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9.décembre.20209.12.2020
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La Loi sur la Recherche française : le Gouvernement poursuit sa croisade néolibérale

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Le projet de modernisation de la recherche française s’appuie sur le modèle américain. Il favorise les financements privés, une logique commerciale et compétitive, suscitant de vives critiques de la communauté scientifique.

par Amelia Veitch

Le modèle universitaire américain séduit par son prestige. Est-il transposable en France ? Frédérique Vidal, ministre qui a mené la Loi de Programmation de la Recherche (LPR) jusqu’à son adoption finale le 20 novembre, semble penser que oui. En important des mesures du système universitaire anglo-saxon, la LPR ambitionne de « porter la France à la pointe de la recherche scientifique mondiale pour relever les défis de demain » et à « améliorer l’attractivité des métiers scientifiques ».

En premier lieu, la LPR prévoit d’augmenter le budget de la recherche, afin qu’il atteigne 3% du PIB et ainsi « rattraper le retard de la France ». Plutôt que de miser sur les dotations publiques des laboratoires, la loi favorise les financements par « appels à projets ». Ces derniers sont le mode de financement dominant aux États-Unis : ils prennent la forme de dons ou de contrats avec des structures privées, publiques, et les nombreuses fondations philanthropiques.

« Une défiscalisation des revenus qui financent la recherche garantit le succès économique du système » explique Romain Huret, membre du Centre d’études nord-américaines. Dans ce contexte, les universitaires bénéficient à la fois d’un cadre de recherche exceptionnel ainsi que de salaires très valorisants.

Si les conditions sont nettement moins attractives en France, la recherche par projet inquiète. Selon les Économistes Atterrés, ce genre de subvention ponctuelle a deux défauts : les chercheurs passeraient plus de temps à séduire les potentiels financeurs plutôt que de se consacrer à la recherche en elle-même; et la sélection des projets serait soumise à des « effets de mode ». Les thématiques les plus médiatisées et orientées vers les intérêts du secteur privé seraient valorisées, plutôt que celles ayant le plus d’intérêt scientifique.

Pour François Garçon, historien et maître de conférence à Paris 1, admirateur du modèle anglo-saxon, « la concurrence est un excellent moyen de savoir qui sont de bons chercheurs ». Or, le comité d’éthique du CNRS avertit que la compétition entre les laboratoires pour obtenir des financements serait « propice au développement de méconduites et fraudes telles que le plagiat et la falsification des résultats ».

Ensuite, la LPR promet l’amélioration des salaires des universitaires, nettement inférieurs à ceux de leurs collègues américains. En revanche, l’accès au statut d’enseignant-chercheur, un véritable chemin de croix actuellement, ne sera pas facilité. Deux dispositifs « facultatifs », précise le texte, sont créés : les CDI de mission, qui prendraient fin avec le projet de recherche, et les chaires de professeur junior. Ces derniers sont l’équivalent des tenures tracks américaines : un dispositif de pré-titularisation sous conditions.

Dans une tribune au Monde, cinq professeurs du Collège de France expliquent qu’il s’agit d’une « norme internationale largement répandue » qui permet aux jeunes chercheurs « d’entrer dans la carrière académique après avoir fait la preuve de leur autonomie ». Déjà mise en place à Sciences Po, la tenure track est perçue comme étant un dispositif d’évaluation stimulant. Mais l’Association Française de Sociologie dénonce la « fétichisation dérisoire des systèmes de recrutement en vigueur à l’étranger, expurgés des limites pourtant bien réelles (standardisation sociale et scolaire des profils des étudiants, émergence d’une anxiété généralisée chez les doctorants et les universitaires en tenure tracks) et déjà bien connues ».

Un « réseau Science et Médias » chargé des liens entre la recherche et la société, sera également créé, sur le modèle du Science Media Center britannique. Celui-ci est pourtant critiqué dans The Guardian pour agir comme une agence de communication, voir un groupe de lobbyiste, plutôt qu’une source d’information fiable.

Malgré la contestation déjà forte contre la philosophie néolibérale du texte, le gouvernement a glissé en dernière lecture deux amendements faisant polémique. L’un, sécuritaire, sanctionne durement les intrusions en réunion dans les universités – réprimant ainsi tout mouvement contestataire. L’autre permet l’embauche de professeurs sans l’exigence de qualification délivrée par le Conseil National des Universités (CNU). Son fonctionnement collégial attaqué, celui-ci a riposté en demandant la démission de la ministre.

Inquiets de la précarisation du personnel, les opposants à la LPR auraient préféré l’embauche massive de permanents, afin de mener de la recherche de fond dans un contexte de sérénité de l’emploi. Pour Gabriel Marais, chercheur au CNRS, le modèle américain est à « bout de souffle ». Il serait dommage, selon lui, de mettre de côté les spécificités de la recherche française, qui font également des envieux chez les chercheurs étrangers : démocratie scientifique, liberté de revendiquer, statut stable des personnels, valorisation de l’autonomie. La créativité scientifique serait davantage stimulée par une organisation « positive » plutôt que par « l’hyper-compétitivité » que favorise la LPR.

