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La télévision peut-elle critiquer la télévision ? Analyse d’un passage à l’antenne, par Pierre Bourdieu

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Source : Le Grand Soir, Pierre Bourdieu, 27-11-2018

Pierre BOURDIEU

Vous vous êtes peut-être étouffés d’indignation en regardant comment nos médias (pas seulement les télés des milliardaires) rendent compte du mouvement des gilets jaunes. Vous êtes sans doute indignés de voir comment ils traitent ceux qui soutiennent les gilets jaunes et, plus généralement, ceux qui participent à des débats en s’écartant de la pensée unique : la pensée (sic) de Macron, celle des politiciens mous du genou, celle du CAC 40.
Dans l’article ci-dessous, qui date de 1996, Pierre Bourdieu nous explique comment marche la télé d’aujourd’hui, la télé des chiens de garde, celle qui fait tout pour discréditer la protestation populaire. A vous de voir si nous faisons abusivement « parler un mort » ou si les analyses du sociologue sont impérissables.
LGS

En France, plusieurs émissions de télévision se proposent de décrypter les images que reçoivent les téléspectateurs. Se fondant sur l’idée que la télévision peut critiquer la télévision, elles tentent de combattre la méfiance grandissante du public à l’égard de ce média. Pierre Bourdieu, qui a, en janvier dernier, participé à la principale de ces émissions, « Arrêt sur images », livre ici son témoignage.
Le Monde Diplomatique.

J’ai écrit ces notes dans les jours qui ont suivi mon passage à l’émission « Arrêt sur images ». J’avais, dès ce moment-là, le sentiment que ma confiance avait été abusée, mais je n’envisageais pas de les rendre publiques, pensant qu’il y aurait eu là quelque chose de déloyal. Or voilà qu’une nouvelle émission de la même série revient à quatre reprises — quel acharnement ! — sur des extraits de mes interventions, et présente ce règlement de comptes rétrospectif comme un audacieux retour critique de l’émission sur elle-même. Beau courage en effet : on ne s’est guère inquiété, en ce cas, d’opposer des « contradicteurs » aux trois spadassins chargés de l’exécution critique des propos présentés.

La récidive a valeur d’aveu : devant une rupture aussi évidente du contrat de confiance qui devrait unir l’invitant et l’invité, je me sens libre de publier ces observations, que chacun pourra aisément vérifier en visionnant l’enregistrement des deux émissions (1). Ceux qui auraient encore pu douter, après avoir vu la première, que la télévision est un formidable instrument de domination devraient, cette fois, être convaincus : Daniel Schneidermann, producteur de l’émission, en a fait la preuve, malgré lui, en donnant à voir que la télévision est le lieu où deux présentateurs peuvent triompher sans peine de tous les critiques de l’ordre télévisuel.

« Arrêt sur images », La Cinquième, 23 janvier 1996. L’émission illustrera parfaitement ce que j’avais l’intention de démontrer : l’impossibilité de tenir à la télévision un discours cohérent et critique sur la télévision. Prévoyant que je ne pourrais pas déployer mon argumentation, je m’étais donné pour projet, comme pis-aller, de laisser les journalistes jouer leur jeu habituel (coupures, interruptions, détournements, etc.) et de dire, après un moment, qu’ils illustraient parfaitement mon propos. Il aurait fallu que j’aie la force et la présence d’esprit de le dire en conclusion (au lieu de faire des concessions polies au « dialogue », imposées par le sentiment d’avoir été trop violent et d’avoir inutilement blessé mes interlocuteurs).

Daniel Schneidermann m’avait proposé à plusieurs reprises de participer à son émission. J’avais toujours refusé. Début janvier, il réitère sa demande, avec beaucoup d’insistance, pour une émission sur le thème : « La télévision peut-elle parler des mouvements sociaux ? » J’hésite beaucoup, craignant de laisser passer une occasion de faire, à propos d’un cas exemplaire, une analyse critique de la télévision à la télévision.

Après avoir donné un accord de principe subordonné à une discussion préalable sur le dispositif, je rappelle Daniel Schneidermann, qui pose d’emblée, comme allant de soi, qu’il faut qu’il y ait un « contradicteur ». Je ne me rappelle pas bien les arguments employés, si tant est qu’il y ait eu arguments, tellement cela allait de soi pour lui. J’ai cédé par une sorte de respect de la bienséance : ne pas accepter le débat, dans n’importe quelles conditions et avec n’importe qui, c’est manquer d’esprit démocratique. Daniel Schneidermann évoque des interlocuteurs possibles, notamment un député RPR qui a pris position contre la manière dont les télévisions ont rendu compte de la grève. Ce qui suppose qu’il attend de moi que je prenne la position opposée (alors qu’il me demande une analyse — ce qui tend à montrer que, comme la plupart des journalistes, il identifie l’analyse à la critique).

Je propose alors Jean-Marie Cavada, parce qu’il est le patron de la chaîne où passera l’émission, et aussi parce qu’il m’est apparu comme typique d’une violence plus douce et moins visible : Jean-Marie Cavada donne toutes les apparences de l’équité formelle, tout en se servant de toutes les ressources de sa position pour exercer une contrainte qui oriente fortement les débats ; mes analyses vaudront ainsi a fortiori. Tout en proclamant que le fait que je mette en question le directeur de la chaîne ne le gênait en rien et que je n’avais pas à me limiter dans mes « critiques », Daniel Schneidermann exclut Jean-Marie Cavada au profit de Guillaume Durand. Il me demande de proposer des extraits d’émissions qui pourraient être présentés à l’appui de mes analyses. Je donne une première liste (comportant plusieurs références à Jean-Marie Cavada et à Guillaume Durand), ce qui m’amène, pour justifier mes choix, à livrer mes intentions.

Dans une seconde conversation, je m’aperçois que plusieurs de mes propositions d’extraits ont été remplacées par d’autres. Dans le « conducteur » final, je verrai apparaître un long « micro-trottoir » sans intérêt visant à montrer que les spectateurs peuvent dire les choses les plus opposées sur la représentation télévisuelle des grèves, donc à relativiser d’avance les « critiques » que je pourrais faire (cela sous prétexte de rappeler l’éternelle première leçon de tout enseignement sur les médias : le montage peut faire dire n’importe quoi à des images). Lors d’une nouvelle conversation, on m’apprend que Jean-Marie Cavada a finalement décidé de venir et qu’on ne peut pas lui refuser ce droit de réponse, puisqu’il est « mis en question ».

Dès la première conversation, j’avais demandé expressément que mes prises de position pendant les grèves de décembre ne soient pas mentionnées. Parce que ce n’était pas le sujet et que ce rappel ne pourrait que faire apparaître comme des critiques de parti pris les analyses que la sociologie peut proposer. Or, dès le début de l’émission, la journaliste, Pascale Clark, annonce que j’ai pris position en faveur de la grève et que je me suis montré « très critique de la représentation que les médias [en] ont donnée », alors que je n’avais rien dit, publiquement, sur ce sujet. Elle récidive avec la première question, sur les raisons pour lesquelles je ne me suis pas exprimé à la télévision pendant les grèves.

