalisations prométhéennes en cours, annoncées et à venir, le montrent.
Faute de pôle chinois, il n’y aura donc pas de « bipolarisation de l’économie globale », comme le souhaite si ardemment l’Empire, regardant encore la Chine de haut et toujours soucieux de conserver, par ce savant détour, sa position « über alles ». Le monde de demain sera plus encore qu’il ne l’est déjà devenu, MULTIPOLAIRE… et l’Empire d’hier un état parmi d’autres, rien de plus.
Oublions le jeu d’échecs… et son roi, et sa reine. Nouveau jeu!
+3
AlerterOfficiellement tout a débuté je crois en 2014 ou les autorités chinoises se sont rendu compte que la presque totalité de leurs réseaux informatiques était sous contrôle de la NSA (merci Snowden).
https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-la-chine-accuse-cisco-de-servir-la-cyber-guerre-des-etats-unis-57620.html
Et donc suite a l’article ci-dessus la Chine tire un trait sur les équipementiers des USA ainsi que sur Microsoft, les anti-virus made in USA et j’en oubli certainement.
Maintenant la situation est, comment dire, inversé les asiatiques (chinois, japonais, coréens) sont devant et l’écart s’agrandi donc la tentation est grande de refaire le match mais à l’ envers.
Deux vidéos très intéressantes ci-dessous pour comprendre les enjeux à regarder absolument.
https://www.youtube.com/watch?v=SXiD8HbjIos
https://www.youtube.com/watch?v=oUt6-wn79Uk
Les USA disposent encore de l’hégémonie financière cela sera-t-il suffisant ?
Nous le sauront bientôt.
+1
AlerterJ’ai l’impression qu’ils n’ont toujours rien compris.
Mais c’est comme si les USA était en plein « shadow boxing » contre une illusion de Chine, pendant que la Chine réelle vaque à ses occupations; qui est d’assurer la survie de son peuple (par tous les moyens dont elle dispose) par les voies du moindre effort.
La Chine a bien compris que la planète EST finie, que la survie de l’espèce ( et des autres dont nous dépendons, aussi) n’est plus assurée, pendant que les USA ignore (ou refuse d’envisager) que la situation de la planète met en danger la survie des humains et en premier lieu la survie de sa propre population.
Et entre les deux, la Russie, à la fois européenne ET asiatique…
Ils n’ont toujours pas lu et compris l’Art de la Guerre… Bon sang! TOUT y est pourtant.
+3
AlerterA propos de l’action russe dans la sécurité globale:
« L’invincibilité se trouve dans la défense, la possibilité de victoire dans l’attaque.
Celui qui se défend montre que sa force est inadéquate, celui qui attaque qu’elle est abondante. »
Sun Tzu
+0
AlerterJe suis toujours surpris que l’on s’inquiète de l’éventuel espionnage de Huawei, sans rappeler l’espionnage actuel et certain d’Internet par les USA. Les câbles transatlantiques ont tous une dérivation vers la NSA.
Et nous européens ne protestons pas
+8
AlerterComme j’habite un machin dénommé Europe je me demande bien vers où elle se place dans ce cirque .
Il n’y a pas de position commune sur la politique UE-Russie , malgré les apparences , les allemands jouent un jeu compliqué , suffit de voir la participation chinoise à la moindre de leurs foires commerciales , il n’y a encore que les niais français genre Macron qui ont besoin d’un socle idéologique en béton armé pour y boulonner l’éolienne qui leur servira à brasser du vent .
+1
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