Dans un contexte sanitaire qui souligne plus que jamais la nécessité, pour la science, de se mettre au service de la société, la réforme est vue comme mettant la recherche aux petits soins du secteur privé. Le seul recours réside désormais dans la saisine du Conseil constitutionnel.

Références :

Dossier législatif LPR : https://www.vie-publique.fr/loi/275347-loi-de-programmation-de-larecherche-2021-2030-lppr

Romain Huret, « Un modèle américain ? », Revue internationale d’éducation de Sèvres, 45 | 2007, 127-134.

Note des Economistes Atterrés : http://atterres.org/article/loi-de-programmation-dela-recherche-une-loi-de-pr%C3%A9carisation

Avis du Comité d’Ethique du CNRS (COMETS) sur la LPR : https://comiteethique.cnrs.fr/avis-comets-lppr/

Tribune au Monde pour la LPR : https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/21/laloi-de-programmation-pluriannuelle-permettra-a-la-france-de-rester-un-phare-de-la-recherche-europeenne_6052987_3232.html

Note de l’Association Française de Sociologie : https://afs-socio.fr/gouverner-par-lesinegalites/

Le Science Media Center par The Guardian : https://www.theguardian.com/science/2002/jun/02/gm.observersciencepages

Gabriel Marais sur la LPR : https://blogs.mediapart.fr/gmarais/blog/181120/loi-pourla-recherche-lpr-consequences-pour-la-qualite-de-vie-au-travail

Commentaire recommandé

Guadet // 09.12.2020 à 07h58

Le gouvernement poursuit sa campagne de destruction massive des services publics. À chaque fois cela se déroule en deux temps : 1) réduction des crédits pour détruire le bon fonctionnement du service – 2) remarquer que ça ne fonctionne pas bien pour supprimer le service et l’abandonner au privé, au petit bonheur de la sacro-sainte « concurrence libre et non faussée ». Il y a une vingtaine d’années, j’étais à la manifestation contre la phase 1 : aucun effet, et même aucune mention dans les médias. Les Français se moquaient de la recherche, du moment qu’on ne s’en prenait pas à leur propre boulot. Aujourd’hui on en est à la finalisation de la phase 2 pour la recherche et les Français comprennent trop tard qu’on va s’en prendre à eux aussi.

39 réactions et commentaires

  • Guadet // 09.12.2020 à 07h58

    Le gouvernement poursuit sa campagne de destruction massive des services publics. À chaque fois cela se déroule en deux temps : 1) réduction des crédits pour détruire le bon fonctionnement du service – 2) remarquer que ça ne fonctionne pas bien pour supprimer le service et l’abandonner au privé, au petit bonheur de la sacro-sainte « concurrence libre et non faussée ». Il y a une vingtaine d’années, j’étais à la manifestation contre la phase 1 : aucun effet, et même aucune mention dans les médias. Les Français se moquaient de la recherche, du moment qu’on ne s’en prenait pas à leur propre boulot. Aujourd’hui on en est à la finalisation de la phase 2 pour la recherche et les Français comprennent trop tard qu’on va s’en prendre à eux aussi.

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    • Incognitototo // 09.12.2020 à 13h26

      C’est tout à fait ça…. mais comme apparemment je suis plus vieux que vous, je peux vous dire que la phase 1 a commencé bien avant, pour être exact en 73 avec la Loi sur la Banque de France (qui obligeait l’État à emprunter sur les marchés privés au-delà d’un certain montant) ; puis avec le tandem infernal, VGE-Barre, nous avons perdu un tiers de nos fleurons industriels, parce que soi-disant plus concurrentiels…

      Cette descente aux enfers néolibéraux ne s’est jamais arrêtée depuis… sans qu’aucune manifestation ni opposition n’ait jamais pu y changer quoi que soit (juste, quelques fois, différer les échéances de quelques mois).

      Il est à noter que ce choix de politique est celui de la gauche (après la parenthèse 81-82) et de la droite, sans que jamais les citoyens ne l’aient réellement choisi démocratiquement. Et le plus dingue est que cette idéologie totalitaire s’est imposée quasiment partout dans le monde (y compris les pays « communistes ») sans que jamais les peuples n’y adhèrent.

      Peut-être que la Covid nous aidera à prendre conscience que le chacun pour soi doit cesser, mais comme les faits démontrent que tout continue comme avant, je ne sais plus ce qui pourra y mettre fin… une guerre nucléaire peut-être…

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      • kess // 09.12.2020 à 14h39

        leadership … LEAdership … LeeeaDERship … leaderSHIP ? Leader cheap !