Devant ce nouveau manquement à la promesse qui m’avait été faite pour obtenir ma participation, j’hésite longuement, me demandant si je dois partir ou répondre. En fait, à travers cette intervention qui me plaçait d’emblée devant l’alternative de la soumission résignée à la manipulation ou de l’esclandre, contraire aux règles du débat « démocratique », le thème que les deux « contradicteurs » ne cesseront de rabâcher pendant toute l’émission était lancé : comment peut-il prétendre à la science objective de la représentation d’un événement à propos duquel il a pris une position partisane ?

Au cours des discussions téléphoniques, j’avais aussi fait observer que les « contradicteurs » étaient maintenant deux, et deux professionnels (il apparaîtra, dès que je ferai une brève tentative pour analyser la situation dans laquelle je me trouvais, qu’ils étaient quatre) ; j’avais exprimé le souhait qu’ils n’abusent pas de l’avantage qui leur serait ainsi donné. En fait, emportés par l’arrogance et la certitude de leur bon droit, ils n’ont pas cessé de me prendre la parole, de me couper, tout en proférant d’ostentatoires flatteries : je pense que dans cette émission où j’étais censé présenter une analyse sociologique d’un débat télévisé en tant qu’invité principal, j’ai dû avoir la parole, au plus, pendant vingt minutes, moins pour exposer des idées que pour ferrailler avec des interlocuteurs qui refusaient tous le travail d’analyse.

Daniel Schneidermann m’a appelé plusieurs fois, jusqu’au jour de l’émission, et je lui ai parlé avec la confiance la plus entière (qui est la condition tacite, au moins pour moi, de la participation à un dialogue public), livrant ainsi toutes mes intentions. Il ne m’a rien dit, à aucun moment, des intentions de mes « contradicteurs ». Lorsque je lui ai demandé s’il comptait leur montrer, au préalable, les extraits que j’avais choisis — ce qui revenait à leur dévoiler toutes mes batteries —, il m’a dit que s’ils les lui demandaient il ne pourrait pas les leur refuser… Il m’a parlé vaguement d’un micro-trottoir au sujet mal défini tourné à Marseille. Après l’émission, il me dira sa satisfaction et combien il était content qu’un « grand intellectuel » — pommade — ait pris la peine de regarder de près et de discuter la télévision, mais aussi et surtout combien il admirait mes « contradicteurs » d’avoir « joué le jeu » et d’avoir accepté courageusement la critique… Le jour de l’émission, les « contradicteurs » et les présentateurs, avant l’enregistrement, me laissent seul sur le plateau pendant près d’une heure. Guillaume Durand vient s’asseoir en face de moi et m’entreprend bille en tête sur ce qu’il croit être ma complicité avec les socialistes (il est mal informé…). Exaspéré, je lui réponds vertement. Il reste longtemps silencieux et très gêné. La présentatrice, Pascale Clark, essaie de détendre l’atmosphère. « Vous aimez la télévision ? — Je déteste. » On en reste là. Je me demande si je ne dois pas partir.

Si au moins je parvenais à croire que ce que je suis en train de faire peut avoir une quelconque utilité et que je parviendrai à convaincre que je suis venu là pour essayer de faire passer quelque chose à propos de ce nouvel instrument de manipulation… En fait, j’ai surtout l’impression d’avoir seulement réussi à me mettre dans la situation du poisson soluble (et conscient de l’être) qui se serait jeté à l’eau.

La disposition sur le plateau : les deux « contradicteurs » sont assis, en chiens de faïence (et de garde), de part et d’autre du présentateur, je suis sur le côté, face à la présentatrice. On m’apporte le « conducteur » de l’émission : quatre seulement de mes propositions ont été retenues et quatre « sujets » ont été ajoutés, dont deux très longs « micro-trottoirs » et reportages, qui passeront, tous destinés à faire apparaître la relativité de toutes les « critiques » et l’objectivité de la télévision. Les deux qui ne passeront pas, et que j’avais vus, avaient pour fin de montrer la violence des grévistes contre la télévision.

Conclusion (que j’avais écrite avant l’émission) : on ne peut pas critiquer la télévision à la télévision parce que les dispositifs de la télévision s’imposent même aux émissions de critique du petit écran. L’émission sur le traitement des grèves à la télévision a reproduit la structure même des émissions à propos des grèves à la télévision.

Ce que j’aurais voulu dire

La télévision, instrument de communication, est un instrument de censure (elle cache en montrant) soumis à une très forte censure. On aimerait s’en servir pour dire le monopole de la télévision, des instruments de diffusion (la télévision est l’instrument qui permet de parler au plus grand nombre, au-delà des limites du champ des professionnels). Mais, dans cette tentative, on peut apparaître comme se servant de la télévision, comme les « médiatiques », pour agir dans ce champ, pour y conquérir du pouvoir symbolique à la faveur de la célébrité (mal) acquise auprès des profanes, c’est-à-dire hors du champ. Il faudrait toujours vérifier qu’on va à la télévision pour (et seulement pour) tirer parti de la caractéristique spécifique de cet instrument — le fait qu’il permet de s’adresser au plus grand nombre —, donc pour dire des choses qui méritent d’être dites au plus grand nombre (par exemple qu’on ne peut rien dire à la télévision).

Faire la critique de la télévision à la télévision, c’est tenter de retourner le pouvoir symbolique de la télévision contre lui-même cela en payant de sa personne, c’est le cas de le dire : en acceptant de paraître sacrifier au narcissisme, d’être suspect de tirer des profits symboliques de cette dénonciation et de tomber dans les compromissions de ceux qui en tirent des profits symboliques, c’est-à-dire les « médiatiques ».

Le dispositif : du plus visible au plus caché

Le rôle du présentateur
— Il impose la problématique, au nom du respect de règles formelles à géométrie variable et au nom du public, par des sommations (« C’est quoi… », « Soyons précis… », « Répondez à ma question », « Expliquez-vous… », « Vous n’avez toujours pas répondu… », « Vous ne dites toujours pas quelle réforme vous souhaitez… ») qui sont de véritables sommations à comparaître mettant l’interlocuteur sur la sellette. Pour donner de l’autorité à sa parole, il se fait porte-parole des auditeurs : « La question que tout le monde se pose », « C’est important pour les Français… » Il peut même invoquer le « service public » pour se placer du point de vue des « usagers » dans la description de la grève.

— Il distribue la parole et les signes d’importance (ton respectueux ou dédaigneux, attentionné ou impatient, titres, ordre de parole, en premier ou en dernier, etc).

— Il crée l’urgence (et s’en sert pour imposer la censure), coupe la parole, ne laisse pas parler (cela au nom des attentes supposées du public c’est-à-dire de l’idée que les auditeurs ne comprendront pas, ou, plus simplement, de son inconscient politique ou social).

