Index de la série « Pollution de l’air »
- La pollution de l’air cause 48 000 morts par an en France (+ présentation des polluants)
- La pollution aux particules fines
- Les graves effets des particules sur la santé
- La pollution de l’air dans le monde
- La pollution de l’air en Europe I (+ les morts du charbon)
- La pollution de l’air en Europe II
- Arrêtons avec les “centrales à charbon allemandes »
- La pollution de l’air en France
- Le très polluant chauffage au bois
- Le choix erroné de la France pour le diesel
- La pollution de l’air en Île-de-France (hors particules)
- La pollution aux particules en Île-de-France
- L’origine des particules en Île-de-France
- La circulation des particules en Europe
- Les épisodes de pollution aux particules en Île-de-France
- Qualité de l’air en Île-de-France et épisodes de pollution récents
- La pollution dans le métro
- La pollution de l’air à la maison
- Synthèse de la série Pollution de l’air
- Suivi en direct de la pollution
1/ La pollution de l’air en Europe
Je rappelle cette étude européenne qui estime le nombre de morts prématurées par an en Europe : 550 000 morts prématurées par an, 6 000 000 d’années de vie perdues… (Source)
On constate donc 50 000 décès prématurés annuels en France, qui représentent 600 000 années de vie perdues en France.
Ce qui donne en synthèse :
Observons la distribution de la pollution.
2/ Carte de la pollution de l’air en Europe
On dispose dans ce rapport annuel de la concentration en polluants en Europe. Ici les PM10 :
Les PM2,5 :
Le Dioxyde d’azote NO2 :
L’Ozone :
Voici la carte du nombre moyen de mois de vies perdus par la pollution atmosphérique en 2000 :
et l’objectif 2020 de la Commission européenne :
3/ Cartes
Voici quelques cartes assez parlantes…
PM10
Valeur moyenne en 2010 :
et en 2013 :
36e plus haute valeur de l’année (niveau au 9e décile donc) :
en 2010 :
et en 2013 :
On note le fort effet des Alpes qui piègent la pollution du nord de l’Italie. Ici la probabilité de dépasser la valeur limite :
PM2,5
Valeur moyenne en 2010 :
et en 2013 :
Ici la situation en ville :
Et enfin, une intéressante analyse sur la distributions des populations en fonction de leur exposition aux particules fines :
On note que seuls 5 % des Français sont exposé à un air respectant le seuil de l’OMS… Très peu connaissent une pollution élevée, contrairement à la Pologne par exemple, dont le cas est vraiment inquiétant.
Voici pour finir la carte pour l’ozone :
4/ La mortalité du charbon en Europe
Pour terminer cette partie, faisons un zoom sur la mortalité causée par le charbon en Europe, telle que rapportée par Le Monde en juillet 2016, suite à une étude du WWF :
« Les pays dont les centrales ont le plus de répercussions néfastes pour leurs voisins sont la Pologne avec 4 690 morts prématurées au-delà de ses frontières ; l’Allemagne, 2 490 ; la Roumanie, 1 660 ; la Bulgarie, 1 390 et le Royaume-Uni, 1 350. […]
Trente centrales, rebaptisées « les 30 toxiques », ont été identifiées comme les plus meurtrières d’Europe par les ONG, dont neuf au Royaume-Uni, six en Allemagne, cinq en Pologne ou encore cinq en Roumanie. Elles sont responsables de la moitié des morts prématurées en Europe. »
Ainsi, le charbon cause de nombreux morts en Europe, entre régions d’un même pays, et entre pays différents : 1 400 morts par an en France environ, dont 500 à cause d’émissions allemandes et 350 britanniques…
Mais s’il est important de traiter ce problème, il faut aussi le relativiser : on en parle que de 5 % des morts de la pollution de l’air, il ne faut donc faire aucune fixette là-dessus…
Voici les impacts réciproques :
Le charbon en Pologne entraîne environ 4 500 morts chez ses voisins et l’Allemagne 2 500.
Environ 1 400 Français sont tués tous les ans par les émissions du charbon en provenance des pays voisins.
Voici une synthèse :
Ce qui donne en résumé :
Notre pays a donc un impact plus limité sur ses voisins, car nous avons peu de centrales au charbon. C’est bien entendu un des avantages du nucléaire – mais il ne s’agit nullement de faire du pro-nucléaire bête, il est évident que si Fessenheim a un souci, nous allons polluer l’Europe, et les déchets nucléaires accumulés posent évidemment de gros soucis…
De même, il ne s’agit pas d’accabler l’Allemagne ou la Pologne (tout le monde émet plus ou moins), mais simplement de prendre conscience d’un grave problème de santé publique. Il ne s’agit pas de toujours vouloir incriminer les autres ou s’exonérer des conséquences de ses actes, mais de voir qu’il faut tenter de trouver des solutions au niveau européen. En particulier en fermant les 30 centrales au charbon les plus polluantes qui expliquent donc la moitié de ces morts :
Comme le dit le président du WWF :
Et ceci vaut aussi pour les émissions de gaz à effet de serre :
L’Allemagne émet donc deux fois plus de CO2 que la France, l’Italie ou le Royaume-Uni.
En conclusion, on voit donc qu’il existe de multiples origines à la grave pollution atmosphérique qui représente désormais après le tabac et l’alcool la 3e cause de mortalité en France :
Cette lutte contre la pollution de l’air passe donc par une sensibilisation à tous les axes d’amélioration : parc diesel ancien, volume de circulation, agriculture, centrales à charbon (dont il ne faut donc ni exagérer ni minorer les conséquences)…
En conclusion, et une fois n’est pas coutume, on félicitera la Commission européenne qui a entamé des poursuites contre les pays ne prenant pas de fermes mesures pour respecter la réglementation, comme la Pologne mais aussi… la France.
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