        C’est sympa de monter des projets, d’y faire participer des gens. J’aime ça. Mais, je veux que les gens participent parce que ça les intéressent, pas parce qu’ils ont peur de ne pas être renouvelé. Le système américain marche bien parfois … surtout parce qu’il y a une porosité entre le monde de la recherche et le monde entrepreneurial (facilité et soutien aux entreprises) … mais quand il s’agit de la course à la dotation, c’est un puits sans fond de la bêtise humaine. Les « grants » ne sont pas accordés aux idées mais à la somme de publications et à l’entrisme politique. Cela donne des projets sans fondements. De nombreux jeunes chercheurs français reviennent des états-unis après avoir passé un an ou deux à chercher sur des projets sans intérêt. Je parle en connaissance de cause:

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        • kess // 09.12.2020 à 14h39

          – Arrivée en Juillet pour travailler sur la seconde partie d’un projet dont la dotation atteignait 6 millions de dollars;
          – En Aout, j’ai dit au principal investigateur que le modèle qu’il souhaitait mettre en place ne pouvait pas marcher (l’information sur laquelle il pensait baser l’avantage du modèle était soumise à un effet de co-apprentissage)
          – En Octobre, les premiers résultats sont tombés: ça ne marchait pas.
          – Le principal investigateur continue d’insister: +6 mois de travail, ça ne donne aucun résultat positifs
          – Je commence à chercher un autre taf, même si je suis embaucher pour encore deux ans (départ en Angeleterre en Mai).
          – Deux ans après, il publie deux articles basés sur les algorithmes qu’il m’a fait développé, les articles non aucun intérêt et il faut être sans connaissance du domaine pour croire qu’ils apportent qqchose.
          – 5 ans après, aucune citation sur ces deux articles, hormis lui et ces collègues. Il a réobtenu une grant pour poursuivre ce projet (bien sûr ces deux articles ont comptés pour l’obtention, il s’agissait du 1/4 des publications sur la grant précédente)

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  • pseudo // 09.12.2020 à 08h44

    choisis ton camp camarade, acceptes de finir de te soumettre au capital, ou rebelles toi.

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  • Kasper // 09.12.2020 à 09h14

    « la concurrence est un excellent moyen de savoir qui sont de bons chercheurs »

    Si par « bons » on entend les professeurs qui co-signent les articles de leur subalternes, publiés dans des revues pilotées par leur copain, pour artificiellement donner l’impression qu’ils font une découverte importante par semaine…

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  • Arcousan09 // 09.12.2020 à 09h49

    Ah !!!! Bon
    Il y aurait donc une recherche en France ….
    Dont acte ….
    Parce qu’à faire des économies de bouts de chandelle cela fait belle lurette que la recherche en France est moribonde … Pendant que les autres avancent, nous on recule …. mais avec panache
    Deux chercheurs dans la famille: un aux USA l’autre en Allemagne …. en France c’est payé au SMIC et exposé à des produits cancérigènes sans aucune précaution …. faute de moyens.

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    • MS // 09.12.2020 à 13h22

      -Bien sûr Arcousan, aux US on propose à un enseignant un salaire cinq fois supérieur à celui proposé en France.
      – En conséquence, évidemment si pendant un ou deux mois on n’a pas de contrat cela permet de voir venir …et puis ça permet à l’époux/épouse de ne pas travailler tout en gardant un bon niveau de vie, ce qui est important si on change régulièrement de contrat et de lieu d’installation.
      – Par ailleurs les taux de réussite des demandes de financement sur contrat sont au moins dix fois supérieurs à ceux de la France ( de l’ordre de 2% chez nous) et donc on n’y passe pas sa vie à demander des financements.
      – Dernier point, ce qui fait la renommée de la recherche aux US c’est souvent des chercheurs formés à l’étranger qui y sont recrutés sur emplois précaires : c’est l’Inde, la Chine, l’Allemagne, la France… qui font la renommée de la recherche US

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    • red2 // 09.12.2020 à 16h31

       » en France c’est payé au SMIC »

      Il est contre productif d’exagérer. Pour moi, les chercheurs français à partir du milieu de carrière sont assez payés et très loin de toucher le SMIC. On parle plutôt de 2500-3000 euro/mois après 10-15 ans (post-doc inclus) de carrière soit 2-3 fois le SMIC et largement au dessus du salaire médian français et avec cotisation SVP ce qui n’est pas le cas aux USA, comparons ce qui est comparable! Puis après ça continue de monter pour atteindre des salaires très confortables en fin de carrière. Par ailleurs les possibilités offerte pour gagner des sous dans le privée sont de plus en plus délirante… Il est vrai par contre que certains ingénieurs ou techniciens sont assez mal payés et pourtant essentiel pour faire tourner les labo.
      Le problème à mon sens c’est plus la précarisation avant une éventuelle titularisation de plus de la moitié des effectifs des labo (Docteur en physique, le post-doc j’ai donné!) et les financements par projet qui sont plus de la magouille qu’une mesure de l’excellence (et qui font perdre un temps important aux scientifiques).