— Ces interventions sont toujours différenciées : par exemple, les injonctions s’adressent toujours aux syndicalistes (« Qu’est-ce que vous proposez, vous ? ») sur un ton péremptoire, et en martelant les syllabes ; même attitude pour les coupures : « On va en parler… Merci, madame, merci… » — remerciement qui congédie, par rapport au remerciement empressé adressé à un personnage important. C’est tout le comportement global qui diffère, selon qu’il s’adresse à un « important » (M. Alain Peyrefitte) ou à un invité quelconque : posture du corps, regard, ton de la voix, mots inducteurs (« oui… oui… oui… » impatient, « ouais » sceptique, qui presse et décourage), termes dans lesquels on s’adresse à l’interlocuteur, titres, ordre de parole, temps de parole (le délégué CGT parlera en tout cinq minutes sur une heure et demie à l’émission « La Marche du siècle »).

— Le présentateur agit en maître après Dieu de son plateau (« mon émission », « mes invités » : l’interpellation brutale qu’il adresse à ceux qui contestent sa manière de mener le débat est applaudie par les gens présents sur le plateau et qui font une sorte de claque).

La composition du plateau

— Elle résulte de tout un travail préalable d’invitation sélective (et de refus). La pire censure est l’absence ; les paroles des absents sont exclues de manière invisible. D’où le dilemme : le refus invisible (vertueux) ou le piège.

— Elle obéit à un souci d’équilibre formel (avec, par exemple, l’égalité des temps de parole dans les « face-à-face ») qui sert de masque à des inégalités réelles : dans les émissions sur la grève de décembre 1995, d’un côté un petit nombre d’acteurs perçus et présentés comme engagés, de parti pris, et de l’autre des observateurs présentés comme des arbitres, parfaitement neutres et convenables, c’est-à-dire les présumés coupables (de nuire aux usagers), qui sont sommés de s’expliquer, et les arbitres impartiaux ou les experts qui ont à juger et à expliquer. L’apparence de l’objectivité est assurée par le fait que les positions partisanes de certains participants sont déguisées (à travers le jeu avec les titres ou la mise en avant de fonctions d’expertise : par exemple, M. Alain Peyrefitte est présenté comme « écrivain » et non comme « sénateur RPR » et « président du comité éditorial du Figaro », M. Guy Sorman comme « économiste » et non comme « conseiller de M. Juppé ».)

La logique du jeu de langage

— Le jeu joue en faveur des professionnels de la parole, de la parole autorisée.

— Le débat démocratique conçu sur le modèle du combat de catch permet de présenter un ressort d’Audimat (le « face-à-face ») comme un modèle de l’échange démocratique.

— Les affinités entre une partie des participants : les « médiatiques » sont du même monde (entre eux et avec les présentateurs). Familiers des médias et des hommes des médias, ils offrent toutes les garanties : non seulement on sait qu’ils passent bien (ce sont, comme disent les professionnels, de « bons clients »), mais on sait surtout qu’ils seront sans surprises. La censure la plus réussie consiste à mettre à des places où l’on parle des gens qui n’ont à dire que ce que l’on attend qu’ils disent ou, mieux, qui n’ont rien à dire. Les titres qui leur sont donnés contribuent à donner autorité à leur parole.

Les différents participants ne sont pas égaux devant ces situations : d’un côté des professionnels de la parole, dotés de l’aptitude à manipuler le langage soutenu qui convient ; de l’autre des gens moins armés et peu habitués aux situations de prise de parole publique (les syndicalistes et, a fortiori, les travailleurs interrogés, qui, devant la caméra, bafouillent, parlent avec précipitation, s’emmêlent ou, pour échapper au trac, font les marioles, alors que, quelques minutes avant, en situation normale, ils pouvaient dire des choses justes et fortes). Pour assurer l’égalité, il faudrait favoriser les défavorisés (les aider du geste et du regard, leur laisser le temps, etc.), alors que tout est fait pour favoriser les favorisés.

— L’inconscient des présentateurs, leurs habitudes professionnelles. Par exemple, leur soumission culturelle d’intermédiaires culturels demi-savants ou autodidactes, enclins à reconnaître les signes académiques, convenus, de reconnaissance. Ils sont le dispositif (c’est-à-dire l’Audimat) fait hommes : lorsqu’ils coupent des propos qu’ils craignent trop difficiles, ils sont sans doute de bonne foi, sincères. Ils sont les relais parfaits de la structure, et, s’ils ne l’étaient pas, ils seraient virés.

Dans leur vision de la grève et des grévistes, ils engagent leur inconscient de privilégiés : des uns, ils attendent des justifications ou des craintes (« Dites vos craintes », « De quoi vous plaignez-vous ? »), des autres des explications ou des jugements (« Qu’en pensez-vous ? »).

Pierre Bourdieu

Sociologue, professeur au Collège de France.
(1) « Arrêt sur images », La Cinquième, 23 janvier 1996 et 13 mars 1996.

Source : Le Grand Soir, Pierre Bourdieu, 27-11-2018

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Toff de Aix // 04.03.2019 à 08h12

La crise des gilets jaunes a cela de remarquable qu’elle a détruit, en grande partie, le crédit des médias mainstream et, au premier chef, celui des médias télévisuels. Une large portion des français est désormais consciente du mensonge médiatique permanent, de la même manière qu’ils ont dû déchanter sur le sempiternel « les forces de l’ordre sont là pour protéger les français », ils se sont également rendus compte de la fable « les médias sont neutres et indépendants, ils sont le pilier de la démocratie »

Aucun retour en arrière possible. C’est sans doute la plus grande défaite du macronisme et, partant de là, de la minorité ultrariche qui possède les trois quarts des richesses produites dans ce pays… Minorité qui se voyait déjà gagnante sur tous les tableaux, dans ce pays aux six révolutions, suite à l’élection inespérée de son poulain.

La prise de conscience est là, donc.. Et ça fait mal, oui, ça fait très mal. De se rendre compte qu’une caste minoritaire, parfaitement représentée par le sourire carnassier d’un macron tout de blanc vêtu, est en fait capable de lâcher ses chiens dès qu’elle se sent menacée. Et ses chiens, médias, police, justice, ils sont là et bien là, au garde à vous, prêts à tout pour faire la sale besogne, tout en se persuadant qu’ils sont les garants d’une démocratie qui n’en a plus que le nom.

L’enjeu est désormais d’étendre cette conscientisation au reste de la société car la télévision est (hélas) encore trop regardée,trop divinisée, trop investie d’un pouvoir qui n’existe que dans le cerveau des journalistes autoproclamés « détenteurs de la vraie vérité ».

65 réactions et commentaires

  • Guadet // 04.03.2019 à 07h54

    J’ajouterais (et je m’appuie sur des expériences personnelles en tant qu’interviewé) que les journalistes ont toujours tendance à tirer vers le lieu commun, soit qu’ils l’appellent dans leur question soit qu’ils vous interrompent et reformulent ce qu’ils veulent que vous ayez dit. Il vaut mieux ne pas avoir de chose nouvelle et intéressante à dire mais plutôt une resucée des idées toutes faites.

