Premier billet d’une série sur un sujet majeur de santé publique, peu connu en détail par le grand public.
Il est particulièrement d’actualité, avec le nouvel épisode que nous connaissons en ce moment…
Index de la série « Pollution de l’air »
- La pollution de l’air cause 48 000 morts par an en France (+ présentation des polluants)
- La pollution aux particules fines
- Les graves effets des particules sur la santé
- La pollution de l’air dans le monde
- La pollution de l’air en Europe I (+ les morts du charbon)
- La pollution de l’air en Europe II
- Arrêtons avec les “centrales à charbon allemandes »
- La pollution de l’air en France
- Le très polluant chauffage au bois
- Le choix erroné de la France pour le diesel
- La pollution de l’air en Île-de-France (hors particules)
- La pollution aux particules en Île-de-France
- L’origine des particules en Île-de-France
- La circulation des particules en Europe
- Les épisodes de pollution aux particules en Île-de-France
- Qualité de l’air en Île-de-France et épisodes de pollution récents
- La pollution dans le métro
- La pollution de l’air à la maison
- Synthèse de la série Pollution de l’air
- Suivi en direct de la pollution
48 000 morts par an…
Extrait de ce très bon article de notre-planete.info qui rappelle la nocivité de la pollution aux particules, en particulier lors d’une exposition chronique :
Il y a quelques mois, un rapport publié par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), indiquait que la pollution de l’air continuait de tuer prématurément plus de 50 000 personnes en France, dont 43 400 à cause de la pollution aux particules fines (PM2,5).
Confirmation est donnée par Santé publique France qui vient de publier de nouveaux travaux sur l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé en France métropolitaine. […]
Aujourd’hui, Santé publique France estime le nombre de décès par les PM2,5 a 48 000 par an, un chiffre comparable aux autres études sur la question. La pollution atmosphérique en France correspond à une perte d’espérance de vie pouvant dépasser 2 ans dans les villes les plus exposées. À titre de comparaison, cela équivaut à fumer 10 cigarettes par jour. […]
Cependant, contrairement à une idée reçue, les pics de pollution, « pèsent beaucoup moins sur la santé que l’exposition chronique« précise Santé publique France. […] Les résultats confirment les travaux de surveillance menés jusqu’à présent : c’est l’exposition à la pollution, quotidienne et dans la durée qui a l’impact le plus important sur la santé, les pics de pollution ayant un effet marginal.
Voir aussi ces très bons articles du Monde du 21/06/2016 (et ici) :
et cet autre d ‘Audrey Garric du 8/12/2016 :
Comme on le voit, 93 % des morts n’étant pas liés aux épisodes de « pics de pollution », c’est bien au niveau de fond de la pollution qu’il faut s’intéresser, en moyenne annuelle.
Les polluants de l’air
Il y a de nombreux polluants de l’air. Les principaux se classent dans deux grandes familles bien distinctes : les polluants primaires et les polluants secondaires.
Les polluants primaires sont directement issus des sources de pollution (trafic routier, industries, chauffage, agriculture…). Il s’agit principalement :
- des oxydes de carbone (COx), très liés à la proximité immédiate d’axes routiers ;
- des oxydes d’azote (NOx), principal traceur des activités de transport ;
- des particules fines (PM10 et PM2.5, inférieures à 10 ou 2,5 micromètres {µm}) ;
- des oxydes de soufre (SO), principal traceur des activités industrielles ;
- des hydrocarbures légers, appelés aussi composés organiques volatils non méthaniques (« COVNM ») et benzène, qui sont des polluants précurseurs de l’ozone ;
- des métaux (plomb, mercure, cadmium…).
En revanche, les polluants secondaires ne sont pas directement rejetés dans l’atmosphère mais proviennent de réactions chimiques de gaz entre eux. C’est le cas notamment :
- des particules secondaires ;
- de l’ozone (O3):
- du dioxyde d’azote (NO2)…
En voici les caractéristiques :
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On note que les polluants les plus dangereux sont les particules, les dioxydes d’azote et de soufre, l’ozone et les métaux.
Cette étude européenne estime le nombre de morts prématurées par an en Europe : 550 000 morts prématurées par an, 6 000 000 d’années de vie perdues… (Source)
On retrouve donc les 50 000 décès prématurés annuels, qui représentent 600 000 années de vie perdues en France.
On constate l’importance majeure des PM2.5 (45 000 morts prématurées représentant 500 000 années de perdues, soit 80 % du total) et du Dioxyde d’azote (8 000 morts, 90 000 années perdues, 15 % du total) dans la perte d’espérance de vie.
Après cette introduction, nous allons analyser de plus près tous ces polluants dans les prochains billets, et surtout les particules fines.
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