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      • nico // 09.12.2020 à 17h42

        Je suis bien d’accord que le problème principal est bien la précarisation. Ceci étant dit même si parler de SMIC est effectivement largement exagéré, vous conviendriez que 2500 à 3000€ après 10-15 ans est quand même, de loin les salaires les plus faibles pour le niveau d’étude ! Quand à la comparaison avec les USA, ou d’autres pays anglo-saxons, même si l’on doit prendre en compte le fait que l’on ait inclus la sécu et la retraite, ce n’est clairement pas en faveur de la France les salaires américains, pour la même expérience tournant plutôt autour de 5000 à 7000 €/mois !

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        • red2 // 09.12.2020 à 18h11

          « vous conviendriez que 2500 à 3000€ après 10-15 ans est quand même, de loin les salaires les plus faibles pour le niveau d’étude ! »

          Ce n’est malheureusement pas vrai… il y a énormément de déclassement aujourd’hui et beaucoup de diplômés ne gagnent plus grand chose. Sinon, je trouve qu’on a un problème en France, beaucoup gagnent beaucoup et ne se rendent pas compte de la réelle échelle des salaires… Le salaire médian en France est à environ 1750 euro le moyen à environ 2200 euros. Dans ce cadre quel doit être le salaire d’un chercheur, certes avec une thèse, certes doué mais qui a la chance de vivre pour sa passion et sans pression du résultat ? Demandez vous pourquoi les concours du CNRS sont toujours aussi sélectif ? Parce que les salaires sont trop bas ? Avec des dizaines de candidats de haut niveau par poste proposé, ce n’est pas ce que nous apprend la loi de l’offre et de la demande en tout cas! Durant mes années passées dans le monde de la recherche, j’ai surtout rencontré des chercheurs Français qui s’expatriaient parce qu’ils ne trouvaient pas de travail stable en France pas parce que les salaires étaient trop faibles…

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          • Elrico // 10.12.2020 à 18h08

            Les concours CNRS sont aussi sélectif parce qu’il y a 3 postes par an dans un domaine pour plus de 400 candidats.

            Et après « sélectif » n’est pas le bon terme. Pour y avoir postuler plusieurs et avoir, du haut de mon CDD, vu plusieurs personnes des labos alentours participer au commission, on est plutôt sur du réseau que des compétences pour être embauché. Avec la raréfaction des postes, les labos préfèrent engager quelqu’un avec qui ils ont travaillé plutôt qu’un inconnu avec qui, même s’il a un meilleur CV, il ne savent s’ils vont pouvoir bosser avec (on a eu ce cas dans mon labo ou ils ont choisi le mec le plus compétent du concours, résultat il n’a rien fait d’autre pour le labo et n’a jamais effectué correctement ce pour quoi il a été engagé).

            Niveau salaire, ils sont bon (comparé au salaire médian), le temps qu’on ne vit pas en région parisienne. Pour le reste de la France, ça passe.

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        • red2 // 09.12.2020 à 18h18

          Sinon, juste une remarque, les salaires dans la recherche aux USA peuvent tourner effectivement autour des 5000 à 7000 €/mois c’est vrai. Mais attention ne pas oublier que la vie dans certains États, notamment en Californie est très chère (logement, assurance, santé, Éducation des enfants…), un collègue qui était parti dans la silicon valley disait qu’il avait le même niveau de vie que quand il était chercheur dans une métropole de province en France.

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        • Gilles // 10.12.2020 à 00h10

          Tout n’est pas toujours aussi simple:
          Mon fils, artisan charpentier, a eu le mois dernier un stagiaire pendant un mois. Celui-ci était chercheur en biologie aux US, gagnait 5000$/mois et son épouse ~4500$. Il sont restés 3 ans, mais ils sont rentrés dans leur Bretagne natale. Le restant à vivre après loyer, nourriture, charges diverses dont nounou à 1500$, ne méritaient pas, d’après eux, le risque pris en cas de défaillance quelconque (accident, maladie,perte éventuelle de leurs emplois ..).

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  • Cherchieur // 09.12.2020 à 10h41

    Dans la recherche, on arrive encore à travailler malgré le manque de moyens, et on fait encore de belles choses, principalement parce que le personnel est volontaire et impliqué. La gouvernement l’a bien compris puisqu’il place désormais ces larbins dans les chaines de décisions pour nous dire ce dont on a besoin ou non en terme de moyens humains et nous refuser des postes clés qui nous obligeront à externaliser pour le moindre besoin. Ajoutons à ça la baisse des moyens alloués par nos partenaires privées pour les projets CIFRE, qui pourtant continuent de réaliser des bénéfices malgré le contexte et se gavent d’argent publique à coup de crédits d’impôts et c’est la cerise sur le gâteau.