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    • Kess // 04.03.2019 à 09h17

      C’est sûr. Il existe cependant une stratégie pour faire passer un message à la télévision: Le Spectacle. Il faut s’inventer et ne pas avoir peur de l’excès organisé. il faut réagir vite et bien, en coupant la parole par des saillies simplificatrices et drôle afin de pouvoir, dans l’interstice développer un discours … toutes qualités assez éloignées des compétences de professeur de faculté.

        +11

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  • David // 04.03.2019 à 08h04

    « la télévision est un formidable instrument de domination ». Quant est-il d’Internet ? Peut-on également sur la toile emboîter une réflexion d’un intellectuel dans une situation choisie ? Ce que Bourdieu développe semble réapparaitre plus haut sur cette page. Mais comme l’écrit Bourdieu, je peux être suspecté :  » de tirer des profits symboliques de cette dénonciation « . Belle journée à tous.

      +1

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  • Aquitanis // 04.03.2019 à 08h04

    Quand on sait ce qu’est devenu « Arrêt sur image  » ( il suffit de consulter la derniére émission  » https://www.arretsurimages.net/emissions/arret-sur-images/antisemitisme-on-peut-avoir-un-langage-clair-sans-pointer-vers-rothschild
    Quand on connait le différend qu’ il y’ a eu entre P. Carles et le Shnedermann,
    bien que je reconnaisse quelques émissions interessantes, ASI, c’est pas la révolution , nile modèle pour défendre la liberté d’ expression.

      +17

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    • Stella2B // 04.03.2019 à 09h02

      Je regarde régulièrement ASI qui me parait globalement plutôt intéressant…le dernier numéro, dont vous avez joint le lien, est une véritable offense au postulat de cette émission, pire, le propos outrancier et sans l’ombre d’une nuance de l’invité laisse sans voix tant sa partialité est criante, au point que même l’hôte en semble parfois gêné… de nombreux commentaires font état d’une réaction négative quasi unanime sur ce numéro.
      Apparemment, selon le sujet, ASI se montre moins impartial que sur les thèmes généralement abordés.

        +5

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    • Sophia // 04.03.2019 à 12h13

      Je reconnais à Daniel Schneidermann la qualité rare d’avoir effectué un important retour sur soi à la suite de son interaction avec Bourdieu (voir à quoi ressemblait son style dans « enfin pris », par exemple, pour mesurer le chemin parcouru). Les critiques que Bourdieu a formulées envers la télévision en général et envers D.S. en particulier, ont été, je pense, entendues et intégrées. D.S. joue parfois l’âne pour avoir du foin, mais il laisse généralement ses invités développer leur pensée sans trop les interrompre, il travaille ses sujets, et il est respectueux. Après, la qualité des émissions dépend aussi beaucoup de celle des intervenants.

        +4

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    • PsyyyX // 05.03.2019 à 08h17

      Donc le matin on critique qu’il n’y a pas d’invité unique, et l’après midi on critique qu’il y en ait un ?

      Paye ta logique…

      ASI a clairement grandi comme émission, en bien. A savoir si c’est la révolution ou la liberté d’expression (c’est quoi ça, la révolution ? C’est quoi la liberté d’expression ?).

        +1

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  • Toff de Aix // 04.03.2019 à 08h12

    La crise des gilets jaunes a cela de remarquable qu’elle a détruit, en grande partie, le crédit des médias mainstream et, au premier chef, celui des médias télévisuels. Une large portion des français est désormais consciente du mensonge médiatique permanent, de la même manière qu’ils ont dû déchanter sur le sempiternel « les forces de l’ordre sont là pour protéger les français », ils se sont également rendus compte de la fable « les médias sont neutres et indépendants, ils sont le pilier de la démocratie »

    Aucun retour en arrière possible. C’est sans doute la plus grande défaite du macronisme et, partant de là, de la minorité ultrariche qui possède les trois quarts des richesses produites dans ce pays… Minorité qui se voyait déjà gagnante sur tous les tableaux, dans ce pays aux six révolutions, suite à l’élection inespérée de son poulain.

    La prise de conscience est là, donc.. Et ça fait mal, oui, ça fait très mal. De se rendre compte qu’une caste minoritaire, parfaitement représentée par le sourire carnassier d’un macron tout de blanc vêtu, est en fait capable de lâcher ses chiens dès qu’elle se sent menacée. Et ses chiens, médias, police, justice, ils sont là et bien là, au garde à vous, prêts à tout pour faire la sale besogne, tout en se persuadant qu’ils sont les garants d’une démocratie qui n’en a plus que le nom.

    L’enjeu est désormais d’étendre cette conscientisation au reste de la société car la télévision est (hélas) encore trop regardée,trop divinisée, trop investie d’un pouvoir qui n’existe que dans le cerveau des journalistes autoproclamés « détenteurs de la vraie vérité ».

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    • Louis Robert // 04.03.2019 à 13h01

      Idem.

      Je ne supporte tout simplement plus les médias français.

      L’épisode des gilets jaunes leur fut et demeure encore pour eux, très généralement, l’occasion par excellence d’abandonner, par tromperie, mensonges et silences complices du Pouvoir (en l’occurrence littéralement criminels!) toute responsabilité voire toute décence citoyenne à l’égard du peuple français qu’ils ont bassement trahi avec une arrogance insoutenable.

      J’estime qu’ils gisent véritablement, aujourd’hui, au-dessous de tout, que leur conduite est et restera historiquement à la fois inavouable, impardonnable et inexpiable.

        +22

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      • Catalina // 04.03.2019 à 14h32

        J’ajouterais que sans cette manipulation, des milliers de gens n’auraient pas été sacrifiés sur l’autel du profit, des gens informés convenablement n’auraient jamais été d’accord pour les meurtres de masse perpétrés par nos multiples et identiques « gouvernements ».
        Les médias doivent être jugés et sanctionnés très sévèrement.

          +9

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    • Gégé // 04.03.2019 à 22h21

      Pays aux 6 révolutions ? Pouvez vous les lister s’il vous plait ? Merci

        +0

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    • Gégé // 04.03.2019 à 22h25

      Pays aux 6 révolutions ? Pouvez-vous préciser s’il vous plait ? Merci

        +0

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      • gracques // 05.03.2019 à 07h28

        Bah on peut toujours s’y essayer même si pour certaines le choix est subjectif
        1789
        1830
        1848
        1870
        1944 (et pas 1936 , année d’élection normale)
        1968
        Encore une fois le terme révolution pour certaines dates peut être conteste , mais il s’agit quand même de fractures , ces dates veulent dire des choses à gauche .