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  • LS // 09.12.2020 à 13h15

    Biais idéologiques, oui, qui veut transformer les activités de recherches scientifiques en activités de développements technologiques.

    Or ces 2 types d’activités n’ont pas les mêmes objets d’intérêt, n’ont pas besoins des mêmes compétences, n’utilisent pas les mêmes méthodes (en termes de logiques de la recherche certes, mais également en termes de logiques de justification) et n’ont pas la même résilience face aux contraintes idéologiques, politiques et économiques.

    Qu’il y ait, derrière, une volonté de contrôle de la production de connaissances ayant label « scientifique » me paraît évident.

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  • libvert.fr // 09.12.2020 à 17h13

    La Recherche, très importante, devrait diversifier au maximum ses financements (tout en restant ferme sur les méthodes scientifiques)
    De même pour les Universités et les Hôpitaux, qui devraient aussi diversifier leurs sources de financement..

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    • Zakfa // 10.12.2020 à 08h54

      Service public = financement public
      Et on remplit les caisses avec l’impôt des riches.
      Les financements privés sont dans des logiques épicieres car muent uniquement parle profit…

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  • nico // 09.12.2020 à 17h21

    A noter que la communication sur la soit disant augmentation des crédits alloués pour atteindre les 3% du PIB est totalement mensongère comme même certains députés l’on fait remarqué puisque l’on parle en euros constant et sans prise en compte de l’accroissement mécanique de la masse salariale du personnel (puisque le recrutement de CDI baissant fortement l’age moyen des chercheurs augmente). Donc en réalité on restera au niveau actuel du PIB car la tendance reste la même (et même un peu en dessous) de ce qui a été fait dans les dernières années. A noter que l’on combine en plus l’inconvénient de tous les systèmes puisque, au système précaire anglo-saxon (qui est déjà très inefficace car génère beaucoup de perte de compétences et beaucoup de temps perdu pour chercher des financements du coté des permanent et des emplois du coté des CDD) s’ajoute des salaires beaucoup plus faible (même revalorisé) et de forte limite sur la possibilité d’enchaîner les CDD dans un même labo. La situation au niveau européen étant guère meilleur l’Europe ne financement (à par l’ERC) que de la recherche très appliqué et de très court terme. Bref dans 10 ans la recherche française sera, comme c’est déjà le cas pour l’enseignement, dans la queue de peloton des pays de ‘OCDE (et même probablement au delà)

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  • Brigitte // 09.12.2020 à 19h24

    Les USA sont une véritable pompe à talents. La prix Nobel de chimie est française, le PDG de Moderna est français, etc…l’équation est simple: Plus de renommée, plus de moyens, plus de liberté = exode des cerveaux. Une fois l’écart creusé, le rouleau compresseur industriel finit le boulot. Moderna et Pfizer remportent le marché du vaccin covid à l’ouest..Heureusement, la Chine et la Russie résistent. En France, en 2003, l’Institut Pasteur avait développé un vaccin contre le sras. Il y avait encore un peu de jus dans le citron….17 ans après, un bail…, plus rien. Encéphalogramme plat. Alors, la loi sur la recherche française, ça fait bien sourire, ça ne va pas réveiller les morts. C’est foutu messieurs dames, les choses s’accélèrent avec la covid, nous sommes des sous-américains. La faute à qui? A beaucoup d’entre vous….

      +5

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    • nico // 10.12.2020 à 00h07

      Le cas du SRAS est un très bon exemple du problème du financement de la recherche à court terme !
      Juste après les cas de SRAS des équipes ont pu avoir de l’argent pour financer des recherche sur les coronavirus. Mais comme la maladie a disparu, plus de financement et donc les travaux qui commençaient pourtant à porter leurs fruits sur les coronavirus se sont arrêtés… si on les avaient poursuivis on en serait certainement pas ou l’on en est. Alors aujourd’hui impossible de publier ou de faire financer des projets ou des articles qui ne soient pas en rapport avec la COVID ! (donc en particulier sur la prochaine maladie qui émergera dans 10 ou 20 ans et qui sera probablement pas un coronavirus et sur laquelle, sans le savoir des équipes doivent essayer de travailler dans la galère). Mais dans 5 ans quand le COVID sera derrière nous on laissera tomber le coronavirus….

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    • Incognitototo // 10.12.2020 à 03h14

      Malheureusement, il n’y a pas que les USA comme destination… La fuite des cerveaux français (mais aussi des techniciens, comme les infirmières qui vont bosser en Suisse ou en Allemagne pendant que nous nous faisons venir celles des pays de l’Est) est un vrai et vieux problème qui porte un grave préjudice à notre pays.

      1 ingénieur français sur 6 travaille à l’étranger : https://start.lesechos.fr/au-quotidien/voyage-expatriation/pres-dun-ingenieur-francais-sur-six-travaille-a-letranger-1178718 ; et on n’a pas de mal à comprendre pourquoi.

      À croire que les seuls cerveaux qui restent en France sont les plus nuls, et on peut le croire au vu des politiques suivies.

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      • Brigitte // 10.12.2020 à 08h55

        En réponse à vos deux commentaires.
        1) Les vaccins choisis par l’UE sont ceux à ARN. C’est la nouvelle mode. Celui qui était dans les cartons chez Sanofi-Pasteur, comme celui d’Astra Zeneca, sont protéiques. Choisis alors qu’aucune donnée scientifique n’avait été publiée. Incroyable! Même le Royaume Uni, sortie de l’UE, a choisi Pfizer et commencé à vacciner les personnes âgées….un comble! Humour à l’anglaise, Astra Zeneca est le premier labo à publier des résultats positifs dans « the Lancet » . Boris Johnson va manger son chapeau …
        2) Milan Kundera a écrit que la France est le seul pays au monde dans lequel on apprend pas à aimer la France. Pourquoi?

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        • Incognitototo // 10.12.2020 à 15h18

          Aimer la France ? En voilà une bonne question… Vous pensez vraiment que cela s’apprend ? Qu’on peut apprendre à aimer ? Personnellement, je ne pense pas. L’amour arrive quand l’autre vous inspire l’amour, par son exemplarité, par son humanité, par son souci de l’intérêt général, du bien commun, par sa cohérence entre son discours et ses actes… Alors, trouvez-moi un seul politique qui depuis 50 ans ait démontré qu’il méritait d’être aimé. Vous allez avoir du mal à trouver. Localement parfois, mais nationalement, à part quelques-uns qui ont été virés, jamais.

          Aussi, aimer la France qui est incarnée par ces politiques-là, c’est tout simplement impossible sans une dose certaine de masochisme.

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          • Brigitte // 10.12.2020 à 18h30

            Il y a plusieurs sortes d’amour ou d’attachement. On peut aimer la France par amour pour une française (ou un français), par reconnaissance d’y avoir trouver le bonheur, par le fait d’avoir été initier aux charmes de sa culture, de ses richesses patrimoniales. Oui je pense qu’aimer un pays, ça s’apprend, comme on apprend à déguster un bon vin, à apprécier une musique. Il y a un apprentissage à l’attachement, pas à la passion. Mais peut-être confondez-vous amour et passion?

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            • Incognitototo // 10.12.2020 à 19h11

              Non, non, aucune confusion en moi. Vous êtes dans une abstraction (« la France ») et moi dans une réalité (« qui et quoi aimer en France »). Vous ne pouvez aimer que ce qui s’incarne. Et qui représente la France ? Si vous parlez de ses paysages ou de certains de ses habitants, oui, je peux les aimer, comme je peux aimer plein d’autres pays à ce niveau-là. Mais ce qui représente la France, ce sont surtout nos politiques… Vous avez envie de les aimer, vous ? Les générations qui les ont subis depuis plus de 50 ans n’ont qu’une envie c’est de tous les virer, tant ils ont vu leur vie quotidienne se dégrader ; tandis que parmi nos jeunes, ils n’inspirent que de l’indifférence. Alors non, on ne peut pas « apprendre » à aimer « la France » avec ceux qui la représentent depuis trop longtemps.
              Dans les pays scandinaves, les immigrés sont intégrés par des programmes éducatifs où on leur apprend leur nouveau pays. Et ce n’est pas difficile pour eux d’aimer le pays qui les accueille qui leur donne le gîte, le couvert et l’éducation.
              Nous, nous les abandonnons à leur sort et les chassons de leur tente à coups de matraque… Allez donc aimer la France après ça…
              « La France », depuis trop longtemps, maltraite les immigrés, les jeunes, les vieux, les chercheurs, les enseignants, les infirmières, et cetera, et protège ses « premiers de cordée » ; et vous voulez que tous ces maltraités aiment la France ? Vous rêvez…

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      • Orlov // 10.12.2020 à 09h39

        >À croire que les seuls cerveaux qui restent en France sont les plus nuls
        Vous êtes resté en France ?

        Blague à part, il me semble que d’autres critères que le pognon peuvent (doivent) décider de la carrière de quiconque – et pas seulement celle de chercheur. Ajoutez à cela ce qui a été dit plus haut, à savoir que les salaires ne sont pas aussi minables que ça (en PPA), plus la stabilité de l’emploi. Bref… cessons de geindre, encore et encore…

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        • Incognitototo // 10.12.2020 à 15h04

          Je ne suis ni un scientifique ni un politique, donc je ne suis pas un « cerveau »… en outre j’ai toujours appliqué la maxime « l’herbe n’est pas plus verte ailleurs », et c’est « ici et maintenant » qu’on peut changer, il est donc normal que je fasse partie des imbéciles qui sont restés en France (bien que je songe depuis longtemps à m’expatrier dans un pays plus « rationnel »).