          +5

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  • jmathon // 04.03.2019 à 08h15

    Sur ce sujet précis, Pierre Carles a réalisé « Enfin pris »
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Enfin_pris_%3F

      +4

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  • Brigitte // 04.03.2019 à 08h49

    Personnellement, je n’utilise plus la télé pour m’informer sur l’actualité depuis les élections présidentielles de 2017. Ni JT, ni émissions politiques, ni débats. Il y avait déjà longtemps que j’oscillais entre grande lassitude et colère à être spectatrice de cette propagande télécommandée et de moins en moins camouflée. Je n’ai même pas eu la curiosité de l’ouvrir au début du mouvement des GJ, signe que je ne suis pas masochiste…

      +18

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    • Chokk // 04.03.2019 à 11h18

      Personnellement, je n’allume plus la télé non plus, mais je regarde régulièrement le zapping « Vu » de l’équipe du zapping de Canal qui a migré sur france tv. Cela me permet de voir en moins de 10min de quoi mes contemporains parlent et donc de ne pas être complètement ostracisé par ma volonté de m’informer plutôt que de suivre l’actualité 🙂

        +6

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      • nJ // 04.03.2019 à 16h58

        Zap télé officiel est + mieux. Avec une version quotidienne actu.

          +0

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  • Bèbert le Fou // 04.03.2019 à 09h04

    Rien, absolument rien n’a changé depuis les presque 25 ans de cet article. Les débats télévisés sont même devenus des caricatures. La palme revient sans doute à « C dans l’air » où il n’y a pratiquement jamais d’invité pouvant porter une parole différente de la soupe habituelle. 28 minutes sur Arte n’est pas mal non plus. Èlisabeth Quint et/ou Renaud Dély en font une ode permanente à l’Europe et tapent tant qu’ils peuvent sur la Russie, Trump, le RN et LFI, autrement dit, sur tout ce qui dépare d’une vision « libérale » de la société (vision entendue comme l’accumulation illimitée du capital, de vendre ce que l’on veut à qui on veut comme on veut).
    Je ne dis rien sur les chaînes d’info en continu mais vous aurez deviné ce que j’en pense : de la merde en tube cathodique si ces derniers existaient encore.

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    • destartine // 04.03.2019 à 09h44

      Concernant 28 minutes, oui, Arte est une chaîne pro-libérale. Mais au moins dans cette émission, contrairement à toutes les autres chaînes, il y a toujours un débat contradictoire, avec un invité libéral et un invité anti-libéral. Reconnaissez-lui ce mérite. Par contre, les journalistes et E. Quin coupent sans arrêt la parole aux invités. C’est devenu la règle, aujourd’hui, sur toutes les chaînes. Quant au fait de critiquer la Russie ou l’extrême droite (que vous avez la naïveté de croire anti-libérales), personnellement ça me va très bien. Vous pouvez aller sur RT ou sur Sputnik, si vous voulez de la propagande pro-Poutine.

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      • Theoltd // 04.03.2019 à 09h53

        Personnellement je n’ai jamais vu d’émission si grossièrement propagandesque que 28 minutes. Sauf peut être c’est dans l’air, du temps de l’inénarrable Yves Calvi et ses invites, toujours les memes et tous d’accord sur tout. (ou alors parfois avec présence d’un faux contradicteur, qui bafouille des arguments peu convaincants quand l’évidence vous brule la langue et qui accepte de se faire interrompre a tout instant, et qui est clairement dans le coup).
        Il est évident que si l’on veut voir des émissions ou des vrais contradicteurs s’opposent, il vaut mieux se brancher sur une chaine Poutinienne. On peut le regretter, mais c’est un fait.

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        • destartine // 04.03.2019 à 10h00

          L’exagération de votre commentaire à propos d’Arte montre votre parti pris, c’est-à-dire vos opinions politiques. Finalement, chacun choisit sa propagande, en fonction de ce qui l’arrange.

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          • Theoltd // 04.03.2019 à 10h28

            C’est bien le problème de votre commentaire: Une émission de Tele dans un monde normal, et telle que je les regardais dans ma jeunesse (pas trop lointaine, n’exagérons pas) était apolitique, dans le sens ou elle était neutre. Le journaliste était neutre, et ne prenait pas parti. C’étaient les intervenants qui affichaient clairement leur camp, et vous choisissiez le votre en fonction des arguments présentés.
            Quand vous dites que mon commentaire a propos d’Arte dévoile mes opinions politiques, vous avez entièrement raison d’un cote, mais vous démontrez de l’autre que cette émission d’Arte est purement propagandesque et qu’elle ne va que d’un cote, que je suppose être le votre. Cela ne devrait pas être le cas. Selon les sujets, cette émission devrait convenir a tous, or, cela n’arrive jamais. pourquoi?
            Pour ma part, j’essaye de progresser dans mes opinions et je suis prêt a entendre tout argument, pourvu qu’il soit sincère et non manipulateur, et hélas j’en suis arrive a un stade ou je ne vois plus que des manœuvres de manipulation, au lieu d’assister a une émission. Alors je me rabats sur RT, car au moins on y voit des faits qu’on ne présente pas ailleurs, et peu me chaut qu’on y encense Poutine, (mais moins qu’on encense Macron sur les chaines françaises il me semble) puisque je ne voterai jamais pour lui.

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            • destartine // 04.03.2019 à 10h46

              La télé n’a jamais été objective. Arte ne l’est pas davantage; comme je vous l’ai dit, c’est une chaîne clairement pro-libérale et pro-européenne. Mais au moins, elle met de la diversité et de la contradiction dans ses programmes. Je vous le répète: à 28 minutes, il y a toujours (notamment sur les sujets économiques) un débat contradictoire. Ça vous ferait trop mal de le reconnaître? Et il y a également régulièrement sur Arte des documentaires qui dénoncent les conséquences de la mondialisation et de l’ultra libéralisme. Quant à votre dernière phrase, je la reprends à mon compte: je peux moi aussi regarder une chaîne pro-Macron, je n’en deviendrai pas macronien pour autant.