          Il y a 30 ans parmi mes clients, j’avais un cerveau. Un docteur lexicographe qui aurait pu damer le pion à Google avec son système de reconnaissance linguistique. Il a été totalement lâché par le Ministère de la Recherche qui n’a jamais compris « l’intérêt » de développer sa base linguistique qui nécessitait de faire travailler ensemble une équipe interdisciplinaire de haut niveau. Il a baissé les bras, tant il n’en pouvait plus de frapper à des portes qui sont restées closes et sourdes. Et comme il n’a jamais voulu se vendre au privé (il considérait que la connaissance n’était pas une marchandise), nous sommes passés à côté d’une vraie opportunité de développer un outil universel de reconnaissance linguistique multilingue.
          Et des exemples comme celui-là (j’ai parmi mes amis quelques scientifiques qui pourraient en témoigner), on peut en relever des milliers…

          Alors, oui, je geins et je suis en colère de constater le gâchis humain et économique que produisent nos malfrats politiques qui depuis 50 ans méprisent la connaissance et sont incapables de réfléchir à long terme.

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        • nico // 11.12.2020 à 15h55

          @Oriov
          Vous noterez que les revendications principales des chercheurs (contrairement à beaucoup d’autres professions quand elle se plaignent) n’est pas du tout liée au salaires mais bien au mode de fonctionnement de la recherche qui conduit à un système particulièrement inefficace en terme de résultats scientifique et donc une gabegie d’argent public !!!

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      • Guise // 11.12.2020 à 00h46

        @incognitototo vous dites : « À croire que les seuls cerveaux qui restent en France sont les plus nuls, et on peut le croire au vu des politiques suivies »

        Pas forcément.
        Se retrouver dans un pays qu’on ne connaît pas pousse à l’isolement, donc à ne faire que travailler, sans avoir de vie personnelle (parce qu’on ne connaît personne, du moins au début, et un début qui peut durer longtemps). Vie personnelle pourtant essentielle à l’équilibre psychique.
        Est-ce que vraiment ce sont les plus intelligents qui vont se fourrer dans ce genre de guêpier ?

        Et je ne parle pas des systèmes de santé publics étrangers, parfois beaucoup plus onéreux pour les particuliers que le système français (pour ce qu’il en reste).

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    • sic transit // 11.12.2020 à 10h00

      Oui, Brigitte, c’est toujours la faute des autres, bien sûr ! Vous avez l’âme sereine et la conscience tranquille…

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      • Brigitte // 12.12.2020 à 07h51

        Oui je sais, ça ressemble un peu à l’attitude de l’ancien fumeur devenu anti-tabac. Je me suis laissé abuser moi aussi dans ma jeunesse et me suis ressaisie au moment du référendum de 2005, d’abord par réflexe de survie et ensuite, j’ai pu analyser l’ampleur et les causes du désastre. Me laisserai-je abuser si j’étais jeune aujourd’hui? pas si sur. Je me trompe peut-être mais j’ai l’impression que la moyenne d’âge sur ce site est plutôt dans l’intervalle 40-50 que 20-30, donc des personnes qui ont eu le temps de comprendre l’arnaque. Or, à la lecture des commentaires, je suis surprise de voir le nombre de pseudos anglais, j’en conclu que beaucoup ici n’ont pas lâché la dope…

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  • METZGER // 10.12.2020 à 11h39

    Si le système Français des chercheurs pantouflards ne marche pas c’est qu’il en faut plus et qu’il faut mieux les payer, c’est une évidence. Le classement Pirls qui relègue la France aux catacombes doit être écrasé comme une mouche gênante. Le nombre de brevets voisins de zéro du CNRS ne doit pas nous alerter. Le système a fait ses preuves comme les Gosplans russes. Et puis les méchants américains pompent les cerveaux, et voilà en quoi nos chercheurs ne sont plus dotés ! Des exemples ? Les centrales au Thorium, torpillées dans l’œuf par la propagande écologiste et par les ingénieurs EDF eux-mêmes. L’institut Pasteur avait un vaccin Sars-1 en 2004, sans suite…
    Rappeler que l’aide de l’état est d’abord l’argent qui sort de la poche des autres et endette les générations futures par l’endettement expose à la plus sévère des censures.
    Tellement plus simple de mettre cela sur le dos de Giscard-Barre !
    Et le vase de Soissons ?