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            • Leterrible // 05.03.2019 à 17h17

              @ destartine // 04.03.2019 à 09h44 et 10h46.
              Il me semble très important d’appréhender(par réputation exogène;par déduction d’observations successives des commentaires de la cible sur des sujets divers…) « d’où » parlent les divers intervenants(pseudo-neutres objectifs) que l’on retrouve dans les émissions qu’on regarde.
              Le kaléidoscope des « journalistes/intervenants experts auto-proclamés » des chaînes d’ « information » française, la composition pseudo équilibrée des divers plateaux ne laisse AUCUN doute sur la (pseudo) « neutralité » des équipes en action..L’omission , la partition lexicographique des interventions, les techniques d’interruption sélectives…sont reines.
              RT(que vous dénigrez d’un bloc) pose d’énormes problèmes au Pouvoir, non PAS par sa propagande(subtile et peu visible sauf sur des sujets évidents) MAIS par la QUALITÉ de nombreuses émissions…hameçon pour le reste dont vous et moi nous moquons!
              Voyez ceci par exemple…et reparlons-en.
              Interdit d’interdire : Une révolution est-elle souhaitable en Algérie ?
              Frédéric Taddeï reçoit: Malika Rahal, chercheuse au CNRS, historienne spécialisée sur l’Algérie, Omar Benderra, ancien président de la banque publique Algérienne, Majed Nehmé, journaliste, rédacteur en chef d’Afrique-Asie et Richard Labévière, journaliste.
              https://francais.rt.com/magazines/interdit-d-interdire/59681-revolution-est-elle-souhaitable-algerie

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            • Leterrible // 07.03.2019 à 15h23

              Pour être sûr d’avoir été bien compris, rien ne vaut la présentation d’un cas exemplaire contrasté…peut-être même un « cas d’école »
              https://www.acrimed.org/C-l-hebdo-France-5-censure-et-concert-de-chiens

              Ça vaut vraiment ET la lecture de l’analyse ET la vision de la vidéo analysée…
              Remarquable (ment triste..)

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          • L. A. // 04.03.2019 à 19h46

            destartine:
            Comment peut-on prétendre, concernant la télévision (qui est ici le sujet) que “Finalement, chacun choisit sa propagande”? Où, sur quelle chaîne, qu’elle soit publique ou privée, a-t-on un choix quelconque? C’est bien la même soupe partout, les mêmes boniments servis par les mêmes cuistres gonflés de suffisance et de certitudes. Les mêmes détournements d’attention vers des futilités, les mêmes ignominies passées sous silence, voire les mêmes mensonges grossiers et impunis, les mêmes leçons de morale et de maintien assenées toujours à ceux qui ne savent pas se défendre et les mêmes obscènes courbettes et révérences devant les puissants, fussent-ils des criminels.

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            • destartine // 04.03.2019 à 20h01

              J’ai toujours pensé que la propagande fonctionnait uniquement lorsque les peuples, ou le groupe à qui elle s’adresse, sont prêts à la recevoir. En un mot, elle comble un vide, une attente. On ne croit que ce qu’on a envie (ou besoin) de croire. C’est ce que Goebbels avait parfaitement compris. Ne blamez pas les propagandistes, blamez ceux qui leur donnent raison.

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      • Bèbert le Fou // 04.03.2019 à 10h20

        Critiquer la Russie fait partie des musts du moment. Tout ce qui ne va pas est de la faute de Poutine. Les classes dominantes pensent même que c’est à cause de lui que Trump a été élu et que le Brexit est sorti vainqueur du référendum britannique. Ils savent bien qu’il n’en est rien mais ça leur ferait trop mal d’avouer que les électeurs ont véritablement choisi, en leur âme et conscience, qui de voter Trup, qui de voter en faveur du Brexit. Mieuxvaux invoquer une influence externe qui aurait truqué ces élections. Et des gens les croient, n’est ce pas ?!
        Mais vous dites que ça vous va très bien.

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        • delor // 04.03.2019 à 10h46

          Ah, « les classes dominantes » ! Pour « les classes dominantes », si la France se porte aussi mal et si les Français sont aussi mécontents au point de se détourner de la démocratie, ce n’est pas la faute à l’Union Européenne, à l’euro et aux gouvernements UMPS-LREM (l’un étant « bonnet blanc », l’autre « blanc bonnet », à moins que ce ne soit l’inverse), mais aux Français eux mêmes qui sont des crétins, ne savent rien de l’économie qu’ils « cassent » au moyens de revendications plus absurdes les unes que les autres et de mouvements sociaux rétrogrades et archaïques ! Que l’UE n’ait jamais apporté la paix, l’égalité, la prospérité à personne (en dehors de la finance, des banques et de l’étranger), que l’euro ait ruiné les Français (ce que prouve au delà du nécessaire une récente étude allemande que les médias français se gardent bien de diffuser), que les gouvernements UMPS-LREM aient été incompétents, imprévoyants et indécents dans leur gabegie, tout cela « les classes dominantes » non seulement ne veulent pas voir, de plus elles s’en fichent comme de leur première couche-culotte ! Alors « les classes dominantes » : basta !

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        • destartine // 04.03.2019 à 10h57

          Concernant l’influence de la Russie sur les élections américaines, je ne dis pas que j’y croie forcément, mais je n’évacue pas non plus cette possibilité. Nous verrons bien les résultats de l’enquête, voire d’autres révélations. Une chose est sûre: il y a aujourd’hui une internationale nationaliste (si on peut oser ce paradoxe), une internationale des pouvoirs autoritaires, réactionnaires. Trump, Poutine, Bolsonaro, Duterte, Orban, la Pologne… Tous partagent une conception nostalgique des relations internationales, basée sur le rapport de force. Tous ont ce culte de la virilité, ce côté impitoyable. Et cette duplicité, aussi: Orban fait croire qu’il est anti-Europe, alors qu’il vote toutes les décisions de Bruxelles. Ces gens sont des libéraux démagogiques, faisant croire qu’ils sont le contraire (c’est aussi valable pour le RN). Enfin, je vois rappelle quand même que Trump a eu presque 3 million de voix de moins que Clinton. Si ça avait été le contraire, si Clinton avait été élue dans les mêmes conditions, vous auriez hurlé à la trahison du peuple.

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          • Theoltd // 04.03.2019 à 11h17

            En ce qui concerne les pouvoirs autoritaires, vous avez oublié Macron dans la liste qui a été mise a jour. Bonne nouvelle pour les Russophiles, Poutine quant a lui, a été retire de cette liste, aucun blessé n’ayant été a déplorer dans les manifestations menées par Navalny, et celui ci aux dernières nouvelles avait encore ses deux yeux.

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            • destartine // 04.03.2019 à 11h26

              Les journalistes et hommes politiques assassinés depuis dix ans ne se portent toujours pas très bien, aux dernières nouvelles. Mais bien sûr, Poutine n’y est pour rien…

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            • Theoltd // 04.03.2019 à 12h14

              Je vous laisse avec vos théories complotistes, vous vous trompez de forum, ici on ne traite que des faits.

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            • Brigitte // 04.03.2019 à 12h55

              Je crois que nous avons ici avec Destartine un spécimen que je classerais de « sensibilité de gauche libérale pro-européenne » qu’il faut conserver précieusement pour en étudier les moeurs politiques…soyons logiques, cette personne, aime ARTE donc pense ARTE. Je ne critique pas ARTE d’ailleurs, que je regarde pour certaines émissions culturelles, mais leur site internet de plus en plus anglomaniaque ne cache pas leur vision du monde….
              Pouvez-vous nous en dire plus Destartine sur votre vision de l’Europe?