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    • VVR // 10.12.2020 à 14h35

      Pour rester dans le sujet et ne parler que du nombre de brevets « voisin de zéro »: le CNRS, avec un budget de 3.5 milliards, publie 400 brevets par an. Ce qui le place, en terme de rendement, entre Harvard (avec un budget recherche de 1 milliards, en publie une centaine par an) et le MIT (2 milliards, 260 brevets par an).

      A noter que cela reflète surtout l’orientation de la recherche: Harvard fait beaucoup plus de théorique (peu brevetable) que le MIT.

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  • Anfer // 10.12.2020 à 17h20

    La concurrence n’est pas efficace en science, la science est un travail collectif, il n’y a pas de « génie » qui invente des trucs géniaux à partir de rien.
    C’est un mythe, bien souvent celui qui récolte les lauriers est le malin peu scrupuleux qui dépose le brevet à son nom.

    La sécurité des emplois et des financements, permet d’explorer des hypothèses non immédiatement rentables.
    Ça va juste favoriser le copinage, la publication frénétique de trucs sans utilité pour justifier son emploi de fonds.

      +2

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  • Elrico // 10.12.2020 à 17h56

    L’article dit :
    > les chercheurs passeraient plus de temps à séduire les potentiels financeurs plutôt que de se consacrer
    > à la recherche en elle-même; et la sélection des projets serait soumise à des « effets de mode »
    Mais c’est déjà le cas en France. Les financements ANR n’étant pas suffisant pour financer un projet, les chercheurs doivent en cumuler plusieurs. En physique, il y a carrément des chercheurs dans les équipes qui ne font plus que ça : des demandes de financement… Et la fragmentation des sources de financement n’aide pas du tout.
    Les thématique « les plus médiatisées » obtiennent déjà plus facilement des financements.
    En physique, on a déjà de bons exemples montrant que la concurrence n’est pas une bonne chose. On a besoin de plein de collaboration pour avancer aujourd’hui et cette concurrence pousse les chercheurs à se mettre des bâtons dans les roues (plusieurs amis ont vu leur publications repoussé parce qu’un chercheur d’une équipe concurrente c’est retrouvé reviewer et à ralenti le process le processus de peer review afin d’avoir le temps de sortir un article concurrent (qui copie l’article bloqué) en premier). De plus, la course au publication a eu pour conséquence une baisse drastique de la qualité des publications… Aujourd’hui, très peu d’article de physique (dans mon domaine du moins, l’astro) sont reproductible à cause de ça aussi. C’est grave !

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    • Wakizashi // 11.12.2020 à 07h00

      « On a besoin de plein de collaboration pour avancer aujourd’hui et cette concurrence pousse les chercheurs à se mettre des bâtons dans les roues »

      C’est vrai, le carriérisme est un cancer pour la recherche. C’est la course à l’échalote pour publier le plus possible, publish or perish ; forcément, c’est au détriment de la qualité. La recherche fondamentale en physique des hautes énergies est au point mort depuis des décennies, et pourtant le nombre de publications a crû de manière exponentielle : cherchez l’erreur.

      Le système de financement et de mise en concurrence est évidemment en cause, dans un domaine qui ne saurait être marchand pour d’évidentes raisons. Mais ce n’est pas la seule raison de la faillite de la recherche fondamentale ; il existe aussi une ambiance détestable dans le petit landerneau de la recherche (notamment en France), une idéologie scientiste qui torpille et excommunie toute personne dont les travaux ne vont pas dans le sens de la pensée dominante. Comme l’a dit Lee Smolin, si le nouvel Einstein est parmi nous, il a dû fuir le monde de la recherche en courant, préférant aller faire du surf à Hawaï…

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    • red2 // 11.12.2020 à 14h09

      « Aujourd’hui, très peu d’article de physique (dans mon domaine du moins, l’astro) sont reproductible à cause de ça aussi. »

      Oui c’est clair! Et ça complique la biblio, car plutôt que de faire 1 article de qualité, on va diluer pour en faire 3, et l’inflation du nombre de publications est terrible! (une bonne parti étant par ailleurs et par conséquent sans intérêts…) Ça n’a aucun sens en fait de juger la quantité d’articles publiés sans s’intéresser un minimum à la qualité des résultats et au travail de chacun des auteurs… (il suffit de voir les articles de ce cher Raoult, certains atteignent 30 co-auteurs!)

      Mais malheureusement pour juger de la qualité d’un article à la pointe il faut être un minimum à l’aise dans le domaine (d’où la review par les pair…) ce qui n’est pas accessible à n’importe qui

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      • nico // 11.12.2020 à 16h02

        Oui une autre conséquence de l’inflation du nombre de papiers est que je reçois 2 ou 3 demande de review chaque semaine et donc on finit par passer son temps a rapporter sur les papiers des autre, temps largement perdu vu que effectivement le nombre de papiers sans intérêt ou faux à rejeter augmente fortement (ce qui prend aussi beaucoup de temps)

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