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            • destartine // 04.03.2019 à 13h29

              Je ne suis pas un spécimen; je suis une personne, un citoyen qui réfléchit, tout comme vous. Je ne suis pas non plus pour le libéralisme économique, et je me demande bien ce qui vous a fait croire que c’était le cas. Enfin concernant ma vision de l’Europe: je pense que l’Europe n’est pas pour demain. On a construit une Europe économique, mais pas une Europe culturelle. Les peuples européens sont trop différents. Chaque pays européen s’est construit de manière différente, au cours de l’histoire, chacun a son histoire politique culturelle. Si je vais en Espagne ou en Allemagne, la différence culturelle, la différence de mentalité est aussi grande que si je changeais de continent. Dans ces conditions, le nationalisme a encore de beaux jours devant lui.

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          • libraire // 04.03.2019 à 11h24

            Qui propose des relations internationales basée sur des rapports de paix d’écoute et d’entente?
            Moi aussi je peux faire des raccourcis débilitants. Exemple:
            Transformer un soucis de souveraineté (c’est à dire de reconnaissance d’ identité véritable afin de se protéger des méfaits du libéralisme économique) en culte de la virilité, c’est être un propagandiste du mondialisme libéral au service des financiers.

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            • Pinouille // 04.03.2019 à 16h16

              « Qui propose des relations internationales basée sur des rapports de paix d’écoute et d’entente? »
              Celui qui n’a pas les moyens d’imposer sa stratégie géopolitique par la force. Cette même force qui est, quoi qu’on en dise, toujours employée un peu partout dans les limites que l’on s’autorise ou qu’on nous impose.

              J’ai bon?

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      • Toff de Aix // 04.03.2019 à 10h39

        Faut arrêter de lancer à tout bout de champ l’accusation de « pro poutine » vis à vis de RT. Ça devient lassant, et c’est surtout signe de paresse intellectuelle. Une sorte de joker, un peu comme bhl qui sort son point godwin systématiquement quand il est en difficulté dans un débat (ce qui arrive tout le temps).

        Sans parler que c’est bête : accuse-t-on la BBC d’être « pro-May », ou France 24 d’être « pro-macron »? RT est une chaîne à vocation internationale, financée par un état, comme il en existe des dizaines. Et il se trouve qu’elle fait plutôt bien son travail, en tout cas beaucoup plus objectivement que la majorité des « journalistes » français, tous élevés dans le même moule.

        À ce compte là, on attend que vous fassiez preuve d’autant d’objectivité vis à vis de la propagande « pro-US » quasi constante qu’exerce le cinéma hollywoodien, ou mieux, que vous dénonciez plus vigoureusement la propagande « pro-libérale » quasi maladive des médias français, Business Finances Médias TV en tête. Grandissez vous un peu, avec de vrais arguments svp.

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        • delor // 04.03.2019 à 10h53

          « Faut arrêter de lancer à tout bout de champ l’accusation de “pro poutine” vis à vis de RT » : ils font ce que les Russes eux mêmes leur ont enseigné. « Médisez, médisez, il en restera toujours quelque chose ». Cela dit, en France lorsque l’on exprime son d’accord avec la politique du gouvernement LREM (initiée et impulsée par la finance, les banques et l’étranger via l’UE), les médias de la bienpensance vous tombent dessus à bras raccourcis pour essayer de vous discréditer devant l’opinion publique. Vous devenez un pestiféré, un lépreux, un rien, un gaulois gueulard et inculte !

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        • destartine // 04.03.2019 à 11h00

          Mais ça ne me gêne pas que RT existe, et soit pro-Poutine. Ce qui me gêne, c’est que des gens comme vous veuillent faire croire le contraire. Je suis prêt à accepter n’importe quel média, à partir du moment où il affiche clairement son jeu.

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          • Toff de Aix // 04.03.2019 à 11h51

            Et bien moi ce qui me gêne, c’est que systématiquement si je ne suis pas d’accord avec vous, et que je dis que RT est beaucoup plus objective, factuellement, que bfmtv ou arte, vous voyez en moi un prorusse acharné.

            Je ne suis pas dupe des menées US, comme je ne suis pas dupe des contrefeux allumés par la Russie.
            Mais vouloir systématiquement occulter les premières pour mettre en lumière les secondes, voyez vous… Je peux retourner vos arguments contre vous de la même façon. Et je maintiens : on a le droit de ne voir arte (qui fait siéger dans son CA l’inénarrable BHL, grand humaniste devant l’éternel) que comme une officine de propagande ultraliberale vendue au marché, sans pour autant être un « prorusse » ou « un troll du kremlin ».

            « les gens comme moi » vous dérangent car ils ont ouvert les yeux : que vous les traitiez de complotistes ou de prorusse n’y changera rien, les faits sont les faits. Les grands médias sont tous possédés par des interets financiers, à part croire à la fable de la liberté de la presse ou d’une démocratie au dessus de tout soupçon, je pense qu’il est sage et raisonnable de ne pas faire de procès d’intention… Si RT voulait cacher quoi que ce soit, elle aurait dû commencer par changer le « Russia »dans son nom vous ne croyez pas ?

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            • destartine // 04.03.2019 à 12h18

              Je vais vous résumer ma façon de voir: je me méfie de tous. De tous les pouvoirs, de tous les média, de tous les lobbies. Donc, me méfiant de tous, je peux tous les consulter. Car le monde n’est fait que de géopolitique, et même au niveau individuel, nous avançons tous masqués. Les média ne sont pas honnêtes, soit, mais les êtres humains le sont-ils?

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          • azuki // 05.03.2019 à 10h11

            Savez-vous seulement qui est Poutine ? Demandez aux Russe de la rue s’ils ont eu l’impression que Eltsine c’était la liberté et s’ils ont l’impression de se faire flouer a chaque fois qu’ils votent Poutine ! Si seulement on pouvait avoir en France un vrai homme politique comme lui, avec ne serait-ce que un dixième de son intelligence et de ses couilles qui a permit de transformer un pays totalement corrompu partant en lambeaux avec une misère galopante sous la pression des US en un pays fier de l’être avec un énorme recul de la pauvreté et un niveau de vie en augmentation constante.

            Poutine n’a de leçon à recevoir de personne, certainement pas de vous, et surtout pas des US et des vassaux corrompus de l’Otan !

            La France n’est pas la Russie, et Poutine veux pour la Russie la stabilité et la prospérité, et en aucun cas devenir maître du monde comme les US ! Cette appellation de « pro-poutine » n’a aucun sens dans la bouche de ceux qui la profèrent, sinon la volonté de discréditer celui qui est tellement au dessus d’eux en valeurs humaine en l’accusant de toutes les horreurs et turpitudes qu’ils commettent eux même en mettant le monde a feu et a sang, pour les intérêts sordides de la convoitise infini de quelques poignées de personnes et de leurs valets qui détiennent autant de richesse que plus de la moitié de la population mondiale, et qui n’ont rien a envier a leurs comparses du temps des Nazi qui servent pourtant de repoussoir. Il faut dire qu’ils en sont souvent les descendants directs, comme la Famille Bush pour prendre un cas notoire.

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      • ellilou // 04.03.2019 à 14h01

        J’ai cessé de regarder (à de très rares exceptions) cette pseudo émission de débats au moment des manifestations contre la loi travail: je manifestais et quand je rentrais le soir et regardais cette émission (pour laquelle il me restait encore une once de respect) j’étais outrée de leur traitement de ces mêmes manifestations: contre-vérités, infos biaisées, invités méprisants, journalistes (ou prétendu(e)s tel(le)s) hautains. Je n’ose imaginer ce qu’ils doivent maintenant dire du mouvement citoyen des Gilets Jaunes… 🙁

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  • destartine // 04.03.2019 à 09h37

    Qui ignore encore, aujourd’hui, que la télévision est l’instrument du pouvoir, des pouvoirs ? De toutes façons, c’est une évidence: ce sont les puissants qui la détiennent (État, grands groupes privés). Les propos de Bourdieu étaient peut-être à discuter il y a 25 ans, aujourd’hui, tout le monde est conscient de la réalité de ce qu’il décrivait.

      +4

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    • Emmanuel // 04.03.2019 à 10h56

      « tout le monde est conscient de la réalité » : si seulement c’était le cas…

        +16

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      • hannah // 04.03.2019 à 12h10

        en effet Si « tout le monde ETAIT conscient  » plutôt …… » Bourdieu, toujours aussi perspicace et pas que par rapport à la TV (que je ne regarde plus depuis très longtemps) et tous ses sujets sont toujours d’actualité.

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        • destartine // 04.03.2019 à 12h23

          Je pense qu’aujourd’hui, tout le monde a compris qu’aucun média n’est « objectif », tous défendent un certain point de vue. Une personne de droite, lisant le Figaro, sait très bien qu’elle lit un journal de droite. Cette notion d’objectivité est vraiment très subjective.

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          • Alfred // 04.03.2019 à 20h36

            Il le semble pourtant que quand vous regardez 28 minutes vous voyez un « débat contradictoire »….

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            • destartine // 04.03.2019 à 21h16

              Oui, et je le maintiens. Il y a des économistes ultralibéraux face à d’autres antilibéraux, il y a des agriculteurs intensifs face à des agriculteurs bio, des gens de gauche face à des gens d’extrême droite…

                +0

              Alerter
  • Julien // 04.03.2019 à 09h45

    Merci Bourdieu. La télévision est la propagande. J’ai depuis tout petit eu ce sentiment. Je me souviens étant gamin mais en âge de comprendre que la TV n’était pas « vraie » manquait de spontanéité à part dans quelques émissions libres diront nous. Et puis il y a eu internet et comme beaucoup internet m’a permis de m’émanciper et surtout de m’eveiller. Et quand on éveille et on ouvre les yeux à quelqu’un, aucun retour en arrière possible. Je suis donc allé sur des sites de reinformation rapidement et j’ai toujours pris plaisir à y aller en réoccupant les sources et en évitant de tomber dans le piège de la fausse info. Et je me suis rendu compte que les reportages ou enquête faites par des indépendants sont très souvent bien plus fouillées, réfléchies, sourcées que tout ce qu’on trouve à la télé. La télévision cache en montrant et c’est tellement vrai. Si vous cherchez la vérité vous la trouverez partout sauf à la TV. Le gilets jaunes ont permis à des millions de gens d’ouvrir les yeux et en cela, c’est déjà une victoire car les prochains mouvements (celui là selon moi finira pas sagement rentrer dans le rang car noyauté de partout) seront salvateurs pour le peuple… bref j’ai éteins ma TV depuis longtemps et j’en suis tellement heureux …

      +11

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  • Candy // 04.03.2019 à 10h09

    Pour ceux qui voudraient voir la vidéo de ladite interview : https://www.youtube.com/watch?v=0fp-kjmin7Y

      +5

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  • Denis // 04.03.2019 à 13h14

    La télévision est le média de masse par excellence.
    Il va de soi que le pouvoir le tient en main( dans l’intérêt du peuple!!!)

    Attendre que télévision informe, c’est attendre la pluie
    dans le Ténéré: on est vite sec.

    Que les gentils gilets jaunes qui croyaient à la neutralité
    de la chose se soient pris la réalité en pleine face, car manifestants,
    est une bonne chose. Certains béats se réveillent. La grande erreur
    des dirigeants est de les avoir réveillé: désormais,ils sont dans l’action.
    Et ça va pas se calmer en les dénigrant imbécilement et continuellement.
    Mais on ne peut demander aux chiens de garde autre chose que ce pourquoi ils
    ont été dressés: plus ils aboient, plus on voit la réalité de leur médiocrité.

    Enfin, il y a un bouton off sur les tv. Mute, aussi c’est pas mal! 🙂

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  • Catalina // 04.03.2019 à 13h16

    Candy, merci,
    Ah le haut niveu de Cavada quand il affirme « si ça n’est pas utile, ça sert à rien »….
    Marrant, un gosse de 4 ans a les compétences pour dire la m^me chose…Plus jeune, je respectais cet homme, Cavada et puis le temps a passé et je le mets dans la catégorie « serviteurs » de la doxa et petit exutoire pour les colères populaires. Il a été « employé » parce qu’il servait juste la soupe qu’il fallait.

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  • Suzanne // 04.03.2019 à 14h49

    Comme complément, cette analyse du fameux « débat » entre Enthoven et Chouard. Le Stagirite démonte bien les mécanismes, je trouve :

    https://www.youtube.com/watch?v=Xseivta1gJM

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  • Catalina // 04.03.2019 à 15h28

    Merci Suzanne, c’est excellent ! Enthoven c’est qui au fait ?
    ;o)
    cette vidéo mériterait un billet, je dis ça…

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  • petitjean // 04.03.2019 à 18h36

    Ne nous égarons pas en vaines paroles, en vaines analyses. La situation peut se résumer en peu de mots : tous les médias ne sont plus QUE des organes de propagande et de terrorisme intellectuel !
    Le média télévisuel étant le plus redoutable. La télévision est l’outil parfait pour désarmer intellectuellement tout un peuple
    Et nos zélites s’en servent à merveille…….

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  • PsyyyX // 04.03.2019 à 22h58

    Je me sens seul… A regarder LCP. Dommage on a bien une chaine a peu près correcte.

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    • ellilou // 06.03.2019 à 15h50

      Certaines émissions sont pas mal du tout et certains documentaires sont effectivement incroyables (notamment ceux de Tancrède Ramonet) mais bien souvent les débats sont un peu caricaturaux, quoique on puisse y voir quelques personnalités intéressantes: ils doivent se dire que vu les audiences microscopiques, pas trop grave de laisser parler ces gens quasiment dans le vide;-)

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  • brochard // 07.03.2019 à 10h08

    L’invité qui réalise que l’émission est truquée possède une arme cependant ,se lever et partir , après avoir dénoncé l’ émission comme déloyale , ce qui fout l’émission par terre et casse l’audimat . On peut même aller plus loin , se faire inviter …

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